La Business history à la française : deux ou trois choses que je sais d’elle
p. 189-218
Texte intégral
1L’histoire des entreprises est sans doute, aujourd’hui, le secteur le plus dynamique de l’histoire économique française. Bien plus, de tous les pays européens, à l’exception du Royaume-Uni, la France est vraisemblablement celui où elle est la plus développée. Sa naissance y a été tardive et son essor après-guerre relativement lent, mais, à partir des années 1970, les bouleversements du climat idéologique, les évolutions du contexte épistémologique et l’influence de la business history américaine en ont stimulé le développement, lequel a fortement contribué au renouvellement de notre vision du capitalisme français. Si les monographies d’entreprises constituent depuis toujours sa composante principale, son champ n’a cessé de s’élargir et elle a beaucoup diversifié ses approches. Plutôt que d’en dresser un bilan exhaustif et détaillé, ce que l’abondance et la diversité de la production historiographique rendraient de toute façon difficile, j’ai choisi, sur un mode plus personnel que le titre de l’article revendique, de marquer fortement les moments, les évolutions et les directions qui me semblent les plus significatifs, au risque, inévitable (et assumé) – mais nous ne sommes pas dans une logique de palmarès – que manquent des noms et des travaux. À la pesée globale que propose généralement ce type de bilans1, j’ai préféré une approche qui distingue les trois temps successifs de l’histoire des entreprises dans notre pays (lesquels correspondent approximativement aux trois générations qui se sont succédé depuis les années 1950 avec d’inévitables chevauchements) de façon à faire ressortir l’évolution de l’environnement intellectuel, des thématiques, des questionnements et des pratiques de recherche2.
I. Une naissance tardive
2Née aux États-Unis, l’histoire des entreprises a très vite attiré l’attention des historiens français. Dès leurs premiers numéros, en effet, les Annales d’histoire économique et sociale ont fait connaître à leurs lecteurs les premiers développements de cette spécialité à Harvard où Norman S. B. Gras3 éditait depuis 1927 les Harvard Studies in Business History, et publié plusieurs articles sur l’intérêt des archives d’entreprises pour la recherche historique4. De plus, et quoique la liste n’en fût pas très longue, les monographies industrielles ne manquaient pas5. Cependant, le genre ne s’est diffusé qu’avec beaucoup de lenteur et, en 1973, on pouvait tout au plus compter une quinzaine de biographies (individuelles ou collectives) d’entrepreneurs6, d’histoires d’entreprises7 et d’histoires de secteurs8 dues à des historiens universitaires depuis 1945.
1. Les raisons du retard
3Comment expliquer cette situation ? La raison principale en est la méfiance réciproque qui existait entre patrons et chercheurs : les premiers répugnaient à ouvrir leurs archives à des historiens qu’ils imaginaient cherchant des cadavres dans les placards ; les seconds connaissaient mal le monde de l’entreprise qu’ils regardaient avec une certaine hostilité, y voyant d’abord l’arène de la lutte des classes. C’est dire que le culte du secret et le climat hautement idéologique qui entourait l’entreprise ont été des obstacles puissants au progrès de la recherche. Par ailleurs, la France accusait un retard important en matière de conservation et de communication des archives économiques privées que seule permit de combler la création en 1949 d’une Section des Archives économiques dont le premier directeur fut Bertrand Gille (1949-1958)9. D’autre part, la tentative de celui-ci pour donner une base institutionnelle à l’histoire des entreprises a fait long feu puisque le Centre d’histoire des entreprises établi auprès de la VIe section de l’École pratique (1955) comme la revue Histoire des entreprises (1958-1963) connurent un échec rapide. De plus, l’ambition de faire une histoire fondée sur des agrégats macro-économiques ne laissait guère de place à l’histoire des entreprises individuelles et des entrepreneurs10. Enfin, l’ambiance idéologique conduisait à privilégier l’histoire de la classe ouvrière au détriment de celle du patronat dont, de surcroît, l’image n’était pas bonne11.
2. Des travaux consacrés à la première industrialisation
4À l’exception de la thèse de Patrick Fridenson sur Renault, les recherches réalisées pendant cette période concernaient des activités caractéristiques de la première révolution industrielle (textile, sidérurgie, charbonnages, chemin de fer, etc.) et la banque. Les angles d’approche étaient d’une très grande variété mais, dans tous les cas, il s’agissait de saisir les transformations du capitalisme français à travers l’histoire des firmes, appréhendées individuellement ou dans le cadre de la région ou de la branche, et de mesurer le dynamisme des entrepreneurs. Toutes ces monographies ont souligné le dynamisme global de l’entreprise ou de l’industrie étudiée tout en analysant les contraintes ou les contradictions – la mauvaise organisation du crédit pour la manufacture de toiles imprimées de Tournemine-les-Angers, les divisions d’intérêts entre les actionnaires à la Compagnie des mines de la Loire, ou l’opposition entre patrons normands et alsaciens dans l’industrie cotonnière – susceptibles d’expliquer les échecs ou les limites de la croissance. Les Banques européennes et l’industrialisation internationale est la seule thèse de l’époque à échapper au cadre monographique, mais elle partageait le même programme de recherche : Maurice Lévy-Leboyer y montrait en effet que la croissance française a vu le passage dans la première moitié du XIXe siècle d’une économie sous la tutelle de l’État à une autre dominée par l’alliance des banquiers et des industriels et que, par son rythme, elle soutenait la comparaison avec la croissance britannique.
5Synthétisant les résultats des travaux français de la décennie écoulée, Louis Girard expliquait devant le XIe Congrès international des sciences historiques à Stockholm en 1960, que « […] l’entreprise étant l’œuvre de l’entrepreneur, facteur actif par excellence, (l’histoire de l’entreprise) se présente avant tout comme l’étude de l’activité de l’entrepreneur sous ses divers aspects »12. Du reste, dans la plupart de ces travaux, l’analyse s’intéressait surtout au sommet de l’entreprise et à la stratégie incarnée par le patron, et très peu à l’organisation interne, à la gestion quotidienne et aux formes de coordination du travail. Pourtant, on observe un curieux paradoxe déjà signalé par Richard Kuisel13 : la faible place que font à l’entrepreneur des travaux qui proclamaient pourtant qu’il y a symbiose entre lui et l’entreprise qu’il dirige : en effet, une fois leur milieu décrit et leur portrait brossé – six pages pour Henri Germain, le fondateur du Crédit lyonnais, et cinq sur les administrateurs et ingénieurs de la Compagnie du chemin de fer du Nord –, les dirigeants s’effacent presque totalement de la scène. À sa façon, dans l'introduction de sa thèse, Marcel Gillet nous éclaire sur cette manière d’écrire l’histoire : « ce qui apparaît en filigrane dans chacun des chapitres (de la thèse – N.D.A.), c’est l’analyse du comportement des dirigeants […] »14. « En filigrane », tout est dit. En somme, l’étude des structures laissait peu de place à celle des acteurs.
II. L’essor des années 1970 et 1980
6Avec les années 1970, c’est dans un paysage idéologique et historiographique profondément transformé que s’est développée l’histoire des entreprises et que s’est affirmée une nouvelle génération de chercheurs.
1. Un nouveau paysage idéologique et historiographique
7La crise économique des années 1970 a fait regarder l’entreprise d’un autre œil : d’un côté, elle est apparue fragile et, pour tout dire, mortelle, et de l’autre, la critique de l’impuissance de l’État et des politiques keynésiennes a conduit à revaloriser son rôle et celui des entrepreneurs. Dans ce contexte nouveau, les historiens ont pris conscience que, sauf à faire une histoire tronquée, ils ne pouvaient plus ignorer la réalité de l’entreprise et devaient en saisir l’histoire à bras-le-corps. Dans le même temps, confrontés aux vagues de fusions et de restructurations, des dirigeants de grandes entreprises se sont convaincus qu’on ne peut construire l’avenir en faisant table rase du passé15. Ce besoin d’histoire a d’ailleurs conduit des entreprises, en tout premier lieu Saint-Gobain et EDF, à ouvrir leurs portes et leurs archives aux historiens universitaires, quand d’autres se tournaient vers les agences d’histoire appliquée (Public Histoire, Créapress, ClioMédia) qui renouvelaient le genre de l’histoire de commande. Le climat idéologique et intellectuel a aussi beaucoup changé : avec la remise en cause des grands modèles explicatifs, l’approche micro s’est imposée, les contraintes de la structure ont cédé la place aux stratégies individuelles, les représentations, la culture et la mémoire ont pris une grande place. L’entreprise est alors devenue un niveau d’analyse pertinent puisque, selon une formule de Jean Bouvier, « les microdécisions génèrent les macrorésultats »16. Du reste, en 1980, l’Association Française des Historiens Économistes (AFHE) a entériné cette évolution en organisant pour la première fois son congrès autour de la question des entreprises et des entrepreneurs17. De plus, l’entreprise n’était plus envisagée désormais comme le prolongement de l’entrepreneur et Jean-Pierre Daviet demandait que, dans une perspective à la Weber, « on (la) prenne au sérieux comme organisation »18. Patrick Fridenson plaidait lui aussi pour une meilleure prise en compte de la vie interne des organisations, notamment des processus d’apprentissage collectif et de décision19. À la génération des pionniers a succédé une seconde génération, plus nombreuse, à la production beaucoup plus abondante, si bien que Richard Kuisel pouvait décrire avec une pointe d’humour la situation de l’histoire des entreprises dans les termes suivants : « In spite of its anemic institutionnal condition, business history in France is vigourous. It is a small-scale enterprise producing a high-quality product for a rather inelastic market »20.
2. Une ère chandlérienne ?
8Dans ce contexte plus favorable, la publication en 1972 du grand livre d’Alfred Chandler, Stratégies et structures de l’entreprise21, a-t-elle ouvert une période chandlérienne pour la business history française ? C’est l’opinion la plus répandue22. Les choses ne sont cependant pas si simples. Certes, ces deux décennies ont vu paraître de nombreuses monographies consacrées à de grandes entreprises modernes situées dans les secteurs caractéristiques de la seconde industrialisation, mais cela traduisait moins la prégnance des thématiques chandlériennes que la disponibilité des archives et, peut-être plus encore, le fait que, sous l’influence du credo des technocrates modernisateurs, la grande entreprise était alors perçue comme le moteur de la croissance économique. De plus, on ne retrouvait pas dans ces travaux les concepts fondamentaux de Chandler (capacités organisationnelles, hiérarchie managériale, structure multidivisionnelle) et la pertinence pour la France de ses thèses sur la grande entreprise n’y était pas discutée. Du reste, les comptes rendus qui leur ont été consacrés ne mentionnaient pas même le nom de l’historien américain ni ne faisaient la moindre allusion à ses thèses. Cela ne signifie pas néanmoins que les historiens français ignoraient son œuvre mais celle-ci représentait moins pour eux, dans la plupart des cas, une source d’inspiration directe que, pour reprendre une formule de Jean-Pierre Daviet, « la ligne d’horizon des problèmes de l’entreprise »23.
9Au demeurant, ils abordaient l’histoire des grandes entreprises tout autrement que Chandler et se posaient d’autres questions que lui. En étudiant avec Vallourec le passage de l’atelier à la grande entreprise, Catherine Omnès cherchait à rendre compte d’un « processus de croissance conduisant à l’organisation monopoliste d’un marché » et mettait l’accent sur « les structures industrielles qui ont mené cette industrie [au] stade monopoliste du capitalisme »24, ses références théoriques se situant du côté des théoriciens du capitalisme monopoliste qui ont connu leur heure de gloire en France dans ces années où la nationalisation des grands groupes était à l’ordre du jour25. En écrivant l’histoire de Pont-à-Mousson entre 1918 et 1939, Alain Baudant s’intéressait aux « stratégies industrielles d’une dynastie lorraine » : sa thèse montrait qu’aucun malthusianisme congénital ne marquait ce capitalisme familial là mais que le projet industriel – investir et autofinancer au maximum – avait en revanche été façonné par la nature du pouvoir familial et une culture spécifique du produit (faire du tube lourd)26. Travaillant sur l’histoire de Saint-Gobain, Jean-Pierre Daviet a appréhendé l’entreprise comme une organisation et s’est intéressé, d’une part, au groupe dirigeant et au processus de décision, et de l’autre, à l’enchaînement des stratégies, pour aboutir finalement à la définition de l’identité culturelle de l’entreprise27. Même si on y trouve une réflexion spécifique sur « l’émergence de la grande entreprise » et sur ce qui sépare au plan des structures la firme fondée par Louis Renault des grands groupes automobiles américains, l’histoire des usines Renault telle que la raconte Patrick Fridenson se lit d’abord comme une critique de l’image d’une France malthusienne et archaïque diffusée par Alfred Sauvy, l’auteur montrant que par son dynamisme et son modernisme Louis Renault incarne « l’aile marchante » du capitalisme français, tout en soulignant le « paradoxe français » que constitue le « passage à la grande entreprise dans l’automobile sans modification des structures fondamentales du pays »28.
