1 Que l’on peut traduire par : « Le dénommé Edmond Carpentier, né en 1898 à Tourcoing (erreur : c’est Arras qu’il fallait écrire), à sa demande expresse de disposer d’un document, a bien été réquisitionné contre sa volonté par ordre de la force occupante, pour le travail ».
2 Biribi fait référence à un bagne militaire d’Afrique du Nord. Plus largement, il signifie les établissements pénitentiaires en Afrique du Nord qui gèrent les militaires récalcitrants et indisciplinés de l’Armée, soumis à un travail de force, sortes de compagnies disciplinaires (voir le roman de Georges Darien et la chanson d’Aristide Bruant). Voir Dominique KALIFA, Biribi. Les bagnes coloniaux de l’armée française, Paris, Perrin, réédition Tempus, 2016, 448 p.
3 Que l’on peut traduire par Mandataire du Ministère de la Guerre.
4 Déjà présenté.
5 Dans un sens large.
6 D’une manière habile et hypocrite.
7 Mesurer en utilisant l’ancienne mesure de longueur, l’aune (1,18 m) supprimée en 1840.
8 Le peintre Maurice Quentin de la Tour (1704-1788) est un célèbre pastelliste, maître dans l’art du portrait et portraitiste officiel de Louis XV. On lui doit de célèbres portraits de Voltaire, de Jean-Jacques Rousseau, de Madame de Pompadour, etc.
9 Francis Tattegrain (1852-1915) est un artiste peintre français, docteur en droit qui a multiplié les tableaux naturistes en particulier les scènes d’activités maritimes.
10 Allusion au siège de Saint-Quentin du 21 août 1557, siège héroïque devant les Espagnols qui se termine par une terrible défaite des troupes françaises et le pillage de la ville. Saint-Quentin devait être restituée à la France en 1559. En 1870, la population résiste de nouveau à l’envahisseur le 8 octobre mais succombe à une seconde offensive ; En 1914-1918, la ville est très proche du front et les Allemands décident de l’évacuer en mars 1917. Voir Nelly BOUHINOT, Saint-Quentin, notre ville à travers les siècles, Amiens, CRDP ; 1969, 138 p.
11 Ce qui peut se traduire par : « Aujourd’hui c’est à nous ; demain ce sera à toi ».
12 Voir Archives départementales du Nord, 15 Fi 188 à 212 : cartes postales et clichés sur le camp d’Holzminden dont 15FI/212 : plan manuscrit, à l’encre, de la baraque 20 (celle de Madame Carlier) ; 15 Fi/218 : photographie de Madame Carlier ; 15 Fi/220 : photographie de Madame Calmette ; 15 Fi 237 et 239 : photographies avec le professeur Carlier ; 15 Fi/252 : photographie de Monsieur et Madame Carlier ; 15 Fi/253 : photographie de Madame Calmette. Voir aussi, Archives départementales du Nord, 102 J 57, Papiers du professeur Carlier et de son épouse dont Souvenir d’un otage du Nord par le professeur Carlier (journal de sa détention en 1916-1917 à Holzminden) ; J 1769, photos, croquis sur Holzminden. 9 R 800 à 804, déportation de notables au camp de Holzminden et Milejgany. Ce témoignage a été publié par Claudine WALLART, « Déportation de prisonniers civils au “camp de concentration” d’Holzminden (novembre 1916-avril 1917) » Revue du Nord, 1914-1918, guerre et occupation, tome LXXX, n° 325, avril-juin 1998, p. 417-448 (« Souvenirs d’un otage du Nord par le docteur Carlier », p. 421-444).
13 Maisonnette, abris.
14 Épouse, femme.
15 Le docteur Georges Raviart est professeur à la faculté de médecine de Lille. Né en 1875 à Saint-Amand-les-Eaux, agrégé de médecine en 1907, médecin des hôpitaux psychiatrique, il est préparateur d’anatomie pathologique à Lille (1898-1907), chargé de cours de médecine mentale (1907-1914) puis professeur de clinique des maladies mentales à partir de 1914 à la faculté de médecine de Lille. Il est aussi directeur de la clinique départementale d’Esquermes (premier centre psychologique universitaire créé en province). Il prend sa retraite en 1942. (Archives nationales, dossier de légion d’honneur, base Léonore).
16 Référence ici au célèbre Tomas de Torquemada (1420-1498), dominicain espagnol du XVe siècle, confesseur de la Reine Isabelle de Castille et du roi Ferdinand II d’Aragon qui fut le premier grand inquisiteur de 1483 à sa mort.
