Le collège de Saint-Mathurin au xvie siècle
p. 17-53
Texte intégral
1Au Moyen Age, Toulouse fut particulièrement remarquable par le dynamisme de ses institutions collégiales. C’est bien avant que des institutions similaires n’apparaissent à Paris ou Cambridge que le premier collège laïc fut créé dans cette ville, dès 1243. Par la suite, les fondations monastiques et séculières n’ont cessé de se multiplier1. Nées à l’ombre des abbatiales ou fondées à l’initiative d’anciens écoliers ou maîtres de l’Université, elles cherchaient à secourir ceux qui, parmi les étudiants, souffraient d’une certaine indigence. Fournissant à ceux-ci, le temps de leurs études, le gîte et le couvert dans la capitale méridionale, les astreignant à une discipline rigoureuse et mettant parfois à leur disposition quelques livres voire quelques belles bibliothèques, elles ont joué un rôle considérable dans l’essor du studium toulousain. Richement dotées par d’illustres fondateurs, les plus prestigieuses d’entre elles ont laissé de nombreuses archives ; leur histoire est aujourd’hui notoire. Au collège de Foix comme à celui de Saint-Raymond, on peut encore se représenter leur magnificence passée. Les plus modestes d’entre elles, en revanche, constituées par le legs pieux d’une maison qu’un généreux mécène avait vouée à l’édification morale de jeunes étudiants, se confondaient avec l’habitat urbain ordinaire. Leurs statuts n’ayant pas toujours été conservés, leur fonctionnement n’ayant souvent laissé que peu de traces, elles demeurent méconnues. Heurtées de plein fouet par la crise économique du XVe siècle, ayant eu à faire face à une forte dévaluation des rentes, elles avaient parfois obtenu du pape la réformation de leurs statuts, une réduction du nombre des écoliers qu’elles étaient tenues d’entretenir2. Elles s’étaient trouvées privées de la majeure partie de leurs revenus. Tandis que leurs maisons collégiales, non entretenues, s’en allaient en ruine, les émoluments qui leur restaient parvenaient entre les mains des quelques collégial ou des personnes privées qui en occupaient les charges sans bien souvent s’astreindre à la poursuite d’aucune étude universitaire. Au lieu d’abriter de vrais écoliers, certaines servaient de maisons d’habitation à des individus qui s’occupaient là, de longues années durant, de leurs négoces particuliers3. Pis encore, dans certaines, la discipline se relâchait : en 1528, une « fille du public » fut reçue dans le collège Saint-Martial4 ; en 1541, la femme de l’un des régents et plusieurs chambrières s’étaient introduites au collège de Saint-Exupéry, et deux femmes furent trouvées dans les locaux du collège des Pauvrets5. Ainsi, à côté des grands collèges universitaires de Foix, Maguelonne, Narbonne, Saint-Raymond, Saint-Martial, Sainte-Catherine (dit Pampelune) ou Saint-Nicolas, qui continuaient tant bien que mal à abriter des écoliers plus ou moins studieux, une petite dizaine de collèges vivotait. Tel était le cas des collèges de Boulbonne, Saint-Girons, Verdalle et Montlezun. Tel était aussi le cas de divers autres « anciennement fondés » en la ville dont ni le nom ni le nombre ne sont aujourd’hui certains6. Entre tous, l’un des plus méconnus est celui de Saint-Mathurin7. « Sant Mathaly », « Saint Matelyn » dit encore « Saint Mathurin » avait été fondé au Moyen Age par un généreux donateur ayant légué tout ou partie de sa fortune pour permettre à un petit nombre d’écoliers de poursuivre quelques années d’étude à l’Université de Toulouse, sans doute à la faculté de droit8. Sa fondation comme son histoire médiévale demeurent totalement obscures. Ce n’est qu’au XVIe siècle que l’on peut en retracer quelques bribes. Le collège peut alors se glorifier d’avoir à sa tête, presque vingt années durant, un prieur de renom, Guillaume de La Perrière, lequel compose entre ses murs ses œuvres les plus fameuses, les emblèmes du Theatre des Bons Engins et de la Morosophie comme le Miroir Politique9. Situé face à la maison commune de la ville, le collège de Saint-Mathurin fait en outre l’objet d’une attention croissante de la part des capitouls. En 1532, la ville de Bordeaux avait créé le collège de Guyenne ; la même année, Caen s’était dotée d’un collège municipal ; Lyon et Nîmes avaient fait de même en 1534, Strasbourg en 1538. Le Collège de France était en train de naître10. La ville de Toulouse n’est pas en reste. Les magistrats municipaux s’y efforcent de promouvoir l’enseignement des belles-lettres et des arts dès les années 1520. Ayant acheté une maison rue de la Pomme, ils la confient aux bons soins d’un dénommé Paschalis11 ; en 1527, ils installent André de Barona, docteur et ancien régent d’Aussonne, dans la maison de Saint-Exupéry située rue du Taur, en face du collège de Périgord12. Mais ces fondations demeurent précaires, l’argent y fait défaut et la maison de Saint-Exupéry tombe en ruines. Pour assurer sa viabilité, les capitouls cherchent à unir au collège de Saint-Exupéry celui de l’Esquille, ce qui permettrait d’additionner les rentes des deux collèges13. Cherchant à donner une plus grande envergure à leur réforme, ils imaginent ensuite de supprimer les anciens collèges pour fonder une institution établie à l’imitation du collège trilingue de Paris, « pour la discipline interpretation lecture et exercisse desdictes langues Hebraicques grecque, latine et artz liberaulx »14. Une telle réforme néanmoins s’avère difficile à mettre en place. Se heurtant à l’opposition des fondations visées, à celle, également, des institutions ecclésiastiques et municipales impliquées dans la gestion des collèges, les capitouls finissent par en appeler au roi. En 1551, un édit de réforme vient répondre à leurs vœux. Mettant un terme à l’existence des institutions vieillissantes et de longue date dévoyées des finalités universitaires qui avaient été les leurs, il fait place neuve pour un collège nouveau, tout entier dédié aux humanités que le XVIe siècle remettait à l’honneur. Ainsi l’histoire du collège de Saint-Mathurin au XVIe siècle, éclairant l’histoire des institutions universitaires médiévales tombées en désuétude, pose-t-elle quelques jalons de l’histoire de l’enseignement au temps modernes.
2Le silence concernant Saint-Mathurin parle de lui-même. Le collège n’était pas de ceux qui, semblables « à des donjons féodaux, à d’énormes forteresses, avec des murs de brique très élevés et percés de rares ouvertures à meneaux », dotés de tours d’angles crénelées15, se dressent encore entre le Taur et la basilique, dans le quartier qui, rattaché ultérieurement à la ville, avait offert de vastes espaces aux riches fondations16. Constitué par le legs pieux d’une maison qu’un généreux mécène avait vouée à l’édification morale de jeunes étudiants, le collège se fondait dans un moulon ordinaire du quartier universitaire17. Le cadastre de 1478 le situe rue de la Porterie Basse, ayant une issue devant la porte de la maison commune, l’autre de l’autre côté du moulon, au-devant des place et rue d’Agulhères : « L’oustal ou coletge de Sant Matheli que ve apres de large de 4° 16 ont a un pourtal de mur et espassa detras a la susdica carriere de la maizon cominal out a de large 5e 1/2 y a ayrosel18 ».
3La construction était de taille modeste, étroite en ses issues, mais profonde. Du fait de sa mauvaise orientation, le bâtiment devait être sombre. Comme dans de nombreuses maisons de ville, on y avait remédié par un ayrocel, espace découvert permettant à des pièces sans ouvertures de prendre jour soit par le toit (airecel), soit par la percée d’une sorte de coulée verticale séparant le bâtiment en deux corps de logis (aygueceu)19.
4Au début du XVIe siècle, il avait été habité. Johan Merle y fut cotisé au nom du collège en 1507 ; Glandie Clert le fut en son nom propre l’année suivante20. Il est malheureusement impossible de dresser la liste de leurs successeurs ou de préciser l’arrivée de Guillaume de La Perrière21. Comme la plupart des collèges toulousains, Saint-Mathurin était privilégié. Immune de tailles, il n’était imposé que pour des occasions exceptionnelles, justifiées par des frais extraordinaires. Ce n’est qu’en 1529 qu’il réapparaît dans les registres municipaux. Comme le collège était appelé à contribuer au soulagement des pauvres affamés par la cherté des grains et au remboursement de la rançon du roi, une main anonyme versa les sommes de 15 sous22 puis de 8 livres 12 sous23. Quatre ans plus tard, en 1533, comme en témoigne l’acte dressé par le recteur Biaise d’Auriol pour déterminer l’ordre et préséance des collèges pour l’entrée de François Ier, l’institution comptait un unique collégié. Le 4 juillet en effet, examinant les actes de fondation, Auriol décida que ceux du collège de Saint-Martial, de fondation papale, se présenteraient les premiers, ceux de Foix, Maguelonne, Périgord et Sainte-Catherine, de fondation cardinalice, en second lieu, ceux de Saint-Raymond en sixième position, ceux de Narbonne et de Mirepoix, de fondation archiépiscopale, en septième et huitième, qu’enfin viendraient les membres des collèges fondés par des laïcs, ceux de Saint-Girons et Verdale, créés par des docteurs, ceux du collège de l’Esquile, « de fundatione militis », ceux des collèges « de monte landino » et Saint-Jean, avec, en quatorzième et dernière position, l’unique « collegiatus » de Saint-Mathurin24.
5L’institution, avec son unique occupant, était alors bien loin de ressembler à l’une de ces fondations dynamiques dans lesquelles les collégiés menaient la vie trépidante qu’Henri de Mesmes évoque avec tant d’éloquence25. Si, dans un coin de la maison de la place d’Agulhères, des livres que le fondateur avait pu léguer en même temps que la maison ne constituaient l’un des rares vestiges de son ancienne vocation26, seule la mémoire de la cité et le vêtement austère du prêtre pouvaient encore rappeler que Saint-Mathurin avait été un collège27. Le « collegiatus » désigné par Biaise d’Auriol au mois de juillet 1533 était sans doute déjà La Perrière. Unique collégié de Saint-Mathurin, il en devint naturellement le prieur : le 15 novembre, il en possédait officiellement le titre28. Cette nomination, qui attestait de la faveur dont il bénéficiait auprès des institutions universitaires et de l’archevêque de Toulouse sinon auprès du roi29, mettait entre ses mains l’ensemble des biens autrefois attribués au collège pour la nourriture et l’institution des écoliers. L’humaniste la perçut comme il aurait accueilli un nouveau bénéfice ecclésiastique, renonçant rapidement à la cure de Parazan, qui constituait jusque-là sa source principale de revenus. Jusque dans les années 1550, jusqu’à la disparition du collège et jusqu’à ses derniers jours, il demeura prieur de Saint-Mathurin, assurant, seul ou avec l’aide de son frère Jean, la gestion de l’institution30.
6Outre la maison collégiale, Saint-Mathurin possédait à Toulouse une maison et un jardin « avec un puys a bras » situés dans le capitoulat de Saint-Etienne, hors les murs de la ville, derrière les fossés qui, aux portes de Villeneuve et Porteneuve, recueillaient les ordures de la maison commune. Mesuré selon l’arpent de Toulouse à une punherade et trois boyssets, l’ensemble était estimé pour une bonne terre31, son arrentement procurait au collège la somme annuelle de 12 livres tournois32. A Castelnau d’Estrètefonds, commune du canton de Fronton contiguë à Boulloc et Saint-Jory, le collège avait été doté de plusieurs pièces de terre33. L’une, située le long du chemin allant de Castelnau à Grisolles, mesurait un arpent et quatorze-quarts ; une autre, confrontant avec les terres du baron de Castelnau au lieu appelé « Las Franques », neuf-quarts ; une troisième enfin, confrontant avec des particuliers, un arpent et six-quarts. Une vigne dudit terroir, suivant le chemin allant de Castelnau à Saint-Rustice, comprenait un arpent et une « eyminade » ; une autre, longeant le chemin de Grisolles et celui dit de « La Molière », deux arpents et demi ; une autre enfin, à Saint-Martin, treize-quarts-34. Leur mise en culture faisait bénéficier Saint-Mathurin et son prieur d’une rente annuelle totale de 5 pipes de vin et 6 setiers de blé froment. L’ensemble était porté au collège aux dépens des fournisseurs, à la Saint-Barthélemy pour le blé et à la Saint-Michel pour le vin, dans des fûts qui devaient être fournis par La Perrière35. Le collège totalisait donc des revenus de 12 livres, 25 deniers et 5 sous tournois, 5 pipes de vin, 6 setiers de blé froment et un poulet ; la constitution de rentes sur le vin et le blé permettant de les estimer, pour l’année 1544, à la somme globale de 64 livres 25 deniers et 5 sous tournois plus le poulet36.
