D’un art raffiné à un art populaire : changements de statut de la gravure sur bois de fil (XVIe-XIXe siècle) à travers l’étude de la collection de matrices du Musée de l’imprimerie de Lyon
p. 77-92
Texte intégral
1L’un des fleurons du Musée de l’imprimerie de Lyon est une exceptionnelle collection de plus de 600 matrices d’impression gravées sur bois de fil – la plupart mesurant 5 x 8 cm, certaines sensiblement plus grandes – qui illustrent la Bible. La particularité de cet ensemble de bois gravés, outre leur nombre, est leur remarquable homogénéité, puisqu’il s’agit de véritables séries qui se continuent : presque 400 bois du XVIe siècle, complétés dans un souci d’harmonisation par plus de 200 bois gravés au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles, et qui servirent à illustrer des éditions de Bibles et de Figures de la Bible, d’abord à Lyon, puis à Paris, et enfin en Bretagne, du milieu du XVIe siècle à l’aube du XIXe. Il est possible de reconstituer une bonne partie de l’histoire de ces bois, bien que des zones d’ombre subsistent encore, et qu’il faille achever le recensement des éditions qu’ils illustrèrent. Il est remarquable que le destin de ces bois ait intéressé les historiens dès le XVIIIe siècle, puisque Jean-Michel Papillon, premier grand historien de la gravure sur bois, et graveur lui-même, dans son traité sur la gravure sur bois paru en 1766, mentionne avec admiration cette collection, qu’il lui a été donné de voir, et dont il a, dit-il, obtenu quelques beaux tirages1. Plus récemment, lorsque cet ensemble est réapparu et a pu être acquis par le tout nouveau Musée de l’imprimerie de Lyon en 1963 pour son ouverture, le fondateur et conservateur du musée, Maurice Audin, a publié une petite plaquette posant les premiers jalons de l’histoire de ces bois2, que nous essayons de compléter, documenter, replacer dans une histoire plus globale de l’évolution du goût pour la gravure sur bois entre le XVIe et le XVIIIe siècle.
Naissance de la collection au XVIe siècle
2Lorsque les premiers bois de la collection voient le jour en 1569, la production de livres illustrés de grande qualité à Lyon, qui a fait la gloire de son imprimerie avec les publications humanistes, est à son apogée depuis une trentaine d’années, et verra son déclin avant même la fin du siècle. Cette renommée est due à l’initiative d’imprimeurs qui ont développé des ateliers d’artisans graveurs virtuoses, et ont su collaborer avec des artistes de talent dont quelques noms nous sont parvenus. En effet, contrairement à l’illustration parisienne où, pour l’instant, il reste souvent difficile d’identifier les auteurs des illustrations de livres, les recherches d’érudits du XIXe siècle – André Streyert, Alfred Cartier, Natalis Rondot, ou Henri Baudrier – ont fait émerger de l’oubli les noms d’artistes lyonnais auxquels l’on a pu, avec plus ou moins de certitude, attribuer de véritables corpus de gravures d’illustration au style bien défini. Ces graveurs travaillent souvent pour certains imprimeurs lyonnais auxquels ils dédient l’essentiel de leur production gravée. Citons rapidement pour la première moitié du siècle Guillaume Leroy, Georges Reverdy ; pour le milieu du siècle, le plus renommé, Bernard Salomon, suivi de son quasi contemporain et successeur, Pierre Eskrich, qui nous intéressera ici particulièrement.
3Pour s’en tenir aux publications bibliques, c’est avec les Historiarum veteris testamenti icones imprimées par les frères Trechsel en 1539, avec les vers de Corrozet et les gravures d’Holbein, que se crée véritablement le genre des « Figures de la Bible »3. Dans ces ouvrages au format portatif, à la demande de libraires et d’imprimeurs, des poètes et écrivains à la mode tournaient l’Ecriture sainte en vers répondant à une image associée, elle-même conçue par les meilleurs artistes du temps. Ces publications, véhiculant une sensibilité chrétienne au sens large, s’adressaient à une audience relativement lettrée, mais qui s’élargissait sans cesse, et qui appréciait aussi les Emblèmes d’Alciat ou les Métamorphoses d’Ovide, réduits en ces élégants petits livres d’emblèmes moralisateurs où se mêlent volontiers érudition et attrait populaire et qui connaissent une vogue croissante à partir des années 1540. Dans le domaine des Figures de la Bible où Lyon a été pionnière, et qui est devenu pour elle une véritable spécialité, la perfection est atteinte avec les publications de Jean de Tournes, et notamment ses fameux Quadrins historiques de la Bible de 1553, illustrés par le plus célèbre peintre de la Renaissance lyonnaise, Bernard Salomon4. Une partie de ces bois est aujourd’hui conservée au Cabinet des estampes de Genève, où Jean II de Tournes s’était réfugié en 15855.
