Incidences socio-économiques et démographiques de l’immigration des Aussiedler en RFA : les ressorts stratégiques de leur implantation spatiale.
p. 235-250
Résumé
Nous proposons ici une réflexion sur la gestion – en demiteinte – de l’immigration des Aussiedler en République fédérale d’Allemagne dans la dernière décennie du XXe siècle et jusqu’à aujourd’hui. L’interrogation porte essentiellement sur la gestion spatiale de cette immigration spécifique, ses mécanismes et ses enjeux politiques, économiques et sociaux. La question centrale pour l’État et les collectivités se pose aujourd’hui avec une nouvelle acuité : comment transformer un présumé atout démographique en ressource économique avérée, dans l’intérêt mutuel des Aussiedler et de ceux qui les accueillent ?
Texte intégral
1Les Aussiedler2, Allemands ethniques d’Europe centre-orientale et d’Asie (ex-URSS), forment une catégorie d’immigrants spécifique, communément considérée comme « ethniquement privilégiée ». En dépit des limites à la pertinence de ce qualificatif, l’impact des Aussiedler sur le tableau démographique d’une Allemagne vieillissante est indéniable et suscite quelques questions. 4,5 millions de personnes rapatriées depuis 1950 essentiellement de Roumanie, de Pologne et de l’ex-URSS : ne faut-il pas voir là un calcul politique – notamment en termes d’apport démographique – de la part des gouvernements qui se sont succédé en RFA ?
2Nous nous attacherons ici prioritairement à l’implantation géographique des Aussiedler. L’observation de leur répartition spatiale permettra de mettre en évidence les causes et les conséquences de cette implantation qui ne doit rien au hasard. Le cadre temporel retenu sera la période post-réunification, qui correspond à l’afflux le plus massif d’Aussiedler. Il s’agit d’éclairer les ressorts socio-historiques et socio-économiques d’une concentration géographique parfois extrême. Il est intéressant de déterminer les motivations des protagonistes de ce phénomène migratoire particulier : ce qui relève d’une stratégie d’acculturation des intéressés, et ce qui est le fruit d’une politique concertée des collectivités locales et de l’État fédéral. Nous tenterons ici de mettre en évidence d’éventuelles divergences à trois niveaux : d’abord entre les différents groupes d’Aussiedler selon leur pays d’origine, ensuite entre les Aussiedler et les immigrants étrangers, enfin entre anciens et nouveaux Länder.
Bref historique
3En septembre 2008 s’est tenu à Berlin un symposium commémorant vingt ans de politique consacrée aux Aussiedler : l’occasion pour le gouvernement fédéral de dresser le bilan de l’action entreprise et d’en définir les nouvelles perspectives.3 L’occasion aussi de rappeler quelques chiffres utiles pour notre analyse. En vertu d’une responsabilité morale envers ses minorités d’Europe centre-orientale et d’ex-URSS, l’Allemagne a accueilli, depuis 1950, près de 4,5 millions d’Aussiedler. Mais c’est en 1988 que l’immigration prend son véritable essor. En vingt ans, près de 3 millions « d’Allemands ethniques » ont ainsi été accueillis, dont 2,2 millions en provenance des États successeurs de l’Union Soviétique, et quelque 800.000 des États d’Europe centre-orientale. Pour retracer lapidairement l’évolution chiffrée de cette immigration considérable, retenons simplement six dates et leur contingent d’Aussiedler :
1988 : 203.000
1990 : 400.000
1992 : 231.000
1999 : 100.000
2005 : 36.000
2008 : 4.000.4
4Ce bref survol laisse apercevoir les ruptures dans la politique de rapatriement de l’Allemagne fédérale, au gré des stratégies successivement déployées, d’abord par le gouvernement Kohl, qui après 1990, année-record de l’immigration, pose en 1992 la première césure juridique, avec l’instauration de quotas ; ensuite par le gouvernement Schröder imposant par des quotas encore plus drastiques un second grand coup d’arrêt, dont témoignent les statistiques de 1999. Dernier point de rupture : 2005, l’année de l’entrée en vigueur de la loi sur l’immigration et l’intégration, qui complique et de ce fait réduit encore les arrivées, ce que confirment les statistiques de 2008. Ce que les chiffres suggèrent surtout, c’est l’ampleur du phénomène migratoire que l’Allemagne eut à gérer à une période délicate de son histoire, au moment où elle accomplissait sa réunification. La création, en 1988, de la fonction d’attaché gouvernemental à la question des Aussiedler (Horst Waffenschmidt) procédait d’une intuition d’urgence imminente alors que nul n’imaginait encore le séisme géopolitique de l’effondrement du Bloc de l’est, et son impact sur l’émigration des « Allemands ethniques » vers la RFA.
