L’Allemagne pendant la guerre froide et la politique inter-allemande
p. 43-57
Texte intégral
1L’ordre bipolaire engendré par le conflit Est-Ouest1 constitua le système référentiel de l’histoire allemande après 1945. Ce conflit international majeur agit en cercles concentriques, de l’extérieur vers l’intérieur, sur le système des relations internationales et détermina aussi l’évolution de bien des secteurs au sein des sociétés ; il agit sur ces deux niveaux en créant des interactions et des échanges mutuels2. Dans ce champ de forces bipolaires, la République fédérale (RFA) et la République démocratique (RDA), au lendemain de la « catastrophe allemande », rivalisèrent pour tenter de relancer l’histoire allemande, comme l’a souligné Peter Graf Kielmansegg : « Les deux États allemands […] se mesuraient sans cesse l’un à l’autre. Ils étaient inéluctablement condamnés, dans cette recherche concurrentielle de la légitimité, à n’être pas seulement deux États dans le conflit Est-Ouest, mais deux parties d’un pays que le conflit Est-Ouest avait opposées l’une à l’autre »3.
2Donner de la légitimité à son propre État pour délégitimer l’autre fut, dès le départ, la ligne directrice des gouvernants à Bonn et à Berlin-Est, et cela nous conduit aujourd’hui à nous interroger sur ce qui divise et ce qui lie dans cette histoire des relations germano-allemandes, que Christoph Kleßmann n’est pas seul à concevoir comme une « histoire parallèle asymétrique et imbriquée »4.
3Partant de la thèse que, pour chacun des deux États allemands entre 1949 et 1961, le succès ou l’échec de leur modèle de société devait être déterminant, l’objet de cette contribution est d’examiner la « double création étatique »5 dans le cadre de la politique allemande des Occupants, pour en tirer des enseignements sur le caractère spécifique des relations de concurrence ou de contraste et d’apporter une réponse à la question de savoir comment les deux États allemands ont interagi l’un avec l’autre.
I. Le chemin vers la partition de l’État
1. L’option pour l’État occidental
4En 1956 encore, le chancelier Konrad Adenauer voyait dans la politique étrangère le champ déterminant pour la réalisation de l’ensemble de ses plans politiques :
« Tout dépend de la politique étrangère, de l’évolution de la politique extérieure : l’économie en dépend, ce que nous faisons dans le domaine social en dépend et il est tout à fait erroné de dire : Pourquoi ne vois-tu toujours que la politique étrangère ? Je ne peux pas régler comme il faut les autres choses, dont j’affirme la nécessité, si nous ne procédons pas avec autant de prudence que possible et contribuons ainsi à une meilleure compréhension dans le camp des peuples libres, afin qu’on puisse à nouveau nous faire confiance »6.
5L’ancrage de la République fédérale dans l’Alliance occidentale, à laquelle Adenauer fait allusion, n’était pas seulement le moyen de rendre à court terme la souveraineté à l’Allemagne de l’Ouest et d’en faire à moyen terme l’alter ego de la France et de la Grande-Bretagne, il devait aussi empêcher toute rechute dans une tradition allemande de politique extérieure qui, pendant la République de Weimar, se traduisit par la « politique de bascule » (« Schaukelpolitik ») entre l’Est et l’Ouest. Dans ses mémoires, le premier chancelier de la RFA confie qu’il n’avait qu’une confiance limitée en son peuple et qu’il a craint qu’après lui ne s’établît une entente avec l’Union soviétique aux dépens de l’Allemagne7, si bien qu’avant 1949 il mit toutes ses forces à engager l’Allemagne sans retour sur le chemin de l’intégration à l’Occident8.
6Si l’on considère les débats de politique intérieure lors de cette phase initiale, peut-être les préoccupations d’Adenauer étaient-elles justifiées, mais il fallut d’abord imposer la nouvelle orientation de la politique étrangère de Bonn, par un processus de négociations démocratiques, contre les fortes résistances à l’intérieur. Deux conceptions s’opposaient alors : considérer la République fédérale comme une structure résiduelle d’État (« Kernstaat ») sur la voie de la réunification nationale ou bien comme une structure transitoire sur la voie d’une Europe supranationale.
7Depuis 1945/46 déjà, tant au sein des gouvernements des Länder que dans les partis, on réfléchissait aux priorités que le nouvel État allemand devrait établir dans ses relations avec l’étranger. Jakob Kaiser, l’un des anciens dirigeants de la CDU en zone orientale, évincé par les Soviétiques, et qui fut, après son arrivée en RFA, l’un des plus vigoureux contradicteurs d’Adenauer en manière de politique allemande, considérait l’Allemagne comme un acteur devant agir entre les blocs de manière informelle et médiatrice : « Nous devons être un pont entre l’Est et l’Ouest, au nom de l’Allemagne et de l’Europe »9.