4Les éditions illustrées de la Bible et des Figures de la Bible se multiplient à Lyon dans les années 1550-1570, chez les imprimeurs-libraires les plus prolifiques, Jean de Tournes, ou Guillaume Rouillé, mais aussi Jean Frellon, Sébastien Gryphe, Balthazar Arnoullet, Guillaume Cotier, Philibert Rollet, Barthélémy Honorat… Balthazar Arnoullet précisément, dans l’avis au lecteur de sa Bible in-folio de 1550, indique qu’il est devenu une tradition pour les imprimeurs lyonnais de publier une belle édition des Saintes Écritures comme chef d’œuvre de leur atelier. En ce qui concerne l’illustration, ainsi que l’a démontré Max Engammare6, l’édition d’une Bible illustrée vient toujours chronologiquement en premier, puis, pour rentabiliser les bois qu’ils ont fait graver, souvent à grands frais, les imprimeurs éditent dans un deuxième temps ces jolies petites éditions raffinées des Figures de la Bible, en latin et dans une multiplicité de langues vernaculaires pour l’exportation. Car la publication d’une édition biblique, au-delà du réel désir de diffuser la Parole divine, est avant tout une entreprise financière, et les imprimeurs demandent à des poètes de leurs amis d’inventer des vers mettant en valeur les bois qu’ils possèdent.
5Les illustrations de l’Ancien Testament, généralement très abondantes, servent aussi indifféremment à illustrer un livre qui connut un grand succès éditorial à la Renaissance, période si désireuse de renouer avec les sources historiques de l’Écriture : L’histoire des Juifs de l’historien du premier siècle de notre ère, Flavius Josèphe. C’est dans l’une de ces éditions que nous voyons apparaître pour la première fois une partie des bois de la collection, dans l’Histoire de Flavius Josèphe sacrificateur hébrieu, imprimée par Pierre Roussin en 1569 pour les héritières d’un libraire italien installé à Lyon, Jacques Giunta, mort en 15467. L’officine des deux sœurs étaient alors tenue par un cousin, Philippe Tinghi. Les Giunta n’étaient pas particulièrement spécialisés dans le livre illustré, mais Tinghi choisit de publier plusieurs éditions successives de Flavius Josèphe in-folio, utilisant à chaque fois des jeux de bois différents, ce qui est révélateur des pratiques qui pouvaient coexister en matière d’illustration.
6Ainsi, en 1562, la première de ces éditions est imprimée par Jean de Tournes, qui utilise assez logiquement les bois bibliques de Bernard Salomon qu’il détient. En 1566, une seconde édition rassemble plusieurs séries hétérogènes : des beaux bois dessinés par le graveur lorrain, alors lyonnais, Pierre Woeiriot, et des bois plus archaïques issus de la première moitié du siècle. Cette pratique de mêler des jeux de bois hétéroclites dans un même livre, largement fréquente au XVe et encore dans la première moitié du XVIe siècle, devient rare dans les belles éditions lyonnaises à partir du milieu du siècle, vraisemblablement par suite de changements de critères esthétiques. Ceci explique sans doute pourquoi Philippe Tinghi, pour son édition de 1569, commande une nouvelle série de 131 bois pour la somme considérable de 947 livres. Ces bois copient assez fidèlement, bien qu’en les simplifiant souvent, les compositions de Bernard Salomon pour l’Ancien Testament (Fig. 1), certains dans le même sens, d’autres dans le sens inverse de ceux de Salomon, ce qui peut indiquer des méthodes différentes de transfert du dessin sur le bois selon les habitudes particulières des artisans employés. L’un de ces graveurs restés hélas anonymes a laissé son monogramme IR8, accompagné de la représentation du canif du graveur au dos de plusieurs bois, discrète signature qui n’apparaîtra jamais à l’impression puisque située au revers de la matrice…
7Avant de quitter l’officine des Giunta, Philippe Tinghi vend les bois bibliques et deux autres séries de matrices au libraire Barthélémy Honorat, perdant 272 livres dans la transaction, ce qui lui vaut un procès immédiat de la part des deux héritières Giunta. Barthélémy Honorat, libraire également d’origine italienne, neveu de Sébastien Honorat, établi libraire à Genève, tenait la succursale lyonnaise de son oncle, lui succédant en 15729. Bien que moins connu que Jean de Tournes ou Guillaume Rouillé, il est l’un de ceux qui contribuèrent le plus au développement de l’illustration à Lyon dans les dernières décennies du XVIe siècle. Si Honorat se sert d’emblée des bois dans des éditions bibliques dès les années 1578 et suivantes, il fait compléter la série de bois de l’Ancien Testament par 190 bois, copiant également Bernard Salomon. Il commande également pour les Actes des apôtres plus de 150 bois originaux à un artiste que nous identifions avec certitude avec Pierre Eskrich (Fig. 2), le « peintre ingénieux » auquel Honorat rend anonymement hommage à côté des « habiles graveurs » dans la préface des Figures de la Bible déclarées par stances de 1582 où ces bois qui mirent plusieurs années à être gravés paraissent pour la première fois, série incomplète puisqu’Honorat n’avait pu les recouvrer tous à temps pour l’impression et qu’il s’excuse auprès de ses lecteurs des pages restées vides d’image au-dessus des sixains imprimés10 !
