Chapitre III. Pouvoirs et sociabilités dans l’enseignement primaire
p. 91-108
Texte intégral
1On a remarqué que les relations et les circulations professionnelles, les rapports statutaires des instituteurs de la monarchie de Juillet s’établissent, en gros, sur deux plans distincts : d’une part sur le plan vertical où agissent des « supérieurs », d’autre part sur le plan horizontal où apparaissent des collègues. Or le premier, à partir de la loi Guizot, distingue les autorités relevant de l’Université, et celles relevant des pouvoirs locaux, c’est-à-dire les commissions de surveillance et d’encouragement de l’instruction primaire.
1. Les autorités locales
Les notables de la commission municipale ; Hannequin
2Dès qu’il décrit les autorités locales, étrangères par définition à la collectivité enseignante, Charpentier devient très nettement critique, voire acerbe. La personne avec laquelle il a entretenu les rapports les plus difficiles semble être le dénommé Hannequin qui, en 1833, avait été institué à la fois président du comité communal d’instruction, et secrétaire du comité d’arrondissement, ce qui lui donnait les moyens de mettre le premier directement sous le contrôle du second. Qui n’aurait pas fléchi sous le poids de ces charges, ironise Charpentier ? Accumulant à son profit un pouvoir important et redoutable, Hannequin devint en effet une sorte de juge suprême de la bonne marche des écoles. Et qui plus est, un juge intransigeant, car avec lui, « Un banc, une table, un télégraphe mal aligné, un livre mal fermé, une réglure incorrecte... et l’école était jugée défectueuse, et le maître était à réprimander »1. Difficile de trouver grâce à ses yeux ; mieux valait se soumettre à son autorité si l’on voulait s’attirer son indulgence.
3Médecin, versé dans la « science nouvelle de l’homéopathie », ami du sous-préfet Poisson avec lequel il a fait ses études et qui l’appelle « mon bon docteur », Hannequin est selon Charpentier le type même du « représentant de la jeune France de 1830 » : n’ayant aucun doute sur l’universalité de ses aptitudes et sur l’infaillibilité de ses talents, il est « prêt à occuper tous les postes, à recevoir tous les titres, à exercer toutes les fonctions »2 (peut-être a-t-il été en outre le commanditaire du livre d’Arnould, dans le but d’en obtenir un panégyrique). Ces remarques montrent assez que Charpentier a des comptes à régler avec lui et qu’il ne l’épargne pas. Son jugement sur Hannequin est défavorable pour les mêmes raisons, on le constatera, qu’est favorable celui sur l’inspecteur Pourpe. Il lui reproche d’avoir eu une influence « funeste » sur le développement de l’instruction à Reims, et surtout d’avoir été un responsable qui ne travaillait pas en vue des intérêts des écoles parce qu’il ne travaillait qu’en vue de ses propres intérêts. Charpentier, à son grand dépit, affirme qu’Hannequin ne s’est jamais posé en défenseur et en soutien des écoles laïques, ce que sa fonction lui demandait pourtant d’être. Un jour par exemple, Hannequin voulut installer l’un des autres maîtres mutuels, Bourdonné, dans un rôle officiel de surveillant des écoles laïques. Or au même moment arrive aux oreilles de Charpentier un jugement assez mauvais sur son propre compte : sans doute s’agissait-il de préparer le terrain de son collègue. Il rédigea par conséquent une lettre énergique où il exposait quelques-uns de ses mérites reconnus comme ses écrits et sa classe, et en contestant la réputation d’insociabilité et de mauvais caractère qu’on lui faisait par-dessus le marché. Sollicité pour faire justice de ces calomnies, Hannequin tenta alors de louvoyer. Il rapporta la lettre, dit qu’il ne l’acceptait pas ; mais il promit aussi de dissuader Bourdonné pour la direction générale des écoles...3
4Hannequin avait-il une réelle animosité envers Charpentier comme ce dernier le suggère ? Peut-être, si l’on considère un incident bizarre, survenu en 1833. Au moment où est adoptée la loi Guizot en effet, Charpentier a déjà un titre officiel d’instituteur communal qu’il appelle sa « possession d’Etat » et qui le dispense théoriquement de subir les formalités nouvelles. Il doit simplement recevoir une institution ministérielle, et ses supérieurs, dont Hannequin en l’occurrence, lui demandent en échange de remettre son titre, la pièce portant le cachet de l’Université et du vice-recteur. Or Hannequin commet un acte manqué (au moins), il perd la pièce originale ; si bien que Charpentier sera contraint en 1839 d’en passer par les procédures en vigueur. Il paraîtra donc en séance publique pour s’entendre à nouveau proclamer instituteur communal ; et c’est ce qu’il dit avoir ressenti comme une grave humiliation, puisqu’il fut rabaissé au rang d’un débutant, huit années après son entrée en fonction à Reims.
