1 Françoise-Thérèse Charpentier, « De la croix de Bourgogne au monument de la Bataille de Nancy », Le Pays Lorrain, vol. 58, 1977, p. 147-175.
2 Archives départementales de la Meurthe-et-Moselle, 1 F 293. Une part de ce fonds a malheureusement été perdue avant son dépôt, lors d’un bombardement pendant la Première Guerre mondiale. Un article récent vient utilement compléter la documentation relative à la genèse du monument, notamment sur le plan iconographique : Blandine Otter, « Victor Prouvé et la sculpture monumentale. Les monuments commémoratifs », Arts nouveaux. Magazine de l’art nouveau, septembre 2020, n° 36, p. 30-41.
3 Sur le contexte politique nancéien de 1888 à 1928 : René Taveneaux (dir.), Histoire de Nancy, Toulouse, Privat, 1978, p. 379-392 et 431-436.
4 Sur la croix de Saint-André bourguignonne : « Croix de Saint-André ». Devise – CESCM – Les familles | Maison de Bourgogne | Philippe III de Bourgogne. [En ligne] Publié en ligne le 19 octobre 2013. URL : http://base-devise.edel.univ-poitiers.fr/index.php?id=1577. Consulté le 1/03/2017.
5 Nancy, Bibliothèque municipale, P.FG.DE-00-128 vo.
6 R. Taveneaux (dir.), op. cit., 1978, p. 345.
7 Nancy, Archives municipales, 1 M 203.
8 Ce monument, peint en 1833 par François-Alexandre Pernot (Vue de la ville de Nancy, Dijon, Musée des Beaux-Arts), est actuellement conservé à Nancy au Musée lorrain, Inv. D.2008.0.2 (cf. François Pupil, La mort du Téméraire, Peintures d’histoire. Catalogue de l’exposition, Nancy, 1997, p. 21-24).
9 Lettre du maréchal Forey au maire de Nancy faisant état du souhait de l’empereur de voir s’élever un monument plus en rapport avec la valeur de l’évènement (Nancy, Archives municipales, 1 M 203).
10 Paul Sadoul, « Le Régionalisme Lorrain de 1830 à 1914 », Le Pays Lorrain, vol. 92, 2011, p. 367-374, ici p. 369.
11 Le 20 avril 1887, l’arrestation en territoire annexé de Guillaume Schnæbelé, commissaire spécial français, accusé d’espionnage par les Allemands, provoque de graves tensions entre les deux États. Cf. Guy Cabourdin, « Schnæbelé et l’Alsace-Lorraine (1871-1882) », Annales de l’Est, 1963, no 1, p. 189-220.
12 Express de l’Est du 9 mai 1888.
13 Sa création est relatée par l’architecte Émile Jacquemin dans L’Immeuble et la construction dans l’Est daté du 30 octobre 1892.
14 P. Sadoul, op. cit., p. 373.
15 L’allocution de Thiébaut est transcrite par Émile Jacquemin (cf. note 13).
16 Premier appel à concours (Nancy, Archives municipales, 1 M 203).
17 Deuxième appel à concours (Nancy, Musée lorrain, dossier Croix de Bourgogne). Les résultats sont publiés dans l’Est Républicain le 16 novembre 1893, les projets primés mais non retenus sont décrits le 20 novembre et le lendemain le journal propose au lecteur une reproduction photographique de la maquette (elle est également reproduite dans La Lorraine artiste du 24 décembre 1893). Sur la collaboration des deux artistes : Blandine Otter, « Camille Martin et Victor Prouvé. L’union pour l’art décoratif », dans Camille Martin, artiste de l’École de Nancy. Le sentiment de la nature, Paris, Somogy, 2010, p. 42-51.
18 L’idée de fusion du monument de la bataille de Nancy avec un monument célébrant l’entente franco-russe est alors évoquée dans la presse (Est Républicain du 19 octobre 1893).