8Le président de la SPD, Kurt Schumacher, qui représentait, comme l’avait dit Carlo Schmid,« jusque dans son corps, le symbole du peuple battu et déchiré »10, était également partisan d’une troisième voie solution anticommuniste fondée sur les expériences faites avec la KPD sous la République de Weimar et, en 1946, en zone soviétique avec la fusion forcée de la SPD et de la KPD. Par sa politique européenne et sa conception d’un État allemand provisoire, il entendait mener une politique nationale indépendante qui l’aurait rapproché des conceptions de Kaiser, alors que son idée de la souveraineté était plus proche de celle d’Adenauer. Par cette position entre le « capitalisme occidental » et le « socialisme russe », il se plaçait toutefois en opposition au président de la CDU qui travaillait corps et âme à la création d’un État ouest-allemand et, dans la concurrence germano-allemande d’après 1949, misait sur l’intégration à l’Ouest pour sa politique de sécurité. Même après la mort de Schumacher, en 1952, la SPD maintint sa ligne de confrontation – certes atténuée – et ne se rapprocha de la ligne gouvernementale qu’à partir de la fin des années 1950. En un mot, on peut dire que la SPD refusait la politique d’intégration à l’Ouest menée par le chancelier, mais, malgré toutes les critiques, ne remit jamais en cause sa propre orientation à l’Ouest, ce en quoi elle se distanciait du cercle autour de Gustav Heinemann, futur président fédéral, qui, avec les écrivians Hans Werner Richter et Alfred Andersch notamment, prôna la neutralité de l’Allemagne dans les années 1950. Avec de telles conceptions, Heinemann, qui appartint initialement à la CDU, se retrouva en pleine contradiction avec Adenauer, le chef du parti, qui, en catholique rhénan, avait déjà porté le regard vers l’Ouest pendant l’entre-deux-guerres. Outre les inclinations humanistes et occidentalo-chrétiennes (« abendländisch ») du chancelier, une politique du « ou bien – ou bien », en ces temps de guerre froide, laissait entrevoir plus de chances de succès pour obtenir en fin de compte des alliés occidentaux qu’ils restituent sa souveraineté à la République fédérale. Aussi, pour Adenauer, l’intégration à l’Ouest et l’anticommunisme, en l’occurrence l’antitotalitarisme, constituaient-ils les « deux faces de la même médaille »11, agissant comme les leviers de l’intégration dans la société allemande de l’effondrement (« Zusammenbruchsgesellschaft »). Ce n’est qu’à partir d’une position de force – ce qui signifiait pour Adenauer l’Occident –, qu’il accepta de négocier avec les Soviétiques ; la force ne renvoyait pas seulement à la politique, mais aussi à la puissance économique, dont il espérait un pouvoir d’attraction magnétique permettant de parvenir à l’unité allemande12.
9Le développement des relations internationales à partir de 1947 sembla donner raison au futur chancelier, car, après l’échec de la conférence des ministres des Affaires étrangères des Quatre, en mars/avril 1947 à Moscou, les Alliés occidentaux commencèrent à prendre des mesures en vue de la création politique d’un État ouest-allemand. En plus des évolutions divergentes constantes entre les quatre zones depuis 1945, les antagonismes entre les Alliés étaient devenus entretemps si insurmontables que les prédictions de Churchill du 5 mars 1946 étaient devenues réalité. De Stettin, sur la Baltique, à Trieste, sur l’Adriatique, un « rideau de fer » divisait le continent européen en son cœur, séparant déjà l’Allemagne en deux parties. Même si, de part et d’autre, on essaya de ne pas rendre publics les préparatifs en vue de la double création d’États, une joute indirecte commença début 1947 entre l’Est et l’Ouest, qui se termina avec la fondation des deux États. Dans cette partie de ping-pong qui commençait, Moscou et Berlin-Est veillèrent scrupuleusement à ce que toutes les mesures qui conduisaient visiblement à la division de l’Allemagne fussent prises et réalisées par les alliés occidentaux et les responsables politiques des zones d’occupation occidentales. En cela, ils ne perdaient pas de vue leur projet de transformer à long terme l’Allemagne selon le modèle soviétique ; Walter Ulbricht, dans son exil moscovite, s’était déjà engagé, au nom de la KPD, à mettre en sourdine les objectifs du parti pendant la « période de constitution de la nouvelle démocratie »13, en préparant cependant les conditions de leur réalisation.




2. L’Est, toujours en retard d’un pas
10Alors même que la création de l’État ouest-allemand était en préparation, Staline, dont le but principal dans l’après-guerre était d’affaiblir la position américaine en Europe, visait toujours la neutralité de l’Allemagne pour créer une zone tampon entre les sphères d’influence occidentale et orientale. L’appel aux sentiments patriotiques des Allemands devait garantir le succès de ce programme maximaliste14, si bien que le chef du Kremlin hésitait à s’engager concrètement dans la voie de la division de l’Allemagne. Staline et les dirigeants du SED étaient d’accord pour ne pas se lancer dans la concurrence avec l’Ouest, afin de ne pas entrer dans l’histoire comme les responsables de la partition (« Spalter »). La suite chronologique des événements pouvait servir de moyen de propagande contre l’Allemagne de l’Ouest, pour stigmatiser son chef comme responsable de l’existence de deux États allemands. Staline partait du principe que le peuple allemand ne s’accomoderait pas de la division du pays. Ainsi, malgré l’aggravation du conflit Est-Ouest et la scission de l’Allemagne en cours, il ne perdait pas de vue l’idée de l’unité allemande. Le 16 mars 1948, dans une conversation avec Wilhelm Pieck et Otto Grotewol, il affirma : « C’est par l’agitation et la propagande qu’il faut lutter pour l’unité de l’Allemagne »15.