Le conseil municipal
5Avec l’administration municipale rémoise, les relations de Charpentier – qui sans doute ne se mettait jamais en position de subir quoi que ce soit – furent également tendues, émaillées de nombreuses mésententes. Les premières anicroches survinrent dans les mêmes années 1830-1840, au sujet des revenus annexes de l’instituteur et notamment de la prise en charge de son logement. En 1837, quand son école se déplace et emménage rue Haute-Croupe, il s’attend à être logé gratuitement étant donné qu’aucun avis contraire n’a été émis. Mais en décembre 1838 on lui retient brusquement 300 francs sur le paiement du trimestre en cours, pour solde du logement pendant l’année écoulée. Il tente alors de faire valoir une réclamation ; on l’invite en retour, s’il n’est pas satisfait, à permuter avec un de ses collègues, qui ne manquera pas d’être intéressé par la maison neuve. C’est une catastrophe pour Charpentier. Non seulement son précédent logement ne lui coûtait que 240 francs – et c’était un beau logement avec quatre fenêtres sur la place royale-, mais en plus, persuadé de la gratuité du nouveau, il l’a fait aménager pour plus de 400 francs, sans compter 400 autres francs de meubles. Il a donc le sentiment qu’on commet envers lui un véritable « acte de violence »4. Ses amis du reste sont indignés, au point que L’Industriel propose de publier la polémique. Mais Charpentier, qui ne veut pas se départir d’une certaine réserve dans son comportement public, refuse, et il envoie une lettre circonstanciée au conseil municipal. Il montre son désavantage vis à vis de collègues d’autres villes ou même de Reims (ceci prouve qu’il ne se considère pas comme un privilégié et qu’il y a une norme pour les instituteurs dans sa situation, disons plutôt de sa catégorie), et il joint ses factures de serrurerie et de menuiserie. A la suite de la séance du 7 février 1839, on lui oppose une fin de non recevoir, dont il ne connaîtra les termes qu’en lisant dix ans plus tard le livre d’Arnould. Peu après cependant, l’affaire se termine bien : lors de la séance du 4 février 1840, le maire fait voter une mesure qui dispense Charpentier du paiement de son loyer, à titre de récompense « tout à fait personnelle » pour bons et loyaux services5. Notons que Charpentier s’est appesanti sur la première partie de l’histoire, et il ne mentionne l’heureux dénouement que plus loin dans son texte, rapidement. C’est Hannequin qui a dû concevoir l’arrangement avec l’inspecteur Pourpe, car en réalité le logement gratuit n’est donné que par compensation – voire consolation – d’un poste plus élevé, la direction de l’école primaire supérieure, confiée à Bourdonné6.
6Ce que Charpentier reproche aux édiles, c’est leur absence de considération pour sa fonction et leur indifférence à ses besoins professionnels ou extra-professionnels. En tout et pour tout, ils auront été pingres. Par exemple ils ont réduit d’année en année la subvention pour l’achat des prix à distribuer aux élèves. Ils allouaient 125 francs en 1836, mais 100 francs en 1837, puis 70 francs en 1839, pour rester à ce niveau en 1840 alors que le maire changeait7. Rappelons-nous l’importance cruciale de cette question, quand les frères se permettent avec leurs donataires des fêtes éclatantes. Pire encore, la municipalité a refusé de doter les écoles laïques de sous-maîtres. En 1848, Charpentier devra se résoudre à engager à ses frais de jeunes aspirants au métier. Il se fera aider par un garçon pour son cours d’adultes, puis pour l’étude du soir de ses élèves. Ensuite il prendra des jeunes gens au pair, d’abord simplement nourris et logés, ensuite payés jusqu’à 200 francs. Homo, arrivé après le départ de Bourdonné, et dont la classe compte parfois jusqu’à 200 élèves, aura recours à un moyen plus familial : pendant trente ans il emploiera son épouse sans que l’administration en sache rien. Charpentier fait habituellement commencer ses aides à 16 ou 17 ans, et il les renouvelle quand ils le quittent pour embrasser la carrière, à 18 ou 19 ans. Cette activité en quelque sorte préparatoire à l’enseignement (les débutants s’y emploient aussi bien avant qu’après être entrés à l’Ecole normale8) est d’ailleurs réglementée par une loi de 1851 qui habilite les conseils académiques (départementaux) à décider quelles écoles peuvent les utiliser, et qui dispense du service militaire les candidats à l’engagement décennal.
