Préface
p. 35-40
Texte intégral
1« Il n’y a pas de raison, disait Pierre, pour qu’un train de plaisir ne soit pas aussi un train express. Son train était toujours plein. Il n’avait jamais eu à déplorer de déraillement ». L’homme pressé de Paul Morand pourrait tout aussi bien se prénommer André, même si notre collègue manifeste, on le sait, un goût nettement plus prononcé pour l’avion. La démarche mesurée de sénateur du professeur Cabanis tromperait en effet quiconque ne le connaît pas un tant soit peu. Car nous sommes en présence d’un impénitent hyperactif, particulièrement doué de surcroît.
2Assistant temporaire dès 1967, il y a désormais pratiquement un demi-siècle, alors qu’il est à peine âgé de vingt ans et que ses étudiants le confondent avec l’un de leurs condisciples attendant en leur compagnie que la salle de travaux dirigés soit libérée par l’intervenant précédant, il est ensuite assistant en droit public l’espace d’un instant, du 2 décembre 1969 au 19 janvier 1970 précisément, bien que préparant une thèse d’histoire du droit. Il est vrai que l’on se situe alors en un temps où certains problèmes administratifs pouvaient trouver leur rapide solution grâce à une simple intervention téléphonique de tel ou tel maître désireux que puissent être employés de jeunes talents et que leur soit dès lors versée la modeste rémunération prévue par les textes. Plus logiquement, il est ensuite immédiatement nommé assistant de la section de droit romain. Docteur en droit en 1971, reçu au concours d’agrégation en 1972, donc à 25 ans, marié à Danielle à 26 ans, père de Suzon à 27 ans puis de Marie à 29 ans, il est, à 33 ans, élu directeur de l’Institut d’études politiques de Toulouse, assumant cette fonction sans désemparer durant quinze ans, porte de son bureau toujours ouverte, accessible à chacun, manifestant, entre autres, un sens du service public si poussé doublé de la volonté de ne pas laisser croire qu’il va et vient « aux frais de la maison » pour son seul agrément qu’il règle de ses propres deniers les déplacements qu’imposent ses responsabilités ; dans ces conditions, l’on s’en doute, son successeur héritera d’une situation financière on ne peut plus florissante.
3Tout cela ne l’empêche pas, afin sans doute aucun de ne point trop se laisser aller aux tendres mollesses de la vie familiale, de diriger aussi et dans le même temps le Centre de recherche et d’information sur le droit à la formation de 1973 à 2000, d’être chargé de mission aux affaires culturelles auprès du préfet de la région Midi-Pyrénées de 1973 à 2005. Il est aussi, et sans discontinuer depuis 1993, directeur des presses de l’université, a présidé la commission de spécialistes d’histoire des institutions de 1996 à 2005, a été élu au conseil d’administration de l’université de 1986 à 1996 puis de nouveau de 2001 à 2008. Vice-président de l’université puis chargé de mission, il est responsable des presses de l’université et des bibliothèques depuis 2003. Se sont régulièrement ajoutées à ces responsabilités diverses activités annexes telles que conseiller de la Faculté de science économique, d’AES, de l’IAE ou de membre du jury du concours d’entrée à l’ENA. Dans les unes comme les autres, le professeur Cabanis déploie ses multiples talents : fulgurance de l’analyse, esprit de synthèse particulièrement affuté, énergique efficacité, équanimité à toute épreuve, sens aigu de la diplomatie doublé d’une parfaite courtoisie jamais prise en défaut dans un monde universitaire pourtant de plus en plus porté aux rugueux raccourcis.
