1 Ernst Kantorowicz, « Oriens Augusti – Lever du Roi », Dumbarton Oaks Papers, 17, 1963, p. 119-177 (repris dans Ernst Kantorowicz, Le lever du roi, trad. F. Regnot, Paris, Bayard, 2004, ici p. 80-87).
2 Sabine G. MacCormack, Art and Ceremony in Late Antiquity, Berkeley - Los Angeles - Londres, University of California Press, 1981.
3 Idem, p. 150-158.
4 Ibidem, p. 249-253.
5 Flavius Cresconius Corippus, In laudem Iustini Augusti minoris. Libri IV, éd. et trad. Av. Cameron, Londres, Université de Londres, The Athlone Press, 1976.
6 Corippe (Flavius Cresconius Corippus), Éloge de l’empereur Justin II, éd. et trad. S. Antès, Paris, Les Belles lettres, 1981 (désormais cité : Corippe).
7 Ulrich J. Stache, Flavius Cresconius Corippus, In laudem Iustini Augusti Minoris, Ein Kommentar, Berlin, Verlag Nikolaus Mielke, 1976.
8 Il s’agit des couronnements de Léon Ier en 457 (I, 91), Léon II en 474 (I, 94), Anastase Ier en 491 (I, 92), Justin Ier en 518 (I, 93) et Justinien Ier en 527 (I, 95). Nous citons ces chapitres selon la numérotation et la pagination de l’édition suivante : Constantini Porphyrogeniti Imperatoris De cerimoniis aulae byzantinae, éd. J. Reiske, Bonn, 1929-1830 (désormais cité : De cerimoniis). Mais la numérotation de ces chapitres dans le manuscrit de Leipzig est de I, 100 à I, 104 car des chapitres du livre I ont été perdus. Cette dernière numérotation sera reprise dans une nouvelle édition traduite et commentée, préparée sous la direction de Gilbert Dagron, Denis Feissel et Bernard Flusin.
9 Gilbert Dagron, Empereur et prêtre. Étude sur le « césaropapisme » byzantin, Paris, Gallimard, 1996, p. 79-90.
10 Sur le personnage et ses œuvres, voir en dernier lieu Benjamin Goldlust (éd.), Corippe, un poète latin entre deux mondes, Lyon, Éditions de l’Université Jean Moulin Lyon 3, 2015.
11 Il faut rappeler que l’Afrique a été reconquise par Justinien en 533-534.
12 Néanmoins, selon Heinz Hofmann, « Fl. Cresconius Corippus : Textbestand und Überlieferung », dans B. Goldlust (éd.), op. cit., p. 87-122, Corippe ne serait jamais allé à Constantinople et aurait écrit toutes ses œuvres en Afrique.
13 Justin II est qualifié d’Iustinus Augustus minor par rapport à Justin Ier. Le texte complet est contenu dans un seul manuscrit de Madrid, datant du Xe ou du XIe siècle, le Matritensis 10029, originaire de Tolède (anciennement Toletanus 14, 22). Il est probable que le texte de Corippe soit passé à la cour des rois wisigoths entre la fin du VIe et la fin du VIIe siècle.
14 Corippe, p. LII. Av. Cameron le qualifie de « narrative poem » (Flavius Cresconius Corippus, op. cit., p. VII) et de « hybrid compounded of panegyric and epic » (Idem, p. 2). Vincent Zarini, « Le prince au miroir des panégyriques versifiés dans la latinité tardive », dans Frédérique Lachaud et Lydwine Scordia (éd.), Le Prince au miroir de la littérature politique, de l’Antiquité aux Lumières, Rouen, Publications de l’Université de Rouen – Le Havre, 2007, p. 45-67, le rattache au groupe des panégyriques versifiés, au même titre que Claudien et Venance Fortunat. Voir aussi Vincent Zarini, « L’éloge de l’empereur Justin II et de l’impératrice Sophie chez Corippe et chez Venance Fortunat (Poèmes, Appendice, 2) », Camenae, 11, 2012, p. 1-13 ; François Ploton-Nicollet, « Légitimité impériale et mise en scène du consensus dans l’Éloge de Justin II de Corippe », dans B. Goldlust (éd.), op. cit., p. 271-302.
15 48 + 1 581 vers, sans compter les lacunes et le panégyrique d’Anastase.
16 PLRE IIIA [John R. Martindale, The Prosopography of the Later Roman Empire. Volume III, A.D. 527-641, vol. IIIA et IIIB, Cambridge, Cambridge University Press, 1992] : Iustinus 5. Le renvoi aux notices de la PLRE respecte sa façon de désigner le rang sénatorial des personnages : illustris, SPECTABILIS, CLARISSIMVS.
17 F. Ploton-Nicollet, op. cit., p. 274, montre que Corippe souligne à l’envi cette parenté : pour désigner Justinien, il emploie trois fois le terme d’auunculus (oncle maternel) et trente-trois fois celui de pater (père), afin d’accréditer l’idée d’une succession de père en fils.
18 PLRE IIIA : Fl. Mar. Petr(us) Theodor(us) Valent(inus) Rust(ic(i)us) Boraid(es) Germ(anus) Iust(inus) 4.
19 Av. Cameron (Flavius Cresconius Corippus, op. cit., p. 5) affirme : « Justin comes to the throne as the candidate of the senate », mais le sénat était manifestement divisé.
