1 La morale d’Épicure, page 7.
2 Et il nous semble que ce que Bergson nomme, dans La pensée et le mouvant, « intuition philosophique », ou « intuition originelle », point unique et simple d’où découlent « complications » et « développements », coïncide pour une bonne part avec la conception guyalcienne de l’idée maîtresse.
3 « C'est également ainsi que procède la pensée humaine, créant une ou plusieurs idées d'abord vagues, puis les développant, les fécondant par leur contact avec d'autres idées, et arrivant ainsi à faire un système, c'est-à-dire au fond un tout harmonique, un organisme », La morale d’Épicure, page 5 ; « nous croyons qu'il faudrait, pour comprendre à fond un système, étudier les informations et sa croissance comme on étudie celle d'un organisme. », La morale d’Épicure, page 8.
4 La mémoire et l’idée de temps, page 91.
5 La mémoire et l’idée de temps, page 91.
6 Un exemple représentatif de cette méthode préconisée par Guyau peut se trouver dans la façon dont on interprète l’œuvre de Platon depuis le XIXe siècle, en distinguant une période socratique, une période de la maturité et une période de la vieillesse, qui retracerait l’évolution intellectuelle de l’auteur de la République.
Une conception analogue, et d’inspiration indirectement guyalcienne, nous semble également mobilisée par la méthode génétique de Werner Jaeger dans son œuvre de 1923, Aristote, fondements pour une histoire de son évolution. Jaeger, en effet, se propose, pour résoudre les contradictions (ou du moins les tensions) qu’il repère dans l’œuvre du Stagirite, de les comprendre comme des étapes différenciées dans le temps d’une pensée en progrès, d’une évolution intellectuelle. Dans cette optique, la doctrine d’Aristote, loin d’être une totalité figée constitue un système dynamique de concepts. Une première période d’Aristote aurait ainsi été académicienne, caractérisée par la fidélité à l’idéalisme de Platon ; une seconde période, intermédiaire, aurait été constituée de voyages, où il aurait pris ses distances avec son maître ; une troisième période, enfin, qui aurait été marquée par le souci d’études précises, faisant de lui un scientifique au sens moderne du terme. Outre cette hypothèse toute guyalcienne d’une évolution intellectuelle d’Aristote, Jaeger présente le Stagirite de manière vivante, avec une grande empathie que n’aurait pas reniée non plus Guyau (voir infra, sur les réquisits affectifs de la méthode préconisée par notre auteur). Sans doute, les thèses de Jaeger sur Aristote sont controversées, et aussi sont-elles contestables dans le détail autant que dans l’hypothèse d’une scission progressive avec la théorie de Platon. Mais c’est moins la méthode que le contenu des hypothèses mises en œuvre qui pose problème. La méthode, au contraire, pour autant qu’elle ne prétende pas révéler la vérité définitive d’une doctrine, est fondamentalement stimulante et heuristique, en tant qu’elle contribue à enrichir l’intelligence d’une œuvre. C’est ainsi que les thèses de Jaeger, même lorsqu’elles sont discutables, n’en ont pas moins fécondé la compréhension de la philosophie aristotélicienne.
7 « L'histoire de la philosophie a été surtout conçue jusqu'ici comme une anatomie de la pensée humaine : nous croyons qu'on pourrait en faire une embryogénie ; nous croyons qu'il faudrait, pour comprendre à fond un système, étudier les informations et sa croissance comme on étudie celle d'un organisme. », La morale d’Épicure, pages 7-8.
8 Annamaria Contini, Jean-Marie Guyau, Esthétique et philosophie de la vie, pages 56-62 ; 145-146.
9 Claude Bernard, Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, pages 161-162.
10 Claude Bernard, Rapport sur le progrès de la physiologie générale, page 127.
11 « Dans ce livre, nous avons essayé d'appliquer à l'exposition des systèmes l'idée qui tend aujourd'hui à dominer toutes les sciences et la philosophie même, celle de l'évolution. », La morale d’Épicure, page 1.