Fig. 1 : Abraham s’apprêtant à immoler Isaac, d’après Bernard Salomon, vers 1569, bois gravé, 5 x 8 cm.

Lyon, Musée de l’imprimerie.
Fig. 2 : Pierre Eskrich, L’ange s’adresse à Philippe, vers 1578-1582, bois gravé, 5 x 8 cm.

Lyon, Musée de l’imprimerie.
8Brossons un rapide portrait de Pierre Eskrich, artiste encore relativement obscur, afin de mieux comprendre à quel genre d’artiste s’adressaient les imprimeurs du temps pour leurs commandes de dessins d’illustration. Pierre Eskrich, ou Pierre Cruche, ou Pierre Vase, est un brodeur formé à Paris vers 1540, peintre, poète à ses heures, et sans doute graveur sur bois lui-même11. Proche des milieux de la cour et de Jean Cousin12, il aurait peut-être pu faire une belle carrière si ses convictions protestantes ne l’avaient éloigné assez rapidement de Paris. Il reste surtout connu grâce aux travaux d’érudits de la fin du XIXe siècle, pour les dessins d’illustration qu’il a donnés aux imprimeurs de Lyon et de Genève où il réside en alternance entre la fin de la décennie 1540 et la décennie 1580. Il travaille notamment pour Guillaume Rouillé à Lyon, dont il est l’artiste attitré. Zélateur de la propagande protestante quand il est à Genève, son œuvre la plus célèbre est la Mappemonde nouvelle papistique, grande et virulente carte satirique contre le monde catholique en 16 planches in-folio, conçue par l’exilé italien Jean-Baptiste Trento13. Eskrich est introduit dans les milieux humanistes des deux villes et collabore à leurs recherches sur les antiquités romaines ou la botanique et l’ornithologie avec des médecins lyonnais et genevois14. C’est donc à un artiste qui se veut savant, qui a une certaine ambition scientifique et artistique qu’Honorat, tout comme plusieurs imprimeurs genevois protestants, confie le soin d’illustrer ses Bibles.
9Seul, ou en association avec Étienne Michel, Barthélémy Honorat publie encore des Bibles, in-folio ou in-octavo, en 1581 et 1582, avec les bois de la collection, avant de faire paraître, en 1582, les Figures de la Bible déclarées par stances précédemment évoquées, composées par Gabriel Chappuys, un poète de cour, traducteur de textes italiens de la Renaissance, et actif défenseur de la foi catholique qu’il soutient en traduisant de nombreux livres de spiritualité italiens ou espagnols. Cet ouvrage s’insère dans le grand courant de reconquête catholique à Lyon des dernières décennies du XVIe siècle, où l’imprimerie joua un rôle essentiel15. C’est sans doute l’édition de Figures de la Bible lyonnaise la plus illustrée du siècle, avec un total de 432 bois, tous conservés au Musée de l’imprimerie de Lyon, à l’exception de la série du Nouveau Testament.
10Toujours plus ambitieux, Honorat publie sa Bible chef-d’œuvre en 158516, en utilisant tous les petits bois narratifs et en incluant des bois plus grands qui ont partiellement survécu dans la collection du musée. Il insère également des cartes, ou des illustrations à vocation quasi archéologique qui matérialisent les descriptions complexes de certains objets liturgiques ou architecturaux de la Bible : le Tabernacle dans ses phases de construction et son mobilier, l’arche d’alliance, la table des pains de proposition, le chandelier à sept branches, l’autel des holocaustes, le bassin aux ablutions, le costume des prêtres, et le Temple, ses colonnes, son bassin d’airain, la maison du Liban, et la vision du Temple restauré chez Ezéchiel17. Le Musée de l’imprimerie possède encore les grands bois de la carte du cheminement des Hébreux dans le désert pendant l’Exode, et la disposition des tribus des Hébreux dans leur camp du désert. Cet intérêt pour une illustration technique des antiquités hébraïques s’est renforcé au XVIe siècle sous l’impulsion de la Réforme. C’est la Vulgate de 1538-40 de Robert Estienne, qui offre les modèles renouvelés de cet apparat documentaire, conçus par l’hébraïsant Vatable, bientôt imité par les Bibles imprimées à Lyon et à Genève à partir des années 1550-1560. Cette iconographie, qui dénotait une obédience protestante au milieu du XVIe siècle, est communément récupérée par les Bibles catholiques dès la fin du siècle. Le plus beau bois de cette édition de 1585 est de toute évidence La marche des Hébreux dans le désert pendant l’Exode (19,5 x 16,5 cm), signé en latin par Pierre Eskrich, Petrus Eskricheus inventor (Fig. 3). Pierre Eskrich a signé plusieurs bois dans les années 1560, pratique très rare pour la gravure sur bois française, et qui témoigne de son ambition scientifique puisqu’il s’agit toujours de cartes ou de descriptions précises de passages bibliques. En témoigne ce bois qui reproduit l’ordonnancement des tribus dans leur exode, accompagné d’une longue et pointilleuse explication typographiée insistant sur la véracité de la représentation. L’ambition artistique mérite d’être également soulignée, car cette estampe présente une virtuosité technique qui rivalise avec la délicatesse de la taille-douce.
