Victor Hugo, l’Europe et la France*
p. 171-177
Texte intégral
1Victor Hugo et l’Europe ? Ce tête-à-tête aurait satisfait le grand homme qui se plaisait à se confronter à des interlocuteurs dignes de lui, tels le peuple, le progrès, ou Dieu. Au surplus, son goût des grandes perspectives, des visions prophétiques, sa conception du rôle du poète, mage inspiré chargé de montrer à l’humanité la route à suivre, ne pouvaient que trouver un aliment de choix dans cette idée de l’Europe et d’une Europe unie, idée d’autant plus riche de potentialités que l’heure était plutôt aux affrontements nationaux. Des prédictions de Victor Hugo sur l’Europe, l’on se souvient surtout de celles qui figurent dans son discours prononcé le 21 août 1849 à l’occasion de la séance d’ouverture du congrès de la paix de Paris. Il y présente des idées qui seront jugées, en fonction de la plus ou moins grande bienveillance de chacun, comme prophétiques ou simplement marquées au coin d’un robuste bon sens. Il voit, dans les États-Unis d’Europe, la solution aux guerres endémiques qui endeuillent le continent depuis si longtemps : il vaut mieux pour régler les problèmes, faire appel à des procédures électorales qu’à des affrontements armés ; si les nations composant l’Europe avaient consacré à leur développement économique et social l’argent utilisé pour les dépenses militaires, leur situation serait tout autre...1 On ne peut qu’être d’accord avec de telles analyses. Il est vrai que la date où elles ont été formulées, les rend moins significatives qu’on ne le croit généralement. Présentées au début de la Seconde République, leur audience est limitée par l’abondance même des projets qui fleurissent alors, concluant à la disparition de la guerre par l’appel à de vastes programmes de coopération internationale, à la solution des problèmes d’emploi et de pauvreté par la mise en place d’ateliers sociaux ou nationaux, à l’amélioration du secteur public par la création d’une École nationale d’administration, etc. Par ailleurs, en cette année 1849, l’idée d’États-Unis d’Europe semble ne tenir encore qu’une place limitée dans la pensée de Victor Hugo.
2Pour que ce thème prenne toute son importance chez le poète, il faut attendre les propos qui concluent un discours prononcé le 1er mai 1871, à l’Assemblée nationale, à propos du traité à venir entre la France et l’Allemagne. Ce document durement négocié, va sanctionner la défaite française et l’arrachement de l’Alsace-Lorraine. Victor Hugo annonce qu’il s’y opposera. Il a quelques formules qui méritaient de rester. Il montre le péril : l’annexion de deux provinces par le vainqueur ouvre une durable période d’instabilité, nourrie par une haine inexpiable entre les deux grandes puissances continentales : « C’en est fini du repos de l’Europe, l’immense insomnie du monde va commencer ».
3 Ayant imaginé le danger, il propose également la solution : « les États-Unis d’Europe », autour d’une France lavée de son humiliation et d’une Allemagne débarrassée de son empereur, un regroupement de nations libres, garantes de la réalisation du vieux rêve de paix universelle. À noter au passage que s’il n’est guère précis sur les modalités de réalisation d’un programme si ambitieux, du moins peut-on déduire de sa formule, appelant à une « fédération continentale » qu’il imagine sur le plan juridique, une structure du type de celle ayant fait ses preuves en Amérique du nord et, sur le plan géographique, l’exclusion de la partie non continentale de l’Europe, la Grande-Bretagne. Mais sans doute est-ce trop déduire d’une formule jetée à la volée. On ne peut attendre du poète un projet de constitution entièrement rédigée ou une convention internationale complètement négociée2. Il lui appartient seulement d’esquisser l’avenir à grands traits et c’est déjà beaucoup.
4On ne peut évidemment limiter son projet d’États-Unis d’Europe à la recherche d’une solution à la défaite française. Un peu moins d’un an plus tôt, exilé à Guernesey alors que personne n’imagine l’effondrement de l’Empire devant l’armée prussienne, il entend accomplir un acte symbolique : il plante, dans son jardin de Charleville House « le chêne des Etats-Unis d’Europe »3. La date n’est pas moins symbolique : le 14 juillet 1870, puisque moins d’une semaine plus tard, les journaux arrivant de France, se font l’écho de deux événements fort différents : la déclaration de guerre de la France notifiée à Berlin et l’infaillibilité pontificale proclamée à Rome. Victor Hugo, toujours visionnaire mais inégalement inspiré, rassemble les trois faits dans la même prédiction, prenant date dans ses carnets : « dans cent ans, il n’y aura plus de guerre, il n’y aura plus de pape, et le chêne sera grand ». En 1970, quelques-uns se sont souvenus de cette prophétie et ont remarqué qu’elle ne s’était pas entièrement accomplie. Le poète peut se tromper.