7Les difficultés de s’entendre avec les autorités municipales ont en outre des raisons plus pédagogiques. En 1840, la mairie installe un bureau des écoles (il en existait parfois depuis l’Ancien Régime), chargé d’accomplir quelques tâches de coordination comme délivrer des bulletins scolaires aux parents, tenir un double des registres d’inscriptions, ou viser les demandes de fournitures venant des maîtres. C’est, dit Charpentier, une véritable sinécure, que conservera jusqu’en 1850 un certain Maquart, « artiste distingué » et « agréable causeur » (la formule vaut déjà pour l’inspecteur Pourpe, ce qui laisse poindre un soupçon d’agressivité envers ceux qui ont à juger sans avoir à faire ce qu’ils jugent, c’est-à-dire enseigner). L’institution est en fait une particularité locale sans légalité et qui pourrait n’être que le « bureau de conversation » sur lequel ironise volontiers Charpentier, si son chef ne prenait parfois des initiatives malvenues. Ainsi, lorsqu’il entreprend de forcer les parents à venir présenter leurs enfants en vue de les faire admettre aux écoles, sans doute dans le but d’écarter quelques indésirables, les instituteurs objectent que cette mesure peut retarder l’entrée de certains enfants, voire même empêcher celle de beaucoup, en mettant maladroitement les pauvres en face des riches. A cette critique, la réponse, signée de Lanson, un des conseillers municipaux, est cette fois des plus sévères, car il y va du respect de l’autorité : « Il n’appartient pas aux instituteurs des écoles mutuelles, non plus qu’à d’autres, de contrôler légèrement et sans motif les actes de l’autorité... »9.
Les autorités scolaires
8Les autorités scolaires sont nettement mieux traitées par Charpentier que les responsables locaux. Dans l’esprit revendicatif dont on vient de le voir faire preuve, il a une vision assez approbative et il a donc eu des relations souvent conciliantes avec la hiérarchie de l’instruction publique, notamment les inspecteurs primaires (créés en 1835 comme « inspecteurs spéciaux de l’instruction primaire », au nombre d’un seul par département). Preuve que cette instance joue un rôle positif, valorisant pour les instituteurs, qui sont pris dans de multiples hiérarchies. Charpentier a lui-même refusé un poste de sous-inspecteur10 que certains le pressaient d’accepter pour le voir quitter Reims. Trop de complications. Il dit avoir été « effrayé des difficultés » que rencontraient les inspecteurs, tiraillés entre les ecclésiastiques, les maires et les instituteurs, toutes situations dans lesquelles il valait mieux faire preuve de « la flexibilité nécessaire »11.
9Sur l’inspecteur Pourpe, un des premiers nommés au moment de l’apparition du corps, Charpentier porte une appréciation foncièrement positive : c’est une « nature mobile », un « homme d’érudition », un « causeur agréable ». « J’ai toujours eu, pendant trente deux ans, à me louer de l’inspection », précise Charpentier, en ajoutant que Pourpe aura été l’« un de ceux qui ont donné la plus vive impulsion à l’instruction populaire » : bien plus réceptif aux soucis des instituteurs, bien plus accessible à leurs espoirs et à leurs craintes, il a su aussi rester tout à fait étranger aux manœuvres d’arrière-boutique12 :
« Il cédait souvent aux impressions les plus opposées ; mais une fois libre de toute pression, il revenait droit au vrai, sauf à se donner à lui-même les démentis les plus flagrants ; il était ainsi fort impropre à servir les combinaisons des factions ou des coteries. »
10Aux dires de Charpentier, la seule indélicatesse notable de Pourpe envers lui s’est soldée par un échange franc et intelligent. Un jour de décembre 1845, le Journal de Reims publia un article qui prétendait que les écoles mutuelles s’étaient améliorées à cause de l’exemple des frères. Ceci ne pouvait être du goût de Charpentier, et encore moins lorsqu’il apprit que l’allégation venait précisément de Pourpe. Il fit donc paraître une réfutation le 13 janvier 1846. Or, un peu plus tard, Pourpe vint inspecter sa classe. Entre les deux hommes, l’explication ne pouvait manquer d’être directe, et elle le fut. L’inspecteur reconnut que Charpentier avait « bien fait » en répondant au journal. Après quoi « il fit son inspection de la manière la plus amiable »13.
2. Le corps enseignant
11Pour saisir la manière dont Léopold Charpentier parle du corps enseignant en général et de ses proches collègues en particulier, et, de là, pour apercevoir en quoi les sociabilités professionnelles engagent la construction d’un statut valorisé, on peut s’arrêter à la période de la révolution de 1848 et du gouvernement provisoire. A ce moment en effet, la corporation arrive sur le devant de la scène historique et elle met à profit cette situation pour obtenir un supplément de reconnaissance sociale.
12Rappelons d’abord les caractéristiques de la situation politique. Quand le pouvoir change de mains, à partir du 24 février 1848, l’intérêt porté à l’enseignement primaire et aux maîtres d’école, déjà grand auparavant, mène le gouvernement à envisager des mesures d’ensemble. Dès le 27 février, le ministre de l’Instruction publique, Hyppolite Carnot, qui a rédigé l’année précédente un rapport « sur l’intolérable situation » des instituteurs, adresse aux recteurs une circulaire dans laquelle il annonce que le problème posé fera l’objet d’une attention particulière et que la dignité de ces « apôtres de la République nouvelle » sera bientôt réhaussée14. Tel est un des enjeux du projet déposé par le ministre le 30 juin (qui prévoit aussi l’obligation et la gratuité de l’instruction).
