1 L’usage de cette abréviation est justifié par les historiens, dans le sens où les limites disciplinaires entre la psychiatrie, la psychologie, la psychanalyse, la psychothérapie, etc., ne sont pas toujours opératoires pour saisir la dynamique d’ensemble du champ.
2 Sur ce sujet : Aude Fauvel, « Cerveaux fous et sexes faibles », Clio, n° 37, 2013.
3 Amalie Skram, Professor Hieronimus, Copenhague : Gyldendal, 1895. L’auteure de cet article ne parlant hélas pas le dano-norvégien et puisqu’il n’existe pas de traduction française de Professor Hieronimus, l’édition de référence sera ici la première édition anglaise de l’ouvrage : Amalie Skram, Professor Hieronimus, Londres/New York, John Lane, 1899. Toutes les traductions sont donc de ma responsabilité, à partir de l’anglais vers le français.
4 Hormis la série des Gens de Hellemyr traduite en français (voir la note 91), il n’existe à ma connaissance qu’un mémoire de maîtrise s’étant attaché à cette auteure en France : Christine Bonnefon de Grossouvre, Amalie Skram ou le mal-être, Mémoire de maîtrise, Paris IV, 1994.
5 Laura Marholm-Hansson, Modern Women, Londres, John Lane the Bodley Head, 1896, p. 129-141.
6 Pour plus d’éléments sur la vie d’Amalie Skram, voir Janet Garton, Norwegian Women’s Writings, 1850-1990, Londres, Athlone, 1993, p. 46-66.
7 L’intensité première des rapports entre Amalie et Erik Skram se lit dans leur correspondance dont une partie a été traduite en anglais : Janet Garton (éd.), Caught in the Enchanter’s Net. Amalie and Erik Skram’s Letters, Norwich, Norvik Press, 2003.
8 « Fortielsessystem », lettre à Arne Garborg, 11 août 1885, citée par Janet Garton, Norwegian Women’s Writings…, op. cit., p. 48.
9 Sjur Gabriel (1887), To Venner (1887), S. G. Myre (1890), Avkom (1898). Cette partie de l’œuvre de Skram est disponible en français : Amalie Skram, Les Gens de Hellemyr, vol. 1, 2, 3, Larbey, Gaïa, 2003-2004.
10 Lettre à Bjørnstjerne Bjørnson, 19 janvier 1899, citée par Janet Garton, Norwegian Women’s Writings…, op. cit., p. 59.
11 Amalie Skram, Professor Hieronimus, op. cit., p. 308-309.
12 Lettre à Erik Skram, 22 novembre 1882, dans Janet Garton (éd.), Caught in the Enchanter’s Net. Amalie and Erik Skram’s Letters, op. cit., p. 94.
13 Initialement chirurgien, Ole Rømer Aagaard Sandberg (1811-1883) dirigea l’asile de Gaustad de 1855 à 1882, période durant laquelle il s’illustra notamment par ses travaux sur la statistique et l’expertise psychiatriques.
14 Outre sa thèse sur le morphinisme (Den kroniske Morfinisme, Université de Copenhague, 1883) et l’édition de ses cours (Psychiatriske Forelæsninger og Studier, 1., 2. og 3. række, Copenhague, Th. Linds Boghandel, 1892-1895), on mentionnera, parmi les autres ouvrages de Knud Pontoppidan, son étude célèbre en Scandinavie sur la neurasthénie : Neurasthenien, Bidrag til Skildringen af vor tids Nervøsitet, Copenhague, Th. Linds Boghandel, 1886.
15 La « rest-cure » fut « inventée » par l’Américain Weir Mitchell (1829-1914). Il s’agissait d’obliger les femmes qui s’étaient « épuisées intellectuellement » à suivre un régime grossissant et un repos forcé pendant plusieurs semaines. Outre Amalie Skram, Virginia Woolf y fut notamment soumise.
16 Amalie Skram, Professor Hieronimus, op. cit. ; På Sct. Jørgen (Fortsættelse af Professor Hieronimus), Copenhague, Gyldendal, 1895.
17 Knud Pontoppidan, 6te Afdelings Jammersminde, Copenhague, Th. Linds Efterfølger, 1897 (le titre peut être traduit par « Les lamentation du secteur 6 »), cité par Hilde Bondevik, « Who’s afraid of Amalie Skram? Hysteria and rebellion in Amalie Skram’s novels on mental hospitals », dans Knut Stene-Johansen, Frederik Tygstrup (éd.), Illness in Context, Amsterdam/New York, NY, 2010, p. 185.
18 Pour plus d’informations sur cet épisode : Niels Reisby, « An Anti-psychiatry Debate of the 1890’s », Acta Psychiatrica Scandinavica, septembre 1975, vol. 52, n° 261, p. 15-20 ; Vagn Lyhne, Eksperimentere som en gal, psykiatriens sidste krise, Brun, Andreasen, Schimmelmann & Amalie Skram contra professor Pontoppidan, Århus, Modtryk, 1980 ; Mogens Gradenwitz, Knud Pontoppidan og patienterne: Etatsraaden, Sypigen, Amalie Skram, Grevinden, Copenhague, Akademisk Forlag, 1985.
