1 Brewster’s “binocular camera for taking portraits […] was submitted to the Royal Scottish Society of Arts in 1849. […] In spring of 1850 [he] carried it to Paris with a (binocular) portrait taken by himself”. « History of Sir David Brewster’s Lenticular Stereoscope », North British Review, vol. XVII, n °33, May 1852, p. 176.
2 David Brewster, The Stereoscope, Its History, Theory and Construction, London, J. Murray, 1856, p. 205.
3 D. Brewster, op. cit., p. 205-206 ; je souligne. « La deuxième plaque doit être très près de l’autre pour que les figures soient visibles », p. 207. D’autres groupes produisent également de la surprise, par exemple en insérant une plaque avec un personnage qui reste monoculaire derrière celle avec des gens en trois dimensions.
4 À l’exception de la Fantasmagorie de Robertson au début du siècle où les images de fantômes sont projetées au-dessus de la tête des spectateurs.
5 D. Brewster, op. cit., p. 205.
6 P. de Saint-Victor (1863) dans Laurent Mannoni, « La lanterne magique du Boulevard du Crime », 1895, n° 16, 1994, p. 19.
7 L’Union, 29 juin 1863, cité par L. Mannoni, op. cit. ; je souligne.
8 Si cette carte est un hommage au poème d'Edgar Allan Poe The Raven, les connivences entre Brewster et Poe sont multiples. Maezel’s Chess Player de Poe (1836) est entièrement redevable à Brewster, et les images kaléidoscopiques ainsi que les spectres jouent un rôle narratif dans plusieurs contes de Poe. Je remercie Philippe Willems de m'avoir offert cette stéréographie. Voir son blog Wordpress sur les divertissements visuels au XIXe, ainsi que le site de Thomas Weynerts, Early Visual Media, 2003.
9 Brewster, Letters on Natural Magic, Letter III, London, Wm. Tegg & Co., 1832, p. 37-40. La traduction en français fut publiée dans les très populaires Manuels Roret : Armand-Denis Vergniaud, Paris, Encyclopédies-Roret, 1839.
10 On la voit surtout dans la littérature fantastique et dans le traitement des maladies nerveuses et mentales.
11 Denis Pellerin, La Photographie stéréoscopique sous le Second Empire, Paris, BnF, 1995, p. 14 ; je souligne l’élément qui crée l’immersion totale.
12 « The Stereoscope », Illustrated London News (20 March 1852), p. 229 ; le catalogue de Sears Roebuck & Co. (1908), cités in William Merrin, Skylights onto Infinity: The World in a Stereoscope, Visual Delights 2, dir. V. Toulmin et S. Popple, Eastleigh, U.K., J. Libbey Publishing, 2005, p. 163.
13 Ch. Baudelaire, ironiquement dans « Public moderne et photographie », Oeuvres complètes, Paris, Gallimard, 1966 (1859), p. 1034. Noter pourtant son appréciation six ans plus tôt sur le stéréoscope dans notre exergue.
14 Oliver Wendell Holmes, « Sun Painting and Sun Sculpture », The Atlantic Monthly, Vol. 8 (July 1861), p. 28.
15 O. W. Holmes, op. cit., p. 14. James Braid, médecin anglais, fut le premier à comprendre que le pouvoir du magnétiseur puise sa source dans le cerveau : après avoir vu des démonstrations en 1841, il a proposé que l’effet soit dû à la physiologie du cerveau et pas à un fluide universel. Inventant le terme « hypnoneurology », il rend la technique acceptable. L’isolement et la concentration intense du regard dans le stéréoscope sont des éléments partagés avec l’hypnose.
16 O. W. Holmes, op. cit., p. 15.
17 Letter III, op. cit., p. 55. Notons que les hallucinations de Nicolai ont été étudiées par des psychologues et psychiatres des XIXe et XXe siècles.
18 Voir l’Abbé Moigno, L’Art des projections, Paris, Gauthier-Villars, 1872. La place manque ici pour parler des French Tissue series de 6 à 12 vues en 3D prévues pour visionnage individuel et qui montrent des transformations similaires aux fondus.
19 D. Brewster, op. cit., p. 208 ; je souligne. Les peep-shows stéréoscopiques sont décrits dans The Optical Magic Lantern, vol. 2, n° 29, 1891, p. 156. Aux États-Unis, celui des Frères Langenheim à Philadelphie fonctionnait avant 1860.