19 « Y ME TARDE ». Devise – CESCM – Les familles | Maison de Bourgogne | Philippe II de Bourgogne. [En ligne] Publié en ligne le 28 septembre 2013. URL : http://base-devise.edel.univ-poitiers.fr/index.php?id=1453. Consulté le 6/03/2017.
20 Lettre du 19 novembre 1893 dans l’Est Républicain du 23 novembre 1893, dans l’Immeuble et la construction dans l’Est du 26 novembre 1893, avec réponse du Comité de la Croix de Bourgogne. Une nouvelle lettre de protestation de Lucien Humbert est publiée dans le même journal le 3 décembre 1893. Les projets de Lucien Humbert sont reproduits dans l’Immeuble et la construction dans l’Est, celui du premier concours le 21 janvier 1894 et celui du deuxième concours le 29 avril 1894.
21 Nicolas Padiou, « Classiques et rationalistes » : une revue régionale d’architecture entre Garnier et Viollet-le-Duc, « L’Immeuble et la construction dans l’Est (1887-1914) », Livraisons d’histoire de l’architecture, no 2, 2e semestre 2001, p. 53-70, ici p. 67.
22 Sont révélateurs de ces querelles les articles suivants : Émile Gallé, « Instantanés pris au concours de la Croix de Bourgogne », La Lorraine artiste, p. 733-743 ; ceux parus dans l’Immeuble et la construction dans l’Est les 10 décembre 1893 (signé Thénothée Gentillatre pour qui le jury était « composé en majeure partie d’ardents apôtres du symbolisme »), du 28 janvier 1894 (signé E. J.). On consultera encore, dans le même journal, les numéros des 21 et 28 janvier, 4 et 29 février et enfin du 6 mai 1894 où l’on continue de donner la parole à Lucien Humbert qui critique vivement Émile Gallé. On trouve également une critique (signée A. B.) allant dans le même sens dans l’Impartial du 25 mai 1894.
23 Fr., op. cit., p. 26-39.
24 Dans l’Immeuble et la construction dans l’Est notamment.
25 L’arrêté de déclassement est daté du 10 juin 1898 (Nancy, Archives municipales, 1 M 203) ; L’Immeuble et la construction dans l’Est du 29 janvier 1899.
26 Article du 12 février 1899. Les penchants dreyfusards de Prouvé sont connus : Bernard Tillier, « Humanisme social et conscience politique chez Victor Prouvé », dans Victor Prouvé (1858-1943), Paris, Gallimard, 2008, p. 43-49, ici p. 47.
27 L’Immeuble et la construction dans l’Est, 24 septembre 1899.
28 Nancy, Archives municipales, 1 Fi 1942.
29 Ce choix donne l’idée de maladresse et de manque d’habileté.
30 Le Cri de Nancy, 19 janvier 1909. Président des Amis du Nouveau-Nancy, Charles Donders, né à Heming le 16 novembre 1852, installé à Nancy depuis 1891, y a créé une fonderie de cuivre rue de la République (Est Républicain du 26 novembre 1919).
31 Archives départementales de la Meurthe-et-Moselle, 1 F 293. La brochure s’ouvre sur un texte de présentation daté du 1er décembre 1907, suivi par la liste des membres du comité actif et du comité d’honneur dont Maurice Barrès est le premier membre d’honneur, puis par la conférence de Pfister (p. 1-17), « La bataille de Nancy dans la poésie, au théâtre et dans le roman » d’Albert Colignon (p. 18-32) et enfin par « Le monument à l’unité national à Nancy » d’Émile Hinzelin (p. 33-39).
32 Pierre Marot, « Edmond des Robert (1878-1955) », Le Pays Lorrain, vol. 13, 1955, p. 113-116.
33 D’argent au chardon de sinople fleuri de pourpre.
34 Parti, au 1 : de gueules à la barre d’or accompagnée de six couronnes du même, trois en chef et trois renversées en pointe ; au 2 : de gueules à la bande fleuronnée d’argent.
