Mélographies cixousiennes  : partitions pour lettres enfouies

Nadia Setti

doi:10.4000/books.puv.2558

Informations sur la couverture

Liens vers le livre

Informations sur la couverture

Formats de lecture

Mélographies cixousiennes : partitions pour lettres enfouies

Nadia Setti

p. 159-176

Extrait

1Prenons – me souffle-t-elle – une lettre, et précisément la lettre au milieu du nom d’auteur, X : lettre des rencontres et des adieux, X configure le chiasme qui rassemble et écarte les quatre coins du monde, la divergence/convergence des directions. En tant que lettre à voir, X marque bien sa place figurale, nous envoie vers le figuratif, le graphique, le tissage et la broderie, ce point de croix qui, malgré son nom, ne dessine pas exactement une croix avec ses bras à l’horizontale et à la verticale, mais des lignes obliques qui s’entrecroisent. Tout en tenant sa place du milieu, X est la lettre à la place du nom sous-entendu, la signature anonyme. Et rien ne nous dit que ce qui s’écrit sous X soit un jour nommé de son vrai/faux nom. X tient à l’auteur anonyme autant qu’à l’auteur secret, pas tout à fait moi, entre moi et toi. L’auteur fictif et furtif, en fuite vers le texte à venir. X indique subrepticement l’autre face du nom, ce qui (ou quoi ? personne ou chose ?) ¹ s

Les formats HTML, PDF et ePub de cet ouvrage sont accessibles aux usagers des bibliothèques qui l’ont acquis dans le cadre de l’offre OpenEdition Freemium for Books. L’ouvrage pourra également être acheté sur les sites des libraires partenaires, aux formats PDF et ePub, si l’éditeur a fait le choix de cette diffusion commerciale. Si l’édition papier est disponible, des liens vers les librairies sont proposés sur cette page.

Voir plus de livres

Henry Bauchau

Écrire pour habiter le monde

Myriam Wathee-Delmotte et Catherine Mayaux (dir.)

2009

La Terreur à l'œuvre

Théorie, poétique et éthique chez Jean Paulhan

Éric Trudel

2007

Qu'est-ce qu'un espace littéraire ?

Pierre Zoberman et Xavier Garnier (dir.)

2006

Ce que le poème dit du poème

Segalen, Baudelaire, Callimaque, Gauguin, Macé, Michaux, Saint-John Perse

Anne-Elisabeth Halpern et Christian Doumet (dir.)

2005

Romanticoco. Fantaisie, chimère et mélancolie (1830-1860)

Pierre Laforgue

2001

L'Art de la mesure, ou l'Invention de l'espace dans les récits d'Orient (xix^e siècle)

Isabelle Daunais

1996

Ce beau français un peu individuel

Proust et la langue

Sylvie Pierron

2005

Essai sur l'indicible

Jabès, Blanchot, Duras

Marie-Chantal Killeen

2004

Segalen, l'écriture, le nom

Architecture d'un secret

Étienne Germe

2001

L'Inconscient graphique

Essai sur la lettre et l'écriture de la Renaissance (Marot, Ronsard, Rabelais, Montaigne)

Tom Conley

2000

Maurice Blanchot, le principe de fiction

Marie-Laure Hurault

1999

Le Temps de l'autobiographie. Violette Leduc

Susan Marson

1998

Henry Bauchau

Écrire pour habiter le monde

Myriam Wathee-Delmotte et Catherine Mayaux (dir.)

2009

La Terreur à l'œuvre

Théorie, poétique et éthique chez Jean Paulhan

Éric Trudel

2007

Qu'est-ce qu'un espace littéraire ?

Pierre Zoberman et Xavier Garnier (dir.)

2006

Ce que le poème dit du poème

Segalen, Baudelaire, Callimaque, Gauguin, Macé, Michaux, Saint-John Perse

Anne-Elisabeth Halpern et Christian Doumet (dir.)

2005

Romanticoco. Fantaisie, chimère et mélancolie (1830-1860)

Pierre Laforgue

2001

L'Art de la mesure, ou l'Invention de l'espace dans les récits d'Orient (xix^e siècle)

Isabelle Daunais

1996

Ce beau français un peu individuel

Proust et la langue

Sylvie Pierron

2005

Essai sur l'indicible

Jabès, Blanchot, Duras

Marie-Chantal Killeen

2004

Segalen, l'écriture, le nom

Architecture d'un secret

Étienne Germe

2001

L'Inconscient graphique

Essai sur la lettre et l'écriture de la Renaissance (Marot, Ronsard, Rabelais, Montaigne)

Tom Conley

2000

Maurice Blanchot, le principe de fiction

Marie-Laure Hurault

1999

Le Temps de l'autobiographie. Violette Leduc

Susan Marson

1998

1 À lire les mots de l’auteur sur les itinéraires de qui ? quoi ? dans « Ce qui a l’air de quoi », dans Marta Segarra (dir.), L’Événement comme écriture. Cixous et Derrida se lisant, Paris, Campagne Première, 2007, p. 11-71.

2 Hélène Cixous, Partie, « Plus-je », Paris, Des femmes, 1976, p. 7.

3 Hélène Cixous Les Rêveries de la femme sauvage, Paris, Galilée, 2000, p. 9 et p. 168.

4 Hélène Cixous, Three Steps on the Ladder of Writing, trad. angl. Sarah Cornell et Susan Sellers, New York Columbia University Press, 1993.