20 PLRE IIIB : Tiberius Constantinus I.
21 Corippe, I, 202-206, p. 25 : Excubiae primum quae summa palatia seruant imperium felix dominis intrantibus optant et cunctos aditus armato milite uallant, ne quis in augustam contrarius audeat aulam infensum conferre pedem (dans un autre passage, excubiae est remplacé par excubitus en raison des conditions métriques : Corippe, I, 165, p. 59 : « L’immense corps des “excubiteurs” qui garde le palais divin » : Ingens excubitus diuina palatia seruans).
22 Corippe, I, 212-214, p. 25 : Omnia disponens muniuit prouidus arcem Tiberius, domini semper cui maxima cura utilitatis erat.
23 PLRE IIIA : Callinicus 2.
24 Corippe, I, 137-138, p. 22, lui attribue ce discours : « Si en effet dans la hiérarchie tu avais le titre de curopalate, une disposition t’avait bien fait César » : Ordine pro rerum uocitatus curapalati, dispositu nam Caesar eras. Le titre de César, qui aurait fait de Justin II un successeur indiscutable, n’est attesté par aucune autre source, si bien qu’il s’est probablement agi d’une manipulation de dernière minute orchestrée par Callinicus. La formulation de Corippe sous-entend d’ailleurs que le seul titre officiel était bien celui de curopalate.
25 Ernst Stein, Histoire du Bas-Empire, Tome II, Paris-Bruxelles-Amsterdam, Desclée de Brouwer, 1949, p. 687-688. Le patriarche Jean III était par ailleurs fermement chalcédonien, comme l’empereur Justin II. Les liens entre les deux hommes sont ainsi dépeints par La vie ancienne de S. Syméon Stylite le jeune (521-592), 202-203, éd. et trad. P. Van den Ven, Tome II, Bruxelles, Société des Bollandistes, 1970, p. 201-202 : « [Jean le Scholastique] importuna [Syméon Stylite le jeune] pendant de longues heures, voulant savoir qui recevrait la succession de Justinien (…) Le serviteur de Dieu lui dit : “Justin deviendra empereur après Justinien.” (…) Le susdit Jean gagna donc la capitale et, négligeant les instructions du saint, il communiqua en secret à Justin ce qu’il lui avait dit. Pour cette raison, une grande sympathie s’établit entre Jean et Justin, et ils entretenaient entre eux un commerce presque constant ». Notons que Syméon Stylite le jeune s’était établi sur le Mont Admirable, situé entre Antioche et Séleucie de Piérie.
26 Ces deux passages ont été souvent rapportés par les commentateurs à l’élimination des patrices Aetherius et Addaeus, également en 566, mais, dans un texte dédié à la succession impériale, ils me semblent mieux s’appliquer à Justin fils de Germanus, ce qu’avait suggéré S. Antès (Corippe, p. XIX-XX n. 3).
27 Corippe, I, 60-61, p. 18 : Quisquis erit uestrae, per se cadet, inuidus aulae afficietque uiros legum pius ensis iniquos.
28 Corippe, IV, 349-350, p. 87 : Ipsum etiam facto simili temptare parabunt, ut pereant iustasque suo dent sanguine terras.
29 PLRE II [John R. Martindale, The Prosopography of the Later Roman Empire. Volume II, A. D. 395-527), Cambridge, Cambridge University Press, 1980] : Germanus 4.
30 Corippe, I, 226-227, p. 26 : Aurato interea corpus sublime feretro impositum turba famulorum flente iacebat.
31 Corippe, I, 241-242, p. 26 : diademate comptus purpureaque in ueste iacens.
32 Eusèbe de Césarée, Vie de Constantin, IV, 66, éd. F. Winkelmann, introd. et annot. L. Pietri, trad. M.-J. Rondeau, Paris, Éditions du Cerf, 2013, p. 535.
33 Selon Dion Cassius, Histoire romaine, LVI, 34 (année 14). Voir Stéphane Benoist, Rome, le prince et la Cité. Pouvoir impérial et cérémonies publiques (Ier siècle av. - début du IVe siècle apr. J.-C.), Paris, PUF, 2005, p. 128.
34 Corippe, III, 59-61, p. 54 : donec Apostolici subeuntes atria templi inclita sacrato posuissent membra sepulcro quod pius ipse sibi puro construxerat auro.
35 Eusèbe de Césarée, Vie de Constantin, IV, 70, p. 541.
36 Je remercie Denis Feissel de m’avoir suggéré cette explication. Jean-Pierre Sodini, « Rites funéraires et tombeaux impériaux à Byzance » dans Brigitte Boissavit-Camus, François Chausson et Hervé Inglebert (éd.), La mort du souverain entre Antiquité et haut Moyen Âge, Paris, Picard, 2003, p. 167-182, ici p. 173 n. 19, retenait l’idée d’un cercueil en or, en se demandant, à la suite d’Av. Cameron (Flavius Cresconius Corippus, op. cit., p. 182) s’il ne s’agissait pas d’un revêtement en or plaqué sur le sarcophage.
