1Françoise Dastur, Chair et langage essais sur
Merleau-Ponty, [1994], Paris, Encre marine, 2001, p. 36,
souligné par l’autrice. Elle poursuit : « Si le corps peut être ainsi
une forme, une Gestalt, et non pas une portion de
l’espace objectif [s’il s’agissait d’une spatialité de position], c’est
parce qu’il est polarisé par les tâches qu’il a à accomplir [il est
orienté et relié], et le schéma corporel n’est alors qu’une manière
d’exprimer l’être au monde du corps. »
2Fr. Dastur,
Chair et langage essais sur Merleau-Ponty, op. cit., p. 37.
3Gilbert Simondon, Cours sur la
perception
(1964-65), Chatou, Les Éditions de la
Transparence, 2006, p. 357, je souligne.
4Gilbert
Simondon, Imagination et Invention,
(cours 1965-1966), Chatou, Les Éditions de la Transparence,
2008, p. 20.
5Nicolas
Dodier et Agnès Camus, « L’hospitalité de l’hôpital : l’accueil
et le tri des patients aux urgences médicales », dans Communications, no 65, octobre 1997, p. 112. Pour la psychanalyste
Anne-Lise Stern, la rencontre (plus que l’accueil) devait avoir
lieu le plus tôt possible, non pas dans un bureau à l’étage à
l’hôpital Marmottan, mais « dans la salle d’accueil ouverte sur
la rue » comme l’écrivent Nadine Fresco et Martine Leibovici
dans « Une vie à l’œuvre », introduction de l’ouvrage de
Anne-Lise Stern, Le Savoir déporté. Camps,
histoire, psychanalyse, Paris, Seuil, coll. « La
Librairie du XXIe siècle », 2004,
p. 49.
6Ce qui
se passe et ce qui arrive est d’ailleurs une des indications
concernant l’hospitalité.
7Ne seront pas traité ici le lien et la
différence entre « prise en charge » dans ses sens multiples et son
emploi récurrent dans le contexte médical et « prendre en charge »,
le « taking care of » comme étape dans le
processus du care mis en avant par Joan
Tronto et qui correspond à une autre disposition politique vis-à-vis
du monde, de nous-mêmes et d’autrui (voir Un monde
vulnérable. Pour une politique du care [1993], trad.
H. Maury, Paris, La Découverte, 2009), tout en l’ayant en mémoire.
De leur côté Félix Chartré-Lefebvre et Alexandra Tessier ont
questionné l’expression à partir du contraste entre « une tendance
managériale » et « des modèles alternatifs actuels, centrés sur la
décision partagée et l’expertise des patients en ce qui concerne
leurs soins. » (dans « De l’accessibilité universelle à
l’hospitalité : penser un nouveau cadre théorique pour l’inclusivité
sociale des environnements », dans Céline Barrère et Catherine Grout
[dir.] « Hospitalité(s). Espace(s) de soin, de tension et de
présence » Cahiers Thématiques no 18, Éditions de la Maison des Sciences de
l’homme, 2018, p. 115-125).
8« Acceptation par un
organisme de verser des prestations à un assuré pour son compte, dès
lors qu’il remplit les conditions administratives et médicales
requises pour lui ou ses ayants droit. », dans Trésor de la langue française informatisée (Tlfi),
consulté le 20 mars 2020. La prise en charge fait partie d’un
protocole d’acceptation et renvoie à une chronologie pour que les
conditions aient été requises au préalable ; l’assurance sociale
ainsi qu’un réseau d’assurés envisagé en prévision d’un besoin de
soin.
9N. Dodier et A. Camus,
« L’hospitalité de l’hôpital », op. cit.
10Erwin Straus, Du sens des sens
(Contribution à l’étude des fondements de la psychologie),
[1935], traduit par Georges Thines et Jean-Pierre Legrand, Grenoble,
Jérôme Millon, 1989, p. 46, je souligne.
11Benoît Lesage, Jalons
pour une pratique psychocorporelle. Structures, étayage,
mouvement et relation, Toulouse, Éditions Erès, 2012,
p. 42.
12B. Lesage, Jalons pour une pratique
psychocorporelle, op. cit.,
p. 42
17« Si nous [thérapeute psychocorporel] voulons
garantir le meilleur de ce que nous pouvons donner en fonction de
nos moyens et savoirs, nos “talents”, il faut prendre le temps,
quotidien si possible, de fréquenter notre propre corps. En effet,
sans cesse engagé et sollicité, il faut l’équilibrer, d’une certaine
façon nous alléger nous-mêmes, pour répondre au plus juste à nos
partenaires et nous accorder avec eux. » Benoît Lesage, ibid., p. 359.
