1 Arnaud Timbert, Stéphanie-Diane Daussy, Le château de Pupetières. Viollet-le-Duc en Dauphiné, Paris, Centre des Monuments Nationaux-éd. du Patrimoine, coll. « Itinéraires », 2013.
2 « Je souligne particulièrement l’intérêt que présente ce bâtiment qui peut être considéré comme la matérialisation très fidèle de la sensibilité, de la culture et de la pensée théorique de Viollet-le-Duc d’autant plus remarquable qu’elle s’y exprime à tous les niveaux de la forme architecturale, de la structure, du décor intérieur – peint ou sculpté –, de l’ameublement et des objets familiers. » Ces mots de Jean-Louis Taupin (Architecte en Chef des Monuments historiques) ont été écrits quelques années après l’inscription de l’édifice sur la liste des monuments historiques (1972). Pupetières, archives privées : Lettre de J.-L. Taupin au Conservateur régional des bâtiments de France, 3 février 1979.
3 Abbé Lagier, Virieu, son château, ses environs et Pupetières, Grenoble, Baratier et Bardelet, 1892, p. 20-28.
4 Pupetières, archives privées : État estimatif des réparations et changements de distribution à faire dans les pièces occidentales de l’appartement de monsieur le comte de Virieu, 24 décembre 1824.
5 Pupetières, archives privées : carnets de dessins de Stéphanie de Virieu présentant le château de Pupetières vers 1830-1840.
6 Le pittoresque romantique du lieu fut pour beaucoup dans sa réappropriation comme l’exprime Stéphanie de Virieu : « [le château] était ni beau ni bien grand. Ce qui me plut davantage, ce furent les communs, fort nombreux et pittoresquement agencés avec une vieille tour contre les écuries. Ce qui surtout me ravit ce furent les eaux. Car de l’eau vivante et claire courait partout. […] L’eau descendait du vallon et débouchait dans la cour en une cascade bouillonnante dont le chant était ininterrompu. L’ensemble s’achevait par un jardin à choux et à laitues qui partait du chemin d’arrivée. Il était si raide qu’il fallait toujours plusieurs chevaux pour hisser une voiture jusque devant le château ». Pupetières, archives privées : Notes et souvenirs laissées par Mademoiselle Stéphanie de Virieu en 1859. Sur Stéphanie de Virieu : Stéphanie de Virieu, Regards, catalogue de l’exposition, 4 novembre 1996 – 31 janvier 1997, Archives départementales de l’Isère, Centre Jean-Berthoin, Grenoble, 1996.
7 Pour détails : Françoise Boudon, « Chabons (Isère) : château de Pupetières », in Viollet-le-Duc, cat. exp., Grand-Palais, 19 fév.-5 mai 1980, Paris, RMN, 1980, p. 225-227. Georges et Olivier Poisson, Eugène Viollet-le-Duc, Paris, Picard, 2014, p. 204, 215, 330.
8 Un ouvrage en préparation rassemblera la correspondance et les archives graphiques aujourd’hui conservées dans les archives du château en même temps que celles relatives à d’autres chantiers privés de Viollet-le-Duc. Viviane Delpech, Arnaud Timbert, Viollet-le-Duc et ses commanditaires, correspondances éparses, en préparation.
9 Pupetières, collection Virieu.
10 Pour l’élévation voir le dessin de Viollet-le-Duc : Pupetières, archives privées – Château de Pupetières appt[appartenant] à M. le Mquis [Marquis] de Virieu. Vue du côté de l’entrée. Esquisse, perspective. Dx [Décembre] 1860, E. Viollet-le-Duc.
11 Jean-Claude Lasserre, « Château de Roquetaillade (Gironde) : une collaboration de Viollet-le-Duc et de Ed. Duthoit », in Viollet-le-Duc, op. cit., 1980, p. 318-321 ; Jacques Gardelles, Jean-Claude Lasserre, Jean-Baptiste Marquette, Roquetaillade : la terre, les hommes, les châteaux, n° spé. Les Cahiers du Bazadais, n° 53-54, 1981.
