1 Voir : Pekka Hämäläinen et Samuel Truett, « On Borderlands », The Journal of American History, 98/2 (2011-2012), pp. 338-361 ; Karl Jacoby, Shadows at Dawn: A Borderlands Massacre and the Violence of History (New York : The Penguin Press, 2008).
2 Idéalement, il faudrait substituer au mot de « religion » la tournure plus lourde, mais à mon sens davantage significative, de « formation cosmographique », en se plaçant délibérément dans le sillage conceptuel développé par : Daniel Dubuisson, L’Occident et la religion : mythes, science et idéologie (Bruxelles : Éditions Complexe, 1998), pp. 277-303.
3 C’est un fait, les habitants de l’empire byzantin continuent de se nommer Ῥωμαιoι après 476. À partir du IVe siècle, on a pris l’habitude de désigner par Romania l’ensemble des pays issus de la conquête de Rome. Même la titulature impériale s’en fait l’écho, comme l’atteste l’avers de certaines monnaies où l’on trouve la formule « par la grâce de Dieu empereur des Romains ». En définitive, « le terme ‘romain’ reste jusqu’à la fin de Byzance le seul utilisé pour caractériser l’Empire, l’empereur, le peuple, la nation (dans la mesure où la nation byzantine exista) et bien entendu le pays que nous désignons aujourd’hui comme ‘byzantin’ ». Hélène Ahrweiler, « L’Empire byzantin », Le concept d’empire, éd. par Maurice Duverger (Paris : Presses universitaires de France, 1980), pp. 131-149 (pp. 140-141) ; Henri Pirenne, Mahomet et Charlemagne (Paris : Presses universitaires de France, 2005), pp. 3-5.
4 Fondée par Ardashir, c’est sous cette dynastie pluriséculaire que l’Église chrétienne s’émancipe. Dans la sphère d’Antioche depuis les origines, les chrétiens de Perse vont affirmer leur autocéphalie en 424. Puis en adhérant officiellement en 484 à la théologie dyophysiste de Théodore de Mopsueste (circa 350-428), ils vont achever de se distinguer des chrétiens de Byzance. Voir : Marie-Louise Chaumont, La christianisation de l’empire iranien : des origines aux grandes persécutions du IVe siècle (Louvain : Éditions Peeters, 1988).
5 Sur toutes les questions qu’entraîne l’usage de ce terme, les spécialistes de l’Occident médiéval ont, souvent avec profit, multiplié les approches conceptuelles éclairantes ces dernières années. Voir, pour des exemples récents : Thomas Lienhard (dir.), Construction de l’espace au Moyen Age : pratiques et représentations. Actes du XXXVIIe congrès de la Société des historiens médiévistes de l’Enseignement supérieur public (Mulhouse, 2-4 juin 2006) (Paris : Publications de la Sorbonne, 2007) ; et notamment la contribution féconde en matière de questionnements terminologiques de : Didier Méhu, « ‘Locus, transitus, peregrinatio’. Remarques sur la spatialité des rapports sociaux dans l’Occident médiéval (XIe-XIIIe s.) » (Paris : Publications de la Sorbonne, 2007), pp. 275-293 ; ou encore : Michel Lauwers et Laurent Ripart, « Représentation et gestion de l’espace dans l’Occident médiéval (Ve-XIIIe s.) », Rome et l’État moderne européen : actes du colloque international de Rome (31 janvier-2 février 2002), éd. par Jean-Philippe Genet (Rome : École française de Rome, 2007), pp. 115-171, dont les propos conclusifs sont sans doute un peu hâtifs : « […] le territoire constituait dans l’Antiquité le prérequis nécessaire à l’établissement d’une cité et à son organisation sociale » (p. 171). Cette affirmation doit en effet être nuancée, surtout pour les périodes hautes, au regard du phénomène complexe de l’αποικία. Voir : Pierre Lévêque et Paul Claval, « La signification géographique de la première colonisation grecque », Revue de géographie de Lyon, 45/2 (1970), pp. 179-200. D’une manière générale, dans l’Antiquité gréco-romaine, la cité se définit prioritairement par la communauté que constituent ses citoyens, la dimension territoriale intervenant certes, mais secondairement, dans sa forme achevée pour ainsi dire : d’où les exemples connus encore à l’époque romaine de déplacement de cités, comme le rappelle, dans le même volume : Pierre Gros, « Le concept d’espace à Rome », Rome et l’État moderne européen : actes du colloque international de Rome (31 janvier-2 février 2002), éd. par Jean-Philippe Genet (Rome : École française de Rome, 2007), pp. 97-114 (p. 102). Aux nombreux problèmes qu’induit la territorialisation du pouvoir dans les sociétés antiques, le livre de Jean-Marie Bertrand (Jean-Marie Bertrand, Cités et royaumes du monde grec : espace et politique [Paris : Hachette, 1992]), fournit une excellente introduction.