37 De cerimoniis, II, 42, p. 644, l. 1-5.
38 Vie de Jean de Chypre, 17 : immédiatement après son couronnement l’empereur reçoit des marbriers pour choisir la pierre de son futur tombeau (Léontios de Néapolis, Vie de Syméon le fou et Vie de Jean de Chypre, éd. et trad. A.-J. Festugière, Paris, Geuthner, 1974 : texte p. 365, trad. p. 467) ; ce texte date du milieu du VIIe siècle.
39 Corippe, III, 22-25, p. 53 : Tura Sabaea cremant, flagrantia mella locatis infundunt pateris et odoro balsama suco. Centum aliae species unguentaque mira feruntur, tempus in aeternum sacrum seruantia corpus.
40 Corippe, III, 36-39, p. 53-54 : Non plura moratus, augusto nutu tolli sublime feretrum imperat et tota populus processit ab aula maestaque funereas accendunt agmina ceras.
41 Corippe, III, 42-43, p. 54 : Hinc leuitarum uenerabilis ordo canentum, uirgineus tonat inde chorus : uox aethera pulsat. Selon Av. Cameron (Flavius Cresconius Corippus, op. cit., p. 179-182), ces diacres sont probablement issus du clergé de Sainte-Sophie. U. Stache, op. cit., p. 386, propose une comparaison éclairante avec les obsèques de Macrine décrites ainsi par son frère Grégoire de Nysse au IVe siècle : « Je séparai, dans le peuple qui affluait, les hommes des femmes, joignis la multitude des femmes au chœur des vierges et la foule des hommes au groupe des moines, et fis en sorte que la psalmodie en provenance des uns et des autres soit unique, bien rythmée et harmonieuse, comme dans le chant d’un chœur, parfaitement homogène grâce à la mélodie commune à tous » (Grégoire de Nysse, Vie de sainte Macrine, 33, 13-19, éd. et trad. P. Maraval, Paris, Éditions du Cerf, 1971, p. 249).
42 Corippe, I, 274-290, p. 28 : Exequiis adicit solito plus dona paternis ireque contractas denso iubet agmine turbas. Et tulit intextam pretioso murice uestem, Iustinianorum series ubi tota laborum neto auro insignita fuit gemmisque corusca. Illic barbaricas flexa ceruice phalanges, occisos reges subiectasque ordine gentes pictor acu tenui multa formuera tarte. Fecerat et fuluum distare coloribus aurum, omnis ut aspiciens ea corpora uera putaret. Effigies auro, sanguis depingitur ostro. Ipsum autem in media uictorem pinxerat aula effera Vandalici calcantem colla tyranni, plaudentem Libyam fruges laurumque ferentem. Addidit antiquam tendentem brachia Romam, exerto et nudam gestantem pectore mammam, altricem imperii libertatisque parentem. Les tissus ainsi décrits rappellent singulièrement le manteau (trabée) porté par Honorius lors de ses processions consulaires et que nous connaissons grâce à Claudien, Panegyricus de quarto consulatu Honorii Augusti, 585-601 : il était orné de fils d’or, de pierres précieuses et de perles (voir les explications de Marie-France Guipponi-Gineste, Claudien, poète du monde à la cour d’Occident, Paris, De Boccard, 2010, p. 89-96).
43 Corippe, III, 121-125, p. 57 : Ipse triumphorum per singula uasa suorum barbarico historiam fieri mandauerat auro, tempore quo captis iniecit uincla tyrannis Iustinianus ouans, quarto cum consule princeps alta triumphali tereret Capitolia pompa. Le 4e consulat de Justinien date de 534 mais la cérémonie triomphale dut avoir lieu après la capture du roi vandale Gélimer au printemps de cette année. Nous ne disposons d’aucun détail sur cette dernière cérémonie mais, pour 559, nous savons que le « triomphe » de Justinien passa bien par le Capitole, d’après un fragment de Pierre le Patrice : Constantine Porphyrogenitus: Three Treatises on Imperial Military Expeditions, éd. et trad. J. Haldon, Vienne, Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenchaften, 1990, p. 138-141 (le 11 août 559, Justinien entre dans Constantinople par la porte de Charisios, se rend aux Saints-Apôtres, puis au Capitole, et enfin à la Chalcè du Palais). S. Antès (Corippe, p. 117), à la suite d’U. Stache, op. cit., p. 405, reprend une erreur de la tradition érudite plaçant cette cérémonie en 540 : la date sur le manuscrit de Leipzig a été mal lue par J. Reiske, qui avait édité ce texte avec le De cerimoniis. Au sujet des objets, S. Antès (Corippe, p. 116) renvoie aux plats représentant les empereurs, par exemple le fameux plat en argent de Théodose Ier (André Grabar, L’empereur dans l’art byzantin, Paris, Les Belles Lettres, 1936, pl. XVI). De manière générale, Corippe, III, 112-113, p. 57, affirme : « Justinien était représenté partout » : Pictus ubique Iustinianus erat ; Av. Cameron (Flavius Cresconius Corippus, op. cit., p. 184, suggère la présence de statues ou de décors muraux.
