1 Erasme.weebly.com, rubrique « le manifeste ».
2 Ingénieur chimiste, il a exercé des responsabilités à la CFDT depuis 1992 : secrétaire fédéral et trésorier de l’une des plus grosses fédérations professionnelles de la confédération, la Fédération Chimie (puis Chimie-Énergie, FCE) de 1992 à 1999, secrétaire confédéral au service International Europe, de 2000 à 2003, enfin chargé des politiques industrielles et de la responsabilité sociale des entreprises au service Économie et Société.
3 Un think tank qui se donne pour sujet « les conséquences sociales de la mondialisation » et dont le fonctionnement repose sur la réunion de DRH d’entreprises, de syndicalistes et de quelques chefs d’entreprise. Né d’une initiative du DRH de l’époque du groupe Suez et de Jean Kaspar, ancien secrétaire général de la CFDT, l’OSI tient son premier symposium à Rome en 2000. Il est toujours hébergé par GDF-Suez, la DRH du groupe en occupant la présidence et J. Kaspar, aujourd’hui « conseiller en stratégies sociales », la vice-présidence.
4 Pour l’histoire de ces liens à partir des années 1970 : Defaud N., La CFDT, 1968-1995 : de l’autogestion au syndicalisme de proposition, Paris, Presses de Sciences Po, 2009.
5 La fixation des frontières entre le syndical et le politique est bien sûr plus ou moins marquée et plus ou moins mouvante selon l’histoire de l’organisation et selon sa sociologie interne. Mais le fait que cette relation au politique soit « taboue » participe d’une dimension transversale à l’ensemble du mouvement syndical français. Cf. Mouriaux R., Pernot J-M., « Le tabou des relations syndicats-partis en France » in Vakaloulis M. (dir.), Travail salarié et conflit social, Paris, Presses universitaires de France, 1999, p. 157-170 ; Béroud S., « Le mouvement syndical au miroir des élections de 2007 : les redéfinitions complexes du rapport au politique », La Pensée, n° 349, janv-mars 2007, p. 111-121.
6 Sur les usages de cette mise à distance du politique : Yon K., Retour sur les rapports entre syndicalisme et politique : le cas de la CGT-FO. Éléments pour une sociologie d’un « monde de pensée », Thèse de science politique, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2008.
7 Entretien avec M. Deluzet, Paris, 25 novembre 2013.
8 Par exemple à propos de la fusion entre la fédération de la Chimie et celle de l’Énergie qui a donné lieu à la création d’une des plus grosses structures de la CFDT, en 1997. M. Deluzet en tant que trésorier de la fédération de la Chimie a joué un rôle actif dans cette opération. Outre que la fusion s’est traduite par des tensions internes entre électriciens/gaziers et chimistes, la FCE sous la direction de Jacques Kheliff (dont M. Deluzet était proche) a contesté à la fin des années 1990 la direction de N. Notat (que J. Bontems soutenait). Il est à noter que le secrétaire général de la FCE, J. Kheliff, qui espérait succéder à N. Notat, est devenu en 2003 directeur du développement durable chez Rhodia.
9 Administrateur de l’INSEE, F. Hada travaille depuis 2008 avec Jean-Marc Ayrault au sein du groupe Socialiste, Radical et Citoyen à l’Assemblée nationale (directeur des études). Coordinateur d’une cellule technique au sein de l’équipe de campagne de F. Hollande, il sera nommé en juin 2012 conseiller technique au sein du cabinet du Premier ministre, en charge des affaires réservées.
10 S. Le Foll est depuis 1994 un des plus proches collaborateurs de F. Hollande, directeur de son cabinet au secrétariat national du PS, futur directeur de sa campagne pour les primaires et président de l’association Répondre à gauche, fondée en 2008 pour soutenir F. Hollande.
11 Entretien avec J. Bontems, Paris, 25 avril 2013.
12 Les propos cités dans ce paragraphe sont extraits d’un entretien avec J. Bontems.
13 Consultant au sein du pôle « stratégie » de la Société générale, il prépare une thèse en sciences de gestion sur l’histoire des discours managériaux. Issu de la LCR, il rejoint le PS via le courant strauss-kahnien.
14 Ainsi dénommé, selon J. Bontems, en référence à « l’humanisme » et parce qu’une recherche sur internet a indiqué qu’aucun autre institut ne portait ce nom.
15 Dans laquelle figurent par exemple le Laboratoire des idées interne au PS, les think tanks traditionnellement proches du PS, comme les fondations Terra-Nova et Jean Jaurès.
16 Les intervenants de ce colloque étaient Gilbert Cette (économiste, professeur associé à l’université d’Aix-Marseille, directeur des études micro-économiques à la Banque de France), Dominique Corona (secrétaire national de l’Unsa), Jean Kaspar (consultant en stratégies sociales, ancien secrétaire général de la CFDT), Pierre-Yves Chanu (économiste, membre de la CGT), Geneviève Douillot (secrétaire nationale de la JOC), Patrick Bonnet (directeur du développement social à GDF-Suez, président du club d’entreprises FACE Paris), Lucie Davoine (chercheuse, spécialiste des questions d’emploi et de travail) et Patricia Schillinger (sénatrice PS du Haut-Rhin, en charge des questions relative au « pacte social dans les entreprises » dans l’équipe de campagne de F. Hollande), ainsi que S. Le Foll (directeur de campagne).
