1 Le Progrès égyptien, 19 mai 1956.
2 Raymond Morineau, Égypte, Lausanne, Rencontre, 1964, p. 149. Il est d’abord professeur dans une école secondaire d’une petite ville du Delta, puis à Abbassieh, au Caire, de 1935 à 1942, à Minieh de 1942 à 1944. Plus tard, il devient enseignant de littérature française à la faculté de commerce de l’université d’Alexandrie où il reste en poste jusqu’au printemps 1962. Il anime un groupe théâtral à Alexandrie.
3 Michel Butor, « Égypte », Le Génie du lieu, Paris, Grasset, 1958, p. 109.
4 Les anciens résidents empruntent les voies de l’autobiographie, ainsi en est-il avec Michel Fardoulis-Lagrange, Memorabilia, autobiographie (1968), Jean Dideral, Égypte, mes yeux, mon soleil (1969), Ibrahim Farhi, L’Égypte que j’aime (1972), Gabriel Dardaud, Trente ans au bord du Nil (1987). Bien d’autres suivront.
5 Antonio C. Géronimo, « Étrangers d’Égypte », L’Égypte nouvelle, 31 mai 1957, p. 2.
6 Vêtement traditionnel féminin de couleur noire.
7 Raymond Morineau, Égypte, op. cit., p. 165. Les volumes du Quatuor d’Alexandrie de l’Anglais Lawrence Durrel sont publiés en français en 1959 et 1960. La « capitale orientale » de l’ancien résident y est perçue comme un espace « parfaitement décomposé » dont le propre serait « de subir avec fatalisme l’événement et de donner le pas à l’éternel sur le transitoire », puissante représentation d’un Orient des Romantiques, Casamayor, Esprit, n° 282, mars 1960, p. 601 et octobre 1960, p. 1655.
8 Marc Blancpain, « La langue française hors de France (1) », Revue des deux mondes, 15 avril 1957, p. 608-609.
9 Id., « La langue française hors de France (2) », Revue des deux mondes, 1er mai 1957, p. 115.
10 Id., « Le français, langue universelle ou idiome national ? », Revue des deux mondes, 1er novembre 1961, p. 45. Il développe ses analyses sur le recul de l’influence française dans Les Lumières de la France. Le français dans le monde (Paris, Calmann-Lévy, 1967).
11 Le Progrès égyptien, 27 septembre 1957.
12 Le Progrès égyptien, 15 et 25 janvier 1958. Étienne Mériel (Caen 1902 - Paris 1959).
13 Le Progrès égyptien, 21 janvier 1958.
14 Le Progrès égyptien, 15 janvier 1958. Professeur à la Sorbonne, directeur de la Revue de littérature comparée.
15 Georges Henein, « Voyageurs et rêveurs », Le Progrès égyptien, 20 janvier 1958 ; id., Œuvres, Pierre Vilar, Marc Kober, Daniel Lançon (dir.), Paris, Denoël, 2006, p. 598-599.
16 Id., Le Progrès égyptien, 26 octobre 1957 ; id., Œuvres, op. cit., p. 593.
17 Alexandre Papadopoulo (Kiev 1917 - Paris 1996) passe son enfance à Istanbul puis au Caire, poursuit des études de philosophie à Paris (1936-1939), devient professeur de philosophie au lycée français du Caire. S’associe à l’arabisant Gaston Wiet, directeur du musée d’Art arabe du Caire, pour diriger la Revue du Caire avec lui de 1942 à 1949, puis seul jusqu’à l’automne 1961. Il soutient une thèse en 1971 à la Sorbonne, L’Esthétique de l’art musulman, couronnée par l’Académie de sciences morales et politiques. Il fonde et dirige le Centre de recherche sur l’esthétique de l’art musulman à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne de 1975 à 1990.
18 Alexandre Papadopoulo, « Préface », « Ahmed Rassim, poète arabe de langue française », Revue du Caire, vol. XLII, n° 224-225, juillet-août 1959, p. 5-6.