12 Archives nationales : 300 AP III 396 – Correspondance entre E. Viollet-le-Duc et le comte de Paris.
13 Matthieu Meras, « Saint-Vérand (Rhône) : château de La Flachère », Viollet-le-Duc, op. cit., 1980, p. 228-231. Du même : « Un château de Viollet-le-Duc : La Flachère », in Viollet-le-Duc 1980, actes du colloque international, Paris, Nouvelles éditions Latines, 1982, p. 165-174. Voir sur ce sujet la correspondance inédite de l’architecte et de son commanditaire : Arch. dép. Rhône : 44 J – Fonds de la famille de Chaponay.
14 Viviane Delpech, Abbadia, le monument idéal d’Antoine d’Abbadie, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Art & Société », 2014, p. 135.
15 F. Boudon, « Pierrefonds (Oise) : le prieuré », in Viollet-le-Duc, op. cit., 1980, p. 221-22. Voir également la correspondance inédite concernant ce chantier : Arch dép. Oise : 4 Tp 7 – Agence de Pierrefonds.
16 Pupetières, archives privées : Lettres de E. Viollet-le-Duc à A. de Virieu – 1861 : [après le 6] mai, 9 juin, 16 juin, 15 juillet, 12 août, 26 août, 3 septembre. – 1865 : 22 octobre.
17 « M. Viollet-le-Duc est toujours aussi insaisissable. Ce n’est qu’à la 3e tentative que j’ai pu le voir pour lui faire part des pièces que j’envoyais. » Pupetières, archives privées : Lettre de D. Darcy à A. de Virieu, Paris, le 13 mars 1862. « M. Viollet-le-Duc est tellement occupé et si souvent absent […]. » Pupetières, archives privée : Lettre de D. Darcy à A. de Virieu, 5 janvier 1862.
18 « Voilà ce que j’ai résolu pour vous éviter des embarras et des ennuis. J’ai à Paris un de mes lieutenants, très habile et très honnête garçon, habitué aux travaux et à la régularité administrative : M. Darcy. En ce moment il n’a pas grand-chose à faire, il va partir chez vous […]. » Pupetières, archives privées : Lettre de E. Viollet-le-Duc à A. de Virieu, 9 juin 1861.
19 « M. Darcy va vous voir sur place, ce qui est à faire pour que vos travaux marchent correctement [sic]. Il ira directement à Pupetières et prendra au besoin un conducteur au retour à Lyon qu’il enverra avec vos instructions. […] Il est convenu que je prendrai sur mes honoraires pour payer M. Darcy de son travail sur place. Vous n’aurez donc à lui remettre à Pupetières que les frais de route pour l’aller et le retour de Paris chez vous. » Pupetières, archives privées : Lettre de E. Viollet-le-Duc à A. de Virieu, 16 juin 1861.
20 F. Boudon, « Château d’Ambrières (Mayenne) », in Viollet-le-Duc, op. cit., 1980, p. 217-218.
21 Arnaud Timbert, Viollet-le-Duc et Pierrefonds, Histoire d’un chantier, Habilitation à diriger les recherches, Univ. Lyon II, dir. N. Reveyron, 2016.
22 J. Gardelles, J.-C. Lasserre, J.-B. Marquette, op. cit., 1981.
23 Francesca Lupo, Arnaud Timbert, « L’église Saint-Martin d’Aillant-sur-Tholon : œuvre de E. Viollet-le-Duc », in A. Timbert (dir.), Naissance, transformations et pérennité : l’architecture gothique à Auxerre et dans sa région du XIIe au XIXe s., actes de la Journée d’études d’Auxerre, 17 mai 2008, Auxerre, SFAY, 2012, p. 99-109.
24 Jean-Michel Leniaud, Les cathédrales au XIXe siècle, Paris, Economica, p. 658-659. Du même : Jean-Baptiste Lassus (1807-1857) ou le temps retrouvé des cathédrales, Paris, Bibliothèque de la Société française d’archéologie, Arts et Métiers graphiques, vol. 12, 1980, p. 185. Voir également : Isabelle Léone-Robin, L’Architecte Denis Darcy (1829-1904), 2 vol., mém. maîtrise, dir. B. Foucart, Université Paris IV, 1986.