Fig. 3 : Pierre Eskrich, Marche des Hébreux dans le désert, vers 1580, bois gravé (image retournée pour permettre la lecture des inscriptions), 19,5 x 16,5 cm.

Lyon, Musée de l’imprimerie.
Fig. 4 : Pierre Eskrich, Adam dans le Paradis terrestre, vers 1580, dessin à la plume sur un bloc de bois jamais gravé, 5 x 8 cm.

Lyon, Musée de l’imprimerie.
11La collection de bois du XVIe siècle comporte également une dizaine de bois dessinés qui n’ont jamais été gravés. Papillon dans son traité signale d’ailleurs qu’il n’est pas rare de rencontrer des bois gravés seulement des décennies, voire un siècle après avoir été dessinés. Les raisons peuvent en être multiples : changement d’idée de l’imprimeur, problèmes financiers, défaut de conception, ou doubles de sujets déjà gravés, comme c’est le cas pour les bois dessinés du Musée de l’imprimerie dont les scènes existent déjà dans des bois gravés à la composition légèrement différente. Ces dessins faits à main levée, à la plume, sans usage de calque, sur une mince préparation blanche qui évite à l’encre de s’étaler, sont incontestablement de la main de Pierre Eskrich, à l’exception d’un seul (Fig. 4). Rappelons que cette technique de gravure sur bois de fil est alors une technique de strict fac-similé : le graveur enlève tout le blanc de l’image au canif et à la gouge en épargnant méticuleusement le dessin de l’artiste qu’il respecte scrupuleusement. C’est pourquoi, quand il n’y a pas de dessinateur chargé de reporter le dessin de l’artiste, et que celui-ci dessine directement sur le bois, comme cela se pratique à Lyon, il est permis de faire plus aisément des attributions stylistiques. Ce caractère de fac-similé de la gravure sur bois, contrairement à la gravure d’interprétation en taille-douce, où le trait du graveur se substitue à celui du dessinateur, fait que jusque vers 1600, et encore au début du XVIIe siècle, avant le triomphe définitif de la taille-douce, les illustrations scientifiques conservent l’emploi du bois. Ainsi le grand imprimeur anversois Christophe Plantin, dans les années 1580 – au moment où P. Eskrich produit ses derniers et meilleurs bois – se plaint déjà de ne plus trouver à Anvers de bon graveur sur bois, qui lui sont essentiels pour réaliser ses illustrations de botanique18.
Les tribulations de la collection XVIIe-XIXe siècle
12Après quelques emplois d’une partie des bois de la collection dans des éditions bibliques au tout début du XVIIe siècle nous perdons leur trace, jusqu’à ce qu’ils réapparaissent à Paris à la fin du siècle. Ils sont alors entre les mains de Jacques Collombat, jeune libraire natif de Grenoble, installé à Paris en 1695, futur imprimeur du roi en 1710, chez qui le jeune Jean-Michel Papillon les admire et en obtient des tirages pour sa collection personnelle. Les conditions d’acquisitions restent mystérieuses : les a-t-il achetés durant son apprentissage à Grenoble chez son oncle François Provensal ? Ou à Genève, où il apprit la fonderie de caractères ? Ou lors de son établissement à Paris sur lequel nous sommes mal informés19 ? À ce moment en tout cas les bois du Nouveau Testament (sauf ceux des Actes des Apôtres) et de l’Apocalypse sont perdus, et Collombat, vraisemblablement dans l’idée d’en faire de nouveau usage dans une édition, fait graver 200 bois complémentaires. Jean-Michel Papillon sollicité décline l’offre trop peu alléchante financièrement, et les bois sont finalement exécutés par deux artistes rouennais, Pierre Lesueur qui grave avant de mourir en 1698 des bois pour compléter l’Ancien Testament, sur des modèles du XVIe siècle, et son fils Nicolas Lesueur, qui copie des vignettes de Pierre Eskrich tirées des Bibles publiées par Guillaume Rouillé, ou traduit un peu lourdement en bois les subtiles eaux-fortes de l’Histoire sacrée en tableaux de Sébastien Leclerc20 (Fig. 5).