7A la création du collège, ces revenus avaient assurément constitué une dotation considérable, permise seulement à un individu dont la fortune avait de larges assises, peut-être un descendant des illustres Ysalguier, seigneurs de Castelnau, qui avaient bâti au XIVe siècle la fortune la plus considérable de Toulouse37. Sans doute avaient-ils alors été suffisants pour entretenir, le temps de leur apprentissage à l’Université, six ou douze étudiants dont le nombre rappelait souvent le caractère pieux de la fondation. Désormais, Saint-Mathurin eut difficilement pu accueillir et nourrir plusieurs membres. Pour un seul collégié en revanche, la dotation était coquette.
8Les capitouls ne l’ignoraient pas. Observant la dégénérescence des institutions collégiales, l’abandon par certaines des finalités pieuses ayant justifié leurs fondations comme leurs statuts privilégiés, ils s’évertuaient à obtenir réduction des exemptions fiscales qui leur avaient été anciennement octroyées. Tel avait été le cas au XIVe siècle. Les collèges de Maguelonne, Périgord, Sainte-Catherine et Saint-Martial avaient alors acquis de nombreuses rentes et biens autrefois possédés par des citoyens de Toulouse, sans accepter de s’acquitter des impositions jusqu’alors associées à ces nouvelles acquisitions. Ayant à faire face à une situation économique difficile, les magistrats s’étaient plusieurs fois, avec succès, obstinés à faire contribuer ces riches institutions collégiales aux réparations des divers ponts, murs et voies publiques de la ville38. Au XVIe siècle, il fallait à la ville répondre à des exigences financières accrues. Le roi réclamait sans cesse et, face à la menace de guerre, il fallait protéger la ville d’une éventuelle attaque, les fortifications devaient être renforcées. Les magistrats municipaux, en cela soutenus par les Etats de Languedoc, cherchaient donc à obtenir la participation de tous les privilégiés. En 1535, il fut décidé que les gens d’Eglise, conseillers à la Cour, docteurs régents et suppôts de l’Université payeraient des tailles et deniers royaux pour leurs biens roturiers et d’ancienne contribution39, et François Ier ne tarda pas à révoquer l’exemption de tailles, aides, octrois ou autres charges, accordée par Louis XI et Charles VIII aux docteurs régents comme aux officiers du Parlement et de l’Université de Toulouse40. Lorsque le cardinal de Châtillon, archevêque de la ville, pria les Etats de faire quelque modération aux Universités et aux docteurs régents ès lois et décrets, il ne fut pas entendu41. La position des autorités municipales se fit d’autant plus rigide que la question du passif créé par la venue de François Ier tardait à se régler42. En 1536, le chancelier Dilliers, les docteurs régents Blanchard et Paulo vinrent en vain présenter leurs doléances au conseil de ville pour protester contre les violations des privilèges universitaires ; le 31 août 1536, des lettres patentes confirmèrent que tous les habitants, y compris les régents et suppôts de l’Université, seraient cotisés43. Saint-Mathurin fut ainsi soumis à la taille ordinaire pour raison de la maison et du jardin situés porte de Villeneuve. Son prieur cependant n’entendait guère s’exécuter. Refusant de payer, il intima les procureur du roi et syndic de la ville devant la juridiction civile des capitouls lorsque les trésorier et receveur prirent certains gages du paiement. Le 13 novembre, Du Cèdre, qui le défendait, assura que le jardin « dependant dudict colliege et priouré et de la fondation d’icelluy », était immune de tailles ou autres subsides ; Bonhomme, syndic municipal, qu’il était rural et d’ancienne contribution. Le substitut du procureur du roi Chabut affirma en dernier lieu que si le jardin était dépendant du collège, il devait être quitte. Le 21 novembre, la cour accorda à La Perrière la récréance des biens pris contre la mise en dépôt de la somme cotisée et le surlendemain, le prieur ajourna Jean Fraisse, Pierre Gonbauld et Micheau Vernier pour attester de la nature du fonds. L’affaire fut examinée les 27 novembre, 1er et 5 décembre mais le syndic réclamait des délais supplémentaires, et, le lundi 11 décembre, les capitouls conclurent à nouveau que, pour lors, « le procès n’est en estat de juger ». Le syndic disposait d’un mois pour produire ses conclusions, le prieur conservait la récréance de ses gages et voyait la cotisation suspendue « jusqu’à ce que autrement en soit ordonné », les dépens étant réservés en fin de cause. L’issue de la procédure n’est pas connue, la fin de l’année capitulaire était venue et le nouveau registre des délibérations ne montre aucune trace de sa continuation44. Ayant aidé les capitouls à préparer les entrées royales de François Ier et des souverains de Navarre en 1533 et 153545, l’emblématiste bénéficiait peut-être d’un régime de faveur. Quelques mois plus tard, alors que Saint-Mathurin était censé contribuer au paiement des vivres du camp de Provence et au remboursement des diocésains du Languedoc, il ne paraît pas en effet s’être acquitté de ses charges, l’article relatif au collège n’étant suivi d’aucune mention détaillant un paiement effectif46. Il devenait néanmoins difficile d’échapper aux cotisations multipliées par la royauté et levées par les autorités municipales. En 1537, lorsque François Ier demanda à Toulouse un prêt de 50 000 livres, les capitouls, remontrant au roi les difficultés de la ville, soulignant en outre que l’Université et les privilégiés refusaient d’y participer, demandèrent une réduction. Celle-ci ne fut accordée qu’à hauteur de 20 000 livres, et il fut ordonné que les privilégiés y seraient soumis47. Entérinant ce grignotage, le Parlement autorisa les capitouls à cotiser les gens d’Eglise pour leurs biens roturiers, d’ancienne contribution48. Les exonérations se firent sans doute plus difficiles.
9Le collège fit en outre l’objet d’une attention croissante des capitouls après l’incendie ayant endommagé, en 1540, les « Estudes » où Jean de Coras, Arnaud Du Ferrier et Jean de Boyssoné avaient enseigné49. Comme les bâtiments devaient être réédifiés, une réorganisation immédiate de l’Université était en effet nécessaire. Le Parlement réagit par deux arrêts de réformation50 et, à la rentrée, les capitouls furent confrontés aux difficultés posées par le manque de locaux51. Pierre Du Cèdre, syndic municipal chargé de faire un état des biens immobiliers à disposition de l’Université, fit alors un constat édifiant : les maisons autrefois achetées par la ville pour l’enseignement du droit servaient d’habitations personnelles à quelques membres du studium52 ; le régent en titre du collège des arts de la ville, Fidelis, était absent, et, pour couronner le tout, on découvrit que Jean Maurus, nommé pour remplacer le régent Fidelis, avait introduit sa femme et plusieurs chambrières dans le collège53. Furieux, les capitouls ordonnèrent à ce dernier de quitter les lieux. Et lorsque le régent fit appel de leur sentence devant le Parlement, faisant valoir, probablement, le fort mauvais état dans lequel se trouvaient les bâtiments du collège, la Cour ordonna aux capitouls de laisser au régent un délai suffisant pour vider les lieux, pourvoir à l’entretien nécessaire du collège, fournir à Maurus une maison décente pour exercer sa régence et, suivant certaines réquisitions, elle désigna un commissaire pour étudier « l’excercice et reduction de certains collieges dudit Tholose », l’union des petits collèges dont les biens et rentes permettraient la fondation d’une seule institution, viable celle-là54. Les prieurs des collèges de l’Esquille, Montlezun, Verdalle, et Saint-Mathurin devaient à cet effet être entendus par le conseiller Rivière commis en l’affaire. Assignation à comparaître leur fut faite par l’huissier Mejan55.
10Convaincus de longue date de la nécessité d’une telle union, les capitouls commencèrent d’agir comme si elle était acquise. Le 10 juin 1540, certains membres du chapitre de Saint-Etienne vinrent présenter aux magistrats l’itinéraire que devait emprunter la procession organisée le 16 juin prochain, jour du corpus domini. Il s’agirait, après être passé devant l’entrée de la maison commune, de prendre la rue des Ménestriers et la ruelle des Carces pour remonter vers la place du puits d’Agulhères et prendre vers la grand rue de Saint-Orens. Le détour n’était pas des plus agréables. Le quartier allant à Villeneuve par devant les prisons était exigu, sale et sombre, selon les termes du rapport, « un canton puant et estroict ». Préoccupés de questions d’hygiène et de salubrité, les magistrats tâchaient alors d’assainir les rues et d’aérer la ville. D’aucuns se remémorèrent comment, autrefois, avait été évoquée la possibilité de prendre la maison du collège de Saint-Mathurin, laquelle était « caduca, vieilhe et s’en va en ruyne », pour la convertir en rue publique. Le passage permettrait ainsi d’aller tout droit à Saint-Orens et à la porte dite de « Mathabeuf » par laquelle entraient les nombreuses provisions venant de Paris ou de Lyon. Prolongé au devant de la maison commune, il pourrait mener directement à la rue droite par le quartier du Puys-Claux jusques à Rouaix, Saint-Barthélemy et au Salin. Les allées et venues concentrées jusqu’alors rue de la Porterie basse, qui occasionnaient divers scandales et incidents, seraient ainsi réparties entre plusieurs rues, et la circulation en serait allégée au « grand bien, profit et utilité à la chose publicque »56. La maison de Saint-Mathurin cependant n’était pas propriété de la ville. Malgré la vétusté de la bâtisse et le dépérissement de sa vocation collégiale, que les magistrats ne pouvaient ignorer du fait de la proximité de l’institution avec la maison commune, les capitouls ne pouvaient la détruire sans l’accord de l’archevêché et sans égard pour son prieur. Ils envisagèrent de l’échanger avec une autre, de semblable valeur, dans laquelle La Perrière pourrait faire son habitation. Leur choix se porta sur une maison toute proche, située entre la place du puits d’Agulhères et la rue Villeneuve. Hypothéquée, celle-ci était habitée par Pierre de Guerre, lequel en refusait la jouissance à Durand Ydriard qui s’en prétendait propriétaire57. Ce conflit qui perdurait servit les capitouls : lorsque le syndic proposa aux deux parties de racheter la maison à celui qui s’en verrait reconnaître les droits, toutes deux acceptèrent. La maison fut immédiatement visitée et expertisée et, le lendemain même, Guillaume de La Perrière fut avisé du projet. La vétusté de l’antique maison collégiale devait être une source de tracas pour le prieur. L’échange proposé par la ville mettait à sa disposition une bâtisse en meilleur état et, pourvu que la ville lui donne 25 livres tournois pour faire certaines menues réparations à sa nouvelle demeure, il s’en déclara content. Sans tarder, les capitouls décrétèrent que serait faite une « inquisition sommaire de la commodité ou incommodité et si apert que soit utile et necessaire que soit procédé audict eschange et permutation »58. L’an 1541 et le onzième jour de juin, dans la maison du collège, « constitués personnellement monsieur maistre Guillaume de La Perrière, prieur et seul collegié dudict colliege de Sainct Mathurin d’une part et maistre Arnauld Bajuli, bachelier ez droictz, sindic de ladicte ville de Tholoze d’autre part », il fut procédé à l’échange. Le syndic promit de faire autoriser celui-ci à l’ordinaire collation du prieuré avant de donner à La Perrière les 25 livres tournois convenues59, les deux parties s’engagèrent à se garantir contre toute éventuelle éviction puis elles se dévêtirent desdites maisons, s’investissant l’une l’autre par la tradition de l’instrument rédigé par le notaire Lanse60.
11La destruction de l’ancien collège commença sans tarder. Les 14 et 15 juin, fut mise en vente par criée la dépouille de sa fusterie. Puis ce fut le tour de la dépouille de tuile61. Supervisés par Jacques Eonismes, capitaine délégué à la santé et homme à tout faire de la maison commune, les travaux allèrent bon train62. Le 2 août, la maison était convertie en rue publique et, rapidement, le conseil municipal autorisa les voisins à ouvrir des vues sur ladite rue et à construire aux extrémités de la place des boutiques, « badocques » ou autres édifices baillés à ferme au profit de la ville63. Avant même que n’intervienne le jugement qui en attribuait la propriété à Pierre de Guerre ou à Durand Ydriard, le prieur de Saint-Mathurin s’installa dans la maison située rue Villeneuve. Comme l’ancien collège, la bâtisse était étroite en sa façade (3 cannes et 4 pans), enserrée entre les maisons du « chandellier » Valentin du Fern et de la veuve de Jean Jarras. Profonde, elle longeait le jardin des héritiers de Jean Sudoris avant de rejoindre, tout au fond, la muraille du couvent des nonnains de Saint-Sernin. Selon l’arpentage effectué le 10 avril 1550 en présence de « monsieur de La Perrière, soy tenant dedans ladicte maison », elle mesurait 135 cannes et 6 pans carrés64.