5En fait la grande vision sur les États-Unis d’Europe, élément décisif du rêve de paix universelle et de libération générale des peuples opprimés, apparaît tardivement dans l’œuvre de Victor Hugo. À la lisière de la Restauration et de la Monarchie de juillet, lorsqu’il abandonne la cause légitimiste pour se rallier au régime parlementaire, lorsque commence cette évolution vers la gauche qui le mènera jusqu’au socialisme, il se situe encore fort loin du projet de grande fédération européenne. En temps de paix et dans la continuité de l’Ancien Régime, l’Europe est reléguée par lui un peu au rang d’arrière-pays français, territoire marqué par notre culture avec des élites toujours plus ou moins fascinées par nos valeurs. En période de guerre, l’Europe fait figure de seule rivale digne de la France. Victor Hugo se montre alors fort peu internationaliste. Versifiant sur la Révolution, il célèbre, comme une moderne épopée, l’affrontement sanglant de la France résistant victorieusement à toutes les monarchies du continent unies dans la défense de l’ancien monde. Il chante les soldats de l’an II, dressés « Contre toute l’Europe avec ses capitaines. // Avec ses fantassins couvrant au loin la plaine »4
6Son admiration belliqueuse s’étend à l’Empire, malgré la dictature napoléonienne. C’est bien en termes épiques qu’il évoque les combats de Waterloo, choc de titans tel que l’histoire n’en avait jusqu’alors donné aucun exemple : « d’un côté, c’est l’Europe et de l’autre la France. // Choc sanglant ! des héros, Dieu trompait l’espérance »5. L’ultime défaite de l’empereur se trouve ainsi transfigurée, presque réhabilitée par l’importance des forces en présence et par-delà les effectifs réellement engagés, finalement très étroitement franco-anglais, par l’ampleur des enjeux en cause. C’est tout le continent et l’empire britannique que doit affronter Napoléon. Sa chute sonne le glas de l’expérience révolutionnaire, en France et en Europe : « Il croula. Dieu changea la chaîne de l’Europe »6.
7Victor Hugo revient sur cette idée consolante dans Les Misérables, dans les chapitres consacrés à Waterloo. En moins d’une dizaine de pages, c’est à huit reprises qu’il décrit complaisamment la France opposée à toute l’Europe coalisée. Cette bataille « c’est l’Europe contre la France, c’est Pétersbourg, Berlin et Vienne contre Paris ». Et d’ajouter, montrant sa préférence, bien sûr : « c’est le statu quo contre l’initiative ». Il fait tout pour diminuer le désastre français : « Qu’est-ce que Waterloo ? Une victoire ? Non. Une quine. Quine gagnée par l’Europe, payée par la France »7.
8Certes, le sort de Napoléon était réglé d’avance. Il ne pouvait l’emporter. « Il gênait Dieu »8. Il faisait obstacle aux plans de la providence sur l’évolution du continent européen. Il fallait cette défaite, le retour en force des vieilles monarchies, le complot des rois unis dans la Sainte Alliance. De ce désastre militaire, de cette ombre couvrant toute l’Europe, allaient germer les temps nouveaux, un puissant élan pour la libération du continent, la France retrouvant son rôle de creuset des idées de progrès et de démocratie. « En présence et en face de cette antique Europe refaite, les linéaments d’une France nouvelle s’ébauchèrent »9. Si le grain ne meurt...
9La Monarchie de juillet constitue la première étape de cette résurrection. L’édifice politique et idéologique imaginé par les vieilles royautés commence à se lézarder. La France de nouveau à la pointe du combat libéral risque d’être derechef écrasée par une coalition européenne. Victor Hugo énumère complaisamment l’importance des troupes à opposer à l’ennemi extérieur : quatre cent mille soldats sur les frontières, trois millions de baïonnettes dans l’armée, un garde national par pied carré dans tout le pays.