44 Trad. D. Roques, dans Procope de Césarée, Constructions de Justinien Ier, Alessandria, Edizioni dell’Orso, 2011, p. 96 : Procope, Édifices, I, 10, 16-18 : ἐφ’ ἑκάτερα μὲν πόλεμὸς τέ ἐστι καὶ μάχη, καὶ ἁλίσκονται πόλεις παμπληθεῖς, πὴ μὲν Ἰταλίας, πὴ δὲ Λιβύης· καὶ νικᾷ μὲν βασιλεὺς Ἰουστινιανὸς ὑπὸ στρατηγοῦντι Βελισαρίῳ, ἐπάνεισι δὲ παρὰ τὸν βασιλέα, τὸ στράτευμα ἔχων ἀκραιφνὲς ὅλον ὁ στρατηγός, καὶ δίδωσιν αὐτῷ λάφυρα βασιλεῖς τε καὶ βασιλείας, καὶ πάντα τὰ ἐν ἀνθρώποις ἑξαίσια. κατὰ δὲ τὸ μέσον ἑστᾶσιν ὅ τε βασιλεὺς καὶ ἡ βασιλὶς Θεοδώρα, ἐοικότες ἄμφω γεγηθόσι τε καὶ νικητήρια ἑορτάζουσιν ἐπί τε τῷ Βανδίλων καὶ Γότθων βασιλεῖ, δορυαλώτοις τε καὶ ἁγωγίμοις παρ’ αὐτοὺς ἥκουσι. περιέστηκε δὲ αὐτοὺς ἡ Ῥωμαίων βουλὴ σύγκλητος, ἑορτασταὶ πάντες(Procopius, Buildings, éd. J. Haury, Cambridge (Mass.) - Londres, Loeb, 1940, p. 86). Cette scène rappelle assez étroitement le « triomphe » sur les Vandales de 534 (Procope, La guerre contre les Vandales, II, 9, 1-14) et A. Grabar, op. cit., p. 82, la rapproche aussi des reliefs de la colonne d’Arcadius.
45 Paul le Silentiaire, Description de Sainte-Sophie de Constantinople, 796-804, trad. M.-Ch. Fayant et P. Chuvin, Die, Éditions A. Die, 1997, p. 112-113 : Χείλεσι δ’ἄκροις χρυσοδέτου πέπλοιο κατέγραφεν ἄσπετα τέχνη ἔργα πολισσούχων ἐριούνια παμβασιλήων· πῇ μὲν νουσαλέων τις ἀκέστορας ὄψεται οἴκους, πῇ δὲ δόμους ἱερούς. (…) Ἐν δ’ ἑτέροις πέπλοισι συναπτομένους βασιλῆας ἄλλοθι μὲν παλάμαις Μαρίης θεοκύμονος εὕροις, ἄλλοθι δὲ Χριστοῖο θεοῦ χερί.
46 F. Ploton-Nicollet, op. cit., p. 281-283, note l’insistance sur la victoire militaire dans le texte (et, peut-on ajouter, dans les cérémonies elles-mêmes) : elle pourrait venir compenser l’inexpérience en la matière de Justin, surtout par contraste avec son homonyme et rival pour la succession.
47 De cerimoniis, I, 92, p. 417-425.
48 Trad. D. Feissel : De cerimoniis, I, 92, p. 422, l. 3-8 : Αὕτη οὖν ἐπελέξατο Ἀναστάσιον τὸν σιλεντιάριον, καὶ μαθόντες οἱ ἄρχοντες πάντες ἠράσθησαν, καὶ παραχρῆμα ἐπέμφθησαν εἰς τὸν οἶκον Ἀναστασίου παρὰ τοῦ μαγίστρου κόμητες προτηκτόρων καὶ δομεστίκων καὶ ἤγαγον αὐτὸν εἰς τὸ Παλάτιον, καὶ ἐν τῷ Κονσιστωρίῳ ἐφυλάττετο. Καὶ οὕτως ἐγένετο ἡ κηδεία Ζήνωνος τοῦ τῆς θείας λήξεως.
49 Contrairement à ce que dit Av. Cameron (Flavius Cresconius Corippus, op. cit., p. 179). P. Karlyn-Hayter, « L’adieu à l’empereur », Byzantion, 61, 1991, p. 112-155, ici p. 131-132, insiste sur le fait que les obsèques de Zénon eurent lieu seulement après qu’Anastase fut à l’abri dans le palais, tout comme dans le cas de la succession entre Justinien et Justin II ; mais c’est là un fait politique qu’il faut distinguer du cérémonial proprement dit.
50 La comparaison est suggérée par G. Dagron, op. cit., p. 150-151.
51 Ralph Giesey, Le Roi ne meurt jamais. Les obsèques royales dans la France de la Renaissance, trad. D. Ebnöther, Paris, Flammarion, 1987, p. 224-243 : le compte rendu des funérailles de François Ier par Jean du Tillet, greffier du Parlement, interprète ainsi le repas offert à l’effigie gisant sur son lit d’honneur : « Saint Eusebe est auteur du quart livre de la vie de Constantin le Grand qui par edict fist le premier recevoir le Christianisme, quelle luy fut faicte a grand raison, pour demonstrer que luy qui avoit bien administré la majesté Imperial ne l’avoit perdue par mort ayant le regne esterné ». Constantin est bien sûr invoqué comme le premier empereur chrétien, mais le même texte cite aussi en forme d’aveu Hérodien, Histoire, IV, 2 (année 211), évoquant bien, lui, l’effigie de Septime Sévère lors de son apothéose ou consecratio, qui eut lieu après les funérailles (voir S. Benoist, op. cit., p. 168).
