Les dimensions urbaines du changement démographique. Le cas des schrumpfende Städte dans les nouveaux Länder
p. 189-205
Résumé
Cet article propose un état des lieux sur la question de la Stadtschrumpfung. Il s’agit d’attirer l’attention sur la dimension urbaine des changements démographiques que connaissent aujourd’hui l’Allemagne et tout particulièrement ses nouveaux Länder. En effet, le débat sur la Stadtschrumpfung inclut les préoccupations sociales et politiques croissantes liées au demographischer Wandel. Néanmoins, on ne saurait réduire cette question aux seuls enjeux démographiques puisque les paysages, les activités et les sociétés urbaines sont également profondément transformés. L’article s’interroge donc plus généralement sur les conceptions et les dimensions du « déclin » urbain en Allemagne et plus généralement dans les sociétés post-industrielles, avec une attention toute particulière pour les dispositifs d’action mis en place pour contrer cette évolution et dont les objectifs mais surtout les effets restent d’ailleurs très controversés.
Texte intégral
1Le présent article est né d’une réflexion commune interdisciplinaire inhabituelle, entre un « civilisationniste » germaniste et un géographe spécialiste de l’urbain, sur les conceptions et les dimensions du « déclin » dans les sociétés post-industrielles, et en particulier en Allemagne. Si l’idée de déclin est bien l’une des connotations du terme allemand de Schrumpfung, il faut se poser la question de savoir si elle traduit véritablement cette notion, qui signifie plus étroitement « rétrécissement » ou « contraction ». Par ailleurs, traduire le phénomène de Stadtschrumpfung par « déclin urbain » évoque un scénario irréversible auquel ont fréquemment recours les « déclinologues »3. Or, dans le cas de la Stadtschrumpfung, il semble délicat d’assigner à ce processus une quelconque irréversibilité, alors même que les pouvoirs publics s’emploient à combattre le phénomène.
2Fondé à la fois sur une revue de la bibliographie et sur plusieurs expériences de terrain, l’état des lieux proposé dans cet article a pour objectif d’attirer l’attention sur la dimension urbaine des changements démographiques que connaissent aujourd’hui l’Allemagne, et plus généralement les pays industrialisés. Cependant, si le débat sur la Stadtschrumpfung inclut inévitablement les préoccupations sociales et politiques croissantes liées au demographischer Wandel, on ne saurait réduire cette question aux seuls enjeux démographiques puisque les paysages, les activités ou encore les sociétés urbaines sont également profondément transformés, induisant de surcroît la mise en place progressive de dispositifs d’action spécifiques dont les objectifs mais surtout les effets restent d’ailleurs très controversés.
Les villes des nouveaux Bundesländer : des villes qui se rétractent ?
3Commençons par quelques brèves observations de terrain récoltées en 2004/2005 lors d’un échange universitaire tripartite dans le cadre du triangle de Weimar entre la Martin-Luther-Universität Halle-Wittenberg, l’Uniwersytet Śląski de Katowice et l’Université Paris 8-Vincennes à Saint-Denis. L’hébergement des participants français et polonais à Halle avait lieu chez les étudiants, ce qui a permis d’observer de l’intérieur le logement et l’habitat. Le premier constat était extrêmement positif. En effet, les étudiants disposaient en moyenne de logements très spacieux pour des loyers tout à fait raisonnables. La présence étudiante dans le centre-ville était particulièrement visible. De plus, Halle présentait un centre-ville entièrement réhabilité, dont la partie historique et l’université. Il était néanmoins facile de se rendre compte que cette réhabilitation s’était faite au détriment des grands ensembles de Halle-Neustadt, situés en périphérie, fortement délabrés et subissant alors une destruction partielle. Enfin, il était frappant de voir à quel point les infrastructures de la ville paraissaient surdimensionnées et de constater que de nombreux logements étaient vacants. En réalité, ce séjour nous avait plongé au cœur de la problématique des schrumpfende Städte. Car Halle/Saale comptait en 1975 environ 240 000 habitants4. Sa population a ensuite stagné dans les années 1980. En 1990, c’est-à-dire au moment de l’unification, on constate une augmentation artificielle du nombre d’habitants résultant de la fusion administrative de Halle et Halle-Neustadt (310 000 habitants)5. Depuis, on assiste à un déclin assez impressionnant de la ville du Saxe-Anhalt, qui correspond aujourd’hui au nombre d’habitants que comptait la seule partie historique de Halle en 1975 !