35 De gueules à la croix alésée d’argent.
36 Coupé, en chef partie de trois traits : fascé d’argent et de gueules de huit pièces (Hongrie), d’azur semé de fleurs de lis d’or au lambel de gueules en chef [Anjou ancien (Sicile)], d’argent à la croix potencée d’or cantonnée de quatre croisettes d’or (Jérusalem) et d’or à quatre pals de gueules (Aragon) ; en pointe, parti : au 1 : d’azur semé de fleurs de lis d’or à la bordure de gueules [Anjou moderne (duché)] ; au 2 : d’azur semé de croisettes au pied fiché d’or à deux bars adossés du même (Bar) ; sur le tout : d’or à la bande de gueules chargée de trois alérions d’argent (Lorraine).
37 Écartelé, aux 1 et 4 : d’azur semé de fleurs de lis d’or à la bordure componée d’argent et de gueules (Bourgogne moderne) ; aux 2 : parti, au a : bandé d’or et d’azur à la bordure de gueules (Bourgogne ancien) ; au b : de sable au lion d’or (Brabant) ; au 3 : parti, au a : Bourgogne ancien ; au b : d’argent au lion de gueules (Limbourg) ; sur le tout : d’or au lion de sable (Flandre).
38 Les cartes postales sont conservées au Musée lorrain (inv. 2006.0.4702 et 2006.0.4703). C’est un article de l’Étoile de l’Est du 15 novembre 1909 qui rend compte de l’évocation par Charles Donders : « [du] socle en granit rose décoré d’attributs héroïques en bronze et d’où surgit, manteau flottant, le héraut d’armes chevauchant haut un palefroi richement caparaçonné et levant, d’un geste vainqueur, la croix de Lorraine, signe d’indépendance et messagère de victoire : Réjouissez-vous, habitants de Nancy, Charles n’est plus, qu’on disait le Hardi, et grand-duc d’Occident ! ».
39 Le projet est même vanté dans l’Immeuble et la construction dans l’Est (12 septembre 1909).
40 Le premier devis du 15 février 1911, de 9 500 francs, propose une figure de chevalier de 1,90 m de proportion académique, la longueur du cheval serait de 2,10 m du poitrail à la naissance de la queue, et de 1,60 m de hauteur au garrot. L’optimisme, ou l’inconscience, du Comité transparaît dans un nouveau devis, daté du 5 mars 1912, où les dimensions sont multipliées par 1,5, le montant est désormais de 19 200 francs. Mais le 7 septembre 1912, la SA des Fonderies d’Art du Val d’Osne s’inquiète de ne pas avoir de réponse du Comité. Enfin, une dernière missive du 20 novembre de la même année accuse réception d’un courrier du 19 septembre dans lequel le Comité fait état du manque de fonds récoltés (Archives départementales de la Meurthe-et-Moselle, 1 F 293).
41 Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, 1 F 293. L’ensemble des documents concernant cette manifestation est rassemblé dans le dossier 1914. La brochure comprend les poèmes d’Hyppolite Roy (Le Téméraire, p. 1-4), de Léon Tonnelier (René II, p. 5-6), d’Émile Hinzelin (Vive Lorraine et Bourgogne !, p. 7-8) et enfin de René d’Avril (Ballade Lorraine, p. 9-10), ils sont accompagnés d’un dessin de Victor Prouvé.
42 Brochure de 1907 (cf. note 31), p. 7.
43 Jane-Marcelle Delahaye, « “Le Souvenir” (ou Alsace-Lorraine), monument de la place Saint-Jean à Nancy », Le Pays Lorrain, vol. 57, 1976, p. 195-202.
