La justice des archevêques de Milan (xiie- xiiie siècles)
p. 43-56
Texte intégral
1Au Moyen Age, Milan ne fut pas une ville épiscopale au sens strict, car ses archevêques n’avaient pas la juridiction civile, qui appartenait, quant à elle, au comte palatin. Cependant, entre le Xe et le XIIe siècle, la vacance du pouvoir impérial de l’autre côté des Alpes, amenait progressivement les prélats milanais à exercer, grâce au grand prestige de leur office et à leurs vastes propriétés, une prééminence étendue même au gouvernement civile de la ville. Il s’agissait notamment d’un transfert de la res publica à les res ecclesie1. Sous couvert de l’ambrosienneté, incarnée par l’archevêque, fut créée une autorité supplétive à celle impériale, dont peu à peu naquirent les institutions communales2. Bien qu’au niveau général des ambiguïtés persistent, il est clair que la justice séculière était compétence exclusive des laïques, sans ingérences de la part de l’archevêque. Les études d’Antonio Padoa Schioppa ont éclairé, il y a quelques années, les contours de ce domaine de la justice milanaise, en indiquant au même moment la pluralité de « justices » parallèles présentes dans la ville, la plus importante desquelles était la justice « ecclésiastique » de l’archevêque, qui malheureusement n’a pas trop intéressé les spécialistes3. La définition des contours de l’activité du tribunal ecclésiastique milanais n’est pas une entreprise aisée, aussi bien à cause de la pluralité de ses juridictions, qu’à cause de l’absence de documents, déjà dispersés au Moyen Age, qu’il faut retrouver dans les archives des destinataires4. Il est facile de deviner qu’il s’agit d’un matériau épisodique et discontinu, très pauvre (surtout pour ce qui est de la documentation judiciaire) jusqu’à la moitié du XIIe siècle5. Heureusement, l’augmentation des documents survivants coïncide avec la période dans laquelle, entre XIIe et XIIIe siècle, le recours au procès devient plus fréquent. Cela nous permet de donner, même si partiellement, un aperçu de la situation. Notre attention se concentrera sur la juridiction ordinaire de l’archevêque, avec une attention particulière à l’action de l’« appareil » du tribunal, plus exposé à des changements qui découlent des transformations de la situation politique et sociale.
XIIe siècle
2L’activité judiciaire des archevêques milanais (compte tenu des limites imposées par la documentation) varie selon chaque prélat, en rapport à la durée de son épiscopat et à son rôle politique à niveau local et général6. De toute façon, pendant le XIIe siècle, l’accroissement du nombre et de la complexité des procès, conduisaient au recours fréquent à des aides qualifiés, c’est-à-dire des juges délégués, notamment pendant les périodes d’intense activité des archevêques dans les autres domaines de leur action pastorale et politique7. Ces juges délégués pouvaient être des ecclésiastiques ou des laïques, sans préférences particulières8. Une fois la cause commise, ils agissaient d’une manière autonome, mais les cas dans lesquels l’archevêque intervenait dans certaines phases du procès, surtout en présence de juges laïques, ne sont pas rares9.
3L’autonomie d’action et le prestige de certains juges ecclésiastiques, ne semblent pas conduire à la création de « pouvoirs » juridictionnels indépendants et/ou concurrents à ceux de l’archevêque, sans doute en raison de l’articulation complexe des ordines milanais10. Même le primicerius maior, qui à Milan exerce les prérogatives de l’archidiacre (c’est-à-dire de coepiscopus ou subepiscopus, avec une juridiction propre), ne semble pas jouir d’une grande marge de manœuvre en plus de ses compétences spirituelles11, sauf au cours de l’exil de l’archevêque pendant les années soixante du XIIe siècle12. En l’absence de conflits juridictionnels avec le clergé de la cathédrale, l’archevêque choisit souvent les juges délégués parmi les membres du chapitre majeur (le plus important des chapitres de la cathédrale), mais des délégations à des membres du clergé de la ville et du diocèse ne manquent pas13.
4En revanche, la présence de juges laïques est particulièrement intéressante, bien que leur activité soit moins fréquente14. Leur utilisation remonte aux premières années du siècle et leur activité devient significative pendant l’épiscopat d’Hubert I de Pirovano15. Dans cette période, les rapports institutionnels entre la commune et l’archevêque, déjà ambigus et pas clairement délimités, étaient devenus plus étroits pour faire face à l’ennemi commun impérial. Il n’est donc pas étonnant de constater que l’archevêque s’entoure des mêmes personnes qui l’aidaient avec leurs compétences lorsqu’il représentait politiquement la ville de Milan16. Il s’agit des personnages éminents, qui viennent de la classe dirigeante de la res publica communale ou des célèbres experts en droit. Pendant les trente années qui vont de 1146 à 1176, les modalités de leur collaboration apparaissent encore très fluides : ils semblent proposer leurs compétences selon les circonstances, en tant que professionnels indépendants, non structurés au sein du tribunal épiscopal17.
5Avec Algisius de Pirovano (1176-1185) le mot assessor commence à être systématiquement associé au personnel laïc du tribunal épiscopal18. En plus du fait terminologique, il faut observer un changement dans l’action des juges laïques. Si dans les documents de la période précédente leur activité apparaissait de certaines façons liées à la présence de l’archevêque, maintenant ils semblent agir dans une complète autonomie, ayant seulement l’obligation de faire approuver leurs décisions par la successive souscription du prélat, peut-être en conformité avec les normes introduites par le troisième concile du Latran19.
6On doit attendre l’épiscopat de Milo de Cardano (1187-1195) pour observer une étape ultérieure. En mai 1188, l’archevêque jugea une dispute : en cette occasion il avait le conseil de certains ordinaires (c’est-à-dire des membres du chapitre majeur) et de trois iudices discreti, nommés dans le document « iudices sante Mediolanensis ecclesie »20. Une telle dénomination, tout en représentant un unicum dans la documentation milanais, semble indiquer clairement la présence désormais constante de juristes laïques, au point qu’ils sont identifiés dans les documents comme juges du tribunal épiscopal. Malgré l’augmentation de leur présence et de leurs fonctions au service de l’archevêque, l’activité des laïques dans le tribunal épiscopal est apparemment limitée à des causes patrimoniales21. Les causes plus étroitement « ecclésiastiques » (prébendes, priorités liturgiques, etc.) sont toujours jugées par des clercs22, mais celles relatives aux dîmes sont jugées indifféremment par laïcs et clercs23.
7L’extension de l’appellatif assessor aux juges délégués ecclésiastiques vers la fin du siècle, pourrait aussi être liée à leur spécifique compétence juridique, mais souligne aussi l’identité de fonctions des juges laïques et ecclésiastiques, au moins pour les contemporains24.
8La situation remarquée pendant l’épiscopat de Milo, ne semble pas changer après l’élection de Philippe de Lampugnano (1196), surtout en ce qui concerne les juges laïques : en effet leur action semble se renforcer25.