17 Extraits de verbatim dans la Newsletter n° 1 de l’Institut Érasme.
18 Entretien avec M. Deluzet.
19 Avocat parisien, D. Villemot est un proche de F. Hollande dont il était le condisciple dans la promotion Voltaire de l’ENA.
20 Entretien avec D. Chopin, Paris, 17 janvier 2014.
21 Note datée du 18 mai 2011. Nous avons pu consulter un certain nombre de notes rédigées par le Conseil entreprise et social, sur des thèmes tels que la santé au travail, la démocratie sociale, la notation sociale, le contrat unique de travail, la formation professionnelle, la rupture du contrat de travail.
22 Un des principaux groupes d’expertise en relations sociales (conseil auprès des comités d’entreprise et CHSCT via sa filiale Secafi) et en développement local (Sodie, Sémaphores).
23 Note datée du 11 décembre 2011.
24 L’idée générale consiste à favoriser par une aide publique, notamment une exonération de charges, l’embauche d’un jeune en CDI et le maintien simultané dans l’emploi jusqu’à la retraite d’un salarié « plus expérimenté », qui assurerait un tutorat. La note insiste sur la priorité à donner à la négociation sociale dans les entreprises dans la mise en œuvre du dispositif.
25 J. Bontems insiste sur le fait que les travaux de son groupe, avant les primaires et davantage encore après, avaient pour boussole le respect d’un cadre financier « raisonnable et restreint », toutes les propositions étant « calibrées par les économistes » avant de remonter. Le texte issu du groupe d’experts, validé par Alain Vidalies, présente un chiffrage réalisé par Gilbert Cette et Emmanuel Macron, futur secrétaire général adjoint de l’Élysée.
26 Entretien avec D. Chopin.
27 Ibid.
28 En septembre 2011, tous les instituts donnent F. Hollande en tête au premier tour des primaires (37 à 44 % des suffrages selon les sondages) et gagnant au second.
29 Entretien avec M. Deluzet.
30 Ibid.
31 Certains membres n’étant pas complètement dupes de la position qui était la leur, l’un indiquant par exemple avoir été persuadé que « comme Mitterrand, Hollande faisait travailler différentes personnes sur la même chose en même temps ».
32 Certains l’attribuent à un dirigeant de l’UNSA proche de Hollande, d’autres à J. Bontems, un conseiller y voit « du pur jus CFDT », d’autres ne savent pas.
33 Certains ont découvert le texte directement dans le journal.
34 Avec, selon les termes d’un des participants, une organisation « à l’américaine » avec des pôles thématiques et des pôles horizontaux.
35 Par exemple, un collaborateur du groupe Industrie, piloté par Alain Rousset (président de la Région Aquitaine et de l’Association des Régions de France), estime que les hauts fonctionnaires composaient au moins 40 % des contributeurs.
36 J. Bontems indique avoir « négocié pour avoir deux représentants de plus ».
37 Il est difficile de trouver des traces objectives de ce qu’a pu produire ce groupe, en dehors de ce qu’en dit J. Bontems qui indique qu’il s’agissait de « tester les propositions du candidat dans le monde patronal, les enrichir, élaborer des argumentaires, et aussi préparer l’après ».
38 Entretien avec M. Deluzet.
39 L’Union des industries et des métiers de la métallurgie est l’une des plus importantes fédérations patronales.
40 Une note de bas de page précise que la note en question « reprend les travaux du groupe de travail animé par M. Deluzet et J. Bontems auxquels ont notamment participé Y. Barou, G. Cette, A. Gauron, M. Yahiel. Elle intègre aussi les réflexions de Nicolas Grivel ».
41 Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail.
42 Un des avatars du Commissariat général du Plan, le CAS a été réformé après l’élection en Commissariat général à la prospective et à la stratégie, puis renommé France Stratégie.
43 Magnaudeix M., « Jacky, François et les énarques », Médiapart, 21 mai 2012.
44 Voir par exemple « Matignon : Comment Ayrault s’est préparé », L’Express, 26 mai 2012.
45 Notons que, si les deux autres principaux animateurs du réseau Érasme ont poursuivi leur travail salarié, J. Bontems se retrouvait sans activité professionnelle et à un peu moins de deux ans de l’âge de la retraite.
46 Il s’agit « d’accompagner les acteurs de terrain qui ont des démarches innovantes » mais « pas dans une logique de lobbying ».
