1 La découverte m’a été signalée par Gilles Fresson et Arnaud Timbert, qui m’ont aimablement envoyé les photographies des marques et m’ont fait part de leurs hypothèses. Les nettoyages et restaurations des décors intérieurs de la cathédrale de Chartres ont fait l’objet d’un numéro spécial du Bulletin Monumental : La cathédrale de Chartres, rénovations récentes et nouvelles recherches, t. 169-1, 2011.
2 Sur le revêtement mural intérieur de la cathédrale de Chartres : J. Michler, « La cathédrale de Chartres. Reconstitution de la polychromie originale de l’intérieur », Bulletin Monumental, 1989, 147, p. 117-131 et l’article de Michel Bouttier dans le présent volume.
3 P. Skubiszewski, La croix dans le premier art chrétien, Paris, 2002.
4 Un premier essai d’interprétation en a été proposé par Gilles Fresson « Les signes du rituel de consécration » Chartres, la grâce d'une cathédrale, dir. Mgr. Pansard, Strasbourg, 2013, p. 332.
5 Je remercie Vincent Debiais d’avoir attiré mon attention su la distinction entre la complexité de la forme de la lettre et la rapidité de l’exécution. On ne peut exclure que la maladresse apparente du tracé soit due à l’emplacement de la lettre, que le peintre a sans doute tracée en s’étirant à partir de l’échafaudage.
6 À défaut de mesures précises qui n’ont pas pu être effectuées sur les échafaudages, celles qui sont indiquées ici proviennent des photographies avec mire prises en 2011 par A. Timbert.
7 Parmi les travaux fondamentaux sur le sujet je retiens : J. Sauer, Symbolik des Kirchengebäudes und seiner Ausstattung in der Auffassung des Mittelalters mit Berücksichtigung von Honorius Augustodunensis, Sicardus und Durandus, 2e éd. Augmentée, Freiburg im Breisgau, 1924 ; R. Krautheimer, « Introduction to an “Iconography of Mediaeval Architecture” », Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, vol. 5, 1942, p. 1-33 ; G. Bandmann, Mittelalterliche Architektur als Bedeutungsträger, Berlin, 1951. On trouvera une synthèse pratique dans W. Schenkluhn, « Iconografia e iconologia dell’architettura medievale », L’arte medievale nel contesto (300-1300). Funzioni, iconografia, tecniche, dir. P. Piva, Milan, 2006, p. 59-78. J’ai tenté de préciser le processus de lecture figurative de l’architecture médiévale dans D. Méhu, « Les figures de l’édifice ecclésial d’après le Guide du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle », Lieux sacrés et espace ecclésial, IXe-XVe siècle, Cahiers de Fanjeaux, n° 46, 2011, p. 79-113.
8 Le sens de cette inscription est en fait bien plus complexe que ce que je résume ici. Je renvoie à l’analyse détaillée menée par C. Treffort, « Opus litterarum. L’inscription alphabétique et le rite de consécration de l’église (IXe-XIIe siècle) », Cahiers de civilisation médiévale, 53, 2010, p. 153-180, puis dans « Adam à la clé : signature d’architecte ou manifeste cosmologique ? Pour une relecture de l’inscription de la clé de voûte de la cathédrale de Poitiers », dans La cathédrale Saint-Pierre de Poitiers. Enquêtes croisées, dir. C. Andrault-Schmitt, La Crèche, Geste Éditions, 2013, p. 103-107.
9 M. Andrieu, Le pontifical romain au Moyen Âge, t. 2 : Le pontifical de la Curie romaine au XIIIe siècle, Città del Vaticano, 1940 (Studi e Testi, 87), ordo XXIII, 2, p. 422. J’ai fait le point sur les différents signes de croix effectués lors du rituel de la dédicace dans D. Méhu, « Images, signes et figures de la consécration de l’église dans l’Occident médiéval. Les fonts baptismaux de l’église Saint-Boniface de Freckenhorst (XIIe siècle) », Mises en scène et mémoires et de la consécration de l’église dans l’Occident médiéval, dir. D. Méhu, Turnhout, 2007, p. 291-293. En dernier lieu sur le sujet : A. Suárez González,« Invocar, validar, perpetuar (un círculo de círculos) », Revista de poética medieval, 27, 2013 : Poéticas verbales, poéticas visuales, ed. Rocío Sánchez Ameijeiras, p. 61-99.