4Etre un travailleur insatiable suppose un emploi du temps fort serré. André Cabanis l’a toujours inauguré dès le point du jour. En 1991, dans Les sept péchés capitaux des universitaires, Bernard Maris pointant férocement du doigt quelques uns de ses pairs, parfois portés à s’affranchir de leurs obligations de service, relevait cependant l’existence de « quelques maniaques de la présence ». Parmi ceux-ci, « Sigillot. A quelque heure que l’on passe, hiver, été, sa limousine est sur le parking. Le 15 août, il est dans son bureau, costard trois pièces, en compagnie de Titus, commentant les heures creuses. Dehors, la canicule. On attend impatiemment la rentrée ». Sous le pseudonyme de Sigillot, on aura reconnu le professeur Cabanis dont, dès 6 heures trente du matin au plus tard, la « 2 chevaux » a longtemps signalé la présence. Jusqu’à ce qu’un malheureux accrochage provoqué par un chauffard peu respectueux des feux de signalisation ne contraigne le professeur Cabanis à se séparer de son fougueux destrier au profit d’un véhicule plus anodin auquel il n’accorda jamais la même affection. Jusqu’au jour funeste aussi où, autre temps autres mœurs, un changement inopiné des sésames permettant d’ouvrir la barrière du parking de l’Université et la porte de l’Institut d’études politiques dont il détenait un double ne le contraigne, dans son éternel blazer bleu à boutons dorés -et non en costume trois pièces, à se faire une raison. Il devra désormais prendre quotidiennement son mal en patience -puisqu’il persistera à continuer d’arriver à l’heure du laitier- et attendre, le porte-clefs officiel ayant fait son office, de pouvoir réintégrer son bureau… à 7 heures, dernier délai. C’est que, jusqu’à ce que l’administration universitaire compatisse enfin au désarroi d’étudiants bien moins matinaux que leur professeur, André Cabanis commençait invariablement ses enseignements à 7 heures 45. Il sera dès lors ramené au lot commun de quelques lève-tard, soit 8 heures. Entre le moment de son arrivée et le début de son cours, il aura tout de même trouvé le temps, dans un estaminet proche de l’Université, de boire un café, longtemps accompagné de la dégustation d’une « Gauloise sans filtre » ; non sans avoir auparavant tapé frénétiquement à deux doigts sur le clavier de son ordinateur soit quelque courrier professionnel, soit la conclusion de son dernier article. Sans cesse sollicitée, regrettant sans doute le temps béni où son tortionnaire recourrait exclusivement aux services d’un crayon à papier, la machine manifeste d’ailleurs parfois quelques symptômes d’épuisement. André Cabanis qui, jusque dans ses relations avec le matériel informatique universitaire, entend bien tisser des liens cordiaux, s’adresse alors à elle sur un ton encourageant d’où ne sont pas exclues les formules de politesse. C’est que, affirme-t-il, l’appareil perçoit les ondes négatives, les manifestations d’impatience ou, pire, d’irritation. Il faut donc le ménager, lui manifester même de l’affection afin qu’il continue sans faillir à suivre le rythme de travail soutenu qui lui est imposé.
5 Bernard Maris se montrait en effet particulièrement injuste à l’égard de Sigillot. Avec Titus, professeur de science politique à la longiligne et nonchalante silhouette, ils travaillaient ; le professeur Cabanis ne cesse de travailler. On en voudra pour preuve, sa biographie, impressionnante, figurant en tête du présent volume : pas moins d’une vingtaine d’ouvrages et plus de trois cents articles surtout consacrés à l’histoire des doctrines politiques et économiques, à l’histoire des mentalités, à l’histoire de l’enseignement, de la justice, aux mouvements de codifications, aux influences du droit français en Europe et en Afrique. S’y ajoutent des dizaines de comptes-rendus annuels de lecture parus au Bulletin critique du livre français. Sous sont égide, des centaines de publications sont aussi assurées par les presses de notre université. Après avoir tout relu, article après article pour les publications collectives, parfois même après avoir réécrit tel ou tel passage -dans le meilleur des cas- de la production d’un collègue, pas nécessairement un étranger, à l’expression française quelque peu chancelante, après avoir minutieusement effectué la mise en pages, soigneusement choisi l’illustration de la couverture, rédigé la synthèse de la quatrième de couverture, voire la préface ensuite attribuée à telle ou telle personnalité, composé et expédié les appels à souscription, il ne laisse à personne d’autre que lui le soin d’apporter son travail à l’imprimeur dont la tâche confine ainsi à la sinécure. Il prend ensuite livraison des exemplaires de l’ouvrage enfin imprimé, veille jalousement à leur entreposage, à leur expédition aux souscripteurs. Tout ceci, dans des délais toujours record qui laissent tout un chacun sans voix aucune.
6D’autant que, entre temps, il assume avec une ponctualité sans faille sa charge d’enseignement. Autrefois, arpentant de long en large l’estrade de la chaire en brandissant son micro baladeur, le bien nommé, plus récemment, quelque peu assagi, ayant, face à l’offensive du power point envahissant les méthodes pédagogiques, concédé l’usage d’un rétroprojecteur présentant le plan détaillé de ses cours qu’il commente d’une rugissante voix de stentor. Vouant une affection ancienne à Johnny Halliday dont bien peu savent qu’il est en mesure d’entonner le répertoire quasi intégral, André Cabanis, comme son artiste de variété préféré, bénéficie d’un organe qui s’est sans cesse amélioré au fil du temps. Quiconque passe a proximité de l’amphithéâtre dans lequel il officie, peut ainsi glaner sans difficulté quelques informations, toujours bienvenues pour enrichir ses propre enseignements, sur l’histoire de la presse, les régimes politiques des XIXe et XXe siècles, les systèmes juridiques africains, parfois même sur le dapifer du haut Moyen Age.