Première moitié du XIIIe siècle
9L’épiscopat d’Hubert II de Pirovano (1207-1211) est en forte discontinuité avec la coutume (peut-être particulièrement ambrosienne) qui avait surgi pendant le siècle précédent26. Il est difficile d’établir les raisons d’un changement apparemment si radical, mais on peut penser que l’influence du pape Innocent III sur le nouvel archevêque et l’intégration de ce dernier aux engrenages du gouvernement pontifical (il était cardinal) peuvent avoir influé sur ses choix, surtout en un domaine dans lequel Hubert avait mûri une expérience significative en qualité de juge délégué, complété peut-être avec une période d’étude dans le studium de Bologne27. En outre, il faut considérer les ferments qui s’étaient développés, dans ces années, dans la politique interne de Milan, qui avaient contribué à augmenter d’une façon sensible les distances entre l’archevêque et la commune et, par conséquent, entre les appareils des tribunaux respectifs28.
10Le premier élément à enregistrer est la disparition des juristes laïques de l’activité du tribunal épiscopal ; on ne trouve pas non plus le mot assessor, qui n’est plus utilisé, même dans le cas desjurisconsultes ecclésiastiques. En second lieu l’archevêque Hubert juge très rarement en personne : son activité en tant que juge semble complètement absorbée par les missions que lui confie la curie romaine29. Probablement pour cette raison il faisait confiance à des vicaires pour assurer la justice ordinaire du diocèse. Il s’agissait d’un passage très important puisque les vicarii domini archiepiscopi – inconnus à Milan jusqu’à ce moment – font leur apparition juste au cours de son épiscopat. En plus, le premier personnage qui porte ce titre est complètement étranger au milieu de l’église milanaise, mais il faut observer que ce choix semble transitoire et peut-être lié aux désaccords entre le pontife et l’archevêque précédent, qui ne permettaient pas au nouveau prélat de se confier entièrement sur son clergé30. Lorsque, à partir de 1209, l’activité des vicaires devient plus substantielle, la situation se normalisa évidemment et l’archevêque utilisa exclusivement des clercs milanais31. Le problème de l’introduction du mot vicarius dans la documentation archiépiscopale milanaise reste encore ouvert, ainsi que la valeur qu’on doit lui attribuer. Même s’il nous est impossible de démontrer directement l’influence des modèles provenant de Rome ou de Bologne, il faut noter que le mot vicarius n’est jamais utilisé pour indiquer des collaborateurs de l’archevêque de Milan avant 1207. Un tel manque ne semble pas dû à la dispersion de la documentation, parce que même en supposant que de nombreux actes ont été perdus, on ne peut pas croire à une dispersion ainsi sélective qui a amené à oblitérer complètement un terme ainsi connoté. Cela suggère plutôt l’introduction ex novo du terme et des fonctions à lui liées. Mais quelles sont ces fonctions ? Le vicaire est en premier lieu un juge délégué. Il est certifié dans plusieurs arrêts des années 1209- 121132. Sa juridiction et ses fonctions sont toutefois différentes et plus étendues par rapport à celles des juges délégués, parce que ces derniers continuent à opérer selon les même modalités que durant la période précédente en dépit de l’apparition des vicaires33. On peut envisager la différence entre les deux surtout dans le formulaire : si les juges délégués agissent delegatione domini archiepiscopi, les vicaires jugent auctoritate domini archiepiscopi34 Un autre indicateur de la juridiction supérieure des vicaires semble être la faculté de déléguer (ou subdéléguer) la résolution des causes, mais on ne peut pas définir mieux les bornes de cette pratique parce que nous avons seulement une attestation de cette activité35. Malgré la pauvreté et le caractère fragmentaire des informations à notre disposition, on peut penser que tous les personnages indiqués dans cette période en tant que vicarii exercèrent entièrement la juridiction contentieuse, non seulement dans les limites d’une cause, mais – dans le cadre du tribunal épiscopal – de manière subsidiaire au prélat, selon des modalités qui seront propres au vicaire général dans la deuxième moitié du siècle36.
11La situation devient encore plus embrouillée quand, après la mort de Hubert de Pirovano, son successeur Henri de Septala utilise deux types de collaborateurs indiqués comme vicarii, soit en fonction d’appui à son activité en tant que juge (plusieurs individus), soit comme juges autonomes (un individu)37. La longue absence de l’archevêque de Milan, entre le 1218 et 122538, conduisit en outre à une extension supplémentaire des compétences du vicaire de ce dernier type, sur le terrain de la juridiction gracieuse39. En tout cas, le retour de l’archevêque à Milan limita ses fonctions bien qu’il maintint toutefois une prééminence sur les autres vicaires et sur les juges délégués. Par rapport à ses collègues il semble avoir des compétences plus générales et exercer entièrement la juridiction contentieuse (comme les vicaires de la période précédente). En plus, il est seulement vicaire et celle-ci est sa fonction dans la curie épiscopale : donc il est un juge stable du tribunal40. Les autres vicaires sont à la fois officiales de l’archevêque ou autorités du sommet de l’église milanaise (archidiacre, archiprêtre, etc.) et sont utilisés d’une manière analogue aux délégués du pontife41. À côté des vicaires les juges délégués continuent leur activité, avec des compétences proches de celles des vicaires du premier type42. Ce n’est pas possible de comprendre complètement les différences entre vicaires délégués et juges délégués, mais on doit observer une distinction entre eux et dans le lexique des documents43.
12Une stabilisation de cette situation peut être constatée durant l’épiscopat de Guillaume de Rizolio (1230-1241)44. Pendant cette période, le vicaire du deuxième type était désormais indiqué avec la formule « vicarius domini archiepiscopi Mediolani », même dans les documents où il agissait avec des fonctions différentes. Par exemple quand il est juge pour Grégoire de Montelongo, légat du pape, ou quand il est arbitre conciliateur, ou, encore, quand il est consulté pour un consilium juridique45. Il s’agit, probablement, de l’indice de la définition définitive du rôle du vicaire et de sa professionnalisation dans la curie milanaise. A ce propos, il faut dire que les deux individus indiqués comme vicaires sont clairement des experts du droit, comme le souligne l’utilisation de l’appellation magister devant leurs noms46. En revanche, les traces des vicaires du premier type sont très rares, bien que significatives. Dans la seule occasion dans laquelle ils apparaissent, le formulaire est clair sur l’extension de leur délégation : l’archevêque « committit vices suas » à la personne sélectionnée et la constitue « in hac parte suum vicarium » afin de « vice sua concedere » à une abbesse la faculté d’accorder des biens de son monastère47. Ce document semble suggérer que les vicaires délégués étaient utilisés pour des tâches plus étroitement connexes à la partie « ecclesiastique » du gouvernement du diocèse, mais pas nécessairement liées à l’activité du tribunal. Il y avait des tâches que les vicaires délégués partageaient vraisemblablement avec les juges délégués, quoiqu’il ne soit pas évident de savoir comment48. Ces derniers, de leur part, jugeaient principalement dans les domaines disciplinaire et bénéficiaire ou absolvaient des excommunications49. La seule chose sûre est qu’il y a une différence entre les documents de délégation, qui sont plus concis et moins solennels pour les juges délégués par rapport à ceux des vicaires délégués50. En plus, il faut remarquer que la connaissance du droit ne semble pas être une condition nécessaire pour les juges délégués, surtout quand ils étaient chargés de tâches en dehors du domaine de la justice ou dans des fonctions secondaires dans les procès.