4Le cas de Halle n’est pas isolé. Il s’inscrit dans un contexte, celui de la RDA, fortement marqué par les choix urbanistiques opérés par le régime communiste, notamment celui de construire des grands ensembles (Großsiedlungen) en dehors des centres-villes. Halle-Neustadt est ainsi née d’une double volonté, économique et idéologique. Il s’agissait avant tout de construire une ville socialiste moderne pour un homme socialiste moderne et renouvelé (et l’on retrouve là l’influence de certaines thèses du Bauhaus). Cette modernité passait d’abord par la restructuration des grandes places et des grandes artères, et par l’abandon relatif des centres-villes, trop « bourgeois ». Ainsi, il s’agissait de désinvestir les centres-villes et d’en éloigner les commerces (Entkommerzialisierung), aboutissant à une « structure urbaine duale »6. Et la partie historique de Halle est devenue ce que l’urbaniste allemand Lütke-Daldrup7 appelle une « ville perforée » (perforierte Stadt). Quelques réhabilitations ponctuelles ont bien eu lieu dans les années 1980 en RDA, lorsqu’il est apparu aux autorités que la construction de grands ensembles ne suffirait pas à résoudre le problème du logement8. Par ailleurs, un intérêt pour le patrimoine est timidement apparu, dans le sillage de la reconstruction du Nikolaiviertel de Berlin-Est et d’une partie du Neumarkt à Dresde. On estime qu’au moment de la chute du mur en 1989, 80 % des logements à Halle et Leipzig nécessitaient une réhabilitation9. Par ailleurs, 20 % des Allemands de l’Est vivaient dans les grands ensembles alors même que 420 000 logements étaient vacants, en centre-ville principalement.
Photo 1. Le centre de Halle : façades réhabilitées, voirie requalifiée et terrasses de café

Photo 2. Halle-Neustadt : un grand ensemble emblématique de l’urbanisme socialiste

5La fin du régime communiste et le processus de « transition de choc » ont ensuite conduit à une désindustrialisation massive à l’Est et à une perte sèche d’emplois. D’autres problèmes se sont ajoutés, comme par exemple les problèmes de propriété non résolus dans les centres-villes et la lenteur du processus de restitution des biens. Il faut souligner ici la grande disparité des communes des nouveaux Bundesländer face à cette situation. Si certaines villes ont su, pour diverses raisons, tirer leur épingle du jeu, comme Leipzig ou Dresde, d’autres n’y sont pas parvenues : c’est le cas de Cottbus, Chemnitz ou encore Görlitz. Dans le même temps, il y a eu une grande désaffection pour l’habitat socialiste au profit des logements individuels, ce qui a conduit à des flux de migration résidentielle du centre vers les périphéries. Dans de nombreux cas, les autorités locales ont été impuissantes à freiner la fuite des investissements en périphérie (logements, équipements commerciaux). Ainsi a-t-on assisté à un rattrapage considérable des Bundesländer en termes d’étalement urbain10. En parallèle s’est développé le phénomène de « studentification » du centre-ville11 et celui des logements vacants, constatés dans le cas de Halle, aussi bien dans les centres-villes que dans les grands ensembles12. Ce phénomène a eu des effets importants sur le marché immobilier : tout d’abord un effet dépréciatif sur le foncier et les loyers qui ensuite, par un effet cumulatif, a découragé encore davantage l’investissement privé dans la ville. Selon Christine Hannemann, il existe donc bien un modèle de rétraction urbaine spécifiquement est-allemand, dû à la conjonction des problèmes liés à la réunification, à la désindustrialisation massive, à la périurbanisation, au déclin démographique qui touche tous les pays industrialisés et aux migrations du travail internes à l’Allemagne. Elle parle de „Deurbanisierung, Depopulation, Deökonomisierung“13.
La „Stadtschrumpfung“ : une catégorie difficile à cerner
6Souvent opposée à la notion de « croissance urbaine », la catégorie de Stadtschrumpfung s’est développée dans le champ des études urbaines (géographie, sociologie, science politique, urbanisme) depuis la fin des années 1980 et, de manière accrue, depuis l’unification des deux Allemagnes. La catégorie est liée à la perception d’une « seconde transition démographique », mais dépasse le cadre purement démographique. Elle désigne « un ensemble de dynamiques démographiques, économiques et/ou sociales régressives qui se déploient dans des espaces urbains donnés »14. Soulignons d’emblée que le débat autour de la Stadtschrumpfung cristallise depuis quelque temps un certain nombre de phénomènes observés de longue date. Sur la longue durée en effet, les villes connaissent trois dynamiques seulement : la croissance, la stagnation ou le déclin15. Les études longues sur les villes font apparaître que les périodes de croissance et de déclin urbain se succèdent dans l’Histoire16. Carsten Benke quant à lui montre que, même en pleine période de croissance urbaine industrielle, certaines villes régressaient17.
7Il n’en reste pas moins que la situation de certaines villes aujourd’hui va à l’encontre du paradigme (sur) dominant fondé sur l’hypothèse d’une croissance urbaine continue et que cette inversion de paradigme suscite des inquiétudes légitimes. Pour les décideurs, qu’ils soient situés à l’échelon local ou bien à un échelon supérieur, la réflexion sur le déclin urbain rejoint bien évidemment celle, plus générale, sur le « tournant démographique » de la « seconde transition démographique »18, caractérisée en Europe par une dénatalité plus ou moins forte et un vieillissement démographique notamment. Car il est évident que le vieillissement démographique, la fécondité plus tardive, l’augmentation du nombre des ménages alors même que leur taille diminue – ce qui conduit à une forme d’individualisation croissante des ménages –, ainsi que l’instabilité familiale et la précarité de l’emploi se répercutent directement sur le tissu des villes et les dynamiques spatiales19. Mais il reste difficile de prédire si les dynamiques urbaines en jeu dans le contexte du « tournant démographique » auront des conséquences positives ou négatives sur les villes concernées.