5Surpris par la première vague d’immigration des années 1988 et 1989, le gouvernement Kohl lance un programme spécial d’affectation dans les Länder, de façon à libérer au plus vite les camps d’accueil et de transit pour les vagues suivantes. Directement inspirée de la gestion appliquée après la guerre pour les expulsés, une ordonnance prévoit une répartition ventilée sur les Länder, avec une part progressive de 20 % attribuée aux Länder orientaux, selon les dispositions prévues dans le Traité de réunification.5 Chaque Land, selon le système allemand décentralisé, répartira ensuite ses nouveaux hôtes sur son territoire en fonction de divers paramètres (critères démographiques ou socio-économiques) sur le modèle de ce qui se pratique depuis 1950 en RFA. En réalité, la part des nouveaux Länder n’excédera pas, au moins jusqu’en 1992, les 2 à 3 %. Leur situation économique catastrophique au début des années quatre-vingt-dix explique en partie l’écart entre les prévisions gouvernementales et l’effort effectivement consenti.6
6L’affectation s’élabore en effet en concertation constante avec les Länder, dans le respect des critères suivants :
vœu exprimé par l’Aussiedler
liens familiaux et personnels
capacités en hébergement
perspectives professionnelles.
7C’est le Bundesverwaltungsamt qui assume le délicat travail de répartition, en veillant (en principe) à éviter une trop forte densité d’Aussiedler dans certains Länder – en désengorgeant au besoin les zones de trop forte concentration. Il dispose pour cela d’un outil, la « grille de répartition ». Celle qui prévalut à l’ouest jusqu’en 1990 fut la suivante :
Bade-Wurtemberg : | 16,9 % |
Bavière : | 13,2 % |
Berlin (ouest) : | 8,0 % |
Brême : | 1,2 % |
Hambourg : | 3,1 % |
Hesse : | 8,5 % |
Basse-Saxe : | 8,2 % |
Rhénanie-Nord-Westphalie | 31,7 % |
Rhénanie-Palatinat : | 4,9 % |
Sarre : | 2,5 % |
Schleswig-Holstein : | 1,8 %. |
8Toutefois la grille officielle n’a qu’un caractère indicatif. La pratique diffère souvent de la théorie, selon la plus ou moins bonne volonté des Länder, mais aussi à cause des Aussiedler eux-mêmes, dont les motivations (familiales, personnelles ou professionnelles) ne sont pas toujours en adéquation avec les objectifs affichés. La loi du 15 juillet 1989, dite Loi fixant un lieu de résidence provisoire pour les Aussiedler et les Übersiedler se veut pragmatique, en permettant aux nouveaux venus de s’installer dans la commune de leur choix, leur offrant plus de perspectives en termes d’emploi, d’études ou de formation, ou tout simplement de logement. Malgré son efficacité relative, la grille de répartition sera maintenue par la suite, avec plus ou moins de rigueur selon les années. Après 1990, elle sera réactualisée chaque année, en intégrant les Länder orientaux.7 Les efforts déployés à l’échelle nationale, régionale et locale s’avèrent toutefois impuissants à contrecarrer une concentration géographique excessive, avec l’établissement de véritables colonies d’immigrants. Cette concentration territoriale constitue très vite l’un des problèmes les plus visibles de l’intégration des Aussiedler, et demeure aujourd’hui encore un sujet constant de préoccupation.8
Zones principales d’implantation
9L’hétérogénéité des Aussiedler de Pologne, de Roumanie ou de Russie, se reflète dans leur choix d’implantation. Les Länder méridionaux, Bavière et Bade-Wurtemberg sont particulièrement prisés des Allemands de Roumanie : trois sur quatre s’y établissent.9 Ils optent aussi volontiers pour les Länder voisins : la Rhénanie-Palatinat, le sud de la Hesse et la Sarre. Ces cinq Länder réunis rassemblent en 1985 89 % des Allemands de Roumanie, à eux deux la Bavière et le Bade-Wurtemberg en hébergent plus de 79 %.10 La Rhénanie du Nord-Westphalie constitue une exception notable, en vertu de son parrainage des Saxons de Transylvanie depuis 1956, pour des raisons historiques. Il s’agit en effet pour partie de la patrie originelle des ancêtres colons, issus entre autres de la région de Mayence et de Cologne. La ville de Drabenderhöhe, dans le district oriental de Cologne, créée en 1966 pour les Aussiedler, forme une véritable colonie de Saxons de Transylvanie ainsi qu’en atteste la toponymie : Hermannstädter Gasse, Altes Land, Klausenburger Gasse, Kronstädter Gasse, Siebenbürger Platz… Les districts de Recklinghausen ou d’Aix la Chapelle constituent aussi des concentrations importantes. Les premiers Aussiedler de Roumanie y trouvèrent un emploi auprès des sociétés minières. Par le jeu du regroupement familial, les établissements de départ se sont peu à peu développés jusqu’à devenir un foyer central d’implantation des Saxons de Transylvanie. Leurs compatriotes, les Souabes du Banat préfèrent s’installer dans les Länder catholiques de Bavière et du Bade-Wurtemberg.11 On les trouve aussi dans la Sarre, qui assume leur parrainage depuis 1967 en vertu des liens historiques créés par l’émigration de nombreux Sarrois dans le Banat au XVIIIe siècle.12 Le Bade-Wurtemberg parraine lui-même les Souabes du Danube. Les parrainages se traduisent très concrètement par un soutien effectif à l’installation des Aussiedler, en favorisant économiquement leur intégration dans les domaines du logement, de l’emploi… Ces concentrations géographiques globales n’empêchent pas une forte hétérogénéité locale. Les grandes agglomérations : Hambourg, Brême, Hanovre, Berlin… ou les régions Rhin-Main et Rhin-Neckar constituent des pôles d’attraction, pour des motifs économiques. Les régions très industrialisées sont de manière générale des lieux d’implantation, ainsi les villes de l’industrie automobile : Ingolstadt (Audi), Wolfsburg (Volkswagen), Stuttgart (Daimler-Benz) ou Munich (BMW). Les Aussiedler se distinguent toutefois nettement des émigrants étrangers, notamment la population turque ou d’origine turque, dont les trois quarts s’établissent dans les grandes villes. Cette implantation ne relève d’ailleurs pas d’un choix, de la part d’une population à la biographie le plus souvent rurale-villageoise, mais d’une stratégie guidée par les opportunités d’emploi dans les grands centres urbains.13 Les Aussiedler, et tout particulièrement les plus âgés parmi les Allemands de Russie, issus des campagnes du Kazakhstan ou de Sibérie, vivent souvent très mal cette transplantation urbaine.14 En revanche, les Aussiedler de Pologne s’implantent volontiers dans les centres urbains : on les trouve en Basse-Saxe dans les villes de Wolfsburg, Brunswick, Salzgitter ou Hanovre, mais aussi en Rhénanie du Nord-Westphalie.15 Dernier facteur d’implantation : l’existence de camps d’accueil ou de transit, par exemple Nuremberg, Darmstadt…