12En dépit de la disparition de la maison collégiale, le nouveau locataire de la rue de Villeneuve conservait sa charge de prieur de Saint-Mathurin. Comme le principe d’une réforme des anciens collèges semblait désormais admis, il pouvait néanmoins s’attendre à se voir d’un jour à l’autre privé de son statut et des bénéfices attachés au collège65. De fait, si l’échange proposé par la ville avait eu lieu à la condition que la nouvelle maison « seroit immune de tailles et autres subsides ainsi qu’estoit audit colliege »66, La Perrière avait désormais bien du mal à faire respecter ladite clause. En 1541, les Etats de Languedoc refusèrent d’exempter les membres de l’Université des tailles pour leurs biens ruraux67 et l’année suivante, Saint-Mathurin contribua à la construction du pont et au remboursement du diocèse de Narbonne des fournitures du camp d’Avignon68. Le dernier jour du mois d’août 1542, l’humaniste renouvelait le bail de la maison possédée par le collège « aux barrys de saint Alby ». Pour un an seulement. Interdisant à Jean de Genssac toute sous-location, toute coupe d’arbres, branches, vertes ou sèches, dudit jardin, l’obligeant au contraire à le bien « verser » et cultiver avant d’en rendre au terme la possession vide, il s’engageait à le laisser jouir en toute quiétude et à faire les réparations nécessaires, mais se réservait l’entrée du jardin, pour lui « et les siens » quand bon lui semblerait et, « en cas de nécessité », l’habitation de la moitié de la borde et du jardin69. En 1543, il ne restait plus rien de l’ancienne maison collégiale de Saint-Mathurin ni de son ancienne vocation : au mois de mars, l’emplacement, estimé à 76 canes et 1/2 carrées, fut déblayé puis pavé par Jean Rouch avant de prendre le nom de « rue neufve »70. De la maison qui fut en définitive adjugée à Durand Ydriard71, La Perrière s’occupait de gérer les rentes du collège72 comme ses charges, tailles ordinaires73 ou frais extraordinaires74 ; il pouvait être certain désormais que les jours du collège étaient comptés75.
13La réforme des institutions collégiales en effet prenait forme. Comme la maison de Saint-Exupéry tombait en ruines76 et que son état de décrépitude rendait inutile toute mesure palliative, les capitouls rechignaient à la faire réparer77. Et suivant les requêtes des collégiés auxquels s’était joint l’archevêque Odet de Châtillon, le Parlement leur enjoignit non seulement de procéder rapidement à sa réparation et de procurer aux écoliers un logement décent le temps nécessaire, mais il ordonna encore, suivant les réquisitions du procureur général du roi, qu’André de Barona ainsi que les prieurs des collèges de Montlezun, Verdale, Saint-Mathurin et Saint-Girons viendraient au premier jour en audience « defendre aux demandes et conclusions par luy faictes »78. Commissaire nommé en l’affaire depuis 1541 chargé de l’exécution de l’arrêt, le conseiller Rivière proposa de reloger les collégiés de l’Esquille ès maisons de « Madonne, Laban et Marianne et autres », proches de Saint-Exupéry. Il voulait entendre les prieurs des collèges visés « deffendre aux requisitions de messieurs les gens du roy aux fins de unir lesdicts collieges aux facultés des artz »79.
14Sommé de se rendre au Parlement répondre à ce projet d’union qui devait aboutir à la suppression de Saint-Maturin, Guillaume de La Perrière n’en continuait pas moins d’assurer les fonctions de prieur du collège. En 1544, il versa la somme de 10 sous exigée par les magistrats municipaux pour la contribution de ce dernier aux impôts levés sur les villes closes de la sénéchaussée à cause de la guerre80. En 1545, il renouvelait les arrentements des terres de Castelnau81. Mais les capitouls rechignaient sans cesse davantage à régler le loyer de la maison qu’il habitait rue de Villeneuve82. Cette année-là, ce n’est qu’après avoir adressé plusieurs requêtes aux capitouls que Durand Ydriard parvint à obtenir satisfaction de celui-ci. Encore le trésorier nota-t-il, sur le mandement qu’il se résolut enfin à lui adresser, que le paiement n’avait lieu que « jusques a ce que autrement en soit dict »83. Lorsque des reconnaissances solennelles furent demandées aux tenanciers du collège, sans doute dans la perspective d’établir un inventaire des biens disponibles après sa suppression84, l’humaniste se mit en quête d’un nouveau bénéfice85. En 1549, renouvelant l’arrentement de certaines terres possédées par Saint-Mathurin à Castelnau pour une durée de huit années, il ne pouvait espérer demeurer aussi longtemps prieur de l’institution86.
15Face à l’évolution entérinée par les Etats du Languedoc, le Parlement de Toulouse et le souverain lui-même87, laquelle légitimait la cotisation annuelle de Saint-Mathurin au titre des tailles en raison des biens roturiers du collège et de la maison louée par la ville, La Perrière ne se résignait pas. Redevenu en 1549 historiographe de la maison commune de Toulouse, chargé de rédiger dans les prestigieuses Annales de la ville les hauts faits de l’administration municipale, il bénéficiait d’une protection accrue des capitouls88 : il supplia ces derniers de reconnaître les anciens privilèges du collège et l’accord passé en 1541. Ayant obtenu des magistrats une exemption de tailles pour la maison mais néanmoins cotisé, le 13 mars, par le syndic Taillefer qui ignorait l’existence d’une transaction préalable, il assigna ce dernier devant le consistoire civil municipal. Sans doute obtint-il gain de cause car le jour même, les capitouls chargèrent leur syndic de prendre sa défense contre les religieuses de Saint-Sernin qui réclamaient une oblie sur la maison de la rue Villeneuve89. Lorsque l’affaire se répéta l’année suivante, comme les financiers chargés de récolter les tailles l’avaient cotisé en raison « de la maison de Durand Ydriard », La Perrière fut non seulement exempté de la cotisation, mais obtint que les articles inscrits sur le rôle d’imposition seraient corrigés. Chabut, qui plaidait à nouveau sa cause eut alors rapidement gain de cause. Connaissant la promesse qui lui avait été faite, le nouveau syndic Jean Gaillard déclara avoir vu l’instrument autrefois passé entre le prieur et la ville90, et, Le 8 août, une ordonnance capitulaire entérinait la demande de l’humaniste, déclarant que « les items et articles couchés aux livres des cotisations et impositions des deniers tant ordinaires que extraordinaires et livre des estimes concernant ledict suppliant seront corrigés et en iceulx sera couché : « Maistre Guillaume de La Perriere prieur du colliege de sainct Mathelin en sa maison prieuralle pour les biens ruraulx qu’il tient. Condempnant ledict sindic par mesme sentence acomplir, garder et observer le contenu audict instrument [...]91 ».
16Ce n’est pourtant qu’avec difficultés qu’il parvenait à faire respecter l’engagement conclu en 1541 concernant le louage de la maison rue de Villeneuve. Si, en 1547, une seule supplique avait suffi pour que Durand Ydriard obtienne satisfaction de ses loyers92, pas moins de trois furent nécessaires l’année suivante. En dépit d’un mandement adressé par les capitouls au trésorier, la première demeura insatisfaite, la seconde ne fut visée que le pénultième de mars 1549 et le paiement effectif n’intervint que le 11 juillet suivant93. L’affaire se compliqua encore en 1550, car si les magistrats se montraient enclins à faire droit aux réclamations du bailleur, le trésorier Lancefoc faisait manifestement blocage94. En 1551, Ydriard commença de perdre patience. Comme cela avait été envisagé en 1541, il réclama que la maison lui soit définitivement achetée par la ville. Les capitouls entendirent faire droit à la requête du bourgeois ; suivant leur bon vouloir, le trésorier Cappel nota sur son compte des dépenses la délivrance « à Guillaume de La Perrière et Durand Ydriard » de la somme de 500 livres tournois à laquelle avait autrefois été estimée la maison. Le mandement cependant ne fut pas exécuté : rayée du registre, la ligne de compte fut remplacée par une mention indiquant que le mandement était renouvelé au trésorier de l’année suivante95. Dès lors, Ydriard n’eut de cesse que d’insister pour que les magistrats, à défaut d’acheter la maison, le réintègrent en sa possession96. La Perrière se joignit à lui pour protester contre l’inexécution des mandements capitulaires. Rappelant aux capitouls la délibération condamnant le syndic à payer la maison dans le terme de six mois, l’absence d’exécution d’icelle malgré la signification de la sentence au syndic et l’échéance du délai préfix, il dénonçait tant le préjudice subi par Ydriard que celui dont il souffrait lui-même, à cause, écrivait-il, de la mauvaise foi du syndic, lequel « ne faict aulcun compte d’obtemperer a vostredicte sentence ». Entérinant leurs suppliques le 28 avril 1551, les capitouls exigèrent du syndic qu’il obtempère, ordonnant que « soit fait le commandement requis »97. Mais le 2 mai, au sergent royal Antoine de France qui lui signifia en personne le mandement capitulaire, Gaillard répondit qu’il n’avait point d’argent98. Suivant les réquisitions de La Perrière et de Durand Ydriard, les capitouls se tournèrent vers le trésorier, espérant qu’il pourrait satisfaire leur mandement après avoir vu l’état des comptes de la ville99. Aux abois, l’humaniste supplia les magistrats de contraindre ce dernier à s’exécuter, témoignant que depuis l’échange de 1541, « ledict Ydriard a faulte de payement ne cesse inquiéter le suppliant que a l’advenir pourroit demeurer frustré et de sa maison que la ville tient et de celle que lui a este baillée par eschange »100.
17Accusant le contrôleur Cruce de refuser sans raison concluante d’obéir aux appointements des capitouls, La Perrière en appelait au droit de ces derniers, d’après lequel « il appartient a voz seigneuries de commander par domination, et a voz officiers d’obeir sans contradiction »101. Ayant visé cette supplique le 9 mai, les capitouls sommèrent le trésorier de dépêcher le mandement de 500 livres. Dénonçant dans une nouvelle supplique conjointe l’opposition que Cruce faisait à l’exécution des mandements capitulaires, au préjudice personnel des suppliants, La Perrière et Ydriard obtinrent un nouveau mandement le 21 mai. Mais Cruce, auquel le sergent Pierre Rogié intima la délibération capitulaire, se récria. Se défendant de tout mépris à l’encontre des magistrats, se proposant même de faire dépêcher un mandement au trésorier, il protestait : non scellée, la délibération capitulaire n’était signée par aucun des magistrats municipaux, ne faisait référence à aucune condamnation précise contre le syndic, ne permettait enfin aucune estimation de la maison litigieuse sinon par le dire des parties elles-mêmes102. Les capitouls ne parvenaient manifestement pas à se faire entendre. Pour les trésoriers municipaux comme pour certains officiers de la ville, l’échange de 1541 était ancien, les raisons du louage ou de l’achat de la maison de Durand Ydriard s’étaient évanouies dans le temps. Saint-Mathurin étant depuis bien longtemps un collège fantôme, le paiement des loyers, a fortiori celui du prix de la maison baillée à La Perrière paraissait sans doute injustifié à leurs yeux, surtout si quelque différend personnel les opposait réellement au locataire ou à son bailleur. Sous couvert d’une excessive scrupulosité, ils différaient un paiement dont ils espéraient dispenser la ville, puisque Henri II était sur le point d’entériner l’union des anciens collèges toulousains.
18Les lettres patentes données en forme de charte à Nantes, au mois de juillet 1551, entérinaient une réforme de longue date préparée par les capitouls. Dans son préambule, le souverain expliquait quelle nécessité les études de théologie, de droit et de médecine avaient de l’intelligence des langues hébraïques, grecques, latines et des arts libéraux. Reconnaissant la primauté de la faculté de droit toulousaine sur toutes autres du royaume, relevant l’absence de structures permettant l’apprentissage et la connaissance des arts dans la ville, il autorisait les capitouls à commuer et convertir les anciens collèges toulousains en deux nouvelles institutions vouées à la lecture et l’interprétation desdites langues et enseignements. Destinés à l’entretien des écoliers étudiant les droits civil et canon, les huit plus grands collèges de la ville, Saint-Martial, Foix, Sainte-Catherine, Maguelonne, Narbonne, Saint-Raymond et Saint-Nicolas étaient conservés. Les collèges de Boulbonne, Saint-Girons, Verdalle, Montlezun, Saint-Exupéry, des Innocents, du Temple et de l’Esquille comme tous autres « anciennement fondés » étaient définitivement supprimés. Le souverain l’ordonnait, il serait pourvu en toute justice au sort des collégiés ayant encore à résider dans les fondations supprimées. L’ensemble de leurs logis, maisons, rentes, revenus et tous autres biens serait néanmoins réuni pour permettre l’érection et la dotation des deux nouveaux collèges établis dans la ville avec deux principaux et tel nombre de lecteurs et régents requis « pour la discipline interpretation lecture et exercisse desdictes langues Hebraicques grecque, latine et artz liberaulx ». Toutes procédures intentées pour s’opposer à ladite commutation se trouvaient réduites à néant ; ceux désirant prétendre au contraire, en particulier les individus pourvus de places auxdits collèges, se trouvaient contraints au silence103.