10Maurice Lévy-Leboyer fut alors le seul historien français à participer au débat international sur la pertinence du modèle chandlérien pour d’autres pays que les États-Unis29. Faisant le constat que la France a manqué de grandes entreprises jusque dans les années soixante, il a expliqué leur développement relativement tardif et leur faible présence en dehors de l’industrie lourde par l’étroitesse du marché de consommation et du marché financier, la culture des managers (esprit hiérarchique, culte de la technique, préférence pour les produits de qualité, manque d’intérêt pour les problèmes du marché), les obstacles institutionnels (le poids des holdings et des cartels) et l’impact de la conjoncture (la dépression des années 1930, la guerre et l’occupation), tout en soulignant que les entrepreneurs ont répondu de façon rationnelle aux contraintes de leur environnement. Notons cependant que, de manière surprenante, cette étude ne s’appuie pas sur une base statistique puisque, à l’inverse des autres pays industrialisés, on ne disposait pas alors de listes des 50, 100 ou 200 premières entreprises du pays établies à partir de données sur le capital, le chiffre d’affaires, les salariés ou les bénéfices30.
11Au fond, c’est la question du retard de la croissance française qui était au cœur des réflexions des historiens français. Toutes ces monographies insistaient sur le dynamisme des entrepreneurs et montraient que, même sous direction familiale, l’entreprise n’avait souffert d’aucune malédiction particulière. Seule l’aéronautique semble faire exception puisque, d’après Emmanuel Chadeau, l’histoire de cette branche est celle d’un échec industriel dont la responsabilité revient à l’État qui a éliminé les vrais entrepreneurs par hostilité à la grande entreprise31.
12Bien plus, à rebours des analyses pessimistes qui surévaluaient les handicaps de l’économie française, un collectif de vingt et un historiens rassemblés autour de Jean Bouvier a montré que les facteurs de dynamisme l’ont finalement emporté sur les freins et les blocages et que, en longue durée et en moyenne, la France n’a pas fait plus mal que les autres pays européens32. Certains partisans de cette approche « révisionniste », Jean Bouvier ou Alain Plessis, sont allés jusqu’à récuser l’idée même d’un retard français au nom de la spécificité de la voie suivie par chaque pays. Néanmoins, on peut se demander avec Jean-Charles Asselain si le pendule n’est pas allé trop loin puisque, sur le plan du développement économique comme de la position internationale de la France, un écart durable avec certains de nos voisins ne paraît guère niable33 ?
13Trois thèmes ont également fait l’objet de travaux nombreux pendant cette période : le patronat, l’impérialisme et la culture d’entreprise.
3. L’histoire du patronat : des approches diverses
14L’étude du patronat s’est développée dans plusieurs directions. D’abord, la question de son rôle dans l’industrialisation de la France. Certes de nombreuses monographies d’entreprises, de régions et de secteurs ont contribué à remettre en cause la vision d’un patronat malthusien, routinier et conservateur développée dans l’immédiat après-guerre par David Landes34, mais c’est à Maurice Lévy-Leboyer35, Claude Fohlen36 et Louis Bergeron37 que l’on doit d’avoir fait justice de ces accusations d’aversion au risque en montrant, d’une part, que les patrons ont su adapter leurs produits aux facteurs et au marché, et de l’autre, qu’ils ne formaient pas un bloc monolithique car, selon les régions et les activités, industrialistes et rentiers coexistaient. Ajoutons que la réhabilitation de la gestion des firmes familiales au XIXe siècle à laquelle procède alors avec prudence Daniel Henri n’est pas dirigée contre les théorisations de Chandler (qui n’est pas même cité) mais contre les analyses de Landes38.
15Seconde question : la sociologie, les idéologies et les pratiques des patrons sur lesquelles on trouve des éléments précieux tant dans les actes du congrès de l’AFHE Entreprises et entrepreneurs XIXe-XXe siècles39 que dans quelques thèses qui proposent une étude approfondie du personnel dirigeant des entreprises ou d’un patronat régional40. Des travaux sur les filières de formation41, les grands corps42 et le pantouflage43 ont constitué également un apport précieux à la connaissance des élites patronales et ont alimenté la discussion sur l’impact du système de formation et de la filière de recrutement étatique sur les performances des entreprises. La prosopographie44, utilisée plus ou moins systématiquement, a été un bon moyen pour appréhender les élites économiques, qu’il s’agisse des hommes d’affaires parisiens sous l’Empire ou des administrateurs et dirigeants de la Banque de France45, mais c’est la grande enquête lancée au début des années 1980 par l’IHMC sur les entrepreneurs du Second Empire qui représente l’avancée la plus prometteuse puisque, portant sur l’ensemble de la France et des activités économiques, elle est à la fois une mine d’informations sur quelques centaines de patrons marquants et la source de conclusions générales sur le patronat en tant que groupe. Les premiers volumes parus – Normandie (1988), Nord (1989), Bourgogne (1991), Franche-Comté (1991) – révèlent à la fois l’extrême diversité des milieux patronaux et le poids écrasant des entreprises familiales.
16Enfin, dernière grande question : l’impact de la seconde industrialisation sur le recrutement du patronat. Le livre collectif publié en 1979 sous la direction de Maurice Lévy-Leboyer s’efforce d’y répondre dans le cadre d’une comparaison internationale46. Prenant le contre-pied des thèses de Pierre Bourdieu sur la fermeture et la stabilité de la classe dominante47, le maître d’œuvre de l’ouvrage souligne avec force que le renouvellement du patronat – processus qui accompagne la formation des grandes entreprises managériales et la professionnalisation de la carrière patronale – a eu pour moteurs l’usure des familles et la démocratisation des études, mais le choix d’étudier le grand patronat comme un groupe homogène, sans distinguer selon le secteur, la période, le statut (propriétaire ou salarié) et la forme du capital (privé ou public), limite la portée de la démonstration.
4. La question de l’impérialisme : de Lénine à Jacques Marseille
17Si les historiens français se sont moins intéressés à la formation des multinationales que les Anglo-Saxons48, en revanche, la question de l’impérialisme a suscité de nombreux travaux dont l’opuscule de Lénine (1916) était la source d’inspiration. À l’instar de René Girault et de Jacques Thobie, ils s’intéressaient aux exportations de capitaux, à la liaison entre exportations de capitaux et de marchandises, et au partage des zones périphériques entre puissances49. Parti lui aussi de la définition léniniste de l’impérialisme, la logique de sa recherche a conduit Jacques Marseille à la remettre en cause pour affirmer que la colonisation n’a pas été une si bonne affaire pour la France, expliquer comment celle-ci a divorcé de son empire et montrer que la décolonisation a accompagné la modernisation du capitalisme français50. Après ce livre majeur, la discussion sur l’impérialisme s’est rapidement éteinte et, avec le changement de climat idéologique, les recherches sur les activités des entreprises françaises à l’étranger et dans les colonies ont suivi de nouvelles directions.
5. La culture d’entreprise : une notion floue mais utile
18Dans les années 1980, la notion de culture d’entreprise a envahi les manuels de gestion mais, au-delà de l’effet de mode, cette expression traduit une réalité incontestable : aucune entreprise ne ressemble à une autre parce que chacune a une identité distincte façonnée par son histoire, ses structures et la politique de sa direction. En dépit du flou de sa définition, les historiens se sont approprié cette notion parce qu’on ne peut comprendre en profondeur l’histoire d’une entreprise en faisant abstraction des représentations et des habitudes partagées par ceux qui y travaillent. Un colloque organisé en 1989 par Alain Beltran et Michèle Ruffat a d’ailleurs bien montré tout l’intérêt de cette notion pour l’histoire des entreprises51. Plusieurs études en ont également souligné la fécondité pour l’étude du changement de culture dans les grandes entreprises pendant les Trente Glorieuses sous l’effet d’une croissance accélérée (Péchiney, Rhône-Poulenc, SCRG)52 ou d’une série de chocs institutionnels (Saint-Gobain) dans la période suivante53. Passé le tournant des années 1980, la notion ne fait plus guère l’objet d’études spécifiques, mais la dimension culturelle est désormais systématiquement intégrée aux monographies d’entreprises.
6. Trois monographies marquantes
19Trois œuvres marquantes de cette période – des monographies de région ou de secteur – méritent une mention spéciale en raison de leur apport à l’histoire de l’industrialisation mais aussi sur le plan méthodologique.
20La thèse de Pierre Cayez L’industrialisation lyonnaise au XIXe siècle54 décrit l’histoire industrielle de l’agglomération lyonnaise comme le dialogue et la lutte entre l’économie ancienne et les formes nouvelles qui finissent par s’imposer. Pour expliquer ce processus, l’auteur a reconstitué le tissu industriel local et ses métamorphoses successives à partir de l’histoire des entreprises en combinant les données descriptives extraites des archives des firmes et les données quantitatives tirées des enquêtes publiques, des actes de société et des dossiers de faillite. La richesse de la thèse vient de ce que Pierre Cayez a su faire entrer dans son explication tout à la fois la sociologie du patronat, la démographie des entreprises, les formes de financement, les stratégies commerciales, les dynamiques des marchés, et le système des transports.
21Dans Le coton et ses patrons55, Serge Chassagne rend compte des mutations successives des systèmes de production (proto-industrie, fabrique, usine) en étudiant l’organisation du travail, les techniques de production, la mobilisation du capital et le milieu des entrepreneurs. Il ne refuse pas les pesées globales parce qu’elles permettent de prendre la mesure des choses, mais c’est essentiellement à travers des micro-monographies d’entreprises et de familles d’entrepreneurs qu’il fait comprendre les transformations du secteur, l’étude socio-anthropologique des acteurs dont il cite abondamment les discours permettant de restituer attitudes et mentalités. C’est peut-être d’avoir su suivre les acteurs au plus près et fait entendre leur voix qui donne son style inimitable à cette fresque sectorielle magistrale.
22Enfin, la thèse de Michel Hau sur L’industrialisation de l’Alsace reconstitue la croissance régionale de 1803 à 1939 en s’interrogeant sur les modalités et les ressorts de la performance alsacienne. Après avoir montré que la croissance repose essentiellement sur un processus continu de renouvellement des activités et examiné le rôle des différents facteurs explicatifs (la situation géographique, le niveau des salaires, la disponibilité de main-d’œuvre, etc.), il conclut que les facteurs déterminants de l’industrialisation alsacienne sont à chercher chez les agents économiques eux-mêmes, c’est-à-dire dans la qualité de la main-d’œuvre et le patrimoine culturel et comportemental des entrepreneurs. Cette thèse qui associe étroitement données quantitatives et qualitatives a ouvert un débat important sur la place du comportement des acteurs dans l’explication de la performance des entreprises et d’une économie régionale56 et sur la manière d’en évaluer l’influence : un résidu non mesurable ou une hypothèse dont un test économétrique peut vérifier la validité57 ?
III. De nouveaux développements
23Les années 1990 marquent une nouvelle étape pour l’histoire des entreprises dont tout l’environnement a été bouleversé et qui explore de nouveaux chemins.