6 Voir : Henri Lefebvre, La production de l’espace (Paris : Anthropos, 1974).
7 Les frontières sont perméables aux idées, ce que montre par exemple, dans cette région, la rapidité de diffusion du monophysisme d’un territoire à un autre. Une remarque sur la façon de considérer la transmission des idées entre les sociétés humaines : si les historiens ont peu emprunté au ressort analogique de la contagion, certains anthropologues, en revanche, ont entrepris d’en faire un modèle opératoire. C’est le cas de Dan Sperber qui, après un article pionnier sur les croyances – « Apparently Irrational Beliefs », paru en 1982 et repris en français dans : Dan Sperber, Le savoir des anthropologues (Paris : Hermann, 1982) – a poursuivi par un essai plus ample et très discuté – Dan Sperber, La contagion des idées : théorie naturaliste de la culture (Paris : Odile Jacob, 1996) –, dans lequel il consacre un chapitre entier (pp. 107-135) à ce qu’il appelle l’« épidémiologie des croyances », où il écrit que « l’attrait d’une conception épidémiologique tient à ce qu’elle rend mutuellement pertinentes l’étude des microprocessus de la transmission et celle des macroprocessus de l’évolution culturelle » (p. 114), et que l’on doit attendre de cette démarche « qu’elle fournisse des questions intéressantes et des moyens conceptuels utiles, et qu’elle permette de développer les différents modèles dont on aura besoin pour expliquer l’existence et le destin de différentes familles de représentations culturelles » (p. 116). Postulant que la culture n’est pas seulement une construction sociale mais qu’elle est également soumise aux contraintes d’un cerveau façonné par plusieurs millions d’années d’évolution, les tenants de l’anthropologie cognitive ont largement contribué, depuis plus d’une dizaine d’années, à renouveler les problématiques évolutionnistes traditionnelles ou, pour le dire autrement, à inscrire le fait religieux dans l’histoire de l’espèce humaine. Dans le champ qui nous intéresse, c’est à Pascal Boyer que l’on doit d’avoir mené les plus importantes recherches sur les fondements naturels des idées religieuses : Pascal Boyer, The Naturalness of Religious Ideas: A Cognitive Theory of Religion (Berkeley - Los Angeles - Londres : University of California Press, 1994) ; et, plus récemment : Pascal Boyer, Et l’homme créa les dieux : comment expliquer la religion (Paris : Robert Laffont, 2001). Dans les années soixante, André Siegfired établissait déjà les mêmes analogies : André Siegfired, Itinéraires de contagions : épidémies et idéologies (Paris : Armand Colin, 1960).
8 Voir en dernier lieu : Beate Dignas et Engelbert Winter, Rome and Persia in Late Antiquity (Cambridge, Angl. - New York - Melbourne : Cambridge University Press, 2007). Voir également : Johnston Howard, « The Two Great Powers in Late Antiquity: A Comparison », The Byzantine and Early Islamic Near East. III – States, Resources and Armies. Papers of the Third Workshop on Late Antiquity and Early Islam held at King’s College, London on 29-31 october 1992, éd. par Averil Cameron (Princeton : Darwin Press, 1995), pp. 157-226.
9 Voir : Ariel. S. Lewin et Pietrina Pellegrini (éds.), The Late Roman Army in the Near East from Diocletian to the Arab Conquest – Proceedings of a Colloquium Held at Potenza, Acerenza and Matera, Italy (May 2005) (Oxford : Archaeopress, 2007).
10 Voir : Silvain Janniard, « Armée et ‘acculturation’ dans l’Orient romain tardif : l’exemple des confins syro-mésopotamiens (Ve-VIe ap. J.-C.) », Les Mélanges de l’École française de Rome, 118/1 (2006), pp. 133-149 ; Benjamin Isaac, The Limits of Empire: The Roman Army in the East (Oxford : Clarendon Press, 1990).
11 L’usage du mot « confins », finis (pluriel : fines) chez les Romains, εσχατιά (pluriel : εσχατιαι) chez les Grecs, semblait s’imposer d’emblée pour désigner le limes oriental byzantin, mais dans un cas comme dans l’autre, les termes revêtent des acceptions relatives ou absolues qui peuvent constituer autant d’occasions de contresens. Voir : Michel Casevitz, « Sur εσχατιά (‘eschatia’) : histoire du mot », Frontières terrestres, frontières célestes dans l’Antiquité, éd. par Aline Rousselle (Perpignan : Presses universitaires de Perpignan, 1995), pp. 19-30 (je remercie Jérôme Wilgaux de m’avoir signalé cette référence) ; du même auteur : Michel Casevitz, « Les mots de la frontière en grec », La Frontière. Séminaire de recherche, éd. par Yves Roman (Lyon : Maison de l’Orient méditerranéen, 1993), pp. 17-24. De sorte que nous parlerons indifféremment de limes ou limites, de marges, de marches ou d’espaces périphériques, mais aussi peu que possible de « confins », en dépit du fait que, paradoxalement, la définition moderne qu’en donnent Jacques Lévy et Michel Lussault corresponde assez bien au cas du limes oriental byzantin : « Par opposition à la frontière [limite à métrique topologique], qui répond à la figure géométrique de la ligne, les confins se présentent, selon eux, comme une surface co-appartenante aux deux espaces en interface. […] [Ces confins sont] caractéristiques des empires conquérants ou menacés qui, malgré leurs tentatives récurrentes de fixer leurs frontières, se sont trouvés contraints de gérer des zones fragiles (les ‘marches’), au contrôle à la fois décisif et difficile ». Jacques Lévy et Michel Lussault (dirs.), Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés (Paris : Belin, 2003), p. 197.
12 À l’origine, le limes est un chemin qui borde un domaine et dont le tracé est précisément défini par les arpenteurs dans le cadastre des campagnes. Le limes a connu, tant du point de vue terminologique que conceptuel, des fortunes diverses sur lesquelles est revenu Jean-Michel Carrié : Jean-Michel Carrié, « 1993 : ouverture des frontières romaines ? », Frontières terrestres, frontières célestes dans l’Antiquité, éd. par Aline Rousselle (Perpignan : Presses universitaires de Perpignan, 1995), pp. 31-53, surtout pp. 34-41 (« Les mésaventures du ‘limes’ : un terme impropre pour un concept ambigu »).