19 Ibid., « Préface », « Rassim », p. 6, 14, 28, nous soulignons.
20 Ibid., Abdel Rahman Sidky, « Ahmed Rassim », p. 114.
21 Fernand Leprette, Revue du Caire, n° 250, octobre 1959, p. 286-88. Principale revue littéraire, intellectuelle et biculturelle de l’époque (1938-1961), pendant des Cahiers du Sud. Elle bénéficie de la collaboration des meilleurs auteurs égyptiens arabophones (traduits) et francophones, de nombreux écrivains et critiques français correspondants et en résidence, d’orientalistes réputés, 467 contributeurs au total : 24 000 pages en 254 numéros, plus 6 numéros spéciaux. En 1978, une revue publiée sous la direction de Jean-Yves Tadié cherche à reprendre le flambeau. La Nouvelle Revue du Caire n’eut que deux numéros, parrainés par Tewfick El-Hakim, Hussein Faouzi, Moënis Taha Hussein, Magdi Wahba, Aimé Azar, B. B. Ghali. Elle est diffusée par Yvette Farazli dans sa Librairie française de la rue Kasr el-Nil.
22 « Une amitié culturelle exemplaire » (dossier), Revue du Caire, n° 230, octobre 1959, p. 292.
23 Maurice Zaccarini, Le Progrès égyptien, 19 octobre 1960. La nostalgie s’empare parfois des critiques, ainsi lorsque l’écrivain Jean-Pierre Rosnay est reçu à Alexandrie en septembre 1961 par le poète italien francophone d’Égypte Jean Moscatelli. Le chroniqueur H. Habib écrit que ce dernier avait découvert « un certain Henri Thuile » dans les années 1920, lettré résident d’une autre époque, « Deux poètes à Agami », Le Progrès égyptien, 8 septembre 1961.
24 Georges Henein, Jeune Afrique, n° 101, 24-30 septembre 1962.
25 Fikri Meleka, Le Progrès égyptien, 12 mai 1961.
26 Dans le premier numéro, Ateya Heykal présente les « précédents islamiques du pari de Pascal » ; Khalil Sabat défend Abdallah Nadim, écrivain progressiste de la fin du xixe siècle ; Zaki el-Hakim les Goha en langue française tandis que Raouf Kamel écrit sur le roman français contemporain, Georges Couton sur Cendrars, Raymond Francis sur Montherlant et René Khoury sur Goethe.
27 D’où l’étude intitulée « Influences arabes dans les littératures occidentales » d’Ateya Heykal. Raouf Kamel présente le théâtre de Camus, O. V. Volkoff, Henri de Régnier et l’Orient, Bishr Farès « Vision chrétienne et Signes musulmans ».
28 Le Progrès égyptien, 10 novembre 1964. Jacques Daumal, frère de René Daumal, enseigne le latin à l’université du Caire en 1956 et décide de rester en Égypte. Il publie au Caire cinq numéros de Cahiers Daumal de 1987 à 1990.
29 Propos rapportés par Fikri Meleka, La Bourse égyptienne, 20 décembre 1962.
30 Égypte, op. cit., p. 175.
31 Devenu maître de conférences à la Sorbonne et détaché auprès de l’université égyptienne, il revient au Caire où il prononce régulièrement des conférences, ainsi celle portant sur le récit poétique au Centre culturel d’Alexandrie en avril 1975.
32 Calypso Gargouzi, Le Journal d’Alexandrie-La Bourse égyptienne, 11 mai 1960.
33 « Expulsé par Nasser ou touriste, homme d’affaires ou soldat de la dernière guerre, l’étranger qui a connu l’Égypte garde en général un souvenir ému de son passage dans la vallée du Nil », or voilà qu’une « discipline toute militaire s’est instaurée dans la rue », que la « chasse aux oisifs » est menée avec zèle, traqués « jusque dans leurs sanctuaires séculaires : les cafés », établissements qui doivent désormais avoir une bibliothèques de livres d’instruction et de piété musulmane : « Il s’agit d’éduquer les masses », Le Monde, 13 septembre 1961.
34 Édouard Sablier, « L’Égypte des désenchantés », Le Monde, 27 janvier 1962.
35 Il écrit sur Feydeau dans La Revue égyptienne de littérature et de critique, n° 2, octobre 1961.
36 Institut français d’archéologie orientale, 1963, VIII-119 p. en français-60 p. en arabe.
37 Voir Jacques Jomier, « Louis Massignon en Égypte », dans Daniel Massignon (dir.), Louis Massignon et le dialogue des cultures, Paris, Cerf, 1996, p. 281-292.
38 Le « badal » désigne en mystique musulmane l’acte de se substituer à un croyant souffrant, dépossédé, de se mettre à la place de l’autre par fraternité.