Deuxième moitié du XIIIe siècle
13C’est pendant l’épiscopat de Léon de Perego (1241-1257) que l’organisation du tribunal épiscopal atteint son accomplissement, avec l’apparition, en 1255 du vicaire général, qui semble remplacer tous les autres juges, en jugeant exclusivement à la place de l’archevêque. Pendant les premières années, quand il est encore archiepiscopus electus, Léon comptait sur deux vicaires, qui ont les caractéristiques des vicaires du deuxième type de la période précédente et semblent incorporer aussi les fonctions des vicaires délégués51. Leur office est désormais reconnu et ils sont toujours indiqués comme vicaires dans les documents, même quand ils sont de simples témoins52. En plus on a l’impression qu’ils sont des homines novi, car ils sont des membres du clergé du diocèse et non pas du clergé de la cathédrale53. Le niveau de leur formation est haut : l’un est indiqué comme iurisperitus utriusque iuris, et l’autre est un canoniste connu, auteur d’un commentaire sur les décrétales de Grégoire IX54. Ces deux sont ensuite flanqués et en partie remplacés par deux autres, qui avaient des qualités similaires55. L’activité de ces quatre vicaires est intense pendant les années 1241-1255 (par rapport à la documentation) et elle est entièrement attribuable au tribunal épiscopal. Ils agissent souvent de concert entre eux56 ou avec l’archevêque, qui intervient habituellement au moment de la sentence, en déléguant les autres phases du procès à ses collaborateurs57. Autour des vicaires on peut en outre mieux observer l’existence d’un appareil du tribunal stable et articulé – qu’on pouvait seulement deviner pendant les périodes précédente – composé par des servitores, assessores et notaires58. Ces derniers, bien que notaires publics, garantissent un service continu aux officiaux de l’archevêque59. Dans la même direction, c’est-à-dire d’une plus grande organisation du tribunal, la documentation produite de l’activité judiciaire connaît une articulation plus étendue et raffinée et les vicaires commencent à utiliser, semblablement à l’archevêque, les litterae et à corroborer les documents avec leur sceau (ou un sceau vicarial ?) et leur souscription60. Même le lieu où se rend la justice est désormais défini et durable : tous les actes des vicaires ont lieu dans la curia archiepiscopatus Mediolani61.
14L’apparition de la dénomination generalis vicarius en 1255 semble être une évolution naturelle de la situation. La nécessité d’introduire une nouvelle figure, encore plus définie à partir du nom, était probablement due aux circonstances politiques milanaises, qui obligeaient l’archevêque à des absences fréquentes de la ville et à confier à quelqu’un d’autre la gestion du gouvernement de son église62. Pour l’office, Léon choisissait d’abord l’archiprêtre Monacus de Pirovano63, car cette dignitas dans l’église ambrosienne précédait celle de l’archidiacre, vicaire naturel de l’évêque pour le droit canonique64. Néanmoins, pour des raisons qui restent inconnues, Monacus fut rapidement remplacé par Azo Çeppus, qui resta vicaire général jusqu’à la mort de l’archevêque65. Nous n’avons pas trop de documents pour comprendre ses attributions, mais il est toutefois possible de supposer qu’il était chargé de l’administration générale du diocèse66, comme semble le démontrer son intervention pour régler des questions liturgiques67. Quoi qu’il en soit, la dénomination de vicarius generalis est présente d’une façon intermittente dans les documents et son utilisation ne semble pas être liée à la présence de l’archevêque dans la ville68. Ainsi, selon les circonstances, Azo Çeppus est indiqué comme vicarius ou vicarius generalis. En plus, à côté de lui, on peut observer au moins un autre vicaire – Manfredus de Arzago – qui maintient ses fonctions de juge69. Un indice de l’importance du vicaire général (ou des fonctions remplies par Azo) peut être retrouvé de par sa mention à côté de l’archevêque, en tant que représentant de l’église milanaise dans la cause contre l’abbé du monastère de Saint-Ambroise70.
15Tout devient plus clair à la mort de Léon de Perego. Pendant la vacance du siège épiscopal, qui se prolongea de 1257 jusqu’à 1262, le nouveau archiprêtre Orricus Scachabarotius était nommé vicaire général « vices archiepiscopatus gerens, sede vacante » par le chapitre de la cathédrale (qui détenait les pouvoirs de l’évêque), probablement avec des fonctions similaires à celles de Azo Çeppus dans les années précédentes, alors que ce dernier, de sa part, agissait comme vicaire du chapitre pour les questions plus étroitement liées à l’administration de la justice71.
16Avec l’élection d’Othon Visconti, qui nous amène à la fin du siècle, l’archevêque s’occupe désormais seulement des causes de la juridiction métropolitaine72. Toutes les autres causes sont déléguées à un certain nombre de vicaires, nommés vicaires généraux, qui agissent simultanément. Cela nous suggère un nouveau et énième éboulement de terminologie et contenu73.
Notes de bas de page
1 Giovanni TABACCO, Egemonie sociali e strutture del potere nel medioevo italiano, Torino 1979, p. 399-410 e 417-422 ; et plus en général : Laurent JEGOU, L’évêque, juge de paix. L’autorité épiscopale et le règlement des conflits (VIIIe-XIe siècles), Turnhout 2011 (Collection Haut Moyen Âge, 11), en particulier p. 343-398.
2 Gli atti del comune di Milano fino all’anno MCCXVI, C. Manaresi (éd.), Milano 1919, p. XXI-XXXVI.
3 Antonio PADOA-SCHIOPPA, « Aspetti della giustizia milanese dal X al XII secolo », in Milano e il suo territorio in età comunale (XI-XII secolo). Atti dell’11° congresso internazionale di studi sull’alto medioevo I, Spoleto 1989, p. 461.
4 Maria Franca BARONI, “Note di Diplomatica”, in Gli atti dell’arcivescovo e della curia arcivescovile di Milano nel sec. XIII. Ottone Visconti (1262-1295), Milano 2000, p. XXXV-XXXVI et Cristina BELLONI, « Dove mancano i registri vescovili ma esistono i fondi notarili », in I registri vescovili dell’Italia settentrionale (secoli XII-XV), Attilio BARTOLI LANGELI et Antonio RIGON (dir.), Roma 2003, p. 47-53. Sur les juridictions des archevêques de Milan : Luca FOIS, « I collaboratori dell’arcivescovo di Milano tra XII e XIII secolo », in Gli atti dell’arcivescovo e della curia arcivescovile di Milano nel secolo XIII. Filippo da Lampugnano (1196-1206), Uberto da Pirovano (1206-1211), Gerardo da Sesso (1211), Enrico da Settala (1213-1230), Guglielmo de Rizolio (1230-1241), Maria Franca BARONI (éd.), p. XXII.