7Une journée de travail bien remplie, ordinairement achevée aux alentours de 20 heures, ne saurait se conclure sans une place accordée à la détente. Qui ne s’est pas assis à la table de Danielle et André, que ce soit en ville ou dans la belle maison rurale de Nollet, ne sait exactement ce qu’est la convivialité. Menus toujours subtils composés et réalisés par la maîtresse de maison dont personne n’a jamais vraiment su comment elle parvenait à concilier ses fonctions de professeur à l’Université de surcroît engagé dans de multiples responsabilités administratives, d’épouse, de mère puis de grand-mère de huit petits-enfants, vins capiteux soigneusement sélectionnés, et en abondance, conversations toujours enjouées, menées tambour battant, comme toutes ses autres activités, par notre collègue. Car c’est l’une de ses autres et multiples qualités que de savoir, avec sa complice Danielle, composer des assemblées où se côtoient très régulièrement professeurs confirmés et jeunes débutants, ces derniers rapidement libérés de leurs respectueuses craintes initiales grâce à l’extrême et bienveillante cordialité de leurs hôtes.
8André Cabanis n’a cependant pas toujours pu se consacrer autant qu’il l’aurait souhaité à sa famille et à ses amis. C’est qu’il a fréquemment été appelé, et le sera sans nul doute encore longtemps, au delà des murs de notre Université pour la représenter à l’étranger. Il est d’ailleurs le premier d’une longue dynastie de juristes à s’aventurer très régulièrement fort loin hors des limites d’une zone géographique relativement restreinte. On sait en effet que moins de quinze lieues séparent l’ancêtre du XVIe siècle, notaire à Gimont, en Gascogne, du professeur toulousain de ce premier tiers du XXIe siècle ; on sait aussi qu’une proche parente qui ne s’était jamais rendue à Rome, après que toute l’intendance ait été mobilisée pour son déplacement, renonça au dernier moment, au simple motif quelque peu spécieux qu’il pleuvait ce jour-là. Tout au contraire, l’attrait pour les horizons nouveaux le caractérise. Premier indice, décelable dès 1973, de ce caractère aventureux puisqu’il ne se marie pas plus dans son village que dans sa rue mais convole avec une citoyenne helvétique. Maghreb, Afrique subsaharienne, Asie sont pour lui devenus depuis des décennies un terrain de prédilection où exercer ses compétences et contribuer brillammant au rayonnement de l’Alma mater. Dans ces contrées lointaines aussi, ses dons ont été rapidement reconnus. Actif secrétaire général de la Conférence internationale des facultés de droit utilisant le français (CIFDUF), il fut aussi, à plusieurs reprises, membre du jury du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES) qui recrute les candidats aux fonctions d’agrégés. Autant de nominations qu’il doit à ses ouvrages reconnus, notamment consacrés aux constitutions africaines, ainsi qu’à ses multiples participations à de non moins nombreux colloques dont il prend très régulièrement en charge l’éreintante tâche -ne serait-ce que par la parfaite assiduité qu’elle suppose- de présenter la synthèse. Honneur redoutable que bien d’entre nous fuient autant que faire se peut et qu’il accepte bien volontiers pour manifester son amitié aux organisateurs. Quelque peu directif, mais pour le bien de tous -lui-même ayant, depuis bien longtemps déjà, distribué le texte de sa communication à l’assistance- il n’omettra jamais, dans sa conclusion, de rappeler que ceux qui souhaitent être publiés devront lui adresser leurs réflexions écrites dans un laps de temps qui effraie incontinent l’immense majorité des intervenants. « Hier, serait le mieux », a-t-il coutume d’ajouter sans ciller. Seconde bourrasque de panique parmi les uns, soupir de soulagement de ceux qui ont finalement renoncé à s’inscrire... Infatigable, il manque ensuite rarement de convier quelques participants, médusés par tant d’énergie lorsqu’ils ne connaissent pas encore les rites auxquels André Cabanis se montre tout particulièrement attaché durant ses expéditions scientifiques, à venir partager une séance apéritive dans sa chambre d’hôtel avant que de se rendre au dîner de gala. Là, il fera invariablement et parfaitement honneur aux plats présentés, quand bien même seraient-ils des plus déstabilisants pour un palais occidental à peu près normalement constitué.
