Chapitre 3. L’art et le Beau
Réflexions sur le Beau artistique
p. 87-116
Extrait
1Deux écueils majeurs sont à éviter dans la réflexion sur le Beau : en faire soit un objet posé en dehors de nous et comme détaché de nous, soit un sentiment posé en nous et détaché de l’objet. Ces deux positions sont des impasses, car elles ne tiennent pas compte de l’infinie diversité des manières de parvenir au Beau, ou le dissolvent et l’annulent dans le caractère apparemment relatif et particulier de la subjectivité des sujets qui se rapportent aux objets qualifiés de beaux. Quand on fait du Beau un objet purement posé en dehors de nous, on cherche à le préserver des atteintes du relatif et du particulier, qui se situent dans la divergence des goûts et des sentiments, au premier abord indépassable et nécessaire. Pour donner de la valeur en soi au Beau et ne pas le laisser aux prises de l’appréciation autrement discordante des uns et des autres, on a cru devoir le fixer dans des règles et des critères absolus sur lesquels on pourrait juger toute production artistique. C’es
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