5 « La documentazione arcivescovile milanese in forma cancelleresca (secc. XI-metà XIII) », in Die Diplomatik der Bischofsurkunde vor 1250. Referate zum VIII Internationalen Kongress für Diplomatik (Innsbruck, 27 September-3 Oktober 1993), C. HAIDACHER, W. KÖFLER (dir.), Innsbruck 1995, p. 305-317.
6 Il n’existe pas un étude général récentsur l’épiscopat milanais, sauf Maria Pia ALBERZONI, « Nel conflitto tra papato e impero : da Galdino della Sala a Guglielmo da Rizolio (1161-1241) », in Diocesi di Milano I, Brescia 1990, p. 227-257 ; néanmoins il y a des repertoires biographiques qui donnent une image efficace de la situation : Ferdinando UGHELLI, Italia Sacra sive de episcopi Italiae et insularum adiacentium IV, Venetiis 1719 ; Joseph Antonii SAXII, Archiepiscoporum Mediolanensium series historico-chronologica ad criticae leges, et veterum monumentorum fidem illustrata, Mediolani 1775 ; Fedele SAVIO, Gli antichi vescovi d’Italia dalle origini al 1300 descritti per regioni. Milano, Firenze 1913 ; Eugenio CAZZANI, Vescovi e arcivescovi di Milano, Milano 1996. En particulier sur les archevêques Léon de Perego et Othon Visconti voir Grado Giovanni MERLO, « Leone da Perego, frate Minore e arcivescovo », in Gli atti dell’arcivescovo e della curia arcivescovile di Milano nel sec. XIII. Leone da Perego (1241-1257). Sede vacante (1257 ottobre-1262 luglio), Milano 2002, p. IX-IL et Id., « Ottone Visconti e la curia arcivescovile di Milano. Prime ricerche su un corpo documentario », in Gli atti dell’arcivescovo… Ottone Visconti…, p. IX-XXXIV. Sur l’histoire de la ville pendant les siècles XIIe-XIIIe : Storia di Milano IV Dalle lotte contro il Barbarossa al primo signore (1152-1310), Milano 1954 et Paolo GRILLO, Milano in età comunale (1183-1276). Istituzioni, società, economia, Spoleto 2001.
7 Semblablement à la situation décrite dans P. FOURNIER, Les officialités au moyen age. Étude sur l’organisation, la compétence et la procédure des tribunaux ecclésiastiques ordinaires en France, de 1180 à 1320, Paris 1880, p. 7-12 et Jean GAUDEMET, Le gouvernement de l’Église à l’époque classique II, Paris 1979 (Histoire du Droit et des Institutions de l’Église en Occident VIII/2), p. 167.
8 Fait déjà souligné par Maria Franca BARONI, « La documentazione arcivescovile… », p. 309. Par exemple en 1154, Arnaldus – iudex – vidait un différend entre les chanoines de Sainct Victor de Casorate (auprès Varese) et le monastère de Morimond (en Lombardie) sur délégation de l’archevêque Hubert de Pirovano. Quelques années plus tard, en 1170, Hubert – sous-diacre du pape et archiprêtre de l’église de Saint-Jean-Baptiste de Monza – était chargé par l’archevêque Galdinus de la Sala de vider un autre différend entre l’église milanaise de Sainct Victor ad Corpus et l’église de Cisliano (respectivement Ferdinando UGHELLI, Italia Sacra… IV, coll. 151-152 et Le pergamene del secolo XII della chiesa di San Giorgio al Palazzo di Milano conservate presso l’Archivio di Stato di Milano. Milano 1988 [Pergamene milanesi dei secoli XII-XIII, 5], p. 43 et s., n. III).
9 Par exemple Le carte di S. Maria del Monte di Velate I (922-1170), Patrizia MERATI (éd.), Varese 2005, p. 216-218, n. 126.
10 Pour un panoramique : Enrico CATTANEO, « Istituzioni ecclesiastiche milanesi », in Storia di Milano…, p. 613-724 ; Beroldus sive ecclesiae Ambrosianae Mediolanensis kalendarium et ordines saec. XII, M. MAGISTRETTI (éd.), Milano 1894, p. 35-36.
11 Sur le primicerius : Giordano MONZIO COMPAGNONI, « Primicerio Maggiore », in Dizionario di liturgia ambrosiana, Milano 1996, p. 45-419 ; Beroldus…, p. 35 et s. : « Quarto loco ponitur primicerius presbyterorum non minor ceteris dignitate, sed minor loco, quia licet ut taceamus de spiritualibus, quibus vice archiepiscopi poenitentes solvit et ligat, non minus tamen in carnalibus ceteris maioribus possidere videtur, quia quotiescumque omnis chorus universaliter exceptis veglonibus cum archiepiscopo comedit, iste semper particeps refectionis est ; et si contigerit quod pretium aut denarii dantur pro pastu similiter partem suam recipit, quantum presbyter cardinalis » et p. 152 : « Quanta fuerit dignitas primicerii presbyterorum et clericorum decumanorum vel mayoris, sicuti etiam nunc vocatur, ut distinguatur a primicerio lectorum, qui minor dicitur, lector cognoscet ex Beroldo. Landulphus senior (Hist. Med. L. I, C.3) institutionem primiceriatus a d. Ambrosio derivat, licet officii huius dignitatem sec. XI ab […] servatam cognoscere possumus primicerius enim presidebat 72 presbiteris in civitate, et quasi coepiscopus circa omnes in crimine laborantes potestatem a S. Ambrosio magistro accepit, ut quod episcopus implere per se non posset, coepiscopus, qui primicerius vocabatur, circa illos implere curiose studeret. Quin etiam locum in quo omnes convenerent insignivit, quod presbiterium usque modo a cunctis vocitatur, ubi omnes sacerdotes urbani in sexta feria vel kalendis convenientes curiose in divinis ministeriis singulos perscrutabantur, itaque circa divina ministeria et indesinenter sese exercebant. Quo in loco universis consedentibus, quod deus episcopo inspirabat. Deinde subepiscopo, qui coepiscopus usque modo et primicerius vocatur, secundum quod Deus administrabat, illos admonebat […] quibus completis, quod unicuique de propria causa expediebat, salubriter tractaret […] ».