52 Eusèbe de Césarée, Vie de Constantin, IV, 67, p. 537.
53 Eusèbe de Césarée, Vie de Constantin, IV, 68, p. 537-539.
54 Pierre Maraval, Les Fils de Constantin. Constantin II (337-340), Constance II (337-361), Constant (337-350), Paris, CNRS, 2013, p. 23-37.
55 Ces deux passages sont précédés d’une assez longue digression sur l’Hippodrome (I, 314-344), où l’on comprend que la foule se réunit.
56 Corippe, I, 346-348, p. 31 : dant agmina plausus <…> uox omnibus una, mens eadem, nomen populis placet omnibus unum.
57 Corippe, I, 360-364, p. 32 : Vox excitat omnes, omnia Iustino praebent elementa fauorem, omnia congaudent, omnes clamore uocati conueniunt proceres, lux sacra palatia complet.
58 Corippe, II, 8, p. 33 : « Il gagna aussitôt le seuil de l’église de l’Archange » : Ilicet Angelici pergens in limina templi. Il s’agit certainement d’une église dédiée à saint Michel. S. Antès (Corippe, p. 104-105) rappelle que le fils de Justin II, Iustus, décédé avant 565, avait été enterré dans une église Saint-Michel située sur la rive asiatique du Bosphore, près du palais des Sophianae. Ce ne peut guère être celle où se rendit Justin II en 565, car, au vu des circonstances politiques de la succession, il est probable qu’il ne sortit pas du Palais pour faire ses dévotions. Av. Cameron (Flavius Cresconius Corippus, op. cit., p. 149) propose Saint-Michel du Kochlion (escalier en colimaçon faisant communiquer le palais de Daphné et le Kathisma) ou Saint-Michel du Palais : voir Raymond Janin, La géographie ecclésiastique de l’empire byzantin, Première partie : Le siège de Constantinople et le patriarcat œcuménique, Tome III : Les églises et les monastères, Paris, Institut Français des Études Byzantines, 19692, n° 11 (p. 342-343) ou n° 15 (p. 344) ; la seconde église est mal attestée et Saint-Michel du Kochlion semble donc préférable (Justinien était allé y invoquer les lumières du ciel avant la réunion de 532 avec les monophysites).
59 Corippe, II, 47-48, p. 35 : « La très chaste compagne de son destin souverain gagna aussi l’église élevée de la Vierge Mère » : Ipsa etiam summi consors castissima regni Virginis et Matris templum sublime petiuit. Av. Cameron (Flavius Cresconius Corippus, op. cit., p. 152) suggère qu’il s’agit de la Théotokos des Chalcopratéia, située en face de la porte occidentale de Sainte-Sophie ; elle rappelle que Justin II et Sophie ont rebâti cette église et lui ont offert un reliquaire pour le voile de Marie (j’ajoute que ces actes pourraient bien être des remerciements consécutifs à l’avènement impérial).
60 Corippe, II, 86-89, p. 37 : Accelerant fidi, cura est ut cuique, ministri obsequiis praebere manus promuntque feruntque augustas uestes pretiosaque cingula gemmis et capitis diadema sacri. Av. Cameron (Flavius Cresconius Corippus, op. cit., p. 155-158) pense que Justin II reçut le diadème dès ce moment, sur la foi de cette énumération des insignes apportés par les serviteurs. Pourtant, la description des actes qui suivent immédiatement ne mentionne pas l’usage du diadème, qui est au contraire évoqué bien plus tard, avec le rôle du patriarche.
61 Corippe, II, 100-101, p. 37 : Egreditur tunicaque pios inducitur artus, aurata se ueste tegens. La tunique est probablement le divitèsion de soie.
62 Corippe, II, 104-105, p. 37 : Purpureo surae resonant fulgente cothurno cruraque puniceis induxit regia uinclis. Selon Av. Cameron (Flavius Cresconius Corippus, op. cit., p. 158) le terme de cothurne est certainement une réminiscence de l’Énéide de Virgile ; l’empereur portait en fait des sandales de pourpre (campagia).
63 Corippe, II, 114-122, p. 38 : Nobilibus gemmis et cocto lucidus auro, balteus effulgens lumbos praecinxit heriles. Substrictoque sinu uestis diuina pependit poplite fusa tenus, pretioso candida limbo. Caesareos umeros ardenti murice texit circumfusa chlamys, rutilo quae ornata metallo principis exerta uincebat lumina dextra. Aurea iuncturas morsu praestrinxit obunco fibula et a summis gemmae nituere catenis. U. Stache, op. cit., p. 256, rappelle que les ceintures ornées de pierres précieuses sont un attribut impérial déjà connu au IVe siècle par le Discours 11 de Thémistios : λιθοκολλήτους ζωστῆρας (Thémistios, Orationes, I, éd. G. Downey, Leipzig, Teubner, 1965, p. 216). La chlamyde est faite de soie pourpre avec une bordure dorée sur la poitrine. La fibule fermait la chlamyde au niveau de l’épaule droite. L’ensemble du costume impérial est très proche de celui de la mosaïque de Justinien à Saint-Vital de Ravenne.