13 Voir : Paul-Agustin Deproost, « ‘Hic non finit Roma’. Les paradoxes de la frontière romaine. Un modèle pour l’Europe ? », Frontières : imaginaires européens, éd. par Paul-Agustin Deproost et Bernard Coulie (Paris – Budapest - Turin : L’Harmattan, 2004), pp. 29-50.
14 Jean-Pierre Sodini, « La contribution de l’archéologie à la connaissance du monde byzantin (IVe - VIIe s.) », Dumbarton Oaks Papers, 47 (1993), pp. 139-184 (pp. 140-144).
15 Voir : Pierre-Louis Gatier, « Une frontière sans ‘limes’ ? », Aux origines de l’archéologie aérienne : A. Poidebard (1878-1955), éd. par Lévon Nordiguian et Jean-François Salles (Beyrouth : Presses de l’Université Saint-Joseph, 2000), pp. 139-149.
16 Ce qui peut aider à comprendre le principe de continuité de l’Empire byzantin, lors de son déplacement à Nicée (1204-1261), ou au moment de son ultime contraction, lorsqu’il n’est plus qu’une cité assiégée par les Turcs ottomans. Pour un aperçu des problèmes que pose la confrontation des conceptions anciennes et modernes des empires, voir : Frédéric Hurlet et John Tolan, « Conclusion : vertus et limites du comparatisme », Les Empires, Antiquité et Moyen Âge : analyse comparée, éd. par Frédéric Hurlet (Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2008), pp. 239-250. Pour une mise en perspective historiographique des rapports entre les empires et leurs « espaces », voir : Fanny Madeline, « L’empire et son espace : héritages, organisations et pratiques », Hypothèses 2007. Travaux de l’école doctorale d’histoire de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, éd. par Pauline Schmitt Pantel (Paris: Publications de la Sorbonne, 2008), pp. 215-225 ; et, dans le même volume, les considérations synthétiques de Gabriel Martinez-Gros : Gabriel Martinez-Gros, « L’empire et son espace : conclusion », Hypothèses 2007. Travaux de l’école doctorale d’histoire de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, éd. par Pauline Schmitt Pantel (Paris: Publications de la Sorbonne, 2008), pp. 275-281.
17 Voir : Fred M. Donner, « The Role of Nomads in the Near East in Late Antiquity (400-800 C.E.) », Tradition and Innovation in Late Antiquity, éd. par Frank M. Clover et R. Stephen Humphreys (Madison : The University of Wisconsin Press, 1989), pp. 73-85.
18 Voir : François Villeneuve, « Citadins, villageois, nomades : le cas de la ‘Provincia Arabia’ (IIe-IVe s. p.-C.) », Dialogues d’histoire ancienne, 15/1 (1989), pp. 119-140.
19 Voir : Justine Gaborit et Pierre Leriche, « Géographie historique de la vallée du Moyen-Euphrate », Geographica historica, éd. par Pascal Arnaud et Patrick Counillon (Talence - Nice : Ausonius, 1998), pp. 167-201 ; Justine Gaborit, La vallée engloutie : géographie historique du Moyen-Euphrate (IVe s. av. J.-C.-VIIe s. apr. J.-C.) (Beyrouth : Presses de l’Ifpo, 2012).
20 Sur l’idée d’universalisme dans l’Antiquité tardive, voir : Giovanni Tabacco, Universalismes et idéologies politiques : de l’Antiquité tardive à la Renaissance (Paris : Gérard Montfort éditeur, 2001), surtout pp. 1-10 ; Henry Chadwick, « Christian and Roman Universalism in the Fourth Century », Christian Faith and Greek Philosophy in Late Antiquity: Essays in Tribute to George Christopher Stead, éd. par Lionel R. Wickham et Caroline P. Bammel (Leyde : Brill, 1993), pp. 26-42. Sur les dynamiques spatiales qui, le cas échéant, sous-tendent cette idée, voir : Jacques Fontaine, « De l’universalisme antique aux particularismes médiévaux : la conscience du temps et de l’espace dans l’Antiquité tardive », Popoli e paesi nella cultura altomedievale, Settimane di studio del Centro italiano di studi sull’alto medioevo, 29 (1983), pp. 15-45. Je me permets également de renvoyer à : Amaury Levillayer, « Quelques réflexions sur l’universalisme romano-byzantin (IVe-VIIe s.) », Hypothèses 2007. Travaux de l’école doctorale d’histoire de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, éd. par Pauline Schmitt Pantel (Paris: Publications de la Sorbonne, 2008), pp. 227-237.
21 Voir : François Blanchetière, Les premiers chrétiens étaient-ils « missionnaires » ? (30-135) (Paris : Cerf, 2002) ; Martin Goodman, Mission and Conversion. Proselytizing in the Religious History of the Roman Empire (Oxford : Clarendon Press, 1994) ; Hervé Savon, « La théorie de la mission dans le christianisme des premiers siècles », Problèmes d’histoire du christianisme, 17 (1987), pp. 33-50.
22 Et si l’on suit Jérôme Baschet, cette idée de mission connaît au plan intellectuel son apothéose spéculative avec la découverte du « Nouveau Monde », don de Dieu aux chrétiens qui avaient fini d’irriguer l’ancien : Jérôme Baschet, La civilisation médiévale : de l’an mil à la colonisation de l’Amérique (Paris : Flammarion, 2006), notamment pp. 764-770.
