1 Jacques Le Goff, Faire de l’histoire, III, Nouveaux objets, « Les mentalités. Une histoire ambiguë », Gallimard, collection « Folio histoire », 1974, p. 106.
2 C. Delacroix, F. Dosse, P. Garcia, Les courants historiques en France, XIXe-XXe siècle, Gallimard, collection « Folio histoire »,2007, p. 409.
3 Id.
4 Jacques Le Goff, op. cit., p. 114.
5 André Breton, « Introduction au discours sur le peu de réalité », Point du jour, Gallimard, 1934, p. 22.
6 Laurent Dornel, « Les mouvements xénophobes (années 1880-1930) » dans Histoire des mouvements sociaux en France, op. cit., p. 294.
7 Les Beaux Quartiers, p. 49.
8 Dornel, op. cit., p. 296.
9 La xénophobie contre les Italiens a été particulièrement violente : troubles à Aigues-Mortes en 1893, émeutes anti-italiennes après l’assassinat de Sadi Carnot par Caserio, à Lyon en 1894, puis à Grenoble et en région parisienne.
10 En 1886, Drumont publie La France juive qui va connaître un énorme succès, avec 62 000 exemplaires vendus dès 1886, et 200 rééditions jusqu’en 1914.
11 Fernand Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, A. Colin, 1949.
12 Cette subdivision en temps braudélien du niveau mental, est emprunté à l’article de Georges Duby, « L’histoire des mentalités », dans L’Histoire et ses méthodes, sous la direction de Charles Samaran, Gallimard, 1961.
13 Michel Dreyfus, L’antisémitisme à gauche, op. cit., p. 69.
14 Les Voyageurs, p. 733.
15 Dans les diverses politiques liées à l’immigration, trois mots ont été successivement employés : assimilation, puis insertion et enfin, dans les années 1990, intégration. Selon Jacqueline Costa-Lascoux, dans Immigration et Intégration, Pouvoirs locaux, 1997, l’assimilation désigne le processus de perte des caractéristiques culturelles d’une population immigrée au profit des normes et de la culture du pays d’accueil. Ce processus d’acculturation est irréversible.
16 Cf. Michael R. Marrus, Les Juifs de France à l’époque de l’affaire Dreyfus. L’Assimilation à l’épreuve, Calmann-Lévy, 1972, p. 14.
17 On en trouve les grandes composantes dans La France juive de Drumont (1886) et surtout dans les ouvrages de Jules Soury, « savant », directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études à la Sorbonne. Disciple de Renan, à la fois philologue, historien et psychophysiologiste, il va donner son habillage « scientifique » à l’antisémitisme de la fin du XIXe siècle, en développant des théories de l’hérédité, de la race. Notre analyse doit beaucoup à l’article de Pierre-André Taguieff, « L’invention racialiste du Juif », publié dans Raisons politiques, janvier 2002, n° 5, p. 29-51.
18 Les Voyageurs, p. 745.
19 Ibid., p. 588.
20 Maurice Barrès, Mes Cahiers, t. 2, 1898-1902, Plon, 1930, p. 118.
21 Les Voyageurs, p. 745.
22 Ibid., p. 744.
23 Ibid., p. 747.
24 Ibid., p. 569.
25 Historiquement, cela renvoie à l’émigration des Alsaciens qui, après le traité de Francfort, en mai 1871, ont utilisé « le droit d’option » prévu par le traité. Il y eut 300 000 « optants », mais en réalité moins, environ 100 000, car opter pour la France signifiait quitter l’Alsace. Parmi les familles « optantes », celle du capitaine Dreyfus et, avant même le traité de Francfort, celle des Meyer, personnages du roman d’Aragon, Les Voyageurs de l’impériale. Cf. François Roth, Alsace-Lorraine, Histoire d’un « pays perdu » de 1870 à nos jours, Éditions Place Stanislas, 2010, p. 25.