12 Enrico CATTANEO, « Istituzioni ecclesiastiche milanesi », in Storia di Milano IV…, p. 696 et M. POGLIANI, « Il dissidio fra nobili e popolari a Milano. La controversia del 1203 fra l’arcidiacono e il primicerio maggiore », in Ricerche storiche sulla Chiesa ambrosiana X, Milano 1981, p. 10. Les fonctions vicaires étaient autrefois remplies par des évêques suffragants, comme celui de Savone qui tenait l’archidiocèse pendant l’expédition de l’archevêque Anselme IV en Terre sainte : Annamaria AMBROSIONI, « Milano e i suoi vescovi », in Milano e il suo territorio in età comunale [XI-XII secolo]. Atti dell’11° Congresso internazionale di studi sull’alto medioevo I, Spoleto 1989, p. 301-302.
13 A Milan le chapitre majeur, comme l’archidiacre, n’était pas un « auxiliaire concurrant » selon la définition de Gabriel LE BRAS, Les institutions ecclésiastiques de la Chrétienté médiévale XII/1, Paris 1964, p. 376-394. Des exemples de délégation dans Luca FOIS, « I collaboratori… » p. XXV.
14 Pour la première moitié du XIIe siècle ils sont utilisés par l’archevêque Grossolanus, qui avait comme conseiller le juriste Bernard de Asti (Renato BORDONE, Città e territorio nell’alto medioevo. La società astigiana dal dominio dei Franchi all’affermazione comunale, Torino 1980, p. 359-360).
15 Annamaria AMBROSIONI, « Milano e i suoi vescovi… », p. 323 et Maria Franca BARONI, « La documentazione arcivescovile… », p. 309-310.
16 Annamaria AMBROSIONI, « La chiesa milanese tra papato e impero (secoli XI-XIII) », in Storia illustrata di Milano, F. Della Peruta (dir.), Milano 1992, p. 281.
17 Il s’agit de personnages très importants à Milan. Ils sont des consuls, juristes, juges ou spécialistes de droit comme par exemple Grégoire Cagainarca ou Obertus et Anselme de Orto (pour les derniers voir réspectivement G. ANDENNA, « Oberto dall Orto », in Dizionario Biografico degli Italiani XXXII [1986], p. 145-150 et G. ROSSI, « Oberto dall’Orto : Multarum legum doctus auctoritate e le origini della feudistica », in Il secolo XII : la “Renovatio” dell’Europa cristiana, G. CONSTABLE, G. CRACCO, H. KELLER, D. QUAGLIONI [dir.], Bologna 2003 [Annali dell’Istituto Italo-Germanico di Trento. Quaderni, 6], p. 329-365 ; M. SPERONI, “Anselmo dell’Orto”, in Dizionario Biografico degli Italiani XXXII, [1986], p. 143-145.
18 A partir de 1154, quand la dénomination assessor a été utilisée pour la première fois (Ferdinando UGHELLI, Italia Sacra… IV, col. 151 : « Breve recordationis de sententia quam dedit dominus Obertus archiepiscopus per suum assessorem Arnaldum iudicem de Ludiglo ») il y a au moins deux occasions pendant l’épiscopat de Algisius de Pirovano dans lesquelles le mot est associé à des juges laïques. La première du 12 mai 1181, lorsque le juge Jean assessor ipsius domini archiepiscopi jugeait une cause entre un moine du monastère de Saint Ambroise de Milan et un clerc de l’église de Lesa (Archivio di Stato di Milano [ASMi], F. Relig., Pergg., b. 313, n. 7) ; l’autre du mois de juin 1183, lorsque l’archevêque déléguait la résolution d’une controverse au juge Nazarius de Rozano, nommé assessore domini archiepiscopi in ipsa causa (Le pergamene della chiesa di Santa Maria in Valle conservate presso l’Archivio di Stato di Milano, Maria Franca BARONI [éd.], Milano 1998 [Pergamene milanesi dei secoli XII-XIII, 4], p. 28-29, n. XVII).
19 Joannes Dominicus MANSI, Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, Venetiis 1774, t. XXII, col. 267 : “episcopus sententiam a delegato lata potest confirmare, sed eam tenetur executioni mandare, reservata sibi sententia diffinitiva”. Du reste, Algisius même, avait participé aux travaux du concile (ibid., col. 216, e J.A. SAXII Archiepiscoporum Mediolanensium…, t. III, p. 594).
20 Le pergamene del secolo XII del monastero di Santa Maria di Aurona di Milano conservate presso l’Archivio di Stato di Milano, Maria Franca Baroni (éd.), Milano 1984 (Pergamene milanesi dei secoli XII-XIII, 1), p. 51, n. 1. Il s’agissait d’Eriprandus, Jean Baserdus/Bastardus et Arnaud de Superacqua. Sur cet épisode Giorgio GIULINI, Memorie spettanti alla storia, al governo ed alla descrizione della città e campagna di Milano ne’ secoli bassi IV, Milano 1760, p. 45 : « L’arcivescovo Milone prese consiglio da […], tutti ordinari ; e non meno da Eriprando della famiglia de’ Giudici, Guidone Camerario, Giovanni Bastardo e Arnaldo da Sopralacqua, giudici di Sant’Ambrogio, cioè giudici dell’arcivescovato, dignità, che se non erro, qui comparisce per la prima volta ». Voir aussi Maria Franca BARONI, « La documentazione arcivescovile… », p. 309.
21 Ils agissent dans des causes pour le payement ou la possession de biens : Patrizia MERATI, Le carte di S. Maria…, p. 217, n. 126 ; Ferdinando UGHELLI, Italia Sacra… IV, col. 151 ; Le pergamene della basilica di S. Vittore di Varese. Vol. I : (899-1202), Luisa ZAGNI (éd.), Milano 1992 (Pergamene milanesi dei secoli XII-XIII, 9), p. 160 et s., n. IC ; Le pergamene del secolo XII della chiesa maggiore di Milano (Capitolo maggiore – Capitolo minore – Decumani) conservate presso l’Archivio di Stato di Milano, Maria Franca BARONI (éd.), Milano 2003 (Pergamene milanesi dei secoli XII-XIII, 15), p. 161-162, n. XXXVI ; ASMi, F. Relig., Pergg., b. 313, n. 47.
22 Vraisemblablement en conformité au Decretum dist. XXVIII, c. XVII : de presbiteris non est laicis iudicandum [Decretum magistri Gratiani, E. Friedbergs (éd.)], Lipsia 1879, [Corpus iuris canonici, I] col. 105).
23 Par exemple : Le pergamene della chiesa di Santa Maria in Valle conservate presso l’Archivio di Stato di Milano, Maria Franca BARONI (éd.), Milano 1998 (Pergamene milanesi dei secoli XII-XIII, 4), p. 28-30, n. XVIII et Storia di una pieve nelle carte dei secoli X-XII. Mariano Comense, a cura di Mario CORBETTA-Arnaldp MARTEGANI, Como 1986, p. 59-62, n. 59.
24 Gli atti dell’arcivescovo… Filippo da Lampugnano…, p. 35-36, n. XXXIX, dans lequel Guillaume Balbus, sancte Mediolanensis ordinarius est appellé assessor domini archiepiscopi.
25 Luca FOIS, « I collaboratori… », p. XXIX-XXX.
26 Ibidem, p. XXXI
27 Maria Pia ALBERZONI, « Hubert de Pirovano », in Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques XXV, coll. 14-15.
