1 Selon plusieurs enquêtes internationales (Abbing, 2011), la moitié des artistes occidentaux vit en dessous du seuil de pauvreté, soit environ 900 euros mensuels en France.

2 Entretien du 14/11/12.

3 Entretien du 14/11/12.

4 Ces discours, aussi anciens que l’assistance aux pauvres, connaissent un regain d’intérêt depuis les années 1990 (Dubois, 2012).

5 Tous les prénoms ont été modifiés pour préserver l’anonymat de l’enquête.

6 Entretien du 20/07/11.

7 Entretien du 28/05/11.

8 Entretien du 28/04/11.

9 Des sociologues caractérisent cet usage du RMI par les jeunes artistes comme « le prolongement d’un mode de vie “bohème” » (Dubet et Vérétout, 2001 : 416).

10 Claire Gandanger, « Entre RSA et CMU, les vies d’équilibristes des artistes plasticiens », Rue89 Strasbourg, 03/11/14.

11 Entretien du 06/06/11.

12 Directrice d’un service social départemental, entretien du 29/03/13.

13 Notons que les collectivités territoriales, et notamment les communes de plus de 10 000 habitants, financent depuis les années 1980 l’essentiel de l’emploi culturel en France (Delvainquière et Dietsch, 2009).

14 Il semble toutefois s’agir d’une initiative plutôt locale et circonscrite aux artistes du spectacle, qui affichent des taux de syndicalisation et de mobilisation collective nettement plus élevés que ceux de l’ensemble des « précaires » auxquels ils sont souvent assimilés (Boumaza, 2012 : 699).

15 La référence est volontairement incomplète pour préserver l’anonymat de l’enquête.

16 Et aussi par d’autres établissements publics : Nicolas Gary, « Pour valoriser le patrimoine de la SNCF, les artistes bosseront gratuitement », ActuaLitté. Les univers du livre, 25/05/15.

17 Entretien du 05/04/13.

18 Entretien du 02/07/14.

19 La plus décisive, impulsée par le Medef, date de 2003 : elle a notamment consisté à réduire de douze à dix mois (et demi) la période de référence au cours de laquelle les intermittents doivent accomplir leurs 507 heures de travail. Cette période initiale a été rétablie en 2016, des suites d’un mouvement social.

20 Entretien du 05/12/11.

21 Entretien du 02/12/14.

22 Sur un autre territoire moins urbanisé, où j’ai conduit une enquête de moindre ampleur, la direction de la culture du conseil général s’implique activement dans la prise en charge des artistes au RSA aux côtés de la direction de l’action sociale et de Pôle emploi.

23 Directrice territoriale, entretien du 27/02/13.

24 Administrateur civil, entretien du 01/02/13.

25 Directrice territoriale, entretien du 27/02/13.

26 Ainsi, Pôle emploi y capte une proportion infime de l’ensemble des offres ayant donné lieu à des embauches (3 % en 2009) et la majorité des offres recueillies concerne des emplois de figuration de très courte durée (Sigalo Santos, 2014)

27 Dans le cadre d’un mouvement de déspécialisation lié notamment à l’emprise croissante de la logique gestionnaire à l’ANPE. Le passage à Pôle emploi en 2009 a conduit à des fonctions de direction d’anciens cadres de l’assurance-chômage hostiles à l’intermittence, ce qui a eu pour effet d’accentuer cette orientation.

28 Agence nouvelle des solidarités actives, Lever les obstacles au retour à l’emploi : Allocataires du RMI et emploi dans les secteurs Art/Spectacle et Communication, 2008, p. 17.

29 Roxanne S., Évaluation du Plan départemental d’insertion, 2009, p. 10.

30 Entretien du 02/05/11.

31 Formation destinée aux travailleurs sociaux, observation du 21/01/14.

32 Ceux-ci considèrent généralement que les agents qui s’y adonnent confondent leur mission avec celle d’un agent artistique.

33 Entretien du 06/06/11.

34 Ce syntagme désigne les activités professionnelles dans lesquelles les employeurs peinent à recruter, listées annuellement par le Préfet de Région.

35 Entretien du 28/05/11.

36 Si ceux-ci revendiquent une expertise culturelle liée à leur propre expérience dans le secteur (on recense ainsi un ex-directeur d’un théâtre, un ex-agent d’artiste, une écrivaine, un musicien et une danseuse ex-intermittents), ils assurent tous ne pas évaluer le « talent », mais seulement la « viabilité économique » des projets.

37 Les auteurs entendent par là un « affaiblissement ou une perte de repères professionnels […] auparavant considérés comme étant les caractéristiques fortes d’un groupe professionnel », mais aussi, à un niveau plus individuel, « une perte de confiance dans l’activité professionnelle ».

38 C’est là une fonction centrale des intermédiaires privés du travail artistique (Lizé et al., 2011 : 336).

39 Entretien du 21/07/11.

40 Ceci explique aussi que certains artistes soient réticents à l’idée de voir leurs œuvres exposées par le conseil général – qui s’apparente à un « univers de consolation » (Poliak, 2006).

41 Entretien du 17/03/12.

42 Roxanne S., Évaluation du Plan départemental d’insertion, p. 12.

43 Entretien du 15/07/11.

44 Entretien du 16/05/13.

45 Entretien du 29/04/10.

46 Dont l’usage, à l’instar de celui de « boulot alimentaire », fait l’objet de débats voire de controverses parmi les professionnels de l’insertion.

47 Lors des commissions de validation de contrats que j’ai observées, certains projets professionnels à l’issue pourtant incertaine (journaliste pigiste) ont été validés au simple motif qu’ils constituaient une sortie du secteur artistique – où la réussite est jugée encore plus aléatoire.