10On retrouve pour les Allemands de Russie sensiblement les mêmes implantations que pour les Allemands de Roumanie. La Rhénanie du Nord-Westphalie, la Basse-Saxe, la Bavière et le Bade-Wurtemberg sont dans les années quatre-vingt-dix les Länder les plus concernés par les concentrations d’Aussiedler en provenance de l’ex-Union Soviétique.16 Les enquêtes démontrent la combinaison de trois facteurs majeurs pour expliquer ce phénomène.17 Tout d’abord l’affinité linguistique : le dialecte transmis de génération en génération facilite l’intégration dans la « patrie originelle », c’est particulièrement vrai de la région du Wurtemberg, dont les liens avec l’empire russe suscitèrent au XIXe siècle l’émigration piétiste en Russie méridionale (mer Noire).18 Le second facteur décisif est celui du regroupement familial, couplé d’ailleurs avec le motif professionnel (ayant lui-même déterminé l’installation initiale). Le troisième facteur, relativement spécifique aux Allemands de Russie, est celui du regroupement par affinité religieuse ou confessionnelle. L’exemple le plus frappant est celui des Mennonites, en Rhénanie du Nord-Westphalie, dans une région qui présente de surcroît des affinités linguistiques avec leur dialecte basallemand, mais qui se trouve surtout être un centre culturel des Mennonites d’Allemagne. Le noyau de cette installation est la ville d’Espelkamp, « recréée » en 1949 à l’initiative de l’Église évangélique, pour accueillir les réfugiés et expulsés. Espelkamp, unanimement saluée comme modèle d’intégration, est restée l’exemple d’une ville cosmopolite où les Mennonites venus de la CEI sont venus se joindre aux immigrés turcs et aux Übersiedler de Thuringe. Les élus ont su, grâce à un système efficace de réseaux de solidarité locale, en faire une véritable ville-refuge. Au tournant des années quatre-vingt, elle est devenue l’un des plus grands centres d’immigration d’Aussiedler en RFA et le plus grand centre des quelque 125.000 Mennonites recensés (en 1994) en Allemagne.19
Implications et complications
11Les conséquences de cette concentration spatiale manifeste sont ambivalentes, tant pour les Aussiedler eux-mêmes que pour les communes ou les villes qui les hébergent. La décennie quatre-vingt-dix aura été particulièrement critique pour les collectivités locales, confrontées à de graves problèmes d’intégration. Les campagnes menacées de dénatalité ont d’abord accueilli les Aussiedler comme une aubaine. Dans ces régions à faible croissance démographique, touchées par l’exode de leur main-d’œuvre traditionnelle et délaissées par les immigrants étrangers, la volonté d’accueillir les « compatriotes » allemands est d’autant plus forte que l’État leur accorde d’attractives subventions.20 Mais ce que les municipalités n’ont pas intégré dans leurs calculs, c’est l’apparition et le développement rapide du phénomène de l’immigration en chaîne, classiquement observé dans les mouvements migratoires et particulièrement marqué chez les Aussiedler. Ils investissent ainsi des régions entières, l’arrivée des uns conditionnant ensuite celle des autres dans un mouvement quasi ininterrompu. Ce processus s’explique par l’ignorance des candidats à l’immigration de ce qui les attend en Allemagne : cette méconnaissance est particulièrement sensible chez les Aussiedler de l’Union Soviétique en pleine implosion : ils émigrent sur la seule foi des informations reçues dans les lettres de ceux qui les ont précédés.21 Très rapidement, l’immigration atteint un point de saturation. Les communes, victimes de leur hospitalité – au demeurant non désintéressée – prennent douloureusement conscience des implications de leur stratégie et se retrouvent en définitive désemparées par l’ampleur de la tâche. Des sentiments anti-Aussiedler, dus surtout à des conflits d’ordre économique, conduisent à l’élaboration de ghettos qui engendrent une marginalisation de plus en plus manifeste. Certaines localités deviennent le symbole de cette ségrégation de l’habitat : Lahr, dans le Bade-Wurtemberg, ou le district d’Osnabrück en Basse-Saxe.22 Simultanément une évolution inquiétante se fait jour dans les foyers d’accueil, conçus à l’origine comme lieux d’hébergement provisoire. Sous la pression des arrivées de plus en plus nombreuses, les séjours s’y prolongent désormais (21 à 26 mois en moyenne), les familles se partagent des espaces réduits et sont de fait soumises à une ségrégation tout à fait comparable avec celle des demandeurs d’asile. Les Länder se livrent à des calculs d’apothicaire où les considérations financières prennent le pas sur la solidarité germano-allemande d’ordre purement ethnique. Länder et communes se livrent désormais un bras de fer pour se répartir les Aussiedler que l’État leur attribue, prolongeant d’autant le séjour en foyer d’hébergement.23 La situation n’est pas plus brillante dans les grands centres urbains, où se sont développées des poches ethniques dangereusement marginalisées. Une politique d’urbanisme parfois douteuse, lorsque les spéculations immobilières ont conduit au rachat de pans de rue entiers pour y construire des logements en série – loués aux Aussiedler au prix fort –, a pu aggraver ponctuellement la situation, notamment en Allemagne orientale.