11En exigeant de la tête du SED de préparer une constitution pour une Allemagne unie (et socialiste), le chef du Kremlin entendait en premier lieu toucher la conscience des masses à l’Est et à l’Ouest : « Ce sera un long processus. S’il faut quelques années, c’est vous qui en profiterez. Quand les esprits seront prêts pour cela, rien ne pourra empêcher l’unité. Alors, les américains devront capituler ».
12Le blocus de Berlin qui commença le 24 juin 1948 devait être le levier permettant de ramener les Occidentaux à la table des négociations quadripartites et de maintenir ainsi ouverte la question allemande. Mais le pont aérien qui débuta le 26 juin démontra la volonté de l’Occident de ne pas abandonner Berlin-Ouest, tant et si bien que les Soviétiques durent lever le blocus le 12 mai 1949. Entre-temps, les responsables moscovites et est-berlinois avaient toutefois posé les premiers jalons de la fondation de la RDA, ce qui n’empêcha pas le Kremlin, lors de la 6 e conférence des ministres des Affaires étrangères à Paris (23 mai-20 juin 1949), de proposer à nouveau d’en revenir aux accords de Potsdam et de réanimer le Conseil de contrôle interallié. Les puissances occidentales rejetèrent cette offre et proposèrent pour leur part le statut d’occupation et l’annexion de la zone d’occupation soviétique à la République fédérale, ce qui était bien sûr inacceptable pour l’Est. C’est alors que Staline et ses paladins de Berlin-Est intensifièrent les préparatifs en vue de la création d’un État est-allemand, qui vit effectivement le jour le 7 octobre 1949. Au moment de la dissolution de la SMAD (10 octobre 1949) et de la création de la Commission de contrôle soviétique (Sowjetische Kontrollkommission/SKK), toutes les fonctions administratives furent tranférées au gouvernement provisoire de la RDA16.
13La prétention de la RDA à avoir rompu avec toutes les traditions politiques et socio-culturelles allemandes devait conduire l’État est-allemand à se présenter non seulement comme un concurrent et un correctif par rapport à son voisin occidental, mais à affirmer aussi sa supériorité politique. Certes, la partie orientale était consciente que le concurrent ouest-allemand avait un temps d’avance, mais Moscou et Berlin-Est combinaient la conviction idéologique, selon laquelle « l’évolution ascendante » du capitalisme vers le socialisme s’accomplirait légitimement au sein de la société au cours de ce conflit interallemand, et la foi dans la « capacité de triompher, scientifiquement assurée, » du marxisme-léninisme, qui ferait que la RDA sortirait vainqueur de l’affrontement. En se fondant sur les « élections » au 3e Congrès du Peuple et sur ses prétentions antifascistes17, la direction du SED n’avait, elle non plus, pas abandonné la perspective de l’Allemagne unie et considérait la RDA comme un État provisoire, devant « servir de mère-patrie ou de noyau fondamental pour un futur État allemand unifié »18 et démontrer la supériorité de son propre système politique et économique. Cette théorie politico-morale de l’aimant ou du noyau d’État devint au cours des années suivantes la base d’une double stratégie, qui fut comprise à l’Ouest comme une manière de louvoyer entre différentes options, mais qui avait sa pertinence pour les responsables politiques à l’Est : en renforçant son pouvoir d’attraction économique et politique, la RDA devait éclipser (« démagnétiser ») la République fédérale et gagner suffisamment en attractivité pour finir par gagner la compétition interallemande et parvenir ainsi à l’unité allemande.
II. Deux États – deux voies
1. Les positions de départ en 1949
14Peut-être le facteur déterminant de la situation de concurrence permanente entre les deux États allemands, en 1949, est-il à rechercher dans les relations assez similaires mais non identiques que chacun des deux États entretenait avec « ses » occupants respectifs. Sans aller aussi loin qu’Edgar Wolfrum qui estime que la République fédérale, même après sa fondation et la proclamation du statut d’occupation, était « dans une situation semi-coloniale, sorte de protectorat des vainqueurs occidentaux, qui devait se soumettre à des contrôles serrés »19, il est clair que la RFA fut placée « en période probatoire » par les Occidentaux, qui attendaient toujours d’elle qu’elle fît le premier pas et participât au processus d’intégration ouest-européenne20. Dans la situation de l’époque, Adenauer avait conscience que tout accroissement de compétence et toute révision du statut d’occupation ne pourrait résulter que d’une politique de concessions préalables.
