1 Georges Pompidou, Anthologie de la poésie française, nouvelle édition suivie d’un post-scriptum, Paris, Hachette, « Le Livre de poche », 1961, 576 p. ; le « post-scriptum » en question est constitué de cette anthologie de vers, que surmonte la mention « Et puis, voici des vers… » et qui va des pages 525 à 562.
2 Dans le compte rendu qu’il en fait, Thierry Savatier nomme quelques « absents » de l’anthologie, après avoir lui aussi souligné la prédominance des poètes français : « Antonin Artaud, Pierre Louÿs, Desnos, René Crevel, Boris Vian ». On note que ces absents sont tous français et pour la plupart surréalistes. En ligne : http://savatier.blog.lemonde.fr/2011/11/28/anthologie-du-vers-unique-de-georges-schehade/. Consulté le 12 juin 2013.
3 George Schehadé, Anthologie du vers unique, éd. revue et corrigée, annotations de Robert Abirached, postface d’Albert Dichy, Paris, Bartillat, [1977] 2011, 237 p. Les références subséquentes indiquent le numéro de page, qui correspond au numéro du vers selon l’ordre dans lequel il est inscrit ; ainsi le premier vers n’apparaît pas à la page « 7 », comme il arrive souvent, mais bien à la page 1.
4 Ainsi Dominique Combe, cherchant à définir les traits génériques qui ont remplacé le vers pour définir la poésie, nomme-t-il la « brièveté » : « D’autres critères de substitution semblent s’être spontanément imposés, comme celui de l’image, déterminant depuis Rimbaud et, surtout, le surréalisme, ou encore de la brièveté, de la densité du langage “essentiel” qu’est la poésie. » (Les Genres littéraires, Paris, Hachette, « Contours littéraires », 1992, p. 16.)
5 Dans Schehadé, op. cit., p. 221.
6 Sur cette question, voir notamment Anne Ferry, Tradition and the Individual Poem. An Inquiry into Anthologies, Stanford, Stanford University Press, 2001, 289 p., et particulièrement son commentaire du Golden Treasury de Plagrave, p. 40 sq. ; ainsi que mon article « La seconde vague critique : l’anthologie poétique québécoise de 1970 à 2000 », dans Jacques Paquin (dir.), Nouveaux territoires de la poésie francophone au Canada. 1970-2000, Ottawa, PUO, « Archives des lettres canadiennes », 2012, p. 365-387.
7 Dans sa postface, Dichy note que Schehadé « n’aimait pas l’alexandrin [et] détestait la rime, la répétition, la métrique, le décompte syllabique et toute forme de contrainte formelle » (p. 228). La suite de l’analyse montrera malgré tout une résurgence du vers métrique.
8 Petite histoire de ce vers : Schehadé attribue ici la traduction à Paulhan. On le retrouve en fait chez Sénèque, qui lui-même l’attribue à Lucrèce (source inconnue), dans les Épîtres à Lucilius. On le retrouve parfois attribué à La Fontaine, qui, en fait, le présente dans une « Traduction des vers cités dans les Épistres de Sénèque », avec comme variante une virgule à la césure. Dans tous les cas, il s’agit d’un vers traduit.
9 Je fixe à 17 le nombre de syllabes, considérant qu’un vers (libre) de 16 syllabes peut être lu comme la combinaison de deux octosyllabes, le dernier des vers « simples », sans césure.
10 Il manque pour compléter la phrase, après une virgule : « et cherchent la raison de cette suspension ». On pourrait bien sûr gloser sur ce paradoxe d’avoir coupé une « suspension » que Schehadé a peut-être considérée déjà là dans l’extrait choisi…
11 Poèmes à dire. Une anthologie de poésie contemporaine francophone, édition de Zéno Bianu, Paris, Gallimard, « Poésie », 2002, 169 p.
12 Ibid., p. 8-9. L’auteur souligne.
13 Paris, Gallimard, « Poésie », 2002, 239 p.
14 On retrouve bien un « vers » de sept syllabes, de Xavier Forneret : « L’ennui s’habille à la mode » (164). Mais celui-ci est tiré d’un recueil intitulé Sans titre (1838) qui correspond davantage à un recueil de maximes humoristiques, dont l’esprit rejoint assez peu le haïku (traditionnel du moins). En revanche, l’octosyllabe suivant, de Cocteau, est tout à fait dans l’esprit : « L’arbre à midi rempli de nuit » (217). Notons encore que ces deux vers présentent la sonorité -nɥi, généralement prononcée en synérèse.
15 Sur cette question de la démesure, voir mon article « Pierre Perrault et le vers américain », dans Luc Bonenfant, Nathalie Watteyne et Isabelle Miron (dir.), Formes américaines de la poésie. Vingt essais, Lewiston, Edwin Mellen Press, 2013, p. 249-270.
16 James Sacré, Broussaille de prose et de vers (où se trouve pris le mot paysage), Bussy-le-Repos, Obsidiane, « Vif d’enclume », 2006, 80 p.
17 Jean-Marie Gleize, Sorties, s. l., Questions théoriques, « Forbidden Beach », 2009, 448 p.
18 Je note que les compilateurs de l’anthologie du haïku mentionnée plus tôt présentent celui-ci (ce sont les premiers mots d’une « Note sur l’anthologie ») comme une « Floraison spontanée d’une évidence », ce qui associe le haïku et l’anthologie, en rappelant l’étymologie du dernier (de anthos, « fleur », et lego, « choisir », d’où anthología, « florilège ») (C. Atlan et Z. Bianu, op. cit., p. 17).