28 John KOENIG, Il « popolo » dell’Italia del Nord nel XIII secolo, Bologna 1986, p. 95-102 et 105-107 et Paolo GRILLO, Milano in età comunale…, p. 453-471, p. 565-567 et 643-652.
29 Il y a seulement deux causes jugées par Hubert (Gli atti dell’arcivescovo… Filippo da Lampugnano…, p. 50, n. LVI et p. 53, n. LX). Elles sont jugées à Brebbia, un des châteaux de l’archevêque, aux alentours duquel l’église milanaise possédait de vastes propriétées : dans ces occasions, vraisemblablement le prélat agissait en tant que seigneur féodal de la localité (Luca FOIS, I collaboratori…, p. XXXI).
30 Le premier vicaire de Hubert était magister Lanfrancus, qu’on peut probablement identifier avec le magister Lanfrancus, chanoine de Bologne, qui avait déjà collaboré avec l’archevêque quand il était juge délégué du pontife (Innocentii III Romani Pontificis regestorum sive epistolarum, PL 214, coll. 3040 et s., a. IX, n. CXCII). Cette identification est supportée par le fait qu’il n’y a, dans cette période, ni dans la période suivante, aucun clerc milanais à ce nom. Lanfrancus comparaît en un seul document milanais, du mois de septembre 1207 (Gli atti dell’arcivescovo… Filippo da Lampugnano…, p. 49, n. LIV). Le prédécesseur de Hubert, Philippe de Lampugnano avait eu de violents affrontements avec Innocent III : Eugenio CAZZANI, Vescovi e arcivescovi…, p. 149.
31 Ils sont, pendant l’épiscopat d’Hubert, magister Hugues Guarinus et magister Guidottus. Le premier était chanoine du chapitre des decumani et possédait une maison à Milan près de l’église de Notre-Dame et des autres biens à Bazzana (aujourd’hui Bazzana Sant’Ilario/Assago, au sud-ouest de Milan) qui étaient partie de son benefice (Giulio Cesare DELLA CROCE, Codex Diplomaticus Mediolanensis I-XIII, cc. 108-109 et Paolo GRILLO, Milano in età comunale…, p. 362). Le deuxième pourrait être également identifié avec Guidottus de Osenago ou Guidottus de Sancto Celso, car tous les deux comparaissent en qualité de témoins avec Hugues Guarinus en plusieurs documents (Gli atti dell’arcivescovo… Filippo da Lampugnano…, nn. LXXIII, LIX, LXVI). Néanmoins, la deuxième hypothèse semble être la plus probable parce que, entre les deux, Guidottus de Sancto Celso était chanoine du chapitre des decumani comme magister Guidottus (ainsi appellé par le pontife Innocent III : Innocentii III Romani Pontificis regestorum sive epistolarum, PL 215, coll. 1275-1277, a. X, n. CLXXXIII). Sur les deux : Carlo MARCORA, « Serie cronologica dei Vicari Generali della Diocesi di Milano (dal 1210 al 1230) », in Memorie storiche della diocesi di Milano VI (1959), p. 255 et Klaus GANZER, Die Entwicklung des auswartigen Kardinalats im hohen Mittelalter. Ein Beitrag zur Geschischte des Kardinalskollegium von 11. bis 13. Jahrhundert, Tubingen 1963, p. 153.
32 Gli atti dell’arcivescovo… Filippo da Lampugnano…, p. 55-58, n. LXIV, p. 60-61, n. LXIX, p. 62, n. LXX, p. 67, n. LXXIV.
33 Voir par exemple Gli atti dell’arcivescovo… Filippo da Lampugnano…, p. 65-66, n. LXXII.
34 Gli atti dell’arcivescovo… Filippo da Lampugnano…, p. 60-61, n. LXIX : « […] magister Ugo in vice et auctoritate iamdicti domini archiepiscopi condempnavit […] » ; ibid., p. 62, n. LXX : « […] dictus magister Ugo vicarius dicti domini archiepiscopi auctoritate domini archiepiscopi decrevit […] ».
35 Gli atti dell’arcivescovo… Filippo da Lampugnano…, p. 65, n. LXV : « 1209, indicione 12. Causa di matrimonio « ante… archipresbiterum de Lemore inter Iacobum de Calvino de Vultabio… » commessagli dal vicario dell’arcivescovo di Milano ».
36 Raoul NAZ, « Vicaire général », in Dictionnaire de droit canonique : contenant tous les termes du droit canonique, avec un sommaire de l’histoire et des institutions et de l’état actuel de la discipline VII (1965), col. 1501 : « En vertu de son office, appartient au vicaire général tout ce qui, en vertu de son pouvoir ordinaire, revient à l’évêque ».
37 Luca FOIS, « I collaboratori… », p. XXXV-XXXIX.
38 Vers la fin du 1218 l’archevêque se rendait à Rome pour recevoir la consécration : Regesta Honorii papae III, I, Pietro PRESSUTTI (éd.), Roma 1888, p. 134, n. 785 e ibid., p. 421, n. 2551 : « Istos dominus Honorius III papa consecravit hoc anno, archiepiscopum Mediolanensem, patriarcham Antiochenum, […] ». Puis, en 1220, après un sejour dans la Ville Éternelle, il partait pour l’Orient pour joindre la croisade : Fedele SAVIO, Gli antichi vescovi…, Milano, p. 573 ; Giorgio GIULINI, Memorie… IV, p. 257 et Bernardi Thesaurarii Liber de acquisitione Terrae Sanctae, in Rerum Italicarum scriptores VII, col. 824. Après son retour en Occident, en 1221, Henri de Septala restait dehors de la ville de Milan jusqu’en 1225 Maria Pia ALBERZONI, « Henri de Settala », in Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques XXIII, coll. 1228-1229 e Paulo GRILLO, Milano in età comunale…, p. 477-478.
39 L’exercice de la juridiction gracieuse par Hugues Guarinus, vicaire de l’archêveque de Milan, pendant les années 1220-1221 est témoigné par une lettre du pape du 10 août 1220 : « […] cum venerabilis Mediolanesis frater noster. Mediolanensis <sic> archiepiscopus in partibus transmarinis existens dudum apud sedem apostolicam constitutus, Hugonem cimiliarche Mediolanensis, vicario suo dederit suis litteris in mandatis ut eidem in aliquo beneficiorum ad suam donationem spectantium prout idem archiepiscopus se facturum promiserat provideret quam cito possibilitas se offerret, ipse vicarius efficere non curavit, quamquam multotiens obtulerit se facultas […] » (Reg. Vat. 11, f. 7v, n. 27 et Regesta Honorii… I, p. 433, n. 2606). Un autre document fournit des informations supplémentaires sur le mandat d’Hugues : il s’agit de la concession de l’église de Saint Eustorge aux Frères prêcheurs du 20 octobre 1220 dans laquelle Hugues agissait « nomine et vice illius archiepiscopi aut archiepiscopatus » (Gli atti dell’arcivescovo… Filippo da Lampugnano…, p. 88-89, n. CIV). Cette juridiction était évidemment terminée en juin 1221 comme on peut l’apprendre par une lettre de l’archiprêtre de Sancta Maria Gualterii de Pavie au pape : « auctoritate mandati domini pape nobis directi iamdudum scripsimus domino cimiliarche, domini archiepiscopi quondam vicario » (Giulio Cesare DELLA CROCE, Codex Diplomaticus Mediolanensis I, XV, c. 29).