15Pourtant, avec le statut d’occupation, la jeune République fédérale disposait d’une base juridique, tandis que l’Union Soviétique s’était dispensée d’une codification de ses relations avec la RDA, ce dont le SED et Moscou semblaient pouvoir tirer profit pour présenter le gouvernement Adenauer comme le « laquais » des Occidentaux21. Dans les années suivantes, la réalité fut plutôt que Moscou se servit de la RDA au gré de ses besoins, sans lui donner quoi que ce soit en retour. La SKK conserva le pouvoir suprême sur la RDA, manifestation évidente de la subordination et de manipulation de la RDA par l’URSS. Pour mettre un terme aussi rapidement que possible à cet état de « marionnette », dans la rivalité interallemande, et pour gagner en légitimité tant en politique intérieure qu’étrangère, Bonn et Berlin-Est se lancèrent, après 1949, dans une politique qu’on pourrait qualifier de processus dynamique pour regagner et développer des marges de manœuvre en politique extérieure.
16Dans les années 1950, le SED coupla ses prétentions morales et politiques à représenter l’Allemagne dans son ensemble avec d’autres questions politiques et idéologiques (par exemple l’antifascisme, la paix et la sécurité) et il misa sur le renforcement moral de sa position pour que la RDA soit reconnue, en fin de compte, comme le seul État allemand légitime22. Le lien entre les aspects de politique intérieure et extérieure donnait aussi au président de la RDA, Otto Grotewohl, l’occasion, dans sa déclaration gouvernementale du 12 octobre 1949, de présenter l’exigence d’une Allemagne unie comme le fondement de sa politique étrangère. Il plaida « l’établissement de relations normales sur les plans diplomatique, économique et autres entre le gouvernemment provisoire de la République démocratique allemande et tout gouvernement qui est disposé à entretenir des relations avec la République démocratique allemande sur la base de l’égalité de droit et du respect mutuel »23.
17Dès le 21 octobre 1949, le chancelier Adenauer réagit à la théorie est-allemande de l’État noyau et proclama devant le parlement ouest-allemand l’illégalité du régime du SED. En tant que satellite de Moscou, sans enracinement national ni social, il ne pouvait pas parler au nom de la population dans l’ancienne zone d’occupation soviétique ni s’exprimer au nom de l’Allemagne dans son ensemble24, car la RDA n’était pas née sur la base « d’élections libres ». En mettant en avant le fait que la population de la RDA n’avait pas été autorisée à user de son droit à l’autodétermination, il fondait son argumentation sur le concept moderne de nation, selon lequel les citoyens décident de leur appartenance à une communauté suivant la libre expression d’une volonté politique et conformément aux règles modernes fixant les procédures et les conditions électorales. Aussi, la République fédérale se considérait-elle comme le seul successeur et continuateur du Reich allemand, sur le plan du droit international, et elle émit la prétention d’être, sur la scène internationale, l’unique gouvernement légitime pour le peuple allemand dans son ensemble jusqu’à ce que s’accomplisse la réunification25.
2. L’orientation à l’Ouest ou la politique nationale
18Dans les mois qui suivirent la fondation de la République fédérale, la lutte opiniâtre du chancelier Adenauer pour renouveler la relation politique et juridique avec les Alliés et les voisins occidentaux porta rapidement ses fruits et enleva par là-même à l’Est un argument de propagande. Peu à peu, avec les transformations du rapport international des forces dans l’après-guerre et la consolidation croissante des fronts résultant de la guerre froide, il parvint à gagner de la confiance en politique étrangère pour parvenir à ses objectifs principaux, l’égalité des droits et l’intégration de la République Fédérale à l’Ouest. L’élément déterminant, dans ce processus, fut de donner le signal ou d’indiquer la disposition à abandonner une partie de la souveraineté nationale au profit d’une intégration supranationale par la politique d’intégration à l’Ouest26. Par la suite, ce furent surtout leurs propres intérêts de sécurité qui conduisirent les Alliés occidentaux à associer étroitement l’intégration économique et la politique extérieure et à donner à la République fédérale, quatre ans seulement après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, un signe de confiance, en permettant à Adenauer, lors des « accords du Petersberg » du 24 novembre 1949, d’apposer sa signature à côté de celle des hauts-commissaires. Le chancelier profita d’ailleurs de cette occasion pour s’avancer sur le tapis, à leur côté, marquant ainsi sa volonté d’être traité en partenaire égal en droit. À partir de ces accords, la République fédérale put à nouveau reprendre des relations consulaires avec l’étranger et franchit ainsi une première étape sur la voie de la reconquête de la souveraineté nationale. L’historien berlinois Ludolf Herbst rappelle cependant que les « accords du Petersberg » ont été voulus par les puissances occidentales, qui entendaient ainsi stabiliser davantage la RFA au lendemain de la création de la RDA27.