13En même temps, une frange d’instituteurs de Paris et de quelques autres grandes villes se rallie ostensiblement à la République et manifeste son adhésion avec force déclarations, appels et délégations. Le 1er mai, c’est un appel d’Arsène Meunier ; le 2 mai, c’est une Adresse des instituteurs parisiens au gouvernement provisoire ; ensuite c’est la création de plusieurs associations, par exemple, le 12 mai, un regroupement de membres de divers ordres d’enseignement dans une Association républicaine pour l’enseignement national, etc. Durant toute la période, de nombreux instituteurs de province expriment d’une manière ou d’une autre leur soutien au régime nouveau, comme ceux du canton de Maromme, près de Rouen, qui communiquent au commissaire de la République de la Seine-Inférieure leur désir de rivaliser de zèle « pour faire bien comprendre à l’enfance [...] la sublimité du symbole sur lequel repose l’avenir de notre immortelle République : Liberté, égalité, fraternité »15. Animée notamment par Gustave Lefrançais, L’Association des instituteurs, institutrices et professeurs socialistes est plus tardive, de la fin 1849.
14C’est alors que le gouvernement va précipiter le maître d’école dans la bataille électorale, puisque le suffrage universel vient d’être instauré, et en faire un personnage de premier plan. Dans une circulaire du 6 mars « relative à la participation active que les instituteurs doivent prendre aux élections générales », Carnot commande en effet aux recteurs de les solliciter explicitement16 :
« que nos 36000 instituteurs primaires se lèvent donc à mon appel pour se faire immédiatement les réparateurs de l’instruction publique devant la population des campagnes. Puisse ma voix les toucher jusque dans nos derniers villages ! Je les prie de contribuer pour leur part à fonder la République. Il ne s’agit pas, comme aux temps de nos pères, de la défendre contre le danger de la frontière : il faut la défendre contre l’ignorance et le mensonge, et c’est à eux qu’appartient cette tâche ».
15En clair, les instituteurs sont promus agents électoraux du gouvernement, propagandistes des idées – et des idéaux – de la République, ce que les recteurs, les commissaires et les sous-commissaires du gouvernement vont dans l’ensemble assez bien admettre17. Cependant, après l’élection de l’Assemblée constituante (4 mai), après les journées de juin, les barricades dans Paris, la sanglante répression des émeutes, après l’élection à la présidence de la République du prince Louis-Napoléon (10 décembre), cette période s’achève par une réaction conservatrice. L’alerte a été chaude ; modérés et libéraux rejoignent des conservateurs aussi apeurés qu’eux et scellent cette « alliance des jeunes catholiques et des vieux voltairiens » dont parlait Marx18. Or les enseignants, et spécialement ceux du primaire, désormais suspects par principe, vont faire les frais du retournement. Pour commencer, le nouveau ministre de l’Instruction publique, Falloux (nommé le 20 décembre 1848), retire le projet Carnot, alors que ce dernier a été contraint à la démission le 5 juillet précédent, à cause d’un litige avec l’Assemblée d’une part sur le relèvement du traitement des maîtres et d’autre part sur la publication par les soins du ministère du Manuel républicain de l’homme et du citoyen de Renouvier. Ensuite, la tempête s’abat sur les instituteurs. Thiers, qui est vice-président de la commission parlementaire chargée d’étudier les questions de l’enseignement, n’hésite pas, dans un discours célèbre, à fustiger « les affreux petits rhéteurs de village », ces « 37000 socialistes et communistes, véritables anti-curés dans les communes », à qui il demande qu’on oppose les frères des écoles chrétiennes19. Et les conservateurs seront encouragés à élever encore le ton après que le parti de l’ordre, c’est-à-dire les fractions bourgeoises coalisées, légitimistes et orléanistes réconciliés, aura gagné les élections législatives de mai 1849 en écrasant les républicains du National. La presse mènera une campagne de grande ampleur, et il s’en faudra de peu que les écoles normales ne soient emportées dans la tourmente.
16C’est dans ce contexte que la loi du 11 janvier 1850, dite loi de Parieu ou « petite loi » Falloux, promulguée pour six mois, permet aux préfets d’exercer une tutelle directe sur les instituteurs, et de les sanctionner en les déplaçant ou en les révoquant20. De Parieu fait mine d’admettre qu’« un grand nombre d’instituteurs ont été égarés tout à la fois par l’influence des événements que nous avons traversés et par des causes d’excitation propres à leur situation », mais il n’en exige pas moins des préfets une exécution ferme de la loi, afin de ramener les fautifs « dans la véritable ligne de leurs devoirs ». Puis il s’adresse aux maîtres eux-mêmes et il tente de les convaincre qu’ils ne sont pas exposés à « une loi de proscription et de vengeance », mais à « une mesure de défense et de conservation pour l’ordre public » qui n’atteindra pas « l’instituteur dévoué à ses fonctions, étranger aux entreprises passionnées des partis », et qui saura se satisfaire d’un sort certes modeste, mais « élevé cependant au-dessus du sort de plusieurs »21.