19Dans les Annales de la ville, La Perrière célébra dans la chronique 227 la « procuration surintendance » de Jean Bertrand qui avait obtenu ces lettres royales aux capitouls, « hommes prudentz et instituez en toute civilité », lesquels « ont eu le soing et cure d’augmenter l’exercice des lectres en leur republicque »104. Les deux collèges imités du collège trilingue de Paris, écrivait-il, destinés à instruire les enfants de Toulouse aux langues hébraïque, grecque et latine, enrichiraient la République. Dans la liste des collèges supprimés, il omettait néanmoins de citer celui dont il était le prieur. Peut-être espéra-t-il un temps que Saint-Mathurin échapperait à la réformation programmée. Pour un temps en effet, les collèges supprimés continuèrent de fonctionner comme si de rien n’était. C’est au nom du collège de Saint-Mathurin que La Perrière fut cotisé au mois de septembre au titre de la taille ordinaire comme au titre de l’impôt levé pour payer la solde des gens de pied. Comme précédemment, il obtint des capitouls que soient notés sur les registres d’imposition son titre et sa charge de prieur, lesquels en avaient été omis en dépit de l’ordonnance obtenue l’année passée et malgré une précédente requête105. L’humaniste venait en outre de gagner le combat qu’il menait depuis plusieurs années aux côtés de Durand Ydriard : dans sa chronique, avec un soulagement manifeste, il pouvait louer la « grand integrité » des capitouls ayant enfin payé au bourgeois de la ville le prix de la maison de la rue Villeneuve. « A la sugestion d’aulcuns malveillantz audict de La Perriere », la chose avait tardé, mais désormais notait-il, la maison demeurait « franche et quicte audict de La Perriere comme la sienne prioralle qu’il bailla a la ville et que ledict Durand Ydriard ny peust pretendre aulcun droict »106.
20Cet enthousiasme cependant s’avéra par trop hâtif. A la clôture des comptes capitulaires, le mandement des magistrats n’avait toujours pas été exécuté. Début 1552, La Perrière et Ydriard prirent à nouveau leur plume pour se plaindre auprès des capitouls de l’opposition formée contre le paiement par le contrôleur Cruce, pour « quelques raisons frivoles et sans aulcun fondement ». Répondant sans coup férir aux arguments notés sur le procès-verbal précédent, ils exigeaient que le contrôleur soit contraint de payer à la peine de 50 livres107. Un nouveau mandement fut expédié, aussi inefficace que les précédents. Le 9 décembre, comme il n’avait pas obtenu satisfaction, Ydriard perdit patience. Exigeant satisfaction de sa créance dans la journée, il demandait que passé ledit jour et faute de paiement, il lui soit permis de contraindre Cappel « par arrestation et emprisonnement de sa personne ». Si les capitouls se refusèrent à une telle extrémité, ils enjoignirent à Raymond Cappel l’ordre de payer la somme prétendue dans le délai d’un mois et à la peine de 100 livres. Et, le 11 décembre, au sergent royal venu notifier la décision à son domicile, le fils du trésorier déclara qu’il ferait son devoir dans le délai prescrit108. Cappel cependant ne paya pas. Le 13 mars suivant, Ydriard réclamait encore aux capitouls le prix de sa maison, le louage courant depuis le mois de mai à raison de 30 livres par an et la contrainte du trésorier par arrestation de sa personne. En désespoir de cause, il voulait que la maison lui soit rendue. Les magistrats intimèrent à Cappel l’ordre de venir déclarer la raison de son refus, mais lorsque le sergent royal lui notifia la décision capitulaire, en présence de Pierre Salamon, il répéta qu’il ferait son devoir si lui était adressé un mandement sur le sceau vert109.
21Pour Durand Ydriard, la mauvaise foi du trésorier était évidente, causée par la « notoire malice et malveillance qu’il a avec le suppliant, a cause de notoire procès qu’il a avec son nepveu duquel il est caution, a faict trayner presques de ung an ledict suppliant comme s’il estoit la plus ville personne de Tholoze, combien qu’il aye receu honeur de ladicte ville ; usant icelluy Cappel de plusieurs responses dillatoires et subterfugieuses qu’est cause que vosdicts appointements sont illusoires au suppliant »110. Le bourgeois suggéra alors que le prix de la maison soit saisi sur les deniers de Durand de Valles, arrentier du quart de vin dont il était débiteur pour une somme équivalente et qui menaçait de le faire payer. L’argument fut singulièrement efficace, d’autant que le procédé permettait de faire échec aux procédures comptables traditionnelles. Après un ultime mandement, comme par extraordinaire et sans autre explication, la somme fut payée le jour même111. Le riche bourgeois ne s’enivra pas de cette victoire : les capitouls lui devaient encore le prix du louage d’une année et demi, il n’eut donc de cesse que de le leur réclamer jusqu’à ce que celui-ci lui parvienne, le 10 juin suivant, au terme de quatre requêtes112.
22Guillaume de La Perrière ne pouvait guère se reposer de ce succès. La maison sise rue Villeneuve appartenait désormais à la municipalité, mais avec la proclamation de l’édit de juillet 1551, l’obligation née du contrat passé en 1541, qui contraignait les capitouls à le loger, venait de tomber. S’éleva-t-il, comme la plupart des autorités tutélaires des collèges supprimés, contre l’exécution de l’édit ? Nul ne le sait. Les syndics des collèges de Saint-Girons, Narbonne, Verdalle « et autres » avaient formé des oppositions au Parlement113. Les moines de Boulbonne et de Grand-Selve faisaient valoir les causes des collèges de Boulbonne et Saint-Bernard114. Les consuls de Saint-Girons protestèrent avec une telle fougue qu’ils prononcèrent des paroles jugées diffamantes par le syndic de Toulouse115. Les oppositions étaient telles que, presque une année après la proclamation de l’édit royal, le Parlement ne s’était toujours pas décidé à procéder à son enregistrement. Les capitouls trouvaient à la Cour du roi le soutien qui leur faisait défaut à Toulouse. En février 1552, le Grand Conseil autorisa la ville à conserver la maison de Saint-Exupéry et acheter des maisons joignantes à l’Esquille pour pourvoir à l’érection du futur collège116. Le 19 mai, sur les réquisitions du syndic de Toulouse, Henri II adressa au Parlement des lettres de jussion lui enjoignant de publier son édit dans le mois qui suivrait leur réception. La Cour en prit acte le 13 juillet117. Il semble qu’elle hésitait encore à s’y soumettre au mois d’octobre. Les capitouls demandèrent au roi de nouvelles jussions lui enjoignant un enregistrement sous huitaine, à défaut, ils requéraient l’autorisation de procéder eux-mêmes à la « réale exécution » des premières118. L’un des huit syndics en charge d’un collège supprimé, La Perrière se vit signifier par huissier la teneur des lettres royales en même temps qu’il fut convoqué par le troisième président et par le conseiller Daffis chargés de leur exécution119. Sans cesser pour autant d’exercer ses prérogatives de prieur. Le 27 juillet 1552, il renouvelait en effet l’arrentement de la maison possédée par Saint-Mathurin aux faubourgs de Saint-Aubin. Comme les précédents actes, ce contrat spécifiait que les nouveaux locataires ne pourraient faire aucune réparation, ni couper aucun bois ou arbres sans son consentement exprès, lequel se réservait la possibilité « soy aller esbatre ou bien sopper et disner luy et sa famille et ses amis y porront aller »120.
23L’humaniste, dont la précarité s’était considérablement aggravée, cherchait à jouir autant que possible de ce jardin qui était, pour peu de temps encore, à sa disposition121. Dès l’année suivante, le 7 octobre 1553, se prononçant sur l’exécution de l’arrêt du 14 juillet 1552, le Parlement ordonna la mise en vente des maisons, biens et revenus des collèges de Saint-Girons, Verdalle, Montlezun et l’Esquille, celle des biens et revenus de Saint-Exupéry, celle, enfin, des rentes et revenus des Innocents et de Saint-Mathurin. Exceptée la maison du collège de l’Esquille, conservée pour servir d’assise à la fondation à venir, l’ensemble devait être vendu à l’encan, les fruits en provenant employés à la construction et dotation des deux nouvelles institutions. Les maisons et les biens devaient être saisis et mis en bonne et sûre garde, dans la main du roi, pour être soigneusement inventoriés. Leurs tenanciers, contraints d’en laisser la possession vide, devaient bailler tous les instruments afférents à leurs biens et droits. Les capitouls furent sommés de délivrer le prix et estimation des maisons naguère prises par leurs prédécesseurs des collèges des Innocents et de Saint-Mathurin. Leur commandant de parfaire la construction et édifices des deux nouveaux collèges dans l’espace de trois années, la Cour nomma l’un de ses présidents ou conseillers (auquel se joindrait toute autre personne responsable) responsable de l’exécution de l’arrêt, en charge de définir l’ordre et règlement des collèges, la manière de les pourvoir de principal et régents les plus idoines qui se pourraient trouver, enfin, de leur constituer d’honnêtes conditions de gages et de salaires122. Les choses se précisèrent. Il fut décidé que des prêtres « de bonne et honneste conversation » seraient nourris dans les nouveaux collèges moyennant un émolument modéré, et à charge de célébrer la messe quotidienne. Sommés de quitter les lieux avant le terme prévu par la fondation, les collégiés se trouvant à Saint-Girons depuis moins de 6 ans se virent accorder la somme annuelle de 30 livres tournois pour leurs aliments. Comme le fondateur du collège de Saint-Girons avait autrefois ordonné que les consuls de ladite ville auraient la faculté de mettre certains de ses enfants au collège qu’il instituait par testament, le Parlement accorda la même faculté aux consuls de Saint-Girons pour six enfants « vraiment pauvres » et l’espace de cinq ans au sein du nouveau collège123. Les revendications des abbés de Boulbonne et de Grand-Selve, commandeur de Garridech, celles de maître Jean Fermin, des collégiés de Verdalle et de Montlezun allaient être plus amplement écoutées. Tous autres fondateurs ou tenanciers des collèges supprimés étaient priés de se faire connaître de l’exécuteur de l’arrêt pour faire valoir leurs prétentions, notamment concernant la faculté de placer des anciens collégiés n’ayant point achevé leur temps d’étude au sein des nouvelles institutions.
24Le prieur de Saint-Mathurin n’avait point de telles revendications à faire valoir ; il ne paraît pas qu’il intervint dans cette procédure. Sans doute attendait-il dans l’angoisse la sommation qui le contraindrait à quitter la maison de la rue Villeneuve, car il y a fort à croire qu’il n’avait plus guère le sou124. Le 9 novembre, tandis que les capitouls nommaient Bernard d’Aiguesplas et Etienne de Rabastens commissaires chargés de recevoir les deniers provenant des collèges à réunir125, il renouvelait de « sa maison » l’arrentement des revenus de ses cures de Saint-Loup et d’Amades126. Mais le 22, au Consistoire de la maison commune, les capitouls firent procéder à la criée de la vente de la maison possédée par le collège de Saint-Mathurin rue Villeneuve, confrontant avec les maisons de Jacques de Bonnefoy, Pierre Delabatut et avec le couvent des religieuses de Saint-Sernin. L’affaire était inscrite au tableau de Pierre Salamon, chargé de recevoir les enchères. Le crieur public Jean Girard fit le premier encan de la vente, accompagné de Vidal Ruffet sonnant la trompette, le jour même. Les appels furent renouvelés les 27 novembre, 2 et 7 décembre, sans que personne ne dise ni surdise. Puis, le 9 décembre, l’assesseur Jean Gaillard offrit d’acheter la maison au prix de 450 livres. Les capitouls demandèrent une nouvelle estimation de l’immeuble, et un placard fut affiché aux portes de la maison commune pour avertir les intéressés127. S’il n’avait déjà quitté les lieux, Guillaume de La Perrière devait le faire.
25Au mois de janvier 1554, les capitouls enjoignirent à Gaillard et La Fage, solliciteurs de la ville, de faire exécuter l’ordonnance des commissaires sur le fait des collèges128. Les capitouls Antoine Tournier et Jacques Du Faur, Arnaud Duprat et Pierre Assezat se transportèrent rue Villeneuve le 4 février suivant. Ayant estimé la maison de Saint-Mathurin à la somme de 500 livres tournois, ils firent retenir acte de leur décision par le contrôleur Médard Privat. Comme Jean Gaillard offrit de payer la somme prétendue et que nul ne dit ni surdit à sa proposition, il demanda la délivrance de la maison129. La vente était conclue. Au printemps, les magistrats se préoccupèrent de retrouver les reliques possédées par certains collèges130 ; tout en cherchant à récupérer les terriers que certains collégiés récalcitrants refusaient de leur délivrer, ils firent procéder aux criées des maisons collégiales131 ; puis, comme les capitouls étaient à cours d’argent132, l’assesseur Gaillard s’en fut à Merville et ailleurs voir les métairies dépendantes des collèges de Montlezun, Verdalle « et autres »133. Au mois d’octobre, le Parlement ordonna aux collégiés de Saint-Girons de vider les lieux sous quinzaine134, et, comme les problèmes financiers avaient entraîné l’arrestation de la construction du nouveau collège, le commissaire Daffis arrêta « que les terres, vignes, maison et aultres biens deppendans du colliege de Sainct-Mathurin apartenant a ladicte ville scituees au Chasteau Neuf Destroicttes Fons seront criees et inquantees, subastees et deslivrees au plus offrant et dernier encherisseur »135. Le 12 mars, tandis que les murailles du nouveau collège commençaient à se dresser rue du Taur136, le syndic Gaillard délivra à Guichard Del Pech les 500 livres tournois qu’il devait à la ville pour l’acquisition de la maison dépendante du collège de Saint-Mathurin, « ou souloit faire sa residence ledict feu maistre Guillaume de La Perrière137 ».