64 Corippe, II, 126-127, p. 38 : « Les insignes de tes triomphes, pieux Justinien, dureront sous la direction salutaire de Justin sur le monde » : Signa triumphorum, pie Iustiniane, tuorum sospite Iustino mundumque regente manebunt.
65 Corippe, II, 130-134, p. 39 : Armati manibus sacrati circulus auri impositus collo imperium sublime dicauit, quod faciens ter, ter dextram cum munere tendens “Augusti, Iustine, locum tibi confero” dixit. “Ast ego te iubeo”, princeps ait, “esse tribunum”. L’imposition d’un collier remonte à l’avènement de Julien (Ammien Marcellin, Histoires, XX, 4, 17). Anastase et Justin Ier reçurent leur collier des mains du campiductor lanciariorum (De cerimoniis, I, 92-93, p. 423 et 429) ; le campiductor est étymologiquement un chef de camp, mais U. Stache, op. cit., p. 273, propose la traduction plus évocatrice d’« Exerciermeister », maître des exercices militaires réalisés par les lanciarii. Selon S. Antès (Corippe, p. 108-109), c’est sans doute le même officier qui intervint pour Justin II car ce dernier le fit tribun et le grade de campiductor était immédiatement inférieur à celui de tribun. Le collier est placé autour du cou, comme dans la théorie décrite par un contemporain, Jean le Lydien (Des magistratures de l’État romain, II, 3, 5, éd. et trad. J. Schamp, Tome II, Paris, Les Belles Lettres, 2006, p. 4), et non sur la tête (comme pour Léon Ier, Anastase et Justin Ier). Pour S. Antès (Corippe, p. XXVI n. 3), la répétition du geste trois fois s’explique par le fait que Justin repoussa deux fois le collier, selon une tradition du refus feint du pouvoir.
66 II, 137-139, p. 39 : Quattuor ingentem clipei sublimius orbem attolunt lecti iuvenes manibusque leuatus ipse ministrorum supra stetit. L’élévation sur le pavois est mentionnée là encore pour la première fois pour Julien (voir note précédente) ; elle est aussi connue pour Anastase et Justin Ier (voir note précédente). Selon S. Antès (Corippe, p. 109-110), les lecti iuvenes sont certainement des pages du Palais. Corippe, I, 214-218, p. 25, mentionne que le futur Tibère II fut ainsi admis au Palais ; il est probable que, devenu comte des excubites, il avait autorité sur ces pages. D’après Av. Cameron (Flavius Cresconius Corippus, op. cit., p. 160-161), l’élévation de Justin II sur le pavois n’est pas accompagnée d’acclamations militaires et les troupes paraissent n’être même pas présentes, mais il me semble que l’on ne peut être aussi affirmatif sur la seule foi d’un texte tel que celui de Corippe.
67 Corippe, II, 159-164, p. 40 : Postquam cuncta uidet ritu perfecta priorum, pontificum summus plenaque aetate <Ioannes> astantem benedixit eum caelique potentem exorans dominum sacro diademate iussit Augustum sancire caput summoque coronam imponens apici feliciter. S. Antès (Corippe, p. 111-112) remarque qu’il existe une lacune à la fin du vers 164, mais qu’il est possible aussi que le cérémonial ait été abrégé dans la réalité ; il n’est en effet pas imaginable que Justin II se soit rendu à Sainte-Sophie pour le couronnement.
68 Corippe, II, 172-173, p. 41 : « Regnate pares in saecula ! » dicunt, felices annos dominis felicibus orant. S. Antès (Corippe, p. 112-113) montre que l’expression Regnare in saecula est d’origine biblique mais rend assez fidèlement l’acclamation appelée πολυχρόνιον et connue par le De cerimoniis (dans des passages renvoyant à la Byzance médiévale).
69 Le lieu du couronnement de Justin II au sein du Grand Palais n’est pas aisé à déterminer. S. Antès (Corippe, p. 113) note que si le trône est le même que celui mentionné par Corippe, III, 191-209, p. 60-61 (voir ci après), le couronnement a eu lieu dans le Grand Consistoire. Mais un tel emplacement serait tout à fait inhabituel. Av. Cameron (Flavius Cresconius Corippus, op. cit., p. 156-157) rappelle que Justinien, puis (après Justin II) Tibère II et Maurice furent couronnés dans le Delphax (ou Tribunal des XIX Lits), une cour à portiques précédant le Triklinos des XIX Lits. C’est donc très probablement aussi dans le Delphax que dut avoir lieu le couronnement de 565. Av. Cameron, suivant sa théorie d’un couronnement en l’absence des troupes, émet la réserve que le Delphax aurait été trop vaste et que la scène se serait déroulée dans le Triklinos lui-même, mais cela ne me semble pas convaincant. Par ailleurs, il est frappant que des monnaies montrent Justin II et Sophie assis sur leurs trônes, portant des insignes impériaux (et parfois la « croix constantinienne »), ce qui fait écho à la description de Corippe ; une telle iconographie remonte au règne conjoint de Justin Ier et Justinien, dont on ne s’étonnera pas qu’ils aient servi de modèles à Justin II (voir A. Grabar, op. cit., p. 24 ; S. MacCormack, op. cit., p. 257 et pl. 58).
