IV. Théorie et droit de la guerre
p. 127-146
Texte intégral
1 Que le bruit même de la guerre Devienne un bruit mélodieux, ordonne Lully1 , mais dès la Bataille de Marignan de Janequin (1528)2 et jusqu’à -au moins- la Bataille de Vitoria de Beethoven ou la VIIe symphonie de Chostakovitch, il en fut ainsi. L’opéra n’est pas en reste3, un survol du répertoire accessible suggère avec ou sans ironie que la guerre est jolie. Loin qu’on invite à faire l’amour, pas la guerre, même l’ivrogne y tolère la guerre, Faccia ognun quel che gli par, Ami, giochi, filosofi o guerreggi4, et amour ou amitié ont des mots belliqueux. Hai vinto, soupire Norma qu’Adalgisa assure du retour de Pollione. Delle vecchie ei fa conquista, susurre Leporello. Le sergent Belcore courtise en guerrier5, Non v’ha bella che resista Alla vista d’un cimiero, Cede a Marte, iddio guerriero Fin la madre dell’Amor... Idol mio, capitoliamo. Pour tous, amore pure è una guerra. Dardanus demande à Iphise Quel est votre vainqueur ? L’Amour exige qu’on lui rende les armes et convoque son bel drappello armato. Die Krone des Sieges devrait consacrer l’amour d’Evanthes. Pénélope reconnaît Ulysse, antico possessore del combattuto core. Quai guerriero in campo armato Nel mio cor inamorato Sdegno e amor fanno battaglia, rage Irene. Pace, pace, chantent Suzanne et Figaro réconciliés. Il corferito m’hai con cento spade, se plaint Lorenzo trahi (croit-il) par Marussa. Les serviteurs soupirent Sapete perché grido guerra, guerra ? Perché pace non trovo al mio languire6.
2Guerre et soldats sont omniprésents jusque dans des titres oubliés7. Pour Falstaff, Money is a good soldier. Dans le monde idyllique mais clos par des soldats où grandit Siddharta, le signal des jeux est Kaemp, combattez. Chez le pacifiste Philip Glass, on frôle l’holocauste nucléaire, Gandhi, Arjuna et Krishna voient le devoir dicter la guerre, la jeune Mrs Lincoln et « l’octuor » (Chiron, Perséphone, Omphale, Jason, Atalante, Atlas, Jupiter, Junon) répètent it must have heen a terrible war, et les alliés abandonnés d’Akhnaton succombent aux assauts8. L’opéra baroque regorge de scènes et marches guerrières, « batailles » et sinfonie di battaglia9 ; au XIXe siècle et au XXe, hymnes et récits de batailles se multiplient, des actes entiers se déroulent sur fond de combats, avec marches et canonnade10. Bella vita militar ! chante le chœur de Cosi fan tutte. Figaro, taquin, décrit à Chérubin les joies de son nouveau métier, Ed invece del fandango Una marcia per il fango, Al concerto di tromboni, di bombarde, di cannoni... Cherubino alla vittoria, alla gloria militari !11 Mais presque en riposte, George Brown12 proclame, très sérieux, Ah, quel plaisir d’être soldat ! On sert par sa vaillance Et son prince et l’État, Et gaîment on s’élance De l’amour au combat... Quand la paix, prix de son courage, Le ramène dans son village, Pour lui quel spectacle nouveau ! C’est un père, un ami, Qui le presse et l’embrasse, Chacun se dit : « C’est lui, c’est l’honneur du hameau ! »... Le vieillard même quand il passe Porte la main à son chapeau. Ah, le bel état que celui de soldat ! Et sa mère, est-elle heureuse !... Le petit Eaust parodie13 : Il embrasse son père – Et s’il n’a pas de père ? – Il embrasse sa mère. – Et s’il n’a pas de mère ? – Il embrasse son frère – Et s ’il n’a pas de frère ? – Il se contente alors d’embrasser sa carrière. Plus solennel et moins enflammé, Atar expose servitude et grandeur, La mercede dovuta a buon soldato Dopo moite vittorie e moite imprese, E il diritto che ottien d’andar tra i primi A versar pel suo Re il suo sangue. Les sapeurs portugais, corps d’élite, affirment Aspra del militar Bench’è la vita, Al lampo dell’acciar Gioia l’invita. Chi per la patria muore Vissuto è assai... Piuttosto che languir Sotto i tiranni, E meglio di morir Sul fior degli anni (le texte original, Chi per la gloria muore... et Piuttosto che languir Per lunghi affanni, n’était pas plus pacifique). Tonio exulte en un flot de contre-ut d’être militaire et mari, Marie loue le beau Vingt-unième (Chacun le sait, chacun le dit, Le régiment par excellence, Le seul à qui l’on fait crédit Dans tous les cabarets de France, Le régiment, en tous pays, L’effroi des amants, des maris, Mais de la beauté bien suprême, Il est là, morbleu, Le voilà, corbleu ! Il est là, le beau Vingt-unième) et les soldats proclament Vive la guerre et ses alarmes ! Et la victoire et ses combats ! Vive la mort, quand, sous les armes, On la trouve en brave soldat ! Preziosilla fait écho : È bella la guerra, evviva la guerra ! La grande duchesse aime les militaires. Et si Alinda s’étonnait de voir un soldat non estropié, Brissac expose Pour être un brave mousquetaire, Il faut avoir l’esprit joyeux. Bon cœur et mauvais caractère, Se bien battre et boire encor mieux14.
3Parades et hymnes de victoire abondent : Bellérophon est précédé de fanfares triomphales ; guerriers, pasteurs et captifs exaltent David, Du plus grand des héros publions les exploits, L’affreux géant ne lui résista pas. Purcell chante les succès de Dioclétien/Guillaume d’Orange et les trompettes saluent l’Angleterre à la fin du King Arthur. Pompée et Bérénice célèbrent trop tôt leur triomphe sur un Pharnace pas tout à fait vaincu. Iphise reçoit Tyrtée au son de l’éclatante trompette, Dardanus triomphe en rêve, la Gloire couronne Trajan qui reçoit l’hommage des rois vaincus et du peuple15. Les Hébreux acclament Judas Macchabée ou Jephté vainqueur. Mahomet II triomphant fait largesse aux troupes, Ecco di Grecia il fulmine guerriero D’un altro impero comincia a trionfar... A voi quest’oro e in un caparra delle spoglie d’un mundo. Une femme même triomphe dans l’anti-virgilien Trionfo di Camilla16. La mode s’amplifie sous l’Empire : Le Retour de Trajan pour Napoléon à Lyon, Le Triomphe de Trajan, que la Restauration reprit pour son faste, La Vestale, imitée partout un demi-siècle durant17, et les Triomphes de divers héros18, souvent suivis de catastrophes effectives ou frôlées, car La roche tarpéienne est près du Capitole. Il trionfo d’Emilia, celui de la vertu calomniée, d’après l’histoire de Claudia Quinta19, ne confie pas les légions à une femme, mais Emilia est fiancée au triomphant Scipion, vainqueur de l’Espagne et d’Hannibal. Rossini chante la victoire d’Aurélien, Othello ou Falliero, Donizetti celle de Crispus, Bélisaire, Sévère, ou de la reine d’Angleterre Isabella (Philippa de Hainaut), Verdi celle de Radamès, le triomphe le plus connu et le plus monumental de l’histoire de l’opéra. Un Te Deum célèbre dans Tosca la victoire autrichienne à Marengo, avant l’annonce du dénouement véritable de la bataille et le cri de victoire de Mario20. L’opéra français n’est pas en reste : défilé des troupes de Léopold, De ces nobles guerriers, De ces fiers chevaliers, Vois la marche imposante, L’armure étincelante, chœur de Faust, Gloire immortelle de nos aïeux. Un saisissant raccourci historique imité des Martyrs de Chateaubriand amène une armée romaine triomphante à la fin de Roma : Scipion vainqueur paraît avec ses légions, acclamé par la foule. Les chefs romains, envoyés et tributaires rendent à Marc-Antoine un hommage triomphal. Pour Rodrigue victorieux, Massenet a repris les fanfares autrichiennes notées vingt ans plus tôt à Venise qu’il trouvait si étranges et si belles. Arthus triomphe des Saxons, ses bardes chantent les exploits de Lancelot21.
4L’horreur de la guerre est traitée plus rarement, parfois légèrement, ainsi dans La fille du régiment, avec les lamentations de la marquise, Les Français, chacun me l’assure, Sont une troupe de brigands... Mon sort, je le connais trop bien, La beauté, les mœurs, l’innocence, Ces gens-là ne respectent rien ! Mais Lida pleure la destruction des familles : Sotterra giacciono i miei fratelli, ambo i parenti, e trappe in sen m’aperse orrendo fato insanabili piaghe ; les humbles s’affligent des morts et des ravages, Hélas ! Quand finira la guerre ? Hélas ! Reverrons-nous jamais Et nos fils dans nos chaumières Et des blés mûrs dans nos guérets ? Le peuple suédois se lamente, Altro non s’ode che sospiri, che pianti, E che lamenti, chi parte, chi ritorna, chi fugge dal periglio, chi cerca il padre, e chi nasconde il figlio. Le long finale instrumental d’Ecuba, après la mort de Priam et de Polyxène et les imprécations d’Hécube, décrit le tableau muet du livret, Panthée fuit, Enée passe avec sa famille, Chorèbe est tué, Cassandre capturée, incendies, combats et massacres font rage. Les captifs troyens pleurent leur cité, Troia ! Qual fosti un di ! Ti oppresse, inceneri, L’Argivo insidiator, E vil catene, aimé, Preme a tuoi figli il pié. Uta prédit D’Attila les hordes sauvages Apporteront sur ces rivages La mort, l’esclavage, la faim. Amonasro évoque le sac de sa patrie, Le case, i templi e l’are profano, Trasse in ceppi le vergini rapite, Madri, vecchi, fanciulli ei trucidô ! Albano, sur les ruines de la Lituanie, prie pei vegliardi discorati e fuggenti, per le madri pensose e gementi che al bacio dei figli sospirano invan, pei forti che cadderò istinti, per la fede suprema de’vinti, pegli orfani ignudi che attendono il pan. Arthur déplore la dévastation du pays qui, wounded with ravage by battle disjointed, breaks my kingdom with hloody dividings22. Scipion décrit les atrocités pour convertir Torrisba à la paix (Là tu vedrai svenate, madri, spose, innocenti pargoletti gementi quà scorgerai colle tremanti palme stringersi a lor) et larba tente de convaincre Didon, S’accrescano le flamme ! In un momento, si distrugga Cartago, e non vi resti orma d’abitator che la calpesti ! ou Je veux les voir réduire en cendre, Ces murs où l’on m’ose insulter. Le brahmane peint au peuple de Tchitor ses malheurs futurs, Les guerriers seront égorgés dans la plaine, Les enfants pleureront dans l’épouvante, Les femmes hurleront sous la douleur, La cité où l’or répondait aux feux du soleil ne sera plus qu’un amas d’obscurs décombres, La reine, pareille au lotus, montera sur le bûcher des veuves. Hélène se souvient, Des épées, des remparts, des palais, que la malédiction des dieux pétrit dans une boue de sang. Achilles’ son is raging through the town swinging my own dead child as club, pleure Andromaque. A ten-year siege !... Our children starve !... We starve, we thirst ! sanglotent les Troyens. Nous avons faim... Du pain... réclament les Gaulois23. Les assiégés de Friedenstag gémissent sous la disette et scandent Hunger, Brot ! avant que s’opposent la haine de Maria pour la guerre et l’enthousiasme guerrier de son mari le Commandant, pour qui la guerre jusqu’au bout traduit l’honneur dans la fidélité aux ordres, Hör es, Krieg... Ecoute, Guerre ! Moi aussi j’ai été soldat ! C’est toi que j’ai combattue pour que vive mon amour ! Maudite sois-tu, Guerre ! Ecoute, Guerre ! A moi est la dernière, l’éternelle Victoire ! Le soleil m’a appelée à travers sa lumière ! – Ecoute, Guerre ! Jamais je ne fus que soldat ! Je ne connais que la fidélité, plus forte que la vie, fidélité pour celui qui fut mon seigneur ! Bénie sois-tu, Guerre ! La fidélité m’appelle à travers sa lumière. Aurore, escortée par Hagen à la tranchée des baïonnettes où a péri Vignerte, pleure sur la folie des guerres. Parfois, l’horreur s’exprime par la dérision : quatre-vingt mille morts pour que Lucullus importe à Rome un cerisier. Enfin, le Veilleur affirme Il n’est point vrai que même contre l’étranger la guerre soit divine. Il n’est point vrai que « la terre soit avide de sang ». La guerre est maudite de Dieu et des hommes mêmes qui la font, et la terre ne crie au ciel que pour lui demander l’eau fraîche de ses fleuves et la rosée pure de ses nuées24.