12Après avoir été un atout économique, les Aussiedler deviennent ainsi un problème financier, une surcharge difficilement supportable pour les collectivités locales. L’exemple d’Osnabrück illustre bien la problématique : les dépenses pour l’aide sociale y sont passées de 700.000 marks en 1992 à plus de 14 millions en 1994.24 Lahr estime pour sa part à plus de trois millions d’euros le surcoût annuel induit par les prestations sociales aux Aussiedler.25 Le système fédéraliste allemand attribue en effet aux Länder et aux communes la responsabilité exécutive, notamment le financement de l’aide sociale. Les municipalités deviennent de ce fait le théâtre majeur de la problématique de l’intégration. Les enquêtes révèlent des tendances alarmantes : ainsi en 1995, la part des ménages d’Aussiedler tributaires de l’aide sociale atteint 15 %, contre 3 % pour les ménages nationaux.26 Cette part va décroître progressivement, tout en restant élevée. Ainsi Lahr indique sur son site web que la part des Aussiedler bénéficiaires de l’aide sociale atteint près de 44 % en 1995, encore entre 30 et 40 % jusqu’en 1998, et tout de même 21 % en 2001. L’État de son côté a réduit graduellement ses prestations au cours de la décennie quatre-vingt-dix, alors que l’Allemagne enregistrait une explosion du taux de chômage.27 Les médias stigmatisent dès lors la prétendument moins bonne intégration des Aussiedler. En réalité, les stratégies mises en œuvre par les administrations se révèlent plus ou moins favorables à cette intégration. Concernant la répartition géographique, certains Länder optent pour des critères économiques, au risque d’alourdir encore la charge de bassins à forte pression démographique, d’autres tentent d’équilibrer la répartition sur leur territoire – avec des succès relatifs.
13Confronté à des critiques de plus en plus virulentes, le gouvernement Kohl réagit en promulguant en 1996 la loi d’affectation du lieu de résidence (Wohnortzuweisungsgesetz), plus contraignante que la législation de 1989 : elle oblige les Aussiedler à s’installer pour une durée minimale de deux ans dans le Land qui leur est affecté à leur arrivée en RFA, et prévoit la cessation immédiate du versement des prestations qui leur sont dues en cas d’installation dans un autre Land – à moins d’attester qu’un emploi et un logement les y attendent. La nouvelle législation aura pour conséquence essentielle de contraindre les nouveaux immigrants à s’installer de façon durable en ex-RDA.28 Toutefois la loi est controversée en raison de ses effets pervers : censée garantir une distribution plus harmonieuse sur l’ensemble du territoire (ouest et est), elle engendre des effets explosifs lorsqu’elle n’est pas encadrée par des mesures d’intégration pertinentes. C’est particulièrement vrai des Länder orientaux, affectés au premier chef par la récession économique et le chômage, où les Aussiedler sont de surcroît concentrés massivement dans les mêmes quartiers, notamment dans les casernes laissées vacantes par le départ des soldats soviétiques. C’est le cas de Leinefeld, petite ville de Thuringe, artificiellement devenue au milieu des années soixante-dix, grâce à l’établissement d’une filature de coton et à la construction d’une des plus grandes cimenteries d’Europe, un centre industriel de 20.000 habitants. La réunification a entraîné l’exode de sa population. Les Aussiedler se sont vus allouer les logements désertés de la cité ouvrière, alors que le taux de chômage y atteint, en 1997, 18 %.29 À l’ouest, Lahr est emblématique de ce phénomène sociodémographique : le départ des soldats canadiens en 1993 a transformé le quartier « canadien » (Kanada-Ring) en quartier „aussiedlerien“ symptomatique des frictions nationales entre les nouveaux immigrants et le reste de la population (nationale ou étrangère). La presse s’en est fait l’écho récurrent, avec des titres alarmistes : „Die gespaltene Stadt“, „Neue Angst vor den Russen“, „Deutsch, aber nicht ganz“, et d’éloquentes allusions à « l’enclave russe-allemande », « le petit Kazakhstan » ou « le petit Moscou ».30
