1 Si les ancêtres de la civilisation allemande sont relativement nombreux, d’Edmond Vermeil à André Drijard en passant par Rober Minder ou Pierre Bertaux, Charles. Andler peut être considéré comme le père fondateur en publiant, en 1903, en allemand, un livre de classe pour les élèves de première et de terminale portant sur les aspects de la civilisation allemande contemporaine ; cf. Charles Andler : Das moderne Deutschland in kulturhistorischen Darstellungen – Ein praktisches Lesebuch für Sekunda und Prima, Paris, Delagrave, 1903.
2 Cf., pour un bilan provisoire : Hélène Miard-Delacroix, Jérôme Vaillant : « Civilisation allemande. Zur wissenschaftlichen Verortung einer Fachrichtung », in : Andrea Bogner et al. (éd.) : Jahrbuch Deutsch als Fremdsprache, Band 32, Munich, iudicium verlag, 2006, 85-100 ; Stephan Martens : « La civilisation allemande dans les études germaniques en France : ingénierie et atouts », in : Visions franco-allemandes, n° 8, Cerfa/IFRI, juillet 2006.
3 On cherchera en vain une traduction satisfaisante pour le terme de civilisation (Landeskunde ou Kulturwissenschaften), tant les acceptions de ce concept diffèrent entre le français et l’allemand. Polysémique par essence, le terme traduit à la fois un processus social – le fait de civiliser – et un ensemble de caractéristiques historico-sociales au sens de stade ou d’état dans l’histoire d’un peuple. Comme beaucoup d’autres notions abstraites, celle de « civilisation » a connu, depuis sa création relativement récente, à la fin du XVIIIe siècle, un certain nombre de définitions différentes et successives qui correspondaient à des conceptions théoriques et des utilisations idéologiques variables. Ainsi, la discussion autour des notions de Kultur et de Zivilisation que la littérature allemande s’est plu à opposer pendant longtemps est l’exemple typique de l’utilisation idéologique d’une notion abstraite qui n’a plus qu’un intérêt historique aujourd’hui ; cf. Henri Plard : « Une vieille querelle : culture et civilisation », Études germaniques, octobre-décembre 1968, 641-648 ; Jean-Paul Révauger : « Civilisation and Culture: towards a Synthesis », in : Jean-Paul Révauger (éd.) : Civilization: Theory and Practice, Grenoble, Les cahiers de l’Observatoire, 1993, 21-32 ; Georg Bollenbeck : « Selbstbilder, Fremdbilder, Feinbilder: Kultur und civilisation », in : Cahier d’Études germaniques, n° 41, automne 2001, 19-34.
4 Cf. Hans Kuijper : « Area Studies versus Disciplines: Towards an Interdisciplinary, Systemic Country Approach », in : The International Journal of Interdisciplinary Social Sciences, vol. 3, n° 7, 2008, 205-216.
5 Cf. Jacques Grandjonc : « Quelques réflexions sur ce que les germanistes français nomment civilisation allemande », in : Allemagne d’aujourd’hui, n°104, avril-juin 1988, 104-120.
6 Cf. le site web de la German Studies Association : http://www.thesga.org/
7 Cf. Paul Laveau : Kerndeutsch. Les mots allemands intraduisibles. Classés et commentés, Paris, Ellipses, 2004.
8 Cf. Stephan Martens (éd.) : L’Allemagne et le France. Une entente unique pour l’Europe, Paris, L’Harmattan, 2004.
9 Cf. Hélène Miard-Delacroix : « La civilisation allemande en perspective », in : Allemagne d’aujourd’hui, n° 183, janvier-mars 2008, 81.
10 Cf. Jean-Marie Valentin et. al. : « Le XIe congrès de l’Association Internationale des Germanistes / IVG, Paris 26 août – 3 septembre 2005 », in : Allemagne d’aujourd’hui, n° 175, janvier-mars 2006, 159.
11 René Lasserre : « Bilan de la recherche française sur les structures et pratiques socio-économiques allemandes », in : Allemagne d’aujourd’hui, n° hors série, novembre 2002, 115.
12 Cf. Daniel Toudic : « La spécificité du LEA », in : Renée Dickason (éd.) : Enseigner la civilisation des pays anglophones : définitions, méthodes, expériences, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 1997, 253-276.
13 Cf. Francis MacGowan : « The Constrasting Fortunes of European Studies and EU Studies: Grounds for Reconciliation? », in : Chris Rumford (éd.) : The SAGE Handbook of European Studies, Londres, SAGE, 2009, 545-560.
14 Un sondage du Haut conseil culturel franco-allemand, réalisé en 2004 auprès des salariés de grands groupes français et allemands, a montré que le manque de capacités interculturelles était responsable des difficultés à décrypter la culture du pays voisin, au même titre que le manque de compétences linguistiques ; cf. http://www.hccfa.org/ktml2/images/uploads/Umfrage_dt%20Stand020305.pdf
15 À l’image du CIERA – rassemblant dix institutions en réseau et lieu de formation et de recherche interdisciplinaire –, de l’Institute for German Studies près de l’Université de Birmingham, du Duitsland Instituut près de l’Université d’Amsterdam, du Willy-Brandt-Zentrum für Deutschland- und Europastudien près de l’Université de Cracovie, du Zentrum für Deutschland- und Europastudien près de l’Université de Sofia, ou des Center for German and European Studies près des Universités de Berkley et de Georgetown.
16 Cf. Yves Méni, Andrew Knapp : Gouvernement and Politics in Western Europe. Britain, France, Italy, Germany, Oxford, Oxford University Press, 1998 ; Jürgen Osterhammel: Geschichtswissenschaft jenseits des Nationalstaats. Studien zu Beziehungsgeschichte und Zivilisationsvergleich, Göttingen, Vandehoeck & Ruprecht, 2001 ; Timm Beichelt et. al. : Europa-Studien. Eine Einführung, Wiesbaden, VS Verlag, 2006.
17 Si les textes officiels reconnaissent à la filière LEA deux grands secteurs de spécialisation (traduction spécialisée et affaires et commerce), en pratique ces derniers se déclinent sur le terrain de l’emploi ainsi que d’une université à l’autre en une pluralité de compétences professionnelles : secteurs du tourisme, de la traduction, de l’interprétariat, de la communication, du marketing, de l’import-export, de la gestion de projet, de la négociation et du management international, du lobbying, des institutions internationales ou du journalisme.
18 Gilles Leydier : « Penser la civilisation contemporaine en LEA », in : Babel, n° 9, 2004, 133-148.
19 Cf. Pierre Bertaux : Mémoires interrompus, Asnières, Publications de l’Institut d’Allemand, 2000.
20 Eva Hommer, Alice Rambert : « De nouveaux défis pour la politique culturelle extérieure : la collaboration franco-allemande, un modèle d’avenir prometteur ? », in : Louis-Marie Clouet, Hans Stark (éd.) : Radioscopies de l’Allemagne 2010, Paris, IFRI/La documentation Française, 2010, 353-358.
21 Cf. Kirsten Prinz : « Deutsche Gesellschaft unter Beobachtung. ‘Globalisierte Germanistik’ in der Türkei », in : Frankfurter Rundschau, 29.05.2009.
22 Jérôme Vaillant : « L’enseignement de la ‘civilisation’ des pays de langue allemande dans l’enseignement supérieur français et sa place dans les concours de recrutement », in : Le nouveau bulletin de l’ADEAF, n° 73, octobre 2000, 32.