12 Annamaria Contini, Jean-Marie Guyau, Esthétique et philosophie de la vie, pages 144-145.
13 « Dans la production sociale de leur existence, les hommes nouent des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté ; ces rapports de production correspondent à un degré donné du développement de leurs forces productives matérielles. L'ensemble de ces rapports forme la structure économique de la société, la fondation réelle sur laquelle s'élève un édifice juridique et politique, et à quoi répondent des formes déterminées de la conscience sociale. Le mode de production de la vie matérielle domine en général le développement de la vie sociale, politique et intellectuelle. Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience. », Karl Marx, L’idéologie allemande, Première partie, B.
14 Zola confère une importance aussi grande à l’hérédité qu’au milieu – c’est-à-dire aux causes externes comme internes. « Et c'est là ce qui constitue le roman expérimental : posséder le mécanisme des phénomènes chez l'homme, montrer les rouages des manifestations intellectuelles et sensuelles telles que la physiologie nous les expliquera, sous les influences de l'hérédité et des circonstances ambiantes, puis montrer l'homme vivant dans le milieu social qu'il a produit lui−même, qu'il modifie tous les jours, et au sein duquel il éprouve à son tour une transformation continue. », Émile Zola, Le roman expérimental.
15 « Les causes générales tenant au milieu extérieur ne sont que des conditions préalables », L’art au point de vue sociologique, page 31.
16 « Le plus souvent l’historien est comme le prophète après coup ; il cherche dans les mœurs, dans les lectures favorites, dans les circonstances de la vie les causes qui ont déterminé telle ou telle œuvre, et il ne s’aperçoit pas que toutes ces circonstances s’expliquent par les raisons mêmes qui ont produit l’œuvre : le génie intimement lié avec le caractère moral », L’art au point de vue sociologique, page 33.
17 « L’influence des milieux est incontestable, mais elle est le plus souvent impossible à déterminer », L’art au point de vue sociologique, page 34.
18 « Les grandes personnalités et leur milieu sont dans une action réciproque, qui fait que le problème de leurs rapports est souvent aussi insoluble scientifiquement que le “problème des trois corps” et de leur attraction mutuelle. », L’art au point de vue sociologique, page 42.
19 Thèse qui est par exemple soutenue chez un Carlyle ; voir René Daval, L’histoire et les grands hommes selon Carlyle, http://www.artducomprendre.com/08.daval.pdf
20 « On sait que nulle race n’est pure. C’est un fait démontré par l’anthropologie. », L’art au point de vue sociologique, page 34.
21 « Nous ne connaissons pas scientifiquement les caractères intellectuels et physiques des races mélangées […] Nous ne pouvons déterminer jusqu’à quel point le caractère de la race persiste chez les individus, en particulier chez les artistes. Quant à l’hérédité dans les familles, elle est incontestable, mais souvent encore insaisissable. », L’art au point de vue sociologique, page 34.
22 Le premier chapitre d’Éducation et hérédité est consacré en partie au répertoire des cas où l’hypnose et la suggestion contrebalancent heureusement les effets d’une pathologie morale.
23 « Décrire, c'est faire revivre pour chacun de nous quelque chose de sa vie, non pas lui apporter des sensations entièrement nouvelles et étrangères. On pourrait définir l'art de la description comme Michelet définissait l'histoire : une résurrection. », L’art au point de vue sociologique, page 117.
24 « Une pensée n’est réellement personnelle, n’existe même à proprement parler et n’a le droit d’exister qu’à condition de ne pas être la pure répétition de la pensée d’autrui. Tout œil doit avoir son point de vue propre, toute voix son accent. », Irréligion de l’avenir, Introduction, page XVIII.
25 La morale d’Épicure, page 6.
26 Fouillée, L’art, la morale et la religion d’après Guyau, note 2 de la page 89.
27 Nietzsche, Crépuscule des idoles, La “raison” en philosophie, §1, page 137.
28 « Les doctrines ont leur vie, comme les individus ; elles naissent, elles croissent, elles s’épanouissent ; elles ont leur fleur de jeunesse, elles ont dans leur maturité la vigueur virile ; elles ont aussi parfois leur déclin », La morale d’Épicure, page 17.
29 La morale d’Épicure, page 17.
30 « C'est tesmoignage de crudité et indigestion que de regorger la viande comme on l'a avallee : l'estomach n'a pas faict son operation, s'il n'a faict changer la façon et la forme, à ce qu'on luy avoit donné à cuire. », Montaigne, Essais, Livre I, Essai XXVI.