40 Gli atti dell’arcivescovo… Filippo da Lampugnano…, p. 137-138, n. CLIII ; p. 138-139, n. CLIV et p. 141-142, n. CLVI.
41 Par exemple Anselme de Castagnianega était « camerarius et vicarius et delegatus in hoc negotio a domino archiepiscopo » (Gli atti dell’arcivescovo… Filippo da Lampugnano…, p. 129-130, n. CXLVII) ; Hugues de Septala et Gérard de Basilicapetri, respectivement cimiliarcha et visdominus, étaient « vicarii domini archiepiscopi Mediolani » et agissaient « auctoritate reverendi […] domini nostri Henrici […] archiepiscopi, cuius vices gerimus in hac parte » (Gli atti dell’arcivescovo… Filippo da Lampugnano…, p. 152-153, n. CLXVI-CLXVII).
42 Gli atti dell’arcivescovo… Filippo da Lampugnano…, p. 146-147, n. CLX ; p. 153, n. CLXVIII et p. 156-157, n. CXXII.
43 Luca FOIS, « I collaboratori… », p. XXXIX-XL.
44 Maria Pia ALBERZONI, Guglielmo da Rizolio, in Dizionario Biografico degli Italiani LX (2003), p. 28-32.
45 Gli atti dell’arcivescovo… Filippo da Lampugnano…, p. 203-204, n. CCXXIV et p. 915 n. CCXIV ; ASMi, F. relig., Pergg., b. 316, tav. 9, c. 1, n. 60.
46 Les deux vicaires de Guillame sont Hugues Guarinus et Oprando Zendadarius/Zendatarius. Le premier était déjà vicaire pendant l’épiscopat de Hubert de Pirovano. Le deuxième fait son apparition en 1236 (Gli atti dell’arcivescovo… Filippo da Lampugnano…, p. 188, n. CCIV).
47 Gli atti dell’arcivescovo… Filippo da Lampugnano…, p. 198-199, n. CCXIX.
48 C’est un problème toujours actuel dans le droit canonique : « […] il ruolo del delegato sembra avere un profilo istituzionale per certi versi minore rispetto a quello del vicario episcopale soprattutto perché, diversamente da quest’ultimo, non può essere considerato, in modo stabile, anche se per un determinato settore, l’alter ego del vescovo, cioè una persona che agisce con funzione vicaria rispetto al vescovo stesso » (M. CALVI, « Vicari episcopali o delegati vescovili ? », in Quaderni di diritto ecclesiale, XVIII/1 [2005], p. 64-65).
49 Gli atti dell’arcivescovo… Filippo da Lampugnano…, p. 171-172, n. CLXXXVIII ; p. 193- 197, n. CCXIII-CCXVI ; p. 198, n. CCXXVIII ; p. 210, n. CCXXIX.
50 Luca FOIS, I collaboratori…, p. XLI-XLII.
51 Ils sont Jean de Alzate et Manfredus de Arzago. Le premier était chanoine de l’église collégiale de Mariano Comense au moins à partir de 1240 (Gli atti dell’arcivescovo… Filippo da Lampugnano…, p. 209, n. CCXXVIII) ; l’autre, qui apparaît à partir de 1242, était prévôt (prepositus) de l’église de Agliate et puis de Pontirolo (Gli atti dell’arcivescovo… Leone da Perego…, p. 4-5, n. II et p. 26, n. XX).
52 Le 12 novembre 1242 Jean de Alzate est entre les témoins à la confirmation de l’élection de l’évêque de Bergame, dans le château archiépiscopal de Brebbia (Gli atti dell’arcivescovo… Leone da Perego…, p. 9-11, n. VI).
53 On n’a pas d’informations sur ces personnages avant leur activité dans le tribunal épiscopal. Sûrement leur position facilite leur carrière du moment que les deux, quelques années plus tard, deviennent membres du chapitre majeur (Manfredus de Arzago en 1249 et Jehan de Alzate en 1254 : Gli atti dell’arcivescovo… Leone da Perego…, p. 67, n. LV et p. 100-102, n. XCIII).
54 Jehan de Alzate est défini ainsi dans un document de 1242 (Gli atti dell’arcivescovo… Leone da Perego…, p. 4-5, n. II). Sur Manfredus voir Kanonisten und ihre Texte (1234 bis Mitte 14. Jh.). 18 Aufsätze und 14 Exkurse, Martin BERTRAM (dir.), Leiden 2013, p. 550- 551, n. 8.
55 Ventura de Niguarda et Azo Çeppus/de Quinque Viis : la seule information concernant le premier est qu’il était chanoine à Monza (Gli atti dell’arcivescovo… Leone da Perego…, p. 52-59, n. XLVI et Liber Ordinarius Modoetiensis cum Kalendario-Obituario, Renato MAMBRETTI, Ferdinando DELL’ORO [éds.], Roma 2001, p. 59 et 428) ; du deuxième on sait qu’il était chanoine à Cornate d’Adda (MB), et que son élection, probablement due à l’archevêque Guillaume de Rizolio, était contestée par le chapitre de cette église (Les registres de Gregoire IX [1227-1241]. Recueil des Bulles de ce Pape publiés ou analysés d’apres les manuscrits originaux du Vatican, L. Auvray [éd.], Paris 1890-1955, coll. 922-923, n. 1674, 1675). Il était utilisé par le même archevêque en tant que délégué en 1238 (Gli atti dell’arcivescovo… Filippo da Lampugnano…, p. 193-197, n. CCXIII-CCXVI). Quelque fois il est indiqué avec l’appellatif de magister (ibid., p. 174-175, n. CXC et p. 183-185, n. CC).
56 Cfr. Gli atti dell’arcivescovo… Leone da Perego…, p. 30-32, n. XXV-XXVI. L’interchangeabilité de ces vicaires est intéressante, par exemple, en 1248, Azo Çeppus reprend une cause déjà commencée par Manfredus de Arzago en déclarant « […] ipso Mainfredo absente, in eius loco, successimus […] » (Gli atti dell’arcivescovo… Leone da Perego…, p. 61-63, n. IL).
57 Par exemple Gli atti dell’arcivescovo… Leone da Perego, p. 100-102, n. XCIII : « Super qua petitione, cum facta fuisset litis contestatio inter partes, demum visis et auditis allegationibus, iuribus utriusque partibus per Azonem Cepum et Maifredum de Arzago et Iohannem de Alzate, vicarios et ordinarios nostros, nos frater Leo […] ».