14En définitive force est de constater l’échec – partiel ou total – de la stratégie des Länder de privilégier les zones structurellement défavorisées pour y établir « leurs » Aussiedler, dans l’espoir de dynamiser ces régions. Ils représentent à la fin des années quatre-vingt-dix souvent plus de 12 % de la population des communes, mais constituent simultanément souvent 50 % des sans-emploi. À l’inverse, quant ils parviennent à s’intégrer, ils peuvent affecter profondément les marchés du travail et du logement. Parfois positivement, comme dans les villes d’Allemagne orientale désertées par les garnisons soviétiques : la création de petits commerces de proximité s’avère une mesure d’accompagnement à l’intégration adéquate.31 De nombreuses études confirment l’intérêt des « colonies », la fonction salvatrice des enclaves ethniques que constituent les communautés russophones, conçues comme aide, au moins transitoire, à l’intégration.32 Les Aussiedler perpétuent du reste ainsi un processus éprouvé par leurs ancêtres colons dans l’empire russe, et qui fit à nouveau ses preuves dans les Républiques d’Asie centrale après les déportations des années quarante. Mais cette stratégie ne présente pas que des avantages, puisque les immigrants s’aliènent ainsi la possibilité de nouer des contacts avec la population nationale.33
15L’apport démographique en revanche est indéniable, comme le reconnaît explicitement la municipalité de Lahr :
Der Aussiedleranteil in Lahr beträgt 20 %, dies entspricht 8.600 Einwohnern. Der Ausländeranteil liegt bei 8,7 %. Bei den Kindern und Jugendlichen beträgt der Aussiedleranteil 24,5 %, der Ausländeranteil 12 %. Durch den erheblichen Zuzug ist für die Stadt Lahr bevölkerungspolitisch eine positive Entwicklung eingetreten, da eine Überalterung der Stadt, wie in anderen Regionen der Fall ist, mittelfristig nicht eintreten wird.34
16Les élus soulignent en outre la « volonté d’intégration » et les ressources propres des Aussiedler (Selbsthilfepotential), ce que confirment les études les plus récentes.35 Dans tous les Länder – excepté Berlin et Hambourg (où dominent les migrants d’origine turque) – ils représentent aujourd’hui le plus grand groupe d’immigrants. Leur apport pour la « vieille » Allemagne constitue un « atout démographique incontestable » (Christoph Bergner), une véritable « cure de jouvence » explicitement mise en exergue dans le dernier Rapport migratoire publié en 2008 par le ministère de l’Intérieur :
Die Spätaussiedlerzuwanderung wirkt sich – ebenso wie die Zuwanderung von Ausländern- positiv auf die Altersstruktur der Bevölkerung in Deutschland aus. Weil auch die zuwandernden Spätaussiedler relativ jung sind, kommt es zu einem Verjüngungseffekt, wenn auch die zuwandernden Spätaussiedler im Schnitt etwas älter sind als die zuziehenden Ausländer.36
17Et de souligner que 62,5 % d’entre eux ont moins de quarante-cinq ans (contre 53,2 % pour les nationaux), alors que l’écart était même encore plus flagrant en 1990, puisque les trois quarts des Aussiedler avaient moins de quarante ans. Encore faut-il savoir exploiter cet atout démographique « jeune ».
18On observe aujourd’hui une répartition inversée des deux grandes catégories d’immigrants en Allemagne : les étrangers se concentrent dans les grandes métropoles industrielles, alors que les régions rurales ou faiblement industrialisées se partagent les Aussiedler. Or, les études réalisées depuis 1990 tendent à démontrer que contrairement aux idées reçues, ou volontiers répandues dans le débat public, les petites structures citadines ou villageoises ne favorisent pas forcément l’intégration, ne serait-ce que parce que les préjugés y sont souvent plus tenaces que dans les grands centres à fort brassage ethnique. Le marché de l’emploi y est en outre beaucoup plus restreint, ou fragilisé en période de crise économique (notamment en ex-RDA37). Dans les petites localités, des coutumes encore préservées ou un regard plus indulgent sur les mentalités décalées, voire passéistes des Aussiedler peuvent certes faciliter leur intégration, mais c’est beaucoup moins vrai pour les jeunes qui ont grandi dans une société soviétique en profonde mutation. En 1994/95, l’Allemagne prend conscience de la dégradation de leur intégration.38 La génération « post-perestroïka », en grand péril de dérive sociale, préoccupe à juste titre les responsables politiques, d’autant qu’une couverture médiatique tendancieuse concourt à aggraver le processus de marginalisation.39 Le fait est que l’Allemagne enregistre une hausse significative du taux de criminalité juvénile, et y note l’augmentation de la part des Aussiedler arrivés de la CEI, spécialement en termes de délits liés aux stupéfiants. Toutefois les experts incitent à nuancer le jugement, tout en reconnaissant l’émergence d’une minorité marginalisée de jeunes Aussiedler dans les enclaves russophones : face au rejet de la société allemande, ils resserrent leurs rangs et affirment leur ethnocentrisme.40
La gestion spatiale de l’immigration, réussite ou échec ?