31 « La science permet le désintéressement de la recherche sans tolérer les égarements de l'imagination, elle donne l'enthousiasme sans le délire : elle a une beauté à elle, faite de vérité. », L'irréligion de l’avenir, page 322.
32 « Le promoteur de toutes les entreprises, petites ou grandes, de presque toutes les œuvres humaines, c'est l’enthousiasme », L’irréligion de l’avenir, page 348.
33 « Le monde est aux enthousiastes, qui mêlent de propos délibéré le pas encore et le déjà, traitant l'avenir comme s'il était présent ; aux esprits synthétiques qui dans un même embrassement confondent l’idéal et le réel ; aux volontaires qui savent brusquer la réalité, briser ses contours rigides, en faire sortir cet inconnu qu'un esprit froid et hésitant pourrait appeler avec une égale vraisemblance le possible ou l'impossible. », L’irréligion de l’avenir, pages 348-349.
34 « Aussi les esprits trop positifs, trop amis des preuves de fait, ont-ils cette infirmité de ne pouvoir bien comprendre tout le possible ; les analystes distinguent trop exactement ce qui est de ce qui n'est pas pour pouvoir pressentir et aider la transformation constante de l'un dans l'autre. », L’irréligion de l’avenir, page 349.
35 « Il est un égoïsme de la raison comme il est un égoïsme des sens : le stoïcien craint de perdre sa paix intellectuelle comme l’épicurien peut craindre de perdre ses jouissances sensibles. », Stoïcisme et christianisme, Épictète, Marc-Aurèle et Pascal, in Éducation et hérédité, deuxième appendice, page 274.
36 « Il est une sorte de critique intérieure qui travaille au dedans tout système, et qui le force à se perfectionner sans cesse, à réapparaître sous des formes toujours nouvelles au moment même où parfois on le croyait renversé. », La morale d’Épicure, page 281.
37 « Car une doctrine a toujours l’avenir devant elle pour se relever au besoin, et ni l’histoire des systèmes ni leur critique ne sont jamais finies », La morale d’Épicure, page 17.
38 L’histoire des sciences montre assez bien qu’une thèse qu’on croyait réfutée définitivement peut redevenir pertinente. Par exemple, concernant la nature ondulatoire ou corpusculaire de la lumière, les travaux d’Hyppolite Fizeau et de Léon Foucault en 1850 semblaient révéler par une expérience cruciale (ils montrent que la lumière se propage plus rapidement dans l’air que dans l’eau) que la lumière est de nature ondulatoire. Or, en 1905 Einstein, non sans raison, réintroduit l’idée que la lumière peut avoir une nature corpusculaire (en expliquant l’effet photoélectrique par l’existence d’un flux de particules, les photons, qui possèdent une énergie dépendant de la longueur d’onde du rayonnement). Il reviendra à Louis de Broglie, physicien quantique, de mettre fin au débat, en associant en 1924 une onde à une particule, et de montrer que les théories corpusculaires et ondulatoires sont en réalité complémentaires.
39 « Lorsque la doctrine épicurienne se sera déroulée devant nous tout entière, sous toutes ces apparences multiples, alors seulement on pourra espérer la connaître et connaître ce qu’il y a en elle de vrai ou de faux », La morale d’Épicure, page 17.
40 « Entreprendre ainsi la critique sincère et sérieuse d’un système, c’est quelque fois finir par se convaincre mieux soi-même de sa vérité relative », La morale anglaise contemporaine, Avant-propos, X.
41 « Peut-être, pour prendre tout son essor, l’intelligence a besoin, comme la volonté, de se rendre impersonnelle ; peut-être, sortant du moi étroit, elle a besoin de se faire large et libre, comme la vérité qu’elle veut embrasser. Pour trouver le vrai, ne faut-il pas que le penseur oublie l’agréable, oublie l’intérêt, s’oublie lui-même ? et ne pourrait-on dire que la vérité intellectuelle, comme la bonté morale, doit être faite de désintéressement ? », La morale anglaise contemporaine, pages 409-410.
42 Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction, page 148.
43 « On dit : “la vérité est une ; l’idéal de la pensée, c’est cette unité même, cette uniformité.” Votre vérité absolue est une abstraction, comme le triangle parfait ou le cercle parfait des mathématiciens ; dans la réalité tout est infiniment multiple. », Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction, page 148.