39 « Le Doyen Bernard Guyon », Le Progrès égyptien, 13 avril 1964, nous soulignons. Il parle de Proust à l’Atelier le 9 avril, de Massignon, à Dar el-Salam, le même mois.
40 Le désir de rétablir une influence perdue habite encore les résidents diplomates chargés de rétablir des relations après que « tout le capital culturel, linguistique, éducatif, économique, financier et naturellement politique, amassé par des générations de Français et d’Égyptiens habitués à se considérer comme des amis, fut balayé » comme l’écrit Henri Froment-Meurice dans « Égypte 1963-avril 1965 », Vu du Quai. Mémoires 1945-1983, Paris, Fayard, 1998, p. 253.
41 Voir Maxime Rodinson, « Les négociations culturelles franco-égyptiennes », Le Monde diplomatique, octobre 1964, p. 4. L’accord de coopération culturelle bilatérale n’est signé qu’en mars 1968.
42 Adel Amer, Le Progrès dimanche, 18 avril 1965.
43 Ibid., 5 décembre 1964.
44 Ibid., 2 décembre 1964.
45 Ibid., 29 janvier 1965.
46 Henri Guillemin, Ramza, Paris, Gallimard, 1958, p. 7. Il loue le roman de l’émancipation féminine et l’« indignation » de l’auteure, p. 11.
47 Henri Peyre, Hefnaoui le Magnifique, Paris, Gallimard, 1961, p. 7-12. Le roman tragique dont l’action se passe dans les années 1910, paraît en octobre, au moment de l’affaire dite des diplomates-espions.
48 Fernand Leprette, Les Fauconnières ou les domaines aux quatre ezbehs. Chronique d’Égypte, Paris, Mercure de France, 1960, p. 232.
49 Ibid., p. 7.
50 Ibid., p. 275, 277.
51 Jean Moscatelli, « Fernand Leprette a écrit une chronique romancée de l’Égypte », Images, 3 décembre 1960, p. 22.
52 Jean Grenier, Lettres d’Égypte 1950 suivies d’Un été au Liban, Paris, Gallimard, 1962, p. 7, 86.
53 Ibid., p. 21, 96. Il dénonce la condition du fellah tout au long d’un chapitre.
54 Raymond Morineau, Égypte, op. cit., p. 5. 216 pages, largement illustrées en noir et blanc et en couleur.
55 Ibid., p. 69, 41, 175, 173, 56.
56 Camille Bourniquel, « Panaït Istrati », Esprit, n° 381, mai 1969, p. 961-964.
57 Le Progrès égyptien, 11 février 1967.
58 Dans Le Progrès égyptien du 17 février 1967 figurent de larges extraits de la conférence dans laquelle « le grammairien » souligne les « convergences entre l’arabe et les langues négro-africaines ». Il le fait à partir de sa connaissance d’ouvrages d’érudition publiés en français. Texte repris dans Léopold Sedar Senghor, Les Fondements de l’africanité ou négritude et arabité, Paris, Présence africaine, s. d.
59 Pendant ce temps, à la même page du Progrès, on annonce qu’en inaugurant l’exposition Toutankhamon à Paris, André Malraux a remercié « l’Égypte qui, la première inventa l’éternité ».
60 Le Progrès égyptien, 17 février 1967. Deux ans plus tard, le jeune Boutros Boutros Ghali, rédacteur à al-Ahram, rend compte d’un entretien qu’il a avec Senghor sur l’importance d’une francophonie tiers-mondiste qui ne soit pas un « instrument nouveau auquel a recours le néocolonialisme qui menace les pays en voie de développement », Le Progrès égyptien, 16 mars 1969.
61 Voir Noureddine Lamouchi, « Égypte », dans François Noudelmann et Gilles Philippe (dir.), Dictionnaire Sartre, Paris, Honoré Champion, 2004, p. 150.
62 « La notion de liberté chez Jean-Paul Sartre », traduit d’al-Massa, Le Progrès égyptien, 5 février 1967. En décembre 1964, l’affluence est grande lors du débat organisé à l’Atelier sur les raisons du refus du Nobel par Jean-Paul Sartre, et les raisons de son acceptation par François Mauriac et Albert Camus.