18E. Straus, Du sens des sens, op. cit., p. 296-7. L’association proposée ici est
dépendante de la traduction en français du texte de Straus, tout
comme la réflexion d’Isabelle Stengers renvoie à des auteurs
anglo-saxons, aussi il s’agira moins du mot lui-même que de ce à
quoi ce mot renvoie et comment il se distingue d’autres mots.
19Dans l’introduction co-écrite avec Céline Barrère du
numéro 18 des Cahiers Thématiques, nous avons
émis l’hypothèse que l’événement de la rencontre pouvait
correspondre à une « matrice de l’hospitalité » en interrogeant son
sens profond dans ce contexte ; un sens qui diffère à la fois d’un
face à face et d’une interaction, il est question de présence et
celle-ci peut aussi être une épreuve. « La rencontre actualise
chaque présence : l’espace de présence dans lequel nous nous mouvons
et qui nous engage au sens de Henri Maldiney, le mode de présence
des êtres et des choses. » (« Introduction », dans Céline Barrère et
Catherine Grout (dir.) « Hospitalité(s). Espace(s) de soin, de
tension et de présence » Cahiers Thématiques
no 18, Éditions de la Maison des Sciences de
l’homme, 2018, p. 16).
20Isabelle Stengers, Réactiver le sens commun.
Lecture de Whitehead en temps de débâcle, Paris, La
Découverte, coll. « Les Empêcheurs de penser en rond », 2020,
p. 95, souligné par l’autrice.
21I. Stengers, Réactiver
le sens commun, op. cit.,
p. 110.
22La
sympoïèse signifie « simplement faire avec, ou faire grâce aux
autres, et au risque des autres. Les vivants sont tous actifs, ils
font ; mais ce qu’ils font implique, présuppose ou crée des rapports
les uns avec les autres. Ils sont impliqués les uns avec les autres.
Et ensemble, ils font des mondes. Une forêt est un monde, un récif
corallien est un monde. La rationalité qui nous fait privilégier les
monocultures, dans les champs ou à l’école, est destructrice de
mondes. Et les corps eux-mêmes ne fonctionnent pas comme un tout
fait de parties ayant chacune leur rôle, ce sont des sites de
partenariats enchevêtrés, aventurés et métamorphiques. », dans
Isabelle Stengers, Résister au désastre, dialogue
avec Marin Schaffner, Marseille, Wildproject, 2019,
p. 27.
23I. Stengers, Réactiver
le sens commun, op. cit., p. 194,
soulignée par l’auteure.
24I. Stengers, Réactiver
le sens commun, op. cit.,
p. 95.
25Au Brésil, un collectif d’architectes bénévoles (Arquitetos Voluntarios) a ainsi proposé des
transformations dans les hôpitaux dès le début de la pandémie de
Sras-CoV-2, imaginant, par exemple, des espaces de décompression
(Anne Vigna, « Covid-19 : dans les hôpitaux brésiliens, des
architectes bénévoles au service du bien-être des soignants », dans
Le Monde, 29 mars 2022).
26Je ne développerai pas ici
la relation à la chute et à la peur qui y est potentiellement
associée. Cela pourrait se faire avec les travaux de Ludwig
Binswanger.
27À ce sujet, cf. les travaux de
D. W. Winnicott.
28Sans doute,
les questions se déplacent selon si le domaine est somatique ou
psychiatrique.
29Je me permets de renvoyer à mon
article « L’architecture comme expérience sensorielle, culturelle et
sociale. Au sujet de quelques projets de Naitō Hiroshi », dans Journal des Anthropologues, « Le Nœud
architectural » no 134-135, 2013, p. 109-128.
30Rudolf Arnheim Dynamique de la forme architecturale, [1977], traduit par
Michèle Schoffeniels-Jeunehomme et Geneviève Van Cauwenberge, Bruxelles,
Mardaga, coll. « Architecture + Recherches », 1986,
p. 161.
31Je renvoie à l’article de Lina Bendahmane
(infra) et à sa thèse de
doctorat.
32 R. Arnheim Dynamique de la forme architecturale,
op. cit.
33Jean-Philippe Pierron « Les architectures hospitalières.
Dans quelle mesure l’architecture est-elle un soin ? » (infra). Il y indique que la notion de portance
est développée par le philosophe Emmanuel de Saint-Aubert.
34J.-Ph. Pierron « Les
architectures hospitalières », op. cit.
35Cela pourra être exprimé,
ensuite, par un vocabulaire topologique (enveloppement, ordre, limite,
voisinage, attirance ou répulsion, etc.).