1 J.-P. Gutton, La Société et les pauvres…, op. cit. B. Pullan, Rich and Poor in Renaissance Venice (Cambridge, Mass., 1972). K. Norberg Rich and Poor in Grenoble, 1600-1814, Berkeley, University of California Press, 1985. S. Cavallo, Charity and Power in Early Modern Turin, Cambridge, 1995, chap. 3.
2 M.H.D Van Leewen remarque à juste propos que, comme structures assurant la reproduction sociale, les hôpitaux de l’Europe préindustrielle sont presque aussi importants pour les élites de la communauté qu’ils le sont pour les pauvres. Voir Van Leewen, « The Logic of Charity: Poor Relief in Preindustrial Europe », Journal of Interdisciplinary History, XXIV, 4 (Spring 1994), p. 589-613.
3 Conçu par Pierre Bourdieu, le cadre analytique cernant les processus de reproduction sociale a fait l’objet d’observations de la part des historiens qui s’intéressent aux comportements des élites. Ces derniers ont tendance à évacuer le concept « d’habitus » ou, plus particulièrement, la notion selon laquelle le développement et l’emploi de stratégies ne constituent pas des actes commis consciemment, mais se veulent plutôt la résultante d’un « conditionnement » de la personnalité. Voir P. Bourdieu, Question de sociologie, Paris, éditions de Minuit, 1982, p. 133-135. Lire également J.-C. Passeron, « Hegel ou le passager clandestin. La reproduction sociale et l’Histoire »,Paris, Esprit (juin 1986), p. 63-81.
4 Voir l’étude détaillée de la fortune des négociants par Christian Pfister-Langanay, Ports, navires et négociants à Dunkerque (1662-1792), Dunkerque, SDHA, 1985, p. 405-435.
5 Les registres des délibérations rendent très souvent compte de leur profil socioprofessionnel, ainsi que de la durée de leurs fonctions ; ils montrent très bien que ces administrations sont à l’image de leur ville.
6 Au sein de l’hôpital général de Vannes au XVIIIe siècle, le bureau d’administration se composait de 22 directeurs. Quatre d’entre eux étaient choisis comme directeurs de par leur fonction : l’évêque, le procureur du roi, le sénéchal et le syndic de la ville. Tout au long du siècle, l’évêque et les recteurs de Saint-Pierre et Saint-Patern firent partie du bureau. Le clergé ne représentait que 28 % et n’eut que peu d’influence sur la politique que menèrent les directeurs. L’hôpital général de Vannes fut essentiellement dirigé par les laïcs qui représentaient 72 % des directeurs, dont 40 % de gens de justice et 7 % de gentilshommes. J.-L. Bruzulier, « L’hôpital général de Vannes au XVIIIe siècle », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, Tome 95, numéro 2, 1988, p. 165-182. À l’hôpital général Saint-Jacques de Besançon, l’on trouve 38 % d’ecclésiastiques et 33 % de gens de robe. Si on y ajoute les membres-nés, la proportion des gens de justice s’élève considérablement car les fonctions de maire et de premier échevin, membres-nés changeant tous les ans, sont au XVIIIe siècle presque entièrement entre leurs mains, et tout particulièrement aux mains d’avocats. E. Signe, L’hôpital Saint-Jacques de Besançon de 1666 à 1789, mémoire de maîtrise, 1971. À l’hôpital de Dole ont présidé les délibérations de 1619 à 1789 pas moins de 105 personnages différents. Sur ce total, l’on trouve des gens de justice (57, soit 54,2 %) dont 42 nobles. À ces 42 s’en ajoutent 23 autres qui n’exerçaient sans doute pas de profession, ce qui élève la proportion des nobles à 61,9 % au total. M. Ursule, L’hôpital de Dole aux XVIIe et XVIIIe siècles, Mémoire de maîtrise, Université de Besançon, 1973.
7 AMD, AH, registre n° 219, C 2 (dossier n° 25) et C 3 (dossier n° 41).
8 L. Coste, Les lys & le chaperon. Les oligarchies municipales en France de la Renaissance à la Révolution, Bordeaux, PUB, 2007.
9 P. Denis du Péage, Recueil de généalogies lilloises, p. 227.
10 ADN, AH (Lille), XXVII, E 12.
11 P. Denis du Péage, Recueil…, op. cit., p. 134.
12 ADN, AH (Lille), XXVII, E 12.
13 P. Denis du Péage, Recueil…, op. cit., p. 664.
14 ADN, AH (Lille), XVI, E 1.
15 ADN, AH (Lille), XXVII, E 12.
16 P. Denis du Péage, Recueil…, op. cit., p. 244.
17 ADN, AH (Lille), XXVII, E 12.
18 J.-P. Gutton, Les administrateurs d’hôpitaux…, op. cit., 201 p.
19 Voir sur ce sujet A. Leyssens, Élites municipales, corporations et pouvoirs à Dunkerque au XVIIIe siècle, thèse de doctorat, décembre 2006.
20 L.-A. Bouly de Lesdain et P. Daudruy, Notices généalogiques sur quelques familles patriciennes de Dunkerque, Fécamp, Bouly de Lesdain, 1959 p. 32.
21 Selon Philippe Guignet cela s’explique par l’obstacle juridique s’opposant à l’entrée d’avocats dans le gouvernement municipal, voir P. Guignet, Le pouvoir dans la ville au XVIIIe…, op. cit., p. 355, note 2.