1. Un nouvel environnement institutionnel
24L’accès aux archives a été facilité par l’ouverture à Roubaix, en 1993, du Centre des Archives du monde du travail où ont été accueillis les transferts de Paris des anciennes séries AQ et AS et de nouveaux fonds concernant aussi bien les entreprises que les acteurs du monde du travail58. Par ailleurs, plusieurs grandes entreprises – surtout des banques, mais aussi Saint-Gobain (1980), France Telecom (1993) ou Peugeot (2010) – ont créé leur propre service d’archives qui accueille les chercheurs sur le modèle bien rodé du service des archives historiques du Crédit lyonnais (puis du Crédit Agricole) longtemps dirigé par Roger Nougaret59. Animés de la volonté de préserver la mémoire de l’aventure à laquelle ils avaient participé, les dirigeants des entreprises publiques qui ont pris leur retraite dans les années 1980, ont fondé des comités et des associations d’histoire (électricité en 1982, aluminium en 1986, chemins de fer en 1987). De la même manière, l’Académie François Bourdon, au Creusot, a été fondée en 1985 par des anciens du groupe Creusot-Loire qui entendaient célébrer l’histoire de Schneider. Plusieurs entreprises ou secteurs professionnels ont suivi le mouvement : la Banque de France (1992), Paribas (1994), les Caisses d’Épargne (1995), la Banque de France (1995), Altadis (1999) et les sociétés d’assurances (2004). Certains de ces comités organisent la collecte et la conservation des archives des entreprises (Académie F. Bourdon, Fondation Marius Berliet, Institut pour l’histoire de l’aluminium), mais tous soutiennent la recherche à travers le recueil de témoignages, l’édition de guides, la publication de bulletins, la mise en ligne d’inventaires et de documents, l’organisation de colloques, la distribution de bourses de recherche et la remise de prix60. Parallèlement, plusieurs grandes entreprises ont passé commande à des historiens confirmés pour qu’ils écrivent leur histoire ou leur ont facilité l’exploitation de leurs archives61. Aujourd’hui, cependant, en matière d’accès aux archives, les relations avec les entreprises semblent faire coexister ouverture et crispation62.
25D’autre part, les années 1990 ont vu la publication d’instruments de travail qui ont fait beaucoup pour l’enracinement de la discipline : une bibliographie de l’histoire des entreprises en France rassemblant 600 titres publiés entre 1945 et 1995 sur les seules entreprises individuelles, à l’exclusion des études de secteurs ou de branches63, et l’excellent manuel d’histoire des entreprises et des entrepreneurs du XVIIIe au début du XXe siècle rédigé par Patrick Verley64. Par ailleurs, en 1992, François Caron et Patrick Fridenson ont fondé Entreprises et Histoire avec l’objectif de donner à l’histoire des entreprises la tribune qui lui manquait et de faire travailler ensemble historiens et gestionnaires. Vingt après, toujours bien vivante, la revue a publié son 63e numéro à la fin 2011.
2. Trois tentatives de bilan
26C’est aussi à l’aube des années 1990 que, après les premières tentatives de Girard (1960), Fohlen (1967) et Bergeron (1986)65, plusieurs auteurs ont cherché à réfléchir sur les acquis, les problèmes et les enjeux de la recherche au moment où une nouvelle génération d’historiens des entreprises commençait à s’affirmer.
27En 1990, Yves Lequin et Sylvie Schweitzer publiaient, en introduction à L’usine et le bureau, une sorte de manifeste pour une histoire sociale de l’entreprise66. Dressant le constat d’une double insuffisance – de la business history anglo-saxonne « qui laisse à l’écart les hommes, même s’ils ne sont pas totalement ignorés, à l’exception des groupes dirigeants », et de l’histoire sociale française dont « l’entreprise est l’arlésienne » –, ils montraient qu’il s’agissait pour l’historien de pénétrer dans l’usine afin d’y « repérer le jeu complexe des forces qui s’y déploient, à la fois antagonistes et accordées » et, faisant le bilan d’une première gerbe de travaux sur les relations sociales dans l’entreprise, les carrières des salariés, ou encore le rôle des contremaîtres, ils traçaient un programme de recherche qui faisait toute sa place aux acteurs en mettant les cultures d’entreprise, les politiques sociales du patronat, les hiérarchies du travail, et les trajectoires du personnel sur l’agenda des historiens.
28De son côté, Jean-Pierre Daviet publiait dans le même recueil un essai intitulé : « Anciens et nouveaux visages de la business history »67, qui faisait ressortir le retard de la France par rapport aux autres pays industrialisés et la préférence, à quelques exceptions près, pour les monographies au détriment des études plus générales. Il recensait neuf grands thèmes autour desquels la recherche était susceptible de s’organiser : l’environnement des entreprises, les entrepreneurs, le processus d’industrialisation, l’administration des affaires, l’innovation, les marchés, les rapports avec l’État, le travail et la culture matérielle de l’industrie. Tout en soulignant que la discipline ne saurait se réduire aux seules monographies, il pronostiquait qu’elles avaient encore de beaux jours devant elles car on manquait terriblement d’études de cas pour effectuer des comparaisons, d’autant que « le genre [pouvait] encore être renouvelé » car « la fécondité des théorisations chandlériennes [était] loin d’être épuisée, même si elles [devaient] être critiquées ».
29En 1992, dans l’article « Entreprise » rédigé pour Les Lieux de mémoire68, François Caron soutenait qu’« aucun modèle général ne permettra de rendre compte des différences de destin » des entreprises et soulignait les faiblesses des modèles explicatifs dominants, selon lui trop simplificateurs. Contre un modèle d’inspiration marxiste qui ne voyait dans l’entreprise qu’un lieu d’affrontement entre les classes, il affirmait que « chaque entreprise développe selon sa logique propre des systèmes de relations et de négociation originaux ». Contre l’approche gestionnaire, il argumentait qu’il n’y a pas d’évolution uniforme, linéaire et définitive des systèmes de gestion, et relevait le dynamisme des entreprises familiales. Enfin, contre le modèle historico-technique, il avançait que les entreprises ne suivent pas un cheminement technique unique car l’histoire technique de l’entreprise « n’est qu’un perpétuel compromis entre les ruptures nécessaires et le respect de la continuité des savoir-faire ». Sa conclusion était sans équivoque : la reconnaissance de la diversité des entreprises ne doit pas aboutir à « une juxtaposition de monographies », l’histoire des entreprises ne pouvant trouver sa vraie dimension qu’à la condition d’« être intégrée dans l’histoire générale » et de déboucher sur l’élaboration de typologies. Ajoutons que, développant certaines pistes esquissées dans cet article, François Caron a plaidé par ailleurs la nécessité d’une approche culturelle de l’histoire des entreprises : sans elle, il ne peut y avoir d’analyse pleinement compréhensive des produits, des savoirs et des organisations69.
30En somme, ces trois bilans mettaient bien en évidence la diversité de la business history à la française, partagée sur la réception de Chandler et ayant du mal à trouver un équilibre satisfaisant entre monographies et études générales, mais qui en revanche s’accordait largement sur la nécessité d’une approche sociale et culturelle de l’entreprise70.
3. Les thèses : évolution quantitative et thématique
31Grâce à la rubrique « En lisant les thèses récentes » publiée par Entreprises et Histoire, on peut se faire une idée de l’évolution quantitative et thématique de l’histoire des entreprises71. Entre 1992 et 2011, la revue a rendu compte de 99 thèses et habilitations à diriger des recherches, soit en moyenne cinq par an. Les monographies d’entreprises dominent largement avec 39,4 % du total, devant les études de secteurs et de régions (21,2 %) et celles consacrées à l’environnement de l’entreprise (17,1 %).
32Cependant, d’une décennie (1992-2001) à l’autre (2002-2011), on note des évolutions : accroissement de la part des histoires d’entreprises (de 38 à 40,8 %), stabilité des monographies de secteurs et de régions (17 %), progression des études sur l’environnement des firmes (de 17,1 à 20,4 %), poussée des travaux sur le milieu patronal (de 6 à 10,2 %) et repli très net des recherches sur les fonctions des entreprises (de 20 à 7,1 %). En somme, loin de s’affaiblir, l’intérêt pour l’entreprise s’est renforcé au cours de ces vingt années, et l’approche gestionnaire, très en vogue dans les années 1990, s’est affaiblie par la suite au profit d’une plus grande curiosité pour les acteurs et l’environnement de la firme (normes, institutions, modèle américain, organisation du crédit, etc.)72.
4. Des rapprochements féconds
33Le rapprochement avec les sciences de gestion qu’annonçait un numéro spécial de la Revue française de gestion en 198873, est à l’origine de nombreux travaux sur les fonctions de l’entreprise et les pratiques de gestion74 qui concluent à la spécificité du modèle français de management des entreprises – par exemple, dans le domaine de la recherche, la proximité entre le laboratoire et l’usine –, les méthodes américaines n’étant adoptées que tardivement et de manière sélective. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la fascination pour le modèle américain de la grande entreprise découvert par les missions de productivité a conduit de nombreuses firmes françaises à importer les méthodes américaines de management75. Du reste, c’est sous influence américaine que la productivité est devenue un langage commun aux technocrates modernisateurs et aux chefs d’entreprise76. Cependant, les recherches sur le processus d’américanisation ont fait ressortir qu’il ne s’agit pas d’imitation servile mais d’adaptation en fonction des besoins des entreprises et de la situation nationale ; elles ont rencontré ainsi tout un courant de la recherche internationale qui pense ce processus moins en termes de greffe que d’hybridation. Dans les années soixante, l’adoption du modèle américain d’organisation – centralisation et diversification – a fait naître des rigidités – ce fut le cas, par exemple, chez Rhône-Poulenc77 – qui ont aggravé les difficultés des entreprises pendant la crise des années 1970, ce qui les a incitées à revenir au modèle français traditionnel d’organisation des firmes fondé sur une plus grande décentralisation78, d’où la contestation par les historiens de l’idée même d’une évolution uniforme et linéaire des entreprises.
34Les problématiques importées de la sociologie et de l’économie ont également permis d’ouvrir de nouvelles pistes. Sous l’influence de Mark Granoveter à qui l’on doit la réinterprétation du concept polanyien d’encastrement, la recherche s’est intéressée aux réseaux sociaux dans lesquels s’inscrit l’action économique. De son côté, l’économie des conventions a conduit à s’attacher à la pluralité des formes de coordination. Le livre de Robert Salais et Michael Storper, Les Mondes de production79, qui s’inscrit dans ce courant de recherches, a exercé une influence particulièrement forte. Ces renouvellements théoriques ont nourri les travaux sur les produits et les territoires qui se sont développés après 1990, et sur lesquels je reviendrai plus loin80.
5. Une histoire des entreprises post-chandlérienne
35Aujourd’hui, le fond de l’air est post-chandlérien, mais encore faut-il noter que les historiens français ont rarement critiqué de manière explicite les thèses de Chandler, même lorsqu’ils en prenaient le contrepied, leur remise en cause étant d’abord l’œuvre d’historiens anglo-saxons81. Ses critiques ont reproché à Chandler d’avoir érigé la grande entreprise américaine en modèle alors même qu’elle est le produit d’un environnement spécifique, d’avoir oublié certains pays – la France notamment – dans l’analyse comparée des différentes variétés de capitalisme, d’avoir sous-estimé aux États-Unis mêmes le poids des grandes entreprises sous contrôle familial autour de 1900 et les luttes féroces entre managers et actionnaires dans les firmes managériales comme General Motors, et enfin de ne pas avoir reconnu l’importance des autres formes d’organisation (firme familiale, holding, PME, réseaux d’entreprises, etc.).
36La veine des histoires de grandes entreprises liées à la seconde industrialisation semble s’épuiser : encore relativement nombreuses dans les années 1990, notamment pour le secteur électrique, on en compte très peu dans la décennie suivante82. Deux approches originales méritent toutefois d’être signalées. Dans une perspective résolument comparatiste, Youssef Cassis s’est interrogé sur les liens entre taille, qualité de la gestion et performances83. Quant à Ludovic Cailluet, il s’est efforcé d’appliquer de manière systématique les concepts chandlériens à l’analyse du fonctionnement de Péchiney84.
37Une sorte de saturation (un effet de la loi des rendements décroissants ?), la prise en compte de thématiques largement absentes de l’œuvre de Chandler, et l’influence croissante d’un discours public favorable à l’entrepreneur, aux entreprises familiales et aux PME, ont conduit à s’intéresser à des activités moins capitalistiques où la grande entreprise est généralement moins présente : l’agro-alimentaire85, le luxe86, le textile87, l’industrie pharmaceutique88, la petite métallurgie89, la chaussure90, les services (édition, presse, tourisme, assurances, transports maritimes, etc.)91 et les sociétés coloniales92. De plus, une fois remise en cause l’idée d’une voie royale de l’industrialisation, des chercheurs se sont tournés vers des espaces jusqu’alors perçus comme marginaux, voire où l’industrie était comme invisible, ceux du Midi de la France93. Par ailleurs, la crise des grandes entreprises fordistes a contribué à la redécouverte du poids et des vertus des PME94. Michel Lescure, en particulier, a clairement démontré pour l’entre-deux-guerres que le dualisme qui caractérise les structures industrielles de la France s’explique par l’efficacité de leur stratégie de spécialisation et leur capacité à économiser le capital.