9On l’a compris. André Cabanis s’est donné pour autre tâche la prise en charge de la publication des actes de ces rencontres africaines. Car, sans elle et faute de moyens matériels suffisants mis à disposition par leur institution d’origine, ceux qui, parmi les plus jeunes, désirent entrer dans la carrière ne pourraient se faire connaître et reconnaître par leurs aînés. Nous avons, là encore, un autre témoignage de son caractère, celui qui le porte à prêter attention à l’avenir des débutants. Les autorités nationales chargés d’évaluer l’activité du Centre toulousain d’histoire du droit et des institutions ne se s’y sont d’ailleurs pas trompées, qui ont insisté sur le caractère exemplaire de cette coopération. Les revues Droit sénégalais (devenue Revue sénégalaise de droit et science politique en 2014), Droit Béninois, plus récemment la Revue malienne des sciences juridiques, politiques et économique de Bamako lui doivent en effet leur naissance ou, à tout le moins, leur renaissance. S’y côtoient régulièrement, comme il y a toujours tenu, les interventions de vieux routiers des rencontres universitaires et les communications présentées par ceux auxquels est pour la première fois donné le loisir d’intervenir publiquement. Nos collègues subsahariens l’ont bien compris, lui décernant le qualificatif de « Cabanis l’Africain ». Ce qui, pour celui qui fut, en 1977, nommé « professeur de droit romain sans chaire » avant de devenir, en 1978, « professeur de droit romain et histoire des institutions », ne peut manquer d’évoquer le souvenir d’un autre « Africain ». Mais Romain et fort belliqueux celui-ci, pour lequel, et à l’encontre de ce qu’a invariablement prôné André Cabanis dans le droit fil du premier hémistiche d’un vers de Cicéron, il n’était guère souhaitable que la toge le céda aux armes. Mais, est-il nécessaire de le rappeler, Cicéron vantait alors les mérites de son propre consulat. Tout au rebours, le professeur Cabanis a toujours su cultiver une naturelle réserve, n’acceptant de parler de lui que peu fréquemment et toujours sur le ton de la plaisanterie, voire de l’autodérision. Ce qui est aussi, quoique discrètement, une marque d’assurance.
10On en voudra pour preuve les discours qu’il prononça, tout en délicatesse et retenue, lors de diverses cérémonies organisées en son honneur : celle au cours de laquelle il fut fait docteur honoris causa de l’Académie d’études économiques de Bucarest en 2011 ou, plus anciennement, en 2006, lorsqu’il reçu les insignes de chevalier de la Légion d’honneur. Autre témoignage de sa capacité à relativiser les marques officielles de reconnaissances : il rappelle parfois, tout sourire, que, en 1989, il devint chevalier du mérite sportif des mains du ministre Roger Bambuck, lui qui ne s’est que rarement adonné à des activités musculaires de haut niveau si ce n’est, de temps à autre des séances de fauche ou le tronçonnage de quelque tronc d’arbre mort dans le parc de Nollet. Ce type d’intervention justifiant sans doute, prétend-il aussi de temps à autre sur le ton de la plaisanterie, la distinction de chevalier du mérite agricole reçue en 1982.
11Sa disponibilité, ses engouements souvent restés juvéniles, son amour du métier, ses qualités oratoires, sa vaste culture doublée d’une inextinguible curiosité intellectuelle, son sens de la convivialité lui ont valu de rencontrer de nombreux universitaires dont beaucoup sont devenus ses amis : dans les universités françaises évidemment, à commencer par la sienne, mais aussi à l’Université Senghor d’Alexandrie, à la Faculté de droit de Casablanca, à celle de Tunis, à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature de Ouagadougou, à l’Université des sciences sociales de Hanoï, à l’Institut diplomatique de Pékin, à la Faculté de droit de Wroclaw, dans bien d’autres institutions encore qu’il serait fastidieux de toutes énumérer ici, où des missions d’enseignement mènent régulièrement ce véritable et infatigable globe trotter de l’Université. Tous ne pourront être physiquement présents lors de la remise des Mélanges qui lui sont offerts en témoignage de notre gratitude. Ce n’est pourtant pas prendre un bien grand risque que de gager que, avec nous tous, ils s’associeront unanimement et pleinement à cette cérémonie de remise en Mélanges.
Auteurs
Président de l’université Toulouse 1 Capitole
Professeur à l’Université Toulouse 1 Capitole
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