47 Magnaudeix M., « Jacky, François... », art. cit.
48 Entretien avec un secrétaire confédéral de la CFDT, Paris, 6 janvier 2014.
49 Les stratégies de reconversion de responsables syndicaux vers la sphère politique ne passent jamais inaperçues, dans la mesure où elles ne relèvent justement pas de « l’ordre des choses ». Le rôle joué par l’ancien secrétaire général de la CGT Cheminots, Didier Le Reste, dans la coordination du « Front des luttes » pour la campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2012 n’a ainsi pas laissé indifférent au sein de la CGT, sans impliquer pour autant cette confédération. Sur les stratégies de reconversion : Tissot S., Gaubert C., Lechien M-H. (dir.), Reconversions militantes, Presses universitaires de Limoges, 2006.
50 Laurence Laigo était membre de la Commission exécutive de la CFDT, c’est-à-dire de la direction confédérale, depuis 2000, en charge de la politique des salaires, de la fonction publique et de l’égalité professionnelle.
51 Entretien avec Maurad Rabhi, ancien membre du bureau confédéral de la CGT, Montreuil, 4 juin 2013.
52 Il s’agit ici d’un point que nous n’avons pu explorer, n’obtenant pas d’entretien avec Jean Grosset malgré nos multiples tentatives.
53 Entretien avec M. Deluzet.
54 Au sens de Gusfield J., La culture des problèmes publics. L’alcool au volant : la construction d’un ordre symbolique, Paris, Economica, Études sociologiques, 2009 (1981 pour l’édition américaine).
55 Garraud P., Le chômage et l’action publique. Le « bricolage » institutionnalisé, Paris, L’Harmattan, 2000.
56 Bien que J. Bontems évoque à ce sujet une mesure préconisée par la CFDT à la fin des années 1990, visant à remplacer de façon systématique un salarié partant en pré-retraite par une jeune. Des expérimentations auraient été menées dans le secteur du bâtiment.
57 Aucun de nos interlocuteurs n’a été en mesure de retracer précisément l’origine de cette idée. Elle aurait émergé de réflexions entre F. Hollande et l’un de ses proches, D. Villemot, cf. « Le contrat de génération, trop cher, très flou », Paris-Match, 10 décembre 2011.
58 L’idée du contrat de génération ne provient pas davantage de la CGT ni de FO. Nous nous centrons spécifiquement dans ce passage sur la CFDT dans la mesure où, d’une part, c’est de ce syndicat que sont issus les experts sociaux étudiés dans ce texte, d’autre part parce que la mesure comporte des affinités avec certaines thématiques chères à la CFDT et surtout parce que c’est cette organisation qui a participé le plus activement à la précision de ses modalités lors de la négociation interprofessionnelle et à sa traduction législative.
59 Entretien avec un secrétaire confédéral de la CFDT, Paris, 6 janvier 2014.
60 Entretien avec M. Deluzet.
61 Entretien avec une secrétaire confédérale du service Emploi de la CFDT.
62 Appréciation partagée par nos interlocuteurs à la CFDT, dont l’un note par exemple : « On était sceptiques sur l’efficacité mais c’était une belle promesse de campagne, bien calibrée pour une présidentielle, on réconcilie deux générations, on touche les parents et les enfants. Et puis c’était assez habile, après la manif sur les retraites, où on avait pas mal opposé l’emploi des jeunes et des seniors, d’essayer de les réconcilier. »
63 C’est aussi en critiquant l’imprécision du périmètre et des conditions d’application de la mesure qu’elle prononcera cette formule largement reprise dans les médias : « Quand c’est flou c’est qu’il y a un loup. »
64 Parmi nombre de scénarii d’arbitrage documentés par les experts sociaux, on peut mentionner des variations sur des paramètres tels que la taille des entreprises, la nature des emplois concernés, le type de qualifications, l’âge des travailleurs concernés, la durée du tutorat. La question des modalités de mise en œuvre (part de la négociation collective, type d’accord) a également fait l’objet de très nombreux débats.
65 Entretien avec D. Chopin.
66 « Je proposerai un contrat de génération pour permettre l’embauche par les entreprises, en CDI, de jeunes, accompagnés par un salarié plus expérimenté, qui sera maintenu dans l’emploi jusqu’à son départ en retraite » (engagement n° 33).
67 À titre d’exemples des nombreux articles critiques parus dans la presse nationale généraliste : « Le contrat de génération n’est pas un bon outil », Le Monde, 27 février 2014 ; « Pourquoi les contrats de génération sont un échec », Le Figaro, 22 octobre 2013 ; « Contrat de génération : la carotte de Hollande ne prend pas », Le Point, 22 octobre 2013 ; « Pourquoi les entreprises boudent le contrat de génération », Le Journal du dimanche, 23 octobre 2013 ; « Contrat de génération : un outil phare limité à des effets d’aubaine », Les Échos, 14 février 2014.
68 Pour une revue de ces travaux classiques en analyse des politiques publiques, voir Zittoun P., La fabrique politique des politiques publiques, Paris, Presses de Sciences Po, 2013.
69 Renou G., « Désappareiller la politique. Syndicalisme de contre-pouvoir et dévaluation du politique » in L. Arnaudet C. Guionnet (dir.), Les frontières du politique. Enquêtes sur les processus de politisation et de dépolitisation, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005, p. 111-144.