10Mais là n’est pas l’essentiel. La France est surtout protégée par sa capacité à déclencher un soulèvement populaire contre tout adversaire potentiel. « On a tort de croire que l’équilibre européen ne sera pas dérangé par notre révolution. Il le sera. Ce qui nous rend fort, c’est que nous pouvons lâcher son peuple sur tout roi qui nous lâchera son armée »10. L’image lui plaît. Il y revient : la dissuasion absolue pour la France c’est qu’elle peut décider de la grande conflagration européenne. « Nous tenons le bout de la mèche de toutes les révolutions dont l’Europe est minée. Nous n’avons qu’à dire : « Feu ! »11.
11Cette conviction rassurante d’une France accordant bénévolement un sursis aux monarchies européennes, les tenant en survie artificielle aussi longtemps qu’elle veut bien mais pas plus, se prolonge chez Victor Hugo tout au long de la Monarchie de juillet et s’accentue encore avec la Seconde République, au moins à ses débuts. En attendant la paix universelle qui doit résulter des États-Unis d’Europe, la France n’a rien à craindre des rois qui l’entourent. En revanche, ils ont tout à redouter d’elle. Les peuples attendent de la Grande Nation qu’elle reprenne sa marche libératrice, que revienne l’époque heureuse où « le genre humain suivait le progrès saint », lorsque « la France marchait devant avec sa flamme au front »12. Que l’Europe ne s’y trompe pas : le peuple prophète en qui elle a mis toutes ses espérances est désormais pacifique ; ce n’est plus les armes à la main qu’il imposera la démocratie mais par l’exemple et la persuasion. De toute façon, il assumera son rôle historique.
12C’est alors que tout bascule. Le coup d’État du 2 décembre 1851 ravale la France au niveau des autres Etats européens, écrasés par une dictature archaïque. Pire qu’une déception, une humiliation. Le ton change chez Victor Hugo et, d’un certain point de vue, naît en lui le sentiment d’une solidarité de l’Europe, aujourd’hui soumise au joug monarchique, demain libérée, et dont la France fait désormais partie intégrante. Notre pays ayant été ramené au droit commun des régimes despotiques fondés sur l’hérédité il rejoint la troupe de ses voisins. Au face-à-face historique entre une France « espérance du monde »13, prophète de la liberté, et une Europe dans l’attente de son libérateur, se substitue le côte-à-côte tragique de peuples également opprimés et sachant qu’ils doivent puiser en eux-mêmes la force de se soulever contre la tyrannie.
13L’inspiration du poète évolue en conséquence. Dans les Châtiments c’est la morne litanie des nations martyres. L’Europe, c’est le peuple russe tremblant sous le tsar, « serf à Saint-Pétersbourg ou forçat dans les mines ». L’Europe, c’est l’Italie sur laquelle la religion étend son obscurité, avec Rome « étranglée et bénie »14, avec ce pape qui « pose là l’hostie et commande le feu » ; sa tiare à trois cercles symbolise bien son pouvoir : « le premier est une couronne, le second est le nœud des gibets de Vérone et le troisième est un carcan »15. L’Europe, c’est encore « la Pologne ensevelie, Naples qu’un sang pur rougit, la Hongrie agonisante...»16. Sous le titre « carte d’Europe », il évoque le nouvel état du vieux continent : « Italie ! Allemagne ! O Sicile ! O Hongrie ! // Europe aïeule en pleurs, de misère amaigrie // (...). Au Midi l’échafaud, au nord un ossuaire. // La lune chaque nuit se lève en un suaire. // Le soleil chaque soir se couche dans du sang »17.
14Le plus désolant, dans ce paysage de désolation, c’est le rôle de spectateur prostré, enchaîné, auquel la France est réduite. « Paris lave à genoux le sang qui l’inonde, // la France garrotée assiste à l’hécatombe »18. Il ne faut pas désespérer pour autant. Le peuple européen un jour se lèvera, uni contre les rois, les balayant d’un coup. Il n’y a plus de nation privilégiée à laquelle le destin aurait confié un rôle historique d’avant-garde de la liberté. Il y a, en revanche, un bataillon sacré de proscrits, de clandestins, qui constitue, toutes origines nationales confondues, l’avant-garde de la Révolution19. Victor Hugo a appris à les connaître, dans son exil, beaucoup réfugiés sur les îles britanniques ou y passant. Ils ont ramassé le flambeau que le coup d’État a fait tomber des mains de la France. Ils portent en eux l’avenir, celui de la Révolution attendue. C’est le rêve de Victor Hugo. Les vieilles nations libérées de tout ce qui les contraint. Et, entraîné par le rythme du rêve, il énumère avec optimisme les chaînes qui tombent : « Plus de fisc, plus de glaive ayant forme de croix. // L’Europe en rougissant dit : -Quoi ! J’avais des rois ! »20. Chez Victor Hugo l’idée d’unité européenne naît de ce combat mené ensemble sans qu’une composante ait un rôle privilégié.
