Chapitre II. Les hommes du chantier

1« Le chantier a ses temporalités – fermé en hiver, ralenti en été – dépendant plus des ressources et de la main-d’œuvre que des fonds de fabrique. Il tire parti de son milieu pour formaliser ses espaces, asseoir des fondations, y extraire les blocs de pierre toujours difficiles à manipuler. Il s’y applique certaines innovations. Bref, le chantier est spectacle, nœud de réseaux, d’apprentissage, de convivialité, lieu de mémoire1. » Le chantier est en effet, avant tout, un lieu social, dont la hiérarchie stricte implique la diversité des fonctions. Au sommet de l’échelle est l’architecte – le patron – qui est secondé par un inspecteur lui-même épaulé par un chef de chantier. Viennent ensuite les entrepreneurs (maçons, charpentiers, menuisiers, serruriers, plombiers, couvreurs, fumistes, vitriers), leurs ouvriers (compagnons, apprentis et garçons), les artisans ornemanistes (peintres et sculpteurs) et les artistes (statuaires et « maîtres verriers »). Les hommes de l’administrati