8Dès les années 1980 en effet, d’abord dans un article de Die Zeit en 1985, puis dans la Kölner Zeitschrift für Soziologie und Sozialpsychologie en 1988, H. Häußermann et W. Siebel avaient mis l’accent sur les « Chancen des Schrumpfens », c’est-à-dire sur les bienfaits éventuels sur les villes que pourraient avoir certains arbitrages politiques radicaux dans un contexte général de déclin démographique. À partir de leurs observations collectées dans les vieilles villes industrielles de la Ruhr, de la Sarre et sur la côte septentrionale de l’Allemagne de l’Ouest, les deux sociologues urbains lançaient alors un appel à changer radicalement de politique urbaine. Leur recommandation centrale, reprise dans leur ouvrage Neue Urbanität, visait à inciter les décideurs urbains à renoncer à vouloir lutter contre le rétrécissement ou la contraction urbaine, les remèdes éventuels ne faisant qu’accentuer le mal. Selon les auteurs, toute mesure visant à vouloir transformer la contraction (Schrumpfung) en croissance obturait nécessairement des possibilités d’inventer de nouvelles formes de vie urbaine20.
9Mais comme dans bien d’autres débats publics en Allemagne, la réunification et l’euphorie initiale qu’elle a suscitée ont contribué à geler ce débat : accepter la Schrumpfung n’était pas compatible avec les objectifs de croissance fixés dans le cadre de la réunification et ne pouvait donc pas faire naître de consensus politique. C’est ce que W. Siebel a récemment rappelé, lorsqu’il revient sur les réticences et la difficulté à aborder cette thématique en Allemagne21. D’une part, l’approche hautement polémique de Häußermann et Siebel n’a pas entraîné de changement majeur de paradigme, et l’on a continué à produire de la ville à partir d’une hypothèse de croissance urbaine. Certains auteurs n’hésitent pas à qualifier de « dogme » l’opinion selon laquelle une société de croissance (Wachstumsgesellschaft) ne tolère pas la contraction urbaine22. D’autre part, la difficile « transition de choc » dans les nouveaux Bundesländer et les dynamiques qu’elle a lancées ont certainement accentué la Schrumpfung.
10Nous souhaitons ici attirer l’attention non seulement sur la dimension démographique du phénomène de la Stadtschrumpfung, mais aussi sur les logiques spatiales. Les politiques urbaines sontelles en mesure de prendre en compte l’hypothèse du rétrécissement urbain ? Par ailleurs, la Stadtschrumpfung est-elle le simple constat d’une réalité ou bien est-elle un modèle d’évolution à venir de nos villes dans les sociétés post-industrielles qu’il convient – aujourd’hui comme dans les années 1980 – de « prendre au sérieux »23 ? La question de la Schrumpfung ouvre donc des perspectives de recherche nombreuses et complexes : il s’agit bien d’un « champ de recherche émergent »24.
11Dès lors, trois remarques s’imposent. Tout d’abord, l’approche par la Stadtschrumpfung s’inscrit dans des tendances plus longues liées aux cycles urbains, où il apparaît que seules les villes présentant les conditions spatiales et économiques les plus favorables sur le long terme sont amenées à « survivre »25. Ensuite, il ne faut pas trop vite conclure que la Schrumpfung est nécessairement associée à une réduction de taille : elle intervient en effet souvent sans rétrécissement de superficie, allant au contraire de pair avec le phénomène de l’étalement urbain qui, inexistant en RDA, s’est considérablement développé depuis dans les villes des nouveaux Länder26. Enfin, la notion de Stadtschrumpfung recouvre partiellement celle de « Shrinking City » employée dans un contexte états-unien. Mais ce concept n’est pas facilement transposable, tant il est ancré dans la réalité américaine du Rust Belt par exemple, qui combine désindustrialisation, suburbanisation, paupérisation et ségrégation sociale. La parenté entre diverses formes de rétrécissement voire de déclin urbain est accentuée par le fait qu’il existe un réseau de recherche mondial sur les Shrinking Cities, auquel participe le Center for Global Metropolitan Studies de l’Université de Californie à Berkeley et qui cherche à étudier les processus de déclin urbain dans leur globalité mondialisée. Le site www.shrinkingcities.com, soutenu financièrement (2002-2008) par la Kulturstiftung des Bundes, publie ainsi des études allant de Detroit à Ivanovo en passant par Manchester/Liverpool ou Halle/Leipzig. Mais malgré cette volonté de créer un réseau de recherche cohérent, la variété des objets et des méthodes dans les recherches sur le rétrécissement urbain rend encore difficile la délimitation d’une catégorie, celle de la schrumpfende Stadt, qui reste floue27. En tout cas, il est possible de voir dans la Stadtschrumpfung un processus de mutation sociale de la ville qui s’inscrit dans la durée et qui présente de multiples facettes, selon la place de la ville dans le réseau urbain, l’échelle d’analyse et les politiques publiques mises en œuvre.
