« Pardon my folly in writing of folly » : les ouvrages sur la folie de Robert Armin
p. 245-254
Texte intégral
1. La carrière de Robert Armin
1Robert Armin, fils d’un tailleur de King’s Lynn dans le Norfolk, est né en 1568 et mort en 1616. On sait qu’il connaissait le latin et l’italien, et qu’après être entré dans la prestigieuse corporation des orfèvres londoniens, il se mit à écrire des ballades qui se vendaient bien auprès des bourgeois de la ville. Il semble que son entrée dans la vie théâtrale se soit produite par l’intermédiaire de Tarlton, célèbre acteur-improvisateur mort en 1588. Il reste quelques traces de ce rapport entres les deux hommes dans Tarlton's Jests(1600), où il est dit que « Tarlon fit d’Armin son fils adoptif pour lui succéder »1 En s’appropriant les instruments de travail de Tarlton, c’est-à-dire la parole, la créativité, la mimique, Armin prit justement sa « succession ». L’orfèvre, devenu acteur, entra dans la Troupe des gens de théâtre de Lord Chandos.
2De 1595 à 1597, les acteurs jouèrent dans différentes régions de l’Angleterre septentrionale et centrale, où Armin eut la possibilité d’« étudier des idiots de village et retint des types de fous ‘naturels’«2. Entre 1599 à 1600, il entra dans les Lord Chamberlain’s Men, c’est-à-dire dans la troupe de William Shakespeare. En 1600 parurent deux ouvrages imprimés, signés du pseudonyme « Clunnico del Curtanio Snuffe » (c’est-à-dire « Snuff, le clown du théâtre Curtain »), attribués, d’un commun accord par les critiques, à Armin. Il s’agit de Quips upon Questions et de Foole upon Foole. Le premier ouvrage est un recueil de questions et de réponses dans le style des jongleurs de rue, « les unes ironiques, d’autres absurdes, d’autres sensées, d’autres obscènes »3. Le deuxième ouvrage est une suite d’anecdotes sur six fous domestiques et tous, dans tous les cas, sont définis par Armin « naturall », par opposition à la catégorie des « artificiall » (ceux qui feignent une forme de folie), parmi lesquels il aurait rangé sa propre personne.
3Huit ans plus tard, en 1608, fut publié A Nest of Ninnies, qui n’est rien d’autre qu’une réédition de Foole upon Foole à laquelle on ajouta une structure dialogique entre les personnages de World et Sotto. Cette fois-ci le texte était signé du vrai nom de l’auteur, Robert Armin. L’année suivante parut Two Maids of More-clacke, un drame dans lequel apparaît aussi, en tant que personnage, Blue John ou « John of the Hospital », un des bouffons présentés dans les deux recueils d’anecdotes.
4La présence d’Armin dans la troupe de Shakespeare semble pouvoir rendre compte, sans aucun doute, des transformations profondes subies par les fools dramatiques shakespeariens autour de 1599, c’est-à-dire Touchstone dans As You Like It et Feste dans Twelfth Night (et ensuite Fool dans King Lear), par rapport aux clowns joués par Will Kemp avant l’entrée d’Armin dans la troupe. Si bien que les critiques admettent que « Armin was an intellectual influence » sur les écrits shakespeariens4. De cette manière Shakespeare et Armin « ensemble (...) créèrent un type unique dans le drame »5, un fool qui constitue « bien la transposition théâtrale du court-fool, mais d’un jongleur qui a assimilé davantage la leçon érasmienne en enrichissant le personnage de nuances philosophiques »6.
5Tout cela fut possible, car, comme l’observe David Wiles, Armin appartenait à un groupe en voie d’ascension sociale. C’était un intellectuel, un londonien, accordé aussi bien à la notion de folie à la Renaissance qu’à la tradition populaire anglaise7.
2. Les deux versions des ouvrages sur la folie
6Il est évident que le cadre philosophique et moral dans lequel Armin insère les anecdotes sur les fools élisabéthains dans Nest of Ninnies, comme le fait d’avoir signé l’ouvrage de son vrai nom, souligne le désir de l’auteur d’être reconnu comme écrivain plus que comme acteur par les groupes intellectuels de son temps, si bien qu’il dédie l’ouvrage
À ceux qui représentent l’image la plus juste et la plus accomplie des dons et des grâces, aux nobles gentilshommes d’Oxenford, de Cambridge et aux membres de l’École de Droit8.