26Guillaume de La Perrière avait disparu dans le courant de l’année, en même temps que son collège138. C’était désormais Daiguesplas139 qui gérait les biens de Saint-Mathurin. A l’automne, il fit faire des barriques pour recevoir le vin provenant des vignes de Castelnau140 puis il reçut les rentes du collège, treize barriques de vin et deux setiers de fèves montant respectivement à 36 livres 5 sous (à raison de 5 livres 2 sous la pipe) et 2 livres 12 sous tournois (26 sous le setier)141. Rapidement, la liquidation de l’ensemble de ces biens fut décrétée142. Le 25 février 1556, fut faite la criée de la vente de la maison tenue par Saint-Mathurin près de l’église Saint-Aubin, celle-là même ou l’humaniste aimait à « s’esbattre » avec sa famille et ses amis143. Le 27 mars, ce fut le tour des terres de Castelnau144.
27Au gré de ces ventes, les travaux du collège de l’Esquille pouvaient enfin avancer, et Nicolas Bachelier œuvrer à la construction du portail de la rue du Taur. Déjà, le nouveau collège des arts de la ville comptait des maîtres célèbres, généreusement rémunérés : Jean Firmin avait été rejoint par Antoine Muret, Jean Romelen et Bertrand de La Pointe, régents en physique et en philosophie145. Les capitouls souhaitaient éviter à l’Esquille de connaître les faiblesses structurelles ayant grevé les anciennes institutions collégiales. Ils supplièrent les prélats du pays toulousain, notamment M. de La Case-Dieu, de vouloir destiner certains privilèges et bénéfices à l’entretien du collège comme à celui de ses régents et principal. Pour éviter que les « escoliers estudiantz a la jurisprudence ne viennent destourner les enfans estudiantz audict colliege », il fut décidé que « la porte qu’est devers les etudes joignant le couvent des Cordeliers doibt estre fermée et l’entrée dudict colliege se doibt faire devers la grand rue Sainct Sernin et qu’est au devant le colliege de Perigors sans y avoir aultre entrée ny yssue que ladicte porte »146. La promotion de l’enseignement des belles-lettres, semble-t-il, ne faisait pas toujours bon ménage avec l’enseignement du droit.
Notes de bas de page
1 Dès 1204, Raymond Mascaron légua sa maison à l’abbé de Boulbonne pour loger les novices venant étudier à Toulouse. Le 29 mars 1243, entre le mur du bourg et la place Saint-Pierre des Cuisines, Vital Gautier fondait un premier collège laïc destiné à 20 étudiants pauvres. L’hôpital Saint-Raymond ouvrit ses portes à quelques pauvres écoliers en 1249. Le collège de Saint-Bernard fonctionnait dès 1281. Celui de Saint-Pierre-de-Cuisines, aussi dit de Moissac, et celui de Boulbonne entre 1286 et 1290. Puis, aux XIVe et XVe siècles, furent successivement créés les collèges de Montlezun par le célèbre canoniste du même nom (1319), Verdale par le décrétiste Arnaud de Verdale (1337), Narbonne (1341), Saint-Martial par Innocent VI (1359), Saint-Front de Périgord par le cardinal Talleyrand-Perigord, évêque d’Albi (1360), Maguclonne par le cardinal Audouin (1363), Lectoure par Pierre de Montrevel (1369), Sainte-Catherine, dit Pampelune, par l’évêque dudit lieu Pierre de Selve de Montcruc (1382), le collège des Pauvrets ou des Innocents, pour les barbiers-chirurgiens (vers 1398), l’Esquile (avant 1417), Mirepoix par l’évêque Guillaume du Puy (1417), Saint-Girons par le docteur utriusque Jean Balaguier (1429), Foix par le cardinal légat du pape évêque d’Albano (1457). Voir la plupart des actes de fondations dans M. FOURNIER Les statuts et privilèges des Universités françaises depuis leur fondation jusqu’en 1789, Paris, vol. I.
2 Voir leurs statuts de réformation dans M. FOURNIER, ibidem, vol. I.
3 En 1550, Pierre Massé était collégié de Saint-Girons depuis plus de douze ans, contrairement aux statuts. ADHG, B 43, du 10 juillet 1550, fol. 558 v.-559. La Perrière était alors à Saint-Mathurin depuis environ 20 ans. Voir les troubles consignés dans le préambule de l’édit de réformation de juillet 1551 transcrit infra.
4 AMT, BB 72, fol. 1419.
5 AMT, BB 81, du samedi 2 octobre 1540, fol. 675 ; AMT, CC 1680, fol. 269 et s. et infra sur le collège des Pauvrets.
6 Fournier en décompte 16 pour la période médiévale. En 1406, les capitouls affimiaient que 10 collèges avaient été créés depuis 40 ans. M. FOURNIER, ibidem, I, p. 438-439, notes ; III, n° 1913, p. 567. En 1426, un autre document fait référence à 18 établissements. C. E. SMITH, The University of Toulouse in the Middle Ages. Its origins and growth to 1500 A.D., Milwaukee, 1958, p. 215. Le décompte établi vers 1550-1551 dans le registre du Trésor des Chartes (AN, 261, fol. 206 v.) ne paraît pas prendre en charge ni le collèges des Innocents, dit des Pauvrets (dédié à l’anatomie après 1483), ni celui de Saint-Exupéry (créé pour la faculté des arts vers 1527), ni ceux de Pierre Gros (rue de Peyras) ou de Saint-Jean de Jérusalem, mentionnés dans le cadastre de 1550, AMT, CC 24, fol. 35 v. ; CC 26, fol. 650.
7 Aucune mention n’en est faite dans les études de M. FOURNIER, Les statuts et privilèges, 1891-1894, 4 vol. ; R. GADAVE, Université de Toulouse. Faculté de droit. Les documents sur l’histoire de l’Université de Toulouse et spécialement sa faculté de droit civil et canonique (1229-1789), thèse de droit, Toulouse, 1910 ; M. SAINT-CHARLES, Collèges au XVIe siècle, Extrait des MASIBLT, Toulouse, 1884 ; R. MESURET, Evocation du vieux Toulouse, Paris, 1960, donnant, au fil des rues, des notices sur un grand nombre de collèges, en particulier dans la partie III, p. 463 et s. ; J. FAURY, « Les Collèges à Toulouse au XIIIe siècle », dans Les Universités du Languedoc au XIIIe siècle, Cahiers de Fanjeaux, 5 (1970), p. 274- 293.
8 La plupart des collèges étaient destinés aux écoliers des lois. Le collège de Verdale, destiné à quelques « grammatici, logici vel artisti » faisait exception. M. FOURNIER, ibidem, n° 593 ; J. VERGER, « Remarques sur l’enseignement des arts dans les Universités du Midi à la fin du Moyen Age », Annales du Midi, 91/144 (1979), p. 378.
9 Sur Guillaume de La Perrière, voir l’Abbé R. CORRAZE, « L’impression des Annales de Foix en 1539 », Bulletin historique du diocèse de Pamiers, Couserans et Foix, 15/45-46 (janvier-juin 1940), p. 193-199 ; G. DEXTER, « Guillaume de La Perrière », BHR, 17 (1955), p. 56-73 ; E. SCIACCA, « Forma di governo e forma délia società nel Miroir politique di Guillaume de La Perrière », Dal Machiavellismo al libertinismo. Studi in memoria di Anna Maria Battista, Il Pensiero politico, 22/2 (1989), p. 174-197 ; le Dictionnaire des lettres françaises, XVIe siècle, 2001, p. 684-685 ; enfin G. CAZALS, Guillaume de La Perrière (1499- 1554). Un humaniste à l’étude du politique, soutenue à l’Université des sciences sociales de Toulouse sous la direction du professeur Jacques Krynen le 17 décembre 2003 ; Genève, Librairie Droz, à paraître.
10 Voir notamment J. VERGER, Histoire des Universités, Toulouse, 1986, p. 144- 145.
11 C. VIELLE, « L’Esquille, origine et fondation », Revue historique de Toulouse, 1/1 (janvier 1914), p. 45.
12 Malgré l’état passablement délabré de la bâtisse, son exiguïté et l’absence de jardin, plusieurs « grands et notables personnaiges » y placèrent leurs enfants. Puis les capitouls, considérant que « porroyt estre occasion les debiliter tant par l’opacité de l’air que pour la continuation et excessive d’estude », autorisèrent l’accès à un pré pour les ébattements des enfants, aux frais du régent. AMT, BB 72, Consistoire 1527-1528, fol. 722 v.
13 Comme André de Barona vieillissait, les capitouls l’autorisèrent à faire venir sous sa charge un docteur parisien pour le remplacer dans ses lectures. Le collège cependant menaçait ruine, et les capitouls ne parvenaient pas à convaincre le syndic de l’Esquille d’accepter l’union des deux collèges. Un procès avait été induit devant le Sénéchal puis au Parlement mais, à la demande du syndic municipal, François Ier évoqua l’affaire et cassa la procédure. Le sergent royal Texier signifia l’acte à Barona, Garigia, au syndic et à Dampmartin (pour la sénéchaussée), ainsi qu’au notaire Valette, début août 1535. AMT, BB 78, Consistoire 1536-1537, mardi 11 septembre 1537, fol. 750 ; GG 894, Dossier relatif à l’union des collèges, acte 2.
14 Voir l’édit de réfonnation transcrit infra.
15 Selon l’expression d’Antonin Deloume, dont les collèges de Foix et de Saint-Raymond demeurent l’incarnation. A. DELOUME, Aperçu historique de la faculté de droit de l’Université de Toulouse. Maîtres et écoliers de l’an 1228 à 1900, Toulouse, 1900, p. 60.
16 M. ECLACHE, « Topographie de Toulouse au XVIIe siècle : du plan Tavemier au cadastre de 1680 dans le quartier de Saint-Sernin », Annales du Midi, 92/3 (1980), p. 350.
17 L’hypothèse d’une fondation laïque est confinnée par l’ordre de préséance établi entre les divers collèges toulousains par Biaise d’Auriol en 1533, voir infra. La référence aux Trinitaires, suggérée par le nom du collège, paraissait peu probable du fait des nombreuses perturbations ayant secoué l’histoire médiévale du monastère. A Toulouse, le passage dévastateur du Prince noir en 1353 puis l’incendie de mai 1463 avaient en effet quasiment réduit ses religieux à la mendicité. J. CHALANDE, Histoire des rues de Toulouse, Paris, 1919, p. 280-281.
18 AMT, CC 19, Cadastre de Saint-Semin, 1478, fol. 10. Pour sa localisation, voir le plan donné infra.
19 II s’agissait d’une caractéristique de l’habitat urbain méridional, P. CAYLA, Dictionnaire des institutions, des coutumes et de la langue en usage dans quelques pays de Languedoc de 1535 à 1648, Montpellier, 1964, p. 19 ; Mrs. Lagarde et Bourse, que nous remercions vivement pour leurs infonnations, Lettre des Amis, publication des Amis des archives de la Haute-Garonne, 171 (février 2000), p. 5 et 172 (mars 2000), p. 4-5.
20 Le 8 juillet 1506, le Parlement de Toulouse exhorta les dignitaires ecclésiastiques, collèges et docteurs régents de l’Université à contribuer à la réparation du pont de Saint-Cyprien. ADHG, B 13, fol. 155 ; R. GADAVE, Université de Toulouse, n° 236. Johan Merle fut cotisé à hauteur de 3 sous payés le 21 mai, AMT, CC 826, Impôt Saint-Semin, 1505-1506 ou 1506-1507, fol. 2 ; Glandie Clert versa 1 sous 6 deniers le 13 juillet, CC 827, Impôt Saint-Semin, 1507-1508, « per far l’art del pont de la Daurade », fol. 2.
21 G. CAZALS, Guillaume de La Perrière, à paraître.
22 Saint Mathurin, Verdalle et Montlezun étaient les moins cotisés, à 15 sous. Narbonne, Saint-Raymond, L’Esquille et Saint-Girons devaient verser 30 sous, Mirepoix et Maguelonne 2 livres, Foix, Périgord, Sainte-Catherine et Saint-Martial 5 livres. Arrêt du Parlement réglant la quote-part des ecclésiastiques pour l’entretien des pauvres le temps de la famine le 5 février 1529. En 1516, dans une situation similaire, le Parlement ne mentionna ni Saint-Mathurin, ni Verdalle, ni Montlezun. AMT, AA 5, n° 305, 301 ; E. ROSCHACH, Inventaire des archives communales antérieures à 1790, I : série AA, Toulouse, 1891, P- 94-95.