3. Politiques urbaines : entre stratégies d’image et rénovation urbaine
12Depuis les années 1990, les politiques urbaines qui ont été mises en œuvre dans les nouveaux Bundesländer se sont immanquablement positionnées par rapport à la Stadtschrumpfung, que ce soit pour nier le déclin ou à l’inverse pour le contrecarrer voire en tirer profit. Les collectivités locales ont dès le début joué un rôle moteur, même si leur capacité financière est relativement réduite. Elles sont en effet en proie à des difficultés financières croissantes liées d’une part aux dettes de l’époque socialiste28, d’autre part à la diminution de la population et à l’érosion économique qui se sont traduites par une diminution des recettes29 ; de plus, le déclin pose aux communes des problèmes coûteux à résorber (vacance des logements, friches industrielles, réorganisation des infrastructures) alors même que les dépenses d’aides sociales ne cessent d’augmenter30. Ces dernières années, un appel à l’intervention de l’État fédéral a donc été lancé par les collectivités locales, celui-ci étant considéré comme le seul acteur à même de pouvoir dépasser des logiques purement économiques qui l’avaient emporté jusque-là. D’importants investissements publics ont été réalisés, mais toujours en partenariat avec les collectivités locales31. Enfin, un troisième acteur s’est beaucoup impliqué : l’Union européenne, dans le cadre de l’initiative URBAN32 notamment, même si ses subventions sont vouées à s’amenuiser avec l’élargissement à l’Est.
13Depuis l’unification, deux types de stratégies ont été élaborés, avec des objectifs et des choix d’intervention relativement différents. La première, qui a été mise en œuvre assez précocement, dès le début des années 1990, visait à revaloriser l’image des villes, pour les rendre plus attractives dans un nouveau contexte de concurrence. Alors que les grands ensembles commencent à se dégrader dangereusement et au moment où l’étalement urbain n’est absolument pas maîtrisé, avec le développement massif de pôles commerciaux et de lotissements pavillonnaires, l’action des collectivités locales se concentre donc sur les quartiers centraux que l’on cherche à « revitaliser ». Il a pour cela été fait appel à des outils diversifiés, largement expérimentés en Europe de l’Ouest depuis les années 1980. La « revitalisation » de ces quartiers peut ainsi passer par l’installation de commerces et de services, voire d’équipements culturels, par la mise en valeur d’un patrimoine touristique attractif, par le réaménagement des espaces publics ou encore, à un autre niveau, par la mise en place d’outils de marketing territorial.
14À ce sujet, l’exemple de Leipzig33 peut être rapidement évoqué. La politique développée par la Mairie s’est articulée sur quatre outils principaux. Il s’est agi en premier lieu de préserver le patrimoine architectural. Dans le cadre du programme Neue Gründerzeit, le bâti hérité du XIXe siècle a été largement réhabilité et érigé en une sorte de « marque de fabrique »34. Au même moment, le bâti de l’ère socialiste était mis de côté, voire démoli. L’un des principaux objectifs des planificateurs, clairement énoncé comme tel, a été le développement du marketing urbain35. Les espaces publics constituent le second axe d’action de la Mairie, avec des aménagements de prestige pour les grandes places, des espaces piétonniers dans les quartiers touristiques et commerciaux, et plus globalement une requalification des rues et places du centre-ville, en lien avec les politiques de déplacements. En permettant l’amélioration du paysage urbain, mais en développant parallèlement la fréquentation à des fins touristiques et commerciales (mise en valeur des commerces, installation de terrasses de café, etc.), ces aménagements ont là encore visé à renforcer l’attractivité du centre-ville. Ils se sont clairement articulés avec un soutien sans faille aux acteurs commerciaux pour le développement des passages et des centres commerciaux, ou encore l’installation de franchises. Ainsi, dans le cadre d’une redéfinition du « système hiérarchisé des centralités »36, l’objectif a été de construire l’image d’un centre dynamique où se concentrent de multiples activités, selon une logique de compétitivité : il s’agissait d’accompagner les transformations impulsées par le marché et donc de renforcer les quartiers déjà compétitifs37. Enfin, les politiques culturelles ont également été développées dans cette optique, à savoir davantage en direction des touristes et des investisseurs qu’en direction des habitants. Les nouveaux équipements construits et la multiplication des festivals ou autres événements en plein air sont aussi un moyen de maintenir ou de renforcer l’attractivité du centre.
15L’autre stratégie adoptée par les pouvoirs publics est celle de la rénovation urbaine. Elle a été développée plus tard, faisant suite à une période de déni des processus de déclin urbain. Dans les années 2000, l’État fédéral a donc été amené à mettre en place différents programmes dont les principaux outils sont les suivants : réhabilitation de l’habitat et de l’environnement local, maintien/création de centralités commerciales, destructions et aménagement d’espaces verts, action sociale. L’ampleur des problèmes a progressivement amené les acteurs locaux à se saisir de ces différents outils opérationnels. Il faut noter que, le plus souvent, les programmes de renouvellement urbain fonctionnent sur le principe du partenariat entre le Bund, le Land et les collectivités locales, chacun finançant les projets à hauteur d’un tiers38. Si la mairie est déjà en situation difficile, elle ne peut plus investir et perd donc les investissements du Land et du Bund, ce d’autant plus que le nombre d’habitants demeure l’un des principaux critères pour les dotations fédérales et régionales. On retrouve, là encore, le problème de la « spirale du déclin »39.