6. Des alternatives à la grande entreprise : capitalisme familial et districts industriels
38Au total, toutes ces évolutions ont incité à reprendre à nouveau frais la question du capitalisme familial et à remettre en cause une doxa qui empruntait à la fois à David Landes et Alfred Chandler95. L’idée s’est peu à peu imposée que, loin d’être cantonnées à la première industrialisation, les firmes familiales sont présentes à toutes les étapes de la croissance économique et qu’on ne les trouve pas seulement parmi les PME mais aussi parmi les grandes entreprises, et dans tous les secteurs de l’économie. La question a été beaucoup discutée de savoir si l’union structurelle de la famille et de l’entreprise exerce une influence sur les choix et les comportements des dirigeants des entreprises familiales. Certains historiens estiment que l’influence de la famille sur les choix stratégiques est moins décisive que celle « [de] l’environnement des firmes et [des] traditions culturelles » et que, du reste, les pratiques entrepreneuriales sont trop diverses pour qu’on puisse voir dans le contrôle familial « une matrice de comportement »96, quand d’autres considèrent que l’implication de la famille contribue à façonner la gestion de l’entreprise car ses dirigeants sont stables, ont des objectifs en adéquation avec ceux des propriétaires et ont une vision à long terme. Ce qui explique que, en moyenne, les performances des firmes familiales sont supérieures pour la période récente à celles des entreprises managériales97.
39Par ailleurs, sous l’influence des travaux de Giacomo Becattini et Arnaldo Bagnasco sur la Troisième Italie et de la Datar sur les SPL (systèmes productifs locaux), les historiens français ont découvert au cours des années 1990 l’importance des systèmes productifs locaux formés de petites et moyennes entreprises (encore baptisés districts industriels ou clusters) dont la réussite dépend de la spécialisation, de la coopération entre les acteurs, de la présence d’un bassin de main-d’œuvre à la qualification spécifique, et de l’ancrage territorial98. Plusieurs colloques (Tours, Besançon, Paris, Helsinki, Neuchâtel) ont permis de balayer un large éventail de cas dans l’histoire de l’industrialisation européenne du XVIIe au XXe siècle en s’interrogeant sur la pertinence des théorisations becattiniennes. Ce qui a conduit à remettre en cause la validité universelle du « modèle italien », à affiner les typologies et à reprendre toute une série de questions sur l’organisation, le fonctionnement et l’histoire (la naissance comme la disparition) des districts industriels pour lesquelles les réponses avaient d’abord semblé aller de soi99. Un effort de synthèse est maintenant nécessaire pour dépasser la dispersion des monographies et rendre compte de la place des districts industriels dans la longue durée de l’industrialisation française.
7. L’histoire du patronat : d’un dictionnaire l’autre
40Avec le retour de l’acteur, l’intérêt pour l’histoire des entrepreneurs s’est amplifié. Avec onze volumes parus, le dictionnaire des grands patrons du Second Empire, dirigé par Dominique Barjot100, est en voie d’achèvement. Il fait clairement ressortir l’existence de plusieurs patronats qui forment des mondes relativement clos et homogènes où, cependant, on constate des clivages liés à la religion et à la politique. Néanmoins, il existe un certain nombre de traits communs : la liaison étroite entre la famille et les affaires, l’exercice de responsabilités multiples et un enrichissement spectaculaire. Cette vaste enquête montre également que, dans la plupart des régions, le patronat a fait preuve d’esprit d’entreprise et de dynamisme101.
41La réhabilitation du capitalisme familial a ravivé l’intérêt pour les dynasties patronales. Les deux numéros spéciaux que la revue Entreprises et Histoire leur a consacrés dégagent à la fois les ressorts de leur longévité et les causes de leur fragilité102. La biographie que Denis Woronoff a consacrée à François de Wendel103 illustre bien la stratégie de ces familles dont la cohérence se trouve dans la volonté d’indépendance et de continuité de la maison. Quant aux volumes sur les dynasties d’affaires du Nord, de Lyon, d’Alsace, de Normandie et de Marseille aux XIXe et XXe siècles parus chez Perrin104, ils permettent d’en suivre le processus de formation et d’évolution, d’identifier les sources de leur dynamisme ainsi que les facteurs qui expliquent leurs faiblesses et leurs échecs, voire leur extinction. Partout, en effet, des dynasties ont quitté la scène sans toujours être remplacées, et l’intérêt de ces portraits de groupe est de faire la part dans ce processus des causes objectives, qu’elles tiennent à l’environnement macroéconomique ou soient propres aux régions (ou aux secteurs), et des comportements patronaux.
42D’autre part, grâce aux recherches d’Hervé Joly nous connaissons mieux la formation, le recrutement et les carrières des dirigeants des grandes entreprises au XXe siècle105. Quant au monde très hétérogène du petit patronat, il a fait l’objet de recherches qui ont surtout mis l’accent sur les artisans106 et les entrepreneurs étrangers107.
43S’agissant du XXe siècle, nous disposons désormais d’un ouvrage de référence avec le Dictionnaire historique des patrons français108 qui articule approches biographique et thématique. D’un côté, le double refus de l’exhaustivité (une entreprise impossible) et de la prosopographie (en raison de ses limites) a conduit à sélectionner les patrons les plus significatifs, c’est-à-dire incarnant le mieux une facette ou un moment de l’histoire du capitalisme français. De l’autre, le Dictionnaire scrute le monde des patrons en tant que groupe pour en appréhender les choix, les comportements, les engagements et les mobilisations. On a ainsi une synthèse des connaissances acquises mais demeurent des lacunes, en particulier sur les évolutions récentes, que la recherche devra combler.
44Malgré le renouveau récent des travaux sur les organisations patronales, la connaissance que l’on a des formes d’organisation, des répertoires d’action et des modalités d’engagement des patrons demeure limitée109. Il reste beaucoup à faire mais, dans ce domaine, le progrès de la connaissance dépend de l’utilisation des ressources de la sociologie110 et du dépassement de l’approche monographique (quoiqu’indispensable) pour saisir l’espace de représentation patronale dans son ensemble afin de comprendre comment le patronat agit pour faire prévaloir ses intérêts.
8. Les entreprises sous l’Occupation
45La création par le CNRS du GDR no 2539 « Les entreprises françaises sous l’Occupation », animé par Hervé Joly et Philippe Verheyde, a permis un renouvellement des connaissances sur le poids de la guerre et de l’occupation sur les entreprises. Entre 2003 et 2009, il a organisé dix colloques qui ont abordé l’histoire des entreprises soit par secteurs (énergie, transports, biens de consommation, presse et édition, outre-mer), soit à partir de questions transversales (travail dans les entreprises, épuration économique, héritage de la période). En jouant sur les échelles – locale, sectorielle et nationale – et en intégrant la période dans une chronologie de moyen terme qui tienne compte à la fois de l’amont et de l’aval, les recherches impulsées par le GDR n’ont certes pas modifié en profondeur nos connaissances mais ont permis de confirmer, corriger, préciser, approfondir ce que l’on savait sur les contraintes auxquelles les entreprises ont été soumises, leurs rapports avec Vichy et l’occupant, leur gestion, et les conséquences de cette période sur leur développement après-guerre. Beaucoup de chemin a été parcouru depuis le colloque de Besançon en 1999 sur les entreprises sous l’Occupation qui est à l’origine du GDR111, mais nous manquons à la fois de monographies d’entreprises, fondées sur les archives, à l’instar de celles réalisées en Allemagne sur la Deutsche Bank, Volkswagen, Degussa et IG Farben112, et d’une bonne synthèse sur l’économie française pendant les années noires de l’Occupation qui restitue sans simplifications les interactions entre les entreprises, le régime de Vichy, l’occupant et la société française.
9. Les renouvellements de la monographie d’entreprise
46Des traits nouveaux distinguent les monographies de la période. Dans la plupart des cas, l’entreprise est analysée comme « un fait social total » par des historiens « généralistes de l’entreprise » qui ne séparent pas techniques, financement, produits, marchés et ressources humaines113, et même, en articulant toutes ces dimensions, cherchent à définir des « modèles (ou des types) d’entreprise »114. L’emboîtement des échelles d’analyse – l’entreprise, le territoire, la branche – contribue à donner davantage d’épaisseur aux trajectoires d’entreprises en complexifiant l’explication. En restituant tout son rôle à l’entrepreneur, c’est le moment de la décision qu’elles réintroduisent dans l’histoire de l’entreprise, ce qui amène à reconstituer l’espace des possibles dans lesquels se font les choix et à faire sa place à l’imprévu. Longtemps focalisée sur les succès, la recherche est désormais plus attentive aux échecs qui nous renseignent utilement sur les faiblesses d’une entreprise, les contradictions d’une stratégie, le poids des contraintes, les mécanismes de la décision et la qualité d’une gestion : c’est dire que, pour l’historien, une failure story a autant de prix qu’une success story.
47Par ailleurs, deux dimensions ont pris une importance nouvelle dans l’histoire de l’entreprise : le rapport au marché et l’histoire du travail.
48Les monographies de firmes ne s’intéressent plus seulement à l’offre et à la production mais aussi au marché, aux produits et aux clientèles. L’intérêt croissant pour les industries de biens de consommation a conduit à aborder autrement la question des rapports entre l’entreprise et le marché en allant au-delà des questions soulevées par Louis Bergeron dans le bilan qu’il proposait en 1986 et que posaient aussi la plupart des monographies jusqu’à la fin des années 1990 : ses fabrications sont-elles suffisamment adaptées au marché ? Se soucie-t-elle autant de commercialisation que de production115 ? Dans une inspiration qui doit beaucoup aux travaux de Robert Salais ainsi que d’Alessandro Stanziani, les historiens sont de plus en plus nombreux à chercher à comprendre le rôle que jouent les normes de qualité dans le fonctionnement du marché et comment l’entreprise assure la cohérence entre les formes de coordination qui prévalent dans la fabrication d’un produit et celles qui dominent sur son marché116. Dès lors, il ne s’agit plus seulement de se demander si les produits de l’entreprise sont adaptés (ou non) à la demande – ce qui reste bien sûr indispensable – mais aussi comment, en confrontation et en négociation avec d’autres acteurs, l'entreprise participe à la construction du marché, qu’il s’agisse de pâtes alimentaires, d’eau minérale ou de fromage persillé, ce qui amène à regarder les normes de qualité et les marques comme des éléments du rapport de force entre producteurs, vendeurs et consommateurs, lequel passe au fil du temps par des configurations successives. On peut néanmoins regretter que le consommateur demeure trop souvent insaisissable, les chercheurs se donnant rarement les moyens d’appréhender ses choix et ses comportements.
49Depuis les années 1990, loin de se limiter à l’étude des sommets de la firme, la plupart des monographies d’entreprise se sont intéressées au travail et aux travailleurs, mais la nouveauté la plus décisive est venue de l’histoire sociale qui, en s’inspirant de problématiques empruntées aux sciences sociales ainsi que de recherches menées à l’étranger sur l’histoire du travail et en renouant le lien (très distendu depuis les années 1970) avec l’histoire économique, a contribué à une meilleure connaissance de l’entreprise et de sa vie interne117. Loin de s’attacher seulement à l’usine et aux ouvriers, l’histoire sociale de l’entreprise s’est tournée aussi vers le bureau, le magasin et les employés. Ce faisant, elle accorde une large place aux acteurs, aux conventions et aux représentations sociales du « féminin » et du « masculin ».
50Par commodité, on peut rassembler les recherches selon sept thématiques principales. Dans le droit fil du numéro du Mouvement social dirigé par Michelle Perrot sur « l’espace de l’usine » en 1983, l’espace de l’entreprise a été analysé en relation avec l’évolution des techniques et l’organisation du travail118. Embrassant à la fois les formes de segmentation qui le structurent, les conditions d’emploi des différentes fractions de la main-d’œuvre et les trajectoires professionnelles des salariés, l’étude du marché du travail a été particulièrement stimulée par les interrogations sur la place des immigrés et les rapports de genre119. Quant à la stratification du personnel, la recherche a montré comment elle dépend de la qualification, de l’âge, du sexe, de l’origine géographique et de la politique des entreprises120. La gestion du personnel a été analysée dans sa triple dimension de mise en place de services spécialisés en charge de la « fonction personnelle », de diffusion de la rationalisation du travail dans les entreprises, et des politiques sociales du patronat, y compris toutes les formes de paternalisme121. En étudiant les modèles d’autorité, les formes de conflictualité et la mise en place des conventions collectives, la recherche a également cherché à dégager la dynamique des rapports sociaux dans les entreprises122. Les problèmes de santé, de sécurité et d’inaptitude au travail sont au cœur de travaux qui, pour mettre en évidence les enjeux pour les différents acteurs de l’entreprise, ont pris en compte les logiques sectorielles, le rôle des institutions et des classifications, et le poids du marché du travail local123. Enfin, les recherches décrivent de plus près les pratiques concrètes de travail, qu’il s’agisse des rapports du corps et de la machine124 ou, dans la routine du travail, des ajustements et des arrangements qui se négocient en permanence pour le rendre acceptable125.
