Inde : entre partenariat et concurrence avec l’Europe
p. 145-160
Texte intégral
1Ces dix dernières années, l’Inde s’est hissée au rang des pays connaissant l’essor le plus important au niveau mondial. Avec une population dépassant le milliard d’habitants, le pays verra son influence augmenter à l’avenir. Mais quels sont les défis majeurs auxquels New Delhi aura à faire face dans les dix ans à venir ? Et quelles seront les conséquences de cette évolution pour l’Union européenne (UE) ? Le présent article propose une analyse d’ensemble de l’état actuel de l’Inde en matière de géopolitique, d’économie, de sociopolitique et d’environnement pour se consacrer dans un deuxième temps aux grandes tendances qui se dessinent à l’horizon de 2020. Une fois ce cadre posé, l’analyse s’intéressera aux conséquences probables de l’évolution de l’Inde sur l’UE1.
L’Inde en 2010 : des défis considérables et urgents
Géopolitique
2Pour l’Inde, le défi géopolitique majeur concerne l’évolution de ses relations avec ses voisins pakistanais et chinois. Ces dix dernières années, les relations avec Islamabad n’ont connu qu’une amélioration insignifiante – et ce même si le danger d’une confrontation directe armée n’est plus aussi immédiat que vers la fin des années 1990 (Misra 2007). Si certains signes semblent indiquer une coopération en matière de lutte contre le terrorisme islamiste régional, les attentats récents de Mumbai en 2008 et de Pune en 2010 témoignent des insuffisances de cette collaboration jusqu’à aujourd’hui et de la vitesse à laquelle elle tend à dégénérer en accusations mutuelles et en tensions dangereuses. De même, la résolution du conflit du Cachemire n’avance que très lentement.
3Parallèlement, les relations avec la Chine, malgré un rapprochement visible, portent le poids du passé. Certes, les relations économiques qui se sont développées entre les deux pays sont d’une importance cruciale pour chacune des parties (en 2009, le volume du commerce bilatéral s’élevait à quelque 50 milliards de dollars US), mais elles n’ont pu être d’aucun secours sur la question des frontières, irrésolue depuis les années 1960 (Pékin revendique Aksai Chin dans la région du Cachemire ainsi que l’État, plus à l’ouest, d’Arunachal Pradesh, que la Chine a rebaptisé « Tibet du Sud »), et n’ont pas non plus contribué à atténuer les rivalités latentes en matière de sécurité et d’énergie (Kaplan 2009, Scott 2007). Aujourd’hui comme hier, New Delhi et Pékin s’efforcent de contrer les éventuelles tentatives d’encerclement de la partie adverse (Paul 2008, Pant 2007) en mettant en place des alliances de sécurité. Lorsqu’en 2008, l’Inde signe un accord de coopération sur le nucléaire civil avec les États-Unis, devenus son plus important partenaire, la Chine et le Pakistan réagissent quelques mois plus tard en signant un accord bilatéral semblable. Économies en plein essor, et logiquement voraces en énergie, Pékin et New Delhi se livrent par ailleurs une concurrence sévère autour de l’accès aux réserves extérieures de pétrole et de gaz, ce qui n’exclut pas une collaboration entre certaines entreprises des deux pays, comme au Soudan.
Économie
4Malgré son intégration au commerce mondial, l’économie indienne reste relativement fermée. Le principal moteur de croissance reste le marché intérieur (Mandelson 2007). Mais ne serait-ce qu’en raison de sa taille, l’Inde est une figure de proue de la croissance mondiale2. Le manque de participation d’une large partie de la population à la croissance économique, qui a atteint chaque année près de 9 % du produit intérieur brut (PIB) avant la crise économique, reste une des problématiques essentielles de la politique indienne. Malgré le renforcement du secteur des technologies de l’information et de la communication et des services, les chiffres de l’emploi dans le secteur agricole, peu rentable, restent élevés. Certes, le gouvernement indien a pu réduire de moitié le taux relatif de pauvreté, passé de 40 % à 20 % au cours des 50 dernières années, mais plus de 300 millions de personnes vivent toujours en dessous du seuil de pauvreté. À l’inverse du voisin chinois, aucune véritable classe moyenne solide ne s’est établie ; bien au contraire, les écarts de revenus se creusent.