17Il est peu probable que ces propos aient l’effet souhaité. Nul n’ignore que la loi de Parieu est, comme dit Marx, une « loi contre les instituteurs », une loi qui soumet ces fonctionnaires à l’arbitraire du préfet, et « qui les pourchasse comme du gibier d’une commune à l’autre, eux, les prolétaires de la classe des gens instruits »22. D’autant que la reprise en main entraîne, après le coup d’Etat, d’autres mesures, notamment l’obligation de prêter serment (valable pour tous les fonctionnaires de l’instruction publique), ou, plus dérisoire encore, l’interdiction de se laisser pousser la barbe et de porter des vêtements autres que « simples et modestes »23.
18Combien d’instituteurs furent ainsi sanctionnés ? Avant la loi, 1800 ont déjà été traduits devant les comités d’arrondissement et 1200 ont été condamnés à des peines diverses. En application de la loi, le bilan serait de 4000 et jusqu’à 7000 sanctions selon des estimations officieuses comme celles de Meunier24, à quoi il faudrait encore ajouter les procès intentés aux instituteurs libres, plus une vague supplémentaire de révocations après le coup d’Etat du 2 décembre 1851. Mais selon des estimations officielles, les préfets auraient prononcé 1 163 sanctions, 671 révocations, 303 suspensions pour moins de six mois, et 199 pour plus de six mois25. Meunier est lui-même déféré en mars 1850 devant le Comité central d’instruction primaire, mais il est acquitté en mai, obligé simplement de cesser la publication de son journal, L’écho des instituteurs. Par contre, Gustave Lefrançais est révoqué... et beaucoup d’autres comme lui, pour divers motifs politiques : un premier pour « propagande électorale », un deuxième « à cause de sa notoriété comme démocrate », un troisième pour « républicanisme de vieille date », etc. Longtemps, la conscience collective des instituteurs restera marquée par cette période sombre dont un livre-symbole garde l’émouvant témoignage, Nicolas, le maître d’école, histoire d’un instituteur révoqué pour cause politique en l’an de liberté 1850.
19Pour y revenir maintenant, le récit de Léopold Charpentier décrit bien le climat régnant et ses effets sur le corps enseignant provincial pendant cette période. A Reims, après l’instauration de la République, il y eut quelques cérémonies et fêtes, le défilé long et fatiguant de tous les écoliers devant l’arbre de la liberté. En mars, tous les instituteurs de l’arrondissement se réunirent pour former une sorte d’assemblée permanente qui prit les trois maîtres mutuels respectivement pour président, secrétaire et trésorier, ce qui montre la reconnaissance dont bénéficie la frange supérieure de la corporation. Dans cette assemblée se discutèrent régulièrement tous les problèmes législatifs, réglementaires et pédagogiques. Au total affirme Charpentier (qui n’a pas voté en faveur de l’instruction obligatoire)26 :
« Nos réunions furent toujours calmes et dignes ; plusieurs fois les discussions y ont été intéressantes et instructives. Le corps des instituteurs de la Marne était, dans ce temps, tel que tout maître, quelle que fût sa valeur, pouvait s’honorer d’en faire partie. »
20Les événements politiques semblent par conséquent avoir été abordés dans ce groupe avec prudence, ou du moins avec l’idée de défendre exclusivement des intérêts corporatifs (au sens large). Lorsque Thiers, après les journées de juin, prononça cette diatribe contre les instituteurs soi-disant démagogues et communistes, sur lesquels il souhaitait que s’exerçât une intraitable surveillance des curés, l’assemblée rémoise s’émut et publia, le 8 juillet, une protestation dans plusieurs journaux jusqu’à Paris. La fermeté de la forme s’égalait à la modération du fond, car on pouvait y lire27 :
« L’éducateur du peuple a, comme le pasteur, une mission de paix et de civilisation à remplir, mais les efforts doivent être communs, pour acquérir toute leur efficacité ; aussi les instituteurs aspirent-ils au jour où, par une bonne législation, tout sujet d’inquiétude ou de soupçon aura disparu de leurs rapports avec les ecclésiastiques. »
21La même attitude prévalut à l’égard de Meunier, qui menait campagne avec son journal pour la gauche républicaine. Meunier était déjà venu à Reims en 1846 (son gendre étant sous-inspecteur dans la Marne), et il y avait eu pour lui un banquet, des discours, des ovations. Un accueil convenable, assez cordial dit Charpentier, car Meunier, « à part ses lubies, était un galant homme ». Toutefois, ses collègues trouvèrent qu’il allait trop loin et n’apprécièrent ni son volontarisme de libre-penseur et socialiste (croyaient-ils), ni ses attaques virulentes contre l’Eglise et l’enseignement religieux, ni surtout qu’il se posât en principal représentant de l’enseignement laïque. C’est pourquoi ils lui envoyèrent une lettre nettement réprobatrice. Meunier répondit peu après28 :