51Soulignons, pour finir, que beaucoup d’autres thématiques que celles recensées dans cet article irriguent la recherche, certaines continuant une carrière déjà ancienne – les rapports à l’État126, l’innovation127, la proto-industrie128, le patrimoine industriel129 ou les cartels130 –, quand d’autres émergent – la distribution131, la désindustrialisation132, l’environnement133 – qui font écho aux questions posées aujourd’hui dans le débat public.
Conclusion
52L’histoire des entreprises s’est beaucoup développée, diversifiée et renouvelée depuis les années 1970, et les travaux de ces dernières années ont ouvert des pistes prometteuses qui doivent être prolongées. Néanmoins, elle bute sur deux limites. D’une part, elle continue d’apparaître comme une collection de monographies. Certes, celles-ci demeurent indispensables, mais jamais une vision globale ne naîtra de l’addition de descriptions singulières. Seules des approches transversales ou la pratique systématique de la comparaison, y compris internationale, de façon à mieux identifier les particularités hexagonales, peuvent permettre de surmonter l’émiettement des études de cas pour parvenir à des conclusions générales sur les spécificités des entreprises et de la croissance françaises. C’est dire qu’il faudrait enfin se décider à prendre le virage de la General Business History que trop peu d’historiens français pratiquent134. D’autre part, et contrairement aux historiens anglo-saxons135, nous n’avons guère osé jusqu’ici nous aventurer sur le terrain du temps présent pour étudier les transformations qui se sont opérées dans les structures, le fonctionnement et les dynamiques des entreprises depuis la crise des années 1970 qui, pour l’essentiel, ont été abandonnés aux sociologues et aux économistes. Ces recherches sont pourtant nécessaires pour identifier ce qui distingue l’entreprise du XXIe siècle qui est en train de prendre forme sous nos yeux de la firme du XXe siècle dont John Kenneth Galbraith136 et Alfred Chandler137 ont construit le modèle, et répondre ainsi aux questions de nos contemporains.
Notes de bas de page
1 Cassis Y., « Business History in France », in Amatori F., Jones G. (eds), Business History around the World, Cambridge, Cambridge University Press, 2003, p. 213 ; Lescure M., « La Business History en France », in Barciela C., Chastagnaret G., Escudero A. (éds), La Historia económica en España y Francia (siglos XIX y XX), Alicante, Universidad de Alicante/Casa de Velázquez, 2006, p. 461-481 ; Fridenson P., « Business History and History », in Jones G., Zeitlin J. (eds), The Oxford Handbook of Business History, Oxford, Oxford University Press, 2007, p. 9-36. Voir aussi l’introduction de Dominique Barjot à : Revue économique, vol. 58, no 1, Où va l’histoire des entreprises ?, janvier 2007.
2 Le texte qui suit est marqué par un double biais : spécialiste de la période contemporaine, je m’y suis limité ; de plus, l’histoire bancaire, qui est traitée dans l’article de Patrice Baubeau et Pierre-Cyrille Hautcoeur, en est exclue.
3 Gras N. S. B., « Les affaires et l’histoire des affaires », Annales d’histoire économique et sociale, no 9, 1931, p. 5-10, avec une introduction de Marc Bloch.
4 Sous le titre « L’histoire économique aux États-Unis », trois notes de Marc Bloch, Henri Hauser et Abbot Payton Usher, Annales d’histoire économique et sociale, 1929, no 2, p. 236-240, et Schmidt C., « L’organisation rationnelle des entreprises : les archives privées et l’histoire », Annales d’histoire économique et sociale, no 5, 1930, p. 64-66, avec un commentaire de Lucien Febvre.
5 Leuilliot P., « Diverses monographies industrielles », Annales ESC, no 4, 1947, p. 495-497.
6 Lambert-Dansete J., Quelques familles du patronat textile de Lille-Armentières (1789-1914), Paris, E. Raoust, 1954 ; Thuillier G., Georges Dufaud et les débuts du grand capitalisme dans la métallurgie, en Nivernais, au XIXe siècle, Paris, SEVPEN, 1959 ; Palmade G.-P., Capitalisme et capitalistes français au XIXe siècle, Paris, Colin, 1961.
7 Fohlen C., Une affaire de famille au XIXe siècle : Méquillet-Noblot, Paris, Cahiers de la FNSP, 1960 ; Gille B, Histoire de la maison Rothschild, Genève, Droz, t. 1, 1965 et t. 2, 1967 ; Bouvier J., Le Crédit lyonnais de 1863 à 1882. Les années de formation d’une banque de dépôts, Paris, SEVPEN, 1961 ; Guillaume P., La Compagnie des Mines de la Loire (1846-1854). Essai sur l’apparition de la grande industrie capitaliste en France, Paris, PUF, 1966 ; Chassagne S., La Manufacture de Tournemine-lès-Angers (1752-1820), étude d’une entreprise et d’une industrie au XVIIIe siècle, Paris, C. Klincksieck, 1971 ; Fridenson P., Histoire des usines Renault. Naissance de la grande entreprise, 1898-1939, Paris, Seuil, 1972 ; Caron F., Histoire de l’exploitation d’un grand réseau : la Compagnie des chemins de fer du Nord, 1847-1937, Paris/La Haye, Mouton, 1973.
8 Gille B., Les origines de la grande industrie métallurgique, Paris, Éditions Domat-Monchrestien, 1948 ; Fohlen C., L’industrie textile au temps du Second Empire, Paris, Plon, 1956 ; Lévy-Leboyer M., Les banques européennes et l’industrialisation internationale dans la première moitié du XIXe siècle, Paris, PUF, 1964 ; Vial J., L’industrialisation de la sidérurgie française, 1814-1864, Paris/La Haye, Mouton, 1967 ; Gillet M., Les charbonnages du Nord de la France au XIXe siècle, Paris/La Haye, Mouton, 1973. Quoique postérieure, la thèse de Jacques Fierain, Les Raffineries de sucre des ports de France, XIXe-début XXe siècle, Paris/Lille, Honoré Champion/Atelier de reproduction des thèses, 1976, doit être rattachée à cette période.
9 Bosman F., « Les politiques publiques du réseau national des archives, principes et pratiques », in Les archives, patrimoine et richesse de l’entreprise, La Gazette des Archives, no 213, 2009, p. 29-31.
10 Caron F, « L’approche culturelle, une tradition de la recherche historique », in Beltran A., Ruffat M. (éds), Culture d’entreprise et Histoire, Paris, Les Éditions d’organisation, 1991, p. 35-37.
11 Bergeron L., « Entreprises », in Burguière A. (éd.), Dictionnaire des sciences historiques, Paris, PUF, 1986, p. 253.
12 Girard L., « Histoire des entreprises au XIXe siècle », in XIe Congrès international des Sciences historiques, Stockholm, 21-28 août 1960, Rapports, t. 5, Göteborg-Stockholm-Uppsala, 1961, p. 97.
13 Kuisel R. F., « Business History in France », Business and Economic History, vol. 7, 1978, p. 75.
14 Gillet M., op. cit. (n. 8), p. 21.
15 Beigbeder J., « En guise d’ouverture… », in Hamon M., Torres F. (éds), Mémoire d’avenir. L’Histoire dans l’entreprise, Paris, Economica, 1987, p. 13.
16 Bouvier J., « Libres propos autour d’une démarche révisionniste », in Fridenson P. et Straus A. (éds), Le capitalisme français 19e-20e siècle : blocages et dynamismes d’une croissance, Paris, Fayard, 1987, p. 24.
17 Caron F., Entreprises et Entrepreneurs XIXe-XXe siècles, Paris, PUPS, 1983.
18 Daviet J.-P., « L’Histoire de l’entreprise en France : un premier bilan », in Hamon M., Torres F. (éds), op. cit. (n. 15), p. 44.
19 Fridenson P., « Un nouvel objet : les organisations », Annales ESC, no 6, novembre-décembre 1989, p. 1461-1477.
20 Kuisel R., op. cit. (n. 13), p. 71.
21 Chandler A., Stratégies et structures de l’entreprise, Paris, Les Éditions d’Organisation, 1972.
22 Daviet J.-P., « Anciens et nouveaux visages de la Business history », in Lequin Y., Vandecasteele S. (éds), L’usine et le bureau, Lyon, PUL, 1990, p. 19-37 ; Fridenson P., « Les apports de l’histoire des entreprises », in Pouchet A. (éd.), Sociologies du travail : quarante ans après, Paris, Éditions scientifiques et médicales, Elsevier SAS, 2001, p. 276 ; Cassis Y., « Business History in France », op. cit. (n. 1), p. 195 et sq.
23 Daviet J.-P., Un destin international. La Compagnie de Saint-Gobain de 1830 à 1939, Paris, Éditions des archives contemporaines, 1988, p. 692.
24 Omnès C., De l’atelier au groupe industriel Vallourec 1882-1978, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1980, p. 3-4.
25 Omnès C., op. cit. (n. 24).
26 Baudant A., Pont-à-Mousson, 1918-1939 : stratégies industrielles d’une dynastie lorraine, Paris, Publications de la Sorbonne, 1980.
27 Daviet J.-P., Un destin international, op. cit. (n. 23).
28 Fridenson P., Histoire des usines Renaut, op. cit. (n. 7), p. 300.
29 Lévy-Leboyer M., « The Large Corporation in Modern France », in Chandler A., Daems H. (eds), Managerial Hierarchies, Comparative Perspectives on the Rise of Modern Industrial Enterprise, Cambridge MA/Londres, Harvard University Press, 1980, p. 117-160. Il a repris et approfondi son analyse dans « La grande entreprise : un modèle français ? », in Lévy-Leboyer M., Casanova J.-C. (éds), Entre l’État et le marché. L’économie française de 1880 à nos jours, Paris, Gallimard, p. 365-410.
30 Cassis Y., « Business History in France », op. cit. (n. 1), p. 197.
31 Chadeau E., L’Industrie aéronautique en France (1900-1950). De Blériot à Dassault, Paris, Fayard, 1987, et « Schumpeter, l’État et les capitalistes : entreprendre dans l’aviation en France (1900-1980) », Le Mouvement social, no 145, décembre 1988, p. 9-39.
32 Fridenson P., Straus A., op. cit. (n. 16).
33 Compte rendu de l’ouvrage par Jean-Charles Asselain dans les Annales ESC, vol. 43, no 1, 1988, p. 140-144.
34 Landes D. S., « French Entrepreneurship and Industrial Growth in the Nineteenth Century », Journal of Economic History, vol. IX, no 1, mai 1949, p. 45-61 ; « French Business and the Businessman : a Social and Cultural Analysis », in Earle E. M. (ed.), Modern France. Problems of the Third and Fourth Republics, Princeton, Princeton University Press, 1951, p. 334-353, et « Social Attitudes, Entrepreneurship and Economic Development : A comment », Explorations in Entrepreneurship History, vol. VI, no 4, 1953, p. 245-272.
35 Lévy-Leboyer M., « Le patronat français a-t-il été malthusien ? », Le Mouvement social, no 88, juillet-septembre 1974, p. 3-49.
36 Fohlen C., « Entrepreneurship and Management in France in the Nineteenth Century », in Mathias P. et Postan M. M. (eds), The Cambridge Economic History of Europe, vol. VII, no 1, Cambridge, Cambridge University Press, 1978, p. 347-381.
37 Bergeron L., « Permanences et renouvellement du patronat », in Lequin Y. (éd.), Histoire des Français XIXe-XXe siècles, t. 2, La société, Paris, Colin, 1983, p. 153-291.
38 Henri D., « Capitalisme familial et gestion industrielle au XIXe siècle », Revue française de gestion, no 70, septembre 1988, p. 141-150.