5Un autre point essentiel concerne l’infrastructure indienne, qui doit être optimisée et consolidée en vue de maintenir un fort taux de croissance sur le long terme (Sharma et Sheth 2006). À l’heure actuelle, 40 % du transport se fait sur 2 % de l’ensemble du réseau routier indien, les 98 % restants étant impraticables pour les véhicules lourds (Mahadevan 2010). Au-delà de ces déficiences qualitatives de taille, l’Inde doit également rattraper un retard quantitatif : calculé au mètre par habitant, le réseau ferroviaire indien n’atteint que 0,05 mètre – bien loin derrière des pays comme l’Allemagne (0,41), la France (0,49), ou même la Chine (0,07). Outre l’urgence d’un accès à une énergie bon marché, l’Inde se voit confrontée aux défis de la crise financière mondiale, qui est venue frapper l’économie indienne au beau milieu d’un boom économique encore récent (Joseph 2009, Bhanumurthy et Kumawat 2009, Gupta 2009).
Société et politique
6Parallèlement au problème de l’éradication de la pauvreté urbaine et rurale, New Delhi doit affronter d’autres défis sociaux de taille : consolider en urgence le système éducatif indien et le hisser aux standards internationaux, et améliorer considérablement l’accès à l’éducation des couches les plus pauvres de la population. À l’heure actuelle, 35 % de la population est analphabète, seulement 40 % de l’ensemble des élèves fréquentent les établissements d'enseignement secondaire et seul un élève sur dix a l’opportunité de poursuivre des études à l’issue de sa scolarité (Banque mondiale 2010 ; Rao et Varghese 2009).
7Au-delà de ce problème, la corruption et l’inefficacité du système social indien sont flagrantes : seulement 15 % de l’ensemble des prestations sociales sont effectivement perçues par les allocataires à qui elles sont destinées (Kundu 2010, Quah 2008) ; 40 % des enfants sous-alimentés dans le monde vivent en Inde (Astill 2008). Jusqu’à aujourd’hui, les performances d’un système de santé délabré n’ont pas pu suivre le rythme d’une population en plein boom démographique et doivent donc être optimisées de manière urgente. D’un point de vue politique, il s’agit d’opérer un travail d’intégration de nombreux groupes sociaux. Cela vaut autant pour les 150 millions d’Indiens musulmans que pour les nombreux nationalistes hindous, en particulier le mouvement (maoïste) naxalite, qui mène à l’heure actuelle une lutte armée dans 223 des 626 districts indiens (le « corridor rouge ») et qui représente selon New Delhi la menace la plus sérieuse pour la sécurité nationale (Malhotra 2010, Thornton et Thornton 2006).
Environnement
8La population indienne se voit quotidiennement confrontée aux nuisances de la pollution de l’environnement. Par son industrialisation accélérée, l’Inde est devenue l’un des principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre (GES), et ce même si bien plus de 50 % de la main-d’œuvre indienne travaille encore dans le secteur agricole. La déforestation de larges pans du territoire, entreprise sur plusieurs années, accélère le phénomène d’érosion des sols et rallonge la durée des saisons sèches, déjà fréquentes. L’augmentation des périodes de sécheresse, due en partie au changement du schéma classique des précipitations en période de mousson, fragilise particulièrement le secteur primaire. Le manque en eau et l’érosion des sols expliquent la perte de près d’un tiers de la production agricole potentielle annuelle.