23 AMT, CC 844, 1529-1530, Impôt Saint-Semin, rançon du roi, fol. 4 v., du 12 avril. L’Université refusa tout d’abord de contribuer à cette imposition. AMT, BB 9, fol. 106.
24 Service commun de la documentation, Bibliothèque universitaire de l’Arsenal (SCDT1), ms. 1, fol. 193 v.
25 « Nous estions debout à quatre heures, et, ayant prié Dieu, alions à cinq heures aux estudes, nos gros livre soubs le bras, nos escritoires et nos chandeliers à la main. Nous oyions toutes les lectures jusques à dix heures sonnées sans intermission ; puis venions disner, après avoir, en haste, conféré demie heure ce qu’avions escrit des lectures. Apres disner nous lisions, par forme de jeu, Sophoclès, ou Aristophanès, ou Euripidès et quelquefois Démosthènes, Cicero, Virgilius ou Horatius. A une heure aux estudes ; a cinq heures au logis, à répéter et voir dans les livres les lieux allégués jusqu’à six. Puis nous soupions, et lisions en grec ou en latin. Les fêtes, à la grande messe et vespres. Au reste du jour un peu de musique et de promenoir. Quelquefois nous alions disner chez nos amys paternels qui nous invitoient plus souvent qu’on ne nous y vouloit mener. Le reste du jour, aux livres ». H. de MESMES, Mémoires inédits de Henri de Mesmes, suivi de ses pensées inédites écrites pour Henri III [...], Paris, 1886 ; Genève, 1970, p. 139 et s.
26 Marcel Fournier estimait à environ 1 000 manuscrits les ouvrages possédés par les bibliothèques de collèges, y compris celui de Foix. La bibliothèque du collège de Verdale comptait 142 titres en 1343, celle du collège de Saint-Martial 22 titres en 1363, celle de Saint-Raymond 10 titres en 1403, celle du collège de Mirepoix 31 titres en 1417 (67 en 1431), celle de Périgord 37 titres en 1497 (plus 36 légués par l’évêque de Bazas en 1500). Il s’agissait presque exclusivement d’ouvrages juridiques, la représentation d’auteurs classiques ou d’œuvres littéraires étant ici très faible, contrairement aux pratiques avignonnaises. M. FOURNIER, « Bibliothèques des collèges de l’Université de Toulouse. Etude sur les moyens de travail mis à la disposition des étudiants au Moyen Age », BEC, 51 (1890), p. 5-36 ; Id., Les bibliothèques de l’Université et des collèges d’Avignon pour les étudiants en droit, s. d., tiré à part ; voir les actes comportant la liste de certaines bibliothèques, Id., Les statuts et privilèges, I, n° 593 (Verdale), n° 755 (Saint-Raymond), n° 783 et 813 (Mirepoix), n° 840 (Foix), n° 875 (Périgord) ; J. VERGER, « Les bibliothèques des Universités et collèges méridionaux des XIVe et XVe siècles », Livres et bibliothèques (XIIIe-XVe siècle), Cahiers de Fanjeaux, 31 (1996), p. 116-130.
27 Devait par principe régner dans les collèges une discipline sévère, réaffirmée par le Parlement de Toulouse le 8 mars 1575. Toutes activités ludiques, port de vêtements colorés, masques et armes (épées exceptées) étaient interdits. Les collégiés devaient porter robe longue, bonnet rond, habits décents et convenables à leur état, puis assister aux offices censés les conserver dans la foi. B. de LA ROCHE-FLAVIN, Arrests notables du Parlement de Toulouse [...], Toulouse, G.– L. Colomiez et J. Posüel, 1682, p. 58-65.
28 AMT, BB 75, du Samedi 15 novembre 1533, p. 1270.
29 Non de ses qualités d’enseignant. Les collèges abritaient pour la plupart des écoliers déjà instruits en grammaire, inscrits à l’Université. Les lectures n’y étaient autorisées qu’à condition d’être données par et pour des membres du collège, en dehors des horaires des lectures ordinaires de l’Université. Voir l’arrêt du Parlement de Toulouse donné le 21 juillet 1486 ; A. DELOUME, Aperçu historique, p. 29.
30 G. CAZALS, Guillaume de La Perrière, à paraître.
31 Arpentée vers le 18 août 1550 par Dampartin, Du Cèdre, et Drulhe assistés de trois laboureurs, la pièce de terre longeait le chemin allant à Balma, la rue de Malbec et la rue dite de la Pénitence, le long du cimetière de Saint-Aubin. AMT, CC 28, Cadastre Saint-Etienne, 1550, fol. 513.
32 Le premier acte retrouvé fût conclu dans le collège de Saint-Mathurin le 2 août 1539. La Perrière y arrente la maison et le jardin à Jean de Genssac. ADHG, Arch. not. Ponte, 3 E 6329, fol. 262.
33 Dictionnaire topographique de la Haute-Garonne, III, p. 700 ; S. GOVA, Castelnau d’Estrétefonds. Mille ans de culture et d’agriculture toulousaines, Castelnau d’Estrétefonds, 1987.
34 Criée faite pour la vente de ces biens le 27 mars 1556, AMT, BB 98, Consistoire 1555-1556, fol. 693, et infra, p. 274. L’émine ou le setier correspondait à quatre pugnères. G. et G. FRECHE, Les prix des grains, des vins et des légumes à Toulouse (1485-1868). Extraits des mercuriales suivis d’une bibliographie d’histoire des prix, Paris, 1967, p. 11.
35 ADHG, Arch. Not. Ponte, 3 E 6329, « Arrentement de Maistre Martin Lantardy, sartre de Tholose », fol. 57 v. Sur la pipe ou le setier, G. et G. FRECHE, ibidem, p. 14 et s.
36 En 1544, La Perrière arrenta à François Pouiyes, marchand de Toulouse, 5 pipes de vin claret « bon vin pur et marchant sans eaue » et 6 setiers « ble, froment purge et deux comunaulx » de Castelnau d’Estrêtefonds moyennant 52 livres, dont 23 écus d’or soleil et 5 sous remis au prieur. ADHG, Arch. not. Ponte, 3 E 6334, « Arrandement de Me Guillhem La Perriere licencié ez droictz prieur du colliege de saint Mathellin de Tholoze », fol. 1093 V.-1094.
37 Raymond Ysalguier avait bâti sa fortune sur les saisies et ventes des biens des juifs. Ayant prêté des fonds au roi, il fut nommé valet de chambre en 1306, puis anobli en 1328. Ses descendants comptèrent d’illustres personnages, Barthélemy, chevalier, mainteneur des Jeux-Floraux ou Anselme, grand voyageur, savant linguiste et héros de romans. Mais, en 1515, Jean Ysalguier fut banni de la sénéchaussée de Toulouse et du royaume. La seigneurie fut confiée à Michel de Vabres. P. WOLFF, « Une famille du XIIIe siècle au XVIIe siècle, les Ysalguier de Toulouse », dans Regards sur le Midi médiéval, Toulouse, 1978, p. 233-257, notamment p. 238 ; S. GOVA, ibidem, p. 35-36.
38 Dans le procès ayant opposé l’Université aux capitouls au sujet du quart de vin le 13 octobre 1390, Charles VI avait défendu aux magistrats municipaux d’imposer à la taille les biens des quatre collèges précités (lettres patentes du 18 février 1395). En 1406, les capitouls avaient demandé au Parlement de Paris que ces quatre mêmes collèges contribuassent aux nombreuses charges supportées par la ville. Dans leur requête, richement argumentée, ils assuraient que les collèges toulousains n’avaient jamais été francs comme ceux de Paris et de Montpellier. AMT, ms. 2130 ; M. FOURNIER, Les statuts et privilèges, III, n° 1913, p. 560-595.
39 ADHG, C 2277, des 26 octobre et 2 novembre 1534, fol. 604 v. ; procès verbal établi en avril 1535 sur l’exécution des tailles contre les docteurs régents, par Jean Cautel, commissaire du roi, AMT, FF 22 ; R. GADAVE, Université de Toulouse, n° 319, 325.
40 LA ROCHE FLAVIN, Arrests notables, p. 358, note ; R. GADAVE, ibidem, n° 326.
41 Les régents toulousains et montpellierains demandaient une exemption totale. ADHG, C 2278, délibération des Etats de Languedoc, octobre 1535, fol. 9 v.-10 ; R. GADAVE, ibidem, n° 330.
42 Voir le détail de ces difficultés dans G. CAZALS, Guillaume de La Perrière, à paraître.
43 AMT, BB 9, 21 février et 12 mars 1536, fol. 271, 278 ; R. GADAVE, ibidem, n° 337, 342.
44 AMT, BB 77, Consistoire 1535-1536, fol. 476 sq., 490, 491 v., 500, 504 v., 506 v., 519, et 525 v.
45 G. CAZALS, Guillaume de La Perrière, à paraître.
46 AMT, CC851, Impôt Saint-Semin, décembre 1538, remboursement des diocésains du Languedoc, vivres du camp de Provence, 1536, fol. 4 v.
47 AMT, AA 41, n° 27 ; R. GADAVE, ibidem, n° 347, 348.
48 AMT, AA 5, Arrêt du 18 septembre 1537, n° 309.
49 H. GILLES, « Les Estudes de l’Université de Toulouse », dans Université de Toulouse et enseignement du droit. XIIIe-XVIe siècle, Toulouse, 1992, p. 354-363.
50 L’arrêt du 10 mai 1540 portait règlement général concernant les promotions aux grades, rappelait les prohibitions de port d’armes, ordonnait aux capitouls de pourvoir promptement les Etudes de bancs solides et suffisants, réglementait les dépenses des festins donnés par les écoliers reçus aux examens et déterminait les conditions à remplir pour les élections aux chaires. BB 33, fol. 227 v. ; R. GADAVE, Université de Toulouse, n° 362, 364 ; H. GILLES, ibidem, p. 354- 363.
51 Pierre Du Cèdre, alors syndic, estimant que les Etudes de théologie appartenaient à la ville, refusa d’y interdire l’enseignement des Institutes, « necessaire et utile » à toute la communauté. En attendant de récupérer une maison de la rue des Lois autrefois achetée par la ville pour faire des lectures, désonnais accaparée par des régents y ayant élu résidence, il y autorisa la tenue de ces lectures le matin jusqu’à la Toussaint. AMT, BB 81, samedi 16 octobre 1540, fol. 713-718.
52 AMT, BB 81, du 16 octobre 1540, fol. 713-718.
53 Jean Maurus fut chargé d’y enseigner jusqu’à nouvel ordre. AMT, BB 81, du samedi 2 octobre 1540, fol. 675.
54 La Cour ordonnait qu’il serait enquis des négligences, absences des docteurs régents et autres contraventions d’arrêts et statuts dénoncées, pour être procédé contre les coupables comme de droit. ADHG, B 34, du 15 mars 1541, fol. 180 v. L’affaire fut poursuivie par les capitouls pendant toute l’année.
55 L’huissier Mejan vaqua par tout un jour à bailler les assignations « à un chacun desdits prieurs ou collegiés trouvés dans lesdits collèges ». AMT, CC 2402, Pièces 1540-1541, n° 10. Michel de L’Hospital avait tout d’abord été nommé commissaire, mais il fut dénoncé comme suspect au syndic, du fait d’un procès les opposant en raison des communaux de Pouvourville, ibidem, pièces n° 13 et 18 v.
56 AMT, CC 1680, délibération des vendredi 10 juin et samedi 11, fol. 141-142 et 146-147.
57 Durand Ydriard, riche bourgeois de Toulouse, avait été capitoul en 1532. Il prêtait régulièrement son argent au roi ou à la ville, ayant mis plusieurs immeubles à disposition de cette dernière, celui baillé à La Perrière comme une autre maison destinée au luçois Salvini venu installer la manufacture de la soie. Ayant testé le 26 avril 1541, il mourut avant octobre 1555. Epoux en secondes noces Bartholine Nalot (liée au peintre Bernard Nalot ?), il eut sept enfants dont Guillaume, docteur en droit et conseiller au sénéchal, « singulier ami » de La Perrière. A. NAVELLE, Familles et notables du midi toulousain au XVe et XVIe siècle, Toulouse, 1991, X, p. 323 et s.
58 Après avoir juré « a la passion notre seigneur figurée », « Maistre Jehan Flandy, bachelier ez droictz, habitant en la rue des Menestriers, Aymon Norman, artilheur, Fortis Pelicier, merchant, Manauld Cotinade, cousturier, monsieur Barthelemy Sadena, prebtre en la rue des Ymaginaires, boulangier et Pierre Maselier » vinrent au consistoire déclarer quel grand soulagement la conversion du collège en rue publique serait pour les passants comme pour la circulation des marchandises. AMT, CC 1680, fol. 150.