7D’autre part la nouvelle structure de l’ouvrage place Armin dans le sillage de la grande tradition littéraire européenne de la folie. Elle commence, à notre avis, vu que nous devons mettre entre parenthèses des ouvrages comme le Speculum. Stultorumde Nigel de Longchamps, avec Das Narrenschiff de Sebastian Brant (1494), qui est bientôt traduit en latin et dans les différentes langues nationales européennes. Elle continue avec le MoriaeEncomium d’Érasme de Rotterdam (1509), Till Eulenspeigel (1515) pour arriver, en passant aussi par le comique de Rabelais, à L’Hospidale de’pazzi incurabili de Tomaso Garzoni (1586), qui était déjà traduit en anglais en 1600 quand parut l’ouvrage imprimé sous le titre Foole upon Foole.
8Il ne faut pas oublier que A Nest of Ninnies présente sur le frontispice la devise « Stultorum plena sunt omnia », qui relie l’ouvrage à la littérature européenne sur la folie et aux Sociétés joyeuses (et plus précisément à la Société de la Mère Folle de Dijon)9 qui mettent en scène, en France, les soties (ce n’est donc pas par hasard qu’Armin appelle l’interlocuteur de World du nom de « Sotto »)10.
9Bien qu’on ait mis l’accent sur les aspects de A Nest of Ninnies qui permettent de placer l’ouvrage dans la tradition culturelle européenne, il faut toutefois souligner que ce qui rend intéressants les ouvrages sur la folie de Robert Armin, c’est l’attitude de l’auteur vis-à-vis des sujets traités, jusqu’au soin réaliste avec lequel il s’engage dans les détails, ce qui fait de Foole upon Foole (et de son remaniement) une sorte de document unique sur la condition et le comportement des fous de la fin de la période élisabéthaine. L’ouvrage d’Armin représente donc, dans ses deux versions, d’un côté une tentative pour relier son expérience personnelle à une tradition littéraire affirmée, mais d’un autre côté - dans son intention première – il représente quelque chose de nouveau qui quitte la voie de la vision métaphorique de la folie pour s’engager dans une observation et une description préscientifique du phénomène-folie qui intriguait alors tellement ses contemporains et qu’il contribuait, dans son activité d’acteur, à porter sur la scène shakespearienne.
3. Les catégories de fous
10Pour illustrer comment Armin présente les « fous » de son recueil, on se basera sur Foole upon Foole. L’ouvrage contient des anecdotes sur la vie de six fous : la plupart d’entre eux vit dans des familles nobles Ce premier, Will Sommers, est bouffon à la cour de Henri VIII et le deuxième, Jemy Camber, bouffon à la cour du roi d’Écosse), tandis qu’un seul et unique vit aux dépens de la communauté auprès de la Christ’s Church. Il semble qu’Armin puisse se vanter d’avoir de tous une connaissance directe, à part, naturellement, en ce qui concerne Will Sommers, dont la présentation se fait « as report tels me »11.
11Armin est plutôt intéressé par la description de l’aspect physique de ses sujets. À ces détails l’auteur consacre des strophes rimées qui précèdent chaque série d’anecdotes dans le but de présenter à ses lecteurs les fous dont il racontera par la suite les « gestes ». Chaque fool est caractérisé par un adjectif : « jack Oates, a flat foole » (un fou plat), « Jemy Camber, a fatt Foole » (un fou gras), « Leonard, a leane Foole » (un fou maigre), « Jack Miller, a cleane Foole » (un fou propre), « Will Sommers, a merry foole » (un fou joyeux), « John of the Hospitall, a very foole » (un vrai fou). L’attention se fixe sur les détails du visage et du corps ; il suffit de considérer quelques strophes consacrées à Jack Oates :
Wrinkled his browe and browne as any berry,
Beetl’d his fore head, apt to make men merry:
hayre on his eye-browes that was something gray,
Hollow his eyes whose liddes were dull to play.
His nose was something hooked and twas short,
His cheekes both hollow fit to make men sport.