13À ce tournant des XVIIe et XVIIIe siècles, l’illustration sur bois est passée de mode et le plus souvent cantonnée à des productions populaires. L’édition parisienne avait globalement cessé d’employer le bois dans ses belles Bibles illustrées vers 1630, Lyon vers 1650. Pourtant, en cette fin de XVIIe siècle, on observe un léger regain d’intérêt pour la gravure sur bois de qualité. Bien sûr, pour rentabiliser les stocks existants, des livres à succès sont sans cesse réédités tout au long du XVIIe siècle, telles les Figures des histoires de la sainte Bible (1re édition 1596) dont les bois passent de Jean Leclerc à la famille des Le Bé, et connaissent de nombreuses éditions tout au long du siècle, et jusque vers 1725. Bien plus, certains jolis bois du XVIe siècle sont remployés à nouveau à la fin du XVIIe siècle, à Lyon21, à Paris22, à Genève, où Samuel de Tournes réédite les Quadrins historiques avec les bois de Salomon en 1671 et 168023. À Paris, Guillaume Desprez, l’imprimeur favori de Port-Royal dans les années 1670, dont il obtient le monopole pour l’édition des livres de l’Ancien Testament à partir de 168424, se lance même dans une politique éditoriale originale en matière d’illustration, en commandant d’élégants bois gravés à sujets bibliques pour ses éditions de l’Ancien Testament qui paraissent entre 1683 et 1708. À une époque où l’illustration du livre tend à devenir plus décorative, l’image se concentre dans quelques bandeaux raffinés placés en tête de chaque livre, gravés par Jean Papillon et Pierre Lesueur, dans un style proche des compositions de Sébastien Leclerc. Il n’est donc pas étonnant de voir le jeune Collombat se lancer dans un projet d’édition de Figures de la Bible illustrée de bois. Pourtant aucune édition de ce type ne sortira des presses de Collombat. Les bois furent-ils considérés comme trop populaires pour un imprimeur dont le succès grandissait vite, au point qu’il devint imprimeur du cabinet du roi, cet atelier d’imprimerie destiné à amuser le jeune Louis XV ? Dans les premières années du XVIIIe siècle, il publie plusieurs livres de piété et une belle édition de l’imitation de Jésus-Christ, mais pas d’édition illustrée de bois.
Fig. 5 : Nicolas Lesueur, Christ au Mont des Oliviers, d’après Sébastien Leclerc, début XVIIIe siècle, bois gravé, 5 x 8 cm.

Lyon, Musée de l’imprimerie.
14Il faut attendre 1771 pour qu’apparaisse une nouvelle édition de Figures de la Bible employant les bois de la collection, sortant des presses du successeur de Collombat, Jean Thomas Hérissant, qui hérite du titre d’imprimeur royal et du matériel de Collombat. Cette Histoire de l’Ancien et du Nouveau Testament25 utilise la quasi-totalité des 600 bois du musée, dont certains du XVIe siècle, rassemblés par Collombat, ou plus tard par Hérissant, n’avaient pas été employés par Honorat : quelques uns viennent des Bibles lyonnaises de Guillaume Rouillé, beaucoup d’autres restent encore à identifier. Des scènes présentes en double dans la collection permettent à l’imprimeur de choisir la composition qui lui convient le mieux : ainsi Hérissant préfère le bois relativement décent de Pierre Lesueur pour illustrer l’épisode scabreux de Suzanne et les vieillards, à celui plus leste et suggestif de Pierre Eskrich.
15En effet, cette édition est particulièrement intéressante, car elle révèle le changement d’appréciation des hommes du XVIIIe siècle sur ces bois. D’un côté l’imprimeur semble déjà conscient de l’importance de cet ensemble de matrices pour l’histoire de la technique de la gravure sur bois, puisqu’il inclut dans les pièces liminaires un « Éloge historique des graveurs qui ont travaillé à cette collection » (notons l’emploi du terme « collection » pour ce stock de matrices), éloge directement tiré du traité historique de Jean-Michel Papillon paru quelques années auparavant. Mais d’un autre côté le public de ces petites vignettes semble avoir changé : l’auteur des explications des images – qui compose ici véritablement son texte à partir des bois qu’on met à sa disposition – Louis Etienne Rondet, un bibliste vulgarisateur prolifique, indique clairement dans sa préface que son livre est écrit pour l’édification des enfants comme le souligne le sous-titre, « ouvrage utile pour l’instruction de la jeunesse ». Nous avons affaire là à une véritable Bible pour enfants. L’on sait que le public spécifique des enfants émerge au cours du XVIIIe siècle. L’astuce est souvent commerciale, et même les éditions de Figures de la Bible les plus raffinées, à priori destinées avant tout aux amateurs, comme par exemple l’Histoire de Joseph gravée à l’eau-forte par le comte de Caylus en 1757, prennent pour prétexte le souci de moraliser et d’instruire les enfants. Mais il s’agit bien dans notre édition du but premier de l’auteur, qui adapte son discours en conséquence.
16Rondet réécrit en effet son texte jusqu’en cours d’impression pour être le plus didactique possible, comme on le voit sur un cahier d’épreuves rempli de corrections, qui a fait le va-et-vient entre l’imprimeur et l’auteur, inséré dans un exemplaire du Musée de l’imprimerie. Bien plus, en cours d’impression le travail a été manifestement arrêté et l’on n’a pas hésité à opérer des modifications et des retouches sur certains bois dont la connotation sexuelle les rendaient inconvenants pour des enfants (mais les bois intacts déjà imprimés ont été cependant inclus dans quelques exemplaires pour ne rien perdre). Dans la scène de séduction de Joseph par la femme de Putiphar26 par exemple (Fig. 6), les jambes dénudées et allongées sur le lit, cuisses ouvertes de la femme ont été creusées, et une cheville de bois a été insérée et regravée pour rhabiller le personnage et l’asseoir plus chastement au bord du lit. Les mêmes mutilations ont été infligées à des scènes de circoncision ou d’enfantement trop explicites.