58 Il y a plusieurs serviteurs qui aident les juges dans le procès : Ambrois de Noxeda, frère Anselme Deganus/Dogniano, Beltramus de Quar[...], Castellus de Monvalle, frère Guillaume Fiandronus, Jean Bonta, Leucus, Olivier Fiandronus, Paganus Canevarius, Hubert de Basilicapetri, Battigius de Mandello, Paganus Toppus et Guido de Bonovi[…].
59 Les notaires sont plusieurs, sur leur fonctions voir Marta Luigina MANGINI, « Al servizio dell’arcivescovo di Milano : « scribe curie », « scribe archiepiscopi » e « notarii fratres » (secolo XIII) », in Le edizioni milanesi dei documenti dei secoli X-XIII, Grado Giovanni MERLO, Marta Luigina MANGINI, Luca FOIS (dir.), Milano 2011 (Studi di storia del cristianesimo e delle chiese cristiane – Fonti e documenti 5), p. 39-80 et les observations de Luca FOIS, « Signa parlanti o grafici di notai milanesi duecenteschi. Utilizzo, tipologie, repertorio », in Annuario dell’Archivio di Stato di Milano 2 (2013), p. 11-15.
60 Par exemple, Azo Çeppus, utilise le sceau et la souscription en plusieurs actes : Gli atti dell’arcivescovo… Leone da Perego…, p. 60-61, n. XLVIII ; p. 61-62, n. IL ; p. 85-87, n. LXXVII.
61 En revanche l’archevêque agissait dans des lieux différents : le palais archiépiscopal, l’église de Saint-François et, en tant que juge, surtout dans son ancien palais (in palatio veteri archiepiscopatus).
62 Pour la première mention du vicaire général : Gli atti dell’arcivescovo… Leone da Perego…, p. 129-130, n. CXXVIII. C’est impossible préciser où l’archevêque était en ce moment là, peut-être à Rome, où il se trouvait sûrement au début de janvier 1256 (Gli atti dell’arcivescovo… Leone da Perego…, p. 141-142, n. CXLVII). Ensuite il était expulsé plusieurs fois entre 1255 et 1257 : Annales Mediolanenses, in Rerum italicarum scriptores XVI, col. 659 et Storia di Milano… IV, p. 287-290. Sur ce sujet voir les doutes de Grado Giovanni MERLO, « Leone da Perego, frate Minore… », p. XXXIII-XLI.
63 Monaco de Pirovano autorisait la copie de quelques lettres du pape (Gli atti dell’arcivescovo… Leone da Perego…, p. 129-131, n. CXXIX et CXXX).
64 Decretalium Gregorii papae IX compilatio, Emil FRIEDBERGS (éd.), Leipzig 1881 (Corpus iuris canonici, II Decretalium collectiones) col. 150 l. I, t. XII, c. 1 : « Ut archidiaconus post episcopum sciat se vicarium esse eius in omnibus […] ». Sur la préséance de l’archiprêtre sur l’archidiacre à Milan : Beroldus sive ecclesiae Ambrosianae Mediolanensis…, p. 5-36.
65 Probablement Monacus de Pirovano n’avait pas les compétences juridiques nécessaires pour remplir cette fonction, ou, plus simplement, il mourut au cours de l’année (Luca FOIS, « Le appartenenze ecclesiastiche di Orrico Scaccabarozzi, canonico del Duecento », in Identité et appartenance dans l’histoire du christianisme. Identità e appartenenza nella storia della cristianesimo, Grado Giovanni MERLO, Frédéric MEYER, Christian SORREL, Paola VISMARA [dir.], Milano 2005 [Studi di storia del cristianesimo e delle chiese cristiane, 8], p. 49). En revanche, Azo avait une solide expérience dans le tribunal épiscopal et était, à la fois, un des chanoines les plus influents du chapitre majeur (sur sa carrière : Karl MEYER, Blenio e Leventina da Barbarossa a Enrico VII. Un contributo alla storia del Ticino nel Medioevo, [ed. it.] Bellinzona 1977, p. 105 et Manfred WELTI, « I quattro canonici conti ordinari [dal sec. XIII al 1798] », in Helvetia sacra I/6, La diocesi di Como, l’arcidiocesi di Gorizia, l’amministrazione apostolica ticinese poi diocesi di Lugano, l’arcidiocesi di Milano, Patrick BRAUN e Hans-Jörg GILOMEN [dir.], Basilea/Francoforte sul Meno 1989, p. 361 et s.).
66 Jean GAUDEMET, Le gouvernement de l’Église…, p. 171. Comme l’archevêque, il agissait en plusieurs lieux : sa maison, la curia archiepiscopatus, la canonica maioris ecclesie Mediolani (Gli atti dell’arcivescovo… Leone da Perego…, p. 138-139, n. CXLI ; p. 143, n. CL ; p. 157-158, n. CXXIV).
67 Gli atti dell’arcivescovo… Leone da Perego…, p. 138-140, n. CXLI et CXLIII.
68 Par exemple, étant donné que l’archevêque était dans son château de Angera à partir de la moitié de l’année 1256, on ne comprend pas pourquoi Azo est indiqué seulement comme vicarius domini archiepiscopi en décembre de la même année (Gli atti dell’arcivescovo… Leone da Perego…, p. 153-193, n. CLXV-CLXXV).
69 Gli atti dell’arcivescovo… Leone da Perego…, p. 146, n. CLIII.
70 Ibid., p. 206-207, n. CLXXXI : « […] Crescimbenus de Cedrono procurator domini fratris Leonis, Dei gratia venerabili archiepiscopi Mediolani et Azonis de Quinque Viis dicti Cepi ordinarii Mediolanensis ex una parte […] ». Il s’agit d’une cause jugée par l’archidiacre de Come, délégué du pape.
71 Gli atti dell’arcivescovo… Leone da Perego…, p. 226, n. CXCV ; p. 233, n. CCIII ; p. 235- 236, n. CCVII.
72 Antonio PADOA SCHIOPPA, « Note sulla giustizia ecclesiastica a Milano alla fine del Duecento », in La diplomatica dei documenti giudiziari (dai placiti agli acta – secc. XII-XV) – Commission Internationale de Diplomatique, X Congresso Internazionale, Giovanna NICOLAJ (dir.), Roma 2004 (Pubblicazione degli archivi di Stato, Saggi 83), p. 295-307.
73 Grado Giovanni MERLO, « Ottone visconti e la curia arcivescovile… », p. XIV-XV. Sur les dernières années du siècle : Maria Franca BARONI, « I vicari generali dell’arcivescovo di Milano Francesco da Parma e la loro documentazione (1296-1308) » : prime considerazioni, in « Virtute et Labore ». Studi offerti a Giuseppe Avarucci per i suoi settant’anni, Spoleto 2008, p. 184-196.
Auteur
Università degli Studi di Milano
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