19De son côté, l’Union soviétique utilisa la jeune RDA au gré de ses intérêts, sans lui accorder de concessions en retour28. Le fait que l’Europe de l’Est pouvait se développer économiquement sans la RDA et que sa sécurité aurait aussi été assurée sans elle, tandis que la République fédérale était totalement impliquée dans l’Europe de l’Ouest, était un élément négatif pour la République démocratique dans le rapport entre les deux États allemands. La fonction essentielle de la RFA pour l’Occident, son « bargaining power », lui donna bientôt tant de poids que les puissances occidentales furent amenées à donner relativement tôt une certaine interactivité à leurs relations avec la République fédérale. Pour la RDA, il n’y avait pas moyen d’instaurer de telles formes d’ajustement des intérêts ou de « Interessenclearings » dans ses relations avec la puissance hégémoniale. Les communistes est-allemands devaient appliquer la stratégie de leurs camarades soviétiques et éventuellement s’y adapter, si les nécessités soviétiques l’imposaient. Même si la marge de manœuvre était étroite, il serait faux de l’interpréter en terme d’antagonisme des intérêts entre le Kremlin et « Pankow ». Les sources récemment exploitées ont montré que, malgré des divergences de perceptions, il n’y avait pas eu de divergences fondamentales dans les objectifs politiques. À cette époque, le SED était liée aux dirigeants de Moscou pour le meilleur et pour le pire, et cherchait à se gagner leurs bonnes grâces. En octobre 1949, Wilhelm Pieck déclara que la RDA « devait se montrer à la hauteur de la ‹ confiance › de Staline »29.
20Fort de ses expériences de la guerre, Staline établit sa ligne politique, au début des années 1950, en partant du principe que le nationalisme restait un phénomène qui marquait de manière fondamentale toutes les catégories de la population – y compris nombre de communistes – et qu’il fallait donc le mettre au service de ses propres fins30. Dans l’application des objectifs soviétiques, il revenait au SED/à la RDA une fonction de délégation, c’est-à-dire qu’elle devait être le fer de lance de la politique « nationale » en Allemagne et gagner de nombreuses forces politiques de la République fédérale au concept stalinien d’unité nationale. Tant que l’intégration à l’Ouest de la République fédérale ne fut pas complètement achevée, la devise était celle de l’Allemagne unie (à plus long terme sous les auspices de l’URSS) contre celle de la République fédérale intégrée à l’Alliance occidentale31. Cette ligne nationale voire nationaliste était alors le principe déterminant de la politique allemande du SED : « Le pathos patriotique du SED éleva la RDA en ‹ rempart du combat national pour la liberté › »32.
21Dans les mois qui suivirent la fondation de la RDA, le chef du Kremlin ne put pourtant constater aucun effet positif de cette politique et convoqua à Moscou, au début de mai 1950, les dirigeants du SED responsables d’assurer la mainmise en politique intérieure, et il leur reprocha de négliger les missions relatives à l’Allemagne dans son ensemble.
22Le Bureau politique promit de faire mieux et décida de placer désormais le combat pour la paix et l’unité nationale au centre de la lutte33, mais le slogan qu’il forgea dans les années suivantes, « les Allemands à une même table » (« Deutsche an einen Tisch »), ne trouva pas d’écho à l’Ouest. L’insurrection du 17 juin 1953 en RDA montra bien au contraire au SED qu’elle n’était même pas parvenue, en son propre pays, à asseoir suffisamment sa légitimité auprès des Allemands de l’Est34. La survie de la RDA ne put alors être assurée que par les chars de l’Armée rouge, qui resta pour les dirigeants de Berlin-Est une sorte de garantie ultime. Des documents internes du SED permettent aujourd’hui de savoir que l’objectif d’unité nationale, malgré toute la rhétorique employée face à l’opinion publique, n’avait plus qu’un caractère déclamatoire depuis l’été 1953 et que Berlin-Est misait désormais sur la théorie des deux États35. Lors de la deuxième conférence du SED déjà, en juillet 1952, on avait accordé la priorité au « développement du socialisme » en RDA par rapport au rétablissement de l’unité politique et économique de l’Allemagne. Au 4 e congrès du parti (30 mars-6 avril 1954), le SED annonça le programme de « création des fondements du socialisme », qui ne prenait plus en considération une possible unification et qui approfondissait la division allemande36. L’objectif qui devait déterminer la ligne directrice de la politique étrangère de la RDA fut alors énoncé en accord avec l’Union soviétique : la reconnaissance diplomatique de la RDA par le reste du monde37. Il s’agissait par là d’afficher l’indépendance à l’égard de Moscou et de présenter Adenauer comme la marionnette des alliés occidentaux, pour lui faire jouer le rôle du « vilain petit canard » dans la partition de l’Allemagne.
Conclusion
23Dans les années 1950, la politique allemande et les relations extérieures constituèrent sans aucun doute l’un des secteurs de l’histoire de l’après-guerre allemand dans lequel le concept développé par Christoph Kleßmann « d’imbrication dans la démarcation » (« Verflechtung in der Abgrenzung ») démontre le plus manifestement sa validité. À la prétention de Bonn à représenter l’Allemagne dans son ensemble s’opposait la tentative de la RDA de parvenir à la reconnaissance internationale, et, même après que les deux États allemands eurent récupéré leur souveraineté, en 1955, la doctrine Hallstein continua de lier étroitement ces deux États. Par cette arme de politique étrangère, Bonn essayait d’empêcher les tiers de nouer des relations diplomatiques avec la RDA, tandis que « Pankow » cherchait opiniâtrement des moyens et des voies pour briser son isolement international38.