9L’Inde devra également se confronter à l’avenir à la menace grandissante qui pèse sur ses mégapoles face aux inondations et à la hausse du niveau de la mer (Ravindranath, Sathaye et Shukla 2006). Phénomènes auxquels s’ajoute la pollution régionale et locale qui accompagne l’industrialisation indienne. À cause d’une mauvaise gestion de l’élimination des déchets, de larges parties des zones d’habitation urbaine indiennes sont recouvertes par les ordures. La pollution industrielle sans entraves des plus grands fleuves indiens, comme le Gange ou le Yamuna, supprime l’accès à une eau potable propre pour des millions d’hommes et de femmes. Le manque cruel de stations d’épuration pour les centres urbains surpeuplés regroupés autour des grands fleuves ainsi que l’exercice des rites hindous, en particulier le long du Gange (chaque jour, près de 2 millions de personnes s’y baignent pour des raisons rituelles) viennent aggraver le phénomène et provoquent régulièrement des épidémies de choléra, même dans des régions relativement développées. S’y ajoutent des centrales thermiques au charbon émettant d’énormes nuages de suie et la motorisation croissante des grandes villes, si bien que par endroits (comme à Bangalore), plus de la moitié des Indiens de moins de 18 ans souffrent d’asthme.
L’Inde en 2020 : un environnement partiellement stabilisé et des tensions internes
Géopolitique
10D’ici 2020, en matière de relations extérieures, la tendance la plus probable est à l’apaisement des relations de l’Inde avec le Pakistan, même si les résultats que l’on peut escompter resteront sans doute limités. Deux éléments laissent supposer une telle évolution : d’une part, le véritable armement nucléaire des deux pays crée l’obligation politique de prévenir une escalade militaire du conflit du Cachemire. D’autre part, Islamabad se voit contraint de réagir à la pression croissante exercée par les islamistes sur son sol et, même à l’horizon de 2020, de lancer des opérations militaires contre des Talibans sans doute toujours actifs dans leur territoire tribal au nord du Pakistan. Il est également probable que le conflit du Cachemire ne connaîtra pas de résolution dans les dix ans à venir, et restera l’objet de tensions bilatérales. À supposer que l’État pakistanais ne s’effondre pas sous les coups des problèmes économiques et politiques nationaux, une démilitarisation très progressive des relations indo-pakistanaises d’ici 2020 reste possible. De futurs attentats terroristes pourraient cependant empêcher les choses d’évoluer dans cette direction (Roy-Chaudhury 2009).
11Les relations indo-chinoises conserveront d’ici 2020, et bien au-delà, leur double caractère de coopération économique mêlée de concurrence latente en matière d’énergie et de politique de sécurité (Mansingh 2007, Scott 2008), en raison de la dépendance toujours plus importante de l’Inde aux importations d’énergie. Les dissensions autour des régions frontalières ne seront d’ici-là vraisemblablement pas à l’origine de nouveaux conflits armés. L’intérêt stratégique des deux pays pour ces régions disputées ne l’emportera pas sur celui de maintenir des relations économiques avantageuses, qu’un engagement militaire viendrait fortement compromettre (Friedmann 2008). Dans le contexte d’une interaction indo-chinoise renforcée par l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS), dont l’action sur ce point a été couronnée de succès à plusieurs reprises (Fels 2010), il est même possible de parvenir sur le long terme à un règlement de la question des frontières. Si l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) retire effectivement ses troupes d’Afghanistan d’ici 2020, une coopération indo-chinoise dans la poursuite de la stabilisation de cette région serait envisageable.
12Le renforcement des forces armées indiennes va se poursuivre rapidement d’ici 2020. Malgré une charge toujours plus lourde sur un budget public déjà largement grevé, l’Inde prévoit de dépenser plus de 150 millions de dollars dans les 12 prochaines années seulement pour l’achat d’armes. Le sentiment d’insécurité face à cet armement massif de l’Inde persistera donc logiquement chez les pays voisins (Vinayaraj 2009). Washington continuera de jouer un rôle décisif dans la définition de la politique extérieure et de sécurité de New Delhi (surtout en raison de l’engagement américain permanent au Pakistan), mais une participation de l’Inde au sein d’une coalition antichinoise reste très invraisemblable étant donné la résistance qu’elle y a opposée dans le passé.