19Le bilan de l’intégration, considéré sous l’angle de la répartition spatiale des Aussiedler entre 1989 et 2000, est donc pour le moins mitigé, voire franchement négatif si l’on considère le point de vue des « accueillants ». Au mieux, l’on peut dire que l’intégration subit un coup d’arrêt pendant cette décennie, après une politique volontariste globalement satisfaisante jusqu’en 1989, qui a certainement concouru à l’excellente intégration des Allemands de Roumanie.41 Le désengagement de l’État au plus fort de l’immigration n’en apparaît que plus paradoxal : les collectivités locales, prises à la gorge, ont vigoureusement interpellé l’État pour le rappeler à ses responsabilités.42 En dépit des efforts conjugués des municipalités, des associations caritatives et des Aussiedler eux-mêmes, la situation demeure préoccupante en 2009, tant en matière d’accès à l’emploi ou à la formation, que de phénomènes de déviance juvénile.43 L’observation révèle une réalité contrastée, et les appréciations sont par conséquent contradictoires, comme l’illustre le débat sur la nécessité ou non de proroger la Loi d’affectation du lieu de résidence au-delà de décembre 2009, terme initialement prévu.44 Du point de vue des circonscriptions ou municipalités ayant connu une intense concentration d’Aussiedler avant 1996, la législation a porté ses fruits. Experts et élus s’accordent à reconnaître que la gestion de l’intégration s’en est trouvée facilitée (planification d’infrastructures, de mesures sociales…). À l’inverse, les villes (notamment est-allemandes) restées d’abord peu concernées par cette immigration en ont subi de plein fouet les effets (Berlin-Marzahn en est le symbole). Les partisans d’une non reconduction de la loi en 2010 s’appuient sur deux arguments : d’une part les chiffres désormais insignifiants de l’immigration, d’autre part l’allégement de la charge financière pour les communes, induit par la loi sur l’immigration de 2005. Les personnes à faibles revenus qui percevaient l’aide sociale – payée par les communes – touchent dorénavant l’allocation chômage (Arbeitslosen II), versée par l’État.45 Arguant au contraire de l’effort financier nécessaire pour pallier des déficits d’intégration durables, des élus plaidaient pour le maintien de la loi au-delà de 2009.46
20Le rapatriement des Aussiedler est le fruit d’une volonté politique immuablement réaffirmée depuis 1950 par tous les gouvernements, de droite ou de gauche. Mais la mise en œuvre de leur intégration aura été surtout le fait de la société civile et des collectivités. Les erreurs d’appréciation ou de stratégie n’auront pas manqué. L’Allemagne le reconnaît aujourd’hui. Reste à savoir si l’auto-traitement préconisé face à un diagnostic tardif (échec partiel de l’intégration) se révélera assez efficace pour faire de la « ressource démographique » un gain économique et humain.47.
Notes de bas de page
2 Par souci de simplification, nous optons pour le terme générique abusif de « Aussiedler », sachant bien que la terminologie juridique a introduit à partir de 1993 le terme de « Spätaussiedler », induisant une modification de statut. Etant donné les occurrences du terme dans notre analyse, nous renonçons délibérément à l’italique pour ce vocable qu’il ne nous paraît pas opportun de traduire. Voir notre article « Regard français sur un phénomène migratoire historique : le retour des (Spät) Aussiedler en République fédérale d’Allemagne » in : Sociologia Internationalis, 44. Band, Heft 1, 2006, p. 57-84.
3 Fachtagung der Akademie der Konrad-Adenauer-Stiftung, Berlin, site web du BMI :
<http://www.bmi.bund.de/cln_028/nn_122304/Internet/Content/Nachrichten/Reden/2008/09/Jubil_C38_A> ;
4 Statistiques (arrondies) du Bundesverwaltungsamt in : www.bva.bund.de
5 Ordonnance du 28 mars 1952, cf. Jürgen Haberland, Eingliederung von Aussiedlern. Sammlung von Texten, Heggen-Verlag, Leverkusen 1991, p. 93s. Et Info-Dienst deutsche Aussiedler (ultérieurement Info-Dienst) 21, mars 1991, p. 2s.
6 Wolfgang Thierse in : Aus Politik und Zeitgeschichte (ultérieurement APuZ) B1-2/2000 ; Werner Weidenfeld/Karl Rudolf Korte, Handbuch zur deutschen Einheit 1949-1989-1999, vol. 363, Bonn, p. 740-755.
7 Cf. Info-Dienst 33, mars 1992, p. 6s.
8 Otto Luchterhand, Alfred Eisfeld (Ed.), Die Russlanddeutschen in den Migrationsprozessen zwischen den GUS-Staaten und Deutschland. (Der Göttinger Arbeitskreis Nr 519), Alfa Druck GmbH : Göttingen 2008, p. 132.