23 Voir : Hervé Inglebert, « Universalité chrétienne et monarchie impériale dans les nouveaux sermons d’Augustin découverts à Mayence », Augustin prédicateur (395-411) : actes du colloque international de Chantilly (5-7 septembre 1996), éd. par Goulven Madec (Paris : Institut d’Études Augustiniennes, 1998), pp. 449-470.
24 Éric Junod, « Origène, Eusèbe et la tradition sur la répartition des champs de mission des apôtres », Les actes apocryphes des apôtres : christianisme et monde païen (Genève : Labor et Fides, 1981), pp. 233-248.
25 Pour une introduction à ce genre littéraire singulier, voir : François Dolbeau « Listes d’apôtres et de disciples », Écrits apocryphes chrétiens, éd. par Pierre Geoltrain et Jean-Daniel Kaestli (Paris : Gallimard, 2005), vol. 2, pp. 453-480. Également : Amaury Levillayer, L’usage du thème apocryphe de la diuisio apostolorum dans la construction des représentations chrétiennes du temps et de l’espace (Ier-IXe siècles) (Paris - Québec : Université Paris Nanterre - Université Laval [Thèse de doctorat], 2012).
26 « Votre révérence croit qu’il [l’Évangile] a déjà été prêché de tous côtés par les apôtres eux-mêmes ; j’ai des preuves certaines qu’il n’en est pas ainsi. Nous avons chez nous, en Afrique, d’innombrables tribus barbares auxquelles l’Évangile n’a point encore été annoncé ; nous l’apprenons tous les jours par les prisonniers qui nous en arrivent et dont les Romains font des esclaves. Depuis peu d’années, quelques-uns de ces peuples, en très petit nombre, placés aux frontières romaines et soumis à l’Empire, de façon à n’avoir plus leurs rois, mais des chefs nommés par les Romains, commencent à se faire chrétiens, eux et leurs chefs. Les peuples établis plus à l’intérieur, et qui n’obéissent en rien à la puissance romaine, demeurent tout à fait étrangers à la religion chrétienne, sans qu’il puisse être, cependant, permis de dire qu’ils n’appartiennent pas aux promesses de Dieu ». Augustini Hipponiensis, Epistulae 185-270, 199, 12, 46, éd. par Alois Goldbacher (Prague – Vienna – Leipzig : Academiae Litterarum Caesareae Vindobonensis, 1911), pp. 284-285 (Corpus scriptorum ecclesiasticorum latinorum 57).
27 Procope de Césarée, Constructions de Justinien Ier, VI, 3, 2, éd. par Denis Roques, Eugenio Amato et Jacques Schamp (Alexandrie : Edizioni dell’Orso, 2011).
28 Jean de Biclar, Chronique Monumenta Germanica Historica, Auctores antiquissimi (Berlin : Weidmann, 1894), vol. 11, p. 212.
29 Françoise Thélamon, Païens et chrétiens au IVe siècle : l’apport de l’« Histoire ecclésiastique » de Rufin d’Aquilée (Paris : Institut d’Études Augustiniennes, 1981), pp. 29-156.
30 Sur la christianisation des Axoumites et des Ibères, voir en dernier lieu Christopher Haas, « Mountain Constantines: The Christianization of Aksum and Iberia », Journal of Late Antiquity, 1/1 (2008), pp. 101-126.
31 « Comme ce message lui avait été transmis avec beaucoup de joie et de déférence, [l’empereur] s’en réjouit beaucoup plus que s’il avait réuni à l’Empire romain des nations inconnues et des royaumes ignorés ». Rufin d’Aquilée, Histoire ecclésiastique, I, 11 ; éd. : Die Griechischen Christlichen Schriftsteller, éd. par Theodor Mommsen (Leipzig : Königlich-Preußische Akademie der Wissenschaften, 1903-1909), vol. 9.2, pp. 951-1040. Voir : Elisabeth Key Fowden, « Constantine and the Peoples of the Eastern Frontier », The Cambridge Companion to the Age of Constantine, éd. par Noel Emmanuel Lenski (Cambridge, Angl. : Cambridge University Press, 2006), pp. 377-398.
32 Caterine Culot, « Le rôle des Saracènes à la frontière orientale de l’empire romain », La Cornucopia (2004), pp. 65-71. Voir aussi : Michelle Piccirillo, L’Arabie chrétienne (Paris : Mengès, 2002).
33 Philip Mayerson, « The Saracens and the ‘Limes’ », Bulletin of the American Schools of Oriental Research, 262 (1986), pp. 35-47.
34 Pareillement, on parvient à retracer l’histoire de l’évangélisation des Nobades, une ethnie vivant au-delà de la frontière méridionale de l’Égypte byzantine qui fut l’enjeu d’une compétition entre l’orthodoxe Justinien et son épouse monophysite Théodora. Compétition au terme de laquelle une Église est constituée puis rattachée à un diocèse égyptien, malgré sa localisation hors de l’Empire : Dominique Arnauld, Histoire du christianisme en Afrique : les sept premiers siècles (Paris : Karthala, 2001), pp. 243-246 notamment ; Louis Duchesne, « Les missions chrétiennes au sud de l’Empire romain », Mélanges d’archéologie et d’histoire, 16/1 (1896), pp. 79-122 (pp. 82-90).
35 Bruno Dumézil, Les racines chrétiennes de l’Europe : conversion et liberté dans les royaumes barbares (Ve-VIIIe siècles) (Paris : Fayard, 2005), p. 433 et suivantes.