59 Le trésorier Toutam dépêcha aussitôt les 25 livres à La Perrière « pour l’eschange qu’il a faict avec le syndic de la ville de la maison appelée de Saint Mathelin » ; AMT, CC 2402, extrait des registres de la maison commune, du samedi 10 décembre 1541, et mandement de payer du 11 juin 1541, avec quittance de l’humaniste au dos, n° 195-196.
60 AMT, CC 1680, fol. 152-156.
61 Jacques Bonismes en avait proposé 27 livres 10 sous. Elle fut délivrée à l’argentier Pierre Lezat pour 30 livres. AMT, CC 1680, fol. 157, 158.
62 Bonismes reçut dès le 14 juin l’argent destiné à payer les ouvriers chargés de découvrir la maison de ses tuiles (5 sous par jour, soit pour « 8 journals de recouvrayres », 2 livres tournois). Le 15, il reçut celui dû au fustier Barthélemy Gontié pour les 15 journées passées à la démolir (5 sous par journées soit 3 livres 15 sous) et arracher de terre ses murailles (3 livres). Voir les mandements adressés au trésorier les 14 et 15 juin 1541. AMT, CC 2402, n° 193, 194. Le chantier avait « ouvert » la maison du notaire La Fage en plusieurs endroits, la rendant inhabitable. CC 1680, fol. 244. Le 10 décembre 1541, Toutam demandait que décharge et mandement lui soient adressés du paiement des 25 livres effectué le 11 juin, de ceux des 6 livres (fustes), 2 livres (couverture) payées les 14 et 15 juin. Comme il était question d’une rue publique, la somme fut défalquée des deniers du quart de vin. Le mandement fut ordonné le jour même, CC 2402, n° 192 ; CC 1680, fol. 598-599.
63 AMT, BB 9, fol. 326 r.-v., 329. Le 23 août, les capitouls intimaient cependant à l’hôtesse de l’Agasse, qui avait ouvert une porte et une fenêtre sur la nouvelle rue, de les fermer. CC 1680, fol. 223.
64 La « pagellation » commença le 9 avril 1550. Effectuée sous la surveillance du capitoul Jean Courtois, du licencié Philippe Durand et du marchand Jean Dallier, elle devait avoir lieu devant les « maistres desdictes maisons » ou en présence des locataires, résidents en icelles, plus prochains voisins ou du dizenier, afin que ceux-ci puissent « desduir et remonstrer les incomodités et charges et designer les estendues d’icelles maisons ». AMT, CC 32, fol. 22 v.
65 Car, au gré des crises incessantes que connaissait le collège des arts, l’étau se resserrait autour des collèges visés par le projet d’union. Fidelis venait de faire sa réapparition, protestant contre Jean Galtier et Jean Bourgoing dit « Hardit » qui enseignaient au collège des arts. Statuant sur sa requête, le Parlement renvoya les parties devant les capitouls sous huitaine, leur enjoignant de donner prompte résolution au problème. ADHG, B 35, du 14 janvier 1542, fol. 106 ; AMT, BB 82, Consistoire 1540-1541, du samedi 15 janvier 1540 et s. ; BB 83, Consistoire 1541- 1542, du samedi 7 janvier 1542, fol. 62-63. En fin d’année 1541, lorsque disparut le prieur du collège des Pauvrets Jacques de La Haye, les capitouls firent inventorier ses biens. Selon le document établi le 12 novembre par le capitoul Martin de Liceri et par Pierre Salamon, l’auditoire du collège était loué à Jean Maurus pour y lire la grammaire, la maison ne contenait que de rares meubles mis dans la main du roi mais s’y trouvaient deux femmes ainsi que Jean de Florenson, lequel se prétendait prieur. AMT, CC 1680, fol. 269 et s.
66 AMT, BB 90, Consistoire 1548-1549, fol. 396.
67 ADHG, C 2278, Etats de Languedoc, septembre-octobre 1541 puis octobre 1542, fol. 165 v., 241 ; R. GADAVE, Université de Toulouse, n° 368, 372.
68 Saint-Mathurin fut cotisé à hauteur de 6 sous. AMT, CC 855, 20 mai 1541-1542, Impôt Saint-Sernin, Construction du pont et remboursement au diocèse de Narbonne des fournitures du camp d’Avignon, fol. 11 v.
69 ADHG, Arch. Not. Ponte, 3 E 6332, « Arrendement de monsieur Maistre Guilhaume de La Perriera prieur de Saint-Mataly de Tholose d’une borde et jardin », fol. 367. Le bail fut-il reconduit à l’expiration du terme assigné ? Les registres du notaire Ponte n’en ont conservé aucune trace, mais ils ne vont pas au-delà de 1547. Un nouvel et dernier acte afférent à ces biens, datant de 1552, a été retrouvé dans les registres de Léonard de Ulmo.
70 Le charretier Bernard Marti tira de la me « ou souloit estre le colliege de Saint Mathurin » 51 « tumbarel » de terres qu’il charroya aux remparts de la ville et remplaça par 161 « tumbarel » de caillou et de sable. Il fut payé 17 livres, 7 sous 6 deniers. AMT, CC2405, Pièces 1542-1543, n° 200 ; CC 1683, Consistoire et trésorerie 1543-1544, fol. 466 ; CC 1903, Recettes et dépenses du quart de vin 1543-1544, fol. 9. Le paveur Jehan Rouch reçut pour sa besogne, ainsi que pour 12 cannes de pavé faits à la maison de la halle, la somme de 17 livres, 6 sous, 9 deniers ; AMT, CC 2405, n° 212-214 ; CC 1683, foi. 466-467 ; CC 1903, fol. 9.
71 Le syndic de Toulouse paya à Ydriard les arrérages dus depuis l’échange de 1541, soit 22 mois de louage. AMT, CC 1682, fol. 592-593. Le procès entre Durant Ydriard et Pierre de Guerre semble avoir été complexe. Voir la décision prise par le Parlement le samedi 2 décembre 1542 à l’encontre d’Ydriard, concernant des arrérages de blé et autres questions financières. ADHG, B 36, Parlement, 1542- 1543, fol. 19 v.-20, 173.
72 Le 12 octobre 1543, Guillaume, personnellement établi « dans le prieuré de saint Mathelin », arrentait la vigne autrefois baillée au prêtre de Castelnau Jean Vales, à maître Martin Lantardia, couturier de Toulouse, et à Guirauld Bailhes, habitant rue Pargaminières, pour le temps de 5 années et cueillettes. Payable au prieuré à chacune fête de Saint-Michel, le prix était identique au précédent (« 2 pipes de claret bon, pur, sans eaue »). Les arrentiers étaient tenus de labourer et cultiver la vigne comme bons pères de familles, et, au cas contraire dûment constaté par des laboureurs experts, La Perrière se réservait le droit de bailler la vigne à ferme à toute autre personne. Ce contrat fut exécuté jusqu’en 1546. Le 4 février, dans le collège, les parties y renoncèrent mutuellement. La cancellation fut notée en marge de l’instrument précédent. ADHG, Arch. Not. Ponte, 3 E 6333, « Arrentement de maistre Guilhaumes de La Perriera, licencié ez droictz et prieur du prieuré de saint Mathelin de Tholoze d’une vigne », fol. 500-501.
73 Le Parlement enjoint à l’archevêque de Toulouse de contraindre les ecclésiastiques à contribuer, au besoin par censures ecclésiastiques, saisine de leurs biens temporels et fruits de leurs bénéfices. ADHG, B 36, 1542-1543, 19 janvier 1543, fol. 89. La Perrière paya 10 sous le 13 juin 1543 et 10 sous l’année suivante. En 1545 et 1546, il devait 1 puis 2 sous, mais aucune mention ne signale qu’il ait effectivement payé. AMT, CC 857, Taille Saint-Semin 1542-1543, fol. 14 v. ; CC 861, Taille Saint-Sernin 1544-1545, fol. 12 ; CC 863, Taille Saint-Semin 1545- 1546, fol. 8 v. ; CC 864, Impôt Saint-Sernin sur les villes closes de la Sénéchaussée (54000 livres tournois), 12 mai 1546, fol. 12 v. En 1547, il se vit réclamer 5 sous pour la taille de l’année. Par requête du 23 novembre, il demanda à être quitte de cette somme, car il avait déjà cotisé au capitoulat de Saint-Etienne. Il obtint gain de cause. Le notaire Cruce en prit note sur le registre. Mais l’année suivante, il fut cotisé pour 4 sous dans le quartier Saint-Sernin, « pour les biens rocturiers qu’il tient » et paya le 11 juillet. CC 865, Taille Saint-Semin 1546-1547, fol. 15 v. ; CC 866, Taille Saint-Sernin 1548-1549, fol. 13.
74 Le collège de Saint-Mathurin fut cotisé à hauteur de 2 livres 10 sous, puis de 5 sous ; AMT, CC 859, Impôt Saint-Sernin à cause de la guerre sur les villes closes de la sénéchaussée, 5 juin 1542-1543, fol. 7 v. ; CC 856, Cotisation Saint-Semin pour les vivres portés au camp de Roussillon, 11 décembre 1542-1543, fol. 14 v.
75 Les capitouls, qui prenaient aussi en charge le loyer de l’habitation fournie au marchand veloutier Salvini, luçois venu introduire une manufacture de la soie à Toulouse, rechignaient à payer son loyer. AMT, CC 1682, fol. 481 ; CC 1902, Recettes et dépenses 1542-1543, fol. 82.
76 AMT, BB 9, du 10 janvier 1542, fol. 345.
77 En mars 1543, Maurus, qui réclamait que soit faite une réparation coûtant 20 livres tournois, dénonçait les leçons privées qui s’étaient multipliées en ville malgré les interdictions. Comme rien n’avait été fait le 25 août 1544, il procéda contre le bachelier Louis Arnail et l’écolier Jean Valadier qui enseignaient la grammaire à divers enfants. AMT, BB 85, fol. 212-213, fol. 690 ; BB 86, Consistoire 1544-1545, fol. 71-72, 106-107, 260-270, 592 ; BB 87, Consistoire 1545-1546, fol. 168.
78 La Cour enjoignait aux docteurs régents ès facultés de droit civil et canon de continuer les lectures à l’ordinaire suivant les arrêts précédents. B 37, Parlement 1543-1544, 28 novembre 1543, fol. 20 v.
79 Le solliciteur Antoine La Fage leur intima les décisions de la Cour. AMT, CC 2409, Pièces 1543-1544, n° 310-313.
80 AMT, CC 860, Impôt Saint-Sernin, sur les villes closes de la sénéchaussée, 4 juin 1544, fol. 16 v.
81 Le 23 janvier 1545, Guillaume arrentait à François « Pouiyes », marchant de Toulouse, 5 pipes de vin claret, 6 setiers de froment et 2 communaux de Castelnau d’Estrètefonds (6 setiers de blé sur Auger Finand, 2 pipes de vin sur Pons Villetard et 2 pipes sur Martin Lantardie) pour deux ans commençant aux fêtes de Saint-Barthélemy et Saint-Michel prochaines. Pour chacune des deux années, La Perrière recevrait 52 livres tournois, qu’il reçut immédiatement en 23 écus d’or et 5 sous de monnaie. ADHG, Arch. Not. Ponte, 3 E 6334, fol. 1093 V.-1094.
82 D’où il confia le 17 juin 1544 la gestion de sa rectorie de Saint-Loup et Amades à Guilhaucot de Taulet, laboureur dudit lieu. ADHG, Arch. Not. Ponte, 3 E 6334, « Arrendement des fruyctz de la cure d’Amadas de Saint Loubou au diocese de Lombes », fol. 305 ; Arch. Not. Dalet, 3 E 3043, fol. 90.
83 En 1544 comme 1543, les louages des maisons louées par la ville pour les habitations de La Perrière et Salvini furent réglés conjointement, après requêtes d’Ydriard. AMT, CC 1683, fol. 412 ; CC 1904, Recettes et dépenses 1543-1544, fol. 84. En 1545, mandement furent adressés à Ydriard le 20 novembre (pour l’habitation de Salvini) et le 12 décembre (pour celle de La Perrière). CC 1905, Compte 1544-1545, fol. 73. En 1546, Ydriard peinait à recevoir le loyer de la maison donnée à Salvini, et n’avait pas été satisfait de celui de l’habitation de La Perrière. Les capitouls s’acquittèrent de ce dernier après requête le 7 décembre. CC 2414, n° 274-275 puis 276-277 ; CC 1684, fol. 566-567.