5Ces références dont la liste exhaustive serait fastidieuse éclaireront la guerre juste, les moyens de la guerre et le droit de la guerre.
La guerre juste
6Architofele, cynique, dédaigne la justice pour le résultat, Quando i regni si combattano, sol si biasma chi perde25. Mais l’opéra illustre plutôt la guerre juste, menée par une autorité légitime avec juste cause et intention droite. Aida est un exemple modèle : l’Égypte est envahie, le Pharaon, chef légitime, mobilise contre l’agresseur, Su ! Del Nilo al sacro lido Accorrete, Egizi eroi, D’ogni cor prorompa il grido : Guerra e morte allo stranier ! Peuple et prêtres l’appuient (I 1), l’aide du ciel est matérialisée par la remise au général de l’épée sacrée (1 2) ; les Éthiopiens, eux, conduits par leur roi légitime, ont de justes griefs (ils ont été naguère envahis), mais ils sont les agresseurs et leur intention est la vengeance : leur guerre est injuste.
7Soussanine doute de la victoire en l’absence de chef légitime, même dans une guerre de libération, malgré le succès annoncé par Sobinine, Comme un nuage noir le roi fougueux s’avançait sur la sainte Russie avec toute la Pologne... L’ennemi fut bien reçu ! Ce fut la débandade avec nous à leurs trousses -Notre pauvre patrie ne pourra être sauvée que lorsque le Tsar légitime montera sur le trône. Dans Guerre et paix, deux guerres se disent justes : Napoléon proclame Un mot de moi, un geste de ma main, et cette antique ville asiatique, la sainte Moscou, sera détruite. Mais je suis toujours prêt à traiter les vaincus avec miséricorde. Du haut du Kremlin, je leur enseignerai les lois de la justice, je leur apprendrai la vraie civilisation ; Koutouzov affirme Notre amour de la patrie, la bravoure de l’armée, nos prières nous donneront la victoire. La Russie ne sera pas soumise, son peuple combattra pour sa liberté... Même si l’ennemi franchit les murs blancs de notre mère Moscou, il ne soumettra pas les cœurs de notre vaillant peuple épris de liberté. Les os de nos ennemis seront éparpillés sur notre terre, notre grand peuple vaincra l’ennemi. Prokofiev pourrait dire comme Vaughan Williams26, Curses on Boney !
8Il est des guerres faussement justes : le Cortez de Frédéric II et Graun, par des outrages répétés, force Montezuma à tirer l’épée pendant la trêve, l’envoyé romain insulte le Germain Arbogast et le force à lever l’épée sur lui, après lui avoir révélé comment il l’a trompé. Manifestement injuste, fondée sur le caprice, la guerre de Guillaume d’Aquitaine à Innocent II, Su la Sede di Pietro D’Anacleto regnante Sono pronto a sostenere il somma impero... Godrà veder nel Campidoglio estinta L’usurpata fortezza Né euro i templi offesi o Rama estinta. Cada pur l’innocenza, Si profanin gli altari, io cosi voglio ! Injuste, dans Boris Godounov, la guerre de Dimitri et des Polonais : l’imposteur n’est pas un chef légitime, les Polonais n’ont pas d’intentions droites, le jésuite Rangoni fait aux orthodoxes une guerre de religion, Marina n’est qu’ambitieuse et les nobles veulent piller la Russie. Faussement juste la guerre d’Isacio (Isaac Ange) à Richard Cœur-de-Lion : Dal tuo sovrano l’ostilitate ebbe principio : Ei tenne prigioniera Pulcheria, Aspri e tiranni puoi tu negare i modi suoi ? Il omet qu’il avait enlevé d’abord la fiancée de Richard. Injustes des deux parts, la guerre redoutée par Wotan entre les Nibelungen et les héros du Walhalla autour de l’Anneau volé, ou la lutte fratricide d’Étéocle l’usurpateur et de Polynice le rebelle, abandonnés des dieux malgré les prières de leurs fidèles, Giusti Numi, ah voi rendete la corona al vero erede – Dei di Tebe, ah proteggete della patria il difensor27.
9Mais les guerres justes abondent : paradoxalement, Vendetta, Inganno, Pluton et Proserpine déchaînent à bon droit les enfers contre Thèbes où un ministre corrompu fait régner l’iniquité, O di Cocito oscure deità, Dall’arso lite spirate crudeltà, et con funesta guerra, Volate Erinni ad infestar la terra... E del grand’Orco i numi Scorran la terra a riformar costumi. Abondantes sont les guerres saintes, qui ne concernent pas toutes le christianisme. Les doutes sur leur légitimité ne durent pas. Le Nabucco de Scarlatti (le diminutif paraît dès le Nabucco de Falvetti, à Messine en 1683) est le juste bras de la colère divine quand il tue l’enfant Ismaele et aveugle Sedecia. Justes aussi les guerres bibliques, sources de maints oratorios de Carissimi à Haendel : Gédéon vainc au nom de Dieu et par sa foi, Sol con quelli noi vinceremmo quando il Signor lo voglia. E il dee voler, poichè il promise. Les soldats de Cromwell lui empruntent vocabulaire et certitudes, face aux Écossais de Charles II, Gedeone guerrier del Signor, La sua spada tremenda impugnò, Del Leone di Giuda il valore Di Filiste la turba fragò, Di Cromvello i nemici cadranno Corne foglie che il gelo colpì28.
10Justes aussi, en principe, les guerres de libération et celles qui visent à défendre la patrie menacée ou à restaurer un pouvoir légitime. Persée veut défendre un peuple infortuné, avec l’aide des dieux. Rouslan prie Donne-moi, Péroun, un glaive de preux, forgé par la fureur des combats, par le tonnerre, au cœur de la tempête, un glaive étincelant comme la foudre au regard de l’ennemi... Mon cœur croit à la défaite des forces maléfiques. Céphise affirme L’injuste enlèvement d’Alceste Attire dans ces lieux une guerre funeste. Thésée mobilise Athènes pour restaurer Polynice déchu à tort, Thèbes nous ouvrira ses portes Ou le dernier de nous mourra sous ses remparts. Agénor écrase la rébellion à Calydon, Les rebelles vaincus fuyaient devant nos traits. Énée défend Didon agressée par larbe, C’est le dieu Mars qui nous rassemble, C’est le fils de Vénus qui nous guide aux combats ; à son retour, le peuple chante Victoire, ils sont défaits, le Maure a succombé. Sous les coups du Troyen le Numide est tombé. Orovèse invoque Irminsul contre Rome, Sgombre farà le Gallie Dall’aquile nemiche29. Le roi d’Ys, Rozenn et Mylio ont confiance en leur cause, Le ciel saura bénir nos armes. Alfred le Grand déguisé en ménestrel appelle à chasser l’occupant danois, Al suol trafitto il barbaro Cader dovrà. Hugues Capet propose à Louis V de justes guerres contre les ennemis de la France. Les anges encouragent Jeanne d’Arc, Francia per te fia libéra, Ecco cimiero e lama, ou Tu dois revêtir l’armure des guerriers. Henri l’Oiseleur garde l’Allemagne des envahisseurs, Nun ist es Zeit, des Reiches Ehr’zu wahnen ! Othon le Grand libère l’Italie de l’usurpateur, Terra augusta, ti premo Di tue crude vicende L’aspro tenor m’ispira all’alma. Milan veut chasser Frédéric Barberousse, Viva Italia ! Sacro un patto Tutti stringe i figli suoi ! Questo suol che a noi fu cuna Tomba fia dello stranier ! Viva Italia forte ed una, Colla spada e col pensier... Domandan vendetta gli altari spogliati, le donne, i fanciulli dall’empio svenati, Giuriarn30 ! Viridate combat l’usurpateur norvégien Sostrate, Il ferro io strinsi Per sostenere i giusti dritti Al soglio di Norvegia Dell’illustre Ericlea. Les Suédois invoquent le ciel contre le tyran danois, Arriderà pietoso aile nostr’armi il Cielo. Di giusto zelo nel nostro core Desta l’amore di libertà. Le prince Igor appelle à combattre l’ennemi de la Russie, et pour les soldats soviétiques, Notre patrie nous appelle à combattre saintement près des eaux de la Volga. Catherine Cornaro célèbre la victoire chypriote sur le Lion de Venise, Dio professe le giuste bandiere. Masaniello veut libérer Naples de l’Espagnol, les hommes des Trois-Cantons jurent de délivrer la Suisse, les chevaliers tchèques veulent chasser les Brandebourgeois, Lève-toi pour la vengeance, lion tchèque, pour sauver la patrie ! La guerre de Rienzi paraît d’abord juste : il se bat pour la justice, son pouvoir vient du peuple et il a, au début, le soutien de l’Église. Et Sulpice proclame naïvement les « justes » buts des guerres révolutionnaires et impériales, Nous venons mettre la paix partout, la proclamation est plus claire que le jour, nous protégeons les hommes quand ils vont au pas, et les femmes quand elles sont jolies31.
11Justice n’est pas victoire : Darius s’étonne de l’abandon des dieux, sempre adempi I vostri eccelsi e luminosi cenni, E tuttavia con guerra cosi ingiusta M’uccidete i vassalli, m’opprimete le genti. Il vaincra pourtant, l’opéra chrétien croit au lieto fine par la justice divine. Mais ne soyons pas simplistes : le Montezuma de Graun est vaincu avant la Révolution, l’homme véritable ou les partisans de Prokofiev32 sont victorieux en plein XXe siècle.
Instruments et moyens de la guerre
12Instrument essentiel de la guerre juste, une armée régulière, opposée aux bandes de l’ennemi. Aétius rappelle à Attila les Champs Catalauniques, Tu conduci l’eguale masnada, io comando gli stessi guerrier. Barberousse théâtral démasque ses troupes, Le mie possenti squadre s’appressan già, mais Rolando dédaigneux répond Di tue masnade Le mercenarie spade Non vinceranno un popolo Che sorge a libertà. Les Hongrois ferment Nándorfehérvár à la garde allemande, vils mercenaires. Jacques V méprise Rodrigo Dhù, E tu guerriero ? No, di vile gregge sei malvaggio conduit or33 !
