1 André Breton,Œuvres complètes, vol. I, édition établie par Marguerite Bonnet, avec, pour ce volume, la collaboration de Philippe Bernier, Étienne-Alain Hubert et José Pierre, Paris, Gallimard, 1988, pp. 312-313.
2 Il suffit de rappeler ici le Colloque de Cerisy organisé en 1994 par Jacqueline Chénieux-Gendron sur Pensée mythique et surréalisme qui a donné lieu à la publication du livre homonyme en 1996 (Éditions Lachenal & Ritter) et, plus récemment, le volume collectif Les Mythes des avant-gardes, études rassemblées et présentées par Véronique Léonard-Roque et Jean-Christophe Valtat, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2003.
3 Affirmation reprise dans le recueil d’écrits L’Avventura novecentista, Firenze, Vallecchi, 1974, p. 321.
4 Toute la question a été approfondie et étudiée dans le détail par Clara Moressa dans sa riche contribution au Colloque de Cerisy de 1997, au titre captivant: Quand les surréalistes décidèrent de faire adhérer Soupault au parti fasciste.
Bien sûr, il y a d’autres études sur la question et plus en général sur la revue de Bontempelli, à partir de celle d’Anna Mandich en 1983; il y en a même beaucoup surtout du côté des spécialistes italianisants, et on peut trouver une bibliographie assez exhaustive jusqu’à 2016 dans l’essai de Fulvia Airoldi Namer, Surrealismo europeo e realismo magico italiano, mis à jour pour la bibliographie en ligne en 2017.
5 «Questa rottura fra Bontempelli e Malaparte porterà ad un cambiamento editoriale proprio nell’estate del 1927 dopo quattro “cahiers” usciti in lingua francese per i tipi de “La voce”. Soltanto nel febbraio 1928 uscirà il quinto fascicolo (autunno 1927) in duplice versione italiana e francese con un ritardo dovuto «al cambiamento di editore e al riorganamento amministrativo» (Anna Mandich, Una rivista italiana in lingua francese. Il “900” di Bontempelli (1926-1929), Pisa, Goliardica, 1983, p. 34). Ce sera la nouvelle maison d’édition Sapientia de Rome à soigner la parution de la revue, appelée désormais “Quaderni d’italia e d’Europa”, jusqu’à juin 1929.
6 Nino Frank, né à Barletta en 1904 et mort à Paris en 1988, a été le correspondant de Bontempelli à Paris pour “900” dès 1926. Journaliste et écrivain, il a fréquenté plusieurs intellectuels français et étrangers surtout liés aux avant-gardes. Il est connu aussi comme critique cinématographique et comme créateur de l’étiquette de «film noir» pour un certain nombre de films américains d’aventure criminelle.
7 Comme l’affirme Damiano De Pieri dans sa thèse de doctorat Aux origines du surréalisme (1917-1924), reprenant et élaborant une suggestion de Michel Murat, des trois surréalistes fondateurs du mouvement, c’est Soupault qui pourrait être appelé avec plus de raison «post-apollinairien»: «On peut néanmoins remarquer – écrit De Pieri – que des trois il est celui qui peut-être s’est le plus lié d’amitié avec Apollinaire. Les formules par lesquelles Soupault s’adresse à son aîné sont très chaleureuses et passent vite de “cher Monsieur” à “mon cher ami” (pp. 69-70).
8 En est un exemple Le cas Lautréamont, numéro spécial hors-série de la revue “Disque Vert”, 1925, 4. Voir aussi la note n. 11.
9 Célébré par Cendrars comme «l’Énéide des temps modernes», le feuilleton de Fantômas (crée en 1911, par Marcel Allain et Pierre Souvestre) est l’un des plus connus à la Belle Époque, mais aussi après la Première Guerre Mondiale jusqu’aux années Quarante.
10 Personnage crée par le romancier Pierre Alexis Ponson du Terrail à partir de 1857, Rocambole, criminel qui s’est lentement racheté, est le protagoniste du récit de Nino Frank Goût d’égout, paru dans le numéro 2 de “900”, 1926, pp. 93-103.
11 «Lautréamont et De Chirico, maestri ineguagliati per Breton, contribuiscono a forgiare, unitamente a Ernst, ai romanzi polizieschi americani (Rex Stout, Dashiell Hammett), agli infallibili Nick Carter, Nat Pinkerton e, sull’altro versante, Fantômas gli elementi precipui del cosiddetto periodo «cavernoso» della pittura di Magritte» (Giovanna Angeli, Surrealismo e umorismo nero, Bologna, il Mulino, 1998, pp. 140-141).
12 Clara Moressa, Quand les surréalistes décidèrent de faire adhérer Soupault au parti fasciste, dans Présence de Philippe Soupault cit., p. 171.
13 “Surréalisme”, octobre 1924, 1, suivi de Autour de la revue Surréalisme par Jean Bertho, Paris, Jean-Michel Place, 2004, p. xi.
14 «La réalité est la base de tout grand art. Sans elle pas de vie, pas de substance. La réalité c’est le sol sous nos pieds et le ciel sur notre tête» (ibidem, p. viii).
15 Sur ce poème de Rimbaud on peut rappeler, parmi d’autres, une belle lecture de Mario Richter: Une “étude”: “À quatre heures du matin, l’été”, “Parade Sauvage”, n° 2, 1990, pp. 38-51.
16 «Les premiers mots d’un roman sur le premier personnage nous décrivent symboliquement le réveil d’un homme […] Sous nos yeux se déroule véritablement une création: un personnage émerge de l’inexistence, de la “nuit”; l’informe tente, maladroitement encore, de prendre forme. À travers cette métaphore du réveil difficile, le récit se désigne comme “accouchant” d’un personnage, il se souligne donc lui-même comme édification d’une fiction, il dévoile son propre travail de production et partant l’arbitraire de son inauguration. C’est là un procédé proprement antiréaliste: le récit refuse toute antériorité, tout pré-texte; il rejette toute possibilité d’embrayage sur le continu du flux vital; il se dénie comme prélèvement sur le vécu» (Philippe Dubois, L’énonciation narrative du récit surréaliste. L’identité du sujet et de l’objet couplée à la conquête du Nom. Vers une circularité de la narration, “Littérature”, n° 25, 1977, pp. 29-30).
17 «Mais ni les dons des hommes, ni le luxe assouvi, ni l’exercice de la volupté ne comblaient le petit trou noir par lequel disparaissait le plaisir de Clara à peine ressenti, sans qu’elle eût la jouissance de savoir qu’il y avait une fuite» (2, p. 42).
18 «Parce que Clara/Méduse/Narcisse injecte un vénin puissant, elle incarne, un puissant fantasme décadent dans la fantasmagorie de l’Art Nouveau» (Fabienne Claire Caland, Le regard méduséen dans l’Art Nouveau dans Les Mythes des avant-gardes cit., p. 329).