16Parmi les différents dispositifs mis en place récemment, citons en premier lieu le programme Soziale Stadt. Associant Bund et collectivités locales, ce programme a pour objectif principal de lutter contre les mécanismes d’exclusion et de relégation qui touchent certains quartiers40. Il a été mis en place à la fin des années 1990 mais s’inspire d’expériences menées dans certaines villes de l’Ouest et dans d’autres pays européens dès les années 198041. Il s’articule autour de deux volets : un volet urbanistique (améliorer les conditions de vie et de l’habitat grâce à des projets et des mesures d’investissement dans le bâtiment) et un volet d’action sociale (augmenter les chances de réussite de chacun en permettant aux individus de développer leurs capacités et leurs connaissances, en leur donnant accès aux marchés de l’emploi et du logement)42. Au cœur de la démarche, il y a la volonté d’améliorer la communication au sein du quartier et l’identification des habitants à ce dernier, au sein d’un projet « intégré » où sont expérimentées de nouvelles structures de gestion administrative et de management. Le Quartiers-management est l’instrument-clé de ce programme. Dans ce cadre a été mis en place un réseau de coopération et de management, à la fois vertical et horizontal, au niveau du quartier et de l’administration municipale, mais aussi avec tous les autres acteurs locaux concernés. Ce réseau vise à encourager et à favoriser l’implication et la participation mais aussi l’interconnexion des citoyens et des acteurs locaux. Il a entre autres permis une meilleure prise en compte des préoccupations des habitants parmi lesquelles la qualité des espaces publics (en termes d’aménagement mais aussi de gestion) ou l’existence de moments de rassemblement et de rencontres.
17Avec un niveau d’investissement plus important encore a été lancé en 2002 le programme Stadtumbau Ost. Entre 2002 et 2009, 2,5 milliards d’euros ont été investis43 dans ce cadre, financés par les différents acteurs44. Le programme Stadtumbau Ost comprend des opérations de réhabilitation des immeubles et de leur environnement d’une part (dans le centre comme en périphérie), des opérations de démolition à grande échelle, notamment en périphérie, d’autre part. Si les démolitions apparaissent comme une mesure phare, elles sont cependant considérées avant tout comme un moyen. Le programme est en effet destiné à donner aux collectivités locales les outils pour développer des concepts intégrés de développement urbain (integrierte Stadtent-wicklungskonzepte)45. La consolidation des quartiers dégradés, menacés par les processus de relégation, ainsi que la revalorisation et la revitalisation des quartiers anciens, constituent les véritables enjeux de ces mesures. En diminuant l’offre de logements, le programme Stadtumbau Ost vise également à stabiliser le marché immobilier privé et à améliorer l’attractivité des villes, tout en insistant sur la nécessité de « rétrécir » ces dernières46. Ainsi, de nombreuses opérations de démolition ont été mises en place, mais leur coût demeure considérable : outre les coûts de démolition eux-mêmes, les collectivités doivent prendre en charge l’aide au relogement des locataires, ainsi que la rénovation des infrastructures et des réseaux47. À côté de ces opérations de démolition, la requalification des espaces publics de proximité (lieux de rassemblement, aires de jeux pour les enfants et les adolescents, etc.) figure en bonne place, de même que le développement de vastes espaces verts, en lieu et place des immeubles démolis. C’est l’une des opportunités de la Schrumpfung saisie par les politiques publiques : le « rétrécissement » s’accompagne d’une amélioration du cadre de vie des habitants. Pour autant, les nouveaux espaces publics demeurent coûteux à entretenir et posent à leur tour de nouveaux problèmes de gestion.
18Si les programmes Soziale Stadt et Stadtumbau Ost diffèrent largement en termes d’objectifs, ils se rejoignent cependant autour de l’outil – devenu incontournable dans les politiques urbaines – de la participation. Différentes formes de participation ont été expérimentées, s’inspirant à la fois de la tradition des initiatives citoyennes en Allemagne de l’Ouest, notamment à Berlin, et de nouvelles méthodes importées de l’étranger : des forums ou réunions de quartiers ; des cellules de planification (Planungszellen)48 définissant les priorités de développement du quartier ; des méthodes anglo-saxonnes de planification urbaine participative, notamment le planning for real (aménagement d’un espace vert au moyen d’une maquette réalisée par les habitants) ; des fonds d’action (Aktionsfonds) d’un montant de 15 000 euros par an et par quartier, première mesure qui dépasse le cadre consultatif. Pour Stadtumbau Ost, il s’agit d’impliquer les habitants dans les changements parfois traumatisants qui concernent leur quartier. Plus globalement, l’enjeu est de recréer du lien social dans des quartiers déstructurés, dans le but de fixer les habitants et de limiter le turn over résidentiel.
19Pour autant, ces programmes peuvent avoir des effets parfois néfastes sur les villes, en premier chef celui d’accentuer les processus de ségrégation socio-spatiale49. Dans les centres, les stratégies d’image visent d’une part à faire revenir les ménages des classes moyennes et aisées qui les avaient quittés pour accéder à la propriété dans les nouvelles franges périurbaines. Elles ciblent donc les jeunes ménages et les étudiants, comme à Dresde ou Leipzig50, accompagnant un début de gentrification51 des centres, dont le corollaire est l’exclusion des populations les plus modestes52. Elles visent d’autre part à rendre les centres plus attractifs pour les touristes allemands et étrangers. Ce faisant, la gentrification va de pair avec des dynamiques de marchandisation et de « festivalisation » que l’on retrouve d’ailleurs à l’œuvre dans la plupart des villes contemporaines53 Pendant ce temps, dans les quartiers périphériques, la vacance des logements reste une réalité. Bien plus, le départ des classes moyennes et la concentration des catégories les plus modestes qui en découle54 peuvent venir accentuer la dégradation et la dévalorisation de certains quartiers de grands ensembles.