36 Voir : Christian Cannuyer, « Du désert des pharaons à celui des anachorètes », Les premiers temps de l’Église : de saint Paul à saint Augustin, éd. par Marie-Françoise Baslez (Paris : Gallimard, 2004), pp. 588-600 ; Albert de Pury, « L’image du désert dans l’Ancien Testament », Le désert : image et réalité. Actes du colloque de Cartigny (1983) (Louvain : Éditions Peeters, 1989), pp. 155-126. Voir également le dossier : Frank Lestringant et Sarga Moussa (dirs.), « Le désert, l’espace et l’esprit », Revue des sciences humaines, 258 (2000), pp. 1-366. Sur un tout autre plan, il serait intéressant de montrer comment l’expérience chrétienne du désert, relayée à travers une immense littérature pendant toute l’Antiquité et le Moyen Âge, a pu contribuer à alimenter la construction d’un Orient mythique. Voir : Edward W. Saïd, L’Orientalisme : l’Orient créé par l’Occident (Paris : Seuil, 1978).
37 Voir : Pierre-Louis Gatier, « Villages du Proche-Orient protobyzantin (IVe-VIIe s.) : étude régionale », The Byzantine and Early Islamic Near-East: Papers of the First Workshop on Late Antiquity and Early Islam (London, April 1991). II : Land Use and Settlement Patterns, éd. par Geoffrey Robert Derek King et Averil Cameron (Princeton : Darwin Press, 1994), pp. 17-48 ; Bernard Geyer, Marie-Odile Rousset, Mohammed Al-Dbiyat, Nazir Awad, Olivier Barge, Jacques Besançon, Yves Calvet, Pierre-Louis Gatier et Ronald Jaubert, « Les marges arides de la Syrie du Nord : première synthèse d’une prospection géoarchéologique », Annales archéologiques arabes syriennes, 47-48 (2004-2005), pp. 17-34.
38 Selon la tradition, le monachisme serait né en Égypte : Antoine et quelques autres ermites auraient fui au désert, avant que Pacôme n’invente le cénobitisme. Mais les vestiges textuels et matériels contredisent formellement cette version : le monachisme est apparu simultanément en Orient et en Occident, et d’emblée sous les formes les plus variées (érémitisme, cénobitisme, monachisme du désert et des villes, etc.). Voir, par exemple : Jacques Biarne, « Le monachisme dans les îles de la Méditerranée nord-occidentale », Rivista di archeologia cristiana, 76/1-2 (2000), pp. 351-374.
39 Du grec μοναχός, qui signifie « seul ». Désigne, à l’origine, non un individu solitaire, mais l’état de celui qui est continent, par exemple qui s’abstient de relations sexuelles.
40 Du grec ἔρημος, qui signifie « désert ».
41 Voir avant tout : Maurice Sartre, Trois études sur l’Arabie romaine et byzantine (Bruxelles : Latomus, 1982), pp. 132-153. Si la synthèse d’Aziz Suryal Atiya : d’Aziz Suryal Atiya, A History of Eastern Christianity (Londres : Methuen, 1968), demeure toujours d’actualité ; en revanche celle d’Henri Charles : Henri Charles, Le christianisme des Arabes nomades sur le limes et dans le désert syro-mésopotamien aux alentours de l’hégire (Paris : E. Leroux, 1936), doit être utilisée avec circonspection.
42 Jean Delisle et Judith Woodsworth (éds.), Les traducteurs dans l’histoire (Ottawa - Paris : Presses de l’Université d’Ottawa, 1995), pp. 170-180. Voir également l’essai de : George Steiner, Après Babel : une poétique du dire et de la traduction (Paris : Albin Michel, 1978).
43 Sozomène, peut-être lui-même issu d’une famille arabe, a montré un grand intérêt pour les Sarrasins, et nous a informés sur le moine Moïse, leur premier évêque (Sozomène, Histoire ecclésiastique, VI, 38, 5-9, éd. par Joseph Bidez [Paris : Éditions du Cerf, 1983]), à qui l’on doit vraisemblablement la christianisation du Negev comme le pensait Robert Devreesse (Robert Devreesse, « Le christianisme dans le Sud palestinien (Négeb) », Revue des sciences religieuses, 20/2 (1940), pp. 235-251) et comme l’ont confirmé, plus récemment, Pierre-Louis Gatier (Pierre-Louis Gatier, « Les traditions et l’histoire du Sinaï du IVe au VIIe s. », L’Arabie préislamique et son environnement historique et culturel : actes du colloque de Strasbourg (24-27 juin 1987), éd. par Toufic Fahd (Leyde : E. J. Brill, 1989), pp. 499-522 [pp. 515-516]) et John Spencer Trimingham (John Spencer Trimingham, « Mawiyya the First Christian Arab Queen », Theological Review of the Near East School of Theology, 1 (1978), pp. 3-10 [p. 9]). Voir également : Peter Van Nuffelen, Un héritage de paix et de piété : étude sur les histoires ecclésiastiques de Socrate et de Sozomène (Louvain : Éditions Peeters, 2004), pp. 49-50 ; et, en dernier lieu : David Grafton, « ‘The Arabs’ in the Ecclesiastical Historians of the 4th/5th Centuries: Effects on Contemporary Christian-Muslim Relations », HTS Teologiese Studies/Theological Studies, 64/1 (2008), pp. 177-192, en ligne sur : http://bit.ly/1BMrcsu (11/11/2012). La dénomination « évêque des Sarrasins » est pérenne au Moyen Âge, où l’on parle même du « Pape des Sarrasins » : Aryeh Graboïs, « La description de l’Égypte au XIVe siècle par les pèlerins et les voyageurs occidentaux », Le Moyen Âge, 109/3-4 (2003), pp. 529-543 (p. 539).