9 Cf. Ernst Wagner in : Informationen zur politischen Bildung 222, 1991, p. 44.
10 Friedhelm Koch, Deutsche Aussiedler aus Rumänien. Analyse ihres räumlichen Verhaltens, Böhlau : Bonn 1991, p. 205.
11 Ulm est la ville symbole des liens entre les Souabes du Banat et le Bade-Wurtemberg, voir : Banater Post 11/1995, 5, 6, 9, 10, 15/2000, 5/2001.
12 40 Jahre Landsmannschaft 1949/50 – 1989/90, Renate Huht Verlag, Munich 1990, p. 228.
13 Claus Leggewie : « Integration und Segregation » in Klaus J. Bade, Rainer Münz, Migrationsreport 2000, p. 101.
14 Regina Römhild, Die Macht des Ethnischen. Grenzfall Ruβlanddeutsche, Peter Lang : Francfort/Main 1998, p. 287.
15 Voir Wilfried Heller in : Walter Althammer, Line Kossolapow (Ed.), Aussiedlerforschung. Interdisziplinäre Studien, Böhlau, Cologne/Weimar/Vienne, p. 32s.
16 Part des Aussiedler dans la population migrante en 2009 : Basse-Saxe (+ Brême) : 32 %, Rhénanie-Westphalie : 28 %, Bavière : 26 %, cf. Berlin-Institut für Bevölkerung und Entwicklung (Ed.) (ultérieurement Berlin-Institut), Ungenutzte Potenziale. Zur Lage der Integration in Deutschland, Kopp GmbH & Co. Kg., Cologne 2009, p. 61.
17 Voir Peter Hilkes in : Klaus J. Bade, Jochen Oltmer, Aussiedler : Deutsche Einwanderer aus Osteuropa, Rasch : Osnabrück 1999, p. 75.
18 Gwénola Sebaux : « Les colonies d’Orient : trait d’union entre les aires orientale et germanique » in : Sylvie Grimm-Hamen et Philippe Alexandre, L’Orient dans la culture allemande aux XVIIIe et XIXe siècles, Nancy 2007, p. 159-172.
19 Hannelore Oberpenning in : Bade, Oltmer, op. cit., p. 283-323 ; Espelkamp, 1000 habitants en 1939, en comptait plus de 25.000 en 2007. Sur la (difficile) gestion volontariste des élus, lire Heinz Hennemann in : Konrad Adenauer Stiftung (Ed.), Aufgaben der Kommunen bei der Integration von Ausiedlern. Expertengespräch am 11. Juni 1992 im Bürgerhaus Espelkamp, p. 3s ; Andreas Baaden, Konzepte und Modelle zur Integration von Aussiedlern, Institut für berufliche und Weiterbildung, Göttingen 1995, p. 39s.
20 Info-Dienst 9, 1990, p. 7-17.
21 Anton Bosch in : Kulturtagung der Deutschen aus Russland/UdSSR 20-22/10/1989, Bad Herrenalb 1989, p. 26s.
22 Oliver Winter in : Studienreihe Osnabrücker Land, vol. 6/1995, p. 45ss ; Lahrer Zeitung 10/11/95 ; Kathrin Meier-Rust : “Beispiel Lahr : Eine Schwarzwaldstadt ringt mit der Integration von 7.000 Spätaussiedlern aus der Sowjetunion” in : Die Weltwoche 5/02/1996 ; Karina Christen : “Wo die Schwarzwaldstraβe zur Stalin-Allee wird” in : Südkurier 8/02/96 ; Badische Zeitung 2/02/96.
23 Voir Barbara Dietz in : Zeitschrift für Migration und Soziale Arbeit 1, 1997, Neue Zuwanderung ins Bundesgebiet, p. 59.
24 Chiffres d’après Dietrich Tränhardt in : Bade, Oltmer, op. cit., p. 110.
25 <www.lahr.de/sixcms/.../Integration %20der %20Aussieler.pdf> (consulté le 6-09-2009)
26 Barbara Dietz in : Forschungsbericht der Friedich-Ebert-Stiftung, Gesprächskreis Arbeit und Soziales N° 86, Perspektiven der neuen Aussiedlerpolitik, Bonn 1999, p. 24.
27 Cf. Tatjana Baraulina in : APuZ 22-23/2007, p. 26-32.
28 Info-Dienst 80, juin 1996, p. 12 ; Info-Dienst 78, avril 1996.
29 Der Spiegel 32/1997, p. 44.
30 Der Spiegel 10/1996, p. 34-37 ; Welt am Sonntag, juin 2003 ; Die Zeit, 30/03/2000
<http://zeit.de/2000/14/200014.aussiedler.3_xml> ; Die Zeit Nr 42, 13/10/1989
<http://www.zeit.de/1989/42/Deutsche-unter-sich>
31 Andreas Hauk, Axel von Hoerschelmann, Aussiedeln, ansiedeln. Ruβlanddeutsche in den neuen Bundesländern – Beispiel Land Brandenburg, Landeszentrale für politische Bildung (Ed.), Potsdam 1996, p. 22s.