……………………………..
Thicke was his wast girt with a leather thong,
With which he would oft doe a number wrong:
But for his hands both long, leane, fingered small,
Seldom the like in any naturall,
That Lords and Ladies still amazed stands (sic),
That such a simple foole should have such hands.
[Son front était ridé, rouge comme une baie,
proéminent ; et provoquait l’hilarité.
Il avait des sourcils proéminents et broussailleux,
et ses yeux étaient creux, ses paupières engourdies.
Il avait le nez court, et puis un peu crochu,
des joues creuses qui portaient à rire
……………………….
Sa taille épaisse était ceinte d’une lanière
qu’il attachait souvent tout de travers.
Mais ses mains étaient étroites et longues à la fois,
et rarement on avait vu des doigts si fins,
si bien que les seigneurs et les dames aussi
en sont encore tout ébahis
de voir un fou si laid pourvu de telles mains.]12
12Armin fournit aussi des détails quant aux vêtements des bouffons qu’il décrit : ainsi Jack Oates porte-t-il le « motley », « yellow or else greene », mais il ne porte pas la marotte, ni même le capuchon à grelots, typique de l’iconographie sur les fous13 ; Jemy Camber « a pearle spoone (...) still wore in his cap » et aux doigts « he ever wore rings rich and good »14 en témoignage de la faveur dont il jouit à l’intérieur de la cour d’Écosse ; Leonard, bigle et bossu, porte « his long coate of Frieze » en toutes saisons15 ; John of the Hospital apparaît avec « fiat cap, blue coate »16, les mêmes vêtements qu’endosse le personnage représenté sur le frontispice de l’édition de The Two Maids of More-clacke, que l’on considère comme un portrait d'Armin lui-même dans le rôle du « very foole ».
13La présence de ce dernier fou témoigne de la transformation qui est en train de s’effectuer dans la société élisabéthaine à propos de la conception de la folie et de sa répression. Le fou, figure omniprésente dans les familles nobles, en tant que doublure comique du maître de maison, figure « idiote », mais, justement à cause de cela, libre de dire la vérité qu’il saisit peut-être dans son insondable rapport avec le surnaturel, est entretenu aux frais de la communauté dans un lieu fixe, à l’asile ou à l’hôpital ; cette société fait de grands efforts pour contenir non seulement la folie mais aussi le vagabondage et d’autres maladies considérées dangereuses pour la société elle-même17. John est à l’hôpital annexé à la paroisse de Christ’s Church : il ne se trouve donc pas à Bedlam, asile célèbre des fous londoniens (dont la fondation – comme simple hôpital – semble remonter à l’an 1247 et dans lequel on sait qu’autour de 1595 il y avait vingt malades)18. Il est toutefois intéressant de remarquer comment l’établissement hospitalier, présenté par Armin, semble réaliser ce que Ludovico Vives, ami de Sir Thomas More, avait déjà souhaité en 1526.
14Dans le deuxième livre de De Subventione Pauperum, il se préoccupe de l’entretien et du bon traitement des gens frappés de maladie mentale et de la recherche de soins possibles pour éviter que la folie devienne un objet de risée :
quid potest dici inhumanius, quam dementare aliquem ut risum captes, et ludos tibi de tanto hominis malo facias ? adhibeantur congrua singulis remedia ; aliis opus sunt fomenta et ratio victus ; aliis mitis tractatio, et comis, ut tanquam ferae sensim mansuescant ; aliis institutio ; erunt qui cohercione et vinculis egebunt, sed ita his utendum ne illi magis per haec efferantur ; omnino, quod eius fieri possit, tranquillitas in eorum animos invehenda, unde facile iudidum redit, ac sanitas mentis.