44 La morale anglaise contemporaine, page 195.
45 « [Sympathiser], ce ne serait pas seulement pâtir ensemble, mais vouloir ensemble et, à l’occasion, vouloir pâtir, vouloir souffrir », La morale anglaise contemporaine, page 398.
46 « Vérité et amitié nous sont chères l’une et l’autre, mais c’est pour nous un devoir sacré d’accorder la préférence à la vérité. » Aristote, Éthique à Nicomaque, livre I (traduction Tricot).
47 « L’étude de la vérité est, en un sens, difficile, et, en un sens facile. Ce qui le prouve, c’est que nul ne peut atteindre adéquatement la vérité, ni la manquer tout à fait. Chaque philosophe trouve à dire quelque chose sur la nature ; en lui-même, cet apport n’est rien sans doute, ou il est peu de chose, mais l’ensemble de toutes les réflexions produit de féconds résultats. De sorte qu’il en est de la vérité, semble-t-il, comme de ce que dit le proverbe : Qui ne mettrait la flèche dans une porte ? » […] « Il est donc juste de se montrer reconnaissant, non seulement envers ceux dont on partage les doctrines, mais encore avec ceux qui ont proposé des explications superficielles : ils ont, eux aussi, apporté leur contribution et développé notre faculté de penser. » […] « Nous avons hérité certaines opinions de plusieurs philosophes mais les autres philosophes ont été causes de la venue de ceux-là. » Aristote, Métaphysique, livre a, 1, 993a30 – 993b15.
48 « Toute doctrine, œuvre sincère de la pensée humaine, doit renfermer une part de vérité. », La morale anglaise contemporaine, page 195.
49 « Quand vous vous indignez contre quelque vieux préjugé absurde, songez qu’il est le compagnon de route de l’humanité depuis dix mille ans peut-être, qu’on s’est appuyé sur lui dans les mauvais chemins, qu’il a été l’occasion de bien des joies, qu’il a vécu pour ainsi dire de la vie humaine : n’y a-t-il pas pour nous quelque chose de fraternelle dans toute pensée de l’homme ? », L’irréligion de l’avenir, page XXVII.
50 « Personne n’a plus aujourd’hui le courage des privilèges, des droits souverains, du sentiment de respect envers soi et envers ses pairs, – d’un sentiment de la distance… », L’Antéchrist, §43, page 97.
51 Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction, pages 149-150.
52 L’art au point de vue sociologique, page 166.
53 « Étant données d’une part la sphère inconsciente des instincts, des habitudes, des perceptions sourdes, d’autre part la sphère consciente du raisonnement et de la volonté réfléchie, la morale se trouve sur la limite de ces deux sphères : elle est la seule science qui n’ait ainsi pour objet ni des faits purement inconscients ni des faits purement conscients », Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction, page 83.
54 Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction, page 215.
55 « Il y a quelque chose d’instinctif et d’inconscient dans la marche de l’esprit toutes les fois que son objet n’est pas déterminé d’avance ; or la science, en sa partie la plus haute, ne vit, comme l’art même, que par la découverte incessante. », Les problèmes de l’esthétique contemporaine, pages 140-141.
56 « C’est la même faculté qui fit deviner à Newton les lois des astres et à Shakespeare les lois psychologiques qui régissent le caractère d’un Hamlet ou d’un Othello. », Les problèmes de l’esthétique contemporaine, page 141.
57 Les problèmes de l’esthétique contemporaine, page 141.
58 « Comme le poète, le savant a besoin sans cesse de se mettre par la pensée à la place de la nature et, pour apprendre comment elle fait, de se représenter comment elle pourrait faire si on changeait les conditions de son action », Les problèmes de l’esthétique contemporaine, page 141.
59 « La science, en face de l’inconnu, se comporte donc à beaucoup d’égards comme la poésie et réclame le même instinct créateur. Pour la faire avancer, il faut une puissance d’intelligence intuitive amassée par plusieurs générations ; il faut cette “vue intérieure” dont parle Carlyle, insight, qui pressent le vrai ou le beau avant d’en avoir la parfaite connaissance. », Les problèmes de l’esthétique contemporaine, pages 141-142.