26 Les Voyageurs, p. 747.
27 La thèse de Drumont est qu’il faut lier la Révolution à la présence des Juifs : « Depuis le début, la Révolution eut, comme la République juive d’aujourd’hui, le caractère d’une invasion. L’élément français disparut, comme de nos jours, devant un ramassis d’étrangers qui s’emparèrent de toutes les situations importantes et terrorisèrent le pays ». La France juive, 1886, Marpon et Flammarion, p. 291, cité par P.A. Taguieff, op. cit., p. 35.
28 Les Voyageurs, p. 873. Selon Daniel Bougnoux, dans une note manuscrite destinée à la rédaction de Je n’ai jamais appris à écrire ou les incipit, Aragon fait de la phrase « Quand vous êtes sur un navire et que vos regards… » une ouverture plus ancienne du roman, celui de Georges Meyer. Notes de l’édition de la Pléiade, p. 1372-1373.
29 Ibid., p. 876.
30 Drumont, La France juive, op. cit., p. 9.
31 Ibid., p. 16.
32 Les Voyageurs, p. 874.
33 Id.
34 Ibid., p. 875.
35 Ibid., p. 876.
36 Ibid., p. 877.
37 Ibid., p. 875.
38 Théodore Lessing (1873-1933) centre sa réflexion sur le rôle de la culpabilité dans La haine de soi, ou le refus d’être juif, paru en 1930 en Allemagne. Il a été assassiné par les nazis en 1933. Malgré nos recherches, nous n’avons pu déterminer si Aragon avait lu son ouvrage.
39 Lessing, La haine de soi, ou le refus d’être juif, 1930, Berg international éditeurs, coll. « Agora » 2010, p. 46-47.
40 Ibid., p. 74-76.
41 Les Voyageurs, p. 876.
42 Id.
43 Le Goff, op. cit., p. 112.
44 Michèle Riot-Sarcey rappelle que « l’entrée des socialistes à la Chambre des députés, notamment en 1893 (ce qui correspond à une partie de la diégèse du roman) où une cinquantaine de députés sont élus, coïncide avec la relégation au second plan des revendications féministes, dont une large partie sera vite qualifiée de bourgeoise. » dans Histoire du féminisme, La Découverte 2008, p. 64.
45 Engels dans L’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’état, 1884, écrit : « la première opposition de classe qui se manifeste dans l’histoire coïncide avec le développement de l’antagonisme entre l’homme et la femme dans le mariage et la première oppression de classe, avec l’oppression du sexe féminin par le sexe masculin ». Édition du Progrès, Moscou, 1976, p. 59 de l’édition numérique.
46 Les Voyageurs de l’impériale, p. 521
47 Cf. les travaux de Rebecca Rogers, Les bourgeoises au pensionnat. L’éducation féminine au XIXe siècle, PUR, 2007. Tout en apportant des nuances aux clichés généralement répandus sur cette éducation féminine, Rebecca Rogers écrit que « les messages conflictuels de la culture scolaire féminine française ne produisent pas des rebelles » p. 254.
48 Les Voyageurs, p. 521.
49 Ibid., p. 523.
50 Engels, op. cit., p. 63.
51 Les Voyageurs, p. 521.
52 Yvonne Knibiehler, « Corps et cœurs », dans Histoires des Femmes, t. 4, sous la direction de Geneviève Fraisse et Michelle Perrot, Plon, 1991, p. 365.
53 Les Voyageurs, p. 521.
54 Ibid., p. 756.
55 Ibid., p. 757.
56 Ibid., p. 758.
57 Ibid., p. 756.
58 Cf. l’article de Corinne Grenouillet, « Catherine ou le féminisme, roman. La représentation de la question féminine dans Les Cloches de Bâle d’Aragon », RCAET, n° 8, p. 117-137.