13Premier impératif, recruter. Belcore « achète » Nemorino, Se danari non hai, fatti soldato, e vend scudi avrai, et lui fait miroiter un avenir de gloire et d’amour. Marion la vivandière, pour enrôler un jeune « aristo », décrit sur fond de Marseillaise les beautés de la vie militaire, Viens avec nous, petit, viens ! Preziosilla, agent recruteur, vivandière et diseuse de bonne aventure, racole des recrues en prédisant gloire et promotion, Chi brama far fortuna ? Correte allor soldati in Italia... Se vieni, fratello, sarai capitano, e tu colonello, e tu generale. Pour la patrie en danger, le grotesque sans-culotte Matthieu Populus et le patriote Gérard appellent aux armes, Madelon l’aveugle offre son dernier petit-fils, Son la vecchia Madelon, mio figlio è morto, ... mort alla presa Délia Bastiglia ; il primo suofiglio Ebbe a Valmy galloni e sepoltura. Ancora pochi giorni e io pur morrò... L’ultimo figlio, L’ultima goccia del mio vecchio sangue, Prendetelo ! Non dite che è un fanciullo ! È forte ! Pub combattere e morire ! Mais la ferveur peut manquer aux recrues, Povere madri deserte nel pianto Per dura for7.a dovemmo lasciar. Délia beltà n’han rapiti all’incanto, A’nostre case vogliamo tornar, malgré les consolations des vivandières, Non piangete, giovanotti, Per le madri, per le belle, V’ameremo quai sorelle, Vi sapremo consolar, Certo il diavolo non siamo. Même si A British tar is a soaring soul, l’engagement dans la marine, fût-ce la Royal Navy, n’est pas toujours volontaire, I object ! You’ve no right to press me. La solution de Théodorine à Tulipatan reste rare : elle déguise son fils en fille, souvenir bouffon d’Achille à Scyros. Hors la prime d’engagement, l’intérêt matériel du métier est maigre : Mathéo refuse Lorenzo pour gendre, il n’a pour s’établir que sa paie de soldat. Mais Aquilio trace le portrait du guerrier et stratège idéal, Saggio guerriero antico Mai nonferisce infretta. Esamina il nemico, Il suo vantaggio aspetta, Nè dal calor dell’ira Mai trasportar si fa. Muove la destra, il piede, finge, s’avanza e cede, Fin che il momento arriva che vincitor lo fa, cruel contraste avec l’inepte roi Dodon qui peine à endosser son armure et ses fils incapables Gvidon et Afrôn qui raillent le général Polgan, mais se laissent détruire avec leur armée, envoûtés par la reine de Chemakha. Et dans les combats patriotiques, les femmes réclament leur part, Ma noi, donne italiche, Cinto di ferro il seno, Sulfumido terreno Sempre vedrai pugnar, clame Odabella à Attila ; Que les femmes soient installées sur les chariots et inscrites au convoi militaire, décident les « partisans »34.
14Après l’engagement, avant la bataille, le serment. Combatteremo, trionferemo, Roma/Alba, per te proclament Horaces et Curiaces, ou avec plus de précision, Pria di pugnar si sciolgano I giuramenti alterni. E testimoni e vindici Tutti ne sian gli Eterni. Giuriamo per la gloria Di vincere o morir. Si vinti noi sommetterci giuriam al vincitore. Vergogna ed abbominio Ricopra il mancatore E la celeste folgore Lo passa incenerir. Élaboré aussi, le serment de Tito Manlio, repris par Decio au nom des légions, A voi del basso Averno deità rive rite, A te di tre sembianti Ecate stigia, A te o tartareo Giove, Giuro di chi è Latino aborrir sino il nome, Giuro l’odio e la guerra, e sovra questa Lapida ch ’il mio piede sacra preme e calpesta, Giuro vuotar del sangue de ’ribelli colma taz.za spumante : Tito giura, io son Tito e son Romano, Pegno del cor che giuro ecco la mano -Quanto Tito ora giurò, giura armata ogni falange. Les soldats de Sesto Pompeo, les Suisses de Rossini ou Pacini, les Chevaliers de la Mort à Milan, prêtent un serment solennel35.
15Outre les soldats et les officiers, nous trouvons un chirurgien militaire, une maison de convalescence pour les blessés et une ambulance de campagne, et des vivandières : Marie, élue vivandière à l’unanimité, la Marion de Godard, Stella, qui rejoint Claudine dans le régiment de son père, ou Madame Sans-Gêne, qui évoque son passé devant les sœurs de Napoléon (Ho trottato dal Reno al Danubio, di battaglia in battaglia, con la santa canaglia, sotto neve, pioggia o mitraglia, tra la fame e gli stenti, raccogliando i feriti, consolando i morenti, chiudendo gli occhi ai morti) et s’indigne devant l’empereur que les princesses puissent schernir cosi l’esercito nella mia persona, visto che servii sotto la bandiera, fiaschetta al fianco. Trentasei mesi di battaglia, dodici combattimenti e una ferita al braccio. Présents aussi, les musiciens : les bardes entonnent un hymne pour l’année de Rodrigo Dhù, O figli d’eroi, Correte, struggete Quel pugno di schiavi. Già l’ombre degli avi Vi pugnano al lato. N’oublions pas les Rataplan de La Forza del destino, La fille du régiment, L’île de Tulipatan, La fille du tambour-major. Avec sollicitude, la Grande-Duchesse s’informe auprès d’un Fritz hésitant du régime des troupes : Bien nourri ? – Oui, bien nourri... pas mal nourri... des pommes de terre, Très mal nourri tout de même. C’est toute la vie des camps que regrette Otello, Ora e per sempre addio, sante memorie, addio, sublimi incanti del pensier ! Addio, schiere fulgenti, addio vittorie, dardi volanti e volanti corsier ! Addio, addio vessillo, trionfale e pio, e diane squillanti in sul mattin ! Clamori e canti di battaglia, addio ! À côté des camps, les garnisons, le cantonnement et ses dérogations, Qui vò stanza, qui vò alloggio. Qui mi manda il Quartiermastro. Les Soldaten en égrènent les méfaits, On ne peut pas ce mois-ci faire un pas devant la porte de la ville sans voir un soldat caresser une fille et les filles tournent mal. Le bravache, vrai ou travesti, est banal. En temps de paix, Stefan préfère rentrer chez lui : Au lieu de rester oisifs à l’armée, mon frère et moi rentrerons au foyer, préservant l’armure et le cœur, comme il sied à des serviteurs dévoués de la patrie 36.
16Le militaire est souvent léger, Le vin, l’amour et le tabac, C’est le refrain du bivouac. Mais il a la noblesse du cœur : le Soldat incarne les valeurs de la Révolution (la libertà deve alleviare le sojferenze eterne senza forza di strage e di terrore) face à l’Orco et à ses complices, dont il exige des comptes in nome dell’onore e del diritto di chi combatte e muore. Miller insulté proteste, lo fui soldato ! Arnoldo réclame pour titres de noblesse Quei che niuno a me può torre, Le ferite del guerrier. Arzace (qui ignore encore sa véritable identité) répond à Assur Quels que soient en ces lieux les droits de votre place, Vous n’avez pas celui d’insulter un soldat Qui servit et la reine, et vous-même, et l’État. L’armée sert la promotion sociale, comme l’atteste l’ascension météorique de Fritz, de simple soldat à général en chef, suivie il est vrai d’une dégradation plus foudroyante encore qui le rend à la vie civile. Le savetier Larfaillou s’interroge, Pour devenir prince, que faire ? Si je m’engageais dans les zouaves ? Le « Vingt-unième » a gagné tant de combats Que notre empereur, on le pense, Fera chacun de ses soldats, À la paix, maréchal de France ! Simon Boccanegra est élu doge de Gênes parce qu’il est II prode che da’nostri mari cacciava l’african pirata, e al ligure vessillo rese l’antica rinomanza altera. Sans-Gêne rappelle à Caroline Bonaparte Non fu Brune strampatore ? Ney bottaio ? Bessières barbiere ? Lannes tintore ? Fu garzon d’osteria Murat, vostro marito, si che molti di quelli che lo chiamano Maestà gli avran detto « Ragazzo, porta un piatto pulito ! » Le capitaine de la garde royale rêve d’être maréchal et victorieux, Mot danskar... Je combattrai les Danois et les Russes37 .
17La grandeur militaire repose sur la discipline, des petits détails aux grands principes. Carmen raille José de rentrer au quartier, pour l’appel, mais Sulpice obéit aussitôt, C’est l’instant de l’appel ! En avant ! Et ne plaisantons pas avec le règlement ! et le général Boum se proclame À cheval sur la discipline. Parfois la discipline est oubliée : au camp de l’armée russe en Crimée, les cadets passent le plus clair de leur temps en batailles de boules de neige arrosées de vodka et en farces et déguisements d’un goût douteux. Mais la discipline peut être sérieuse, voire tragique : La Servitude Militaire est lourde et inflexible comme le masque de fer du prisonnier sans nom. L’abnégation du guerrier est une croix... Sa couronne est une couronne d’épines et parmi ses pointes l’obéissance passive est la plus douloureuse. Extrême, la discipline condamne celui qui a vaincu sans attendre l’ordre de combattre : le jeune Manlius a outragé, selon son père, la patria, l’onor dell’armi, il consolar decoro, l’inviolabil sempre ordine militar ; il accepte sa condamnation par respect pour Rome et l’armée, affirmant Se il mio triste esempio Util tu credi aile Romane squadre, Lieto io pur son di tal sentenza, o padre ou Di mia giusta morte Bacio il decreto ; Vivaldi le sauve malgré l’Histoire par la révolte des légions, acceptable au XVIIIe siècle (elle rétablit une justice supérieure), mais impensable pour les censures du XIXe : Il fil de’nostri brandi raggruppò di sua vita oggi lo stame, ché non si dee, gran Tito, a chi merta l’allor, la scure infame. Quintus Fabius Rutilianus est sauvé de même (mais par Tite-Live). Le prince de Hombourg reprend le thème : Celui, quel qu’il soit, qui a conduit la cavalerie au jour de la bataille et s’est mis en marche avec elle sans attendre mon ordre, celui-là est passible de mort, je le proclame, et je le défère devant le conseil de guerre. Notre victoire serait-elle plus grande encore, cela n’excuse en rien celui par la faute de qui je la dois au hasard. Je veux qu’on obéisse à la loi, dit l’Électeur. Prié de gracier le prince, il répond S’il peut trouver injuste la sentence, je casse les articles, il est libre ; Hombourg admet enfin sa condamnation et s’oppose à la rébellion et aux prières des officiers ; alors seulement, l’Électeur fait grâce. La loi militaire est inflexible : le tribunal sait que Billy Budd a été provoqué et calomnié par Claggart, mais doit le condamner car il s’agit de mutinerie, a word which we scarcely dare speak, yet at moments it has to be spoken, mutiny. Curieusement, on admet une fois au XIXe siècle la mutinerie d’une armée à qui la jalousie a ôté son brillant général, Niega pugnar l’esercito S’ei non la guida ancor : souci de justice et d’efficacité. Condamnable, le vainqueur qui a perdu un objet sacré, tel un drapeau : souvenir des aigles de Rome que Germanicus s’enorgueillit d’avoir recouvrées (Quello che tu rimiri Sopra cerchi dorati Angel Tonante Fu di Varo il vessillo Che barbaro furor toise e rapillo. Ma a favor de numi Tra nemici il rinvenni), ce culte est courant. Jeanne d’Arc et Arrigo expirent en serrant leur bannière, O mia bandiera ! s’apre il ciel ! et Quell’insegna è l’ultimo voto d’un morente. È salva Italia ! C’est à l’étendard que les Écossais du clan Cameron prêtent serment avant de combattre pour Charles II. Offenbach en donne un écho burlesque, Voici le sabre de mon père, Tu vas le mettre à ton côté. Alemar remet à Almanzor la bannière de Grenade, Songe que tu dois compte au prince, à la patrie, Du dépôt précieux que je mets en tes mains, et Abderame complète Tu sais que sa perte est un crime Que la mort peut seule expier ? L’étendard sacré, volé par trahison, est remis aux Espagnols. Almanzor condamné est innocenté en duel judiciaire par un champion « inconnu » (Gonsalve, le général espagnol) qui rapporte en vos mains la bannière sacrée Qu’Alemar lui-même a livrée. Zoraida di Granata change noms et péripéties : le roi Almuzir dit à Abenamet Primier Duce io qui t’eleggo. Ecco ornai la sacra insegna, Che Granata ti consegna, Che conftdo al tuo valor. La sua perdita, il sai, è morte ; le rôle de Gonsalve disparaît, Abenamet affronte son accusateur Ali, qui avoue II sacro Stendardo délia patria al campo Ispano Recai per ordine d’Almuzir38.