17 Il s’agit ici de l’un des titres de cette presse clandestine septentrionale dont le but est de contrarier la propagande officielle allemande en donnant des nouvelles venant de France et d’Angleterre. Voir Jean HEUCLIN et Jean-Paul VISSE, La presse clandestine dans le Nord occupé (1914-1918), Valenciennes, Presses universitaires de Valenciennes, 2014, 504 p. ; (dont les textes publiés dans ces journaux, p. 85-496).
18 On peut relever la succession de titres suivants : La Patience (23 février 1915-avril 1915), Journal pour les occupés inoccupés (avril 1915), Les nouvelles françaises (mai-juin 1915), L’Écho de France (juin 1915), La Voix de la patrie (juillet-août-septembre 1915), L’Hirondelle de France (juillet-août 1915), Le courrier de France (août 1915), Nouvelles de France (septembre 1915), La Prudence (octobre 1915), L’Oiseau de France (janvier 1916-octobre 1916).
19 Joseph Willot (1876-1919) est pharmacien. Élève de la faculté catholique de Lille, licencié ès sciences (1900), il est ensuite pharmacien de première classe (1900). Il soutient sa thèse en 1905 et devient la même année maître de conférences à la faculté libre de médecine et pharmacie de Lille. Il tient dans le même temps une pharmacie à Roubaix avec un important laboratoire de chimie et de bactériologie. En août-septembre 1914, il est pharmacien militaire. Resté à Lille, il se lance alors dans la diffusion de nouvelles françaises pour détruire les « mensonges » véhiculés par la presse allemande ou à sa solde. Son groupe utilise un poste TSF pour recevoir les nouvelles. Il est arrêté le 19 décembre 1916, jugé par le conseil de guerre en avril 1917 à dix ans de réclusion en Allemagne. Il est libéré le 18 novembre 1918 mais revient à Lille usé et décède le 31 mars 1919. Voir Bruno BONNEMAIN, « Joseph Willot, pharmacien, résistant pendant la Grande Guerre », Revue d’histoire de la pharmacie, 2008, n° 357, p. 13-28.
20 L’abbé Jules Pinte (1881-1972) est professeur de chimie à l’Institut technique roubaisien (institution catholique). Dès octobre 1914, il bricole un vieux poste de TSF qu’il réussit à faire fonctionner comme récepteur uniquement. Il lui permet de recevoir les émissions de Radio-Tour-Eiffel et celles de la station anglaise de Poldhu. L’abbé en transcrit une partie qu’il confie ensuite au réseau, assurant aussi la plupart des traductions de l’anglais. Il est arrêté le 21 octobre 1916 et se confie à un « codétenu » qui est une taupe travaillant pour les Allemands. Il est alors condamné à dix ans de prison et déporté en Allemagne. Il revient en France pour la fin de l’année 1918.
21 Le sculpteur Henri-Dauphin Soubricas (1886-1942) est un ancien élève de l’École des Beaux-Arts de Lille qui remporte de nombreux prix, devient statuaire de talent et multiplie après 1919 les monuments aux morts.
22 Marguerite Nollet, née en 1897, a sa base arrière à l’Institut technique de Roubaix où travaille également l’abbé Pinte qui a conçu un poste de télégraphie sans fil. C’est en grande partie sur elle que repose le travail de dactylographie des journaux clandestins. C’est elle qui prend le communiqué de 15 heures à la radio.
23 Voir note antérieure.
24 Le comte de Monte Cristo est un roman d’Alexandre Dumas achevé en 1844. L’action originelle se place au début du règne de Louis XVIII quand Edmond Dantès, jeune marin, capitaine du navire le Pharaon, fiancé à la belle Mercedes est dénoncé par ses relations comme opposant bonapartiste et déporté dans les geôles du château d’If au large de Marseille. Il y passe quatorze années de captivité mais réussit à s’évader et devient immensément riche en mettant la main sur le trésor de l’île de Monte Cristo révélé par l’abbé Faria. Sous le nom de comte de Monte Cristo, il se venge alors de ses bourreaux.
25 Ce qui signifie : « C’est moi, moi qui ai tout fait » selon les mots du poète Latin Virgile (-70-19 avant J.-C.) dans l’Énéide.
26 Au sens premier, coups sur l’oreille ; au sens plus large, coups violents.
27 Exceptionnellement le texte qui suit est à la fois manuscrit comme l’ensemble des souvenirs de Georges Lyon mais aussi dactylographié avec papier à en-tête de l’académie de Lille (quelques pages non continues).
28 Faust est un opéra en cinq actes de Charles Gounod composé en 1859 et très fortement inspiré de l’œuvre de Goethe (1806).
29 Mireille est un opéra en cinq actes de Charles Gounod sur un livret de Michel Carré d’après une pièce écrite en provençal par Frédéric Mistral (1864).