15La défaite française accentue cette conviction. C’est l’époque où Adolphe Thiers fait le tour des capitales européennes, quémandant une aide au nom d’un équilibre européen que la puissance prussienne met en danger. Il n’obtient guère qu’un succès d’estime. Victor Hugo s’indigne. Comme à l’accoutumée, il se place sur un terrain relevant moins de la « Realpolitik » que d’une conception sentimentalo-poétique des rapports internationaux. Il faut qu’elle soit solidaire de la France, cette « immense Europe ayant pour cœur la France », avec Paris, « la ville où l’Europe se mêle »21. Le continent a une dette envers la France. Il en attendait sa libération ; il doit lui porter secours. Ne pas se précipiter à la rescousse de la nation-phare serait criminel.
16Et Victor Hugo de s’indigner oubliant des siècles d’expansionnisme français : « Est-ce que l’Europe ne fera pas son devoir ? Est-ce que l’Europe, elle aussi trahira la France ? (...) Est-ce que nous allons assister à une lâcheté suprême, éternelle honte de l’histoire ? » Il revient à Paris la « ville mère ». Il flagelle les « peuples de l’Europe » d’une insulte : « parricide », qui peut aussi s’écrire « pariscide »22. Tout ceci sans succès : les nations européennes se souviennent d’avoir été trop parcourues par les armées françaises pour se reconnaître une dette de reconnaissance comme celle que le poète voudrait leur faire endosser.
17 Victor Hugo reprend souffle, il s’imagine revenant sur son rocher, retrouvant son rôle de prédilection, celui du prophète inspiré. Les formules se pressent sous sa plume, d’autant plus difficilement compréhensibles. Depuis son exil, il va allumer « la lumière de l’avenir ». Il va montrer « à l’Allemagne devenue Prusse, la France devenue Europe ». L’idée de fédération est plus que jamais présente. Il s’imagine jetant ce cri : « États-Unis ! République ! »23. Les clés de l’avenir. Ce n’est pas parce que l’Europe abandonne la France vaincue que la France bientôt relevée et désormais républicaine négligera l’Europe. « Une guerre entre Européens était une guerre civile »24. La paix rétablie, tout redevient possible. Après tout la France n’est pas tellement à plaindre au sortir de cette guerre. Elle a perdu deux provinces mais elle a gagné la République. L’Allemagne a acquis non seulement deux provinces qu’elle ne pourra conserver mais également une dictature archaïque. La France, par une prochaine et inévitable revanche, lui rendra le double service de la débarrasser de ces deux provinces inassimilables et de son empereur.
18C’est dans cette perspective qu’il faut replacer le discours du 1er mars 1871 devant l’Assemblée nationale. Les Etats-Unis d’Europe suivront la revanche française comme la réponse généreuse d’une nation de nouveau victorieuse, ayant lavé la honte mais qui pardonne les offenses. Victor Hugo est tout à fait clair au point d’étonner, par son nationalisme, des députés pourtant blasés de ce point de vue. Il évoque la France se redressant, d’un bond reprenant l’Alsace et la Lorraine... « Est-ce tout ? Non ! non ! ». Et d’engager notre pays à « saisir Trêves, Mayence, Cologne »25. C’est alors qu’il se fait interrompre par les protestations de représentants du peuple que surprennent ces perspectives un peu provocantes. Il les rabroue d’une formule dédaigneuse : « De quel droit une assemblée française interrompt-elle l’explosion du patriotisme ? » Il reprend, insiste sur la conquête de Metz, Strasbourg, Trêves, Mayence, Cologne, Coblentz... Puis, il dévoile toute sa pensée : la France victorieuse se montrera généreuse. Elle rendra ses conquêtes à l’Allemagne à la condition que les deux nations ne soient plus « qu’un seul peuple, qu’une seule famille, qu’une seule république »26. Et c’est la belle formule sur les États-Unis d’Europe. On le voit, dans l’esprit de Victor Hugo, la France y garde une place prépondérante. Nécessairement victorieuse, elle demeure à l’origine de tout l’avenir « c’est l’unité française fondant l’unité de l’Europe »27. Notre pays ne perd pas sa traditionnelle mission libératoire et pacificatrice en fondant la grande fédération européenne. Il se donne, pacifiquement un terrain d’action digne de lui.