18Plus que les ordres et les enseignes, une difficulté disciplinaire à l’opéra touche les permissions ou leur absence : Senza un mio cenno in Babilonia Arsace ? E chi ti guido Dal Caucaso ail’Eufrate ? ou Des rives de l’Oxus quel sujet vous amène ? s’indigne Assur ; Arsace peut répondre Della mia e tua regina un cenno ou Mes services, seigneur, et l’ordre de la reine. Icilio, lui, s’est passé d’ordre pour venir protéger sa fiancée. Défendre femme, fiancée ou fille est un fréquent motif de désertion si la permission est refusée, souvent pour motifs inavouables. Les déserteurs sont pourchassés : Quel disertore... in mio poter cadrà, jure le duc Adolfo ; Signori, è quello il disertor che preme, dénonce le podestat. Qui déserte par peur ou trahison est méprisé, Hors d’ici toi qui dis de déserter la ville Et de fuir le combat comme un troupeau servile ou II a fait noblement ce que l’honneur conseille, Sous les drapeaux sacrés tomber enseveli... J’aime mieux mon fils mort que vivant comme vous. Le déserteur, jugé, peut rarement se disculper : Radamès ! Tu desertasti Dal campo il di che precedea la pugna. Discolpati... Egli tace. Traditore ! Mais il est de faux déserteurs : Julien est allé chercher des renforts et sa jumelle Dragonette le remplace. Le meilleur exemple est Horace, dont le père pleure le déshonneur dans l’un des plus beaux airs de Mercadante, Sul padre antico e sui Romani Di qual codardo l’ontà piombo ! Ma tanta infamia con queste mani Nel sangue infame io lavero39 !
19Cette fuite était une ruse. Car la guerre ne se fait pas qu’avec les armes et on hésite devant certains moyens : Peter Bel, en pays assiégé, détruit ses travaux, horrifié par l’arme ultime qu’il a inventée ; Margared révèle comment anéantir Ys, Notre cité par l’écluse est défendue, Qu’on ouvre cette écluse et la ville est perdue, mais Kamac doit la forcer à agir. Fingere, disait Aquilio. Il y a bien des nuances dans ces feintes, de l’intelligence tactique aux « coups tordus », admis ou non selon le camp juste ou non qui s’en sert, et parfois condamnés par les bénéficiaires. Les magiciens sarrasins sont prêts à tout, Contre nos ennemis mettons tout en usage, Attaquons leur gloire et leurs jours, mais pour Clorinde, Nous devons nous venger par de plus nobles coups... L’artifice est toujours indigne d’un grand cœur. Le chef tartare Titzikan affirme la ruse est une faiblesse, Elle flétrit le vainqueur. Tatius réprouve « l’achat » de Tarpéia, Se i Sabini sonforti, Perché volgersi all’arte ? Di Tarpeo Perché sedur lafiglia, e far che l’oro Alla difesa rocca Apra un sentier, cui sol dovevan col ferro Guadagnarsi i Sabini ? Non fù mai la frode Patto d’anima grande. Caton se scandalise du guet-apens tendu par Emilia, E Romana quai sei, Speri adoprar con Iode La greca insidia e l’africana frode ? Agamemnon amer invite Ulysse à ruser, Tu che d’inganni e frodi Più che del tuo valor superbo vai, Fingi... procura Di persuader Achille. Quand Issachar, qui veut en secret détruire les uns par les autres chrétiens et musulmans au profit des juifs, va livrer Grenade à Ferdinand, les Espagnols protestent, Dovrà par taie infamia Finir la santa guerra ? Cloridaspe prévoit un assaut-surprise à l’aube, AU’hor ch’il sonno aile palpebre umane Tende insidie soavi E le sorprende. La forêt de Bimam « se déplace », pour masquer les assaillants, Svelga ognuno e parti un ramo, Che le asconda, innanzi a sè, ordonne Malcolm. Le commando d’Abigaille envahit le Temple déguisé en Hébreux, Chi il passa agl’empi apriva ? – Mentita veste. Le rhingrave de Stein se déguise en pèlerin pour enlever Kunigunde. Bérenger attire Othon dans sa forteresse par une feinte capitulation et l’attaque pendant son mariage. Espions et traîtres, vrais ou faux, pullulent : l’espion anglais soulève Calais contre son maire ; devant Arras, de Guiche attire l’assaut sur les Gascons, C’est un faux espion espagnol. Il est venu me prévenir qu’on va nous attaquer. Pirro, complice de Pagano, devenu musulman en Orient, revient à sa foi première à l’approche des Croisés et leur livre Antioche, A me fidate son d’Antiochia le mura, ... Schiudero per l’empio muro Al mio popolo un ingresso. Jehan Maillard s’inquiète des errances d’Eustache, Ce n’est pas par hasard, drôle, je te le dis, Qu’un homme comme toi s’égare Vers le camp de nos ennemis, et Eustache tente Marcel, De la bastille Saint-Denis Si la porte, la nuit prochaine, était ouverte, Le Navarrais prendrait Paris. Les Polonais achètent Soussanine, Offrons-lui de l’or, Il marchera sûrement, et il feint d’accepter, J’irai, je les perdrai dans les marais et les bois profonds Si loin que tous périront. L’esclave gaulois Vestapor a deux fils, deux héros dans l’armée africaine, donc un mobile secret pour sauver Fausta, Le salut des Romains à sa perte est lié. Il restera souillé, ce temple tutélaire, La Vestale vivra, Et dans deux jours, à Rome, Hannibal entrera40 !
20L’opéra n’omet pas la plus illustre ruse de guerre : Sinon introduit le cheval de Troie (Si dans votre Ilion il parvenait jamais, Victorieuse désormais, La race de Priam ferait trembler la terre) et exulte, Poco valea la spada d’Ulisse e Agamennone Se non era la frode di Sinone. Mais la ruse la plus fréquente est la séduction. Le grand prêtre de Dagon paie Dalila (Déchire de son cœur l’invulnérable écorce Et surprend le secret qui nous cache sa force), que la Tromperie encourage (Senza inganno non trionfa la beltà, Vanne, incontra Sansone. Di lusinghe guerriere arma la fronte) et qui vante son succès, Ho vinto, amici, È mio servo Sansone, da legami d’amor fu per me cinto. Sur l’ordre de Debora, en violation des lois de l’hospitalité, Jael attire et tue chez elle Sisera vaincu et fugitif, Vengeance divine to my pavilion led The trembling fugitive... He ask’d for water from the limpid brook, But milk I gave him in a copious bowl... In some few moments he sunk down to rest. Then I was conscious, Heav’n, that happy hour Had placed the foe of Judah in my pow’r, et les Israélites rendent grâces au Dieu des armées, So sei dir dank gesagt vor allen, O Held, der Helden Sieges Gott. Chez Pizzetti, Debora envoie Jaele (Jael, en italien) attirer Sisera (qu’elle sait épris de Jaele) hors de sa forteresse inexpugnable pour le forcer au combat ; Jaele, à son tour éprise, tue Sisera vaincu pour lui épargner des supplices41. Judith va d’elle-même séduire Holopheme, Vezzi e amori fingerô, porterò nel mio volto amico affetto. Ma nel core il rigore sentirò Di mortal sdegno ; il la reçoit bien, Donna gentil, nei vaghi lumi tuoi Amor pose il suo regno ou Sede, o cara, Dilecta speciosa. Mea vivida rosa. La Judith de Métastase, étonnée de cette bonté sur ce visage, n’hésite pourtant pas à tuer Holopherne après l’avoir enivré, Vinto Oloferne istesso dal vino, steso dormia sulle funeste piume, I voti a Dio rinnovo in si gran passo e su l’empio cervice il colpo abbasso, et chacun l’acclame, Mieterai mille palme a un colpo solo : Naumann a longuement développé cette phrase, quand la menace française pesait sur la Saxe. À Munster, l’anabaptiste Hille tente de tuer l’évêque Waldeck qui assiège la ville, wie Judith hat getbtet Holofernes. Au temps du Risorgimento, Solera et Verdi font de l’Hildegonde de Zacharie Werner une Odabella émule de Judith, Rinnovar di Giuditta l’istoria Odabella giurava al Signor42.
21Hors de la Bible, la magicienne Armide, princesse de Damas, d’elle-même ou poussée par Ismen, séduit Renaud, car les Enfers ont prédit cent fois Que contre ce guerrier nos armes seront vaines ; elle enlève à Godefroi de Bouillon d’autres héros, feignant d’implorer leur aide pour reconquérir son trône, Fra tanti, Che qui ti fan corona, eccelsi eroi, La desolata Armida a te richiede, mais elle s’éprend de Renaud et le garde dans son domaine enchanté, d’où le délivreront Ubalde et le Danois. La reine de Chemakha ensorcelle l’ennemi par le chant et la danse. Amonasro force sa fille à surprendre les secrets égyptiens, Radamès so che qui attendi, Ei t’ama, Ei conduce gli Egizi, Intendi ? Jordane joue de l’amour de Gautier pour tenter de le « retourner » par le voyage vers Montségur. Achille veut s’allier aux Troyens en épousant Polyxène, mais Hécube ordonne à sa fille de le poignarder à l’autel, A quel barbaro che t’ama Pronta morte dei recar. Bien qu’indignée (All’eroe che tanto adoro Mortal colpo in sen vibrar ?) Polyxène consent, et les trahisons s’enchaînent : Antiloco annonce Orribil fellonia Agl’inimici in preda Diè queste mura. Apriro ad essi il passo Per l’Apollinea porta I seguaci d’Achille, Achille veut intervenir, mais Hécube le fait massacrer. À Palerme, Procida accumule les moyens douteux : il suggère aux Français d’enlever les fiancées siciliennes en insinuant que c’est le droit du vainqueur et apparaît comme un héros parce que grâce à lui Hélène a été respectée (les soldats ont cru le remercier en la lui laissant !), il ordonne à Hélène d’accepter l’amnistie et le mariage avec Henri qui scellera la réconciliation, il profite de l’euphorie et de la confiance qui régnent alors pour organiser le massacre à l’occasion du mariage, il fait chanter Hélène de façon odieuse pour lui imposer son plan : plus odieux que Montfort, il est pourtant censé être un héros43.