22 Notamment le plus emblématique sujet du commerce valenciennois en la personne de Paul-Joseph Nicodème qui siégea onze ans au Magistrat entre 1764 et 1779.
23 Comme le relève Philippe Guignet, « le verrouillage social du corps électoral produisit les effets escomptés ; l’on épura les Douaisiens de petite condition, mais on confia le pouvoir de désignation à des juges, à des universitaires qui, par affinités culturelles et connivence sociale, ne sont pas particulièrement enclins à promouvoir au Magistrat la bourgeoisie active des négociants et des marchands de grains ». P. Guignet, Le pouvoir dans la ville au XVIIIe…, op. cit., p. 319 et sqq.
24 Il s’agit des négociants Hustin le cadet et Forceville.
25 Voir sur ce sujet A. Leyssens, Élites municipales, corporations…, op. cit., 2006.
26 Il fête son jubilé (cinquantenaireà) en janvier 1789 au sein de l’hôpital général.
27 ADN, AH (Lille), XVI, E 12, (pièces relatives aux nominations). À Lille, quelques administrateurs occupent cette fonction moins de cinq ans (28 %), quatre pendant deux ans et cinq pendant trois ans, d’autres pendant plus de vingt ans (26 %).
28 AMDK, AH, 6S 945.
29 AMDK, AH, 6S 941
30 Ibidem.
31 AMD, registre des délibérations n° 219, f°56V (le 14 mars 1785).
32 AMD, Portefeuille FF 1061, En 1784, le secrétaire de l’hôpital général de Douai fait un don de 240 florins aux pauvres de la charité générale.
33 ADN, AH (Lille), XXVII, E 12.
34 J.-P. Gutton, Dévots et société au XVIIe siècle, Paris, Belin, 2004, A. Tallon, La Compagnie du Saint-Sacrement 1629-1667, éd du Cerf, 1990. B. Clavero, La grâce du don. Anthropologie catholique de l’économie moderne, Paris, Albin Michel, 1996, 287 p.
35 Des recteurs de la confrérie de Saint-Sébastien de Dunkerque ont été administrateurs de l’hôpital.
36 Pierre Bourdieu serait d’avis que ce type d’initiative constitue une partie intégrante des stratégies de reproduction sociale. Les familles de notables, ou celles qui désirent pénétrer le cercle des élites locales, imitent consciemment ou inconsciemment les gestes, tels que les dons, qui leur permettent d’acquérir une respectabilité et de consolider leur place comme membres des élites. Voir l’argumentation développée dans son article, « les stratégies matrimoniales dans le système de reproduction », annales ESC, XXVII (1972), 1105-1127.
37 Leur contrôle des agences caritatives leur permet d’exercer autant de pouvoir que dans les domaines d’activité municipale. Voir R. C. Trexler, « Charity and the Defense of the Urban Elite in the Italian Communes », in Frédéric. C. Jaher (dir.), The Rich, the Well Born, and the Powerful: Elites and Upper Classes in History, New York, 1973, p. 64-109.
38 Selon Philippe Guignet, à Tournai, dans le second XVIIIe siècle, il devient habituel d’exiger des nouveaux échevins de bons et loyaux services dans l’administration de la Charité générale ou des charités particulières, P. Guignet, Le pouvoir dans la ville…, op. cit., p. 346.
39 AMDK, AH, 6S 803. L’entrepreneur des travaux du roi, premier échevin de la ville, Louis-Maurice-Arnaud Jeanty reçoit en 1753 un prêt de l’hôpital par l’intermédiaire de ses deux beaux-fils, Jean-Étienne Dechosal administrateur de l’hôpital et Henri Mouton administrateur de l’hôpital et maître de la Table des pauvres.
40 D. Hickey, « Les mécanismes de la stratégie sociale. Bienfaiteurs et administrateurs des hôpitaux locaux en France aux XVIIe et XVIIIe siècles », dans Les administrateurs d’hôpitaux dans la France de l’ancien régime, textes réunis par J.-P. Gutton, Lyon, PUL, 1999, p. 33.
41 P. Cerisier, Le commerce des grains…, op. cit., p. 298.
42 AMD, AH, registre n° 219 F 13R.
43 ADN, AH Lille, XVI E 8.
44 C. Pfister-Langanay, Ports, navires et négociants…, op. cit., p. 385.
45 P. Cerisier, Le commerce des grains…, op. cit., p. 302.
46 Notamment des écrits dans le cadre de l’extinction de la mendicité.
47 Il s’agit des administrateurs Waterneau, Doffegnies, Wery, Crendal et Dewallers.
48 Il s’agit des administrateurs Fruict de la loge Saint-Jean, Gosselin de l’Heureuse Union (en 1755, pour résister au rayonnement de la loge des Amis réunis fondée en 1766, l’ancienne loge Saint Jean et la Vertu triomphante fusionnent pour faire naître la loge de l’Heureuse Union), Jacquerye des Philalèthes. En 1785, plusieurs maçons des loges la Modeste et les Amis réunis de Lille décident de fonder une société savante, et se donnent pour nom les Philalèthes.
49 Les administrateurs Debaecque et Destouches.
50 Il s’agit des administrateurs Dechosal, Desticker, Mouton, Gamba et Thierry, Casteleyn et Morel.
51 AMDK, Série 543. Ce mémoire contient une dizaine de pages sur les moyens de réduire la mendicité.
52 J. Bournonville, Les francs-maçons, des Lumières à l’Empire : un exemple de sociabilité à Lille, Valenciennes et Dunkerque, 1733-1815, thèse de l’École des chartes, 1989.