1 S’intéressant aux décors peints des musées, Pierre Vaisse a analysé les cages d’escalier, supports de prédilection au développement de peintures décoratives, en les appréhendant dans leur potentiel discursif. Vaisse Pierre, « Le décor peint des musées », dans Georgel Chantal (dir.), La Jeunesse des musées. Les Musées de France au xixe siècle, Paris, RMN, 1994, p. 152-166.
2 Suivant la tradition des études sur l’escalier baroque ou renaissant, des travaux plus généraux reviennent aujourd’hui sur l’escalier et son histoire, insistant sur ses métamorphoses contemporaines. Voir Tusquets Blanca Oscar, Diot Martine, Savray Adelaïde de, Coignard Jérôme, Dethier Jean, L’escalier, un parcours dénivelé, Paris, Citadelles & Mazenod, 2012 ; Père-Christin Évelyne, L’Escalier. Métamorphoses architecturales, Paris, Alternatives, « Lieux-dits », 2001.
3 Voir à ce sujet les actes du colloque du musée du Louvre (1993) : Pommier Édouard (dir.), Les musées en Europe à la veille de l’ouverture du Louvre, Paris, Klincksieck et musée du Louvre, 1995, et Pomian Krzysztof, « De la collection particulière au musée d’art », Bjurström Per (dir.), The Genesis of the Art Museum in the 15th Century, Stockholm, Nationalmuseum, 1993, p. 9-27.
4 Midant Jean-Paul et Durey Philippe, France musées récents, Paris, Hors-série AMC, AFAA et ministère de la Culture, 2005, p. 10.
5 Tusquets Blanca Oscar, « Requiem pour l’escalier », dans Tusquets Blanca Oscar et al. (dir.), L’escalier, un parcours dénivelé, op. cit., p. 35.
6 Ibid.
7 En outre, la mise en espace de l’escalier central pour la rénovation du British Museum de Londres (1994-2000) suffit à s’assurer de l’importance qu’accorde Norman Foster à ce principe architectural.
8 Cette réflexion est apparue d’abord dans l’espace anglo-saxon. Il faut attendre 1921 et la tenue du 13e Congrès d’Histoire de l’art à Paris pour que les Européens soient familiarisés avec le souci d’améliorer les conditions de visite, de réaffirmer le rôle social et pédagogique des musées et que les questions d’accueil et de circulation deviennent centrales.
9 Office International des Musées, Muséographie, Architecture et aménagement des musées d’art. Conférence internationale d’études, Madrid, 1934, s.l., 1935, tome I, p. 23.
10 Aussi appelé musée mondial, le Mundaneum est un projet non réalisé pour la ville de Genève. Le Corbusier, notes manuscrites, vers 1930, cité par Ragot Gilles, « Musée à croissance illimité », dans Lucan Jacques (dir.), Le Corbusier, une encyclopédie, Paris, Centre Georges-Pompidou, 1987, p. 267.
11 Alors que l’expression « remonter le temps » évoque l’idée d’une ascension, certains musées invitent au contraire le visiteur à plonger vers leurs collections. C’est ainsi qu’au Louvre, le visiteur pénètre dans le musée en descendant dans la pyramide, filant la métaphore égyptienne jusqu’à l’expérience. Dans le cas du musée lyonnais, le visiteur accède à la collection en descendant un escalier hélicoïdal, dont la qualité ne peut être appréciée qu’une fois parcouru.
12 Le musée Kröller-Müller (Otterlo, Pays-Bas), inauguré en 1938, est dû à l’architecte belge Henry Van de Velde, tandis que le Louisiana (Humlebæk, Danemark), imaginé par Jørgen Bo et Wilhlem Wohlert, ouvre en 1958.
13 Seuls des escaliers mènent en sous-sol à l’accueil des groupes, aux ateliers pédagogiques, au centre de ressource et aux réserves visitables.
14 C’est la démarche inverse qui s’est effectuée à Lille, au palais des Beaux-Arts, lors de sa rénovation (Jean-Marc Ibos et Myrto Vitart, architectes, 1990-1997). Considéré comme un obstacle à la circulation fluide et à la lecture claire des espaces intérieurs, l’escalier monumental qui occupait l’atrium central a été détruit de façon à rendre plus perméable le monument et à en faire un lieu d’urbanité, totalement traversant.
15 Dethier Jean, « De l’Art nouveau à nos jours. xxe-xxie siècle », dans Tusquets Blanca Oscar et al. (dir.), L’escalier, un parcours dénivelé, op. cit., p. 213.
16 Dans le cadre de sa politique publique vis-à-vis des artistes vivants, le Louvre a passé commande d’une œuvre à Anselm Kiefer en 2007 pour décorer l’escalier Nord Assyrien des architectes Percier et Fontaine. Le musée a renouvelé l’expérience en 2010 en offrant à l’artiste François Morellet d’intervenir sur les vitraux de l’escalier Lefuel. Intitulée L’esprit d’escalier, l’œuvre consiste en un jeu de lignes qui reporte en le décalant le quadrillage existant sur les fenêtres et les oculi de l’imposant escalier de pierre blanche à double volée de marches.
17 L’exposition Valérie Favre : Visions s’est tenue au Carré d’Art – musée d’Art contemporain de Nîmes du 27 mai au 20 septembre 2009. L’atrium du bâtiment et la première salle ouverte sur l’escalier accueillaient la série des Lapines Univers.
18 Miquel Louis, « Note sur l’aménagement du musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon », Sète, 22 mai 1984.
19 C’est sciemment que cet article, centré sur les circulations, n’aborde que très latéralement la question des effets esthétiques, dont témoignent quantité de croquis et d’esquisses d’architectes. En outre, les différents dispositifs (escalier, rampe, ascenseur) sont aussi pensés par les architectes dans leurs implications sur le corps même du visiteur (variabilité du déplacement, de l’effort physique, de l’orientation).
20 En effet, la multiplication de l’usage de la rampe dans l’architecture internationale a engagé certains observateurs à la considérer comme une alternative à l’escalier lui-même. Il se dégage de l’ouvrage Tusquets-Blanca Oscar et al. (dir.), L’escalier, un parcours dénivelé, op. cit., un certain pessimisme quant à l’avenir de l’escalier comme noble thème architectural.