22La prise d’otages est usuelle : Zaccaria menace de tuer Fenena pour intimider Nabucco, Pria che tu profani il Tempio, Della tua figlia scempio Questo pugnal farà. Sosarme s’offre en otage. Isaac de Chypre garde la fiancée de Richard, Arrestati, Riccardo, o qui la sveno, et sa fille Pulchérie s’offre en contre-otage. Christian de Danemark saisit les mères, femmes ou enfants des alliés de Vasa, mais ses officiers refusent de les tuer. Balthazar prend en otages la femme et le fils de Cyrus, situation déjà récurrente dans l’opéra baroque. L’opéra moderne présente un dénouement tragique et historique : le 23 septembre 1943, le jeune carabinier Salvo d’Acquista s’accuse, bien qu’innocent, pour sauver les otages que les Allemands allaient fusiller en représailles, car Le leggi di guerra parlano chiaro Per ogni attentato a un soldato Tedesco, dieci Italiani devono morire44.
Le droit de la guerre
23La guerre s’ouvre normalement par une déclaration et l’opéra n’en est pas avare. Elles sont souvent laconiques, ainsi ce dialogue entre César et Caton : Chiedimi guerra o pace, Soddisfatto sarai – Guerra mi piace – E guerra avrai ou entre Richard et Isaac, Questa destra riserra o guerra o pace, Scegli ! – Guerra – Guerra ? E guerra avrai ; plus bref encore, l’échange entre Omar et Zopiro, Dunque tu vuoi ? – La guerra45 !
24Il faut des alliés. Pour se révolter contre Rome, Hérode ne manque pas de promesses : Dites, quels sont vos gages ? – Tu nous garderas comme otages – Que nous apportez-vous ? – Quinze mille chevaux – Des hommes ! – Des armes ! – Cent chariots ! Mais les alliés peuvent être incertains : séduit par Sophonisbe, Massinissa change de camp en une phrase, Su questo brando io giuro odio eterno ai Romani, ed eterna amistà giuro a Cartago46.
25Des trêves suspendent les hostilités : Consentono gli Argivi Di sospender l’assedio E délia guerra i danni, Onde onorar del mio germano l’ombra. Col dì la tregua avrà principio e fine, explique Polyxène ; elles sont sollicitées, accordées, pour une durée fixée, Ei tregua chiese e son l’arme per ora Fra noi sospese, Al terzo sole La tregua ha fin. Elles sont parfois violées : Nadori révèle à Tristan d’Acunha que la trêve, sacrée pour lui, va être rompue par Dandau. Elles permettent de négocier : In pacifica tregua E Roma questo di, Mezio e Tullo agiron leale affar ; dans les guerres entre Guelfes et Gibelins, les offres de paix et de mariage de Roméo ou Boniface Geremei aux Capulets ou aux Lambertazzi sont brutalement repoussées. Ernesto réclame le respect des conventions, A te m’invia Di nostre schiere il duce. Egli richiede che ragion si dia Degli insulti a noi fatti, A noi che rispettiamo e leggi e patti, et sur le refus d’Agorante rompt officiellement la trêve, Termine ha dunque Ogni tregua fra noi. Pendant ces trêves, on négocie ; à Calais, on hésite : six hommes doivent-ils mourir pour sauver la ville, et qui les choisira ? Mais les conditions anglaises aux bourgeois de Calais sont acceptées, Oggi tregua è concessa, Il di novello Fia segnal dell’assalto e a voi l’estremo. Voler supremo È del monarca le città ribelli Di Francia atterrir con memorando Severo esempio, quindi Sei cittadini di Calais, sortiti Di nobil sangue, fian condotti al campo Cinti d’aspre ritorte, E piomberà su loro infamia, morte- Pria che in mar discende il sole, Tratte in campo al Re brittanno Le sei vittime saranno. Des rachats sont offerts, Se stesso Offre in cambio del padre, e sue catene Con raro esempio, di spezzare ottiene, des échanges organisés, Exchange a warrior captain for a woman ! -It is agreed already past revoking : Witness the royal seals of Troy and of Greece. L’immunité des négociateurs n’est pas toujours respectée : Le droit des messagers nous protège, insiste Roland, mais pour le roi Boland, Le lâche est le faible esclave du puissant. Vous expierez par la mort votre témérité. Alors que Renaud est venu négocier la paix, les rois épris d’Armide, au mépris des droits de la guerre, Ont lâchement attaqué ce héros47.
26La guerre finit normalement par la défaite d’une des parties. La ville est prise ! Main basse ! – Quartier ! répondent les vaincus d’un ton lamentable. Le vainqueur doit calmer ses troupes, voire ses généraux. Facciasi strage sol di chi resiste, ordonne Richard, quand Oronte clamait Cada la turba vil preda di morte. Gustave Vasa arrête le massacre, Soldats, cessez de tuer. Notre noble victoire doit être scellée par la clémence. Scipion ajoute l’amitié à la clémence, Cessate, Del Tebro incliti figli, Contro i vinti nemici D’insanguinare ancor le spade ultrici. Se implora mercè l’Ibero audace, S’accolga pure in amistade e pace. Mais il n’y a pas toujours quartier, pillage et massacre sévissent : Sans toi, ils passeront les nouveaux-nés aux flammes, ils tueront les vieillards, ils raviront les femmes, s’affolent les Thébains que la possession des restes d’Gdipe sauverait du désastre. Non perdonate al tempio ? E dagl’istessi altari Con sacrilego ardir levate a forza Una vergine orante ? s’indigne Cassandre. La città d’Asia regina vasto incendio avvampa e involve, fra faville e fumo e polve greca fiamma striderà, prédit Pallas. Del sangue degli empi rosseggian le sale, jubilent les Goths. O vinti, il capo a terra ! Il vincitor son io... Mio furor, non più costretto, Fa dei vinti atroce scempio, Saccheggiate, ardete il Tempio, Fia delitto la pietà, rugit Nabucco. Il mio rival odiato Non bramo in guerra estinto, Fra scherni e fra catene Cadrà dai colpi infranti, se réjouit Séid. Les dépouilles sont brandies : Ecco le opime spoglie, i prigionieri, I trofei conquistati, annonce Ariodante. Même le noble Collatin aspire au pillage. On rêve de butin : Le navi di bisso scarlatto ripiene, di perle, d’argento, di tutta la preda furiosa di guerra che l’arme di lui vittoriosa mi reca, exulte Semirama ; La ricca preda allor Nostra sarà, anticipent les Sarrasins. On le contemple, Vè gli elmi senza cerebri ! E mitre ! E barbaresche cidari ! Diademi d’oro ! Licui di templi ! Clamidi, ciste mistiche ! Cade di miele ! Le anfore dei vini ! s’extasient les Mycéniens. On le répartit, Les princes de la steppe sont là pour le partage, quarante princes guerriers ; au premier ira ce heaume d’or que portait le jeune Russe ; le second aura sa croix de baptême ; au troisième, son sabre d’argent48 .
27Quant aux vaincus, heureux malgré leurs plaintes ceux à qui s’ouvre l’exil, La mia casa gli strani han distrutta, mi han costretto la patria a lasciar. Un vainqueur généreux peut accorder vie et liberté, comme le demandent les Éthiopiens et Radamès, Ma tu Re, tu signore possente, A costoro ti mostri clemente, Oggi noi siam percossi dal fato, Ah ! doman voi potria il fato colpir – A te pei prigionieri Etiopi Vita domando e libertà. Charlemagne rassure ses prisonniers, La fortune de la guerre vous a livrés à moi, mais ne craignez rien, même dans l’orage des batailles les droits des hommes ne sont pas oubliés. Je ne peux vous renvoyer chez vous, mais vous êtes libres dans mes Etats. L’empereur Claude pardonne à Caractacus et aux Bretons, By the gods they shall not die, Their blood would curse the ground to which it grew. L’Anglican Sovrano Parlamento fait grâce aux vaincus, sauvant Arturo et Elvira. Marion, qui a fait évader le marquis, chef vendéen, est condamnée par son amoureux au nom de la discipline militaire, mais sauvée par un décret de la Convention annonçant la fin de la guerre et une amnistie générale. Mais il n’en va pas toujours ainsi. Créuse est en partie exaucée, Con quest’armi [Enea] Difendi Anchise, Ascanio e tua consorte Dal ferra, dall’incendia e dalla morte, mais le suicide est souvent la seule issue pour les femmes, Pria che in me la mano Distenda il Musulmano, Questo pugnal da forte Nel cor m’immergerò, assure Anna Erisso. On ne nous verra pas par les Grecs profanées, jurent Cassandre et ses compagnes. Plus souvent vient la captivité : J’ai été réduite en esclavage, malheureuse, et les Achéens ont laissé le Cheval hennissant, avec ses ornements d’or, à nos portes, pleurent les Troyennes. Pyrrhus traite Andromaque en princesse, Chi fosti mi rammento e non chi sei, mais il est prêt à livrer Astyanax, E de’Teucri il solo erede Or fra lacci rendero. Agamemnon sollicite pour Cassandre une bonté que Clytemnestre feint de promettre, Non prigioniera, qui sei ospite ; mais Cassandre mourra sans regret, car pour les captifs, O vita, angoscia lenta, o voi, felici voi, spenti eroi ! Rares sont les prisonniers peu pressés de rentrer, tel le comte de Gleichen épris de sa belle geôlière. Turandot revit le destin de son aïeule, Il regno vinto ! E Lo-u-ling, la mia ava, Trascinata da un uomo corne te, Come te, straniero, Là nella notte atroce Dove si spense la sua fresca voce49 ! Sophonisbe, Cléopâtre, Éponine redoutent d’être traînées en triomphe50.
28Al fin la pace È necessaria al vinto, Utile al vincitor, dit platement l’empereur Hadrien. On traite donc. Le roi de Rome et le fétial jurent le traité avec Albe dans une exacte traduction de Tite-Live (I 24), Venga il padre patrato per il dittatore d’Alba – Re, mi comandi col padre patrato del popolo Albano stringere il patto ? – Faccio e che sia senza frode del popolo mio dei Quiriti – Odimi, Giove, e tu, padre patrato del popolo Albano, odi, e tu popolo d’Alba ; la gente Romana non mancherà prima al patto che in buona fede qui giura. Ma se per frode mancasse, allora tu, Giove, ferisci ! Le Holsteiner fait un communiqué : À Munster se sont réunis les envoyés de l’empereur, des princes, des prélats, des villes et de tous les États. Leur travail a abouti : la paix termine aujourd’hui les fureurs guerrières de trente ans. Tristan rappelle À champ découvert, devant le peuple entier, le serment d’oubli a été juré. Moins technique, Eurinda unit la paix et l’amour, io per smorzar l’antiche e fiere guerre Con il regno di Cipro, e per dar premio Di Floridoro al memorando arnore, Dalla giustizia ho incatenato il core. Les peuples rendent grâces, Grâce au ciel, ô héros, les bienfaits de la paix nous sont rendus. Flore soupire Que la paix nous promet de douceurs ! Pour le traité de Rastatt, qui rend ses États à Maximilien Emmanuel de Bavière, Torri a fait chanter la Victoire puis Apollon (comme il convient pour cet allié de Louis XIV), Goûtons dans ces aimables lieux Les douceurs d’une paix charmante. -Après avoir chanté les fureurs de la guerre, Qu ’il est doux de chanter les douceurs de la paix. Déesses des beaux arts, favorisez mes vœux, Par d’aimables concerts signalez votre zèle, À l’honneur de la paix qu’une fête nouvelle Soit le règne charmant et de ris et de jeux. Puisse briller partout l’excès de votre joie, La tristesse s’envole à l’aspect des plaisirs ; Et la cruelle guerre à sa fureur en proie Va vous faire oublier vos larmes et vos soupirs. Petite-fille de Maximilien Emmanuel, la future électrice de Saxe, à la fin des aventures de Talestris, unit Amazones et Scythes dans la concorde, Concordia eterna fra noi si stringe alfin. Sicuro or questa renda per sempre il regno51.