Notes de bas de page
1 Victor HUGO, Discours politiques, Paris 1851, p. 17 à 19.
2 Les grands orateurs républicains, t. X : Victor Hugo, Monaco 1949-1950, p. 153-157. Victor Hugo a cependant esquissé quelques propositions d’ordre institutionnel dans son discours d’ouverture au congrès de la paix de Paris. Il prévoit un jour, le face-à-face des États-Unis d’Amérique et des États-Unis d’Europe se donnant la main par-dessus les mers. Il envisage que les nations européennes se fondent dans une unité supérieure comme les provinces se sont fondues au sein de la France. Il appelle de ses vœux « le suffrage universel des peuples », « le vénérable arbitrage d’un grand Sénat souverain qui sera à l’Europe ce que le Parlement est à l’Angleterre, ce que la Diète est à l’Allemagne, ce que l’Assemblée législative est à la France » (Victor HUGO, Douze discours, p. 18-19).
3 Victor HUGO, Choses vues 1870-1885, Paris 1972, p. 67 ; en fait, ce n’est pas un chêne mais cinq que Victor Hugo a planté en 1870 ; y revenant deux ans plus tard, il constate que deux ont survécu (id., p. 287-290).
4 Victor HUGO, Les Châtiments, Paris, 1880, p. 72.
5 Id., p. 184.
6 Id., p. 187.
7 Victor HUGO, Les Misérables, t. 1, Paris, 1967, p. 377-381
8 Id., p. 362.
9 Id., p. 384.
10 Victor HUGO, Choses vues 1830-1846, Paris, 1972, p. 107-108.
11 Id., p. 119.
12 Victor HUGO, Les Châtiments, p. 15. Dans un discours prononcé en 1846 à la Chambre des pairs, Victor Hugo explique que la France a acquis cette influence en héritant d’une partie de la puissance spirituelle que Rome exerce depuis le Moyen Âge, depuis « une époque où l’Europe était barbare ». Désormais « la France a, dans les choses de la civilisation, l’autorité que Rome avait et a encore dans les choses de la religion » (Les grands orateurs républicains, t. X, p. 31). À noter que cette conviction d’une autorité morale de la France sur l’Europe remonte à l’Ancien Régime. Victor Hugo le sait et le met dans la bouche du marquis de Lantenac, belle figure de l’Ancien Régime : « le génie de la France était composé du génie même du continent, et chacune des provinces de France représentait une vertu de l’Europe ; la franchise de l’Allemagne était en Picardie, la générosité de la Suède en Champagne, l’industrie de la Hollande en Bourgogne, l’activité de la Pologne en Languedoc, la gravité de l’Espagne en Gascogne, la sagesse de l’Italie en Provence, la subtilité de la Grèce en Normandie, la fidélité de la Suisse en Dauphiné » (Quatre vingt treize, Paris 1880, p. 438).
13 Victor HUGO, Les Châtiments, p. 44.
14 Id., p. 49.
15 Id., p. 60.
16 Id., p. 45.
17 Id., p. 50.
18 Ibidem.
19 Id, p. 294-313.
20 Id, p. 305 ; Cf. Victor HUGO, L’année terrible, Paris, 1880, p. 85.
21 Victor HUGO, Les Châtiments, p. 146-150.
22 Victor HUGO, Choses vues 1870-1885, p. 260.
23 Ibidem.
24 Id., p. 258.
25 Les grands orateurs républicains, p. 156.
26 Id., p. 157.
27 Victor HUGO, Choses vues 1870-1885, p. 447-453.
Notes de fin
* Article paru dans Etat et pouvoir. L’idée européenne, Presses universitaires d’Aix-Marseille, Aix-en-Provence 1992, p. 175 à 181. Nombre d’éléments figurant dans cet article ont été repris et développés dans un livre publié avec D. Cabanis : L’Europe de Victor Hugo (Toulouse 2002, 126 pages). L’ouvrage n’a pas fait perdre tout intérêt à cet article qui se caractérise par une présentation plus nerveuse de la thèse principale, celle conduisant à conclure à une ambiguïté des prophéties européennes de Hugo, empreintes d’un certain nationalisme, en tous cas de chauvinisme.
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