44 Jacques Hureiki, Essai sur les origines des Touaregs : herméneutique culturelle des Touaregs de la région de Tombouctou (Paris : Karthala, 2003), p. 439.
45 Sartre, Trois études sur l’Arabie romaine et byzantine, pp. 149-153 ; Pierre Canivet, Le monachisme syrien selon Théodoret de Cyr (Paris : Beauchesne, 1977), p. 245.
46 Cyrille de Scythopolis, Vie de Saint Euthyme, XXV, Les moines d’Orient. III : Les moines de Palestine, éd. par André-Jean Festugière (Paris : Éditions du Cerf, 1962).
47 Voir : Jean-Louis Féderlin, « Les campements des Arabes chrétiens des parembolis au désert de Jérusalem (Ve et VIe s.) », La Terre Sainte, 24 (1907), pp. 177-184 ; et l’article, ancien, de : Siméon Vailhé, « Le monastère de Saint-Théoctiste (411) et l’évêché de Paremboles (425) », Revue de l’Orient chrétien, 3 (1898), pp. 58-76. Voir également : Yizhar Hirschfeld, « Euthymius and his Monastery in the Judean Desert », Liber annuus, 43 (1993), pp. 339-371 (p. 343).
48 Pour preuve, ce qu’écrit Sozomène (c. 375-450) au sujet des tentes en forme d’église que fait installer Constantin lors de ses campagnes militaires : Προσεθίζων δὲ τοὺς στρατιώτας ὁμοίως αὐτῷ τὸν Θεὸν σέβειν, τὰ τούτων ὅπλα τῷ συμβόλῳ τοῦ σταυροῦ κατεσήμαινε καὶ ἐν τοῖς βασιλείοις εὐκτήριον οἶκον κατεσκεύασε καὶ σκηνὴν εἰς ἐκκλησίαν εἰκασμένην περιέφερεν, ἡνίκα πολεμίοις ἐπεστράτευεν, ὥστε μηδὲ ἐν ἐρημίᾳ διάγοντα αὐτὸν ἢ τὴν στρατιὰν ἱεροῦ οἴκου ἀμοιρεῖν, ἐν ᾧ δέοι τὸν Θεὸν ὑμνεῖν καὶ προσεύχεσθαι καὶ μυστηρίων μετέχειν. Sozomène, Histoire ecclésiastique, I, 8, 10 ; éd. : Histoire ecclésiastique, I-II, éd. par Guy Sabbah, André- Jean Festugière et Bernard Grillet (Paris : Éditions du Cerf, 2013).
49 Voir : Alfred Havenith, Les Arabes chrétiens nomades au temps de Mohammed (Louvain-la-Neuve : Centre d’histoire des religions, 1988).
50 Vincent Desprez, Le monachisme primitif : des origines jusqu’au concile d’Éphèse (Bégrolles-en-Mauges : Abbaye de Bellefontaine, 1998) ; Julien Leroy, Études sur le monachisme byzantin, éd. par Oliver Delouis (Bégrolles-en-Mauges : Abbaye de Bellefontaine, 2007). La publication de la thèse d’Olivier Delouis, devrait constituer un jalon important de l’historiographie du monachisme antique et médiéval. Olivier Delouis, Saint-Jean Baptiste de Stoudios à Constantinople : la contribution d’un monastère à l’histoire de l’Empire byzantin (v. 454-1204) (Paris : Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne [Thèse de doctorat], 2005).
51 Du grec κοινόβιον, qui signifie « vie en commun ».
52 Jean-Noël Guinot, L’exégèse de Théodoret de Cyr (Paris : Beauchesne, 1995), p. 39.
53 Du grec ἀνά (« à l’écart ») et χωρέω (« je vais »). Généralement, à la différence de l’ermite, l’anachorète vit seul mais est rattaché à un groupe informel, non régi par une règle.
54 Que l’on traduit en effet par « Montagne des serviteurs de Dieu ». Voir : Andrew Palmer, Monk and Mason on the Tigris Frontier: The Early History of Tur ’Abdin (Cambridge, Angl. : Cambridge University Press, 1990) ; Gertrude Lowthian Bell, Churches and Monasteries of the Tûr ’Abdîn and Neighbouring Districts (Heidelberg : C. Winter’s Universitäsbuchhandlung, 1913).
55 Georges Tchalenko, Villages antiques de la Syrie du Nord : le Massif du Belus à l’époque romaine (Paris : Librairie orientaliste Paul Geuthner, 1958), vol. 3, p. 93.
56 Que les moines consacrent leur temps aux travaux des champs est loin de faire l’unanimité dans l’Église ancienne. Alexandre l’Acémète, par exemple, s’est toujours opposé à ce mode d’existence, lui préférant bien davantage l’hostilité du désert, voir : Pierre-Louis Gatier, « Un moine sur la frontière, Alexandre l’Acémète en Syrie », Frontières terrestres, frontières célestes dans l’Antiquité, éd. par Aline Rousselle (Perpignan : Presses universitaires de Perpignan, 1995), pp. 435-457.
57 Voir : Bernard Geyer et Marie-Odile Rousset, « Les steppes arides de la Syrie du Nord à l’époque byzantine ou la ‘ruée vers l’est’ », Conquête de la steppe et appropriation des terres sur les marges arides du Croissant fertile, éd. par Bernard Geyer (Lyon : Maison de l’Orient méditerranéen, 2001), pp. 111-121.