24Pour Adenauer, la RDA resta toujours l’ennemi et le contre-modèle dont il se servait inlassablement dans les débats de politique intérieure, notamment contre la SPD, car elle lui livrait des munitions politiques (« Tous les chemins du marxisme mènent à Moscou »), pour justifier sa propre politique, en « négatif » de la RDA. Jusqu’en 1955, Adenauer ne put quitter la RDA des yeux, tant du point de vue de la politique extérieure que de la politique allemande, car la « question allemande » était toujours brûlante dans les relations internationales et le climat politique en République fédérale restait marqué par la question nationale (« deutschnational »), bien plus que ne l’était réellement la politique39. Mais déjà, au cours de ces années, se profila une évolution qui devait caractériser les relations inter-allemandes à partir de la fin des années 1950. Alors que la direction du SED restait obnubilée par la RFA, le chancelier fédéral ne prenait plus guère – indirectement au mieux – ses décisions de politique étrangère ou intérieure en fonction de Berlin-Est, d’abord parce que le chancelier, par tradition, s’orientait toujours davantage vers l’Ouest et que, en accord avec les États-Unis, il misait sur une « politique de la force », d’autre part, parce que le pouvoir d’attraction sur la société, dans le sens Ouest-Est, était à peu près nul et que la victoire triomphale aux élections au Bundestag, quelques mois à peine après l’insurrection du 17 juin 1953, paraissait lui avoir donné raison au sujet de la politique allemande40.
25Inversement, pour le SED, la République fédérale incarna toujours, dans les années 1950 et 1960, l’image de l’ennemi et le repoussoir, mais en même temps, elle resta aussi un modèle, ce qui était l’expression de cette asymétrie structurelle dans les relations entre les deux. L’objectif de Walter Ulbricht de la « dépasser sans la rattraper » (« Überholen ohne einzuholen ») exprime de manière frappante cette interaction ambivalente. Le nombre croissant de réfugiés, jusqu’à l’édification du Mur de Berlin, augmenta constamment la pression sur le régime du SED qui ne parvint jamais à faire cesser le « Go West-Effekt » dans la société est-allemande. Le fait même que la RDA ne sut y remédier qu’en érigeant un mur donna alors raison aux partisans de la « politique de la force », c’est-à-dire aux tenants de la théorie de l’aimant, mais les mécanismes du conflit Est-Ouest ne permirent toutefois pas, dans les années cinquante et soixante, de parvenir à l’unification allemande. Pour les dirigeants de Moscou et de Berlin-Est, la construction du Mur fut une manière d’avouer qu’il s’agissait d’un système fondé sur la coercition, qui ne pouvait éviter de s’effondrer qu’en empêchant ses citoyens de quitter le territoire national. Alors que les Allemands qui vivaient entre la Baltique et la Forêt de Thuringe avaient déjà été les vrais perdants de la guerre, entre 1945 et 1961, en comparaison des Allemands à l’Ouest, la privation de liberté devint leur destin, avec lequel ils durent composer.
Notes de bas de page
1 Cf. Peter Graf Kielmansegg, « Konzeptionelle Überlegungen zur Geschichte des geteilten Deutschlands », in : Potsdamer Bulletin für Zeithistorische Studien, 23/24 (Oktober 2001), p. 7-15, ici p. 9.
2 Cf. Anselm Doering-Manteuffel, « Internationale Geschichte als Systemgeschichte. Strukturen und Handlungsmuster im europäischen Staatensystem des 19. und 20. Jahrhunderts », in : Wilfried Loth et al. (éd.), Internationale Geschichte. Themen – Ergebnisse – Aussichten, Munich, 2000, p. 93-115.
3 Peter Graf Kielmansegg, Nach der Katastrophe. Eine Geschichte des geteilten Deutschlands, Berlin, 2000, p. 553.
4 Cf. Christoph Klessmann, « Verflechtung und Abgrenzung. Aspekte der geteilten und zusammengehörigen deutschen Nachkriegsgeschichte », in : Aus Politik und Zeitgeschichte [APuZ], 29-30 (1993), p. 30-41 ; Arnd Bauerkämper et al. (éd.), Doppelte Zeitgeschichte. Deutschdeutsche Beziehungen 1945-1990, Bonn, 1998, p. 9-16.
5 Cf. Christoph Klessmann, Die doppelte Staatsgründung. Deutsche Geschichte 1945-1955, Göttingen, 51991.
6 Konrad Adenauer, Adenauer – Rhöndorfer Ausgabe : Teegespräche 1955-1958 ; bearb. von Hanns Jürgen Küsters, Berlin, 1986, p. 61 (1.3.1956).
7 Konrad Adenauer, Erinnerungen, vol. 3, 1955-1959, Stuttgart, 1967, p. 144s.
8 Christoph Klessmann, Bernd Stöver, « Die Deutschlandpolitik der Bundesregierung Adenauer und die politisch-parlamentarische Diskussion in dieser Zeit », in : Materialien der Enquete-Kommission „ Aufarbeitung von Geschichte und Folgen der SED-Diktatur in Deutschland”, hrsg. vom Deutschen Bundestag, vol. V/2, Baden-Baden, 1995, p. 1612-1635.