Économie
13En raison d’un besoin sans cesse croissant en énergie (voir tableaux 1 et 2) et étant donné la quantité modeste de ses réserves nationales, l’accès aux réserves extérieures en pétrole et en gaz pèsera encore plus lourd sur les finances indiennes qu’en 2010, et sa part relative à hauteur d’un tiers des dépenses indiennes à l’étranger augmentera vraisemblablement en conséquence. Afin de réduire sa dépendance face à ces importations coûteuses, New Delhi va accélérer le développement de l’énergie nucléaire civile et développer la production en énergie éolienne et solaire d’ici 2020. Si ces deux objectifs devaient être atteints, cela ne suffirait cependant pas à combler entièrement le besoin énergétique de l’économie indienne en 2020 (Hong 2009). L’écart actuel de 30 % diminuera toutefois, d’une part en raison d’une baisse sensible en Inde de l’intensité énergétique pour chaque unité PIB supplémentaire, et d’autre part grâce aux possibilités encore énormes en matière d’amélioration de l’efficience énergétique : l’Inde perd actuellement plus de 25 % de l’électricité produite au cours des processus de transformation et de distribution3.
14Les capacités technologiques et d’innovation de l’économie indienne vont encore progresser d’ici 2020 dans certains secteurs, en particulier le secteur des technologies de l’information et de la communication, et les secteurs pharmaceutiques, de l’acier et de l’automobile (voir également le graphique 1). Parallèlement au progrès de la recherche et au développement local, le rachat d’entreprises étrangères va permettre de réduire, sans le combler entièrement, l’écart technologique séparant les entreprises indiennes des entreprises européennes. Il semble peu probable que le passage à une valeur ajoutée principalement liée à la capitalisation des connaissances soit réalisé à l’horizon 2020.
15Même si elle ne se hisse pas au rang des marchés d’exportation occidentaux, la croissance de l’économie indienne4 se poursuivra sur sa lancée jusqu’à 2020. La demande intérieure restera en effet le moteur le plus important de la croissance. Aujourd’hui déjà, l’Inde se remet plus rapidement que les pays occidentaux de la crise économique mondiale. La pression des différents accords de libre-échange, comme l’Association des nations du Sud-Est asiatique (Association of Southeast Asian Nations, ASEAN), va renforcer l’ouverture et la compétitivité de l’économie indienne d’ici 2020. Ce phénomène s’accompagnera en revanche d’une chute de l’emploi, en particulier dans le secteur primaire.
16Les investisseurs privés pourraient soutenir l’Inde dans son effort de développement des mesures d’infrastructure nécessaires, malgré la marge de manœuvre fiscale serrée du gouvernement (dettes publiques, dépenses d’armement). Si les restrictions politiques empêchaient les investisseurs privés de réaliser des acquisitions pour des projets visant à développer et à optimiser un réseau portuaire, ferroviaire et routier largement inefficace, à pallier les déficiences de l’approvisionnement énergétique (400 millions d’Indiens n’avaient pas accès à l’électricité en 2009), les lourdeurs d’un système administratif et judiciaire surchargé ou encore le sous-financement chronique du système éducatif, non seulement la croissance économique en pâtirait sur le long terme, mais la lutte contre la pauvreté resterait largement en dessous des résultats qu’elle pourrait atteindre d’ici 2020 (Bhattacharya et Patel 2010).
Société et politique
17L’Inde continuera à réduire considérablement son taux de pauvreté d’ici 2020, et la classe moyenne indienne se sera multipliée par dix d’ici 2025. La négligence des besoins des quelque 200 millions de pauvres que comptera encore l’Inde pourrait cependant compromettre en 2020 le maintien de la paix sociale. L’histoire a prouvé que la participation de toutes les couches de la population au bien-être social reste le meilleur moyen de réduire les tensions sociales et représenterait de plus un avantage considérable pour la poursuite du développement économique indien (Nanda 2009).
18L’Inde se trouvera par ailleurs confrontée, dans les années à venir, à la difficile problématique sociale de l’accès à l’éducation d’une minorité musulmane appauvrie et de sa participation politique et économique (Hussain 2009). Un échec en la matière conduirait vraisemblablement à l’aggravation de la séparation progressive entre majorité hindoue et minorité musulmane. Les conséquences possibles d’une telle évolution, outre l’expansion de sociétés parallèles existant déjà à l’heure actuelle, seraient la multiplication des débordements locaux contre les musulmans de la part des extrémistes hindous ainsi qu’une radicalisation des islamistes indiens, notamment sous la forme d’attentats terroristes. Il convient de multiplier, dans les années à venir, les actions non militaires (consistant entre autres à encourager la participation des paysans pauvres à la vie politique et économique) afin de retirer durablement aux naxalites le soutien de la population.