39 Caron F., Entreprises et Entrepreneurs XIXe-XXe siècles, op. cit. (n. 17).
40 Daviet J.-P., Un destin international, op. cit. (n. 23) ; Hau M., L’industrialisation de l’Alsace (1803-1939), Strasbourg, Association des Publications près les universités de Strasbourg, 1987 ; Barjot D., La Grande Entreprise de travaux publics : contraintes et stratégies (1883-1974), Thèse, université de Paris IV, 1989, 7 vols (édition sous une forme abrégée en 2006 chez Economica) ; Mioche Ph., Roux J., Henri Malcor : un héritier des maîtres de forges, Paris, Éd. du CNRS, 1988 ; Moine J.-M., Les barons du fer. Les maîtres de forges en Lorraine du milieu du XIXe siècle aux années trente. Histoire sociale d’un patronat sidérurgique, Nancy, Presses universitaires de Nancy-Metz, 1989 ; Loubet J.-L., Automobiles Peugeot. Une réussite industrielle, 1945-1974, Paris, Economica, 1990 ; Hirsch J.-P., Les deux rêves du commerce. Entreprise et institution dans la région lilloise (1760-1860), Paris, Éditions de l’EHESS, 1991.
41 Thépot A., L’ingénieur dans la société française, Paris, Éditions ouvrières, 1985 ; Grelon A., Les Ingénieurs de la crise. Titre et professions entre les deux guerres, Paris, EHESS, 1986 ; Meuleau M., Les HEC et l’évolution du management en France : 1881-années 1980, Thèse, université de Paris 10, 1992 ; Picon A., L’Invention de l’ingénieur moderne : l’École des Ponts et Chaussées, 1747-1851, Paris, PENPC, 1992 ; Darjot D., Dureuil J. (éds), 150 ans de génie civil : une histoire de centraliens, Paris, PUPS, 2008.
42 Chadeau E., Les Inspecteurs des Finances au XIXe siècle (1850-1914), Paris, Economica, 1986.
43 Charle C., « Le pantouflage en France (vers 1880-1980) », Annales ESC, no 5, septembre-octobre 1987, p. 1115-1137.
44 Charle C., Nagle J., Perrichet M., Richard M., Woronoff D., Prosopographie des élites françaises (XVIe-XXe siècles), Guide de recherche, Paris, CNRS-IHMC, 1980.
45 Bergeron L, Banquiers, négociants et manufacturiers parisiens du Directoire à l’Empire, Paris, Paris, Mouton, 1978 ; Plessis A., La Banque de France et ses deux cents actionnaires sous le Second Empire, Paris, Droz, 1982, et Régents et gouverneurs de la Banque de France sous le Second Empire, Paris, Droz, 1985.
46 Lévy-Leboyer M., Le Patronat de la seconde industrialisation, Paris, Éditions ouvrières, 1979.
47 Bourdieu P., Saint-Martin M. de, « Le Patronat », Actes de la recherche en sciences sociales, no 21-22, 1978, p. 3-82.
48 Voir les contributions françaises dans Teichova A., Lévy-Leboyer M., Nussbaum H. (eds), Multinational Enterprise in Historical Perspective, Cambridge, Cambridge University Press, 1986, et une intéressante étude de cas : Broder A., « La multinationalisation de l’industrie électrique française 1880-1931 : causes et pratiques d’une dépendance », Annales ESC, vol. 39, no 5, septembre-octobre 1984, p. 1020-1043.
49 Citons deux des thèses les plus marquantes sur la question : Girault R., Emprunts russes et investissements français en Russie 1887-1914, Paris, Colin, 1973, et Thobie J., Intérêts et impérialisme français dans l’Empire otoman, 1895-1914, Paris, Publications de la Sorbonne, 1977. Sur un registre différent, il faut également citer Coquery-Vidrovitch C., Le Congo au temps des grandes compagnies concessionnaires, 1898-1930, Paris, Éditions de l’EHESS, 1972, 2001, qui a fait progresser la connaissance du processus de colonialisation.
50 Marseille J., Empire colonial et capitalisme français. Histoire d’un divorce, Paris, Albin Michel, 1984.
51 Beltran A., Rufat M. (éds), Culture d’entreprise et Histoire, Paris, Éditions d’Organisation, 1991.
52 Bernard P. J., Daviet J.-P. (éds), Culture d’entreprise et innovation, Paris, Presses du CNRS, 1992.
53 Daviet J.-P., « Culture d’entreprise : Saint-Gobain entre l’ancien et le neuf », Revue française de gestion, no 70, septembre-octobre 1988, p. 72-82.
54 Cayez P., L’industrialisation lyonnaise au XIXe siècle, Service de reproduction des thèses, université de Lille III, 1979, 2 vols, publiée en deux volumes : Métiers Jacquard et hauts-fourneaux, Lyon, PUL, 1978, et Crise et croissance de l’industrie lyonnaise 1850-1900, Paris, CNRS, 1980.
55 Chassagne S., Le coton et ses patrons. France, 1760-1840, Paris, Éditions de l’EHESS, 1991.
56 Caron F., « L’approche culturelle… », op. cit. (n. 10), p. 37-38.
57 Compte rendu par Bernard Lepetit dans les Annales ESC, vol. 44, no 6, 1989, p. 1528-1531.
58 Bosman F., op. cit. (n. 9), p. 32-33.
59 Nougaret R., Guide des services d’archives d’entreprises et organismes du monde du travail, Paris, CNRS Éditions, 1998.
60 Sur ces comités, cf. les communications réunies par Bosman F., op. cit. (n. 9).
61 Cayez P., Rhône-Poulenc, Paris, Colin/Masson, 1989 ; Marseille J., Broder A. et Torres F., Alcatel-Alsthom. Histoire de la Compagnie générale d’électricité, Paris, Larousse, 1992 ; Bussière E., Paribas, l’Europe et le Monde, Anvers, Fonds Mercator, 1992 ; Beltran A., Chauveau S., Histoire du groupe Elf-Aquitaine depuis 1939, Paris, Fayard, 1998 ; Stoskopf N., 150 ans de CIC, 1859-2009, CIC/ELB, 2 vols, 2009.
62 « Les archives d’entreprises : ressource potentielle ou nouvelle contrainte ? », Débat dans Entreprises et histoire, no 55, juin 2009, p. 111-123.
63 Beltran A., Daviet J.-P. et Ruffat M., Les Cahiers de l’IHTP, no 30, L’histoire d’entreprise en France. Essai bibliographique, juin 1995.
64 Verley P., Entreprises et entrepreneurs du XVIIIe siècle au début du XXe siècle, Paris, Hachette, 1994. Signalons aussi les deux belles synthèses que nous devons à Denis Woronoff (Histoire de l’industrie en France du XVIe siècle à nos jours, Paris, Seuil, 1994) et Maurice Lévy-Leboyer (Histoire de la France industrielle, Paris, Larousse, 1996) qui cherchent à définir la voie française d’industrialisation, et qui donc retracent plus l’histoire industrielle de la France qu’elles ne font l’histoire de ses entreprises et de ses entrepreneurs.
65 Bergeron L., « Entreprises », op. cit. (n. 11).
66 Lequin Y., Vandecasteele S., « Pour une histoire sociale de l’entreprise », in les mêmes (éds), L’usine et le bureau, op. cit. (n. 22), p. 5-18.
67 Daviet J.-P, « Anciens et nouveaux visages de la business history », op. cit. (n. 22), p. 19-37.
68 Caron F, « Entreprise », in Nora P. (éd.), Les Lieux de mémoire, Paris, Gallimard, 1992, t. III/2, p. 323-375.
69 Caron F., « L’approche culturelle… », op. cit. (n. 10), p. 33-42.
70 Cf. Griset P., « Histoire sociale et entreprise », in Charle C. (éd.), Histoire sociale, histoire globale ? Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1993, p. 191-205.
71 La revue ne rend pas compte de toutes les thèses soutenues, mais la plus grande partie est recensée. Seules ont été retenues ici les recherches en histoire à l’exclusion des autres disciplines (économie, gestion, sociologie, etc.). Enfin, les catégories de classement choisies sont évidemment en partie artificielles, mais elles permettent de saisir les grandes lignes des évolutions de la recherche.
72 Sur les normes et les institutions, cf. l’article d’Alain Chatriot et Claire Lemercier dans ce volume.
73 « Les Racines de l’entreprise », Revue française de gestion, no 70, septembre-octobre 1988 ; Godelier E., « Histoire des historiens, histoire des gestionnaires », Les Cahiers du Centre de recherches historiques, no 25, octobre 2000, p. 135-148.
74 Malaval C., Renault à la Une. La presse d’entreprise chez Renault depuis 1945, Paris, ClioMedia, 1992 ; Meuleau M., Les HEC et l’évolution du management en France (1881-1980), op. cit. (n. 41) ; Lemarchand Y., Du dépérissement à l’amortissement. Enquête sur l’histoire d’un concept et de sa traduction comptable, Rennes, Ouest Éditions, 1993 ; Fridenson P., « La circulation internationale des modes managériales », in Bouillod J.-P., Lécuyer B.-P. (éds), L’invention de la gestion : histoire et pratiques, Paris, L’Harmatan, 1994, p. 81-89 ; Daviet J.-P., « L’entreprise et ses fonctions », Cahiers de l’IHTP, no 30, juin 1995, p. 11-25 ; Entreprises et Histoire, no 13, Les outils de gestion, décembre 1996 ; Le Roux M., L’entreprise et la recherche. Un siècle de recherche industrielle à Péchiney, Paris, Éditions Rive Droite, 1998 ; Chessel M.-E., La publicité en France. Naissance d’une profession (1900-1940), Paris, CNRS, 1998 ; Fombonne J., Personnel et Direction des Ressources humaines. L’affirmation de la fonction 'personnel' dans les entreprises (France, 1830-1990), Paris, Éditions Vuibert, 2001 ; Touchelay B., L’État et l’entreprise. Une histoire de la normalisation comptable et fiscale, Rennes, PUR, 2011.
75 Barjot D. (ed.), Catching Up with America : Productivity Missions and the Diffusion of American Economic and Technological Influence after the Second World War, Paris, PUPS, 2002 ; Barjot D., Lescent-Gilles I., Ferriere le Vayer M. de (éds), L’américanisation en Europe au XXe siècle : économie, culture, politique, Lille, CRHENO, 2002 ; Kipping M., Tiratsoo N. (eds), Americanisation, Cultural Transfers in the Economic Sphere in the Twentieth Century, Lille, CRHENO, 2002.
76 Boulat R., Jean Fourastié, un expert en productivité. La modernisation de la France (années trente-années cinquante), Besançon, PUFC, 2008.
77 Cayez P., Rhône-Poulenc : 1895-1975. Contribution à l’étude d’un groupe industriel, Paris, Armand Colin, 1989.
78 Caron F. « Entreprise », op. cit. (n. 17).
79 Salais R., Storper M., Les Mondes de production. Enquête sur l’identité économique de la France, Paris, Éditions de l’EHESS, 1993.
80 Sur ces questions, cf. Lescure M., « La Business History en France », op. cit. (n. 1), p. 468-472.
81 Pour un résumé des critiques et des thématiques post-chandlériennes, cf. Cassis Y., « L’histoire des entreprises dans le contexte européen », Conférence pour les Archives économiques suisses, 12 septembre 2006. Voir aussi Asselain J.-C., « Histoire des entreprises et approches globales. Quelles convergences ? », Revue économique, vol. 58, no 1, janvier 2007, p. 165-167. Sur l’œuvre de Chandler, cf. Business History Review, vol. 82, no 2, A Special Issue on Alfred D. Chandler Jr., été 2008, et Hannah L., « The 'Divorce' of Ownership from Control from 1900 Onwards : Re-Calibrating Imagined Global Trends », Business History, vol. 49, no 4, 2007, p. 404-438. Dans « L’héritage d’Alfred Chandler », Revue française de gestion, no 175, juin-juillet 2007, p. 7-8, Patrick Fridenson insiste au contraire sur la capacité de l’historien américain à renouveler ses analyses.