Conclusion
20Si l’appel au « changement de paradigme » évoqué plus haut apparaît comme récurrent dans les discours, il est plus difficile de voir sa concrétisation dans les politiques, sauf dans la réalisation systématique d’espaces verts préconisée et ponctuellement mise en œuvre à l’issue des démolitions du programme Stadtumbau Ost, donnant un aperçu de la « lean city »55 qui pourrait succéder à la « shrinking city »56. Depuis les années 1990, les pouvoirs publics ont en fait oscillé entre quatre tendances pour traiter le déclin des villes est-allemandes : le renoncement au paradigme de la croissance, la revitalisation sélective des centres, le redimensionnement des infrastructures et « Hände weg und liegen lassen »57. Il n’y a pas d’homogénéité dans l’action mise en œuvre au sein des nouveaux Bundesländer, ce qui tend à complexifier, d’ailleurs, l’image que l’on peut se faire de la Stadtschrumpfung. La diversité (et l’inégalité) des politiques mises en œuvre, celles-ci étant principalement le fait des collectivités locales ou relevant de partenariats avec des instances supérieures, est venue renforcer la diversité les trajectoires suivies par les villes est-allemandes. Certaines n’ont pas eu les marges de manœuvre suffisantes pour mettre en œuvre la « revitalisation » de leur centre ou financer les opérations de démolition en périphérie. C’est particulièrement le cas pour les plus petites ou les plus spécialisées – les villes industrielles notamment – qui souffrent beaucoup plus du déclin que les plus grandes et les plus diversifiées, comme Leipzig et Dresde.
21Si la Stadtschrumpfung prend un sens tout particulier dans le contexte est-allemand, accentuée comme on l’a vu par le processus de « transition de choc » qui a conduit à une désindustrialisation massive et à de nombreuses suppressions d’emplois, creusant le solde migratoire des nouveaux Bundesländer, elle est en passe de concerner, avec le « tournant démographique », les anciens Länder comme le reste des pays industrialisés. L’expérience des villes est-allemandes pourrait alors être mobilisée pour alimenter une réflexion sur la transformation des villes dans ce nouveau contexte, mais à une autre échelle.
Notes de bas de page
3 Il existe d’ailleurs dans ce domaine une certaine tradition française. Ainsi, dès 1989, un rapport commandé par le Commissariat général au plan et réalisé par la Fondation des villes tentait de faire le point sur le « déclin urbain » et sur les « stratégies anti-déclin » à mettre en œuvre dans l’aménagement du territoire (Cf. M. Micheau, J. Gouriou, Le déclin urbain. 1 : Études, discours et réalités. Approche comparative Etats-Unis, Grande-Bretagne, France ; 2 : Déclin urbain et stratégies anti-déclin, Paris, Fondation des villes, 1989). Il s’agissait de situer les approches françaises sur le déclin urbain, et en particulier les articles théoriques provenant d’« experts » à différents niveaux, dans un contexte plus international – notamment anglo-saxon – de recherche en sciences sociales et de discours politique.
4 Source : Staatliche Zentralverwaltung für Statistik.
5 Source : Statistisches Landesamt Sachsen-Anhalt.
6 B. Glock, H. Häußermann, « New trends in urban development and public policy in Eastern Germany : Dealing with the vacant housing problem at the local level », International Journal of Urban and Regional Research, 2004, No. 28/4, p. 919-929.
7 E. Lütke-Daldrup, « Die „Neue Gründerzeit“ : veränderte Rahmenbedingungen erfordern neue Strategien in der Stadtentwicklung », Raumplanung Dortmund, 2000, No. 91, p. 164-167.
8 Cf. C. Hannemann, Marginalisierte Städte. Probleme, Differenzierungen und Chancen ostdeutscher Kleinstädte im Schrumpfungsprozess, Berlin, Berliner Wissenschaftsverlag, 2004, p. 77 sq.
9 Cf. H. Nuissl, D. Link, « The production of urban prawl. Urban sprawl in Eastern Germany as a phenomenon of post-socialist transformation », Cities, 2005, No. 22, p. 123-134.
10 La notion d’étalement urbain (urban sprawl) désigne un processus par lequel l’urbanisation se poursuit en dehors de toute notion de limite spatiale, aboutissant à l’émergence d’espaces périurbains marqués par de faibles densités. Cf. Müller, B., Siedentop, S., « Wachstum und Schrumpfung in Deutschland », Deutsche Zeitschrift für Kommunalwissenschaften, 43.1, p. 14-33.
11 A. Hill, K. Wiest, « Segregation und Gentrification in der Schrumpfenden Stadt. Eine Längsschnittbetrachtung in Leipziger Altbauvierteln », Leibniz-Institut für Länderkunde, 2003, p. 88-100.