19Le maintien de la cohésion sociale indienne dépendra en grande partie de la manière dont la population sera portée, ou non, à considérer le pays comme un concept de polity pluraliste, multiethnique et multiconfessionnel (Vaughn 2004, Nussbaum 2008). Sur ce point, le succès de l’intégration des différents groupes sociaux précités au processus politique est un élément déterminant. Même si, à l’échelle démographique internationale, la société indienne sera relativement jeune en 2020, la croissance continue de la population et l’augmentation absolue du nombre des personnes âgées mettront le système social et de santé indien devant de sérieux défis financiers et aggraveront la situation déjà problématique des budgets publics (Mahal et Yip 2008).
Environnement
20New Delhi s’est fixé pour objectif une réduction de 24 %, d’ici à 2020, de ses émissions en CO2 (année de référence : 2007). Si l’on considère que les centrales thermiques au charbon sont à l’origine de 65 % de la production indienne en énergie, l’ambition d’une telle reconversion est de taille. L’Inde augmentera nécessairement sa part dans les émissions mondiales en CO2 et deviendra d’ici 2020 le quatrième plus gros pays émetteur de CO2 (Lohani 2009), loin derrière l’UE (voir tableau 3). Parallèlement à la technologie propre du charbon, l’investissement doit se faire en faveur de l’énergie nucléaire (qui représente à l’heure actuelle 3,7 % du bouquet énergétique) et des sources d’énergie alternative (actuellement 8 %). Entre-temps, l’Inde est devenue le quatrième plus gros producteur d’énergie éolienne, et les entreprises indiennes comme Suzlon occupent déjà, à l’échelle mondiale, une position de leader en la matière (Razavi 2009). L’Inde est également le deuxième plus gros producteur mondial d’énergie solaire et prévoit de produire dans ce secteur plus de 20 gigawatts (GV) d’électricité supplémentaire d’ici 2020 (chiffre égal à celui que doivent atteindre les centrales dans le secteur de l’énergie nucléaire – sans toutefois que le problème du stockage final des déchets nucléaires ait été résolu). Outre le soutien financier et technologique escompté, entre autres de la part de l’UE, l’investissement prévu s’élève à 20 milliards de dollars. Il est certain que la forte croissance économique indienne, qui selon toute vraisemblance gardera ce rythme, facilite le financement de tels projets, mais on peut se demander si les budgets publics pourront financer un tel investissement à l’aide de la fiscalité sans le soutien du secteur privé.
21Par ailleurs, on ne sait pas encore quelles seront la nature et l’ampleur de l’impact des phénomènes naturels causés par le changement climatique sur l’Inde. Certaines études prédisent une hausse des températures de près de 1 degré Celcius de 2010 à 2039 (Panel intergouvernemental sur le changement climatique [PICC]) ; le niveau de la mer augmente chaque année de 1 à 1,75 millimètres, et l’on constate d’autre part de légers décalages du cycle des pluies en période de mousson au niveau régional, y compris une hausse minimale du niveau net des précipitations. Apparemment, jusqu’à aujourd’hui, ces évolutions n’ont pas été à l’origine de modifications significatives des orages, inondations ou saisons sèches (Government of India 2008). À l’inverse, la surexploitation des ressources à l’horizon de 2020 représente un problème très concret. Cela vaut tout particulièrement, parallèlement à l’érosion des sols et à la déforestation, pour l’eau. L’exaspération des tensions avec les pays voisins et au sein même de la population (en particulier dans les mégapoles) autour de l’utilisation de l’eau, la hausse de la pollution du fait d’une industrialisation ultrarapide, l’extension des saisons sèches et le pronostic d’une crise majeure à cause de l’assèchement des nappes phréatiques d’ici 2025 sous les effets conjugués du surpeuplement, de l’industrie et de l’agriculture placeront la politique, la société et l’économie indiennes devant un ensemble d’enjeux extrêmement difficiles à résoudre (Prabhakar et Shaw 2008, Chakraborty, Roshni et Serageldin 2004).