« Que sert de raisonner avec des gens qui ont peur ? Messieurs, il n’aura pas dépendu de vous que le découragement s’empare de moi. Votre lettre semble avoir été faite tout exprès pour me casser les bras : vous avez manqué votre coup ; je me sens plus de cœur que jamais. Adieu, soyez en paix avec votre conscience. »
22Si les bouleversements de 1848 ont permis aux instituteurs que nous observons d’intensifier leurs relations corporatives, c’est à la fois parce qu’ils y ont été invités par le courant républicain au pouvoir, mais aussi parce qu’ils ont voulu à l’occasion affirmer une identité, c’est-à-dire plutôt s’identifier à la figure idéale du maître absolument dévoué à sa mission d’instruction du peuple. C’est donc en considérant stratégiquement leurs valeurs – des valeurs démocratiques, soulignons-le –, et en s’appuyant tactiquement sur leurs relations professionnelles, que ces maîtres d’école ont traversé la période révolutionnaire. Ils ont même provoqué dans cette optique une candidature électorale de Charpentier. Celui-ci s’était déjà laissé entraîner dans les réunions d’un club de Reims, au Faubourg Cérès. En fait, il n’avait guère eu le moyen de décliner l’offre, car on lui avait fait comprendre que s’il ne s’occupait pas de la République, la République s’occuperait de lui. Il avait donc accepté, bien qu’il eût souhaité comme à son habitude « rester en dehors du mouvement »29. Mis au poste de vice-président, il écrivit un programme ensuite placardé sur les murs, mais imprimé de telle façon que le mot « solidarité » y était plus apparent que la devise de la République, ce qui failli le faire passer pour socialiste. Puis, un concours de circonstances du même ordre le porta devant les électeurs d’avril 1848 pour l’Assemblée constituante. Un ancien sous-inspecteur, directeur d’un pensionnat à Châlons, Bara, d’abord plébiscité, refusa en suggérant Charpentier à sa place. La rumeur fit le reste. Peu après, Charpentier apprit de son fils, qui le tenait à Paris du ministre Marie (leurs familles étant liées depuis 1825), qu’il était officiellement candidat ! A l’évidence, si les autres instituteurs pressaient Charpentier d’entrer en lice, c’est parce qu’ils voyaient en lui le confrère apte à les représenter comme instituteurs précisément, donnant ainsi à cette candidature une signification essentiellement corporatiste. Il s’agissait bien de porter un des leurs, quelqu’un de la « pédagogie inférieure »30, dans les hautes assemblées. En retour, Charpentier n’accepta qu’à la condition d’être présenté aux suffrages des citoyens par ses collègues des cinq arrondissements. Dans une lettre circulaire il déclarait31 :
« Si les instituteurs de la Marne pensent que le corps chargé d’instruire et de moraliser l’immense majorité de nos jeunes concitoyens doive être directement représenté, je sollicite leurs suffrages ; et seulement alors je deviens candidat réel à la députation ».
23Toutefois, la candidature ne devait pas aboutir car le scrutin n’étant pas uninominal on votait dans chaque département pour une liste de noms dans laquelle celui de Charpentier ne fut pas agréé par l’instance supérieure (le « comité central »).
24Un autre fait désigne encore les types de liens établis entre les instituteurs de cette époque. En avril 1850, après le tournant conservateur de la République, au moment où de nombreux maîtres étaient sanctionnés, parfois révoqués, parfois suspendus, Charpentier écrivit à l’un de ses confrères d’une commune rurale pour lui recommander la prudence et lui proposer d’établir une caisse de secours destinée aux instituteurs « en souffrance » ; « en dehors de tout sentiment politique », précisait-il. Mais justement, n’agissant que dans ce sens amical, il se rétracta peu après, ayant jugé, au vu d’une liste des personnes frappées, que peu étaient dignes « du corps ou des intérêts scolaires » et ne pouvaient donc être recommandés à la générosité collective. (Par malheur cette correspondance parvint à la sous-préfecture par l’intermédiaire d’un inspecteur à qui le destinataire avait parlé et, quelques mois plus tard, le sous-préfet Féart révéla à Charpentier qu’il avait manqué d’être arrêté et révoqué : il n’avait dû son salut qu’aux appuis – solides – de lui-même ainsi que du recteur Forneron32.
La société scolaire de la Marne
25Si l’on considère maintenant l’ensemble du récit de Léopold Charpentier, on s’aperçoit que le corps des fonctionnaires de l’instruction primaire y définit d’une part une communauté où s’affirment des valeurs et où s’éprouvent des sentiments (voire des émotions), et d’autre part une sociabilité (liens, réunions, regroupements, etc.) par laquelle ceux qui affirment les valeurs et expriment les sentiments peuvent être reconnus comme membres du groupe. Or cette approbation délivre un statut, certes différent mais complémentaire de celui obtenu dans les relations hiérarchiques.