12 Cf. B. Glock, H. Häußermann, op. cit.
13 Hannemann, C., « Schrumpfende Städte in Ostdeutschland – Ursachen und Folgen einer Stadtentwicklung ohne Wirtschaftswachstum », Politik und Zeitgeschichte, Bundeszentrale für politische Bildung, 2003, p. 16-23.
14 Cf. D. Florentin, S. Fol, H. Roth, « La ‘Stadtschrumpfung’ ou ‘rétrécissement urbain’ en Allemagne : un champ de recherche émergent », Cybergeo. Revue européenne de géographie, 2009, article 445
(http://cybergeo.revues.org/index22123.html).
15 Cf. O. Boustedt, « Wachsende stagnierende und schrumpfende Gemeinden. Die Analyse der regionalen Bevölkerungsentwicklung auf dem Weg der Typisierung », Raumforschung und Raumordnung, 1957, No. 15, p. 134-145.
16 Cf. T. R. Slater (dir.), Towns in Decline (AD 100 – 1600), Aldershot, Ashgate, 2000.
17 Cf. C. Benke, « Historische Schrumpfungsprozesse : Urbane Krisen und städtische Selbstbehauptung in der Geschichte », in N. Gestring et al. (dir.), Jahrbuch StadtRegion 2004/5. Schwerpunkt : Schrumpfende Städte, Wiesbaden, VS Verlag für Sozialwissenschaften, 2005, p. 49-71.
18 Cf. D. Van de Kaa, « Europe’s second demographic transition », Population Bulletin, 1987, 42.1, p. 3-24.
19 S. Buzar, P. Ogden, R. Hall, A. Haase, S. Kabisch, A. Steinführer, « Splintering Urban Populations : Emergent Landscapes of Reurbanisation in Four European Cities », Urban Studies, 2007, vol. 44, No. 4, 651-677.
20 Cf. H. Häußermann, W. Siebel, Neue Urbanität, Francfort/M., Suhrkamp, 1987.
21 Cf. W. Siebel, « Chancen und Risiken des Schrumpfens und warum es so schwer ist, darüber zu diskutieren », Leviathan, 2009, 37.2, p. 219-235.
22 Cf. F. Hager, W. Schenkel, (dir.), Schrumpfungen. Wachsen durch Wandel. Ideen aus der Natur-und Kulturwissenschaft, 2e éd., Munich, Oekom Verlag 2003.
23 F.-X. Kaufmann, « Das Schrumpfen ernst nehmen », Leviathan, 2009, 37.2, p. 236-239.
24 D. Florentin, S. Fol, H. Roth, op. cit.
25 P. Nijkamp, « Metropolitan dynamics : the survival of the fittest », Revue d’économie régionale et urbaine, 1985, No. 5, p. 943-956.
26 Cf. H. Nuissl, D. Link, op. cit.
27 B. Brandstetter, T. Lang, A. Pfeifer, « Umgang mit der schrumpfenden Stadt – ein Debattenüberblick », Berliner Debatte Initial, 2005, No. 16, p. 55-68.
28 Cf. H. Liebmann, « Wann ist der Stadtumbau Ost erfolgreich ? », Newsletter Schrumpfende Stadt/Stadtumbau Ost, 2005, No. 20
(http://www.schrumpfende-stadt.de/magazin/0503/1liebmann.htm).
29 Cf. D. Florentin, S. Fol, H. Roth, op. cit.
30 Cf. W. Killisch, M. Siedhoff, « Probleme schrumpfender Städte », Geographische Rundschau, 2005, No. 57, p. 60-67.
31 U. Altrock, „Urban Governance in Zeiten der Schrumpfung“, in H. Heinelt, A. Vetter, Lokale Politikforschung heute, Wiesbaden, VS Verlag für Sozialwissenschaften, 2008, p. 301-326.
32 URBAN est un programme européen d’aide au développement économique et social des zones urbaines. Il s’applique à fédérer toutes les énergies autour de projets locaux destinés à valoriser un territoire et à améliorer la qualité de vie de ses habitants. URBAN2 (2000-2006) concernait 70 sites en Europe dont plusieurs dans les nouveaux Länder : à Berlin, Dessau, Gera, Leipzig et Neubrandenburg.
33 Voir notamment K. Wiest, « Leipzig zwischen Segregation und Integration », Geographische Rundschau, 2001, No. 3, p. 10-16 en Allemagne, D. Florentin et J.-B. Feller en France (Cf. notes 35 et 36).
34 Cf. E. Lütke-Daldrup, « Die perforierte Stadt. Eine Versuchsanordnung », Stadtbauwelt, 2001, No. 150, p. 40-45.
35 D. Florentin, Leipzig ou la ville perforée. Une « shrinking city » modèle ?, mémoire de master 1, 2008, université de Paris 1 et D. Florentin, Le déclin au quotidien. Stratégies immobilières et pratiques sociales du déclin à Leipzig, mémoire de master 2, 2009, université Paris 1.