Notes de bas de page
1 Ballet royal de Flore, Benscrade, Louvre carnaval 1669, fin.
2 Dict., II, p. 834-835. Beaujoyeux, Ballet comique de la Reine, mus. Lambert de Beaulieu, Paris, 15.10.1581 (assaut du château de Circé). Ballet d’Alcidiane et de Polexandre (Lully, Benserade, Paris 19.2.1658). Carrousels de Lully (1664, perdu, et 1686) ou d’A. Philidor, 1685.
3 Les prologues chantent en France la gloire guerrière du roi, dès Orfeo (1647) ou Les Fêtes de l’Amour et de Bacchus (1672). Voir « La monarchie des Lys ».
4 Cesti, Orontea, Cicognini, Venise 1649 ou Innsbruck 1656,1 6.
5 Bellini, Norma, Romani, Sc. 26.12.1831, II 1. Mozart, Don Giovanni, Da Ponte, Prague 29.10.1787, I. Donizetti, L’elisir d’amore. Romani, Milan 12.5.1832.
6 Haydn, La vera costanza, Puttini, Esterhâza 25.4.1779, 1. Rameau, Dardanus, Le Clerc de la Bruère, Paris 19.11.1739 rév. 1744, II 5, Hippolyte et Aride, Pellegrin, Paris 1.10.1733, pr. 5. Comacchioli, Diana schernita, Parisani, Rome 6.6.1629, 1 1. Conradi, Ariadne, Postel, Marché-aux-Oies 1691, I 13. Monteverdi, // Ritorno d’Ulisse in patria, Badoaro, Venise 1640-41, V 10. Vivaldi, Bajazet, Piovene, Vérone 1735, I 9. Mozart, Le nozze di Figaro, Da Ponte, Vienne 1.5.1786, IV. Smareglia, Nozze istriane, Illica, Trieste 28.3.1895, II 7. Mascagni, Parisina, D’Annunzio, Sc. 15.12.1913,1.
7 W. Shield, The Siege of Gibraltar, Londres 1780, The Poor Soldier, Londres 1783, To Arms, or The British Recruit, CG 3.5.1793, The Rival Soldiers, CG 17.5.1797. J. Barnett. The Soldier’s Widow or The Ruins of the Mill, Londres 4.5.1833, etc.
8 Vaughan Williams, Sir John in Love, Londres 21.3.1929, II 2. Norgård, Siddharta, P. Nørgård et O. Sarvig, 1979, III et II. Glass, Einstein on the beach, Knowles, Johnson, Childs, Avignon 25.7.1976. Satyâgraha, de Jong, Rotterdam 5.9.1980, 1. Civil warS, The Rome Section, liv. anglo-italo-latino-vietnamo-hopi de Wilson et Di Nascemi, Rome 22.3.1984. Akhenaten, cp, Goldman, Israël et Riddell, Stuttgart 24.3.1984, III 1.
9 Lully, Cadmus et Hermione, Quinault, Paris 27.4.1673, IV, Alceste, Quinault, Paris 19.1.1674, 11, Thésée, Quinault, Saint-Germain-en-Laye 11.1.1675, I (d’où Haendel, Teseo, Haym, Londres 10.1.1713,1 1, Spontini, Teseo riconosciuto, Giotti, Florence 1798, I 10), Proserpine, Quinault, Saint-Germain 3.2.1680, I (d’où Paisiello, Proserpine, Guillard, Paris 28.3.1803, I 1, Kraus, Proserpin, Kellgren, Ulriksdal 1.6.1781, 1). Purcell, King Arthur, semi-opéra, Dryden, Londres 1691, 1 fin. R. Keiser, Croesus, Postel, Marché-aux-Oies 1711 rév. 1730,1 16. Haendel, Rinaldo, Rossi, Londres 24.2.1711, III 11, Giulio Cesare in Egitto, Haym, Londres 20.2.1724, III 2, Riccardo Primo, Rolli, Londres 1 1.11.1727, III 1 et 3, Poro, Métastase, Londres 2.2.1731, II 1, Sosarme, an., Londres 15.2.1732, II 1. Caldara, Ixt conversione di Clodoveo, Capece, Rome 14.4.1715, Il (Clotilde, vincesti, et récit de Tolbiac). Hasse, Cleofide, Boccardi/Métastase, Dresde 13.9.1731, II 5 (Sinfonia di stromenti militari). Montéclair, Jephté, Pellegrin, Paris 28.2.1732, 1, 5 et 7. Galuppi, Gustavo Primo, Goldoni, 1740, II nos 18 et 20. Leo, Decebalo, Naples 1743, II 7 (Toccata di guerra). Rameau, Dardanus rév., « bruit de guerre », fin. Il, Naïs, Cahusac, Paris 1749, pr. Naumann, Gustaf Wasa, Kellgren, Stockholm 19.1.1786, 1 4 (victoire danoise), II 7 (rêve de Gustave, prise de Stockholm), 111 5-9 (bataille), III 11 (chœur de victoire).
10 Cimarosa, GH Orazii e i Curiazii, Sografi, Fen. 26.12.1796, 11, 5. Meyerbeer, Margherita d’Anjou, Romani, Sc. 14.11.1820, ouv. militare etl. Pacini, Carlo di Borgogna, Rossi, Fen. 21.2. 1835, III I et 4-8. Mercadante, Orazi e Curiazi, Cammarano, Sc. 10.11.1846, III 5-6. Dvorak, Wanda, Beneš-Šumavsky, Prague 17.4.1876 rév. Prague 13.2.1880, IV, Dimitri, Cervinkovâ-Riegrovâ, Prague 8.10.1882 rév. Prague 7.11.1894, 1 6 (Dimitri à Moscou). Massenet, Le Cid, D’Ennery, Gallet et É. Blau, Paris 30.11.1885, III 2, 3 et 4. Chabricr, Gwendoline, C. Mendès, Bruxelles 10.4.1886, I. Moussorgsky, Boris Godounov, Saint-Pétersbourg 5.2.1874, sc. 4 (récit de Varlaam, prise de Kazan), 9 (hymne pour Dimitri). Zemlinski, Sarema, Munich 10.10.1897, fin. II et III 1-2. Fibich, Sdrka, Schulzová, Prague 28.12.1897, Il (récits) et III (bataille sur scène). Cilea, Adriana Lecouvreur, Colautti, Milan 6.11.1902, III. S. Wagner, Banadietrich, Carlsruhe 23.1.1910, I 1. Hanson, Merry Mount, New-York 10.2.1934, II I (colons Cavaliers et Puritains) et III 2 (Indiens et Puritains). J. Chailley, Les Perses, Eschyle, Sorbonne 30.5.1936. Henze, Der Prinz von Homburg, Bachman, 1 lambourg 22.5.1960,1 3, 1 (Fehrbellin).
11 Mozart, Cosi..., Da Ponte, Vienne 26.1.1790, 1 2. Le nozze di Figaro, fin. I.
12 Boïcldieu, La Dame blanche, Scribe d’ap. W. Scott (Guy Mannering), Paris, OC 10.12.1825.
13 Hervé, Le Petit Faust, 11. Crémieux et A. Jaime, 28.4.1869, rév. 15.2.1882.
14 Salieri, Axur, Re d’Ormus, Da Ponte (rév. de Tarare, 1787), Vienne 8.1.1789, I 1. Mercadante, Caritea regina di Spagna, Pola, Fen. 21.2.1826, I 9. Donizetti, La fille du régiment, Vernoy de Saint-Georges et Bayard. OC 11.2.1840, nos 6, 3 et 5. Verdi, La Forza del Destina, 11 1, Piave, Saint-Pétersbourg 10.11.1862 rév. Sc. 27.2.1869. Offenbach, La Grande Duchesse de Gérolstein, Meilhac et Halévy, Paris, Variétés 12.4.1867. Cavalli, Giasone, Cicognini, Venise 1649, Il 14 (// buon soldato deve Portar... un braccio in pezzi, Un occhio di cristallo o un piè di legno). Varney, Les Mousquetaires au couvent, Ferrier et Prével, BP 16.3.1880.
15 Lully, Bellérophon, Th. Corneille et Fontenelle, Palais Royal 31.1.1679, 1. Charpentier, David et Jonathas, Bretonneau, Collège Louis-le-Grand 28.2.1680, I 1 ; V 3, chœur des Philistins. Purcell, Dioclesian, semi-opéra, Betterton d’ap. Massinger et Fletcher, Londres 1690, 11 et IV. Vivaldi, Farnace, Lucchini, Venise 10.2.1727 rév. 1738, III 1. Corselli, Farnace, Lucchini, Madrid 4.11.1739 (mariage de Philippe de Parme et d’Élisabeth de France), III 1. Rameau, Les Fêtes d’Hébé, 2e entrée, La Musique, Gautier de Montdorge, Paris 21.5.1739, sc. 8, Dardanus, IV 2, Le Temple de la Gloire, Voltaire, Versailles 27.11.1745 rév. Paris 15.4.1746.
16 Haendel, Judas Macchabaeus, Morell, Londres 1.4.1747, III (See, the conqu’ring hero cornes), Jephtha, Morell, Londres 26.2.1752, II 3. Sammartini, Memet, Roberti, Lodi 1732, 11 6. A.M. Bononcini, Il trionfo di Camilla. Stampiglia, Naples 27.12.1696, fin. 111.
17 Bochsa, Le retour de Trajan, Mme Despréaux, Lyon 1805. Persuis et Lesueur, Le Triomphe de Trajan, Esménard, Paris 23.10.1807 (cf. Il Trionfo di Traiano, G. Gioia cp, 1813, D. Tritto, Schmidt, SC 30.5.1818). Spontini, La Vestale, De Jouy, Paris 16.12.1807. Pucitta, La Vestale, Romanelli (tr. de Jouy), Londres 3.5.1810. K. Guhr, Die Vestalin, Von Seyfried, Cassel 3.6.1814. La Vestale : Pacini, Romanelli, Sc. 6.2.1823, Mercadantc, Cammarano, SC 10.3.1840. Pavesi, Arminia la Vestale, Landi, Sc. 3.2.1810, Generali, La Vestale, Rossi, Fen. 1816, W. Fry (Américain), Aurelia the Vestal, J. Fry, 1841, non rep. Ballets, L. Ricci, La Vestale, Vigano, Sc. 1818, Reuling Cotte, Die Vestalin, Vienne 2.5. 1837, Iwanow, Die Vestalin, Saint-Pétersbourg 1889.
18 Quinto Fabio, Nicolini, Rossi, Florence 1802 et Vienne 24.4.1811. // trionfo di Quinto Fabio (Fiodo, Prunetti, Parme 4.2.1809, D. Puccini, même liv., Livourne 1810, J.G.B. Daddi, 1861, non rep.). Belloli, Il Trionfo di Vitellio Massimo e la distruzzione di Pompeiano, Angiolini, Sc. 1803. P. Raimondi, Il trionfo di Tito, Turin 1814, Liverati, Il trionfo di Cesare, Londres 1814. Nicolini, Il trionfo di Manlio, Sografi (?), Plaisance 22.1.1833. Donizetti, L’esule di Roma, Gilardoni, SC 1.1.1828, 1, triomphe de Publio.
19 Tite-Live, XXXIX 10-15, et Ovide, Fastes, IV 290-346. Rossi, Il trionfo d’Emilia : Pavesi, Sc. 9.2.1805, De Rego, Lisbonne 1807, Sampieri, Rome 19.1.1818. Gluck, L’innocenza giustificata, d’ap. Métastase, 1755, ou Andreozzi, Il trionfo di Claudia, Florence 8.9.1803, gardent son nom à Théroïne.