17Nous perdons ensuite la trace de la collection pendant la Révolution. Après la mort d’Hérissant, son fils reprit la librairie, tandis que sa veuve garda la fonderie et l’imprimerie. C’est donc logiquement elle qui devait être en possession des bois. En 1787 elle cède son titre d’imprimeur du cabinet du roi et une partie de son matériel à Etienne Alexandre Jacques Anisson-Duperron, directeur de l’imprimerie royale, qui mourut guillotiné en 1794. L’inventaire de ses biens lors de la saisie révolutionnaire27 n’a hélas donné aucun renseignement sur l’existence de la collection de bois. Après la tourmente révolutionnaire nous les retrouvons en Bretagne où ils sont employés une dernière fois à l’aube du XIXe siècle. Vers 1800-1802 paraissent quasiment simultanément deux éditions de ce qu’on appelle « la Bible de Royaumont », la plus populaire des histoires saintes écrite dans le cercle de Port-Royal, parue pour la première fois en 1669, et qui connut de multiples rééditions jusqu’en plein XIXe siècle. L’une paraît en breton, à Vannes, chez Jean-Marc Galles28, l’autre en français, à Saint-Brieuc, chez Louis-Jean Prud’homme, Histoire du vieux et du Nouveau Testament29.
Fig. 6 : L.-E. Rondet, Histoire de l’Ancien et du Nouveau Testament, représentée en 586 figures, avec un discours abrégé en bas de chaque figure…, Paris, J.-T. Hérissant, 1771, in-8°, fol. D3*.

Le bois du XVIe siècle représentant Joseph et la femme de Putiphar a été retouché pour plus de décence.
Lyon, Musée de l’imprimerie.
18Jean-Marc Galles30 était un bibliophile, qui collectionnait les éditions du XVIe siècle, notamment les Estienne. Il aurait pu être séduit par la collection de vieux bois mis en vente sur le marché parisien. Cela aurait pu aussi être le cas de son cousin, Louis-Jean Prud’homme31, qui était à la tête de la maison d’imprimerie la plus florissante de Saint-Brieuc, en constant contact avec la capitale, où il se rendait vaillamment à pied en cinq jours ! Après 1800 et la renaissance de son atelier qui avait souffert des événements révolutionnaires à cause de son militantisme catholique, il publia de nombreux livres religieux populaires, en breton et en français. Toutefois, son édition la plus célèbre demeure cette Histoire du Vieux et du Nouveau Testament, orné des « beaux bois de Papillon », ainsi qu’il le précise fautivement dans le prospectus publicitaire qui accompagne la sortie de l’ouvrage. Il semble que la signification de nombreuses scènes bibliques soit alors perdue, car plusieurs bois sont employés de façon erronée pour illustrer d’autres épisodes bibliques, de préférence en détournant les implications sexuelles de certains épisodes. Par exemple, la scène scabreuse de la rencontre de Judas et Thamar déguisée en prostituée32 sert ici à illustrer le noble et tragique destin de la fille de Jephté retrouvant son père33. C’était l’une des caractéristiques des publications populaires d’offrir des images qui n’ont souvent pas de rapport direct avec le texte illustré. Ce fut ainsi le cas de celles de la Bibliothèque bleue qui, dans les deux premières décennies du XIXe siècle, publie encore, à l’instar de certaines bibles provençales populaires, les vieux bois de fil des siècles précédents, avant que cette esthétique ne soit définitivement supplantée et balayée par la gravure en bois de bout dans les années 1820. Celle-ci connaît alors un vrai triomphe, et diffuse à son tour ses messages visuels largement dans toute la société à travers des éditions qui se démocratisent, tout en atteignant un degré de qualité artistique oublié depuis longtemps dans l’art de la gravure sur bois. Sans doute faut-il en chercher les raisons dans une convergence de facteurs : intérêt d’artistes de talent pour cette technique nouvelle, présence d’une main d’œuvre de graveurs nombreuse et de haut niveau, formés à la grande école de la taille-douce française d’Ancien Régime, facilité de la technique d’impression pour l’illustration des livres, et esprit d’entreprise d’éditeurs innovants, autant de conditions qui avaient permis au XVIe siècle, à la gravure sur bois de fil de connaître son heure de gloire.