36 Cf. J.-B. Feller, Espaces publics, commerces et centralité à Leipzig, mémoire de master 1, 2007, université Paris 1.
37 Cf. E. Lütke-Daldrup, op. cit.
38 Cf. U. Altrock, op. cit.
39 Cf. D. Florentin, S. Fol, H. Roth, op. cit.
40 Cf. U.-J. Walther, S. Güntne, « Soziale Stadtpolitik in Deutschland : das Programm „Soziale Stadt“ », in D. Baum, Die Stadt in der Sozialen Arbeit. Ein Handbuch für soziale und planende Berufe, Wiesbaden, VS Verlag für Sozialwissenschaften, 2008, p. 389-400.
41 Cf. M. Blanc, « Politique de la ville et Soziale Stadt, une comparaison franco-allemande », Pensée plurielle, 2006, 12.2, p. 45-51.
42 Voir le site http://www.sozialestadt.de (dernière consultation : 20/02/2010).
43 Source : http://www.stadtumbau-ost.info/ (dernière consultation : 24/02/2010).
44 Cf. S. Kabisch, « Stadtumbau aus Akteursperspektive. Stadtsoziologische und stadtplanerische Perspektiven zur Auseinandersetzung mit dem Problem des Wohnungsleerstandes », in K.-D. Keim (dir.), Regenerierung schrumpfender Städte – Beiträge zur Umbaudebatte in Ostdeutschland, Erkner, IRS-Reihe Regio transfer, 1, 2001, p. 69-97.
45 B. Glock, H. Häußermann, op. cit.
46 Les communes prioritaires pour l’attribution des aides dans le cadre du programme Stadtumbau Ost sont celles qui présentent un taux de logements vides supérieur à la moyenne du Land. Cf. De Gasperin, A., « Rénovation et réhabilitation des grands ensembles dans les nouveaux Länder : quel avenir pour la ville socialiste ? », Revue Géographique de l'Est, 2006, vol. 46, No. 3-4
(http://rge.revues.org/index1469.html).
47 M. Wissen, M. Naumann, « A new logic of infrastructure supply. The commercialisation of water and the transformation of urban governance in Germany », Social Justice, 2006, 33.3, p. 20-37.
48 Innovation allemande des années 1970 : voir P. Dienel, Die Planungszelle. Eine Alternative zur Establishment-Demokratie, Opladen, Westdeutscher Verlag 1978.
49 Cf. W. Prigge, « On the Origins of Shrinkage », in P. Oswalt (dir.), Shrinking Cities, vol. 1. International Research, Ostfildern-Ruit, Germany, Hatje Cantz Verlag, 2006, p. 43-48.
50 Cf. Buzar et al., op. cit.
51 Apparu dans les années 1960, le terme de gentrification désigne au sens strict la réhabilitation physique des quartiers populaires et le remplacement de leur population par des catégories plus aisées. Ces dernières années, cette définition a été élargie à d’autres processus d’« élitisation » et désigne désormais une pluralité de formes, d’acteurs et d’espaces.
52 Cf. L. Lötscher, « Shrinking East German cities ? », Geografia Polonica, 2005, vol. 781, No. 1, p. 79-98.
53 D. Crozat, S. Fournier, De la fête aux loisirs : événement, marchandisation et invention des lieux, Annales de Géographie, 2005, vol. . 643, No. 2, p. 307-328. Cf. également M. Gravari-Barbas, « De la fête dans la ville à la ville festive. Les faits et les espaces festifs, objet géographique émergeant », in A. da Cunha, L. Matthey, La ville et l’urbain : des savoirs émergents ? Perspectives critiques et méthodologiques, Lausanne, Presses de l’Université de Lausanne, 2007.
54 Cf. B. Glock, H. Häußermann, op. cit.
55 « Ville maigre ».
56 T. Lang, E. Tenz, Von der schrumpfenden Stadt zur Lean City – Prozesse und Auswirkungen der Stadtschrumpfung in Ostdeutschland und deren Bewältigung, Dortmund, Dortmunder Vertrieb für Bau-und Planungsliteratur, 2003.
57 T. Wiechmann, S. Siedentop « Chancen des Schrumpfens-Stadtumbau als kommunale Gestaltungsaufgabe », in Bertelsmann Stiftung (dir.), Wegweiser Demographischer Wandel 2020. Analysen und Handlungskonzepte für Städte und Gemeinden, 2006, p. 106-111.
Auteurs
Maître de Conférences en Études germaniques à l’Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, CEREG (EA 4223).
Chargé de Recherche au CNRS, UMR 8504 Géographie-Cités (CNRS, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Université Paris Diderot - Paris 7).
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
L’Allemagne change !
Risques et défis d’une mutation
Hans Stark et Nele Katharina Wissmann (dir.)
2015
Le Jeu d’Orchestre
Recherche-action en art dans les lieux de privation de liberté
Marie-Pierre Lassus, Marc Le Piouff et Licia Sbattella (dir.)
2015
L'avenir des partis politiques en France et en Allemagne
Claire Demesmay et Manuela Glaab (dir.)
2009
L'Europe et le monde en 2020
Essai de prospective franco-allemande
Louis-Marie Clouet et Andreas Marchetti (dir.)
2011
Les enjeux démographiques en France et en Allemagne : réalités et conséquences
Serge Gouazé, Anne Salles et Cécile Prat-Erkert (dir.)
2011
Vidéo-surveillance et détection automatique des comportements anormaux
Enjeux techniques et politiques
Jean-Jacques Lavenue et Bruno Villalba (dir.)
2011