19 Julehelg (1900), Mennesker (1905, inachevé).
20 Mentionnons ici que les deux romans asilaires de Skram ont été réédités ensemble en anglais : Amalie Skram, Under Observation, Seattle, Women in Translation, 1992.
21 Sur la question des « romans d’asile » en France, voir Aude Fauvel, « La voix des fous. Hector Malot et les “romans d’asile” », Romantisme. Revue du XIXe siècle, n° 141, 2008-3, p. 51-64.
22 Charles Reade, Hard Cash, Londres, Sampson Low, Son, & Marston, 1863, livre réédité au moins sept fois jusqu’en 1914.
23 Louisa Lowe, The Bastilles of England; or, the Lunacy Laws at Work, Londres, Crookenden & Co, 1883.
24 Hersilie Rouy, Mémoires d’une aliénée, Paris, P. Ollendorff, 1883.
25 Daniel Paul Schreber, Denkwürdigkeiten eines Nervenkranken, Leipzig, Musse, 1903 (première édition en français : Daniel Paul Schreber, Mémoires d’un névropathe, Paris, Seuil, 1975).
26 Il est fait allusion ici à la nouvelle « Le chef-d’œuvre inconnu », parue dans sa première version en 1831.
27 Amalie Skram, Professor Hieronimus, op. cit., p. 71.
28 Ibid., p. 79.
29 Ibid., p. 157.
30 Ibid., p. 317. Précisons qu’Amalie Skram utilisa une expression similaire dans une lettre envoyée à Pontoppidan : Mogens Gradenwitz, Knud Pontoppidan og patienterne…, op. cit., p. 56-57.
31 Ibid., p. 269.
32 Pour un exemple de patient antialiéniste en France, voir Aude Fauvel, « “Par rapport à moi tous les autres hommes sont des singes”. L’internement du baron Seillière (1887-1889) et les témoignages d’aliénés » dans Pierre-Frédéric Daled (éd.), L’Envers de la raison. Alentour de Canguilhem, Paris, Vrin / Annales de l’Institut de philosophie de l’Université de Bruxelles, 2008, p. 97-114.
33 Le parallèle entre les observations d’Amalie Skram et l’antipsychiatrie des années 1970 fut d’ailleurs noté à l’époque : Niels Reisby, « An Anti-psychiatry Debate of the 1890’s », op. cit. (1975).
34 Amalie Skram, Professor Hieronimus, op. cit., p. 125.
35 Ibid., p. 131.
36 Ibid., p. 127.
37 Ibid., p. 157.
38 Ibid., p. 220.
39 Ibid., p. 149.
40 Sur cet aspect de la littérature féministe du XIXe siècle, voir Aude Fauvel, « Cerveaux fous et sexes faibles », op. cit.
41 Il existe toute une littérature du XIXe siècle interrogeant les liens entre génie artistique et folie. Évoquons ici les deux ouvrages canoniques sur la question de Cesare Lombroso et Max Nordau : Cesare Lombroso, Genio e follia, Milan, U. Hoepli, 1877 (première traduction en français : L’Homme de génie, Paris, F. Alcan, 1889) ; Max Nordau, Entartung, Berlin, C. Duncker, 1892-1893 (première traduction en français : Dégénérescence, Paris, F. Alcan, 1894).
42 Amalie Skram, Professor Hieronimus, op. cit., p. 263.
43 Ibid., p. 258.
44 Ibid., p. 260.
45 Ibid., p. 237-238.
46 Ibid., p. 233.
47 Ibid., p. 236-240.
48 Ibid., p. 283.
49 Ibid., p. VII (préface).
50 Georg Brandes, Samlede Skrifter (vol. XV), Copenhague, Gyldendal, 1905, p. 326.
51 En dépit de leur intérêt, on reprochera ainsi aux deux articles suivants une vision parfois simpliste de la notion d’hystérie, ne tenant pas suffisamment compte des catégories et des débats médicaux de l’époque : Unni Langas, « The Struggle for the Body. Hysteria and Rebellion in Amalie Skram’s Novel Professor Hieronimus », Scandinavian Studies, printemps 2003, vol. 75, n° 1, p. 54-88 ; Hilde Bondevik, « Who’s afraid of Amalie Skram? », op. cit.
52 Antonie Tiberg, Amalie Skram som kunstner og menneske, Christiania (Oslo), Aschehoug, 1910, p. 266. Il s’agit du premier biographe d’Amalie Skram.
53 Dans le cadre médical du XIXe siècle (car il ne s’agit évidemment pas ici de poser un diagnostic a posteriori), les symptômes d’épuisement intellectuel affichés par Skram relevaient de la neurasthénie. C’est d’ailleurs parce que Pontoppidan était un spécialiste de cette affection que Skram le consulta et que lui, inversement, la soumit à la « rest-cure » qui était la thérapeutique de l’époque en pareil cas (sur cette question : Gun Edberg, « The Voyage out: Amalie Skram’s Professor Hieronimus and Charlotte Perkins Gilman’s “The Yellow Wall-Paper” », Nordic Journal of Feminist and Gender Research, 1997, n° 5/2, p. 95-104).