10 J. Michaud, Les inscriptions de consécration d’autels et de dédicace d’églises en France du VIIIe au XIIIe siècle. Épigraphie et liturgie, Thèse de 3e cycle, Univ. Poitiers, 1 vol. dactyl., 1978, p. 93, 223 (cat. 198), 232 (cat. 215) ; C. Treffort, « Inscrire son nom dans l’espace liturgique à l’époque romane », Les Cahiers de Saint-Michel de Cuxa, XXXIV, 2003, p. 147-160 (ici p. 150) ; Y. Codou, « La consécration du lieu de culte et ses traditions graphiques : inscriptions et marques lapidaires dans la Provence des XIe-XIIe siècles », Mises en scène et mémoires et de la consécration de l’église, op. cit., p. 254-282 (ici p. 259-262) ; C. Treffort, « Opus litterarum », loc. cit., p. 166.
11 H. Meyer, Die Zahlenallegorese im Mittelalter. Methode und Gebrauch, München, Wilhelm Fink, 1975, p. 123-127 ; H. Meyer, R. Suntrup, Lexikon der mittelalterlichen Zahlenbedeutungen, München, Wilhelm Fink, 1987, p. 335-402.
12 Le centre de recherche international de glyptographie dirigé par Jean-Louis Van Belle a organisé depuis 1979 une série de colloques dont les actes ont été publiés : http://users.skynet.be/sky98372/cirg.html. L’un des principaux résultats de ce Groupe est la publication du Dictionnaire des signes lapidaires. Belgique et Nord de la France, dir. Jean-Louis Van Belle, s.l., CIACO éditeur, 1984, auquel je reprends la classification en deux groupes, « signes d’identité » et « signes utilitaires ». Un panorama des recherches sur les signes lapidaires liés au processus de construction a été proposé par N. Reveyron, « “Marques lapidaires”: The State of the Question », Gesta, vol. 42, n° 2, 2003, p. 161-170, et en dernier lieu V. Debiais, « Les signes lapidaires : quelques éléments de discussion », La cathédrale Saint-Pierre de Poitiers : enquêtes croisées, dir. C. Andrault-Schmitt, La Crèche, 2013, p. 95-100.
13 Y. Esquieu, « Sur les traces des tailleurs de pierre au Moyen Âge. Pour une lecture plus attentive des marques de tâcherons », Histoire et société. Mélanges offerts à Georges Duby, Textes réunis par les médiévistes de l’Université de Provence, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, vol. IV, 1992, p. 117-129 ; Y. Codou, loc. cit.
14 Le Dictionnaire envisage la période XIIIe-XIXe siècle, mais la très grande majorité des exemples se situe entre le XVIe et le XVIIIe.
15 Les travaux fondateurs de Jürgen Michler sont restés longtemps isolés : J. Michler, « Grundlagen zur gotischen Wandmalerei », Jahrbuch der Berliner Museen, 32, 1990, p. 85-136. Au moins deux thèses ont été consacrées récemment à la polychromie architecturale intérieure : A. Vuillemard, La polychromie de l’architecture gothique à travers l’exemple de l’Alsace. Structure et couleur : du faux appareil médiéval aux reconstitutions du XXIe siècle, Univ. Marc Bloch – Strasbourg 2, dir. R. Recht, 3 vol., 2003 ; A. Olmo Garcia, Los revestimientos mudéjares o “a lo morisco” en el Aragón medieval, Univ. Saragosse, dir. C. Gomez Urdanez, 2 vol., 2012. Un bilan historiographique et les perspectives de la recherche actuelle ont été présentées par G. Victoir, « La polychromie et l’apport de son étude à l’histoire de l’architecture gothique », Architecture et sculpture gothiques : renouvellement des méthodes et des regards, Actes du IIe colloque international de Noyon, 19-20 juin 2009, dir. S. D. Daussy et A. Timbert, Rennes, 2012, p. 121-135.
16 Sur ce point on attend avec impatience les résultats de la thèse d’A. Gagné, Édifier l’ecclesia par l’écriture. Les inscriptions dans la construction matérielle et spirituelle de l’église (France, VIIIe-XIIIe s.), Univ. Poitiers / Univ. Laval, Québec.