58 Voir : Peter Brown, « The Rise and Function of the Holy Man in Late Antiquity, 1971-1997 », Journal of Early Christian Studies, 6/3 (1998), pp. 353-376 ; Peter Brown, « Arbiters of Ambiguity: A Role of the Late Antique Holy Man », Cassiodorus, 2 (1996), pp. 123-142.
59 Bat Ye’ôr (Gisèle Littman-Orebi), Les chrétientés d’Orient entre « Jihâd » et dhimmitude (VIIe-XXe siècle) (Paris : Éditions du Cerf, 1991), notamment l’introduction. Voir aussi : René Dussaud, La pénétration des Arabes en Syrie avant l’islam (Paris : Librairie orientaliste Paul Geuthner, 1955).
60 Voir avant tout : Pierre Maraval, « The Earliest Phase of Christian Pilgrimage in the Near East (before the 7th Century) », Dumbarton Oaks Papers, 56 (2002), pp. 63-74.
61 Actuelle Resafa, en Syrie.
62 Voir : Shelagh Gregory, Roman Military Architecture on the Eastern Frontier, 3 vol. (Amsterdam : A. M. Hakkert, 1995-1997), que je n’ai pu malheureusement que fort brièvement consulter.
63 L’actuelle Raqqa, en Syrie qui, au cours des âges, s’est encore appelée Constantina ou Léontopolis.
64 Voir en dernier lieu : Elisabeth Key Fowden, The Barbarian Plain: Saint Sergius between Rome and Iran (Berkley - Los Angeles - Londres : University of California Press, 1999).
65 Voir : David Woods, « The Emperor Julian and the Passion of Sergius and Bacchus », Journal of Early Christian Studies, 5 (1997), pp. 335-367.
66 Jawdat Chehade, « Resafa », Syrie : mémoire et civilisation. Catalogue de l’exposition tenue à l’Institut du Monde Arabe (Paris) du 14 septembre 1993 au 28 février 1994 (Paris : Institut du Monde Arabe-Flammarion, 1993), pp. 336-340.
67 Les Perses de Chosroès Ier échouent dans leur tentative de siège en 542, par exemple.
68 Il serait alors le deuxième centre en fréquentation dans la région après Jérusalem : Pierre Maraval, Lieux saints et pèlerinages d’Orient : histoire et géographie, des origines à la conquête arabe (Paris : Éditions du Cerf, 2004), pp. 349-350.
69 Au VIe siècle, les imposants remparts de la cité enferment un espace de près de 22 hectares.
70 Malgré son appartenance au zoroastrisme, Chosroès II n’hésite pas à faire des dons énormes à la cité et à ses sanctuaires en guise de remerciement pour l’avoir aidé dans son accession au pouvoir.
71 Séides des Byzantins, ils contrôlent la région en leur nom : Maurice Sartre, Trois études sur l’Arabie romaine et byzantine, p. 177-188. Voir également : Jean Sauvaget, « Les Ghassanides et Sergiopolis », Byzantion, 14 (1939), pp. 115-130.
72 Ennemis des précédents, à la solde des Perses. C’est par l’intermédiaire de leurs vassaux que les deux empires se livrent bataille, Perses et Byzantins déléguant chacun à un souverain unique le pouvoir sur l’ensemble des Bédouins, à charge pour eux ensuite de faire régner l’ordre : Robert Devreesse, « La province d’Arabie et le christianisme », Vivre et penser, 2/1 (1942), pp. 110-145 ; Robert Devreesse, « Arabes-Perses et Arabes-Romains. Lakhmides et Ghassanides », Vivre et penser, 2/2 (1942), pp. 263-307.
73 Elisabeth Key Fowden, « Christian Monasteries and Umayyad Residences in Late Antique Syria », Antigüedad y Cristianismo, 21 (2004), pp. 565-581 (pp. 576-580).
74 À 200 kilomètres à l’est d’Antioche, dans le massif de l’Oronte, Qal’at Sem’an est un centre lié au culte de saint Siméon, dit le Stylite, qui attire dans et autour de sa mandra une foule considérable. Voir : Susan Ashbrook, « The Stylite’s Liturgy: Ritual and Religious Identity in Late Antiquity », Journal of Early Christian Studies, 6/3 (1998), pp. 523-539 ; Cynthia Hahn, « Seeing and Believing: The Construction of Sanctity in Early-Medieval Saints’ Shrines », Speculum, 72/4 (1997), pp. 1079-1106, spécialement p. 1090, note 84. Voir également : Jean-Pierre Sodini, « Qal’at Sem’an : centre de pèlerinage », Syrie : mémoire et civilisation. Catalogue de l’exposition tenue à l’Institut du Monde Arabe (Paris) du 14 septembre 1993 au 28 février 1994 (Paris : Institut du Monde Arabe-Flammarion, 1993), pp. 350-357. La figure du « héros excentrique » a été étudiée dans l’un des articles fondateurs de la pensée brownienne : Peter Brown, « The Rise and Function of the Holy Man in Late Antiquity », The Journal of Roman Studies, 61 (1971), pp. 80-101.
75 Thilo Ulbert, « Resafa-Sergiopolis : fouilles récentes dans une ville de pèlerinage syrienne », Syrie : mémoire et civilisation. Catalogue de l’exposition tenue à l’Institut du Monde Arabe (Paris) du 14 septembre 1993 au 28 février 1994 (Paris : Institut du Monde Arabe-Flammarion, 1993), pp. 341-345.