9 Jakob Kaiser, Deutschland und die Union. Die Berliner Tagung 1946. Reden und Aussprache, Berlin, 1946, p. 17.
10 Carlo Schmid, Erinnerungen, Berne, 1979, p. 431.
11 Hans-Peter Schwarz, Anmerkungen zu Adenauer, Munich, 2004, p. 64.
12 Cf. Frank R. Pfetsch, Die Außenpolitik der Bundesrepublik 1949-1992, Munich, 21993, p. 144ss.
13 Peter Erler et al. (éd.), „Nach Hitler kommen wir”. Dokumente zur Programmatik der Moskauer KPD-Führung 1944/45 für Nachkriegsdeutschland, Berlin, 1994, p. 168s.
14 Cf. Rolf Steininger. « Die Alliierten und Deutschland 1945-1948 », in : APuZ, B 32 (1998), p. 3-12 ; Wladimir K. Wolkow, « Die deutsche Frage aus Stalins Sicht (1947-1952) », in : Zeitschrift für Geschichtswissenschaft 48 (2000) 1, p. 20-49, ici p. 27.
15 Cité d’après Wolkow (note 14), p. 33. Voir ici aussi la citation suivante.
16 Voir en général : Wolfgang Benz, Potsdam 1945. Besatzungsherrschaft und Neuaufbau im Vier-Zonen-Deutschland, Munich, 21992 ; id., Die Gründung der Bundesrepublik. Von der Bizone zum souveränen Staat, Munich, 41994 ; Dietrich Staritz, Die Gründung der DDR, Munich, 31995.
17 Cf. Michael Lemke, « Nähe und Distanz. Die doppelte deutsche Staatsgründung im Vergleich », in : Geschichte in Wissenschaft und Unterricht 50 (1999) 9, p. 516-528, ici p. 526 ; Michael Lemke, « Fremdbestimmung und Handlungsspielräume : Perioden und Zäsuren der SED-Deutschland-und Außenpolitik 1949-1972 », in : Wolfgang Küttler, Walter Schmidt (éd.), Der Ost-West-Konflikt und sein Ende, Berlin, 1998, p. 49-85, ici p. 52.
18 Monika Kaiser, « Wechsel von sowjetischer Besatzungspolitik zu sowjetischer Kontrolle ? Sowjetische Einflußnahme und ostdeutsche Handlungsspielräume im Übergangsjahr von der SBZ zur DDR », in : Michael Lemke (éd.), Sowjetisierung und Eigenständigkeit in der SBZ/DDR (1945-1953), Cologne, 1999, p. 187-231, ici p. 197.
19 Edgar Wolfrum, Die Bundesrepublik Deutschland 1949-1990, Stuttgart, 102005, p. 143.
20 Cf. Ludolf Herbst, Option für den Westen. Vom Marshallplan bis zum deutsch-französischen Vertrag, Munich, 1989, p. 59ss.
21 « Anlage Nr. 1 ‘Erklärung der SED zur Außenministerkonferenz in Paris’ zum Protokoll Nr. 30/50 der Sitzung des Politbüros des ZK der SED, 2.7.1949 », in : SAPMO-BArch, DY 30/IV 2/2/30, f. 3.
22 Cf. Michael Lemke, « ‘Doppelte Alleinvertretung‘. Die Wiedervereinigungskonzepte der beiden deutschen Regierungen bis 1952/53 », in : Elke Scherstjanoi (éd.), « Provisorium für längstens ein Jahr ». Die Gründung der DDR, Berlin, 1993, p. 148-155, ici p. 149 ; Id., « Instrumentalisierter Antifaschismus und SED-Kampagnepolitik im deutschen Sonderkonflikt 1960-1968 », in : Jürgen Danyel (éd.), Die geteilte Vergangenheit : Zum Umgang mit Nationalsozialismus und Widerstand in beiden deutschen Staaten, Berlin, 1995, p. 61-86.
23 Dokumente zur Außenpolitik der Regierung der Deutschen Demokratischen Republik, Bd. 1, Berlin (RDA) 1954, p. 39. Bereits fünf Tage nach Grotewohls Rede taten die DDR und die UdSSR offiziell diesen Schritt. Bis zum 2.12.1949 unterhielt der ostdeutsche Staat darüber hinaus offizielle Beziehungen zu Bulgarien, der CSSR, Polen, Ungarn, Rumänien, China, der Volksrepublik Korea und Albanien.
24 Cf. « Kommuniqué der Hochkommissare der drei Westmächte, 11 octobre 1949 », in : Archiv der Gegenwart [AdG], 11.10.1949, p. 2097.
25 Cf. Herbert Lilge, Deutschland 1945-1963, Hanovre, 201989, p. 66s.
26 Cf. Detlef Bald, « ‹ Bürger in Uniform › : Tradition und Neuanfang des Militärs in Westdeutschland », in : Axel Schildt/Arnold Sywottek (éd.), Modernisierung im Wiederaufbau. Die westdeutsche Gesellschaft der 50er Jahre, Bonn, 1993, p. 392-402.
