1 Négation fondée sur des raisons d’ordre idéologique surtout et posée comme principe poétique. Cf., par exemple, dans la mouvance de Tel Quel, Denis Roche, dans Le Mécrit (Paris, Seuil, 1972, 147 p.), présentant la suite poétique intitulée « La poésie est inadmissible, d’ailleurs elle n’existe pas », ou encore Christian Prigent, co-fondateur de TXT, dans le texte intitulé « Wozu ? quia ! » (Collectif, À quoi bon des poètes en temps de manque ?, Paris, Le Soleil noir, 1978, 313 p.).
2 Nombreux sont les sites qui lui sont consacrés : plepuc.org de Marc André Brouillette ; Poezibao de Florence Trocmé ; recoursaupoeme.fr de Matthieu Baumier, etc., pour ne citer que ceux-là.
3 Cf. http://amb.boudet.perso.sfr.fr/revues.htm
4 Tels, notamment, Thierry Bouchard qui œuvra, depuis les années soixante-dix jusqu’à sa mort survenue récemment, à réunir poètes et peintres dans des ouvrages de grande qualité, ou Thierry le Saëc qui anime seul, en un remarquable travail éditorial, les éditions de La Canopée et la revue du même nom, véritable livre d’artiste de parution bisannuelle.
5 Christian Doumet souligne cette caractéristique à propos du poète : « […] une première difficulté de la question réside précisément dans cette tension paradoxale, qu’à celui qui invente une singularité présumée radicale, on tente de reconnaître une parenté avec d’autres singularités non moins radicales. » (Christian Doumet, « Poète », dans Michel Jarréty [dir.], Dictionnaire de poésie de Baudelaire à nos jours, Paris, Presses Universitaires de France, 2001, p. 618-620, p. 618.)
6 Jusqu’à nos jours, certains poètes sont restés fidèles à la lettre à la modernité poétique, tel Christian Prigent, dont le propos rappelle l’interpellation rimbaldienne de la lettre à Georges Izambart du 13 mai 1871 : « J’appelle ici modernité ce qui érode l’assurance des savoirs d’époque, défait le confort formel et propose moins du sens qu’une inquiétude sur les conditions mêmes de production d’un sens communément partageable. / J’appelle modernes ceux qui vivent toute langue comme étrangère et doivent donc trouver une autre langue – une langue dont la « nouveauté » perturbe le goût dominant et déplace les enjeux de l’effort stylistique. » (Christian Prigent, À quoi bon encore des poètes ? [1994], Paris, P.O.L., 1996, 50 p., p. 10.)
7 « Le poète se rapproche beaucoup de l’orateur. Plus asservi à la mesure, mais plus libre et hardi dans l’expression, il dispose à peu près de la même richesse d’ornements. Presque égaux sur ce point, il est certain que sur un autre ils se ressemblent encore davantage : tous deux se refusent à admettre qu’on vienne circonscrire ou limiter leur droit. Point d’entrave ; ils réclament pour leur génie un plein et libre essor. » (Cicéron, De l’orateur, I, xvi, 701, trad. E. Courbaud, Paris, Les Belles Lettres, 1922, p. 30.)
8 Louis-René Des Forêts, Pas à pas jusqu’au dernier, Paris, Mercure de France, 2001, 78 p., p. 75.
9 La séparation des deux parties de ce mot indique qu’il n’est pas employé ici pour désigner un champ littéraire qui s’est réalisé dans le monde hors de l’Hexagone, mais tout ce qui « résonne » en langue française, fût-elle croisée avec d’autres langues et d’autres cultures.
10 La préface, datée de 1840, du recueil Les Rayons et les ombres s’achève par ces mots : « L’esprit de l’homme a trois clefs qui ouvrent tout : le chiffre, la lettre, la note. / Savoir, penser, rêver. Tout est là. »
11 « Écrire ce texte devrait chaque fois être aussi facile que respirer. Chaque fois, il faut que je me lance violemment en avant, comme dans un bain glacé. Mon état usuel est donc l’asphyxie », écrit André Du Bouchet (« Cahier de 1951 », dans Aveuglante ou banale, Paris, Le bruit du temps, 2011, 363 p., p. 133).