20 Rossini, Aureliano in Palmira, Romani, Sc. 26.12.1813, Otello, Berio, Naples 4.12.1816, Bianca e Falliero, Romani, Sc. 26.12.1819. Donizetti, Fausta, Gilardoni, SC 12.1.1832, pr., Belisario, Cammarano, Fen. 4.2.1836,1, Poliuto, Cammarano, SC 10.11.1848,1 2, L’assedio di Calais, Cammarano, SC 19.11.1836. Verdi, Aida, Ghislanzoni, Le Caire 24.12.1871, II 2. Puccini, Tosca, Illica et Giacosa, Rome 14.1.1900.
21 Halévy, La Juive, Scribe, Paris 23.2.1835. Gounod, Faust, Barbier et Carré, Paris 19.3.1859, IV 3 (Cf Gounod, Polyeucte, Barbier et Carré, Paris, 7.10.1878, 1 2, triomphe de Sévère). Massenet, Roma, H. Cain, Monte-Carlo 17.2.1912, Cléopâtre, Payen, Monte-Carlo 23.2.1914, Le Cid, IV I. Chausson, Le Roi Arthus, Bruxelles 30.1 1.1903,1 1.
22 Verdi, La battaglia di Legnano, Cammarano, Rome 24.1.1849, 1, Don Carlos, Méry et Du Locle, Paris 11.3.1867, I I, chœur des bûcherons et des femmes. Galuppi, Gustavo 1°, I n° 10. Manfroce, Ecuba, Schmidt, Naples 1812. Rossini, Ermione, Tottola, SC 27.3.1819. Reyer, Sigurd, Blau et Du Locle, Bruxelles, 7.1.1884, IV 11. Aida, III. Ponchielli, I Lituani, Ghislanzoni, Sc. 7.3.1874, I ; III 1, plainte des Allemands et des femmes. Albeniz, Merlin, F.B. Money Coutts, cp. 1898 cr. (concert) 20.6.1998, I.
23 G. Farinelli, La caduta della Nuova Cartagine, Sografi, Fen. 5.2.1803. Jommelli, Didone abbandonata. Métastase, Stuttgart 1763, III 16. Piccinni, Didon, Mannontel, Fontainebleau 16.10.1783, Il 4. A. Roussel, Padmâvati, Laloy, Paris 1.6.1923. Mikroutsikos, Le retour d’Hélène, Athènes 8.6.1993, 1. Tippett, King Priam, cp, Coventry 29.5.1962, III 4. Wallon, Troilus and Cressida, Hassall, Londres 3.12.1954,1. Canteloube, Vercingétorix, Clémentel et Louwyck, Paris 26.6.1933, IV.
24 R. Strauss, Friedenstag, Gregor d’ap. canevas de S. Zweig (d’ap. Calderon, La Rendencion de Breda, 1625), Munich 24.7.1938. M. Berthomieu, Koenigsmark, F. Didelot d’ap. P. Benoit, Toulouse 9.11.1967, 5e tab. Dessau, Das Verhörr des Lukullus, Brecht, Berlin 17.1.1951. R. Sessions, The Trial of Lucullus, Brecht tr. Hays, Berkeley 18.4.1947. A. Lemeland, Laure ou la lettre au cachet rouge, J. de Beer d’ap. Vigny (Servitude et grandeurs militaires), Bienne 1995.
25 P.A. Ziani, Assalonne punito, Lepori, Vienne 1663-67,1.
26 Glinka, La Vie pour le Tsar, Rosen, Saint-Pétersbourg 9.12.1836, I. Prokofiev, Guerre et paix., Moscou 16.10.1944, Léningrad 12.6.1946 rév. Léningrad 31.3.1955, sc. 9 et 10. Williams, Hugh the Drover, Child, Londres 4.7.1924,1.
27 Graun, Monte-uma, Frédéric II de Prusse trad. en it. par Tagliazucchi, Berlin 6.1.1755. S. Wagner, Die Heilige Linde, cp, 1927, III 5. Pergolèse, La conversione e morte di San Guglielmo d’Aquitania, Mancini, Naples 1731, I 1. Haendel, Riccardo Primo, Il 3. Wagner, Die Walküre, Munich 26.6.1870, II. Traetta, Antigona, Coltellini, Saint-Pétersbourg 11.11.1770, 1 I.
28 Stradella, pr. pour II Girello (Melani, Apolloni. Rome 1668). A. Scarlatti, Sedecia, Fabbri, Rome ou Urbin 1705. Porpora, Il Gedeone, Perrucci, Vienne 1737, I. Pacini, Allan Cameron, Piave, Fen. 28.3.1848, fin. III (voir « Religion, politique et droit »).
29 Lully, Persée, Quinault, Paris 18.4.1682, Il 8. Glinka, Rouslan et Ludmila, Saint-Pétersbourg 9.12.1842, II 8. Lully, Alceste, Il 1. Sacchini, Œdipe à Colone, Guillard, Versailles 4.1.1686, I 1. Destouches, Callirhoé, P. C. Roy, Paris 27.12.1712 rév. 22.10.1743, 1 4. Berlioz, Les Troyens, fin. III. Piccinni, Didon, 111 2. Bellini, Norma, 1 1
30 Lalo, Le Roi d’Ys, É. Blau, OC 7.5.1888, II 1. Mayr, Alfredo il Grande, Merelli, Bergame 26.12.1819. Donizetti, Ugo, conte di Parigi, Romani, Se. 13.3.1832, 1 1. Verdi, Giovanna d’Arco, Solera, Sc. 15.2.1845, pr. Tchaïkovski, La Pucelle d’Orléans, Saint-Pétersbourg 25.2.1881, fin. I. Wagner, Lohengrin, Weimar 28.8.1850, I. Rossini, Adelaide di Borgogna, Schmidt, Rome 27.12.1817, I 6. Verdi, La Battaglia di Legnano, début I.
31 Pcrgolèse, Il prigionier superbo, Federico, Naples 28.8.1733, I 1. Galuppi, Gustavo I°, n° 11. Borodine, Le prince Igor, Saint-Pétersbourg 4.11.1890, I 1. Prokofiev, L’histoire d’un homme véritable, Léningrad 3.12.1948 et Moscou 7.10.1960, tab. 10. Donizetti, Caterina Cornaro, Sacchero, SC 18.1.1844, sc. fin. Gomes, Salvator Rosa, Ghislanzoni, Gênes 22.3.1874, I I. Auber, La Muette de Portici, Scribe, Paris 29.2.1828, n° 8 (voir « La démocratie dans l’opéra du XIXe siècle »). Rossini, Guillaume Tell, De Jouy, Bis, Marrast, A. Crémieux, Paris 3.8.1829, fin. II. Smetana, Les Brandebourgeois en Bohême, Sabina, Prague 5.1.1866, I 2. Wagner, Rienzi, Dresde 20.10.1842,1 1 et 4. Donizetti, La fille du régiment, I n° 3.
32 Cavalli, Statira, Busenello, Venise 18.1.1656, I 7. Prokofiev, Semyon Kotko, cp. et Kataïev, Moscou 23.6.1940, V 5, En Ukraine libre, les partisans ont fait une chaîne. En avant !
33 Verdi, Attila, Solera et Piave, Fen. 17.3.1846, pr. 4, La Battaglia di Legnano, 11. Erkel, Hunyadi Laszlo, Egressy, Pest 27.1.1844, I I. Rossini, La Donna del Lago, Tottola d’ap. W. Scott, SC 24.10.1819, II 2.
34 Donizetti, L’elisir d’amore, II. B. Godard, La Vivandière, Bruxelles 21.3.1893. Verdi, La forza del destino, II 2. Giordano, Andrea Chénier, lllica, Sc. 28.3.1896, III. Verdi, La forza del destino, III 9. Sullivan, H. M. S. Pinafore, Gilbert. Londres 25.5.1878, fin. I. Britten, Billy Budd, Forster et Crozier, Londres 1.12.1951 rév. 13.11.1960, radio, I 1. Offenbach, L’île de Tulipatan, Chivot et Duru, BP 30.9.1868. D. Scarlatti, Tetide in Sciro, Capece, Rome 1712, I 1-2, III 3 et 5-7. Sarro, Achille in Sciro, Métastase, SC (inauguration) 4.1.1737. Haendel, Deidamia, Rolli, Londres 1740, I I et 5, III 2 et 5. Auber, Fra Diavolo, Scribe, OC 28.1.1830, 1. Pergolèse, Adriano in Siria, Métastase, Naples 25.10.1734, II 4. Rimski-Korsakov, Le Coq d’Or, Bielski, Moscou 7.10.1909, posth. Verdi, Altila, pr. Prokofiev, Semyon Kotko, V 4.
35 Cimarosa, Gli Orazii e i Curiazii, 11 2. Mercadante, Orazi e Curiazi, Il 3. Vivaldi, Tito Manlio, Noris, Mantoue 1719, I 1. Soliva, Giulia e Sesto Pompeo, Perotti, Sc. 24.2.1818, fin. I. Rossini, Guillaume Tell, fin. IL Pacini, Carlo di Borgogna, Il (voir « Suisse, opéra et politique »). Verdi, La battaglia di Legnano, III, Se alcuno da noi, codardo in guerra, Mostrarsi al voto potrà rubello. Al mancatore nieghi la terra, Vivo un asilo, spento un avel.
36 Verdi, La forza del destina, III 4. Goublier, La cocarde de Mimi Pinson, Ordonneau et Gally, Paris 25.11.1915, Il et III. Donizetti, La fille du régiment, n° 2. Offenbach, La fille du tambour-major, Chivot et Duru, Paris 13.12.1879, II. Giordano, Madame Sans-Gêne, Sirnoni, New-York 25.5.1915, II et 111. Rossini, La Donna del Lago, 1 10. Offenbach, La Grande-Duchesse de Gérolstein, I. Verdi, Otello, II. Fioravanti, Le cantatrici villane, Palomba, Naples 1798, I 16. Paisiello, Il barbiere di Siviglia, Petrosellini, Saint-Pétersbourg 26.9.1782, I 16 (Ecco l’amoroso biglietto Che vi manda per me il quartiermastro. Il dottor Bartolo Riceverà e nutrirà, E da dormir darà Per una notte sola Al nomato Lindoro – Tengo un salvoguardia), Morlacchi, même liv. rév., II 10, Dresde 1816. Rossini, Il barbiere di Siviglia, Sterbini, Rome 20.2.1816, I 14 (Dell’alloggio sul biglietto, Osservate, eccolo qua – Qui d’alloggio non può star, Ho il brevetto d’esenzione). B.A. Zimmermann, Die Soldaten, d’ap. Lenz (1776), Cologne 15.2.1965, III 1. Piccinni, Cecchina, Goldoni, Rome 6.2.1760. Haydn, La canterina, Goldoni, Esterháza cam. 1767. Cimarosa, Giannina e Bernardone, Livigni, Venise nov. 1781, Le astuzie femminili, Palomba, Naples 26.8.1794, etc. Moniuszko, Straszny Dwôr (Le manoir hanté), Checinski, Varsovie 28.9.1865,1 1.