82 Caron F., Cardot F., Histoire de l’électricité en France, t. 1, 1881-1918, Paris, Fayard, 1991 ; Lévy-Leboyer M., Morsel H. (éds), Histoire de l’électricité en France, t. 2. 1918-1946, Paris, Fayard, 1994 ; Cailluet L., Stratégies, structure d’organisation et pratiques de gestion de Péchiney de 1880 à 1971, Thèse, université de Lyon 2, 1995 ; Beltran A., L’énergie électrique dans la région parisienne entre 1878 et 1946, Thèse, université de Paris IV, 1995 ; Willot J.-P., La Compagnie parisienne d’éclairage et de chauffage par le gaz, Thèse, université de Paris IV, 1995 ; Varaschin D., La Société Lyonnaise des Forces Motrices du Rhône (1892-1946). Du service public à la nationalisation, La Luiraz, L. L., 1996 ; Bouneau C., Modernisation et territoire. L’électrification du grand Sud-Ouest de la fin du XIXe siècle à 1946, Bordeaux, UPEPO, 1997 ; Hachez-Leroy F., L’aluminium français, l’invention d’un marché (1911-1983), Paris, CNRS édition, 1999 ; Vuillermot C., Pierre-Marie Durand et l’Énergie industrielle. L’histoire d’un groupe électrique 1906-1945, Paris, CNRS Éditions, 2001 ; Loubet J.-L., Automobiles Peugeot. Une réussite industrielle 1945-1974, Paris, Economica, 1990, et Histoire de l’automobile française, Paris, Seuil, 2001 ; Godelier E., Usinor 1948-1986. Du localisme à l’intégration, Paris, Éditions Rive Droite, 2002.
83 Cassis Y., Big Business. The European Experience in the Twentieth Century, Oxford, Oxford University Press, 1997.
84 Cailluet L., « Une expérience française d’acquisition de capacités organisationnelles : Alais, Froges et Camargue (AFC-Péchiney), d’une avant-guerre à l’autre », Entreprises et Histoire, no 13, décembre 1996, p. 115-127 ; « McKinsey, Total-CFP et la M-Form. Un cas français d’adaptation de modèle importé », Entreprises et Histoire, no 25, octobre 2000, p. 26-45, et « Hiérarchies managériales chez Péchiney 1880-1960 : Chandler en pays alpin ? », in Joly H. et alii (éds), Des barrages, des usines et des hommes, Grenoble, PUG, 2002, p. 139-160.
85 Marseille J., Les industries agro-alimentaires en France, Paris, Le Monde Éditions, 1997 ; Gaston-Breton T., Lesieur. Une marque dans l’histoire (1908-1998), Paris, Perrin, 1998 ; Dessaux P.-A., Des vermicelliers au groupe Danone : consommer, produire, vendre des pâtes alimentaires en France, XVIIe-XXe siècles, Thèse, EHESS, 2003 ; Desbois-Thibault C., L’extraordinaire aventure du champagne Moët et Chandon, une affaire de famille (1792-1914), PUF, 2003 ; Vabre S., Roquefort Société : une industrie agro-alimentaire en Aveyron (vers 1840-1914), Thèse, université de Toulouse 2, 2010.
86 Ferrière le Vayer M. de, Christofle, une aventure industrielle, 1793-1940, Paris, Le Monde Éditions, 1995 ; Marseille J., Le luxe en France. Du siècle des Lumières à nos jours, Paris, ADHE, 1999 ; Le luxe, Entreprises et Histoire, no 46, mai 2007.
87 Dorel-Ferré G., Les colonies industrielles en Catalogne. Le cas de la Colónia Sedó d’Esparreguera, Éd. Arguments, Paris, 1992 ; Daumas J.-C., L’amour du drap. Blin et Blin, 1827-1975. Histoire d’une entreprise lainière familiale, Besançon, PUFC, 1999, et Les Territoires de la laine. Histoire de l’industrie lainière en France au XIXe siècle, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2004 ; Vernus P., Art, luxe et industrie. Bianchini-Férier, un siècle de soieries lyonnaises, Grenoble, PUG, 2007.
88 Chauveau S., Politique de la pharmacie et du médicament, entreprises et marchés. L’industrie pharmaceutique en France des années 1920 à la fin des années 1970, Thèse, université de Paris IV, 1997.
89 Lamard P., Histoire d’un capital familial au XIXe siècle : le capital Japy (1777-1910), Belfort, Société Belfortaine d’émulation, 1988.
90 Le Bot F., La fabrique réactionnaire. Antisémitisme, spoliation et corporatisme dans le cuir (1930-1950), Paris, Presses de la FNSP, 2007.
91 Mollier J.-Y., Louis Hachette (1800-1864). Le fondateur d’un empire, Fayard, 1999 ; Eveno P., Le Monde, histoire d’une entreprise de presse, 1944-1955, Paris, Le Monde Éditions, 1999 ; Mazaud J.-Ph., De la librairie au groupe Hachette (1944-1980) : transformation des pratiques dirigeantes dans le livre, Thèse, EHESS, 2002 ; Martin P., Histoire du groupe Azur. Les mutations d’un groupe d’assurances mutuelles (1819-2000), Thèse, université de Paris I, 2003 ; Larique B., L’économie du tourisme en France des années 1890 à la veille de la première guerre mondiale. Organisation et développement d’un secteur socio-économique, Thèse, université de Bordeaux III, 2006 ; Berneron-Couvenhes M.-F., Les Messageries Maritimes. L’essor d’une grande compagnie de navigation française, 1851-1894, Paris, PUPS, 2007.
92 Lefeuvre D., Chère Algérie. Comptes et mécomptes de la tutelle coloniale, 1830-1962, St-Denis, Publications de la SFHOM, 1997 ; Hodeir C., Stratégies d’Empire. Le grand patronat colonial face à la décolonisation, Paris, Belin, 2003 ; Bonin H., CFAO (1887-2007). La réinvention permanente d’une entreprise de commerce outre-mer, Paris, Publications de la SFHOM, 2008 ; Bencivengo Y., La société Le Nickel, une entreprise au cœur de la naissance de l’industrie du nickel (1880-1914), Thèse, université de Paris 1, 2010.
93 Chastagnaret G., Mioche R. (éds), Histoire industrielle de la Provence, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, 1998 ; Raveux O., Marseille, ville des métaux et de la vapeur au XIXe siècle, Paris, CNRS Éditions, 1999 ; Minovez J.-M., L’industrie invisible. Les draperies du Midi, XVIIe-XXe siècles. Essai sur l’originalité d’une trajectoire, Paris, CNRS Éditions, 2012 ; Daumalin X., Capitalisme familial et seconde industrialisation : l’exemple marseillais (1880-1930), Mémoire inédit pour l’habilitation à diriger des recherches, université de Provence, 2011.
94 Chadeau E., « La permanence des petites et moyennes entreprises en France au XXe siècle », in Müller M. (ed.), Structure and Strategy of Small and Medium-Size Enterprises since the Industrial Revolution, Stuttgart, Franz Steiner Verlag, 1994, p. 21-37 ; Lescure M., PME et croissance économique. L’expérience française des années 1920, Paris, Economica, 1996 ; Entreprises et Histoire, no 28, Les PME, décembre 2001.
95 Chadeau E., « The Large Family Firm in Twentieth-Century France », Business History, vol. 35, no 4, octobre 1993, p. 184-205 ; Daumas J.-C. (éd.), Le capitalisme familial : logiques et trajectoires, Besançon, PUFC, 2003.
96 Lescure M., « La Business History en France », op. cit. (n. 1), p. 466.
97 Daumas J.-C., « Les dirigeants des entreprises familiales en France, 1970-2010. Recrutement, gouvernance, gestion et performances », Vingtième siècle, no 114, avril 2012, p. 33-51.
98 Dewerpe A., « Les systèmes industriels localisés dans l’industrie française », in Ganne B. (éd.), Développement local et ensembles de PME, Lyon, Documents du GLYSI, no 6, 1992, p. 17-60 ; Eck J.-F., Lescure M. (éds), Villes et districts industriels en Europe occidentale XVIIIe-XXe siècle, Tours, CEHVI, 2002 ; Lescure M. (éd.), La mobilisation du territoire. Les districts industriels en Europe occidentale du XVIIe au XXe siècles, Paris, CHEFF, 2006 ; Daumas J.-C., Lamard P., Tissot L. (éds), Les territoires de l’industrie en Europe (1750-2000), Entreprises, régulations et trajectoires, Besançon, PUFC, 2007 ; Tissot L., Garufo F., Daumas J.-C., Lamard P. (éds), Histoires de territoires. Les territoires industriels en question XVIIIe-XXe siècles, Neuchâtel, Éditions Alphil, 2010. Trois études de territoires industriels : Judet P., Horlogers et horlogeries du Faucigny (1849-1934). Les métamorphoses d’une identité sociale et politique, Grenoble, PUG, 2004 ; Olivier J.-M., Des clous, des horloges et des lunettes. Les campagnards moréziens en industrie (1780-1914), Paris, CTHS, 2004 ; Daumas J.-C., Les Territoires de la laine, op. cit. (n. 87).
99 Daumas J.-C., « Districts industriels : du concept à l’histoire. Les termes du débat », Revue Economique, no 1, janvier 2007, p. 131-152.
100 Cf. un bilan d’étape dans Barjot D., Anceau E., Lescent-Gilles I., Marnot B. (éds), Les Entrepreneurs du Second Empire, Paris, PUPS, 2003.
101 Sur les premiers résultats de l’enquête on lira avec profit les conclusions de François Crouzet dans Barjot D. et alii (éds), Les Entrepreneurs…, op. cit. (n. 100), p. 177-190, ainsi que l’introduction de Dominique Barjot et l’ensemble des communications réunies dans ce volume.
102 « Dynasties d’entrepreneurs », Entreprises et Histoire, no 9, septembre 1995 et no 12, juin 1996.
103 Woronoff D., François de Wendel, Paris, Presses de Sciences Po., 2001.
104 Pouchain P., Les maîtres du Nord, Paris, Perrin, 1998 ; Angleraud B., Pellissier C., Les dynasties lyonnaises, Paris, Perrin, 2005 ; Hau M., Stoskopf N., Les dynasties alsaciennes, Paris, Perrin, 2005 ; Chaline J.-P., Les dynasties normandes, Paris, Perrin, 2009 ; Daumalin X., Américi L., Les dynasties marseillaises, Paris, Perrin, 2010.
105 Joly H., Diriger une grande entreprise française au XXe siècle : modes de gouvernance, trajectoires et recrutement, Mémoire inédit pour l’habilitation à diriger des recherches, EHESS, 2008.
106 Perrin C., Entre glorification et abandon. L’État et les artisans en France (1938-1970), Paris, CHEFF, 2007.
107 Bruno A.-S., Zalc C., Petites entreprises et petits entrepreneurs étrangers en France, XIXe-XXe siècles, Paris, Publibook, 2006 ; Zalc C., Melting-shops. Une histoire des commerçants étrangers en France, Paris, Perrin, 2010.
108 Daumas J.-C., direction avec la collaboration de Chatriot A., Fraboulet D., Fridenson P. et Joly H., Dictionnaire historique des patrons français, Paris, Flammarion, 2010. Dans le prolongement du Dictionnaire, on pourra lire sous la direction de Jean-Claude Daumas, « Patrons et patronat en France au XXe siècle », Vingtième siècle, Revue d’histoire, no 114, avril-juin 2012, et notamment l’introduction, « Regards sur l ‘ histoire du patronat », p. 3-14, qui identifie les questions qui appellent de nouvelles recherches.
109 Vernus P. (éd.), Les Organisations patronales. Une approche locale (XIXe-XXe siècles), Cahiers du Centre Pierre Léon, Lyon, 2002 ; Lemercier C., Un si discret pouvoir. Aux origines de la chambre de commerce de Paris, Paris, Éditions de la Découverte, 2003 ; Dard O., Richard G. (éds), Les permanents patronaux. Éléments pour l’histoire de l’organisation du patronat en France dans la première moitié du XXe siècle, Metz, CRHC de l’université Paul Verlaine de Metz, 2005 ; Fraboulet D., Quand les patrons s’organisent. Stratégies et pratiques de l’Union des industries métallurgiques et minières 1901-1950, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2007 ; Lenormand P. (éd.), La Chambre de commerce de Paris (1803-2003), Genève, Droz, 2 vols, 2003 et 2008.
110 Offerlé M., Sociologie des organisations patronales, Paris, La Découverte, 2009.
111 Dard O., Daumas J.-C., Marcot F. (éds), L’Occupation, l’État français et les entreprises, Paris, ADHE, 2000.
112 Hayes P., Die Degussa im Dritten Reich. Von der Zusammenarbeit zur Mitteräterschaft, Munich, Beck, 2004 ; James H., Die Deutsche bank und die Arisierung, Munich, Beck, 2001 ; Mommsen H., Grieger M, das Volkswagenwerk und seine Arbeiter im Dritten Reich, Düsseldorf, Econ, 1996 ; Linder S. H., Au Coeur de l’IG Farben. L’usine chimique de Hoechst sous le Troisième Reich, Paris, Les Belles Lettres, 2010.