76 Sur cette notion complexe, voir la contribution stimulante de : Mario Bedard, « Une typologie du haut-lieu, ou la quadrature d’un géosymbole », Cahiers de Géographie du Québec, 46/127 (2002), pp. 49-74. Voir également les propositions d’André Micoud (André Micoud, « La production symbolique des lieux exemplaires », Des hauts lieux : la construction sociale de l’exemplarité, éd. par André Micoud (Paris : Éditions du Centre national de la recherche scientifique, 1991), pp. 7-15) et d’Alphonse Dupront (Alphonse Dupront, « Au commencement, un mot : lieu. Étude sémantique et destin d’un concept », Hauts lieux : une quête de racines, de sacré, de symboles, éd. par Michel Crépu et Richard Figuier (Paris : Autrement, 1990), pp. 58-66).
77 Par exemple : Elisabeth Key Fowden, « Sharing Holy Places », Peace and Mind : Seriatim Symposium on Dispute, Conflict, and Enmity–Common Knowledge, 8/1 (2002), pp. 124-146, notamment pp. 134-139.
78 Le culte de saint Serge, saint guerrier dans une zone à forts enjeux militaire, touchait particulièrement les Arabes, de part et d’autre des zones frontières byzantino-perses : Christopher Walter, The Warrior Saints in Byzantine Art and Tradition (Aldershot - Burlington : Ashgate, 2003), pp. 146-162.
79 Voir : Alan Douglas Lee, Information and Frontiers: Roman Foreign Relations in Late Antiquity (Cambridge, Angl. - New York : Cambridge University Press, 1993).
80 Voir : Elisabeth Key Fowden, « An Arab Building at Rusafa-Sergiupolis », Damaszener Mitteilungen, 12 (2001), pp. 303-324.
81 Voir : Angelo Torre, « Un ‘tournant spatial’ en histoire ? Paysages, regards, ressources », Annales Histoire Sciences Sociales, 63/5 (2008), pp. 1127-1144.
82 Frederick Jackson Turner, « The Significance of the Frontier in American History », Annual Report of the American Historical Association (1893), pp. 199-227. Pour différentes lectures de cette théorie, voir : Jean-Michel Durafour, « ‘Cette frontière qui battait sans cesse en retraite’ : Turner et le cas américain », Murs et frontières : de la chute du mur de Berlin aux murs du XXIe siècle, Cités, 31/3 (2007), pp. 47-58 ; ainsi que : Bertrand-F. Gérard, « La frontière n’a pas de limites », Cahiers des sciences humaines, 30/3 (1994), pp. 551-568.
83 Voir : Walter Prescott Webb, The Great Plains: A Study in Institutions and Environnement (Boston : Ginn and Co., 1931).
84 Bataille qui opposa le 29 mai 363 les troupes de l’empereur Julien (361-363) aux troupes perses défendant la capitale perse de Ctésiphon. Victorieuse, l’armée romaine est pourtant obligée de fuir, dans la crainte de l’arrivée des renforts. L’empereur trouvera la mort lors de cette retraite.
85 Mutinerie des fédérés Goths qui, le 9 août 378, tiennent en échec les troupes de l’empereur Valens (364-678) et le mettent à mort.
86 Comme l’a écrit un spécialiste des frontières antiques au sujet du limes africain, renvoyant aux théories de Frederick Jackson Turner : Charles R. Whittaker, Les frontières de l’Empire romain (Besançon : Les Belles Lettres, 1989), p. 17.
87 Voir : Andreas Alföldi, « The Moral Barrier on Rhine and Danube », The Congress of Roman Frontier Studies, 1949, éd. par Éric Birley (Durham : University of Durham, 1952), pp. 1-16. Dans cette perspective, seuls les discours séparent les « barbares » des « autres », constituant une frontière historique ; du fait de sa nature, cette frontière est amenée à se déplacer constamment, voir : Roger-Pol Droit, Généalogie des barbares (Paris : Odile Jacob, 2007).
88 Par exemple : Sed argumentabitur quilibet posse et duo summa magna consistere, distincta atque disiuncta in suis finibus, et utique aduocabit exemplum regna terrarum tanta numero et tamen summa magna in suis quibusque regionibus, et putabit ubique humana diuinis conferenda (« Mais n’importe qui va m’objecter qu’il est possible à deux grandeurs suprêmes de coexister, mais distinctes et confinées, chacune dans ses limites. On alléguera bien sûr les royaumes terrestres qui sont en si grand nombre et pourtant souverains chacun dans leurs contrées »). Tertullian, Contre Marcion, I, 4, 1, Patrologia Latina, éd. Jacques Paul Migne (Paris : Excudebat Vrayet, 1844), vol. 2, col. 250.
89 « Notre terre, celle des Romains ». Expositio totius mundi et gentium, éd. par Jean Rougé (Paris : Éditions du Cerf, 1966).
90 Hervé Inglebert, « Citoyenneté romaine, romanités et identités romaines sous l’Empire », Idéologies et valeurs civiques dans le monde romain : hommage à Claude Lepelley. Actes du colloque tenu à Paris les 25 et 26 septembre 2001, éd. par Hervé Inglebert (Paris : Picard, 2002), pp. 241-260 (pp. 248-250).
91 Cette fracture est ancienne et fonde le savoir ethnographique grec : François Hartog, Le miroir d’Hérodote : essai sur la représentation de l’autre (Paris : Gallimard, 1991), pp. 21-219.
92 Voir : Claude Lepelley, « Avant-propos. De la cité classique à la cité tardive : continuités et ruptures », La fin de la cité antique et le début de la cité médiévale, de la fin du IIIe siècle à l’avènement de Charlemagne : actes du colloque tenu à l’université de Paris X-Nanterre (1-3 avril 1993), éd. par Claude Lepelley (Bari : Edipuglia, 1996), pp. 5-13.