27 Ludolf Herbst, « Stil und Handlungsspielräume westdeutscher Integrationspolitik », in : Id. (éd.), Vom Marshallplan zur EWG. Die Eingliederung der Bundesrepublik Deutschland in die westliche Welt, Munich, 1990, p. 3-18 ici p. 9.
28 Cf. Michael Lemke, « Die Sowjetisierung der SBZ/DDR im ost-westlichen Spannungsfeld », in : APuZ, B 6 (1997), p. 41-53, ici p. 42.
29 Cf. « 23. Tagung des SED-Parteivorstandes, 9.10.1949 » ; SAPMO-BArch, DY 30/IV 2/1/38, f. 2s.
30 Wolfgang Pfeiler, « Die‚ nationale’ Politik der KPD/SED 1945-1952 », in : Materialien der Enquete-Kommission „ Aufarbeitung von Geschichte und Folgen der SED-Diktatur in Deutschland, hrsg. vom Deutschen Bundestag, vol. V/2, Baden-Baden, 1995, p. 1967-2014, ici p. 2013s.
31 Pfeiler (note 30), p. 2001 ; Gerhard Wettig, « Treue Dienste für den Kreml. Zur Rolle der KPD/SED in der sowjetischen Deutschland-Politik 1945-1952 », in : Deutschland Archiv 33 (2000) 3, p. 399-416, ici p. 412 ; Ulrich Pfeil, « La RDA et le Plan Schuman », in : Andreas Wilkens (éd.), Le regard des historiens sur le plan Schuman 50 ans après, Bruxelles, 2004, p. 319-355.
32 Michael Lemke, « Nationalismus und Patriotismus in den frühen Jahren der DDR », in : APuZ, B 50 (2000), p. 11-19, ici p. 16.
33 Cf. Wilfried Loth, Stalins ungeliebtes Kind. Warum Moskau die DDR nicht wollte, Munich, 1996, p. 169ss.
34 Voir pour l’état de recherche : Ilko-Sascha Kowalczuk, « Die gescheiterte Revolution – » 17. Juni 1953 « . Forschungsstand, Forschungskontroversen und Forschungsperspektiven », in : Archiv für Sozialgeschichte 44 (2004), p. 606-664.
35 Cf. Hermann Graml, « Internationale Rahmenbedingungen der Deutschlandpolitik 1949-1955 », in : Materialien der Enquete-Kommission „Aufarbeitung von Geschichte und Folgen der SED-Diktatur in Deutschland », hrsg. vom Deutschen Bundestag, vol. V/1, Baden-Baden, 1995, p. 78-89, ici p. 86ss.
36 Cf. Hermann Weber, DDR. Grundriß der Geschichte 1945-1990, Hanovre, 1991, p. 40ss. ; Dietrich Staritz, Die Gründung der DDR. Von der sowjetischen Besatzungsherrschaft zum sozialistischen Staat, Munich, 31995, p. 201ss.
37 Cf. Karl-Heinz Riemann, Michael Jonas, Außenpolitische Ambitionen contra weltpolitische Realitäten, in : Geschichte – Erziehung – Politik 9 (1995), p. 515-524, ici p. 516.
38 Cf. Ulrich Pfeil (éd.), La RDA et l’Occident 1949-1990, Asnières, 2000 ; Id., Die „ anderen » deutsch-französischen Beziehungen. Die DDR und Frankreich 1949-1990, Cologne, 2004 ; Hermann Wentker, « Une politique étrangère étroitement limitée. La situation de la RDA dans le système international », in : Allemagne d’aujourd’hui 169 (2004), p. 25-47.
39 Vgl. Heinrich August Winkler, Der lange Weg nach Westen, vol. II : Deutsche Geschichte 1933-1990, Munich 2000, p. 169.
40 Cf. Ulrich Pfeil, « Von der Hallstein- zur Ulbricht-Doktrin. Die deutsch-deutschen Beziehungen (1955-1969) », in : Jean-Paul Cahn et al. (éd.), La République fédérale d’Allemagne. De la souveraineté retrouvée à la souveraineté partagée (1955-1974), Nantes, 2005, p. 106-118.
Auteur
Né en 1966 ; professeur d’études germaniques à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne et chercheur associé à l’Institut Historique Allemand de Paris
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Les entrepreneurs du coton
Innovation et développement économique (France du Nord, 1700-1830)
Mohamed Kasdi
2014
Les Houillères entre l’État, le marché et la société
Les territoires de la résilience (xviiie - xxie siècles)
Sylvie Aprile, Matthieu de Oliveira, Béatrice Touchelay et al. (dir.)
2015
Les Écoles dans la guerre
Acteurs et institutions éducatives dans les tourmentes guerrières (xviie-xxe siècles)
Jean-François Condette (dir.)
2014
Europe de papier
Projets européens au xixe siècle
Sylvie Aprile, Cristina Cassina, Philippe Darriulat et al. (dir.)
2015