44 Est Républicain du 23 juillet 1919.
45 Est Républicain du 27 octobre 1921 ; L’Immeuble et la construction dans l’Est du 20 novembre 1921 et du 28 janvier 1923. Les difficultés autour de la réalisation de ce type de monument se rencontrent également dans d’autres villes. Cf. l’exemple de Dijon : Philippe Poirrier, « Pouvoir municipal et commémoration. L’exemple du monument aux morts de Dijon. 1919 1924 », Les Annales de Bourgogne, 1989, t. LXI., p. 141-154.
46 Sur le monument aux morts de la ville de Nancy, voir la présentation de Laura Joaquin dans le présent volume.
47 L’Immeuble et la construction dans l’Est du 29 novembre 1924.
48 Est Républicain du 30 décembre 1926. Le Musée lorrain conserve des esquisses de Prouvé : inv. 2006.0.5536 ; 2006.0.5819 ; 2006.0.5820 ; 2006.0.5822 ; 2006.0.5823 ; 2006.0.5824 ; 2006.0.5825 ; 2006.0.5826.
49 Est Républicain du 22 novembre 1927.
50 La collaboration des deux hommes est attestée dans un article d’Emnic paru dans l’Étoile de l’Est du 10 septembre 1927.
51 Écartelé aux 1 et 4 : Lorraine ; aux 2 et 3 : en chef, tiercé de Hongrie, Anjou ancien et de Jérusalem, en pointe parti d’Anjou moderne et de Bar ; sur le tout Aragon.
52 Christian de Mérindol, « La politique du duc de Lorraine René II (1473-1508) à l’égard de la seconde maison d’Anjou, de la France et de la Bourgogne, d’après le témoignage de l’emblématique et de la thématique », dans Les pays de l’entre-deux au Moyen Âge : questions d’histoire des territoires d’Empire entre Meuse, Rhône et Rhin, Actes du 113e congrès national des sociétés savantes (Strasbourg, 1988), Paris, 1990, p. 61-114, ici p. 66-71.
53 D’azur semé de billettes d’or au lion du même.
54 Christian de Mérindol, op. cit., p. 71-75.
55 Est républicain du 2 novembre 1928.
56 Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, 1 F 293 : registre des délibérations de la Commission des Monuments de l’Association des Amis du Nouveau-Nancy, réunion du 10 octobre 1928 : « […] M. Poincaré a fait savoir qu’il ne pourrait pas venir, en raison de sa très grande fatigue. »
57 18 000 francs, facture des Établissements Gentil-Bourdet du 13 juillet 1927 (Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, 1 F 293).
58 Émile Badel déplore le choix du grès rose des Vosges dans L’Immeuble et la construction de l’Est du 10 mai 1931.
59 En novembre-décembre 1932, il est fait appel à monsieur Dececco, entrepreneur de mosaïque (Nancy, Archives municipales, 1 M 203).
60 Au cours de la préparation de cet article, j’ai eu l’occasion de parler avec un certain nombre de Nancéiens (en dehors du milieu des historiens) de la bataille de Nancy de 1477 ; la plupart d’entre eux ignoraient non seulement l’évènement mais aussi le monument commémoratif pourtant toujours présent dans le paysage de leur ville. En avril 2019, une souscription a été ouverte pour financer la restauration du monument, les travaux devaient se terminer en septembre 2020 mais la pandémie de Covid-19 en a certainement retardé la réalisation : https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/monument-de-la-place-de-la-croix-de-bourgogne-a-nancy (consulté le 20 octobre 2021).
61 Michel Pastoureau, Les Emblèmes de la France, Paris, Bonneton, 1998, p. 86-89.
62 En témoigne la liste des membres des comités actifs et d’honneur de 1907 et 1928, ainsi que les discours prononcés le 2 novembre 1928 publiés dans la brochure éditée à l’occasion de l’Inauguration du Monument commémoratif de la Bataille de Nancy publiée en 1929 (Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, 1 F 293).
63 La croix de Lorraine est abandonnée en 2002 au moment de la création de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP).