Annexe 1. Recherches complémentaires sur la famille Dadine d’Auteserre
p. 683-701
Texte intégral
1La famille Dadine possédait de nombreuses terres dans le Quercy3048. Le nom de la propriété la plus prestigieuse sera accolé au nom de famille, donnant ainsi naissance aux Dadine d’Auteserre.
§ 1. Les propriétés terriennes
2Le domaine d'Hauteserre, qui dépendait de l’abbaye de La Garde-Dieu3049, avait été vendu, le 2 janvier 1578, à Jérôme Dadine, par l’évêque Hébrard de Saint-Suplice [sic] en sa qualité d’abbé de La Garde-Dieu3050. Le prix avait été fixé par adjudication à 13 500 livres, le 7 mai 15783051. L’acte de vente et d’adjudication précise la superficie aliénée, de « 619 quatères de terre de la seigneurie d’Hauteserre »3052. La vente était conclue moyennant le payement de sommes partielles successives. Mais dès 1598, la famille Dadine fait expertiser le bien : il en ressort une estimation à la baisse, de 11 958 livres3053. La suite de l’affaire est conflictuelle, comme le montre un mémoire d’Antoine Dadine, rédigé vers 1650, où il vante les mérites de son aïeul et de son père, qui, « par l’espace de soixante quinze ans ont défriché et cultivé ce terroir qui n’estoit qu’un vacant herme pierreux et infertile […] formé quelques metairies, faits tous les edifices nécessaires, meublé icelles de bétail gros et menu, approprié les terres, planté des vignes, bapti une maison pour le maistre »3054.
3Le solde, de 3 650 livres, ne sera versé que le 1er octobre 1720, par Antoine Dadine, cinquième descendant de Jérôme3055. « De laquelle somme le dit sieur d'authesserre était originairement débiteur envers le dit seigneur Abbé de Lagarde-Dieu, à cause de l’aliénation à lui faite ou à ses auteurs de la terre d'Authesserre dépendant de ladite Abbaye, les dixième Janvier mil six cent quarante, en conséquence des permissions qui avaient été accordées à cet effet par lettres patentes du mois d’Avril mil six cent trente neuf. Le bref du Pape du mois de Juillet de la même année approuvant en tant que de besoin les dits sieurs Prieur et Syndic tous les paiements faits ci-devant au dit Seigneur Abbé de Lagarde-Dieu »3056.
4L’histoire des autres propriétés terriennes ne fut pas sans encombre. Le fonds Greil contient de nombreuses pièces relatives à ces terres, parmi lesquelles un mémoire d’un Hauteserre du XVIIème siècle sur la seigneurie d’Aujols3057. Achetée en 1454 par Jean de Cardaillac, seigneur de Saint-Cirq, elle fut démembrée par son descendant en 1613, « sous faculté de rachat, a noble Antoine de Fontanges seigneur de Larroque des Arts et a Antoine Dinety, Bourgeois […] conjointement et a chacun pour la moitié lad. terre et seigneurie d’Aujols, avec toute justice »3058. Par transaction du 9 janvier 1632, le seigneur de Saint-Cirq rachète à Dinety les droits de justice tout lui laissant la terre.
5Peu après, la demoiselle Jacquette de Vaxis, favorisée d’une subrogation des Fontanges sur cette terre, donne à Jean Darnis, par contrat du 6 octobre 1649, ses droits sur la coseigneurie. Jean Darnis subroge à son tour en faveur d’Antoine Dadine. Le 10 septembre 1651, le seigneur de Saint-Cirq « céda audit seigneur d’Hauteserre la faculté de rachat quil s’était réservée » sur la moitié vendue à Dinety. Nous avons donc à ce moment, Dinety propriétaire de la moitié du sol, et Auteserre propriétaire de l’autre moitié du sol, ainsi que de la totalité des droits de justice. Dinety avait vendu à M. de Marcilhac, avec droit de rachat, qui la vendit ensuite à Antoine Dadine d’Auteserre. Dinety vendit l’autre moitié à M. de Cardailhac, qui céda ses droits à Jacques d’Ayral, seigneur de Gardemon et Lastours, par acte du 22 septembre 16523059. Le fief d’Aujols fut finalement reconnu en faveur de la famille Dadine par le procureur général de la Cour des Aides, le 5 octobre 17133060.
6En 1579, Jérôme Dadine augmenta encore le patrimoine familial. Le chanoine Albe, dans sa monographie sur la seigneurie de Calvignac, signale que « messire Louis de Caussade, vicomte de Calvignac, seigneur de… Saint-Maigrin, vendait à réméré, pour 12 ans (6666 écus d’or et 2/3), à Giron Dadines, sieur d’Hauteserre, les terres de Calvignac et de Larnagol »3061. L’acte notarié passé entre les « possesseurs fondés » et le « bourgeois habitant cette ville et cité de Cahors » fait état du transfert de « ladite vicomté de Calvinhac, place et seigneurie de Larnagol et leurs dependances, toute justice et juridiction, hautte, moyenne et basse, cens, rentes, lods, ventes, hommages, portes, passages, paissieres, peages, asmandes, deixmes et autres droicts et debvoirs »3062. La clause de rachat ne fut jamais exécutée.
7Le domaine d'Arbrelon (ou Arbre Long, Albrelong) connut aussi une histoire mouvementée. Les Huguenots pillèrent et brûlèrent une partie de la chartreuse de Cahors, et menacèrent de brûler le reste si les moines ne versaient pas 15000 livres, plus 500 écus au vicomte de Gourdon3063. Alors, raconte dom Malvesin en 1701, « nos Pères, pour payer ces deux sommes furent obligez de vendre pour le prix de deux mille écuz au sieur Jérôme Dadine la seigneurie et la grande forêt d’Arbrelong »3064. Cette forêt valait bien alors 20000 livres, « mais la nécessité les obligea à s’en défaire à ce bon prix »3065.
§ 2. La descendance d’Antoine Dadine
8Antoine Dadine d'Auteserre avait épousé, le 5 avril 1628, Jeanne de Caussade. Celle-ci mourut le 6 décembre 1671, lui laissant une nombreuse descendance3066. Elle « avait testé le 25 mars 1668, avec codicille du 1er décembre 1671 [Creisseil, not. à Toulouse], et fut enterrée en l’église de Nazareth »3067.
9Le premier de ses enfants, Jean, né neuf mois après les noces, mourut en 1635, presqu’âgé de sept ans. Il était « si bien fait et si bien né, qu’il en faisoit tous ses délices, la douleur que luy causa cette perte fut si grande qu’il eut bien de la peine à s’en consoler, il en quitta ses livres et son étude ne pouvoit penser à rien d’agréable en l’état où il étoit »3068. A l’instar de Quintilien, qui, affligé d’une semblable disparition, mit un terme provisoire à la rédaction de ses Institutions oratoires, et ne la reprit « que pour rendre eternelle cette même douleur qui le luy avoit fait abandonner ayant rempli de ses regrets le premier chapitre du livre sixieme […] M. d'Hauteserre reprit enfin ses livres […] comme un remède à la douleur qui les luy avoit foit quitter ». La douleur lui fit peut-être apercevoir vivement la grandeur de la paternité, lui qui rappellera plus tard que « c’est un art d’être père »3069.
10Le second, prénommé Jean-Baptiste (I), naquit en 1629. Auteserre l’appellera par la suite son fils aîné dans ses testaments. Rentré dans les ordres, « il semble avoir le 16 octobre 1646, fondé la Chapellenie des Litanies dans la Chapelle de Notre-Dame de la Pitié à Saint-Jacques de Montauban »3070. Cette date, correspondant à la période montalbanaise de son père, est donc fort probable. Il devint chanoine de l’église cathédrale de Cahors en 16 5 93071. Il le resta jusqu’au 30 avril 1698, date de la résignation qu’il fit de son canonicat en faveur de son neveu homonyme, Jean-Baptiste (II) Dadine de Hauteserre3072. Il écrivit des Mémoires pour servir à l'histoire des évêques de Cahors, perdus, qui ne sont plus connus que par une copie parisienne des passages concernant Mgr de La Mothe-Fénelon3073. Il mit à profit son canonicat pour faire des embellissements à la chapelle de la cathédrale « ou lon revere la pretieuses relique que son bisayeul avoit eu le bonheur de conserver », enjolivements qui sont « un monument et de sa piété et de son goût acquis pour les arts »3074. C’est pour cette chapelle du Saint-Suaire qu’il passa commande, en 1669, à Gervais Drouet, d’un Christ aux liens « présenté dans un retable […] moyennant 500 livres »3075. Sa piété lui fit tenir un cahier contenant les attestations des personnes qui ont été guéries par le Saint-Suaire, de 1680 à 17113076. Il ne ménagea pas ses efforts pour entretenir la lampe d'argent léguée par son grand-père Jean à cette chapelle, et obtint notamment de son père de fortes sommes3077. Il fit son testament le 1 er juin 1710, y ajouta un codicille le 22 janvier 17113078. Il est « décédé en opinion de sainteté le 9 juillet 1711 »3079. Ce témoignage est confirmé par son frère puîné, narrant que « l’assiduité a ses devoirs, sa charité immense, la bonté de son caractère, la pureté de ses mœurs, la sainteté de sa vie lui acquirent l'amour et le respect de tous ceux qui le connurent, et rendent encore aujourd’hui sa mémoire en veneration dans Caors »3080. Son père lui lèguera, outre une légitime de 6000 livres, « l’habitation dans la maison à Cahors et la faculté de prendre des herbes et fruits du iardin […] ensemble de prendre du bois et fagot pour son chauffage au bois de Hauteserre, en bon père de famille »3081. Il lui lègue en plus le « Pech de Martini », et le prie « instament de se contanter d’icelle en consideration des grands fraix que j’ay exposés tant au parlement de Tolose qu’au Conseil privé du Roy pour la conservation de sa chanoinie »3082. Nous connaissons effectivement ces querelles par un factum dirigé contre les Vidal, oncle et neveu3083. Outre l’huile sur toile déjà mentionnée, la cathédrale Saint-Etienne de Cahors possède une épitaphe du chanoine, sur une dalle du parvis sise à l’entrée de la chapelle de la Saint-Coiffe, dans la façade nord3084.
11Le troisième enfant fut une fille, Jeanne, née vers 1630, appelée aussi Marie-Jeanne3085. Elle épousa le 2 décembre 1650 « noble Messire Raymond de Lacoste, Conseiller du Roi au Bureau des Finances de la Généralité de Montauban (1661 à 1668), Président Trésorier de France (novembre 1668), Avocat Général au Bureau des Finances » à partir du 1er janvier 16733086. Ce Raymond de Lacoste était veuf de Catherine d’Olive·3087, et fils d’Anne de Lupé de Gariès et de maître Raymond de Lacoste, notaire et secrétaire du Roi en la chancellerie du Parlement de Toulouse3088. Ils eurent neuf enfants qui continuèrent, à Moissac, « dans la metairie et biens » de son père, la branche des Lacoste de Bartac3089. Antoine Dadine légua à sa fille, outre la métairie « au terroir de Fortais », 8000 livres de légitime, une autre somme de 4000 livres. Il légua aussi à Anne de Lacoste, l’aînée de ce couple, 500 livres pour son mariage ou son entrée en religion. Jeanne fut trois fois marraine à Moissac, en 1665, 1666 et 1681, et hérita en 1696 d’une croix d’argent de 8 onces laissée par son frère Jean-Antoine3090. Voici l’élogieux portrait dressé par son frère : « Elle eut en partage les qualités de son sexe, beaucoup de beauté reunie a toutes les graces de l’esprit et du corps »3091.
12Le quatrième enfant du couple fut probablement Jean-Antoine, qui naquit vers 1633. Nous reviendrons sur lui ci-dessous, étant le continuateur de la famille Dadine. Il se peut que dans cet espace de trois années naquirent deux des trois autres enfants décédés en jeune âge, et dont le souvenir demeure par le testament du père. Ce sont ses « chers enfans jean, pierre, Catherine, et autre chaterine [sic] que Dieu absolve »3092.
13Le cinquième fut Etienne, écuyer, « docteur ez droitz et advocat en la Cour », cadet d'Auteserre3093. Il fut impliqué dans une affaire criminelle en 1665 concernant « lassassinat commis en [s]a personne » par « Pierre Jonquet escolier »3094. Ayant subi des « torts & griefs »3095 non reconnus par la justice, Etienne fut « appelant de la sentence rendue en la jurisdiction criminelle par le senechal de Toulouse » le 17 août, et se constitua prisonnier à la conciergerie le 22 août3096, en vue d’obtenir un décret de prise de corps à l’encontre de son adversaire. L’extrait du « registre de vuidement » du 27 août « l’excroue des prisons de la conciergerie » sans donner suite à sa requête3097.
14Le 16 juillet 1681, par arrêt du Conseil, il est nommé parmi les douze premiers docteurs agrégés à la Faculté de Droit3098. Il demeurait « ordinairement à la bastide de Lusech de Rivedolt, sénéchaussée de Caors »3099. Il mourut célibataire le 11 juillet 1714, et son testament fut ouvert le 173100. Un premier testament du 24 janvier 1690 fut rédigé « par une main a luy fidelle », mais « comme la volonté des hommes est ambulatoire et quelque fois la peur de mourir les empeche de disposer, led. Sr Dadine apres ladresse a dict qu’il viendra signer dans une heure, nestant pas venu tout est imparfaict ». Il fut parrain de son neveu Etienne de Lacoste le 20 mai 1664, à Saint-Jacques de Moissac. Il était fort pieux, comme le révèle abondamment son second testament de 1696. Outre les références au Créateur du ciel et de la terre et la supplication qu’« Il lui plaise me pardonner toutes mes fautes et peches pour l’amour de son fils bien aimé Notre Seigneur Jésus Christ […] priant aussi la sainte et bienheureuse Vierge Marie », il y a une série de legs pieux. Il donne et lègue à l’hôpital de Cahors puis à l'église paroissiale dans laquelle il sera enterré, à charge « de dire 300 messes pendant l’année de mon décès ». Il n’oublie pas ses obligations naturelles et pourvoit également à ses nièces et son neveu. Il avait reçu d’office, à l'Armorial de 1696, des armoiries de fantaisie : « De gueules à la mâcle d’or, accompagnée de 3 mâcles d’argent, 2 et 1 »3101. De l’héritage de son père, il reçut sa maison de la rue Boulbonne « avec tous les meubles, vaisselles d’argent […] ensemble tous les libres que je luy ay donnés et qui sont dans sa chambre », mais aussi la « metterie et biens de Balma avec toutes leurs appartenances et dependances »3102. Pourquoi resta-t-il célibataire ? Son frère aîné esquisse une réponse, en racontant qu’il « prit dabord le parti des armes, mais une espece de paralisie generale, qui luy survint a la suite de quelques bains quil avoit pris dans une eau trop froide, lobligea a se retirer dans une de ses maisons de campagne, ou il passa le reste de ses jours »3103.
15Des Rochettes signale un autre fils, Jean, baptisé à Saint-Michel de Moissac, le 20 septembre 1649, mais nous ne voyons pas qui pourrait être ce Jean Dadine, mentionné uniquement par ce généalogiste. Seule la localité de Moissac permet de le rattacher à Antoine Dadine. D'autre part, il évoque la probable descendance d’une Anne Dadine, future épouse de Pierre de Poussargues, seigneur de la Seyrie, « lieutenant de l’élection de Caors »3104. Elle était veuve le 24 mars 16893105. Nous ne pensons pas qu’il puisse s’agir d’une fille d’Antoine Dadine d’Auteserre, ce dernier ne la mentionnant dans aucun testament. Elle fut peut-être fille d’un des deux frères militaires d’Antoine.
16Enfin, nous devons également rejeter, pour le même motif d’un mutisme absolu du prétendu père, la paternité d’une Antoinette Dadine d’Auteserre, épouse de Pierre Hugues Joseph de Baudus, conseiller du Roi et habitant de Cahors3106. Cette justification se tire, à notre avis, de la manière dont est rédigé son testament, veillant à instituer un héritier universel en son fils Jean-Antoine, « parce que le Chef et Fondement de tout bon et valable testament est l’institution d’héritier en tous et chacuns (des) autres biens »3107. Au cas où celui-ci prédécèderait, il tient à régler minutieusement le nouvel ordre de succession : Etienne, puis Jeanne, puis l’un de ses enfants mâles. Il n’exclut donc que Jean-Baptiste, entré dans les ordres, inhabile à succéder. Enfin, preuve supplémentaire s’il en était besoin, Jean-Antoine ne mentionne parmi les enfants de son père, dans la Vie de M. d’Hauteserre, que Jean-Baptiste, lui-même, N. et Jeanne3108.
17Revenons à Jean-Antoine (ou Antoine une fois que son père sera mort), celui par qui le nom Dadine d’Auteserre se perpétua. Né vers 1633, il fit le 1er octobre 1694 son testament, ouvert le 30 novembre 1696 par le notaire Deiché, à Montauban, ville dans laquelle il mourut le 25 avril de la même année3109. Il fut enterré dans la chapelle Sainte-Marie-Madeleine de Pazzi, de l’église des Carmes3110. D’abord reçu avocat en parlement, il devint conseiller du Roi en la place de « feu Jean Dadines son aïeul », le 3 février 16603111, après que « ledit Dadines a eu souffert lexamen tant sur la loy a luy donnée que aux trois ouvertures fortuites et par sa réponse trouvé capable »3112. Ses lettres de provisions furent enregistrées au Bureau des Finances de Montauban en septembre 16653113. Il s’installa en effet dans cette ville quand la Cour s’y transporta, en 1661. La même année il fut parrain de sa nièce Bertrande, fille de Jeanne. Le 11 novembre 1683, l’intendant Nicolas-Joseph Foucault propose à Le Peletier « M. d’Hauteserre, conseiller en la cour des aides de Montauban, pour remplir la charge du procureur général de la même compagnie, vacante par la mort du sieur du Roc. L’agrément lui en a été accordé »3114. Les lettres patentes de provision de l’office, scellées sur grand sceau de cire jaune, furent données à Versailles le 17 décembre 1683, et Jean-Antoine sera reçu « en l'état et office de procureur général » le 7 janvier 16843115. C’est lui qui obtint, selon l’intendant Foucault, en 1688, la grâce du chancelier de donner un examinateur au livre de son père sur la juridiction ecclésiastique3116. Mécène, il avait fait restaurer l’autel de la chapelle de la Compassion, dans l’église Saint-Etienne de Sapiac3117.
18Jean-Antoine fut aussi un homme de lettres, membre de l’académie littéraire des Lanternistes en 16923118. Il avait épousé Marie (ou Jeanne-Marie, dite aussi May) de Baudus le 7 février 1668, par contrat du 21 janvier 16683119. La famille de Baudus, issue de Saint-Antonin, se réfugia à Cahors durant les guerres de religion, et donna à cette ville de nombreux magistrats. Marie était fille de Pierre de Baudus, conseiller ancien en la Cour des aides, et de Jeanne de La Croix. Le père du jeune marié, retenu à Toulouse par ses fonctions universitaires, ratifia le contrat le 26 janvier, en présence de son fils Etienne, devant le notaire toulousain Jean Creisseil. Le 6 février suivant, l’époux accepta, et les actes furent enregistrés le 17 « dans le Consistoire du Château Royal de la Cour de M. le Sénéchal du Quercy, Siège Principal de Cahors […] La dot de l’époux consistait en la moitié de tous les biens de son père, représentée en particulier par la valeur (5000 livres) de son office de conseiller en la Cour des aides, par la terre de la seigneurie de Salvezou et par une maison à Cahors. En outre, sa mère lui donnait 3000 livres. L’épouse recevrait comme dot 12000 livres de son père, 1000 livres de sa mère, 1000 livres de sa sœur Magdeleine »3120. Le couple eut au moins six enfants. Deux garçons, Jean-Antoine et Jean-Baptiste (II), et quatre filles, Jeanne-Nicole, Marie-Magdeleine, Marguerite-Jeanne et Sainete3121.
19L’aîné, Jean-Antoine ou Antoine, naquit le 29 mai 1672 et fut baptisé le 2 juillet suivant. Il eut pour parrain son grand-père Antoine Dadine d’Auteserre, et pour marraine Jeanne de La Croix, veuve de M. de Baudus3122. Avocat au parlement, il fut ensuite conseiller du roi à la Cour des Aides de Montauban, sur provisions du 2 juin 1695, et reçu le 27 août, avec dispense d’âge3123. A la mort de son père, il lui succéda dans l’office de procureur général de la même Cour3124. Il dut toutefois se soumettre à des « enquestes d’office », afin de prouver ses « bonne vie et mœurs », et sa « profession de la religion catholique apostolique et romaine »3125. Il demeura en cette charge jusqu’à son décès le 14 avril 1726. Il était marié à Louise de Bar de Meauzac. En qualité d'aîné de la branche, il hérita tour à tour de son père puis de ses deux oncles Jean-Baptiste et Etienne, mais il mourut sans descendance3126.
20Le second fils, Jean-Baptiste (II), reçut la chanoinie de son oncle en 1698. Il était « prestre, docteur de Sorbonne », diplômé en théologie3127.Il s’intéressa à l’œuvre de son grand-père et obtint du chancelier Pontchartrain le privilège d’impression du De jurisdictione ecclesiastica. En 1739, il composa un ouvrage de piété à l’usage des carmélites3128. Il fit son testament le 17 avril 1742, devant Burgère. En plus de nombreux legs pieux, il dispose : « Je nomme pour mon héritier Jean-Baptiste de Combettes, advocat au parlement mon neveu […] je conserve a madame de boutaric ma sœur le don que je luy ay faict de quatre mille livres […] je prie mr Baudus chanoine [son oncle ou grand oncle] de me faire la grace de vouloir accepter le tableau de la Ste vierge avec celluy de l’ecce homo […] je le prie de ne me pas oublier dans ses prieres et de recevoir la bible de Saci »3129. Il trépassa le 5 mai 1749, comme l’indique son neveu3130.
21Marie-Magdeleine, née vers 1680, épousa le 15 juin 1705, « à Saint-Jacques de Montauban, Armand du Bois de Boutary, sgr de Cadars (1676-1744), puis sgr de Boutary après son père »3131. Marguerite-Jeanne fit profession, le 23 juin 1697, chez les carmélites de Montauban3132. Quant à l'aînée des filles, Marie Jeanne Nicole, née vers 1675, elle épousa Jospeh de Combettes le 7 juillet 1699, en la chapelle de l’évêché de Montauban. Son époux était président trésorier de France au Bureau des finances de Montauban depuis 1681, et lui donna dix enfants. Son fils aîné porta le nom de Hauteserre de Combettes, puis de Combettes de Hauteserre, acceptant les conditions fixées par son oncle, mort sans descendance3133. En effet, cela était une condition nécessaire pour relever un nom et des armes nobles3134. Parmi cette postérité, nous exhiberons seulement la figure de Jean-Baptiste Alain Combettes d’Hauteserre, né le 20 février 1716, mort le 22 mai 1760 à Toulouse. Il fut étudiant en droit3135 et en philosophie à Cahors3136, avocat au parlement de Toulouse, puis professeur de droit à l'Université de Toulouse en 17433137. Il était marié à Marie-Anne de Goudouli, dont il eut au moins quatre enfants3138.
§ 3. Les armoiries
22Jérôme (Giron II) Dadine fut, à notre connaissance, le premier membre de la famille à porter des armes, « de gueules à un chien d’argent passant en pointe, surmonté d’une tour du même et un chef cousu d'azur, chargé de trois étoiles d’or »3139. Si le chien, par ailleurs précisé comme étant un lévrier3140, ne peut nous renseigner sur le caractère de l’ancêtre (meuble fort usité au XVIIème siècle, qui signifie la vélocité), la tour peut représenter le domaine d’Hauteserre. Bien qu’il n’en ait plus aujourd’hui, il n’en fut pas de même à l’époque3141. Antoine Dadine porta les armes de son grand-père, écartelées aux armes de sa mère (d’azur au lion d’argent, au chef de gueules chargé de trois besants d’or), Françoise de Peyrusse, fille aînée d’Antoine Peyrusse, juge mage et lieutenant criminel de Cahors qui n’eut que des filles3142. Le fils d’Antoine, le littérateur Jean-Antoine, reprit les armes de son arrière-grand-père3143.

Armes d'Antoine Dadine d'Auteserre.

Armes de fantaisie de Jean-Baptiste I Dadine d’Auteserre3144.

Armes de fantaisie d’Etienne Dadine d’Auteserre3145.

Buste funéraire d’Antoine Dadine d’Auteserre (église Notre-Dame de Nazareth).

Ant. Dadinus Alteserra Rectore

Auteserre Recteur de l’Université de Toloze

Portraits de Giron Dadine et de sa femme

Portrait de Jean Baptiste I Dadine
Notes de bas de page
3048 La Vie de M. d'Hauteserre rapporte, p. 94, que Jean Dadine, celui qui épousa trois femmes riches, « jouissoit de biens considérables ».
3049 v. Combelles, « Notes sur l’abbaye de la Garde-Dieu », Bulletin… de la société archéologique de Tarn-&-Garonne, t. LXI, 1933, Montauban, pp. 98-108.
3050 BM Cahors, Fonds Greil, liasse 8, pièce 2. Il faut donc rejeter l’opinion de Des Rochettes concernant un achat vers 1565-1568, art. cit., p. 71.
3051 BM Cahors, Fonds Greil, liasse 228, pièce 19.
3052 BM Cahors, Fonds Greil, liasse 15, pièce 2. Copie du XVIIIème siècle de l’acte original rédigé les 9 juin et 20 octobre 1578. Un auteur récent estime que cette seigneurie « s’étendait sur plusieurs centaines d’hectares, et comprenait de nombreuses métairies », Fr. Auricoste, Histoire des artisans quercynois aux XVIIème et XVIIIème siècles, Cahors, 2000, p. 305.
3053 BM Cahors, Fonds Greil, liasse 15, pièce 4.
3054 BM Cahors, Fonds Greil, liasse 15, pièce 3, Mémoire sur d’Hauteserre.
3055 Acte notarié du 13 janvier 1731, Séguy, archives de l’étude de Molières, transcrit par Combelles, « Notes sur l'abbaye de la Garde-Dieu », Bulletin… de la société archéologique de Tarn-&-Garonne, t. LXI, 1933, p. 104, cité par A. Des Rochettes, art. cit., p. 74.
3056 Id.
3057 BM Cahors, Fonds Greil, liasse 229, pièce 16.
3058 BM Cahors, Fonds Greil, liasse 229, pièce 16, f° 1.
3059 BM Cahors, Fonds Greil, liasse 229, pièce 15.
3060 BM Cahors, Fonds Greil, liasse 229, pièce 22.
3061 Ed. Albe, Calvignac, Archives Diocésaines du Lot. Le chanoine Albe préparait un dictionnaire des paroisses du Quercy, et avait rédigé un grand nombre de monographies, aujourd'hui publiées sur le site Internet www.quercy.net.
3062 AD Lot, F 293.
3063 Antoine, vicomte de Gourdon-Cénevières, capitaine protestant qui prit la ville de Cahors, en 1580, pour le compte d’Henri, Roi de Navarre. C’est lui qui fit prisonnier Jérôme Dadine.
3064 Dom Br. Malvesin, « Histoire de la chartreuse de Cahors », Bulletin de la société des études du Lot, t. LVII, 1936, p. 76. Cette histoire manuscrite fut éditée et annotée par le R.P. Albert de Saint-Avit, pour le B.S.E.L., en 16 livraisons de 1935 à 1939.
3065 G. Lacoste, Histoire générale de la province de Quercy, Cahors, 1883, t. IV, p. 259.
3066 Elle laissa un vif souvenir chez les siens, comme en témoigne une lettre de son fils JeanAntoine, à M. Junius, conseiller au parlement de Bourgogne, du 2 mars 1672 (BM Cahors, Fonds Greil, no 134 Œuvres meslées, f° 22 r°) : « Il nous reste cette consolation quelle est morte fort chrestiennement, et quelle est regrettée de tous ceux qui la connoissoient ».
3067 A. Des Rochettes, art. cit., p. 79. En fait, le testament initial date du 25 mai 1668, cf. ADHG, 5 E 1659, notaire Vignarte, f° 114, au sujet d’une substitution contenue dans le testament « des 25 mai 1668 et 1er décembre 1671 retenus par feu Me Creissel Nore dud. Toulouse ».
3068 Vie de M. d'Hauteserre, p. 85.
3069 Préleçon no I, Opera, t. 5, pp. 228-229. « Ars est esse patrem ; vincit natura periclum ». Cette sentence anonyme est en fait du poète Manilius, Les Astronomiques, 5, 308. Auteserre développe les graves devoirs de la paternité dans cette préleçon consacrée à une querelle entre un père et son fils. S’il met en garde, « nimis grave ac paene sacrilegum est male suspicari de pietate & affectu patris », cela se justifie car « paterna pietas semper anxia & sollicita est in commoda & salutem liberorum ». Il ajoute : « nec modo vitae & fortunis liberorum, sed & famae, & pudori consulitpaterna pietas ».
3070 A. Des Rochettes, art. cit., p. 79.
3071 Son oncle maternel Jean de Caussade avait permuté, le 25 août 1657, son bénéfice de Rive d'Olt contre une chanoinie de l’église cathédrale de Cahors, qu’il lui a ensuite résigné.
3072 BM Cahors, Fonds Greil, liasse 228, pièce 13. Résignation faite en la chapelle Saint-Martin de la cathédrale de Cahors. Il est présent à un acte dressé au palais épiscopal le 17 janvier 1680, en compagnie de tous les chanoines, cf. L. Ayma [trad.], Histoire des évêques de Cahors par Guillaume de La Croix, Cahors, 1879, t. 2, p. 75.
3073 J. Orcibal (éd.), Correspondance de Fénelon : L’abbé de Fénelon, sa famille, ses débuts, t. 1, Paris, 1972, p. 90. L archiviste de Saint-Sulpice, le P. Noye, a bien voulu nous renseigner sur la copie parisienne, qui n’est qu’un extrait de trois pages, Fds Fénelon, pièce 4205. Cet extrait fut colligé le 20 juillet 1857 par Montaigne, chanoine de Cahors. Depuis, ce manuscrit a disparu, comme nous l’a écrit l’archiviste du diocèse de Cahors.
3074 Vie de M. d'Hauteserre, p. 160.
3075 AD Lot, 3 E 269-1,24 janvier 1671, voir le commentaire de l'œuvre no 9, Christ aux liens, terre cuite, Maison des œuvres de Cahors, P. JULIEN, « Un disciple de Bernin : Gervais Drouet, sculpteur toulousain », Bulletin de la société de l'histoire de l’art français, 1994, p. 93.
3076 BM Cahors, Fonds Greil, no 40, pièce 3.
3077 BM Cahors, Fonds Greil, no 40, pièce 4. Il s’agit d’une quittance pour Antoine Dadine, pour la somme de trois cents livres, du 10 mai 1662.
3078 A. Des Rochettes, art. cit., p. 79.
3079 Légende de son portrait en buste, en habit de chanoine (huile sur toile de 69x55 cm, conservée dans la sacristie de la cathédrale Saint-Etienne de Cahors). Des Rochettes donne pour date de décès la veille, et le 9 pour l’ouverture du testament, devant François de Poussargues, juge-mage et Lieutenant général-né en la sénéchaussée de Quercy, cf AD Lot, B 252.
3080 Vie de M. d’Hauteserre, p. 160.
3081 Testament du 29 septembre 1666.
3082 Testament du 11 octobre 1673, ADHG, 1 E 85, pièce 34.
3083 BM Cahors, Fonds Greil, no 419, Factum pour Maistre Jean Baptiste Dadine Auteserre, Diacre & Chanoine en l’Eglise Cathedralle de Caors.
3084 « Ci gît Jean-Baptiste Dadine de Haute-Serre, seigneur de Salvezon, chanoine de cette église, homme d’une vertu éclatante, recommandable par une merveilleuse douceur et innocence de mœurs. Il témoigna toujours un zèle extrême pour l’embellissement et l’exaltation de cette chapelle et pour le culte du suaire du Christ. Il s’adonna toujours entièrement à l’entretien des pauvres. Tous ses soins, toutes ses pensées, toute sa bienveillance tendirent sans cesse à combler ses amis d’abondantes largesses. Il donna souvent aux pauvres des repas splendides, ce qui ne l’empêcha pas de faire preuve pour lui-même de la plus rigide frugalité. Il mourut le 9 juillet de l’an du Christ 1711, à l’âge d’environ quatre-vingts ans », cf. J.-B. Gluck, Album historique du département du Lot, Paris, 1852, pp. 28-29. La traduction est celle de l’auteur, sur le texte latin originel :
« HIC IACET IOANNES BAPTISTA DADINE DE HAVTE-SERRE
DOMINVS DE SALVEZON HVIVS
ECCLESLE CANONICVS VIR VIRTVTIS MIRA MORVM
INNOCENTIA AC SVAVITATE
COMENDABILIS HVIVS SACELLI ORNANDI AC PROMOVENDI
CVLTVS SVDARII CHRISTI
MAXIME STVDIOSVS IN ALENDIS PAVPERIBVS TOTVS
SEMPER FVIT OMNI CVRA
OMNI COGITATIONE OMNI BENIGNITATE EFFVSE LARGEQVE DONAVIT AMICOS
ET EGENOS SAEPE AC SPLENDIDE ADCEPIT EPVLIS ASPERA TAMEN IN
VICTV SVO SEMPER ELVXIT ABSTINENTIA OBIIT DIE NONAIVLI ANNO CHRISTI
MDCCXI AETATIS SUAE CIRCITER LXXX ».
3085 « Marie jane d’Adine ma fille aisnée », Testament du 29 septembre 1666.
3086 A. Des Rochettes, art. cit., p. 79.
3087 Cela fait une famille de juristes cahorsins de plus à être liée aux autres par affinité, alliant ainsi les Vaxis, les Peyrusse, les Dadine d'Auteserre, les Dominici, les Lacoste… et les Olive, cf. P. Ferté, « Patrimonialité des chaires et dynasties universitaires du XVIè au XVIIIè siècle. Quelques exemples cadurciens », Bulletin de la société des études du Lot, t. CXXI, 2000, p. 5-17. De ce premier mariage, entre Raymond de Lacoste et Catherine Dolive, étaient nés « Antoine, Anne, autre Anne, Jeanne et Bertrande », BNF, Fr. 32295, f° 57, cf. J. Vignau, Nobiliaire des généralités de Montauban et d’Auch et du pays de Foix, Biran, 1999 t 2 p 728.
3088 ADTG, C 90, Maintenue de noblesse de Raymond de Lacoste, cité par A. Des Rochettes, art. cit., p. 79. On retrouve ce document à la BNF, fonds français, vol. 32297, f° 933.
3089 Parmi eux sont connus Jean (baptisé le 6 octobre 1665, marié le 30 août 1680 avec Antoinette de Vaquier), Estienne (mort le 12 février 1697), Antoine, Raymond et Marie, cf. J. Vignau, Nobiliaire des généralités de Montauban et d’Auch et du pays de Foix, Biran, 1999, t. 2, p. 728.
3090 A. Des Rochettes, art. cit., p. 80.
3091 Vie de M. d’Hauteserre, p. 161.
3092 Testament olographe du 29 septembre 1666. On ne trouve pas l’énumération de ses enfants prédécédés dans son testament définitif du 11 octobre 1673 (ADHG, 1 E 85, pièce 34, ouverture du testament du 28 août 1682).
3093 Testament du 11 octobre 1673, ADHG, 1 E 85, pièce 34.
3094 ADHG, 2 B 22657. Ce sac à procès, ne contenant que quatre pièces, ne permet pas de comprendre toute l’affaire.
3095 ADHG, 2 B 22657, pièce 1.
3096 ADHG, 2 B 22657, pièce 2.
3097 ADHG, 2 B 22657, pièce 4, p. 6.
3098 C. Dounot, art. cit., p. 141. [A. Deloume], Personnel de la faculté de droit de Toulouse depuis la fondation de l'Université de Toulouse, Toulouse, 1890, p. 29, se trompe en assignant la date de 1679.
3099 ADTG, 5 E 1657, f° 103, Testament olographe du 9 juin 1696.
3100 ADHG, 1 E 85, pièce 32, Procès-verbal d’ouverture du testament, avec copie du testament du 9 juin 1696.
3101 A. Des Rochettes, art. cit., p. 91. Voir en annexe la reproduction desdites armes.
3102 ADHG, 1 E 85, pièce 34, Testament du 11 octobre 1673. Cette même liasse (1 E 85, pièce 9) contient un contrat de vente du 17 novembre 1722 d’une maison « allodiale et franche de toute censive et droits seigneuriaux », qui aurait été acquise par Antoine Dadine d’Auteserre et léguée à son fils Etienne. Il y a de fortes chances qu'il s’agisse du bien sis à Balma. Quant à la maison de la rue Boulbonne, située entre celles de la « dame Dupont, épouse du Sr de Martin » et du « Sieur Tourné, maître boulanger », elle fut vendue le 4 septembre 1753 pour la somme conséquente de 16000 livres (1 E 85, pièce 13).
3103 Vie de M. d'Hauteserre, p. 161. Il est curieux de noter qu’il appelle son frère Etienne « N. », alors qu’il prénomme justement ses autres frères et sœur.
3104 J. Vignau, Nobiliaire des généralités de Montauban et d'Auch et du pays de Foix, Biran, 2001, t. 4, p. 2358. Le contrat de mariage date du 22 janvier 1662.
3105 Par jugement du 28 janvier 1696, la « dame Anne d’Autheserre, veuve de Pierre de Pouzargues, écuyer, sieur de Lagorie » est déchargée du droit de franc-fief, cf. J. Vignau, Nobiliaire des généralités de Montauban et d’Auch et du pays de Foix, Biran, 1999, t. 2, p. 1067.
3106 Héraldique et généalogie, 1986, p. 191, question no 86.II.482. Cette paternité est également soutenue sur le site internet généalogique www.rocquigny.com. De cette union, serait né un Hugues Joseph guillaume, en 1671, marié à Jeanne de Bouchut.
3107 ADHG, 1 E 85, pièce 34, Testament du 11 octobre 1673.
3108 Vie de M. d’Hauteserre, pp. 160-161.
3109 ADTG, 5 E 1857, f° 137, Testament olographe de « Jean-Antoine Dadine, escuyer », daté du 1er et signé devant notaire le lendemain. Une coquille a fait écrire à A. DES ROCHETTES, art. cit., p. 80 que le testament fut rédigé en 1648, soit à l’âge de 15 ans… Les AD Lot, B 240, contiennent l’ordre d’ouvrir ce testament, daté du 28 avril 1696, donné par Jean de Murasson, conseiller du roi au présidial de Montauban.
3110 Il avait voulu être enterré chez les Carmes s’il mourrait à Montauban, en l’église de la Daurade s’il décédait à Cahors, ou en l’église de Nazareth, « dans le tombeau ou mon pere et ma mere ont esté enterrés », s’il trépassait à Toulouse. Aussi pieux que son père, il donne à cette église d’enterrement la somme de 300 livres « pour dire à perpétuité tous les premiers jours des mois de l’année une messe pour le repos de mon ame », ainsi que des legs pour deux hôpitaux montalbanais.
