1 Pour un aperçu de cette littérature, voir Rémi Lefebvre et Éric Treille (2016), Introduction, notamment p. 22-25.
2 Enquête sur 13 bureaux de vote métropolitains coordonnée par David Gouard et Julien Audemard, avec, à Nancy, un terrain réalisé par Laurent Olivier et Romain Mathieu.
3 Pour rappel, la primaire opposait 7 candidats : 4 socialistes, tous anciens ministres de François Hollande : Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et Manuel Valls ; 3 représentants d’autres partis de la Belle Alliance populaire : le président du Front démocrate et ex-député européen Jean-Luc Bennhamias, la présidente du Parti radical de gauche et ex-ministre Sylvia Pinel et le député et président du Parti écologiste François de Rugy.
4 Il ne s’agissait pas pour autant de produire des données exactement comparables à l’enquête réalisée en Meurthe et Moselle en 2011 par un seul chercheur, qui portait sur la manière dont les électeurs et les militants se sont appropriés, localement, cette procédure nationale. Cette recherche reposait essentiellement sur des observations en milieu partisan et d’entretiens auprès de militants, ainsi que sur l’analyse des résultats électoraux dans les départements (Olivier, 2016, op. cit.).
5 Nous les remercions vivement pour leur investissement dans ce travail, qui est allé bien au-delà de la seule réalisation des exercices requis pour leur évaluation.
6 Il est devenu depuis co-président (avec S. Pinel) du Mouvement radical, qui a fusionné le PRG et le Parti radical valoisien en décembre 2017.
7 Nous remercions ici chaleureusement Laurent Olivier pour son aide et ses contacts au sein du PS qui nous ont permis d’obtenir les autorisations d’enquêter à l’intérieur des BV ainsi que pour avoir participé avec nous à l’encadrement des étudiants sur place, les 22 et 29 janvier.
8 Le nombre est identique pour le 2nd tour, avec des variations minimes (reconstitution du vote du 2nd tour en sus). Les renseignements sociodémographiques et toutes les questions sur les opinions et comportements, de long terme ou relatifs à la primaire et à la présidentielle, sont identiques.
9 Il y en a eu 7 530 en France entière, contre 9 000 en 2011 et 10 228 pour la primaire de droite en 2016.
10 Pour Nancy Thermal, il s’agit du regroupement des BV républicains n° 28 à 32 et 36 à 39. Pour Nancy Braconnot, il s’agit des BV n° 1 à 3, 6-7, 11-12 et 15-16.
11 Un constat déjà opéré par Julien Audemard et David Gouard, 2014, op. cit. et Gouard et al., 2017, op. cit.
12 Avec le risque de petits décalages par rapport à l’inclusion dans les données de l’INSEE d’habitants qui ne sont pas de nationalité française, qui peuvent être non-inscrits ou inscrits ailleurs.
13 Sur la méthodologie et les hypothèses d’équi-répartition, cf. Jadot et al., op cit. Ici, avant de fixer les seuils de ventilation des données, nous avons toutefois retiré de l’analyse de grands parcs (caractéristiques de ces quartiers privilégiés) non peuplés et vérifié la densité de l’habitat avec le cadastre.
14 « Îlots Regroupés pour l’Information Statistique », les données disponibles pour Nancy datant de 2012 : cela représente certes un décalage temporel mais reste très indicatif des structures, vu le type d’habitat et l’ancienneté de résidence. Le périmètre des BV était celui applicable jusqu’au début 2017. Nous remercions A. Bailly, du service des élections de la préfecture, pour nous avoir laissé consulter sur place le fond de carte des BV républicains nancéens.
15 Proportion calculée par l’INSEE sur les seuls 18-64 ans actifs, occupés ou au chômage (même base de calcul pour les ouvriers et employés), ce que nous avons appliqué à nos QSU. Il s’agit des personnes ayant en moyenne les niveaux de formation et de rémunération plus élevés. Cet indicateur est présenté par l’INSEE comme particulièrement pertinent pour mesurer la « non-précarité » d’un territoire.
16 Nous avons aussi comparé les répondants de nos QSU avec le profil des votants France entière tel qu’il est approché, pour le seul 1er tour, par deux sondages « jour du vote » administrés en ligne par Harris Interactive et ELABE (notices complètes disponibles sur le site de la Commission des sondages). Il leur a fallu interroger respectivement 6 233 et 5 034 personnes pour disposer de 934 et 901 répondants déclarant avoir voté le 22 janvier. Le profil sociologique de ce sélectorat national de la primaire ne peut toutefois pas être comparé terme à terme avec les données du tableau 2, car les catégories HI ne sont pas aussi détaillées que les données de l’INSEE ou les nôtres, et seules les motivations politiques du vote ont été publiées par ELABE. Mais les résultats HI montrent une forte proportion d’inactifs dans le sélectorat au niveau national (45 % en chiffres bruts, 41 % en redressé), avec des différences entre les électorats Hamon et Valls chez les retraités, ou en termes d’âge, cohérentes avec les résultats commentés ci-après. Avec un échantillonnage par quotas, HI a toutefois pu repérer plus de votants de la primaire âgés de 18 à 24 ans que la très faible proportion qui apparaît dans nos données.
17 On note que le taux de non-réponse à la question portant sur l’année de naissance est particulièrement élevé (13 % sur les 2 QSU), sans que ceux qui refusent d’indiquer leur âge se distinguent des autres répondants par les autres caractéristiques sociodémographiques, notamment le statut de (pré)retraité.