63 Dans Le Progrès égyptien du 18 décembre 1966, Jean-Maurice Gautier l’évoque dans une conférence sur le nouveau théâtre (Beckett, Ionesco, Genêt, Tardieu, Arrabal) : « En Égypte, Tewfick El-Hakim avec Ô toi qui grimpes à l’arbre a entendu lui aussi la leçon des pères du Nouveau Théâtre. »
64 Sous-secrétaire d’État au ministère de la Culture (1955-1957), il publie un essai historique sur la personnalité culturelle égyptienne intitulé Sindbâd Misri, Un Sindbâd égyptien. Voir Alexandre Papadopoulo, « Métamorphoses d’un Sindbad », Revue du Caire, octobre 1958, p. 273-290.
65 Le Progrès égyptien, 28 février 1967. Le 10 mars, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir assistent au second acte des Mouches au théâtre de l’Ezbékieh, traduit en arabe par Mohamed El Kassas, puis à une conférence de Louis Awad sur l’évolution du théâtre arabe contemporain.
66 La troupe de théâtre amateur en français « Les Tréteaux » est créée à l’université du Caire en septembre 1967. Le metteur en scène en est Michel Zanotti, assisté par Jean-Paul Micouleau et Jacques Elissa. On y joue par exemple Les Troyennes d’Euridipe dans la traduction de Sartre en décembre 1967.
67 Ainsi lors des 90 ans du pensionnat Notre-Dame de Sion en mai 1971.
68 En octobre 1971, l’opéra du Caire est détruit accidentellement par le feu : symbole d’une influence italienne et française, construit pour l’inauguration du canal de Suez en 1869.
69 Le Progrès égyptien, 2 mars 1967.
70 La Bourse-Journal d’Alexandrie, 11 mars 1967.
71 Simone de Beauvoir, « Égypte », Tout compte fait, Paris, Gallimard, 1972, p. 403-420.
72 Ibid., p. 416-417, 418, 418.
73 Le Progrès égyptien, 26 avril 1968. Le résident Jack Daumal soutient vainement, avec Marie Leroy, la thèse d’un socialisme arabe qui doit « par une réimprégnation dans la véritable spiritualité traditionnelle […] franchir une nouvelle étape de son développement », Gamal Abd al-Nasser, Paris, Seghers, 1967, p. 71.
74 Jacques-Henry Bornecque, « Les Lettres égyptiennes », La Nouvelle Revue des deux mondes, août 1973, p. 471. Il présente longuement l’œuvre de Taha Hussein et rappelle l’époque où bien des jeunes intellectuels égyptiens furent « boursiers pauvres et ardents » en France. Il est chroniqueur à Images dans la dernière année de cette importante revue, née en 1929. Bien longtemps après Théophile Gautier s’extasiant devant un tableau peint par Marilhat, il écrit ainsi : « Me voici à mon tour, sur la place de l’Ezbékieh d’abord entrevue à la lueur fantastique de ses lampes à acétylène : moribond, le latanier fidèle vit pourtant encore, et m’accueille comme le vieux chien d’Ulysse... » (« La littérature et la vie », Images, n° 2049, 14 décembre 1968, p. 4).
75 Le Progrès égyptien, 21 mars 1967. Il est aussi rappelé qu’il est venu pour la première fois en 1934, sur la route d’un voyage vers les vestiges du royaume de Saba.
76 Prononcé dans le cadre de l’Association « Égypte-France », Le Progrès égyptien, 26 mars 1966.
77 Pour reprendre les termes du débat « Dialogue sur Les Arabes par Jacques Berque et Louis Massignon », animé par Jean-Marie Domenach, Esprit, n° 288, octobre 1960, p. 1505-1519.
78 Fernand Leprette, Les Fauconnières ou les domaines aux quatre ezbehs. Chronique d’Égypte, op. cit., p. 12-13.
79 Jean Blot, « La parole du désert », La Nouvelle Revue Française, 1er avril 1968 ; Là où tu iras, La Table Ronde, Paris, 1973, p. 249-260.
80 Simone de Beauvoir, Tout compte fait, op. cit., p. 414, 412, 415, 414-7, 441.
81 Le Monde publie un dossier de douze pages sur l’Égypte les 26-27 janvier 1975, à l’occasion de la visite du président Sadate en France. Le président Giscard d’Estaing réifie les réalités en parlant de « deux pôles de notre mare nostrum », lors de son allocution, Le Progrès égyptien, 29 janvier 1975.