59 Les Cloches de Bâle, p. 810.
60 Ibid., p. 782.
61 Christine Bard, Les filles de Marianne, op. cit., p. 24.
62 Les Cloches de Bâle, p. 783.
63 Aurélien, p. 534.
64 Les Cloches de Bâle, p. 784.
65 Ibid., p. 851.
66 Ibid., p. 858.
67 Ibid., p. 961.
68 En 1935, Pierre Vaillant-Couturier fait paraître dans L’Humanité une série d’articles sous le titre « Au secours la famille ». Dans l’un d’entre eux, il écrit : « Les communistes veulent hériter d’un pays fort, d’une race nombreuse. L’exemple de l’Union soviétique leur montre la route. Mais il faut, dès à présent, employer les vrais moyens de sauver la race ». Cité par Josette Trat, « Aux racines de l’idéologie “familialiste” du PCF » dans Cinquantenaire du Deuxième sexe, sous la direction de C. Delphy et S. Chaperon, éditions Syllepse, 2002, p. 380-386.
69 Aurélien, p. 365.
70 Id.
71 Ibid., p. 535.
72 Les Cloches de Bâle, p. 784.
73 Ibid., p. 813.
74 Ibid., p. 808.
75 Aurélien, p. 520.
76 Ibid., p. 365.
77 Ibid., p. 320.
78 Cité par Michèle Riot-Sarcey, Histoire du féminisme, op. cit. ,p. 76.
79 Aurélien, p. 237.
80 Lionel Follet, Aragon, le fantasme et l’Histoire. Incipit et production textuelle dans Aurélien, Les Éditeurs français réunis, 1980, p. 92.
81 Ibid., p. 96.
82 Michèle Riot-Sarcey, Histoire du féminisme, op. cit., p. 72.
83 L’Assemblée nationale, sur proposition de Briand et Viviani, vote en 1919, par 334 voix contre 97, une loi instaurant le vote des femmes. Le Sénat n’examine cette loi que trois ans après et la rejette le 21 novembre 1922, par 156 voix contre 134.
84 Christine Bard, Les filles de Marianne, op. cit.
85 Aurélien, p. 530-531.
86 Anne-Marie Käppeli, « Scènes féministes » dans Histoires des Femmes, le XIXe siècle, op. cit., p. 519.
87 Les Cloches de Bâle, p. 974.
88 Judith Walkowitz, « Sexualités dangereuses », dans Histoires des femmes, op. cit., p. 403.
89 C. Grenouillet, article cité, p. 127. Non seulement l’avortement est supprimé mais le divorce devient beaucoup plus difficile. L’autorité paternelle est rétablie.
90 Cf. Françoise Navailh, « Le modèle soviétique », dans Histoire des Femmes en Occident, Plon, 1992, le XXe siècle, t. 5, sous la direction de Françoise Thébaud, p. 213-235.
91 Les Cloches de Bâle, p. 921.
92 A. Kollontaï, « La nouvelle morale de la classe ouvrière » dans Alexandra Kollontaï. Marxisme et révolution sexuelle, textes réunis par Judith Stora-Sandor, Maspero, 1973, p. 171-172.
93 A. Kollontaï, L’Éros ailé, Archives internet du marxisme, p. 3.
94 Ibid., p. 4.
95 Nous reprenons les analyses de Judith Stora-Sandor, op. cit., p. 183-205.
96 Les Cloches de Bâle, p. 985. Catherine est arrêtée car elle est interdite de séjour : de nationalité russe, elle a été expulsée à la suite de la plainte de M. Baisedieu qu’elle a agressé après qu’il l’eut traitée de « putain ».
97 Aurélien, p. 462.
98 Le Libertinage, « La Femme française », ORC. I, Pléiade, p. 415.
99 Aurélien, p. 114-115.
100 Ibid., p. 34-35.
101 Les Cloches de Bâle, p. 858.
102 Daniel Bougnoux, Notes sur « La Femme française », ORC. I, Pléiade, p. 1146.