1 Nous avons choisi ici de ne « genrer » que les termes au singulier.
2 Weeber K.-W., Fièvre électorale à Pompéi, Paris, Les Belles Lettres, 2011 [1ère éd. 2007], p. 8.
3 Ibid., p. 35.
4 Sur le vote de groupe et les analyses de la conversation lors des élections, voir Braconnier C., Une autre sociologie du vote. Les électeurs dans leurs contextes : bilan critique et perspectives, Cergy Pontoise, Lextenso éditions, coll. « LEJEP », 2010.
5 Lehingue P., Le vote. Approches sociologiques de l’institution et des comportements électoraux, Paris, La Découverte, coll. « Grands repères Manuel », 2011, p. 260.
6 Voir le protocole expérimental suivi par l’équipe de Chistophe Le Digol lors de l’élection présidentielle de 2012. Journée d’études autour des travaux SPEL, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Centre Malher, 14 septembre 2012.
7 Sur la religion catholique, voir DÉloye Y., Les voix de Dieu. Pour une autre histoire du suffrage électoral : le clergé catholique français et le vote- XIXe-XXe siècle, Paris, Fayard, coll. « L’espace du politique », 2006.
8 Bourdieu P., « "Le mystère du ministère" ; Des volontés particulières à la "volonté générale" », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 140, 2001, p. 7-11.
9 Veyne P., Le pain et le cirque. Sociologie historique d’un pluralisme politique, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », 1976, p. 81 et sq.
10 Notons néanmoins que les informations relatives aux budgets consacrés à la campagne électorale sont difficilement accessibles. Ce budget maximal a été trouvé à deux reprises au cours de notre enquête, dans le cas d’une ONG environnementale et dans celui de la branche française d’une organisation internationale.
11 Voir leur mise en perspective dans Lehingue P., Le vote…., op. cit., p. 43.
12 de Figueiredo J. M., « Lobbying and Information in Politics », Business and Politics, 4 (2), 2002, p. 125‑129.
13 P. Zittoun analyse la transformation de la politique du logement en insérant l’expertise de ce domaine dans une relation d’échange (entre experts et partis politiques) dans le cadre des élections présidentielles de 1981 et 1995 et des législatives de 1993. Il postule ainsi que l’on peut tracer la trajectoire d’un argument et en attribuer la paternité. En l’espèce, les programmes politiques ne font que reprendre des propositions « déjà formulées dans des rapports d’experts ». En échange de ces ressources, les partis établiraient une dette qu’ils s’engageraient à rembourser « s’ils sortent vainqueurs des élections » (« Partis politiques et politiques du logement. Échange de ressources entre dons et dettes politiques », Revue française de science politique, 51 (5), 2001, p. 684).
14 Ibid., p. 380.
15 Rappelons que, chez Mauss, ces deux figures sont plurielles et renvoient à des groupes ou à des sous-groupes.
16 Voir la note de terrain qui ouvre Francia P. L., Green J. C., Herrnson P. S., Powell L. W., Wilcox C. (dir.), The Financiers of Congressional Elections. Investors, Ideologues and Intimates, New York, Columbia University Press, 2003.
17 Jacobson G. C., The Politics of Congressional Elections, New York, Pearson Longman, 2009 [1ère éd. 1983], p. 47.
18 En France, ceux qui dépensent le plus sont issus des partis les plus importants et obtiennent généralement le plus. Voir l’analyse des comptes de campagne faite par Lehingue P., « Les budgets des partis et des campagnes électorales comme matériau sociologique : opportunités et limites de l’objectivation comptable » in E. Phélippeau, F. Abel (dir.), Le financement de la vie politique française. Des règles aux pratiques (1988-2009), Paris, éditions Weka, 2010, p. 23-48.
19 Marrel G., Payre R., « Des carrières au Parlement. Longévité des eurodéputés et institutionnalisation de l’arène parlementaire », Politique européenne, 18, hiver 2008, p. 95.
20 Veyne P., Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? Essai sur l’imagination constituante, Paris, Seuil, coll. « Points Essais », 1983.