37 Adam, Le chalet. Scribe et Mélesville d’ap. Goethe, OC 25.9.1834. Mascagni, Il Piccolo Marat, Forzano et Targioni-Tozzetti, Rome 2.5.1921, 11 et I. Verdi, Luisa Miller, Cammarano, SC 8.12.1849, I 3. Donizetti, Adelia, Romani (revu), Rome 11.2.1841, 1 8. Catcl, Sémiramis, Desriaux, Paris 1802, Il 3. Offenbach, Ixi Grande-Duchesse de Gérolstein, I et III, Le financier et le savetier, H. Crémieux et E. About, BP 23.9.1856. Donizetti, La fille du régiment. Verdi, Simon Boccanegra, Piave, Fen. 12.3.1857, rév. Boito, Sc. 24.3.1881, pr. Giordano, Madame Sans-Gêne, II. Pacius, Kung Karls Jakt (La chasse du roi Charles), Z. Topelius, Helsinki 24.3.1852, 4e vers. Helsinki 14.4.1880,1 1.
38 Bizet, Carmen, Meilhac et Halévy, OC 3.3.1875, II. Donizetti, La fille du régiment, I Offenbach, La Grande-Duchesse de Gérolstein, I. Suppé, Fatinitza, F. Zell et R. Genée, Vienne 5.1.1876. A. Lemeland, Laure ou la lettre au cachet rouge. Nicolini, I Manlii, Sografi, Sc. 1802. Vivaldi, Tito Manlio, III 2. Trionfo di Quinto Fahio : cf n. 18. Henze, Le prince de Hambourg, I 3, 3e partie, II 7, 111 9. Britten, Billy Budd, 1 2 ; accusation et mort de Claggart, et jugement de Billy, II 2. Donizetti, Zoraida di Granata, Merelli d’ap. Florian (Gonsalve de Cordoue, fin tragique), Rome 28.1.1822 et Rome (rév. Ferretti) 7.1.1824. Biber, Arminio, Raffaelini, Salzbourg 1692 (?), I I. Verdi, Giovanna d’Arco, fin. III, La battaglia di Legnano, fin. IV. Pacini, Allan Cameron, fin. I. Offenbach, La Grande Duchesse de Gérolstein, I. Cherubini, Les Abencérages, De Jouy d’ap. Florian, Paris 6.4.1813, fin. I et III 7. Donizetti, Zoraida di Granata, I 11 et fin. II.
39 Rossini, Semiramide, Rossi, Fen. 3.2.1823, I 7. Catel, Sémiramis, II 3. Mercadante, Virginia, Cammarano, SC 7.4.1866. Soliva, lut testa di bronzo, Romani, Sc. 3.9.1816, fin. 1. Rossini, La gazza ladra, Gherardini, Sc. 31.5.1817. II 12 (le prototype, Le Déserteur de Monsigny, Sedaine, Paris 6.3.1769, est indisponible). Massenet, Le roi de Lahore, II, Le Cid, III 2 (dans les deux cas sur le champ de bataille, au contraire des précédents), Roma, I, Le Cid, IV 1. Verdi, Aida, IV I. Offenbach, Dragonette, Mestépès et Jaime, Paris 1857. Mercadante. Orazi e Curiazi, III 5.
40 Landowski, Le Fou, Nancy 1.2.1956. Lalo, Le roi d’Ys, II. Campra, Tancrède, Danchet, Paris 7.11.1702, 1 4 el III 5. Cherubini, Lodoiska, Fillette-Loraux, Paris 18.7.1791, I 3. G. Puccini Ier, La confederazjone de’Sabini con Roma, Lucqucs 1765. Catone in Utica, Métastase (Vivaldi, III 6, Ferrandini, III 7). Martin y Soler, Ifigenia in Aulide, Serio, SC 12.1.1779, I 7. Apolloni, L’Ebreo, 1 4. Cavalli, Statira, Il 1. Verdi, Macbeth, Piave et Maffei, Florence 14.3.1847 rév. Paris 19.4.1865, IV 1 (cf Bloch, Macbeth, Fleg, OC 30.11.1910, sc. fin., La forêt approche. C’est l’armée ennemie, Ils avaient coupé des branches qu’ils portaient devant eux), Nabucco, Solera, Sc. 9.3.1842, I. Reinthaler, Käthchen von Heilbronn, Bulthaupt d’ap. Kleist, Francfort 8.12.1881. Rossini, Adelaide di Borgogna, fin. I. Donizetti, L’assedio di Calais, I 7. Alfano, Cyrano de Bergerac, Rostand/H. Cain, Rome 22.1.1936 et Paris mars 1936, III (cf Tamberg, Cyrano de Bergerac, Kross, Th. d’Estonie 1976, III, J’ai fait savoir à l’ennemi que cette partie du front est la plus vulnérable). Verdi, I Lombardi, II 2. Saint-Saëns, Etienne Marcel, Gallet, Lyon 6.2.1879, III 3 et IV 2. Glinka, La vie pour le Tsar, fin. III. Massenet, Roma, III.
41 Berlioz, Les Troyens, I (sc. coupée par Berlioz pour abréger, récemment rétablie). Cavalli, Didone, Busenello, Venise 1641, Il 7. Saint-Saëns, Samson et Dalila, Lemaire, Weimar 2.12.1877 et Rouen 3.3.1890, II. Aliotti, Il Sansone, Naples 1686. Ferrari, Il Sansone, Giardini, Modène 1680. Haendel, Deborah, Humphreys, Londres 17.2.1733. G.J. Werncr, Debora, Tauffér, Eisenstadt 4.4.1760. Pizzetti, Debora e Jaele, cp, Sc. 16.12.1922.
42 A. Scarlatti, Giuditta, Pamphili, Naples 1693, 1 1. F.A. de Almeida, Giuditta, an., Rome 1726, IL Vivaldi, Juditha triumphans, Cassetti, Venise 1716, 1. Métastase, Betulia liberata, Mozart, cp. 1771, II. Naumann, cp. V. 1786, Dresde 1805, posth., H. Corghi, Divara – Wasser und Blut, Saramago, Munster 31.10.1993 (pour les 1200 ans de la ville), II 6. Verdi, Attila, I 2.
43 Dvorak, Armida, Vrchlickÿ, Prague 25.4.1904, 1 1 (Seule une ruse t’aidera à gagner). Lully, Armide, Quinault, Paris 5.2.1686, I 1. Gluck, même liv., Paris 23.9.1777. Rossini, Armida, Schmidt, SC 11.11.1817, I 3. Autres versions disponibles, Stradella, Lo schiavo liberato, Baldini, Rome v.1675, Jommelli, Armida abbandonata, De’Rogatis, SC 30.5.1770, Haydn, Armida, Portà, Esterhâza 26.2.1784, Sarti, Armida e Rinaldo, Coltellini, Saint-Pétersbourg 15/26.1.1786. Tchaïkovski, Le Coq d’or, 11. Verdi, Aida, III. Landowski, Montségur, cp, Caillet et Saindcrichin d’ap. Lévis-Mirepoix, Toulouse 1.2.1985, fin. 1. Manfroce, Ecuba, fin. II et III 2. Verdi, Les Vêpres siciliennes.
44 Nabucco, 1. Sosarme, II 5. Riccardo Primo, 111 3. Gustaf Wasa, I 6-7 et III 5-8. Rossini, Ciro in Babilonia, Aventi, Ferrare 1812. A. Fortunato, Salvo d’Acquista, Forti, Palerme 22.6.2002.
45 Catone in Utica, Vivaldi II 9, Ferrandini II 11. Riccardo Primo, II 3. Von Winter, Maometto, Romani d’ap. Voltaire, Sc. 28.1.1817,12.
46 Massenet, Hérodiade, Millet et Grémont, Bruxelles 19.12.1881, II 2. Paer. Sofonisba, Ros(s) etti, Bologne 19.5.1805,1 13.
47 Manfroce, Ecuba. 1 1. Sarti, Enea nel Lazio, Moretti, Saint-Pétersbourg 1799, I I et I 3. Spohr, Jessonda, III. Cimarosa, Gli Orazii, I 2. Vaccai, Giulietta e Romeo, Romani, Milan 31.10.1825, 1 3 (Pace e amistà propongo, o Guelfi, a voi). Bellini, / Capuleti e i Montecchi, même liv. revu, Fen. 1 1.3.1830, I 3 (Lieto del dolce incarco a cui mi elegge de’Ghihellini il Duce, io mi presento, nobili Guelfi, a voi). Donizetti, linelda de’Lambertazzi, Tottola, SC 5.9.1830, I 5 (Fin’ora invano Paie insidiosa offri l’astuto Guelfo, E il termine già scorse Che a trattato novel preclude il varco). Rossini, Ricciardo e Zoraide, Berio, SC 3.12.1818, I 9. Wagner-Régeny, Die Bürger von Calais, Neher, Berlin 28.1.1939. Donizetti, L’assedio di Calais, II 4 et fin. II, Zoraida di Granata, I 4. Walton, Troilus and Cressida, II 2. Schubert, Fierrabras, II. Sacchini, Renaud, Le Bœuf, Paris 25.2.1783, II 3.
48 Lully, Alceste, II. Haendel, Riccardo Primo, III 3. Naumann, Gustaf Wasa, III 9. J.C. Bach, La clemenza di Scipione, an., Londres 1778, I I. Enesco, Œdipe, Fleg, Paris 13.3.1936, IV sc. fin. Cavalli, Didone, I 2. Gluck, Paride ed Elena, Calzabigi, Vienne 3.1 1.1770, V 3. Gobatti. / Goti, Interdonato, Bologne 30.11.1873, fin. Verdi, Nabucco, fin. I. Pacini, Il Corsaro, I. Mayr, Ginevra di Scozia, Rossi, Trieste 21.4.1801, I 7. Respighi, Lucrezia, Guastalla, Rome 24.2.1937, Semirama, A. Cerè, Bologne 1910, I I. Rossini, Tancredi, Rossi, Fen. 6.2.1813 (fin. original). Gnecchi, Cassandra, cp et Illica, Bologne 5.12.1905, II. Rimski-Korsakov, Kitège, Bielski, Saint-Pétersbourg 20.2.1907, III 2.
49 Gobatti, Luce, Interdonato, Sc. 1875, n° 7. Verdi, Aida, II 2. Schubert, Fierrabras, II 2. Elgar, Caractacus, Acworth, Leeds 1898, sc. 6. Bellini, I Puritani. Godard, La Vivandière. Cavalli, Didone, I I. Rossini, Maometto II, I 3. Berlioz, Les Troyens, II 2. Eleni Karaïndrou, mus. sc., Les Troyennes d’Euripide, Épidaure, 31.8.2001, Une ode de larmes, stasimon 1. Rossini, Ermione, I. Taneiev, Oresteia, Wencksterr d’ap. Eschyle, Moscou 1895, I 2. Gnocchi, Cassandra, II. Schubert, Der Graf von Gleichen, Von Bauemfeld, inach., cr. Cincinnati 12.3.1994, I I. Puccini, Turandot, Adami et Simoni, Sc. 25.4.1926, II.
50 Voir « La majesté de Rome ».
51 Pergolèse, Adriano in Siria, I 4. Porrino, GU Orazi, Guastalla, Se. 1.2.1941 (Cf. D. Porte, Roma Diva, Paris 1987, p. 84-85). R. Strauss, Friedenstag, sc. fin. Wagner, Tristan und Isolde, Munich 10.6.1865, I. Stradella, Il Moro per amore, F. Orsini, Gênes 1681, fin. Weber, Euryanthe, H. von Chézy, Vienne 25.10.1823, fin. I. Rameau, Naïs, pr. 5. Pietro Torri, Le Triomphe de la Paix, an. (le librettiste n’était probablement pas français : son français est parfois maladroit et sa métrique est hasardeuse), lieu et date précise (en 1714) de la création inconnus. Marie Antoinette Valburge de Bavière, électrice de Saxe, Talestri regina delle Amazzoni, cp, Nymphenbourg 1760, finale.
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