19Cependant la vente de l’Histoire du Vieux et du Nouveau Testament de Prud’homme a dû se poursuivre tranquillement sur tout le siècle, car ce type de publication s’écoulait sur le long terme. Dix ans après sa parution, l’inventaire des stocks de Louis-Jean Prud’homme, lorsqu’il se retire des affaires, révèle qu’il lui en restait encore 4 640 exemplaires34, parmi beaucoup d’autres publications religieuses et pédagogiques. L’usage courant de cette édition s’est poursuivi ainsi fort longtemps, jusqu’en plein XXe siècle. L’ex-dono de l’exemplaire du Musée de l’imprimerie nous apprend qu’à la fin des années 1870, il servait de livre de prix pour un élève du catéchisme de l’Église anglicane de la paroisse Saint-Sauveur à Jersey. L’atelier des Prud’homme conservait aussi des bois gravés par les Godard d’Alençon dans les années 1770, copiant grossièrement les Tableaux de la messe de Sébastien Leclerc, qu’on a imprimé jusqu’au début du XXe siècle pour faire réviser la liturgie aux jeunes servants de messe35. Et en 1947 encore, un exemplaire de l’édition en breton36 a été offert par un parrain à son filleul en cadeau d’étrennes pour qu’il pratique sa langue en s’édifiant. Où l’on voit que ce type de publication a pu basculer parfois fort tardivement de l’usage dans la sphère de l’antiquariat…
20Pendant ce temps les bois ont dormi dans l’atelier des Prud’homme durant un siècle et demi – certains hélas endommagés ont servi à caler des presses. Peu de temps avant la fermeture de l’imprimerie, la dernière descendante de la famille Prud’homme et son mari, M. et Mme Boca, en 1963 seulement, décidèrent de s’en séparer. Sur les conseils de Jean Adhémar, grâce aux efforts de Maurice Audin et d’Henri-Jean Martin, alors directeur des bibliothèques de Lyon, et avec la complicité du libraire parisien André Jammes, la collection put rester en France et revenir finalement à Lyon qui l’avait vu naître quatre siècles auparavant.
Notes de bas de page
1 J.-M. Papillon, Traité historique et pratique de la gravure en bois, Paris, 1766, t. I, p. 259.
2 M. Audin, Les peintres en bois et les tailleurs d’histoires. À propos d’une collection de bois gravés, Lyon, Musée de l’imprimerie et de la banque, [1964].
3 J.-M. Chatelain, Livres d’emblèmes et de devises. Une anthologie (1531-1735), Paris, 1993, n° 6.
4 A. Cartier, Bibliographie des éditions des de Tournes, imprimeurs lyonnais, Paris, 1937, p. 242-243.
5 W. Deonna, « Bois gravés de l’ancienne imprimerie de Tournes à Genève », Genava, n° 14, 1936, p. 114-220, et n° 17, 1939, p. 95-104. Les bois survivants de Jean de Tournes proviennent de l’imprimerie genevoise du XIXe siècle Fick. On s’aperçoit que Jean de Tournes avait emmené de préférence (à moins que ce ne soit les imprimeurs possesseurs successifs des bois qui les aient sélectionnées) des séries à succès, facilement réutilisables ultérieurement : la Bible, Ovide, Alciat.
6 M. Engammare, « Figures de la Bible lyonnaises à la Renaissance. Un demi-siècle de prépondérance européenne (1538-1588) », dans J. Rosen (dir.), Majoliques européennes reflets de l’estampe lyonnaise (XVIe-XVIIe siècles), Dijon, 2003, p. 24-39.
7 H. et J. Baudrier, Bibliographie lyonnaise, recherches sur les imprimeurs, libraires, relieurs et fondeurs de lettres à Lyon au XVIe siècle, Lyon-Paris, 1895-1921 (réédition Paris, 1964), tome VI, p. 437 sq.
8 M. Audin l’identifie avec précaution à Jean Rosset, dont le nom en tant que graveur sur bois apparaît dans les archives municipales. Nous n’en aurons sûrement jamais la preuve.
9 H. et J. Baudrier, Op. cit. (note 7), tome IV, p. 162 sq.
10 G. Chappuys, Figures de la Bible déclarées par stances, par G. C. T. augmantees d’un grand nombre de figures aux Actes des Apostres, a Lyon, par Barthelemy Honorati, 1582, in-8°, fol. LL1 verso. Cette édition est numérisée en haute résolution et aisément consultable sur le site des Bibliothèques virtuelles humanistes : http://bvh.univ-tours.fr (consulté le 10 septembre 2007).
11 Pour l’activité lyonnaise et genevoise d’Eskrich voir essentiellement N. Rondot, « Pierre Eskrich, peintre et tailleur d’histoire à Lyon au XVIe siècle (1) », Revue du Lyonnais, avril 1901, p. 241-261, et « Pierre Eskrich, peintre et tailleur d’histoire à Lyon au XVIe siècle (suite et fin) », Revue du Lyonnais, mai 1901, p. 321-354. Sa formation parisienne de brodeur et ses talents de poète ont été mis en évidence par Jean Porcher à propos d’un recueil de poèmes divers conservés à la Bibliothèque nationale de France, dans sa notice Les songes drolatiques de Pantagruel et l’imagerie en France au XVIe siècle, qui accompagne le fac-simile des Songes drolatiques de Pantagruel…, Paris, Mazenod, 1959.
12 G.-M. Leproux dans son ouvrage La peinture à Paris sous le règne de François Ier, Paris, 2001, transcrit p. 204 un acte des archives nationales prouvant les étroites relations d’Eskrich et Jean Cousin.
13 K. Szykula et F. Lestringant, « La Mappe-monde nouvelle papistique de Pierre Eskrich et Jean-Baptiste Trento », dans M. Pelletier (dir.), Géographie du monde au Moyen-âge et à la Renaissance, Paris, 1989, p. 92-120. F. Lestringant prépare une édition critique de la Mappemonde à paraître prochainement chez Droz.