70 Corippe, II, 175-178, p. 41 : Ipse coronatus solium conscendit auitum atque crucis faciens signum uenerabile sedit erectaque manu cuncto praesente senatu ore pio sic orsus ait.
71 Corippe, II, 275-276, p. 45 : Haec postquam princeps tranquillo protulit ore, pronus adorauit laudans pia dicta senatus.
72 Corippe, II, 278-281, p. 45 : Protinus in magni uasit fastigia circi, cerneret ut laetos populos plebemque moneret eloquii pietate sui. Tunc ordine longo incedunt summi proceres fulgensque senatus. Av. Cameron (Flavius Cresconius Corippus, op. cit., p. 171) note que cette scène est très proche de celle qui est décrite sur la base de l’obélisque de Théodose Ier, présente au centre de la spina de l’Hippodrome.
73 Corippe, II, 295-314, p. 46-47: Posita de more lacerna exoritur laetum iucunda per agmina murmur. Intentos oculos ad sedem uulgus herilem extulit assurgens (…) Egreditur cum luce sua frontemque serenam armauit sancti faciens signacula ligni. Vtque salutato tetigit subsellia ulgo, auratum scandens solium sedemque paternam exstructam plumis pulchrisque tapetibus altam (…) Vt princeps solio subnixus sedit in alto, ingens laetitiae sonuit fragor : aurea plebes tempora principibus centenis uocibus optant. Iustino uitam partes utraque reclamant, Augustae Sophiae uotis quampluribus orant. Excutiunt plausus, studiorum gaudia surgunt alternisque sibi respondent agmina dictis. Emittunt dextras <pariter> pariterque recendunt. S. Antès (Corippe, p. 114) note que la coutume voulant que le peuple dépose son manteau quand l’empereur ou un membre de sa famille est présent au spectacle est connue sous le Haut Empire : Suétone, Vie du divin Claude, VI (S. Benoist m’a fait remarquer que le geste est d’autant plus remarquable que Claude n’est alors que membre de la dynastie mais pas encore empereur). U. Stache, op. cit., p. 347, signale que les acclamations de la main droite rappellent un relief de l’arc de Constantin à Rome (celui où l’empereur distribue au peuple le congiarium).
74 Corippe, II, 331-333, p. 47-48 : Vt clamor magnus populi strepitusque quieuit, diuinus prineps augusta uoce perorans haec plebi mandata dedit.
75 Corippe, p. 49-51.
76 Corippe, p. 55.
77 Corippe, III, 85-87, p. 56 : Interea laetus sacra cum coniuge princeps coeperat augustae felicia carpere mensae gaudia.
78 Au sein du De cerimoniis, le traité de Pierre le Patrice est aussi particulièrement prolixe sur la réception des ambassadeurs. La présence des eunuques du Cubiculum à cette cérémonie a fait l’objet du commentaire de Georges Sidéris, « Eunuques, chambre impériale et palais à Byzance (IVe-VIe siècles) », dans Marie-France Auzépy et Joël Cornette (dir.), Palais et Pouvoir. De Constantinople à Versailles, Saint-Denis, Presses Universitaires de Vincennes – Saint-Denis, 2003, p. 163-181, ici p. 174-176.
79 Corippe, III, 157-159, p. 59 : Ornata est augusta domus iussuque regentis acciti proceres omnes, schola quaeque palati est iussa suis astare locis.
80 Corippe, III, 231-236, p. 62 : Vt laetus princeps solium conscendit in altum membraque purpurea praecelsus ueste locauit, legatos Auarum iussos intrare magister ante fores primas diuinae nuntiat aulae orantes sese uestigia sacra uidere clementis domini.
81 Corippe, p. 60-61 : description du trône impérial du Grand Consistoire, identifié par Av. Cameron (Flavius Cresconius Corippus, op. cit., p. 188).
82 Il s’agit en particulier du divitèsion (tunique de soie) et des campagia (sandales de pourpre).
83 Jean le Lydien, Des magistratures de l’État romain, II, 3, 5 : Ὅθεν ἔτι καὶ νῦν τοῖς εἰς βασιλείαν προαγομένοις οὐ πρότερον τὰ ταύτης ἐπιτίθεται σύμβολα πρὶν στρεπτὸν τῷ τραχήλῳ περιθέντες αὐτῷ οἱ ἐν τέλει τῆς στρατιᾶς ἄξιον εἶναι τῆς βασιλείας ἀποφήνωσιν.
84 S. MacCormack, op. cit., p. 252, a bien vu la chronologie du cérémonial mais en livre une interprétation discutable : « By contrast, the positioning of investiture with the chlamys among the preliminaries of the ceremony of accession in Corippus highlights the investiture with the torque and the shieldraising, which formed the military constituent of the ceremony, while the subsequent coronation with the diadem by the patriarch formed the civilian constituent ».
