1 Cf. Mujeres Libres : España 1936-1939, Selección y prólogo de Mary Nash, Tusquets. Barcelona, 1976. Vicente Aranda se réfère à cet ouvrage dans ses notes d’intention disponibles sur : Declaración de Intenciones, www.vicentearanda.es. Cf. également Mujeres Libres, ouvrage collectif publié à l’initiative de Los Solidarios avec une préface de Thyde Rosell, Éditions du Monde libertaire, 2000.
2 Sur le site de l’académie de Besançon, on peut télécharger un travail mis à jour sur la guerre d’Espagne au cinéma :
http://artic.ac-besancon.fr/histoire_geographie/HGFTP/autres/Cinema/cineespa.doc
3 C’est ainsi que Jean-Christophe Averty qualifiait Les Misères de l’aiguille produit par Le Cinéma du Peuple, dans son téléfilm Musidora de 1973. Cf. Isabelle Marinone, Anarchisme & Cinéma : Panoramique sur une histoire du 7e art français virée au noir, Thèse de Doctorat sous la direction de Jean A. Gili et Nicole Brenez, Université Paris I – Panthéon-Sorbonne, 2004.
4 Vicente Aranda tient à le rappeler pour que Libertarias ne soit pas réduit à la réponse espagnole à Land and Freedom, sorti l’année précédente. Néanmoins, le spectateur comme l’analyste ne peuvent s’empêcher de lire le second avec les images du premier en tête.
5 Declaración de Intenciones, www.vicentearanda.es.
6 Fondatrice des Mujeres Libres, Concha Liaño s’est réfugiée au Venezuela en 1945 où elle vit toujours au moment du tournage du film. Interviewée dans Vivir la utopia, de Juan Gamero (1997), elle montre qu’elle n’a rien perdu de sa pugnacité. À 96 ans, elle continue de témoigner . Sur le site http://www.alasbarricadas.org/, son « Entrevista a Concha Liaño (Mujeres Libres 1936, exiliada en Venezuela) » s’ouvre sur un extrait de Libertarias : le discours de son personnage fictionnel devant les prostituées.
7 « En su día, en la primera elaboración del guión, hicimos uso de un material informativo muy voluminoso, pero a partir de un determinado momento he preferido olvidarlo, no he querido saber que es lo que correspondía a una realidad documental y que es lo que era simplemente invención o, si se quiere, interpretación de unos hechos. » Vicente Aranda, dans le Press Book du film.
8 Nestor Burma in Léo Malet, Brouillard au pont de Tolbiac (1956), Paris, UGE, 1988, p. 106. Nous sommes bien dans une fiction et le typage permet de gagner en efficacité.
9 Miguel Amorós choisit cette citation à l’appui de sa thèse (« Durruti incarne la tentative, combattue par les staliniens comme par les « anarchistes de gouvernement », de faire triompher un antifascisme révolutionnaire ») pour la quatrième de couverture de son Durruti dans le labyrinthe, Paris, éditions de l’Encyclopédie des Nuisances, 2007.
10 Poète, écrivain, historien d’art, anarchiste, né le 26 avril 1885, il participe à la Révolution des Conseils en Allemagne. Ami de George Grosz, de Picasso et de Georges Braque qui sera le témoin de son mariage. Son livre, L’Art du XXesiècle publié en 1926, apporte un regard nouveau sur la peinture et les arts plastiques. En juillet 1936, il rejoint l’Espagne, combat dans la centurie Erich Mühsam de la Colonne Durruti et, consécration suprême, est choisi pour prononcer l’éloge funèbre de Durruti
11 Elle poursuit sa carrière. On a pu la voir dans El laberinto del fauno (Le Labyrinthe de Pan, Guillermo del Toro, 2006) ou Appaloosa (Ed Harris, 2008).
12 On pense, bien sûr, à Simone Weil, engagée dans la milice de la CNT et qui a été fortement choquée par le récit de ses camarades de ce type d’événement dont ils s’amusaient. Simone Weil n’est pas restée en Espagne et est rentrée en France. La lettre de Simone Weil à Bernanos où elle évoque les exécutions sommaires, et notamment celle du jeune phalangiste, sera publiée dans la revue Témoins (n° 7, automne 1954) sur proposition d’Albert Camus et provoquera un vif débat dans le mouvement libertaire.
13 Magí Crusells, Libertarias : La utopia durante la Guerra Civil Española no fue solo cosa de hombres, Film-Historia, Vol. VI, n° 3 (1996), pp. 295-300.
14 Dans la note 193 p. 120 in Durruti dans le labyrinthe (op. cit.), Miguel Amorós fait de Ilya Ehrenbourg l’inventeur de cette déclaration qui sert si bien les desseins des communistes.
15 C’est évidemment la seule déclaration que la voix off prête à Durruti dans Mourir à Madrid : « Durruti dit à ses anarchistes : nous devons remettre à demain beaucoup de réformes. D’abord la victoire ! ». Cf. Jean-Marie Tixier, « Un film de 1963 : Mourir à Madrid », in Les Cahiers de la cinémathèque n° 46-47 mai 1987, pp. 151 à 160.
16 Et continuent d’exister. Cf. les réactions à la publication du livre de César Martinez Lorenzo, Le mouvement anarchiste en Espagne, Pouvoir et Révolution sociale, Paris, éditions libertaires, 2006.
17 Jaime Balius, « Juillet 1936 : signification et portée », in L’Espagne nouvelle, an III, numéros 67-69, juillet-septembre 1939.
18 Cf. Agustin Guillamón, Le groupe franco-espagnol « Les Amis de Durruti », in La Lettre Internationaliste n° 10, novembre 2008.
19 Cf. Abel Paz, Durruti, Le Peuple en armes, Paris, Éditions de la Tête de feuilles, 1972.
20 La séquence a particulièrement déplu à certains anarchistes austères.
21 En Espagne, Land and Freedom a fait plus d’entrées que Libertarias. Et pour cause… David Carr (Ian Hart), le communiste de Land and Freedom est déniaisé par son amour pour Blanca (Rosana Pastor), la très belle milicienne du POUM. Cette romance grand public sert à mobiliser la participation affective de tous les spectateurs. Le caractère quasi-apolitique du héros qui subit plus qu’il n’est acteur de l’histoire et qui surtout se tait à son retour en Grande-Bretagne, est à l’opposé de George Orwell dont le récit, Hommage à la Catalogne, a inspiré le film, comme de presque tous les anciens combattants de la guerre d’Espagne : les débats organisés pour Land and Freedom ont donné lieu à des belles empoignades rappelant celles de Mourir à Madrid. Ce héros, sans aspérité, capitalise au maximum la sympathie alors qu’un héros fortement engagé segmente les publics. L’innocence (quasiment à tous les sens du terme !) du personnage principal le rend irresponsable. Son silence au retour montre qu’il ne revendique pas son action et/ou qu’il a éprouvé des difficultés à l’assumer. Sur cette apparente bonne foi, tous les spectateurs (quelles que soient leurs options politiques) pourront l’amnistier d’autant que les communistes endossent le rôle des méchants et que nous sommes en 1995. [Cf. Jean-Marie Tixier, « Mourir à Madrid et Land and Freedom, deux représentations de la guerre civile à trente ans d’intervalle », contribution au dossier rédigé sur Land and Freedom pour Lycéens et cinéma, janvier 1997, Conseil Régional d’Aquitaine].
22 Nestor Romero, Los Incontrolados, chronique de la Columna de hierro, La Bussière, éditions Acratie, 1997.
23 Hans-Magnus Enzensberger, Le bref été de l’anarchie, Paris, Gallimard, 1975.