3111 ADTG, B 1, f° 191.
3112 BM Cahors, Fonds Greil, liasse 15, pièce 7, Arrêts de réceptions au Présidial de Cahors et à la Cour des aides de Montauban. Des Notes secrètes sur le personnel de tous les parlements et des cours des comptes du royaume, envoyées à Colbert en 1663, sur sa demande, par les intendants des provinces signalent ceci : « Dadènes [sic] est assez honneste homme, a de l’esprit et du bien, mais trop facile, et n'a point de fermeté. Il est fils du sieur d’Auteserre, qui est fameux advocat à Tholoze et régent en droit », cf. G. B. Depping, Correspondance administrative sous le règne de Louis XIV, Paris, 1851, t. 2, p. 120. Nous avons là un exemple typique de ces « lignées parlementaires qui règnent sur l’arbre de justice […] Ces dynasties familiales favorisent ainsi une continuité dans l’exercice des fonctions. Elles deviennent garantes d’un savoir et de sa transmission », Chr. Mengès, « Le statut des gens du roi à la fin de l’Ancien Régime (XVIè-XVIIIè siècle) », dans J.-M. Carbasse, Histoire du Parquet, Paris, 2000, p. 145. L’auteur cite en exemple la famille Dadine d’Auteserre, et retranscrit les considérations de Jean-Antoine sur « le prestige et les honneurs robins », pp. 151-153.
3113 ADTG, C 535, f° 151-153, cité par A. Des Rochettes, art. cit., p. 81.
3114 F. Baudry (éd.), Mémoires de Nicolas-Joseph Foucault, Paris, 1862, p. 91.
3115 BM Cahors, Fonds Greil, liasse 15, pièce 7, Arrêts de réceptions au Présidial de Cahors et à la Cour des aides de Montauban.
3116 F. Baudry (éd.), Mémoires de Nicolas-Joseph Foucault, Paris, 1862, p. 217.
3117 Comme l’atteste le sculpteur, mandaté par « messire Antoine Dadine, seigneur d’Aute-Serre, conseiller du Roy, son procureur général en la Cour des aides de lad. ville, père espirituel onorère et sindic du couvent des P. religieux de la grande Observance de Saint François », AD Tarn-et-Garonne, H 117, f° 87-88, cf. C. Daux, « L’Ordre Franciscain dans le Montalbanais (suite) », Bulletin archéologique et historique de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, 1902, t. 30, p. 327.
3118 E. Lapierre, Histoire de l’Académie, les Lanternistes (1640), Toulouse, 1905, p. 21. Ce groupe littéraire dépasse vite les Jeux Floraux, et travaille « plus efficacement à la discussion des problèmes littéraires, mais aussi et surtout de philosophie et d’érudition », La vie intellectuelle à Toulouse au temps de Godolin, Toulouse, 1980, p. V.
3119 AD Lot, B 194, Gilbert, notaire à Cahors, cité par A. Des Rochettes, art. cit., p. 81.
3120 A. Des Rochettes, art. cit., p. 81.
3121 ADTG, 5 E 1857, Testament de Jean-Antoine Dadine, f° 137. Cette dernière n’étant mentionnée nulle part ailleurs, et portant un prénom qui ressemble plus à un diminutif, il pourrait s’agir d’un enfant mort en bas-âge.
3122 Ce lien avec la famille La Croix, postérieur de vingt ans à l’affirmation de la parenté des deux familles, ne nous aide pas à résoudre l’énigme.
3123 ADTG, C 540, f° 4 ; B 1, f° 368. Cf. Chr. Menges, La Cour des aides et finances de Montauban 1642-1790, Thèse droit, Toulouse, 1991, dactyl., t. 3, p. 645, Tableau des conseillers.
3124 A. Des Rochettes, art. cit.. p. 84. Provisions du 5 juillet 1696 (AD Tarn-et-Garonne, B 1, f° 372), réception du 17 juillet.
3125 BM Cahors, Fonds Greil, no 228, pièce 25.
3126 BM Cahors, Fonds Greil, no 228, pièce 15 : « Attestation du juge mage de Cahors du 26 mars 1729, que Antoine Dadine d’Auteserre procureur général est mort sans enfant, et que son frère Jean Baptiste Dadine d’Auteserre a recueilli sa succession ».
3127 ADHG, 1 E 85, pièce 17.
3128 De l'Institut des Carmélites réformées par Ste Thérèse. Ouvrage très-utile à toutes les communautés de filles, pour y maintenir l’esprit de prière et de recueillement, Bar-le-Duc, chez R. Briflot, 1739. Cet in-8° de 286 pages est dédié à la Reine de Pologne. L’ouvrage comporte aussi une lettre de l’auteur, datée de 1737, « A la Très-Révérende Mère Marguerite de Saint-Joseph, Prieure du Monastère des Carmélites de Montauban ».
3129 AD Lot, B 251.
3130 AD Lot, B 251 : « L’an 1749 et le 7ème jour du mois de may, par devant moy Louis Peyré juge mage lieutenant général en la senechausse et juge presidial de Caors a comparu Mr me Jean Baptiste de Combete, coner du Roy, professeur en l’Université de Toulouse qui nous aurait dit que mr me Jean Baptiste Dadine d’hauteserre prestre chanoine honoraire du chapitre cathédral de Caors seigneur de hauteserre son oncle serait décédé le cinq du courant apres avoir fait testament ».
3131 A. Des Rochettes, art. cit., p. 82.
3132 BM Cahors, Fonds Greil, no 228, pièce 12. Peut-être est-elle devenue, sous le nom de Marguerite de Saint-Joseph, la prieure qui incita Jean-Baptiste (II) à écrire l’ouvrage de piété dont il a été question, à moins qu'elle ne soit désignée dans la lettre-préface comme celle « de nos Sœurs, qui peint bien et fort exactement ». Elle avait dû prononcer des vœux simples avant le 9 juin 1696, puisqu’elle ne figure pas parmi les nièces à qui leur oncle Etienne donne à chacune 100 livres.
3133 Le Fonds Greil comporte une lettre de « Dhelyot ayné », au marquis de Fontenilles, expliquant que « l’abbé d’Hauteserre, chanoine de Cahors », était le dernier mâle de la maison (BM Cahors, Fonds Greil, no 228, pièce 44). Il fit son neveu son héritier à condition qu’il porte les armes et le nom d'Hauteserre.
3134 J.-N. Guyot, Répertoire universel et raisonné de jurisprudence civile, Paris, 1784, t. 12, pp. 126 s., v° Noblesse. De plus, Jean-Baptiste (II) Dadine portait les armes de son grand-père, signe qu’il était alors l’aîné de la branche, cf. R. Prat et J. Calmon, « Contribution à l’établissement d’un armorial quercynois », BSEL, t. 63, 1942, p. 74 : « Dadine d’Hauteserre (Jean-Baptiste), chanoine honoraire du Chapitre cathédral à Cahors, seigneur d’Hauteserre. De gueules à un lévrier d’argent passant en pointe, surmonté d’une tour maçonnée de trois pièces ; au chef cousu de sinople chargé de trois besants et trois étoiles d’or rangées en face. Casque de chevalier taré de face. Tenants : deux hercules ».