25 Pupetières, archives privées : Lettres de D. Darcy à A. de Virieu – 1861 : 29 septembre. – 1862 : 5 janvier ; 13 mars ; 8 avril ; 8 septembre. – 1865 : 17 mars. Plus tard, Darcy effectuera encore quelques travaux, notamment dans la bibliothèque. Pupetières, archives privées : Lettre de D. Darcy à la marquise de Virieu – 17 juin 1892.
26 Dès 1874, Darcy travaillera pour son compte au château de Virieu. Pupetières, archives privées : Élévation et détails, château de Virieu, arrangement de la façade d’entrée, 14 juillet 1874.
27 Les archives sont actuellement dispersées entre plusieurs membres de la famille Virieu. Les comptes du chantier n’ont pas encore été retrouvés.
28 Pupetières, archives privées : Lettre de D. Darcy à A. de Virieu – 8 septembre 1862.
29 Nelly Desseaux, Les moules à pièces d’Auguste Virebent à la Société des Porcelaines Henry Virebent & Cie à Puy-l’Évêque-en-Quercy et à Joseph Giscard, cat. exp., Cahors-L’Isle-en-Dodon-Toulouse, juillet-octobre 1984, Cahors, CDRA, 1984.
30 « Mais c’est au sujet de votre pensée d’employer la terre cuite qu’il [Viollet-le-Duc] a protesté bien vivement. M. Viollet-le-Duc a fait à Toulouse des travaux de toutes sortes, il a employé des terres cuites de Virebent en balustrades, en revêtements intérieurs, il en a fait des autels. Partout, il a eu le plus vif regret d’avoir accepté les produits de cette fabrique. Je connais moi-même M. Virebent. J’ai été témoin il y a 20 ans ou 22 même de ses débuts ; il a produit d’après l’antique, de beaux moulages imitant assez bien la couleur de la pierre ; on a été très séduit au commencement, des résultats obtenus ; mais ce n’était que par un manque de cuisson et le choix d’une terre peu forte qu’il obtenait des grandes pièces sans déformation et d’une patine imitant la pierre. Les autels que M. Viollet-le-Duc a fait poser à Saint-Saturnin de Toulouse, sur la prière des curés, ont été faits comme je vous le disais en terre cuite. Au bout de 6 mois la moisissure les envahissait déjà, les balustrades se décomposaient également. » Pupetières, archives privées : Lettre de D. Darcy à A. de Virieu – 8 septembre 1862.
31 Pupetières, archives privées : Lettre de D. Darcy à A. de Virieu – « Observations de M. Viollet-le-Duc », 17 mars 1865.
32 Pupetières, collection Virieu.
33 Pupetières, archives privées : Lettre de G. Virebent à A. de Virieu – 15 avril 1865.
34 Pupetières, archives privées : Lettre de G. Virebent à A. de Virieu – 1863 : 22 juillet. – 1865 : 15 mars, 15 avril, 18 octobre. – 1866 : 9 février.
35 Pupetières, archives privées : Lettre de D. Darcy à A. de Virieu – 8 septembre 1862.
36 La pierre de l’Échaillon est extraite des carrières ouvertes sur la terminaison du Vercors, en rive gauche, à la sortie de l’Isère. Ces carrières sont fermées depuis 1939. Mile G. Faure-Marguerit, « Monographie paléontologique des assises coralligènes du promontoire de l’Echaillon (Isère) », in Revue de géologie alpine, 1918-1919, p. 10.
37 Sur cette question : Arnaud Timbert (dir.), Materials and Techniques of Construction at Viollet-le-Duc – Matériaux et techniques de construction chez E. Viollet-le-Duc, Actes du IIe colloque international de Pierrefonds, 24-25 septembre 2010, Paris, Centre des Monuments nationaux-éd. du Patrimoine, coll. « Idées & Débats », 2014.
38 Arnaud Timbert, Restaurer et bâtir, Viollet-le-Duc en Bourgogne, Villeneuve-d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, coll. « Architecture & Urbanisme », 2013, p. 156-160.