60 « Faire une synthèse, créer, c'est toujours de l'art, et, sous ce rapport, le génie créateur dans les sciences se rattache lui-même à l'art ; les inventions de la mécanique appliquée, la synthèse chimique sont des arts », L’art au point de vue sociologique, page 23.
61 H. Spencer, Premiers principes, Septième édition, 1894, Chapitre XVII, §145, page 355.
62 « La foi dogmatique produit une indifférence partielle et bornée à certains points, déterminés une fois pour toutes […] La foi religieuse est un besoin de suspendre l'essor de l'esprit, de limiter la sphère de la pensée. », L’irréligion de l’avenir, page 109.
63 « Le protestantisme, en introduisant une certaine dose de liberté dans la foi, y a introduit aussi l’esprit d’inconséquence : c’est là sa qualité et son défaut », L’irréligion de l’avenir, page 122.
64 « Par le doute, le protestantisme sert la liberté ; par la foi, il cesserait de la servir et la menacerait, s’il était logique. Mais le caractère de certains esprits est précisément de s’arrêter en toutes choses à moitié chemin, entre l’autorité et la liberté, entre la foi et la raison, entre le passé et l’avenir. », L’irréligion de l’avenir, page 120.
65 « La suspension volontaire du jugement que nous appelons doute marque un état d’esprit extrêmement avancé », L’irréligion de l’avenir, page 104. Voir aussi, page 328 : « Si une intelligence primitive ne peut se résoudre à rester en suspens, si elle a besoin d’affirmer, une intelligence plus parfaite se reconnaît à ce qu’elle peut douter de ce qui est sujet à doute. La crédulité est le mal original de l’intelligence. »
66 Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction, pages 66-67.
67 « Au point de vue individuel comme au point de vue social, le doute semble, dans certains cas, un véritable devoir ; le doute ou, si l'on aime mieux, l'ignorance méthodique, l'humilité, l’abnégation de la pensée », L’irréligion de l’avenir, page 330.
68 L’irréligion de l’avenir, page 330.
69 « Bienheureux donc aujourd’hui ceux à qui un Christ pourrait dire : “Hommes de peu de foi !…”, si cela signifiait : Hommes sincères qui ne voulez pas leurrer votre raison et ravaler votre dignité d’êtres intelligents, hommes d’un esprit vraiment scientifique et philosophique qui vous défiez des apparences, qui vous défiez de vos yeux et de vos esprits, qui sans cesse recommencez à scruter vos sensations et à éprouver vos raisonnements ; hommes qui seuls pourrez posséder quelque part de la vérité éternelle, précisément parce que vous ne croirez jamais la tenir tout entière : hommes qui avez assez de la véritable foi pour chercher toujours, au lieu de vous reposer en vous écriant : j’ai trouvé ; hommes courageux qui marchez là où les autres s’arrêtent et s’endorment : vous avez pour vous l’avenir, c’est vous qui façonnez l’humanité des âges futurs. », Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction, page 151.
70 « Les sceptiques grecs aimaient à s'appeler des chercheurs, zètètikoi ; c'est le nom qui convient à tout philosophe, qui définit même le philosophe par opposition au croyant », L’irréligion de l’avenir, page 323.
71 « Ce que je cherche à connaître, à deviner en moi comme en vous-même, c'est la pensée humaine dans ce qu'elle a de plus complexe, de plus varié, de plus ouvert. Si je m'examine moi-même, ce n'est pas en tant que je suis moi, mais en tant que je trouve en moi quelque chose de commun avec tous les hommes ; si je regarde ma bulle de savon, c'est pour y découvrir un rayon du soleil ; c'est pour en sortir et non pour y borner ma vue. », L’irréligion de l’avenir, page 324.
72 L’art au point de vue sociologique, page 73.
73 L’art au point de vue sociologique, page 67.
74 L’irréligion de l’avenir, pages 339, 340.
75 « La science a ses enthousiastes, mais elle a aussi ses fanatiques ; elle aurait au besoin ses intolérants et ses violents. », L’irréligion de l’avenir, page 343.
76 « Dans un certain entraînement de passion, il est plus facile de se tromper à deux, il est plus facile même de se tromper quand on est mille, que quand on est un. », L’irréligion de l’avenir, page 343.