1 Émile Lebascq fait partie d’une famille active dans la gestion municipale. Né à Sains du Nord en 1878, industriel, il est successivement élu conseiller municipal, adjoint en 1919,1925, 1927, 1929 et 1935. Il est à nouveau choisi en 1941 par Lefrancq comme adjoint. Il crée une liste des « républicains indépendants » en 1945. Lebascq continuera par la suite à s’occuper indirectement de la ville en devenant administrateur de la Caisse d’épargne de Valenciennes. Dans la période de reconstruction de la ville, cette fonction n’était pas sans intérêt.
2 André Muffang, né à St Brieuc, polytechnicien, en poste avant-guerre durant 15 ans comme ingénieur en chef des Ponts et Chaussées à Valenciennes, puis mi-1939, à Amiens. Nommé par décret à la tête du Commissariat à la Reconstruction Immobilière, le 10 novembre 1940. En poste jusqu’à l’automne 1944, il développe une activité inlassable, recrutant un personnel de plus en plus important. De 894 au 30 décembre 1941, les effectifs du CRI passent à 2 855 au 30 octobre 1944.
3 Adolphe Lefrancq (1871-1951), négociant en bois, ancien président du Tribunal de commerce, conservateur du musée durant 22 ans, président de la Chambre de commerce depuis le 8 janvier 1932. Il est désigné le 15 octobre 1941 comme maire de Valenciennes par délégation de pouvoirs en application de la loi du 16 novembre 1940. Il sera conseiller départemental en 1943 (ADN 1 W 195).
4 Albert Laprade a fait ses études au lycée de Châteauroux, où il se lie d’amitié avec Giraudoux. En 1903, Laprade entre aux Beaux-Arts et a comme maître Gaston Redon, le frère du peintre Odilon. En 1915, à 32 ans, il rejoint Lyautey qui s’est fait le défenseur des vieilles villes indigènes et l’urbaniste Prost chargé de réaménager les villes marocaines. Il participe à l’œuvre de rénovation régionaliste du nord du pays. Le principe adopté avait été celui de la création de villes européennes entièrement nouvelles à côté des villes marocaines existantes dont on sauvegarda avec soin le caractère. Son activité professionnelle à Ankara en Turquie et à Rabat au Maroc au contact de Lyautey le marquera profondément, rédigeant un ouvrage sur Lyautey urbaniste, souvenirs d’un témoin, 1937. L’administrateur colonial applique dans ce pays les idées de Sitte, le père de l’urbanisme moderne qui considérait que l’urbanisme est une science des accords et que le passé pouvait fournir d’utiles leçons pour les réalisations du moment. Il réalise ensuite des œuvres plus modernes « le garage Marbeuf » et le palais de la France d’Outre-mer en 1932 et est nommé inspecteur des Beaux-Arts. Sans dossier dès octobre 1939, il envisage de rassembler ses souvenirs quand on lui propose en avril 1941, la fonction d’architecte urbaniste à Valenciennes.
5 L’Union des Valenciennois de Paris est un groupement reconnu d’utilité publique, créé le 14 août 1875 par le sculpteur Ernest Hiolle qui le qualifiera « d’Avant-garde de Valenciennes ».
6 Archives Municipales de Valenciennes (AMV dans la suite du texte), 1 W 1197, 1942-1948, correspondances avec Laprade. Lettre du 27 août 1942 adressée à Lefrancq.
7 Sur Bichelonne, voir Odette Hardy-Hémery, Industrie, patronat et ouvriers du Valenciennois pendant le premier XXe siècle : développement et restructurations capitalistes à l’âge du charbon et de l’acier, Paris, Messidor, 1985, 5 vol., 2800, p. 2791. AMV 1 W 1197. C’est par l’intermédiaire de G. Pierard, administrateur de la Senelle, que Lefrancq sollicite l’intervention de Jean Bichelonne pour faire aboutir le projet.
8 AMV 1 W 404 Projet régional du Grand Valenciennois. Réponse de Lefrancq au préfet de région 13 juin 1942.
9 Pierre Carous, avocat, se présente aux élections municipales de 1945 sur la liste d’entente pour la défense des intérêts valenciennois. Il rejoint le RPF en 1947.
10 Dièves : nom flamand/septentrional des dépôts argileux situés en terrain houilleux et qui accueillent souvent les nappes phréatiques.
11 ADN, Archives du ministère de l’Équipement, 136 968 et 136 969. Comptes rendus des assemblées de l’ASR de Valenciennes avec registre des délibérations du 24/3/1948 au 30/5/1958.
12 Jean Vergnaud, architecte en chef des villes de Valenciennes, Cambrai, Douai et Maubeuge, originaire de Nancy, diplômé de l’école des Beaux-Arts. Il travaille plusieurs années avec Laprade à qui il doit une part importante de sa formation. En 1953, il est désigné comme architecte conseil pour le département du Nord et architecte en chef de la ville de Valenciennes. Il réalise le nouvel hôtel de ville, l’îlot 1 et l’aménagement de la place d’Armes, plusieurs groupes scolaires et des bâtiments publics (mairie de Trith-Saint-Léger) et des cités HLM.
13 Daniel Raes, Reconstruction de Valenciennes, du pastiche à la modernité, Lille, École d’architecture de Lille, 1987.