113 Daviet J.-P., « Entre totalité et fait social total, où va l’histoire des entreprises ? », Entreprises et Histoire, no 3, mai 1993, p. 132-135.
114 Cf. le programme de recherche réalisé sous la direction de Robert Salais dont les résultats ont été publiés sous le titre : « L’entreprise Belle Époque », Entreprises et Histoire, no 6, septembre 1994, ainsi que Daumas J.-C., L’amour du drap…, op. cit. (n. 87), en particulier l’avant-propos où cette approche est précisée, p. 13-15.
115 Bergeron L., « Entreprises », op. cit. (n. 11), p. 256.
116 Stanziani A. (éd.), La Qualité des produits en France, XVIIIe-XXe siècle, Paris, Belin, 2004, et Histoire de la qualité alimentaire, XIXe-XXe siècles, Paris, Seuil, 2005 ; Dessaux P.-A., op. cit. (n. 85) ; Marty N., L’articulation entre normes et marchés : la construction de la qualité de l’eau embouteillée en Europe XIXe-XXe siècle, Mémoire inédit pour l’habilitation à diriger des recherches, université de Perpignan, 2009 ; Vabre S., op. cit. (n. 85).
117 Le paragraphe qui suit doit beaucoup à Catherine Omnès, « Les ressources humaines ou le lien renoué entre l’histoire économique et l’histoire sociale », in Barciela C. et alii (éds), La Historia económica, op. cit. (n. 1), p. 517-535.
118 Gardey D., La Dactylographe et l’expéditionnaire. Histoire des employés de bureau 1890-1930, Paris, Belin, 2000 ; Hatzfeld N., Les Gens d’usine. Peugeot-Sochaux, 50 ans d’histoire, Paris, Éditions de l’Atelier, 2002 ; Beau A.-S., Un Siècle d’emplois précaires : patron-ne-s et salarié-e-s dans le grand commerce, XIXe-XXe siècle, Payot, 2004. Voir aussi Woronoff D., La France industrielle. Gens des ateliers et des usines (1890-1950), Paris, Éditions du Chêne, 2003, qui rassemble 450 photographies montrant les hommes, les lieux et les machines.
119 Omnès C., Ouvrières parisiennes. Marchés du travail et trajectoires professionnelles au XXe siècle, Paris, Éditions de l’EHESS, 1997 ; Gayot G., Minard Ph. (éds), « Les ouvriers qualifiés de l’industrie (XVIe-XXe siècle). Formation, emploi, migrations », Revue du Nord, no 15, 2001 ; Join-Lambert O., Le receveur des Postes entre l’État et l’usager (1944-1973), Paris, Belin, 2001 ; Margairaz M., Gerome N. (éds), Métro, dépôts, réseaux. Trajectoires et personnels des transports parisiens au XXe siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2002.
120 Downs L. L., L’Inégalité à la chaîne. La division sexuée du travail dans l’industrie métallurgique en France et en Angleterre, Paris, Albin Michel, 2002 ; Pitti L., Ouvriers algériens à Renault-Billancourt de la guerre d’Algérie aux grèves d’OS des années 1970, Thèse, université de Paris VIII, 2002 ; Montagnon F., Construire le stable et l’instable : la gestion du personnel d’exécution des transports publics urbains lyonnais (1894-1948), Thèse, université de Lyon 2, 2009 ; Beau A.-S., op. cit. (n. 118).
121 Schweitzer S. (éd.), Logiques d’entreprises et politiques sociales, Lyon, Programme Rhône-Alpes Recherches en Sciences Humaines, 1993 ; Moutet A., Les logiques de l’entreprise. La rationalisation dans l’industrie française de l’entre-deux-guerres, Paris, Éditions de l’EHESS, 1997 ; Entreprises et Histoire, no 26 Gérer les ressources humaines, décembre 2000 ; Fombonne J., Personnel et DRH. L’affirmation de la fonction 'personnel'…, op. cit. (n. 74) ; Cohen Y., Organiser à l’aube du taylorisme. La pratique d’Ernest Mattern chez Peugeot, 1906-1919, Besançon, PUFC, 2001 ; Vindt G., Les hommes de l’aluminium. Histoire sociale de Péchiney 1921-1973, Paris, Les Éditions de l’Atelier, 2006.
122 Fridenson P., « L’autorité dans l’entreprise en France et en Allemagne. 1880-1930 », in Kocka J. (éd.), Les bourgeoisies européennes au XIXe siècle, Paris, Belin, 1996, p. 307-332 ; Vigna X., L’insubordination ouvrière dans les années 68. Essai d’histoire politique des usines, Rennes, PUR, 2007 ; Machu L., Les conventions collectives du Front Populaire, construction et pratiques du système français de relations professionnelles, Thèse, université de Paris 10, 2011.
123 Omnès C., Bruno A.-S. (éds), Les mains inutiles. Inaptitude au travail et emploi en Europe, Paris, Belin, 2004 ; Buzzi S., Devinck J.-C., Rosental P.-A., La santé au travail 1880-2006, Paris, La Découverte, 2006 ; Varaschin D. et Laloux L. (éds), 10 mars 1906. Courrières aux risques de l’histoire, Paris, Éditions GRHEN, 2006.
124 Guignard L., Raggi P., Thévenin E. (éds), Corps et machines à l’âge industriel, Rennes, PUR, 2011.
125 Durand J.-P., Hatzfeld N., La chaîne et le réseau. Peugeot-Sochaux, ambiances d’intérieur, Lausanne, Éditions Page deux, 2002, et Arborio A.-M., Fournier P., Cohen Y., Hatzfeld N., Lomba C., Muller S. (éds), Observer le travail. Ethnographie et histoire, approches combinées, Paris, La Découverte, 2008.
126 Deux monographies qui étudient des branches où le rapport à l’État joue un rôle déterminant : Mortal P., Des armes et des hommes : les travailleurs des arsenaux de terre en France, de 1800 à la fin du XXe siècle, université de Lille 3, 2004, et Bouvier Y., La Compagnie générale d’électricité : un grand groupe industriel et l’État. Technologie, hommes et marchés, 1898-1992, université de Paris IV, 2005. Voir aussi : Margairaz M., « Companies under public control in France, 1900-1950 », in Whiteside N., Salais R. (eds), Governance, Industry and Labour Markets in Britain and France, Londres/New York, Routledge, 1996, p. 25-51 ; « La concession, outil de développement », Entreprises et Histoire, no 31, décembre 2002 ; « Concession et optimisation des investissements publics », Entreprises et Histoire, no 38, juin 2005, et Margairaz M., Dard O. (éds), « Le service public, l’économie, la République 1880-1960 », Revue d’histoire moderne et contemporaine, vol. 52, no 3, juillet-septembre 2005.
127 Griset P., Technologie, entreprise et souveraineté : les télécommunications transatlantiques de la France (1869-1954), Paris, Éd. Rive-Droite, 1996 ; Garçon A.-F., Mine et métal, 1780-1880. Les non-ferreux et l’industrie, Rennes, PUR, 1999 ; « Recherche et innovation », Entreprises et Histoire, no 23, décembre 1999 ; Hilaire-Pérez L., Garçon A.-F (éds), Les chemins de la nouveauté : innover, inventer au regard de l’histoire, Paris, CTHS, 2003 ; Galvez-Behar G., La République des inventeurs. Propriété et organisation de l’invention en France (1791-1922), Rennes, PUR, 2008.
128 Terrier D., Les deux âges de la proto-industrialisation. Les tisserands du Cambrésis et du Saint-Quentinois, Paris, EHESS, 1996 ; Gayot G., Les draps de Sedan, 1646-1870, EHESS/Terres Ardennaises, 1998 ; Olivier J.-M., op. cit. (n. 98).
129 Voir notamment la revue que le CILAC publie depuis 1976 : L’archéologie industrielle en France, ainsi que Daumas J.-C. (éd.), La mémoire de l’industrie. De l’usine au patrimoine, Besançon, PUFC, 2006, et Gasnier M., Lamard P. (éds), Le patrimoine industriel comme vecteur de reconquête économique, Panazol, Lavauzelle, 2007.
130 Barjot D., International Cartels Revisited – Vues nouvelles sur les cartels internationaux 1880-1980, Caen, Éditions du Lys, 1994 ; Mastin J.-L., « L’entente et le marché : le cartel des peigneurs de laine de Roubaix-Tourcoing (1881-1914) », Revue d’histoire moderne et contemporaine, vol. 58, no 2, 2011, p. 120-145.
131 « Le commerce : rénovations, révolutions », Entreprises et Histoire, no 4, novembre 1994 ; Chadeau E., « Mass-retailing, a last chance for the family business in France (1945-1990) ? », in Crouzet F. et alii, Management and Business in Britain and France, Oxford, Clarendon Press, p. 52-71 ; Daumas J.-C, « L’invention des usines à vendre. Carrefour et la révolution de l’hypermarché », Réseaux, vol. 24, no 135-136, 2006, p. 59-91, et « Consommation de masse et grande distribution. Une révolution permanente (1957-2005) », Vingtième siècle, no 91, 2006, p. 57-76 ; Chatriot A., Chessel M.-E., « L’histoire de la distribution : un chantier inachevé », Histoire, économie et société, no 1, 2006, p. 67-82 ; Marco L., Histoire managériale du Bazar Bonne-Nouvelle. Galeries marchandes à Paris, 1835-1863, Paris, L’Harmatan, 2009 ; « Distribution et société », Entreprises et histoire, no 64, 2011/3. Des travaux récents sur l’histoire de la consommation contiennent également des éléments intéressants : Chatriot A., Chessel M.- E., Hilton M. (éds), Au nom du consommateur. Consommation et politique en Europe et aux États-Unis au XXe siècle, Paris, La Découverte, 2004 ; Chessel M.-E, Histoire de la consommation, Paris, La Découverte, 2012.
132 Hau M., Nunez C. E. (eds), De-industrialisation in Europe, 19th-20th centuries, Séville, Fundación Fomento de la Historia Económica, 1998 ; Lamard P., Stoskopf N. (éds), 1974-1984 : une décennie de désindustrialisation ? Paris, Éditions Picard, 2009.
133 Daumas J.-C. et Mioche Ph., « Histoire des entreprises et environnement : une frontière pour la recherche », Entreprises et Histoire, no 35, juin 2004, p. 69-88. Quelques titres importants : Boullet D., Entreprises et environnement en France de 1960 à 1990 : les chemins d’une prise de conscience, Genève, Droz, 2006 ; Massard-Guilbaud G., Histoire de la pollution industrielle : France, 1789-1914, Paris, Éditions de l’EHESS, 2010 ; Le Roux T., Le Laboratoire des pollutions industrielles : Paris, 1770-1880, Paris, Albin Michel, 2011 ; Frioux S., Lemire V. (éds), « L’invention politique de l’environnement », Vingtième siècle, no 113, janvier-mars 2012.
134 Deux exemples étrangers : Gianetti R., Vasta M. (eds), Evolution of Italian Enterprises in the 20th Century, Heildelberg/New York, Physica-Verlag, 2006 ; Amatori F., Colli A., Business History. Complexities and Comparisons, Londres/New York, Routledge, 2011.
135 Di Maggio P. (ed.), The Twenty-First-Century Firm : Changing Economic Organization in International Perspective, Princeton, Princeton University Press, 2001 ; Jones G., The Evolution of International Business : An Introduction, Londres, Routledge, 1996, et Multinationals and Global Capitalism : From the Nineteenth to the Twenty-First Century, Oxford, Oxford University Press, 2005 ; Lazonick W., Sustainable prosperity in the New economy ? Business Organization and High-tech Employment in the United States, Kalamazoo, Upjohn Institute Press, 2009.
136 Galbraith J. K., Le Nouvel État industriel, Paris, Gallimard, 1969 [1967].
137 Chandler A., Stratégies et structures de l’entreprise, op. cit. (n. 21), et La main invisible des managers, Paris, Economica, 1988 [1977].
Auteur
Professeur d’histoire contemporaine, université de Franche-Comté, Membre honoraire de l’Institut universitaire de France
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