3135 Suite à l’édit de 1751 ordonnant la fermeture de l’université de Cahors, un défensif Mémoire pour Monseigneur l’Archevêque la présente ainsi : « Cette source féconde n’est point encore tarie. Boutaric, fameux professeur de nos jours, a été formé dans son sein, et une chaire de Dayont [en fait, de Bastard] ayant été mise au concours, il y a quatre ou cinq ans, dans l’Université de Toulouse, le sieur d’Haute Serre, jeune homme qui n’a jamais fait d’autres études qu’à Cahors, l’a emporté sur ses contendans », M.-J. Baudel, J. Malinowski, Histoire de l'Université de Cahors, Cahors, 1876, p. 182.
3136 La Bibliothèque d’Arles conserve (ms. 108, pp. 285-289) une « Thèse dédiée à Mgr de Janson [Jacques II Forbin de Janson, 1680-1741], archevêque d’Arles, par Jean-Baptiste d’Hauteserre de Combettes », cf. C. Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, nouvelle édition, t. 1, Bruxelles-Paris, 1890, p. 133. La Bibliothèque de Cahors (Fonds Greil, no 228, pièce 41) conserve un long poème de félicitations adressé au « chevalier d’Hauteserre » pour son doctorat : « Qui mérite le plus de l’oncle ou du neveu / L’un et l’autre on le voit, rend le nom d’Hauteserre / Digne d’être exalté par le ciel et la terre […] Dès qu’en chaire l’on vit ce chevalier paraître / C’est parler, disoit-on, et c’est répondre en maître / A Toulouse, à Poitiers, ses célèbres ayeux/A son age jadis, se défandoint-ils mieux ? ».
3137 Son testament se trouve aux AD Lot, B 257. Il fut élu docteur régent à l'unanimité, après concours, le 3 septembre 1743, BUT, ms. 3, f° 132. Sa chaire est mise au concours deux jours après sa mort, le 24 mai 1760, BUT, ms. 5, f° 83 v°. Les ADHG conservent (1 E 139, pp. 36-42) son oraison funèbre latine. Il fut inhumé dans l’église des Jacobins.
3138 Jean-Baptiste († 1826) ; Jeanne-Marie (née le 17 juillet 1751, baptisée le 21, cf. Acte de naissance, BM Cahors, Fonds Greil, no 229, pièce 16) ; Gabrielle-François (née le 23 octobre 1755) ; Marie-Anne Christine (née le 11 septembre 1756).
3139 AD Lot, F 293, Armorial général, f 999. On les retrouve sur son portrait en buste, dans la cathédrale Saint-Etienne de Cahors, huile sur toile de 66 x 52 cm, avec pour variante un lévrier d’or, et non pas trois étoiles mais trois besants.
3140 L. Esquieu, Essai d'un armorial quercynois, Paris-Cahors, 1907, p. 76.
3141 Fr. Auricoste, Histoire des artisans quercynois aux XVIIème et XVIIIème siècles, Cahors, 2000, pp. 305-306, rapporte longuement les travaux entrepris par Antoine Dadine d’Auteserre : « Il décida, à l’aube de sa vieillesse, en 1669 de construire une tour rectangulaire à son domaine d’Auteserre […] Il chargea son frère [sic, il s’agit de son fils] Jean Baptiste Dadine d’Auteserre Salvezou […] de bailler à prix fait à Bernard Ampère dit Carrade, maçon de Montat, la construction d’une tour rectangulaire de même largeur que la vieille muraille, à bâtir à chaux et à sable. Le boisage de la tour, sa plateforme et son couvert prêt à en recevoir les tuiles posées et clouées, sont confiés à Antoine Lapoule, charpentier de Poujols, paroisse de Flaujac. Il semble qu’il s’agisse non de la tour rectangulaire du château de Auteserre à Cieurac mais de la tour de la métairie rouge, jouxtant le château […] Les ruines de cette métairie rouge étaient encore visibles il y a une dizaine d’années. A l’appui de cette hypothèse il y a les plans succincts mais très rares qui sont remis aux deux artisans par Jean-Baptiste de Auteserre et joints par lui au bail à prix fait, dans l’acte de maître Peyrusse, notaire de Cahors du 27 octobre 1669. Le plan rectangulaire, la forme de toit de la tour sont identiques à la structure actuelle de la tour du château, mise à part le faîte du toit. L’ancien plan de la tour du château bâtie probablement au début du XVIIème siècle […] [Il] aurait fait construire ou reconstruire la tour pour conférer à l’ensemble, manoir plus métairie du château, tant une belle allure qu’un pigeonnier utile ». L’auteur se rapporte au bail conservé aux AD Lot, 3 E 269/1.
3142 L’on trouve ses armes, notamment, sur ses testaments olographes des 29 septembre 1666 (BM Cahors, Fonds Greil, liasse 15, pièce 9) et 26 février 1672 (BM Cahors, Fonds Greil, liasse 159). Il atteste de la validité de son testament de 1673, « dernière volonté et disposition que jay ecrite de ma main et signée de mon seing en toutes les pages et cacheté du seing de mes armes my parties my parties Dadine et de Peyrusse » (ADHG, 1 E 85, pièce 34).
3143 Louis d’Izarni-Gargas (éd. d’après les manuscrits de la BN), Armorial général de France, dressé par Charles d’Hozier en vertu de l’édit de 1696, généralité de Montauban, Association d’études héraldiques, 1992, p. 191.
3144 BNF, Fr. 32241, Charles d’Hozier, Armorial général de France, vol. 14 : Languedoc, 1ère partie, 1696, f° 1142. D’azur, à une aigle d’or, becquée et membrée de gueules.
3145 BNF, Fr. 32242, Charles d’FIozier, Armorial général de France, vol. 15 : Languedoc, 2ème partie, 1696, f° 1376. De gueules à une mascle d’or, accompagnée de 3 autres d’argent, posées 2 & 1.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
L'œuvre canonique d'Antoine Dadine d'Auteserre (1602-1682)
L'érudition au service de la juridiction ecclésiastique
Cyrille Dounot
2013
Les chercheurs saisis par la norme
Contribution à l'étude des droits et devoirs des chercheurs
Amélie Maurel
2014
Emploi public et finances publiques
Contribution à l'étude juridique de la gestion de l'État
Romain Bourrel
2015
L'organisation judiciaire en Indochine française 1858-1945. Tome II
Le temps de la gestion 1898-1945
Adrien Blazy
2014
L'État royal
Normes, justice et gouvernement dans l'œuvre de Pierre Rebuffe (1487-1557)
Philippe Fabry
2015