Implications pour l’Union européenne
22D’ici 2020, l’Inde renforcera son rôle diplomatique et son influence en matière de politique de sécurité au niveau international. Dans un monde de plus en plus multipolaire, l’UE doit s’adapter au renforcement de l’engagement international de New Delhi, qui agit selon la logique de ses intérêts et de son potentiel économique et militaire. La réorganisation de certaines institutions existantes peut en outre diminuer à la fois l’influence et l’attrait de l’Europe. Face à la formation de nouveaux forums et constellations internationaux sans participation européenne, comme le sommet de l'Asie de l'Est (East Asian Summit, EAS), les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) ou l’OCS, l’Europe devra concentrer ses efforts pour se faire entendre et rester influente sur la scène internationale. L’UE doit en outre consolider son arsenal en matière de politique sécuritaire (pour les menaces sécuritaires traditionnelles aussi bien que non traditionnelles) si elle veut que New Delhi la considère comme un acteur international de poids.
23La dépendance des pays de l’Union aux importations de gaz et de pétrole introduira une certaine dose de concurrence dans les relations avec New Delhi en matière de politique énergétique. Les effets de cette évolution ne se limitent pas à une importance accrue des pays richement dotés en énergie au plan international, mais signifient également une perte d’influence relative de l’Europe par rapport aux pays riches en énergie d’Afrique, d’Asie centrale et du Moyen-Orient. Si elle ne veut pas, sur le long terme, voir sa marge de manœuvre en matière de politique extérieure se réduire continuellement du fait de sa dépendance énergétique qui ne cesse d’augmenter, l’UE doit faire de son autonomie énergétique une priorité en ayant recours aux énergies alternatives et en se retirant durablement du marché international des sources d’énergie fossiles.
24Les interdépendances économiques entre les États européens et l’Inde vont très certainement à la fois s’intensifier et se complexifier. Les entreprises et les fonds indiens font de plus en plus figure d’investisseurs et créent de l’emploi. Ce à quoi contribue également la couche hautement qualifiée d’employés indiens, pour qui le marché du travail européen est très attractif. L’offre de cursus d’études et de structures de formation de très grande qualité représente donc une chance essentielle pour l’Europe5. Cela vaut également pour le secteur de l’infrastructure, dans lequel l’Europe bénéficie d’une grande expérience. Les entreprises exportatrices européennes profiteront de la hausse d’une classe moyenne indienne au fort pouvoir d’achat – dans la mesure où l’Europe s’engage par rapport à l’Inde en faveur d’une coopération économique reposant sur une ouverture mutuelle.
25D’un point de vue économique, l’Inde va renforcer sa pression concurrentielle d’ici 2020 sur les pays européens dans des secteurs aussi variés que la construction automobile, l’industrie pharmaceutique, le développement de logiciels, l’aciérie ou encore l’énergie éolienne. Ces dernières années ont montré à quel point la force d’innovation de l’économie indienne contribue à réduire chaque année l’écart encore assez conséquent qui la sépare de l’économie européenne (Commission européenne 2010). Dans les secteurs intensifs en capital humain également, les pays européens doivent maintenant lutter, en concurrence avec l’Inde, pour l’obtention des investissements directs étrangers (IDE). Toute politique européenne technologique ou industrielle se voit donc aujourd’hui forcée de promouvoir l’innovation en Europe de façon soutenue et de trouver des mécanismes efficaces pour empêcher le transfert involontaire (illégal) des technologies et des savoirs vers l’Inde.
