Habiter les lieux du quotidien hospitalier

1Dans un texte intitulé « Lieux d’hospitalité », l’historien Alain Montandon a attiré l’attention sur le risque de défaillance de l’hospitalité dans les lieux institutionnels dédiés à cet effet (les églises, les hôpitaux, les hospices et les auberges). Cette défaillance serait induite par la difficulté à habiter le lieu : « Dans les hospitalités institutionnelles, la menace permanente est que le lieu d’hospitalité soit un non-lieu, c’est-à-dire un lieu vide, vacant, où l’on ne saurait habiter, mais tout au plus survivre. L’hôte y est otage, sujet assujetti à l’absence, absence de l’accueillant, absence de l’Autre, absence de recours2 ». À travers cette réflexion, l’auteur a mis en parallèle la possibilité de l’hospitalité et celle de l’habiter dont l’absence ferait du lieu d’hospitalité un lieu « vacant », voire un « non-lieu ». L’hôte y serait corrélativement « otage » de cette absence, il ne saurait être accueilli dans un lieu vide de la