85 Avant d’entrer dans Sainte-Sophie, Léon Ier retira sa couronne, déposa des dons sur l’autel puis reçut à nouveau sa couronne des mains du patriarche (De cerimoniis, I, 91, p. 415).
86 Trad. D. Feissel : De cerimoniis, I, 95, p. 432, l. 21-433, l. 9 : Ὁ τῆς θείας λήξεως Ἰουστῖνος τὸν εὐσεβέστατον ἡμῶν δεσπότην Ἰουστινιανὸν ἐποίησεν ἐν τῷ Μεγάλῳ Τρικλίνῳ (…) ἐκέλευσεν σιλέντιον καὶ κομέντον καὶ τὰς σχολὰς καὶ τὰ στρατεύματα πάντα παραγενέσθαι ἐν τῷ Δέλφακι. Καὶ παρεγένετο ὁ ἐπίσκοπος καὶ εὐχὴν ἐποίησεν, καὶ ἔστεψεν αὐτόν. Καὶ πάντα κατὰ τὸ ὅμοιον σχῆμα ἐγένετο, οὐ μέντοι ἐν τῷ Ἱππικῷ ἄνω, ἀλλὰ ἐν τῷ Δέλφακι. Il semble que le Grand Triklinos où fut proclamé Justinien soit le Triklinos des XIX Lits, proche du Delphax, ainsi qu’on l’a vu. Quant au couronnement dans le Delphax, la phrase pourrait impliquer qu’il fut opéré par le patriarche, mais il serait très étonnant que le geste ne fût pas accompli par Justin Ier, comme dans le cas, nous allons le voir, de Léon Ier et Léon II ; en outre, le texte de Zonaras cité à la note suivante oriente vers un couronnement du neveu par l’oncle (pour le débat sur la question, voir Claudia Sode, « Die Krönung des Kaisers Justin I. im Zeremonienbuch Konstantins VII. Porphyrogennetos », Mediterraneo antiquo, 12, 2009, p. 429-446, ici p. 431-432, n. 8).
87 Trad. D. Feissel et V. Puech : Ioannes Zonaras, Epitome Historiarum, XIV, 5, éd. L. Dindorf, Leipzig, 1868-1875, p. 269-270 : μετακαλεῖται τὸν πατριάρχην Ἐπιφάνιον, μεταπέμπεται δὲ καὶ τοὺς ἐν τέλει, καὶ βασιλέα τὸν ἀδελφιδοῦν Ἰουστινιανὸν ἀναδείκνυσιν, αὐτὸς τῇ ἐκείνου κεφαλῇ περιθεὶς τὸ διάδημα. Καὶ εἰς τὸ τῆς ἱππηλασίας θέατρον τοῦ δῆμου τῆς πόλεως ἀθροισθέντος, ἔξεισι πρὸς αὐτοὺς ἐστεμμένος ὁ Ἰουστινιανός, καὶ παρὰ πάντων εὐφημισθεὶς ἐπανῆκεν εἰς τὰ βασίλεια. Ce texte confirme la place du patriarche et des dignitaires.
88 De cerimoniis, I, 94, p. 431-432. Cette présentation au peuple de Léon II doit s’expliquer par la succession très particulière de Léon Ier : elle s’opéra en fait en 474 au profit de son gendre Zénon, père de Léon II, alors que ce dernier, âgé de six ans en 473, ne jouait qu’un rôle formel.
89 Juste après avoir rapporté l’élévation sur le pavois de Justin II, Corippe, I, 139-142, p. 39, peint l’empereur en ces termes : « droit comme son initiale, dont le signe stable ne s’infléchit jamais, consacrée par trois noms qui dirigèrent leur empire avec des forces égales » : ut sua rectus littera, quae signo stabili non flectitur umquam, nominibus sacrata tribus qui uiribus aequis imperium rexere suum ; il fait ainsi allusion à la succession des trois empereurs dont le nom débutait par un I : Iustinus, Iustinianus et à nouveau Iustinus. La symbolique de cette lettre I a été aussi employée dans le monnayage (Cécile Morrisson, Catalogue des monnaies byzantines de la Bibliothèque nationale, t. 1, Paris, Bibliothèque Nationale, 1970, p. 149).
90 Évagre le Scholastique, Histoire ecclésiastique, V, 1, Paris, Éditions du Cerf, 2014, p. 204-206.(trad. A.-J. Festugière revue par D. Feissel) : οὔτε τὴν ἀποβίωσιν Ἰουστινιανοῦ, οὔτε τὴν ἀνάρρησιν Ἰουστίνου τινὸς ἐγνωκότος πλὴν τῶν ἀμφ’ αὐτόν, μέχρις οὗ κατὰ τὴν ἱπποδρομίαν ἐφάνη τὰ νόμιμα τῆς βασιλείας δράσων τε καὶ πεισόμενος. Ὡς δ’ οὖν ταῦτα γέγονε, μηδενὸς παντάπασι νεωτερισθέντος, ἐπανῆκε μὲν κατὰ τὴν αὐλή.