32 Anton Bosch in : Kulturtagung 1989, op. cit., p. 30s ; Klaus Boll, op. cit., p. 174s ; Bade, Oltmer, op. cit., p. 36.
33 Voir notre article : « Religion, liens familiaux : aide ou entrave à l’intégration ? Le cas des Aussiedler » in : Anne Saint-Sauveur, Identités multiples et intégration. À l’exemple des migrations allemandes du vingtième siècle, Actes du colloque tenu à la Maison Heinrich Heine, mars 2009, à paraître.
34 <www.lahr.de> (consulté le 6-09-2009) ; Tsypylma Darieva : « Von erinnerten Kriegsopfern zur demografischen Ressource » in : Sabine Ipsen-Peitzmeier, Markus Kaiser (Ed.), Zuhause fremd. Russlanddeutsche zwischen Russland und Deutschland, transcript, Bielefeld 2006, p. 351ss ; Gwénola Sebaux : « Migration von Ost nach West. Gewinn oder Verlust ? » in : Anton Sterbling (Ed.), Migrationsprozesse. Probleme von Abwanderungsregionen. Identitätsfragen, Krämer : Hambourg 2006, p. 151-165.
35 Berlin-Institut, op. cit., p. 7.
36 BMI (Ed.), Migrationsbericht 2007, Bonifacius GmbH : Nuremberg 2008, p. 55.
37 Le taux de chômage en ex-RDA est passé de 10 % en 1991 à19,5 % en 1997.
38 Wladimir Süss in : Kulturtagung der Deutschen aus Ruβland 21-23/10/1994, Würzburg, p. 7-28 ; Wolfgang Lanquillon (Ed.), Ingeborg Bruns, « Manchmal bin ich nichts », Stuttgart 1992, p. 46-49 ; Barbara Dietz in : Bade, Oltmer, op. cit., p. 171 ; Nelly Däs, Laβt die Jugend sprechen. Ruβlanddeutsche Jugendliche berichten, Georg Bitter Verlag : Recklinghausen 1994. ; R. K. Silbereisen, E-D. Lantermann, E. Schmitt-Rodermund (Ed.), Aussiedler in Deutschland. Akkulturation von Persönlichkeit und Verhalten, Leske + Budrich : Opladen 1999, p. 165ss, 181s, 257ss.
39 Der Beauftragte der Bundesregierung für Aussiedlerfragen (Ed.), Arbeitshilfen zur Aufnahme und Eingliederung von Spätaussiedlern 2/1996, sept. 1996.
40 Jochen Welt in : Friedrich Ebert Stiftung (Ed.), Gesprächskreis Nr 86, op. cit., p. 11-18 ; Birgit Brockerhoff in : Sozialmagazin 4/1999, p. 22-26 ; Barbara Dietz in : Zeitschrift für Jugend 1-2/1996, p. 53.
41 Cf. Josef Wolf in : Landsmannschaft der Banater Schwaben e. V., Neue Heimat in Deutschland. 50 Jahre Wirken für die Gemeinschaft, Munich 2000, p. 175-187.
42 Voir la “déclaration de Lahr” (Lahrer Erklärung) signée en 1999 à l’issue d’un symposium national sur la politique d’intégration des Aussiedler sous le titre éloquent de « Zukunftsweg oder Sackgasse » (document visible sur le site web de Lahr). Cf. aussi Maria von dem Busch in Die Zeit 42/1998 :
<http://www.zeit.de/1998/42.Opfer_der_Politik>
43 Sonja Haug, Tatjana Baraulina in : Working Paper 12/2008 ; Heribert Ostendorf Ed.), Kriminalität der Spätaussiedler – Bedrohung oder Mythos ?, Nomos, Baden-Baden 2007, p. 80ss ; Sueddeutsche. de, 13/05/2008 in : </politik/392/441133/text/> 9/09/2009) ; Die Zeit 11.03.2004 in :
<http///www.zeit.de/2004/12/Russlanddeutsche> (13/09/2009) ; reportage radiophonique SWR Aktuell, 2/05/2009 : “Spätaussiedler machen Stress in Lahr” in : www.swr.de (consultéle6/09/2009).
44 Bundesamt für Migration und Flüchtlinge (bamf), Blickpunkt Integration 01/2008, p. 8 s.
45 Sonja Haug, Leonie Sauer in : Bamf (Ed.), Abschlussbericht. Zuwanderung und Integration von (Spät) Aussiedlern-Ermittlung und Bewertung der Auswirkungen des Wohnortzuweisungsgesetzes, Nuremberg 2007, p. 160.
46 Lettre de la Conférence permanente des municipalités allemandes adressée au ministère de l’Intérieur le 19/09/2007 en écho au rapport d’évaluation précité <www.Kommunale-spitzenverbaende.de> ; Christoph Bergner (délégué aux Aussiedler) dans une interview de 2006 in :
<http//www.ornis-press.de/politik.420.html> ; (06/09/2009).
47 Christoph Bergner, Matthias Weber (Ed.), Aussiedler-und Minderheitenpolitik in Deutschland. Bilanz und Perspektiven, Oldenbourg : Munich 2009, p. 239-242.
Auteur
Maître de Conférences à l’Université Catholique de l’Ouest, Angers.
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