39 Florie Alard, Fer, fonte et plomb chez E.E. Viollet-le-Duc : l’exemple de Pierrefonds, 2 vol., mém. master 1, 4e année, dir. I. Pallot-Frossard et A. Timbert, 2008.
40 Pour les outils mentionnés, voir : Jean-Claude Bessac, L’Outillage traditionnel du tailleur de pierre de l’Antiquité à nos jours, Paris, CNRS éd., 1993.
41 Pupetières, archives privées : Lettre de D. Darcy à A. de Virieu – 13 mars 1862.
42 Catherine Baradel-Vallet, « Les toitures polychromes en Bourgogne du XIVe au XXe siècle », in Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre, n° 12, 2008, mis en ligne le 15 août 2008, consulté le 27 mars 2015. URL : http://cem.revues.org/7992. Ainsi que l’ouvrage du même auteur : Les toits polychromes en Bourgogne. Huit siècles d’histoire, Dijon, Faton, 2012, p. 151.
43 Il ne s’agit pas des seuls essais de Viollet-le-Duc dans le domaine. Voir les cas de la porte Narbonnaise à Carcassonne, de la collégiale de Beaune, de l’hôtel de ville de Saint-Antonin et de la salle synodale de Sens. A. Timbert, Restaurer et bâtir…, op. cit., 2013, p. 156-157. Bruno Decaris, « Restaurations du Palais synodal de Sens : de Viollet-le-Duc au XXIe siècle », in Viollet-le-Duc [re] lectures d’un palais, Sens, Musée des Beaux-Arts de Sens, 2014, p. 33-42. Jean-Paul Midant, Au Moyen Âge avec Viollet-le-Duc, Paris, 2001, p. 30-33.
44 François Botton, « Restauration des couvertures du château de Pupetières », in Monumental, n° 15, 1996, p. 65-69.
45 Marie Derouette, La pierre dans le chantier de restauration de la cathédrale Notre-Dame d’Amiens, 2 vol., mém. master 1, 4e année, dir. I. Pallot-Frossard et A. Timbert, 2008.
46 V. Delpech, op. cit., p. 134.
47 B. Decaris, op. cit., p. 33-42.
48 Arnaud Timbert, « Formes, matériaux et techniques de construction à l’église Saint-Denis-de-L’Estrée de E. Viollet-le-Duc », in Uta Hassler, Christoph Rauhut (dir.), Bautechnik des Historismus. Van den Theorien über gotische Konstruktionen bis zu den Baustellen des 19. Jahrhunderts, actes du colloque international de Zurich, 17-18 février 2011, München, Hirmer, coll. Santiago Huerta, 2012, p. 249-261.
49 Ce qui est vrai pour le château est également valable entre lui et son environnement. En concentrant la couleur sur les couvertures, Viollet-le-Duc impose un contraste avec les communs, établissant ainsi une distinction – hiérarchique cette fois-ci – par la couleur. Le choix de la tuile glaçurée ne semble donc pas le produit d’une réflexion simplement économique et pratique. Peut-être produite par les tuileries du marquis de Virieu et donc à moindre coût pour le commanditaire, il aurait été aisé d’en couvrir les communs, ce que le climat des Terres Froides, en terme rationnel, invite également. Ce détail finit bien de prouver qu’ici, le recourt à la couleur, qu’il s’agisse de celles des matériaux ou de leurs revêtements, relève essentiellement du choix esthétique.
50 Voir à ce sujet les nombreux dessins inédits conservés dans les archives du château.
51 A. Timbert, Viollet-le-Duc et Pierrefonds, op. cit., 2016.
52 F. Boudon, op. cit., 1980, p. 217-218.
53 Charlotte de Bergh, E. Viollet-le-Duc : théorie et pratique ultimes de la restauration, 1874-1879, vol. 1, mém. Master II, ENSA Versailles/Université Versailles-Saint-Quentin, 2013, p. 72-73.
54 E. Viollet-le-Duc, Histoire d’une maison, Paris, Hetzel, 1873, rééd. Infolio, 2008, p. 209.