26L’UE exprime un intérêt marqué en faveur d’une stabilité des sociétés et des économies d’Asie, mais elle ne peut exercer quasiment aucune influence sur le cours de la politique intérieure indienne. En raison de l’imbrication économique, l’occurrence de modifications sociales brutales, comme une grave crise intérieure indienne, aurait de toute évidence un impact indirect sur l’UE. D’autre part, Indiens et Européens se trouvent confrontés à des problématiques sociales semblables, dont l’ampleur en termes de politique et d’économie extérieures est souvent sous-estimée en Europe. Ni l’une ni l’autre de ces entités n’est en effet économiquement, écologiquement et démographiquement durable. Enfin, les pays de l’UE comme l’Inde ont du mal à intégrer un nombre croissant de musulmans, qui se situent politiquement, socialement et économiquement à la marge. Ceci ne met pas seulement en péril la paix sociale, mais fragilise aussi, sur le long terme, le fondement même de l’économie nationale.
27Au regard des nombreux problèmes rencontrés par l’Inde en matière d’environnement, l’UE est un partenaire de coopération idéal. Dans les dernières décennies, les administrations, entreprises et centres de recherche scientifique européens ont accumulé un savoir varié sur les questions environnementales, testé des mécanismes innovants et développé des technologies écologiques et économes en énergie susceptibles d’aider aujourd’hui les hommes et les femmes vivant sur le subcontinent indien. Si l’on réussissait à écarter certaines difficultés de part et d’autre en matière de droit des brevets, le secteur de l’environnement offrirait à l’Europe et à l’Inde l’opportunité lucrative d’une coopération politique, économique et scientifique. Une Asie écologique est d’un grand intérêt pour l’Europe également. L’objectif doit être ainsi de maintenir la domination européenne actuelle en matière de connaissances et de savoirs par rapport à l’Inde en empêchant le transfert illégal des savoirs tout en maintenant la possibilité pour l’Inde d’acquérir à des prix raisonnables des brevets et des technologies européens. Jusqu’à ce qu’un tel arrangement puisse être trouvé, le stress écologique de plus en plus sensible en Inde rend d’autant plus urgent le développement de technologies environnementales locales.
Bibliographie
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10.1177/097152310801600107 :Notes de bas de page
1 Est-il possible d’établir un pronostic fiable des évolutions futures d’un pays ? Selon John L. Gaddis, les relations internationales ne sont pas seulement soumises à la régularité des clocks (horloges), mais également aux hasards fort peu prévisibles des clouds (nuages – Gaddis 1992). La recherche a montré par ailleurs que des phénomènes à la périphérie du cadre de l’analyse, effets systémiques, perspectives particulières et mouvantes des acteurs impliqués, regard cognitif et culturellement conditionné de l’analyste ou encore pur hasard, viennent compliquer la définition de pronostics en science politique en amplifiant le risque d’erreur (Jervis 1968, Heuer 1999, Kerbel 2004, Rieber 2004, Nesbitt 2003, Haftel et al. 2004). Le présent article s’efforce donc, en suivant Gries (2006), de faire ressortir les grandes tendances du développement de l’Inde en considération des diverses « horloges » données tout en évoquant les éventuels « nuages ».
2 Cf. le graphique 1 dans l’article de M. Mayer, p. 124.
3 La perte moyenne globale s’élève à environ 8,8 %, mais la Chine par exemple ne perd que 6,7 % de sa production en électricité au cours des processus de transformation et de distribution. La moyenne européenne (UE 27) se situe à environ 7 %, avec une différence allant de 1 % pour le Luxembourg à 16 % pour l’Estonie (Ravazi 2009, Leonardo Energy 2008).
4 Cf. graphique 1 de l’article de M. Mayer, p. 124.
5 Voir la contribution de N. K. Wissmann dans cet ouvrage.
Auteurs
Chercheur au Center for Global Studies de l’université de Bonn. Ses recherches portent sur les questions de sécurité traditionnelle et non traditionnelle en Europe et en Asie, au rôle des empires centraux en Asie-Pacifique, aux coopérations sécuritaires (Organisation du traité de l’Atlantique nord [OTAN], Organisation de coopération de Shanghaï [OCS], Australia, New Zealand, United States Security Treaty [ANZUS]) ainsi qu’aux transferts de pouvoir entre les États du G20.
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