[peut-on trouver conduite plus inhumaine que de faire perdre la raison à quelqu’un pour provoquer le rire, et de se divertir de ce qui est un si grand malheur pour l’homme ? Il faut appliquer à chacun les remèdes appropriés ; certains ont besoin de calmants et d’un régime équilibré ; d’autres doivent être traités avec douceur et ménagement, pour que, tels des bêtes sauvages, ils s’apprivoisent peu à peu ; d’autres doivent être éduqués et pour certains, la contrainte et les liens seront nécessaires, mais il faudra en user de manière à ne pas les rendre plus féroces ; avant tout, dans la mesure du possible, il faut leur apporter la tranquilité d’âme permettant le retour du jugement et de la santé mentale]19
15Il faut tout de suite souligner que l’esprit humaniste qui entraîne Vives à s’occuper du traitement des fous n’est pas toujours présent chez Armin, qui, bien souvent, relève sans critiques comment le comportement de ses foolssert à amuser le maître de maison qui les héberge. Toutefois, surtout dans la présentation de John of the Hospital, on perçoit un rapport, bien qu’éloigné, entre ce que Vives suggère et la pratique quotidienne élisabéthaine. Dans tous les cas, Armin semble plus près de l’attitude proposée par Vives que de l’interprétation métaphorique de la folie exposée par Tomaso Garzoni dans sa liste « systématique » des fous hospitalisés dans son « Hospidale de’pazzi incurabili », qui n’est pas moins métaphorique.
16Michel Foucault remarque :
À peine plus d’un siècle après la fortune des folles nacelles, on voit apparaître le thème littéraire de 1’'Hôpital des fous’. (...) Chaque forme de folie y trouve sa place aménagée, ses insignes et son dieu protecteur (...) Tout ce monde de désordre, en un ordre parfait, prononce, à son tour, l'Éloge de la Raison. Déjà, dans cet ‘Hôpital’, l’internement fait suite à l’embarquement.20
17Et Martine Bigeard lui fait écho :
La fiction littéraire de 1’ ‘hôpital des fous’ est en réalité une représentation symbolique du monde entier, conçu comme un gigantesque asile de fous.21
18Si chez Garzoni prévaut en effet le désir classificatoire qui l’amène à identifier au moins 29 grandes catégories de fous (par exemple ceux qui sont « frenetici », « scioperati », « smemorati », « dispettosi », « ridicoli », « simulati », « furibondi e bestiali da legare alla catena ») qu’il place dans son hôpital imaginaire, chez Armin apparaît une analyse attentive de la réalité, un soin des détails qui n’est même pas offusqué par la tentative de rendre allégorique Foole upon Foole dans la seconde version de son ouvrage donnée par A Nest of Ninnies. Robert Armin, acteur, écrivain, interprète et très certainement inspirateur des grands fools shakespeariens, en saluant ses lecteurs et en s’excusant de la folie d’avoir écrit sur la folie22, laisse derrière lui un témoignage et un échantillonnage de tout premier ordre de la folie élisabéthain : à côté des fous en tant que sujets subtils du comique, ceux qui sont objets de risée de la part des nobles, mais tous analysés avec un œil vif et attentif. Il fut « un avant-coureur du réalisme dans son étude du comportement réel des fous »23 et mérite assurément l’éloge que Shakespeare fait prononcer à Viola, dans « Twelfth Night » (III.i.61-7), comme commentaire sur le personnage de Feste et, très certainement, sur l’acteur Robert Armin qui l’incarne :
This fellow is wise enough to play the fool,
And to do that well, craves a kind of wit:
He must observe their mood on whom he jests,
The quality of persons, and the time,
And like the haggard, check at every feather
That cornes before his eye. This is a practice
As full of labour as a wise man’s art24.
Notes de bas de page
1 Le volume a été publié par Halliwell Philipps (1844) ; p. 22.
2 D. Wiles, Shakespeare’s Cloum: Actor and text in the Elizabethan playbouse, Cambridge, Cambridge University Press, 1987, p. 137. Je remercie l’auteur pour m’avoir permis de prendre connaissance de son ouvrage alors qu’il était encore en épreuves.
3 M.C. Bradbrook, Shakespearethe Craftsman, Cambridge, Cambridge University Press, 1969, p. 53.
4 D. Wiles, op. cit., p. 136.
5 G.L. Evans, « Shakespeare’s Fools: the Shadow and the Substance of Drama », dans D. Palmer & M. Bradbury (eds), Shakespearian Comedy, London, Edward Arnold, 1972, p. 150. Sur le rapport entre fous shakespeariens et R. Armin, voir aussi R. Mullini, Corruttore di parole: ilfool nel teatro di Shakespeare, Bologna, CLUEB, 1983.