5 Dans son beau texte sur Beethoven à jamais, Marie-Louise Mallet reprend cette définition de Maynard Salomon : elle rapproche notamment l’impulsion vocale du dernier Beethoven (celui des lieder et du dernier mouvement de la Neuvième Symphonie) à cette même impulsion de l’écriture de Cixous : « De même, on pourrait parler des impulsions musicales du texte d’Hélène Cixous, d’une musique en creux », « le souffle avant l’hymne qui vient », dans Mireille Calle-Gruber (dir.), Hélène Cixous, croisées d’une œuvre, Paris, Galilée, 2000 p. 303.

6 Platon, Phédon, trad. fr. Émile Chambry, Paris, GF-Flammarion, 1965, 84a, p. 139 ; voir aussi la traduction de Léon Robin, Œuvres complètes, Tome IV, Paris, Les Belles Lettres, 1970, p. 50 : « tout au contraire, voici comment calculera sans doute une âme philosophique : elle n’ira pas s’imaginer que, l’affaire de la philosophie étant de la délier, la sienne puisse être, tandis que celle-ci la délie, de se livrer volontairement à la merci des plaisirs et des peines pour se remettre dans les chaînes, ni d’accomplir le labeur sans fin d’une Pénélope qui sur sa trame travaillerait au rebours de l’autre ».

7 Adriana Cavarero, Nonostante Platone, Rome, Editori Riuniti, 1990, p. 30 (ma traduction).

8 Jacques Derrida, H.C. pour la vie c’est à dire…, dans Hélène Cixous, croisées d'une œuvre, op. cit., p. 95-96.

9 Hélène Cixous, Illa, Paris, Des femmes, 1980, p. 7 ; citation des Géorgiques, de Virgile, livre IV, 495-496 ; le nom d’Orphée est remplacé par « tu ».

10 C’est bien la question que pose Béatrice Didier : « Mais comment conserver la voix dans le texte ? Question essentielle, problème qui semble presque insoluble, et pourtant auquel se sont affrontés toutes celles et tous ceux qui ont voulu dire le féminin, écrire la voix », « Les voix d’Illa », dans Hélène Cixous, croisées d’une œuvre, op. cit., p. 295.

11 Hélène Cixous, Illa, Paris, Des femmes, 1980, p. 67. (Je souligne en gras.)

12 Ibid., p. 67.

13 Sont essentielles les remarques de Derrida sur la vitesse du déplacement et du remplacement qu’il décrit comme « économie absolue de la vitesse […] éco-homonymie ou une ecométonymie ou une eccehomonymie », ou encore dans la même page, il désigne ce mouvement par le mot anglais taking place : « Et cela prend place par-dessous, de façon sous-marine, entre le dessous du subjonctif et le dessous de la substitution. » Jacques Derrida, H.C. pour la vie, c’est à dire…, dans Hélène Cixous, croisées d’une œuvre, op. cit., p. 71.

14 Adriana Cavarero, A più voci, Milan, Feltrinelli, 2003.

15 Ibid., p. 234 (ma traduction).

16 Ibid., p. 102.

17 Hélène Cixous, « Tancrède continue », dans Entre l’écriture, Paris, Des femmes, 1986, p. 141-168.

18 Hélène Cixous, « La Venue à l’écriture » (1976), dans Entre l’écriture, Paris, Des femmes, 1989, p. 63.

19 Hélène Cixous, « La Venue à l’écriture » (1976) dans Entre l’écriture, op. cit.. p. 64.

20 Cf. Jacques Derrida à Jacques Derrida, « L’aphorisme à contretemps », dans Psyché, Inventions de l’autre, Paris, Galilée, 1987, et Adriana Cavarero, A più voci, op. cit.

21 Adriana Cavarero, A più voci, op. cit., p. 260.

22 Jacques Derrida, « L’aphorisme à contretemps », dans Psyché. Inventions de l’autre, op. cit., p. 532.

23 Hélène Cixous, Les Rêveries de la femme sauvage, op. cit., p. 167-168.

Cixous sous X

Choisir la taille de l’intégration

Collez le code HTML suivant pour intégrer ce contenu sur votre site.

<iframe src="https://0-books-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/puv/2641?format=embed" style="padding:5px;border:2px solid #ddd;" height="500" width="375"></iframe>

Cixous sous X

Ce livre est diffusé en accès limité. L’accès à la lecture en ligne ainsi qu’aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://0-freemium-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/oebooks

Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

Référence numérique du chapitre

Setti, N. (2010). Mélographies cixousiennes : partitions pour lettres enfouies. In M.-D. Garnier & J. Masó (éds.), Cixous sous X (1‑). Presses universitaires de Vincennes. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.puv.2641

Setti, Nadia. « Mélographies cixousiennes : partitions pour lettres enfouies ». In Cixous sous X, édité par Marie-Dominique Garnier et Joana Masó. Saint-Denis: Presses universitaires de Vincennes, 2010. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.puv.2641.

Setti, Nadia. « Mélographies cixousiennes : partitions pour lettres enfouies ». Cixous sous X, édité par Marie-Dominique Garnier et Joana Masó, Presses universitaires de Vincennes, 2010, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.puv.2641.

Référence numérique du livre

Garnier, M.-D., & Masó, J. (éds.). (2010). Cixous sous X (1‑). Presses universitaires de Vincennes. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.puv.2558

Garnier, Marie-Dominique, et Joana Masó, éd. Cixous sous X. Saint-Denis: Presses universitaires de Vincennes, 2010. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.puv.2558.

Garnier, Marie-Dominique, et Joana Masó, éditeurs. Cixous sous X. Presses universitaires de Vincennes, 2010, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.puv.2558.

Compatible avec Zotero

Mélographies cixousiennes : partitions pour lettres enfouies

Extrait

Dans la même collection