21 Salisbury R. H., « The Paradox of Interest Groups in Washington. More Groups, Less Clout » in A. King, (dir.), The New American Political System, Washington, American enterprise institute for public policy research, 1990, p. 220.
22 Les travaux citent souvent telle ou telle entreprise. Par exemple, M. Franz retient qu’en une année électorale W. Disney a donné à peu près un million de dollars de soft money alors qu’il y a eu 508 autres donneurs. Franz M. M., Choices and Changes. Interest Groups in the Electoral Process, Philadelphia, Temple University Press, 2008, p. 21.
23 Godelier M., Au fondement des sociétés humaines. Ce que nous apprend l’anthropologie, Paris, Albin Michel, 2007, p. 70.
24 Ibid.
25 Ce ressenti est souligné par Wilhite A., Theilmann J., « Unions, Corporations, and Political Campaign Contributions: the 1982 House Elections », Journal of Labor Research, 7 (2), 1986, p. 176-177. Il fait écho aux autres « sales boulots » de la campagne laissés par les dominants aux subalternes. La dévolution du sale boulot aux dominés est un classique de la sociologie des professions, souligné par E. C. Hughes dans : Le regard sociologique. Essais choisis, Paris, EHESS, 1996.
26 Francia P. L. et al., The Financiers of Congressional Elections, op. cit., p. 78.
27 Cette situation de dépendance renvoie à : Gaxie D., « Économie des partis et rétributions du militantisme », Revue française de science politique, 1977, 27 (1), p. 123-154. Il faut l'étendre aux organisations impliquées dans l’échange électoral, soit en explorant les effets des ressources personnelles des candidats sur leur besoin de financement (nombre d’auteurs états-uniens soulignent ainsi le plus faible volume de moyens financiers du Parti démocrate dont les leaders sont moins fortunés que les Républicains), soit en analysant la dépendance quasi structurelle d’un parti vis-à-vis de soutiens extérieurs (les syndicats liés à des partis, ou certains grands patrons ou certaines organisations professionnelles).
28 Ces cosignataires sont : CNAJEP (jeunesse et éducation populaire), FNARS (accueil et réinsertion sociale), UNIOPSS (secteur non lucratif de solidarité), FNMF (mutualité française), UNML (missions locales), JOC (jeunesse ouvrière chrétienne), MRJC (jeunesse rurale chrétienne), UNHAJ (habitat des jeunes), ANACEJ (conseils de jeunes), ANMDA (maison des adolescents), CNLAPS (prévention spécialisée), GNDA (secteurs éducatif, social, médico-social). Voir le site http://www.bigbangjeunesse.net
29 MaussM., « Essai sur le don. Forme et raison de l’échange dans les sociétés archaïques », L’Année sociologique, nouvelle série, t.1, 1923-1924, p. 31 et sq. Mauss n’utilise pas le terme de « contre-don » qu’il ne cite qu’une fois (p. 80) en l’empruntant à B. Malinowski.
30 Une recherche originale a porté sur la mise en relation des sommes reçues par les candidats avec les questions posées par les élus lors des auditions parlementaires des groupes concernés. Elle montre que si les deux sont indissociables – ceux qui interrogent le plus sur les questions de santé sont ceux qui sont le plus financés par les PAC concernés – il s’agit plus d’une démonstration supplémentaire de la logique de spécialisation du travail politique que de la preuve d’une dérive du système parlementaire. Esterling K. M., « Buying Expertise : Campaign Contributions and Attention to Policy Analysis in Congressional Committees », American Political Science Review, 101 (1), 2007, p. 93-109.
31 Smith R. A., « Interest Group Influence in the U.S. Congress », Legislative Studies Quarterly, 20 (1), 1995, p. 94.
32 Wright J. R., Interest Groups and Congress. Lobbying, Contributions, and Influence, New York, Longman, 2003, p. 430. Son étude ne lui permet pas de conclure à l’efficacité des contributions financières sur les votes à venir des parlementaires pendant la législature car ce sont les variables « partis » et « idéologies » qui sont les plus efficientes pour les expliquer. J. R. Wright développe ainsi une analyse originale et pertinente : les candidats « ajustent leurs positions électorales pour attirer l’argent » (ibid., p. 148) et ils promettent un accès à leurs bureaux parce qu’ils n’ont pas le temps de recevoir tous les lobbyistes pendant la campagne.