18 Données évidemment manquantes pour le 2nd tour à Thermal ; reconstitution du 1er tour une semaine après à Braconnot, pour les seuls 264 répondants disant avoir déjà voté le 22 janvier et précisant pour qui.
19 Et l’on connaît les forts effets de l’âge sur la participation électorale, voir par exemple un article fondé sur l’enquête Participation 2017 de l’INSEE, Braconnier, Coulmont et Dormagen, 2017.
20 Pour rappel, parmi ceux qui se disent proches d’un parti, plus du tiers ne précise pas duquel il s’agit.
21 Nous reviendrons infra, lors de l’analyse des positionnements politiques différenciés des électorats Valls/Hamon, sur l’interprétation de ce constat.
22 En excluant tous ceux alors trop jeunes, pas inscrits, ou qui ne se souviennent plus.
23 Ce que révèlent des contrôles par les caractéristiques individuelles des répondants.
24 Interview à 20 Minutes le 24 janvier 2017, à la veille du débat d’entre-deux-tours.
25 Nous disposons à Thermal des informations sur le seul 1er tour. Pour les répondants de Braconnot, nous disposons de leurs déclarations à la fois pour le vote du 29 janvier et pour le souvenir du vote du 1er tour. Les répondants de Braconnot qui n’avaient pas participé au 1er tour sont imputés au bloc Hamon ou Valls selon leur choix entre ces 2 finalistes. Mais les répondants de Braconnot qui avaient voté au 1er tour pour un autre candidat, puis qui se sont reportés sur l’un des deux finalistes, ont été classés dans la tierce catégorie car, quand l’offre était maximale, ils n’avaient choisi ni Hamon ni Valls. Cela affecte donc à la « tierce catégorie » 30 électeurs du 2nd tour de Hamon, et 23 électeurs du 2nd tour de Valls.
26 Les répondants pouvaient proposer jusqu’à trois réponses. Cette formulation se distingue des items classiques des enquêtes électorales : d’une part, le « Most Important Issue », pour le pays et/ou eux-mêmes, question ouverte posée sans lien avec le vote ; d’autre part, une liste d’enjeux, fermée et assez standardisée, parmi lesquels ils doivent choisir ceux qui ont compté pour leur vote.
27 Ont été classées sous cette appellation générique les mentions de la transition énergétique, la décroissance, la croissance verte, la sortie du nucléaire ou la lutte contre les perturbateurs endocriniens.
28 Sur ce point aussi, nos données sont cohérentes avec le sondage Harris Interactive « jour du vote » déjà cité : dans le sélectorat de la primaire au niveau national, parmi les électeurs de Valls, 56 % se disent proches du PS et 14 % d’un autre parti de gauche, contre 37 % des électeurs de Hamon se déclarant proches du PS et 32 % proches d’un parti de gauche hors PS.
29 Ce qui exclut les plus jeunes votants de la primaire, alors non inscrits, et tous ceux qui ont oublié.
30 Le sondage ELABE « jour du vote » sur le 1er tour, déjà cité, pointe, au sein du sélectorat interrogé au niveau national, des dynamiques très proches de celles analysées ici en profondeur. Les indicateurs sont parfois moins fins (par exemple, sur la proximité politique, pas de distinction publiée entre préférence pour le PS ou pour d’autres partis au sein de « la gauche ») ou forçant les répondants à choisir de manière binaire entre le poids du programme (critère majeur pour 77 % des électeurs de Hamon) et celui de la personnalité (choisi par 61 % des électeurs de Valls). Leurs données sur quel candidat incarne le mieux les valeurs de la gauche (Hamon arrive en tête) et lequel possède les qualités nécessaires pour être président (Manuel Valls domine) montrent en tout cas que les dynamiques analysées ici à partir de QSU peuvent être généralisées avec confiance.
31 Une formulation qui avait été explorée dans l’enquête « Formation du Jugement Politique » à Grenoble en 2007, avec une liste différente d’items. Nous l’avons adaptée plutôt que d’interroger, comme dans la plupart des enquêtes électorales, d’une part sur les motivations du vote parmi 3 options (la personnalité d’un candidat, ses idées et les partis qui le soutiennent ou la volonté de faire barrage à un autre) et, d’autre part, sur des « traits d’image » en demandant s’ils s’appliquent bien à chacun des candidats.
32 D’ailleurs, lors du 1er tour, parmi les électeurs de Manuel Valls qui répondent à une question ouverte de type « pronostic », sur qui seront les 2 candidats qualifiés au 2nd tour de la présidentielle, 64 % citent M. Valls.
33 Nous avons interrogé sur les « probabilités de voter » lors du 1er tour de la présidentielle, mesurées de 0 à 10, posées à propos de Marine Le Pen, François Fillon, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Philippe Poutou et Nathalie Arthaud, non traitées ici faute de place, non plus que le détail des pronostics sur les qualifiés pour le 2nd tour présidentiel. Ces résultats feront l’objet d’un autre article, détaillant ces « germes » de la défaite de Benoît Hamon lors de la présidentielle.
34 Une analyse des sondages publiés sur la primaire (non détaillée ici) montre qu’il n’était pas testé dans les 1res hypothèses de 2nd tour à l’automne 2016, avant une percée dans les intentions de vote. Son passage à « l’Émission Politique » le 8/12/2016 a été bien évalué, ainsi que ses prestations dans les débats télévisés.
35 Quant aux résultats observés à Nancy, un nouvel arrêté du 28 février 2018 a redéfini les périmètres des BV républicains, rendant impossible de présenter ici les résultats de la présidentielle dans les 2 BV primaires étudiés.