26Depuis la monarchie de Juillet les maîtres ont eu de nombreuses occasions de se réunir et de construire une solidarité de corps, et Charpentier en évoque deux principales.
27Il s’agit d’abord de la gestion des caisses d’épargne, prévues par l’article 15 de la loi du 28 juin 1833. Charpentier est membre de la commission de son département et assiste à ce titre à la séance qui se tient à Châlons tous les six mois. Un incident révèle d’ailleurs que la caisse d’épargne ne fonctionne pas encore comme une assurance sociale. En 1846, un instituteur qui ne parvient plus à subvenir aux besoins de sa famille à cause de la cherté du blé demande à récupérer une partie de son dépôt, ce qui est prévu dans de tels cas par la loi. On lui refuse pourtant, sous prétexte que dans la Marne on interdit par principe tout prélèvement. Charpentier prend la défense de son collègue, il s’emporte même contre le président, mais il est le seul instituteur à oser, ses confrères se taisent, et la décision est maintenue. Quelques mois plus tard, le nouveau directeur de l’Ecole normale de Châlons demande à son tour le retrait de la totalité de son dépôt, soit 800 francs, pour son nouvel ameublement, ce qu’on accorde sans même réunir la commission33.
28Plus fondamentalement, Charpentier relate diverses réunions à caractère professionnel qui ont été organisées à Reims et dans la Marne sans attendre l’instauration officielle des conférences pédagogiques (10 février 1837). Il parle de rencontres confraternelles dès 1835 (il est vrai, on l’a remarqué plus haut à propos de Meunier (cf chapitre 1), que la formation mutuelliste supposait des échanges « à la base » comme nous dirions aujourd’hui). Charpentier éprouve le besoin de fortifier son expérience en discutant avec d’autres maîtres de toutes les questions concernant l’enseignement primaire « dans les conditions diverses des localités et des populations ». Nous causions, se souvient-il, « des difficultés du métier, des moyens de les surmonter, au profit commun des écoles et des familles ». Ces rencontres sont en outre pour lui l’occasion de se lier avec Homo, qui enseigne alors à Courcy, et avec lequel il va rédiger un traité d’arithmétique qu’ils adopteront ensuite dans leurs classes respectives. Quant aux conférences officielles, mises en place depuis avril 1837 à Reims, on a déjà pu dire qu’elles sont beaucoup moins bien perçues par Charpentier. Mal organisées (par Bourdonné, son collègue et rival), elles servent de prétexte, à quelques fonctionnaires désireux de se faire bien voir, au lieu de remédier aux insuffisances de certains maîtres, et de diffuser les ajouts au programme légal34.
29Pour comprendre la formation d’une solidarité corporative très efficace dans l’amélioration du statut et des rapports sociaux qui en dépendent, il faut enfin souligner sa relative fermeture vis à vis de l’extérieur. Nous voyons bien qu’à Reims et dans la Marne, la société scolaire rejette systématiquement ceux qui n’en proviennent pas mais voudraient quand même en exercer les prérogatives. En 1840, Bourdonné ayant quitté son école mutuelle pour l’école primaire supérieure, sa place fut bien vite prise par un inconnu. Pour les instituteurs en exercice, la surprise était aussi grande que l’offense. Avoir cet « inconnu, étranger au corps des instituteurs », raconte Charpentier, « nous étions révoltés, nous considérions ce fait comme un acte souverain de dédain pour nos écoles ». Heureusement, le comité communal choisit finalement Homo. C’est alors, poursuit Charpentier, qu’une existence nouvelle commença35 :
« nous allions enfin former un faisceau, déterminés à faire prévaloir l’intérêt commun sur les convenances ou les entraînements individuels. La collaboration a duré vingt-cinq ans, et jamais elle n’a reçu d’atteinte assez sérieuse pour occuper un instant le public ou l’autorité ».
30Qu’il s’agisse d’événements extraordinaires ou de situations ordinaires, les instituteurs opposent, si l’on peut dire, leurs relations internes aux rapports de subordination institués qui souvent leur pèsent, quand ils ne les écrasent pas tout à fait. Cette prédilection pour la corporation et l’existence corporative, très connue (et attribuée, à tort, à la forte direction des réformateurs laïques de la période suivante), révèle donc une sorte d’intérêt vital, qui peut d’ailleurs coexister avec le désintéressement et la passion pour la cause de l’instruction du peuple, mais qui ouvre la voie, on aura tôt fait de le constater, à d’autres conflits et d’autres épreuves.