33 Elle a été formulée initialement par Hansen J. M., Gaining Access. Congress and the Farm Lobby, 1919-1981, Chicago, Chicago University Press, 1991 ; elle est reprise et généralisée par Smith R. A., « Interest Group Influence… », art. cit., p. 93. Voir également la synthèse sur les PAC de Smith M. A., American Business and Political Power. Public opinion, Elections and Democracy, Chicago, The University of Chicago Press, 2000, p. 119-125.
34 Langbein L. I., « Money and Access : Some Empirical Evidence », The Journal of Politics, 48 (4), nov. 1986, p. 1060.
35 Smith M. A., American Business…, op. cit., p. 125.
36 Francia P. L. et al., The Financiers of Congressional Elections, op. cit.
37 Baumgartner F. R., Berry J. M., Hojnacki M., Kimball D. C., Leech B. L., Lobbying and Policy Change, Who Wins, Who Loses, and Why, Chicago, Chicago University Press, 2009, p. 193.
38 Francia P. L. et al., The Financiers of Congressional Elections, op. cit., p. 124.
39 Ibid., p. 127.
40 Veyne P., Le pain et le cirque…, op. cit., p. 81 et sq.
41 Certains lobbyistes tiennent ainsi des tableurs dans lesquels ils consignent les données politiques, biographiques et sociodémographiques des candidats (comme leurs goûts ou traits de caractère les plus connus).
42 Ce sont ces conditions qu’explore Austin pour comprendre comment des mots peuvent faire faire quelque chose. Austin J. L., Quand dire, c’est faire, Paris, Seuil, coll. « Points Essais », 1970.
43 Courty G., Gervais J., « Les représentant·es d’intérêt et la campagne présidentielle de 2012. Rapports au politique et formes de coopération avec les candidat·es », Politix, 29 (113), 2016, p. 117-139.
44 Dans son enquête ethnographique de la vie politique dans l’Yonne, M. Abélès trouvait dans les archives de P.-E. Flandin des traces de la place des groupes organisés lors des campagnes législatives de l’entre-deux-guerres. Le candidat sortant était interpellé « sur son attitude à l’égard des bouilleurs de cru » et des associations promettaient leur soutien par écrit, promesse renouvelée lors de réunions électorales. Voir Jours tranquilles en 89. Ethnologie politique d’un département français, Paris, Odile Jacob, 1989, p. 85-86.
45 Bourdieu P., « Le mystère du ministère », art. cit., p. 8. Les citations suivantes sont tirées des pages 9 et 11 du même article.
46 Salisbury R. H., « An Exchange Theory of Interest Groups », Midwest Journal of Political Science, 13 (1), 1969, p. 1-32. Cette formulation initiale portait sur la question de la création des groupes avec cette innovation qui était de centrer l’analyse sur les individus et leurs interactions. Depuis, la théorie de l’échange est davantage invoquée pour analyser les politiques publiques ou les relations de pouvoir que pour comprendre les relations entre membres des groupes.
47 Bourdieu P., « Le mystère du ministère », art. cit., p. 11.
48 Voir les développements consacrés à ces recherches dans Braconnier C., Une autre sociologie du vote…, op. cit.
49 Comme le soulignent E. Katz et P. Lazarsfeld, c’est bien la discussion, ou l’échange verbal, qui est au cœur des situations où des personnes peuvent changer d’opinion dans Influence personnelle, Paris, Armand Colin, 2008 [1ère éd 1955]. L’influence prêtée aux médias n’est donc ni directe ni automatique. L’influence des groupes d’intérêt gagne à être repensée en adaptant ce cadre d’analyse. Voir cette proposition dans : Courty G., Gervais J., « Lobbying on the French Campaign Trail: critical approaches to the study of influence », working paper, PSA, Cardiff, 25 mars 2013 [en ligne].
50 Bourdieu P., « Le mystère du ministère », art. cit., p. 10.
51 Ibid., p. 11.