30 Hippolyte Surmont (1862-1944), docteur en médecine (1886), agrégé de médecine (1892), interne des hôpitaux, est élu professeur titulaire de la chaire d’hygiène en 1896 à la faculté de Lille. Il est ensuite titulaire de la chaire de pathologie (1900). Il est aussi médecin chef de l’hôpital Saint-Sauveur. C’est un spécialiste de la vaccine et des maladies du foie. Il obtient en 1900 la création d’une clinique pour les malades de l’appareil digestif et de la nutrition au sein de l’Hôpital Saint-Sauveur. Il prend sa retraite en 1933.
31 Ce qui peut être traduit par « envier les pires médecins ».
32 Le bacille de Koch (mycobacterium tuberculosis) est le bacille responsable de la tuberculose, découvert par l’allemand Robert Koch en 1882.
33 Le bacille d’Eberth (salmonella typi) est responsable de la fièvre typhoïde, découvert par Karl Joseph Eberth en 1880.
34 Allusion au « grand comique » qu’est Molière et plus précisément à l’acte IV-scène IV du Tartuffe ou l’imposteur, composé en 1664 (scène où Orgon se cache sous la table alors qu’Elmire est courtisée par le faux dévot).
35 Paul Charmeil, né en 1861, est professeur de clinique des maladies cutanées et syphilitiques. Il est chef de clinique médicale à la faculté de médecine de Lyon (1887-1889) puis agrégé de médecine à la faculté de Lille (1895-1898). En novembre 1898, il est élu professeur à la faculté lilloise puis devient son doyen en décembre 1919.
36 Monseigneur Alfred Margerin est alors le recteur (président) des facultés catholiques de Lille.
37 Voir aussi Archives départementales du Nord, 9 R 525 : Rectorat bombardé ; récit de Georges Lyon.
38 Un taube (terme allemand qui signifie pigeon) est un avion allemand monoplan dont la forme générale rappelle celle d’un oiseau en plein vol.
39 Le droit d’imprimer (la signature finale avant envoi à l’imprimerie, le bon à tirer).
40 Pour leur amoureuse, leur femme. En Allemand diminutif du prénom Margarete comme Greta. Connotation péjorative en français : fille grasse, inculte, facile.
41 Allusion ici à la pièce de Gustave Nadaud, Pandore ou les deux gendarmes, écrite en 1852 et qui se moque de la maréchaussée.
42 Charles François Le Prévost, chevalier de Basserode, né en 1774, officier, membre de l’Armée de Condé, inspecteur des gardes nationales de l’arrondissement de Lille (1815), colonel de la garde nationale de Lille en 1815.
43 Il s’agit bien sûr de Napoléon 1er.
44 Louis Marie Joseph de Brigode-Kemlandt (1776-1827), homme politique français ; conseiller général du Nord (1801), maire de Lille nommé par Napoléon 1er (1802), chambellan de Napoléon, commissaire chargé par l’Empereur d’aller chercher le pape Pie VII à Rome pour le ramener en France (sacre), chevalier d’Empire (1809), comte d’Empire (1809), président du collège électoral de l’arrondissement de Lille (1811), en mission en Espagne (1811-1812), il jure fidélité aux Bourbons en 1814. Il reçoit Louis XVIII en mars 1815 à Lille, démissionne lors des Cent jours. Il est réintégré comme maire en 1815 mais démissionne pour raison de santé en 1816. Pair de France en 1815.
45 Le maréchal Étienne Macdonald (1765-1840), d’origine écossaise, participe à de nombreuses batailles de la Révolution et de l’Empire, est gouverneur de Rome et des États pontificaux. Il est le premier duc de Tarente et fait maréchal de France en 1810. Il accompagne Louis XIII du 19 au 20 mars 1815 vers la Belgique.
46 Il s’agit certainement d’un proche parent d’Henri, François Lucelius de Forest, marquis de Blacons (1758-1805) qui fut l’un des 47 députés de la noblesse (député du Dauphiné aux États Généraux) a rejoindre les députés du Tiers-État le 25 juin 1789, puis qui partit en exil aux États-Unis avant de revenir en France.
47 Étienne Macdonald, Souvenirs du Maréchal Macdonald, duc de Tarente, Paris, Adamant-média-Corporation, réédition, 2002, 527 p.
48 A. FROMONT et A. DE MEUNYNCK, Histoire des canonniers de Lille, 1891 et 1893, Lille, Quarré, deux volumes, 253 et 326 p.
49 Pas à pas, pied à pied, qui prend son temps.
50 Georges Lyon simplifie la réalité ici. Lille possède un riche patrimoine architectural (vieille bourse, etc.).