14 De belles aquarelles d’oiseaux attribuées à Eskrich ont été récemment retrouvées à la New-York Historical Society, liées à des travaux d’ornithologie des médecins lyonnais Jacques Daleschamp et genevois Benoît Textor, ce que confirme leur correspondance. Voir à ce sujet l’article en cours de rédaction de la conservatrice des dessins de l’institution new-yorkaise, Roberta Olson.
15 Cf. M. Hall, Lyon Publishing in the Age of Catholic Revival 1567-1594, PhD, University of Saint Andrews, 2007.
16 H. et J. Baudrier, Op. cit. (note 7), tome IV, p. 152.
17 Cf. V. Selbach, « Représentations et interprétations des antiquités hébraïques dans les Bibles du XVIe au XVIIe siècle », dans Le livre d’architecture XVe-XXe siècle. Édition, représentations et bibliothèques, J.-M. Leniaud et B. Bouvier (dir.), Paris, 2002, p. 125-138.
18 L. Voet, The Golden Compasses : A history and evaluation of the printing and publishing activities of the Officina Plantiniana at Antwerp, Amsterdam-Londres, 1969, p. 215.
19 Collombat, pour s’établir, rachète notamment le fonds du fondeur de caractères Denis Thierry, et celui de l’imprimeur Charles Coignard. Je remercie Sabine Juratic de m’avoir donné les informations qu’elle a pu rassembler sur Collombat et Hérissant lors de ses travaux sur les imprimeurs parisiens du XVIIIe siècle.
20 S. Prouté, Nicolas Lesueur et sa famille. La gravure sur bois au XVIIIe siècle. Catalogue. Mémoire de maîtrise d’archéologie et histoire de l’art, Université de Paris IV Sorbonne, 1982.
21 Peut-être les éditeurs lyonnais, confrontés à un vrai marasme, tentent-ils désespérément de renouveler l’intérêt des acheteurs en puisant dans les vieux stocks du temps de la gloire de l’imprimerie lyonnaise au XVIe siècle. Ainsi, par exemple, Claude Carteron publie-t-il à Lyon, en 1687, des Figures historiques représentant la vie de N.-S. Jésus-Christ… in-12 utilisant une charmante suite entourée d’encadrements finement gravés, dont une partie avait été employée dans le Missale romanum de Guillaume Rouillé en 1578, cf. A.-F. Didot, Essai typographique et bibliographique de l’histoire de la gravure sur bois, Paris, 1863, col. 255.
22 Citons comme exemple symptomatique la belle édition de L’art des emblèmes de C.-F. Ménestrier, parue chez La Caille en 1684, illustrée de nombreux bois lyonnais à caractère emblématique du XVIe siècle.
23 Icones Historicae Veteris et Novi Testamenti…, Genève, Samuel de Tournes, 1671 (et 1680), in-8°.
24 H.-J. Martin, « Guillaume Desprez, libraire de Pascal et de Port-Royal », Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et d’Ile de France. Mémoires. Tome II, 1950, Paris, p. 205-228.
25 L.-E. Rondet, Histoire de l’Ancien et du Nouveau Testament, représentée en 586 figures, avec un discours abrégé en bas de chaque figure…, Paris, J.-T. Hérissant, 1771, in-8°.
26 Genèse, 39.
27 Archives nationales, T. 1601.
28 I. Lemaistre de Sacy, Histoërieu ag en eu Testamand Ancién ha Nehué…, E Guéned, E ty er vugalé Galles, [1802], in-8°.
29 I. Lemaistre de Sacy, Histoire du Vieux et du Nouveau Testament, Saint-Brieuc, chez L.-J. Prud’homme, 1802, in-8°.
30 B. Frelaut, « Une dynastie d’imprimeurs et d’intellectuels vannetais, les Galles », Bulletin et Mémoires de la Société polymathique du Morbihan, n° 126, 2000, p. 105-131.
31 A. Adam, « Une dynastie d’imprimeurs-libraires : les Doublet-Prud’homme à Saint-Brieuc (1620-1984) », Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, T. LXII, 1985, p. 191-222.
32 Genèse, 38.
33 Juges, 11.
34 Cf. P. Sorel, La révolution du livre et de la presse en Bretagne (1780-1830), Rennes, 2004.
35 Collection de la famille Boca-Prud’homme.
36 Récemment acheté par le Musée de l’imprimerie de Lyon.
Auteur
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Peindre, voir et croire dans les Alpes
La peinture murale en val de Suse (xive-xvie siècles)
Marianne Cailloux
2021
L’estampe un art multiple à la portée de tous ?
Sophie Raux, Nicolas Surlapierre et Dominique Tonneau-Ryckelynck (dir.)
2008
Formes de la maison
Entre Touraine et Flandre, du Moyen Âge aux temps modernes
Étienne Hamon, Mathieu Béghin et Raphaële Skupien (éd.)
2020
Lumières du Nord
Les manuscrits enluminés français et flamands de la Bibliothèque nationale d’Espagne
Samuel Gras et Anne-Marie Legaré (éd.)
2021