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Chapitre 7. Les sites universitaires de proximité font-ils plus réussir les enfants des classes populaires ? Enquête sur deux cohortes de l’université de Picardie

p. 143-160


Extrait

1En France, comme dans d’autres pays, il y a deux points de vue opposés pour envisager la démocratisation de l’enseignement supérieur : le premier consiste à estimer que, pour réussir plus massivement dans l’enseignement supérieur, les enfants des milieux sociaux défavorisés devraient viser les études les plus prestigieuses, quitter leur foyer parental, s’intégrer à la vie du campus, participer à la sociabilité étudiante, … bref, abandonner leur environnement familier, ainsi que leurs habitus populaires en faveur des habitus en usage dans l’enseignement supérieur (Bourdieu et Passeron, 1970 ; Coulon, 1997 ; Beaud, 2002). L’habitus populaire est alors considéré comme un handicap dont il conviendrait de se débarrasser pour avancer socialement. Le second point de vue consiste à dire que, pour que plus d’enfants des milieux sociaux modestes réussissent leurs études supérieures, c’est au contraire l’enseignement supérieur qui devrait s’adapter aux habitus populaires en proposant des

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