Notes de bas de page
1 L. Charpentier, L’enseignement primaire..., op. cit., p. 78.
2 Ibid., p. 60.
3 Ibid., p. 90.
4 Ibid., p. 103. Il faut dire qu’à la même époque, une fraction du conseil municipal demande la suppression de la gratuité dans les écoles primaires. Voir J.-B. Arnould, Notes et documents..., op. cit., pp. 348 et suiv.
5 J.-B. Arnould, Ibid., p. 458.
6 L. Charpentier, L’enseignement primaire..., op. cit., pp. 114-115.
7 Ibid., p. 111.
8 Voir une allusion de Charpentier, ibid., p. 199.
9 Ibid., p. 124.
10 Fonction auxiliaire officiellement créée en 1837 pour alléger la charge des inspecteurs départementaux, jusqu’à ce qu’en 1850 on institue autant d’inspecteurs que d’arrondissements. Voir F. Buisson, Nouveau dictionnaire..., op. cit., art « Inspecteurs de l’enseignement primaire ».
11 Ibid., p. 131.
12 Ibid., pp. 54-55.
13 Ibid., p. 146.
14 Sur ce point, voir P. Pierrard, 1848, les pauvres, l’Eglise et la Révolution, Paris, Desclée, 1977, p. 110. Sur le mouvement des idées politiques dans le domaine de l’instruction à cette époque, voir G. Cogniot, La question scolaire en 1848, Paris, 1948.
15 G. Duveau, Les instituteurs, op. cit, Paris, 1958, pp. 71-72. Le récit de ces manifestations est également fait par M. Gontard, Les écoles primaires..., op. cit., pp. 65-66.
16 Voir O. Gréard, La législation..., op. cit., t. 3, pp. 12-13.
17 Voir sur ce point F. Reboul-Scherrer, La vie quotidienne des premiers instituteurs, Paris, Hachette, 1989, pp. 20 et suiv.
18 Marx, Les luttes de classes en France, op. cit., p. 143.
19 Sur l’ensemble de ces événements, voir H. Michel, La loi Falloux, Paris, 1906, qui reproduit l’essentiel des débats officiels. L’alliance de certains libéraux avec l’Eglise (qui avait été favorable aux débuts du gouvernement provisoire) et les catholiques, mena en général à des reniements spectaculaires. Celui de Thiers est le plus caractéristique. Thiers en effet, incroyant et rationaliste de formation et de conviction, fut l’un des plus empressés à se jeter sans vergogne dans les bras des évêques. Il y a là un des premiers exemples de passage d’un groupe politique au groupe opposé, de la gauche à la droite en l’occurrence ; voir sur ce point M. Agulhon, 1848 ou l’apprentissage de la République, Paris, éditions du Seuil, 1973, p. 146, qui reprend notamment une remarque de R. Rémond.
20 La nomination, grâce à l’amendement d’un député, relève toujours des comités d’arrondissement, ce qui ne sera plus le cas en 1854. Entre temps un décret de Fortoul le 9 mars 1852, art. 4, a d’ailleurs confié cette nomination au recteur, en laissant aux conseils municipaux la faculté de donner un avis. Voir la différence entre le projet du 13 décembre 1849 et cette loi du 11 janvier 1850, dans O. Gréard, La législation..., op. cit., t. 3, pp. 267 et 309.
21 Circulaire d’application de la loi du 11 janvier 1850, in O. Gréard, ibid. p. 312 ; et circulaire du 16 janvier 1850 aux instituteurs, ibid., p. 315.
22 Marx, Les Luttes de classes..., op. cit., p. 141.
23 Sur la prestation de serment, arrêté du 28 avril 1852, in O. Gréard, ibid., p. 501. Et sur la tenue extérieure, circulaire du 20 mars 1852, ibid., p. 497.
24 Voir M. Gontard, Les écoles primaires de la France bourgeoise..., op. cit., p. 107.
25 Selon un rapport de décembre 1851 à la section permanente du Conseil supérieur de l’instruction publique, Arch. Nat. F17 9110, cité par M. Gontard, ibid. P. Pierrard, dans « La « petite loi » Falloux du 11 janvier 1850 et les révocations d’instituteurs en 1850 », in Revue du Nord, t. LXVII, n° 266, juillet-septembre 1985, a dénombré seulement 200 révocations entre le 21 janvier et le 31août 1850 ; voir pp. 693-694, les chiffres par départements.
26 L. Charpentier, L’enseignement primaire..., op. cit., pp. 149 et 151.
27 Cité par L. Charpentier, ibid., p. 152.
28 Ibid., p. 161.
29 Ibid., p. 149. Le club a été une forme d’organisation et d’expression politique fondamentale en 1848. Voir M. Agulhon, 1848 ou l’apprentissage de la République, op. cit., p. 47.
30 Expression utilisée par Charpentier, ibid., p.231.
31 Ibid., pp. 157-158.
32 Ibid., p. 172.
33 Ibid., p. 147.
34 Ibid., p. 93.
35 Ibid., p. 117.
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