1Colette Pétonnet, « L’observation flottante,
l’exemple d’un cimetière parisien », dans L’Homme :
études d’anthropologie urbaine, octobre-décembre 1982,
p. 39.
2Le premier jet de cet article a été écrit en juin
2020. Il a été légèrement remanié à l’automne de la même année à la suite
des suggestions de Céline Barrère et Catherine Grout (que je remercie
vivement), mais en prenant soin d’éviter toute modification qui ne soit déjà
le produit d’une relecture.
3Michel Foucault, « Des espaces autres » [1967],
dans Michel Foucault, Dits et écrits, texte 360,
tome IV, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 1984.
4Jean-François Lae, Annick Madec, Numa Murard
(dir.), Sociologie et sociétés : sociologie narrative, le
pouvoir du récit, vol. 48, no 2,
2016.
5Carole
Gayet-Viaud, « Les disputes de politesse dans l’espace urbain : quand la
politesse tourne à la violence », dans Claudine Moïse et Christina
Schultz-Romain (dir.), De l’impolitesse à la violence
verbale, Paris, L’Harmattan, 2008.
6Dans
mon quartier, le port des masques a fluctué au rythme des discours
relayés par les médias. Très vite après le début du confinement, ils
n’ont plus été portés ou la tête basse (il fallait les réserver aux
soignants), puis progressivement ils ont reparu avec, notamment, d’abord
des masques fantaisie en tissu, non-suspects de priver les personnels
soignants, puis à nouveau à leur côté des masques chirurgicaux, lorsque
le discours officiel a admis leur efficacité et que les stocks ont paru
se reconstituer.
7Ludger Schwarte, Philosophie de
l’architecture, Paris, La Découverte, coll. « Zones », 2019,
p. 227.
8L. Schwarte, Philosophie de l’architecture, op. cit.
9Une étude de
l’INSEE (08/04/2020) montre que la part des nuitées à Paris intra-muros
a diminué de 580 000 à 610 000 personnes entre avant le confinement et
son début. Cette baisse des nuitées renvoie au départ de la capitale
aussi bien de non-résidents (nationaux ou étrangers) que de résidents
(11 % des personnes ayant leur résidence principale à Paris sont
parties).
10Catherine Deschamps, « Le
genre du droit à la nuit parisienne », dans France Guérin et al., Cohabiter les nuits
urbaines. Des significations de l’ombre aux régulations de
l’investissement ordinaire des nuits, Paris, L’Harmattan,
2018.
11Georg Simmel, Secret et sociétés secrètes, [1908], Strasbourg,
Circé, 1996.
12J’ai fait un long terrain
d’observation de la prostitution de rue en Ile-de-France. Voir Catherine
Deschamps, Le sexe et l’argent des trottoirs,
Paris, Hachette Littératures, 2006.
13Pendant le confinement, la presse en ligne fera mention, en
prenant la précaution du conditionnel, d’appartements Airbnb squattés à
Paris par des fêtards, des dealers ou des prostituées (Le Parisien du 08/05/2020, Le Point du
09/05/2020, etc.), d’utilisation, à Paris également, de livreurs de
nourriture toujours autorisés à circuler pour faire passer la drogue
(Le Temps, 21/04/2020).
14Erving Goffman, Asiles.
Études sur la condition sociale des malades mentaux, Paris,
Éditions de Minuit, coll. « Le sens commun », 1968.
16Les
expériences de quarantaine ou d’isolement (pensons aux léproseries) ont
existé dans l’histoire des épidémies. Mais elles ont concerné les
personnes atteintes plutôt que l’ensemble des habitants d’un pays voire
d’un continent. Le confinement lié à la Covid-19 figure un double
changement : les territoires concernés sont immenses et les mesures
s’appliquent indistinctement à tous ceux et celles qui y
vivent.
17Alors que je reprends cet
article en novembre 2020, nous vivons depuis un mois un second
confinement en France. Les règles en sont toutefois moins strictes et
ses effets dans les rues parisiennes, dont j’ai repris l’observation,
moins visibles. C’est volontairement que je ne modifie pas ce que
j’avais écrit au printemps.
18Cette loi a été prorogée
et complétée le dernier jour du confinement en France, soit le 11 mai,
pour devoir s’appliquer jusqu’au 10 juillet 2020.
19Jeanne Favret-Saada, « Être affecté », dans
Gradhiva, no 8, 1990,
p. 3-10.
20Daniel Defert, « Le malade du sida est un réformateur
social » (entretien), dans Esprit, no 203, 1994, p. 100-111.
21Différence majeure entre le VIH et le coronavirus :
jusqu’en 1996 et l’arrivée des thérapies antirétrovirales, le sida était
mortel mais une personne séropositive pouvait vivre plusieurs années
avant de mourir ; la covid-19 est pour sa part une maladie dont on
guérit vite ou dont on meurt vite. Par ailleurs, le VIH a touché une
population dans la force de l’âge, active, lorsque dans ses formes
mortelles la covid-19 touche majoritairement des retraités. Enfin, parmi
les personnes ayant payé un lourd tribut au VIH, les hommes homosexuels
disposaient de relais associatifs et militants ayant permis d’asseoir
leur rôle d’experts profanes de la maladie.
22Saskia Sassen, La ville
globale : New York, Londres, Tokyo, Paris, Éditions Descartes
et Cie, 1996.
25Autre atout des grandes villes, leurs
connexions internet performantes, qui ont permis aux amis de se voir et
s’entendre par écrans interposés pendant le confinement, aux salariés de
travailler de chez eux sans perdre trop de temps à régler les
déficiences de réseaux.
26Il pourrait également être
pertinent d’observer les temporalités par rapport au travail à la
maison. Aux vues de quelques témoignages, on semble être passé d’un
sentiment de ralentissement en début de confinement à une impression
d’accélération vers la fin, couplée à un envahissement du travail sur
les temps habituels de pause, comme les week-ends ou les soirées.
27Janine Pierret, « Vivre avec la contamination par le VIH »,
dans Sciences sociales et santé, no 19/3, 2001, p. 5-34.
28Qui vit à côté d’une cour
d’école a pu éprouver combien les temps de récréation des enfants sont
bruyants. Il ne s’agit donc pas de proposer une vision naïve mais
d’inciter à des projets architecturaux qui, à la fois, tiennent compte
de l’acoustique, des ambiances, et fasse confiance au dialogue entre
habitants pour permettre des formes douces de revivification des
cours.
29Nuance ajoutée à la relecture de l’article, en novembre
2020 : après le premier déconfinement et lors du second confinement,
cette laverie a continué de servir de lieu de dépôt et échange de
livres. Toutefois, si la persistance du détournement d’usage est
intéressante en soi, des observations répétées ont permis de constater
que les clients venus utiliser les machines et les personnes venus pour
prendre des livres ou en déposer n’interagissent quasiment pas.
30Herman
Hertzberger, Leçons d’architecture, Paris,
Infolio, 2010.
31Les rares balcons parisiens, étonnamment peu
usités le plus souvent, ont eux aussi connu une seconde vie, pour se
faire bronzer, travailler et téléphoner, faire un geste aux
passants…
32Gérard Wajcman, Fenêtre.
Chroniques du regard et de l’intime, Paris, Verdier,
2004.