20 Ibid.
21 Ibid. ; je souligne.
22 Ibid.
23 Il est décrit en détail dans The Optical Magic Lantern, vol. 2, n° 29 (1 oct. 1891) p. 156.
24 Cette hypothèse a été confirmée par un échange avec John Plunkett, professeur à University of Exeter, dont deux des domaines d'expertise sont l’écran et, plus récemment, la stéréoscopie. Il s’agit du Diorama d’autant plus, m’a-t-il dit, que dans l’absence de grandes fenêtres, ce spectacle utilisait de la lumière oxyhydrogène.
25 W.R. Hill et M. Childe les introduisent en 1842-1843 selon G.H. Baker, « Dissolving Views », The Optical Magic Lantern, 1892, vol. 3, n° 34, p. 29-31. Voir aussi le Magazine of Science, 3-25-1843. Pour certains, le fondu enchaîné aurait existé dans la Fantasmagorie.
26 Tissandier, « L’Art des projections : son histoire », La Nature, 15 octobre 1890.
27 Remy de Gourmont, « La Leçon des yeux. Épilogues – Réflexions sur la vie – 1905-1912 », dans D. Banda et J. Moure, Le Cinéma : Naissance d’un art (1895-1920), Paris, Flammarion, « Champs », 2008, p. 118. L’émerveillement par les fondus enchaînés donnant, de plus, l’impression de relief, culmine dans les films de Georges Méliès.
28 F. Moigno, op. cit., p. 68. Selon un autre lanterniste : « Lorsqu’une vue est “fondue” dans quelque chose de très différent, l’effet d’un tableau vu à travers un autre est particulièrement désagréable. […] Cet effet m’a toujours perturbé. » H. M. Underhill, « Instantaneous Dissolving », Optical Magic Lantern, vol. 3, n° 35 (janv.-déc. 1892), p. 46-49.
29 Brewster, Letter III, op. cit., p. 49 ; je souligne. « Spectral apparitions are pictures on the retina [just as are] the ideas of memory and imagination. »
30 Ibid., p. 50.
31 Terme entré dans la langue française en 1893.
32 Voir Hermann von Helmholtz, Handbook of Physiological Optics, Chap. 3. Concernant les images consécutives, voir vol. II, surtout p. 230-234, trad. anglaise, N.Y., Dover, 1962 (1866).
33 Letter III, op. cit., p. 48.
34 Rudolf Arnheim, Art and Visual Perception, Berkeley, Los Angeles, and London, Univ. of California Press, 1974, p. 227.
35 D. Brewster, History, op. cit., p. 209.
36 Ibid., p. 209-210.
37 Fulgence Marion, L’Optique, Paris, Hachette, 1867, p. 281 (réédité en 1869, 1874 et 1890).
38 Ibid., p. 63.
39 On trouve « Photographie d’effluves humains et magnétiques » à la même page où Tissandier écrit que « le cinématographe va bientôt franchir le domaine de l’irréel et de l’incompréhensible, pour peu que nos cinématographes veuillent bien [faire des surimpressions] », Cinématographies spirites, 1er novembre 1897, p. 350 ; je souligne.
40 La référence au médecin James Braid d’O.W. Holmes en témoignait déjà en 1861 (voir ci-dessus).
41 Voir R.B. Gordon, De Charcot à Charlot, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2013.
42 Esquirol, Paris, Crochard, 1832.
43 Voir Henri Ey, Traité des Hallucinations, Paris, Masson, T. I, p. 78. Ey souligne aussi qu’au XIXe siècle, un nombre de psychiatres et psychologues pointent les spectres rétiniens comme source importante des images hallucinatoires, op. cit., p. 113.
44 Étienne Souriau, La Suggestion dans l’art, Paris, Alcan, 1893, p. 82 ; voir aussi L’Imagination de l’artiste, Paris, Hachette, 1901.
45 James Sully, Illusions: A Psychological Study, London, Kegan & Paul, 1881, p. 2.
46 Voir Paul Dheur, Les Hallucinations volontaires, Paris, Société des Éditions scientifiques, 1899.
47 Joseph Plateau, l’inventeur du phénakistiscope en 1832, a publié un ouvrage entre 1878-84 intitulé Bibliographie analytique des principaux phénomènes subjectifs de la vision. La 1re section comporte la persistance des impressions sur la rétine. Il montre que le nombre de ces phénomènes a augmenté de façon exponentielle au XIXe siècle.