6 R. Mullini, « Fool senza Lear », dans M. Tempera (a cura di), « King Lear" : dal testo alla scena, Bologna, CLUEB, 1986, p. 25.
7 « Armin belonged to a rising social group. He was an intellectual, a Londoner, and as well attuned to Renaissance notions of folly as to the English folk tradition ». D. Wiles, op. cit., p. 136.
8 « To the most true and rightly compleat in all good gifts and graces, the generous Gentlemen of Oxenford, Cambridge, and the Innes of Court ». R. Armin, A Nest of Ninnies, dans The Complete Works, with Introductions by J.P. Feathers, New York-London, Johnson Reprint Corporation, 1972, p. A2-r.
9 Voir A.B. Grosart, Occasional Issues of Unique or Very Rare Books, vol. 14, London, privately printed, 1880, p. xxi.
10 Déjà autour de l’an 1000, l'Oxford English Dictionary témoigne de la présence du mot « sot », emprunté au français. Il est intéressant de remarquer qu’il est employé par Barclay dans la traduction de Dos Narrenschiff (1508) et qu’il figure bien neuf fois dans les 80 premiers vers du dialogue Witty and Witless (autour de 1533) de John Heywood, dramaturge appartenant au cercle culturel de Thomas More. Il ne faut pas oublier que Heywood connaissait si bien le théâtre français qu’il en a traduit en anglais quelques farces. Shakespeare emploie le mot, en général avec le sens de fool, seulement sept fois et, à part The Comedy of Errors, dans des drames tous postérieurs à l’entrée d’Armin dans la troupe théâtrale. Dans The Merry Wives of Windsor (III.i.106) ce mot est prononcé par Caius, « a French physician ». Il est certain qu’Armin appelle « Sotto » l’interlocuteur de World en souvenir aussi du « foolosopher » du Moriae Encomium.
11 « selon ce qu’on me raconte ». R. Armin, Foole upon Foole, dans The Collected Works, p. E-v.
12 Ibid., pp. A3-1r, v.
13 Ibid., p. A3-1v.
14 Ibid., p. B3-1v.
15 Ibid., p. C3-3r.
16 Ibid., p. F1-r.
17 M. Foucault, Histoire de la folie à l’âge classique, Paris, Plon, 1961.
18 Voir D.H. Tuke, Chapters on the History of the Insane in the British Isles, London, Kegan Paul, 1882, pp. 45 et 67.
19 L. Vives, Desubventionepauperum, Bruges, 1526 (a cura di A. Saitta, Firenze, La Nuova Italia, 1973) ; Liber secundus, p. 63.
20 M. Foucault, op. cit., Gallimard, 1972, p. 53.
21 M. Bigeard, La folie et les fous littéraires en Espagne 1500-1600, Paris, Centre de Recherches Hispaniques, 1972, p. 147.
22 Le jeu de mots introduit par Armin peut se comprendre en tant qu’adhésion aux conceptions de la folie présentes au Moyen Age et à la Fin de la Renaissance : c’est l'orgueil, la vanité (« my folly ») de l’écrivain qui l’a poussé à décrire des phénomènes d’aliénation (« folly ») et c’est pour cette raison qu’Armin invoque la clémence du lecteur.
23 D. Wiles, op. cit., p. 158.
24 Celui-ci est suffisamment sage pour jouer les fous,
Et pour vraiment bien faire il a besoin d’esprit :
De ceux dont il se moque il observe l’humeur.
Qui sont ces gens ? Quand se passe l’action ?
Sans répit, sans repos il doit étudier
Les traits des nobles gens qu’il vient à rencontrer.
Labeur aussi complet que l’art d’un homme sage.
Auteur
Université de Bologne
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Ce que le poème dit du poème
Segalen, Baudelaire, Callimaque, Gauguin, Macé, Michaux, Saint-John Perse
Anne-Elisabeth Halpern et Christian Doumet (dir.)
2005
L'Art de la mesure, ou l'Invention de l'espace dans les récits d'Orient (xixe siècle)
Isabelle Daunais
1996
L'Inconscient graphique
Essai sur la lettre et l'écriture de la Renaissance (Marot, Ronsard, Rabelais, Montaigne)
Tom Conley
2000