84 Antoine Malet, fils de Hugues Malet, de Castelnau d’Estrètefonds, reconnut « tenir et posséder du fief et dirette du venerable colliege de sainct Mathelin de Tholose », une « demy punherade de terre sine casau ou environ ou il y a ung petit ediffice », assise à Castelnau, au « barri tirant vers Moissac ». Malet promettait de payer l’oblie perpétuelle de 25 deniers tournois plus un poulet au prieur en sa maison collégiale, chaque année le jour de la Toussaint, « et de reire acaptes quant adviendront par le deces dudit feudataire comme est escript aux libres terriers et documents anciens dudit colliege ». 11 s’engageait à ne vendre ni aliéner le fief (afin que le collège ne perde lesdites oblie et droits seigneuriaux et puisse exiger un denier tournois de chaque sous de vente ou un demi denier pour chaque sous de « impugnoration »), le tout sur expresse hypothèque du fief. La Perrière s’engageait à lui porter bonne éviction et ferme garantie. ADHG, Arch. Not. Ulmo, 3 E 7486, 11 juillet 1548, fol. 152-153. Le même jour, Antoine Boniol, marchant de Castelnau, reconnut également tenir en fief du collège « un casau sine passe » au même lieu. Il l’avait acquis de frère Mathieu Paschin, religieux de Belle-Perche et de Johamele d’Auch sa mère, au prix de 19 livres tournois par instrument du 17 janvier 1530. Il promettait de donner à La Perrière et ses successeurs l’oblie et censine annuelle de 5 sous tournois tous les ans à la Toussaint. Les droits du collège en cas de vente ou d’« impugnoration » étaient identiques aux précédents, ibidem, fol. 153-154.
85 G. CAZALS, Guillaume de La Perrière, à paraître.
86 La Perrière arrentait à Raymond Brolhère, laboureur de Castelnau, certaines terres possédées par le collège audit lieu, environ quatre arpents et trois quarts labourables, plus une pièce de vigne d’un arpent environ. Le contrat était prévu pour huit ans. La Perrière recevrait une rente annuelle de six setiers de blé froment, « mossole », bon blé, trois punhérées de fèves, une pipe de vin, une barrique de bon vin claret venant de ladite vigne ou autre aussi bon, le tout mesure de Toulouse. Brolhère s’engageait à cultiver l’ensemble en bon père de famille et versait 1 écu sol pour l’entrée en ces terres, comme La Perrière avait coutume de prendre. Les blés et fèves devaient être payés à Toulouse à la fête de Saint-Barthélemy ; le vin à la fête de Saint-Michel. Brolhère viendrait chercher au collège les deux barriques dans lesquelles il ramènerait le vin. Etaient présents à l’acte Pierre Lalhière, bachelier en droit et Galhard Balan, laboureur de Castelnau. ADHG, Arch. Not. Ulmo, 3 E 7486, 12 janvier 1549, fol. 359.
87 Henri II venait d’ordonner que les officiers du Parlement et les membres de l’Université de Toulouse seraient cotisables et taillables pour leurs biens roturiers comme les autres habitants non privilégiés, afin d’éviter que leur exemption ne constitue une « souille et oppression [...] du pauvre populaire ». Lettres patentes d’Henri II, du 8 mars 1548, portant paiement de 108000 livres pour la solde de 50 000 hommes de guerre à pied. AMT, BB 10, fol. 115 ; R. GADAVE, Université de Toulouse, n° 391.
88 G. CAZALS, Guillaume de La Perrière, à paraître.
89 AMT, BB 90, p. 396-397, 400.
90 AMT, BB 91, Consistoire 1549-1550, du samedi 19 juillet, p. 644-645.
91 AMT, BB 91, du vendredi 8 août, p. 689-690 ; copié dans le CC 2425, Pièces 1551-1552, n° 526.
92 AMT, CC 1685, fol. 513.
93 Cette fois, Durand Ydriard parvint assez rapidement à obtenir satisfaction de la maison baillée à Salvini, dont les 50 livres lui furent remises le 2 mars 1549. Il en fut différemment du louage de la maison où habitait La Perrière. AMT, CC 2421, Pièces 1548-1549, n° 178-179, 195-196 ; CC 1687, fol. 430.
94 Le terme était échu en juillet. En août, les capitouls ordonnèrent à Simon Mayneu, principal de Jean de Lancefoc, de satisfaire le suppliant des 30 livres tournois à peine du double. AMT, CC 2422, Pièces 1550-1551, n° 148.
95 AMT, CC 1913, fol. 56.
96 AMT, CC 2425, Pièces 1551-1552, n° 525.
97 AMT, CC 2425, n° 524-525.
98 AMT, CC 2425, n° 524 et 525 v.
99 AMT, CC 2425, n° 523.
100 AMT, CC 2425, n° 521.
101 AMT, CC 2425, n° 521.
102 AMT, CC 2425, n° 522 et verso.
103 « Henry par la grace de Dieu roy de France a tous presens et advenir salut. Comme tout ainsi que d’ung edifice ne peult estre ne subsister sans ung ferme solide fondement aussi la vraye et entiere et parfaicte congnoissance des facultés de theologie, droict canon et civil, medicine et aultres ne peult estre argueu entendue ne aulcun en avoir la parfaicte congnoissance sans l’intelligence et cognoissance des langues hebraicques, grecques, latine et des artz liberalles ; Neanmoingz nostre Université de Tholose, que de tout temps et ancienetté a esté pour les interpretations et estude de la jurisprudence la plus florissante et fameuse de nostre royaulme, n’ont esté encores créés et fondés ne erigés aulcuns collieges pour la lecture et interpretation desdictes langues hebraique, grecque et latine et artz liberalz quoy que soit qui subscistent. A ceste cause nous treschers et amez capitoulz, manans et habitans de nostre ville de Tholose, consideré que le plus grand bien que pourroient faire pour la chose publicque tant de ladicte ville que aultres seroit de fere lire et interpreter lesdites langues hebraicques grecques et latines et artz liberalles en ladicte ville, auraient mis en deliberation que les collieges de Bourbonne, Sainct Girons, de Verdalle, de Montlezun, Sainct Exuperii, des Innoscens, du Temple, de l’Esquille et certains aultres auncienement fondés en ladicte ville de Tholose pour les escolliers estudians esdictes facultes de civil canon et aultres, ausquelz collieges les fondations ne sont deuement gardees ne entretenuez, tant pour longue demeure que les escolliers instituez en iceulx y font beaucop plus longue demeure que lesdites fondations ne portent, comme c’est trouvé que tel qui par les fondations ne doibvent demeurer que troys ou quatre ans y a demeure vingt cinq ou trente, que aussi pour ce que en grand partie le nombre souffizant que par lesdites fondations y est requis ne y est car a tel colliege ne y a que ung escollier aulx aultres deux et a aulcuns poinct, et que ceulx qui y sont la pluspart ne sont vrays escolliers ains se occupent a sollicitations et aultres charges et affaires que ne sont de leur estat que autrement en plusieurs et diverses maniérés contrevenant a icelles fondations dont lesdits collieges sont en partie ruynés et presque reduiz inubtiles et superfluz esdictes facultés de droict civil et canon, estant mesmemet les huict principaulx collieges nommés de Sainct Marcial, de Foix, de Saincte Catherine, de Magalone, de Narbonne, de Saint Ramond, de Saint Nicolas qui sont beaulx, grandz, doctations et fondations qui pourraient souffire pour lesdictes facultés de civil et canon et ausquelz les fondations sont assez bien entretenues et communement les aultres dessusdicts en deux beaux et grandz collieges qui seront erigés et establys pour la lecture interpretation desdites langues hebraicques, grecques, et latines et artz liberalles. Touteffois ladicte deliberation n’auroit sorti effect pour les empechemens d’aulcuns ennemys de vertu et desdictes facultes sciences et dissiplines que lesdicts capitoulz nous ont en nostredict privé conseil faict emplement entendre par leur delegué, nous suppliant et requérant pourveoir sur ce. Scavoir faisons que nous, desirans de tout nostre cueur nous subjectz estre instruictz en vertu et bonnes meurs et avoir cognoissance et intelligence desdictes langues hebraicque grecque et latine et hartz liberalles, deuement informez des chose dessudictes, avons mis ceste matiere en deliberation avec les gens de nostre privé conseil auquel estoient plusieurs princes et seigneurs de nostre sang et aultres grandz et notables personnages, par adviz et deliberaton desquelz nous avons commué et converti, et de noz privé mouvement et certaine science plaine puissance et auctorité royal par ceste edict perpetuel irrevocable, commuons et convertissons lesdicts collieges de Borbonne, Sainct Girons, de Verdalle, de Montlezun, Sainct Exuperii, Des Ignoscens, Du Temple et de l’Esquille et tous aultres de ladicte ville fondés pour les escolliers et estudians en droict civil et canon et aultres facultés et intentions, exceptés lesdietz huict principaulx de Sainct Marcial, Peyrigort, Foix, Saincte Catherine, Maguelone, Narbonne, Sainct Ramond, Saint Nicolas en deux collieges escolastiques que nous avons crees erigés et establys, creons, erigons et establissons avec deux principaulx et tels nombre de lecteurs et regens qu’il sera requis et necessaire pour la discipline interpretation lecture et exercisse desdictes langues Hebraicques grecque, latine et artz liberaulx. Ausquelz deux collieges qui seront bastis construitz et ediffiés en telz lieux et placez des susdictz collieges commuez ou aultres lieux de ladite ville plus commodes que par lesdicts cappitoulz appellé nostre procureur general en nostre cour de Parlement a Toulouse l’archevesque dudit Toulouse ou son vicaire et aultres qu’il apartiendra sera advisé. Nous avons encloz et uniz perpetuellement incorporé et de noz nouvement science et auctorité que dessus encluons unissons et incorporons tous et chacuns les lougis et maisons domaynes, sans, rantes, revenuz et aultres biens qui ont apartenu et apartienenet ausdits collieges de Bourbonne, de Sainct Girons, de Verdalle, de Montlezun, de Sainct Exuperii, des Ignoscens, Du Temple et de l’Esquille et tous aultres de nostredicte ville exceptés les susdicts pour la doctation de ses deux collieges salaires et entrenenues des lecteurs regens et aultres parsonnes et chouses a ce requises sans que ceulx qui ont esté pourveuz des places desdicts collieges uniz pussent soubz colleur de leur provision ne aultrement empescher le faict et execution de ses presantes en quelque maniere que se soit. Voulions touteffoys que par les exécuteurs d’icelles soit pourveu a ceulx quy sont proveuz et a present actuellement residans esdicts collieges uniz, comme il appartiendra par raison, pour le temps qu’ilz ont a demeurer ausdicts collieges par l’ancienne fondation d’iceulx en mectant au neant tous proces procedures et differans que pour raison de ladicte commutation ez choses dessusdictcs ont esté intentees ensamble tout ce que s’en est ensuyvi et a toutes les parties impousé et impousons sillence perpetuelle. Si donnons en mandement par cesdictes presentes a noz amez et feaulx les gens de nostredicte court de Parlement de Tholoze et à tous aultres justiciers et officiers ou leurs lieutenans que noz presens commutation herection union et incorporation ilz facent corporer et enregestrer, iceulx gardent et observent, facent garder, observer et entretenir de poinct en poinct sellon sa forme et teneur sans contrevenir ne enfraindre en quelque maniere que se soyt car tel est nostre plaisir. Nonobstant que lesdicts collieges uniz ayent esté fondez pour l’entretenement des escolliers estudians ausdicts droietz civil et canon ou aultres facultez ou intentions et quelzconques privillieges, loix, estatutz, edietz et ordonnances, restraictions, mandemens, defences et letres à ce contraires. Et afin que se soit chose ferme et estabie a tousjours nous avons faict mectre nostre seel a cesdictes presentes saulf en aultres choses nostre droict et l’autruy en toutes. Donné a Nantes au moys de Juilhet l’an de grance mil cinq cens cinquante ung, et de nostre regne le cinquiesme. Par le roy de l’Aubespine ». AMT, GG 894 ; AA 20, p. 164-167 ; DU ROSOI, Annales, III, p. 48 ; DEVIC ET VAISSETE, Histoire de Languedoc, XII, 1889, col. 553 ; HENRI II, Catalogue des actes, V, 1998 n° 9081.
104 G. de LA PERRIERE, « Chronique 227 (1550-1551) », AMT, Annales Manuscrites, BB 274, p. 131-132.
105 Les articles du registre d’imposition furent modifiés dans le sens requis, mais l’humaniste n’en fut pas moins cotisé. Le 14 septembre, il paya les 5 et 6 sous réclamés. AMT, CC 867, Impôt Saint-Semin 1549, fol. 20 ; CC 868, Impôt Saint-Sernin pour la solde des gens de pied 1550, fol. 19 v.
106 G. de LA PERRIERE, ibidem, p. 133-134.
107 Répondant aux arguments avancés par ce dernier, ils affirmaient que le notaire avait retenu lui-même le dire des experts ayant estimé la maison, alors que M. de Chabanes, autrefois capitoul et à présent conseiller au Parlement, avait été député commissaire. AMT, CC 2425, n° 519.
108 AMT, CC 2425, n° 518, requête visée le 9 décembre, décision notifiée à Ramond Cappel fils le 11.
109 AMT, CC 2425, n° 517.
110 AMT, CC 2425, n° 516, supplique visée le 24 mars 1552.
111 AMT, CC 2425, n° 516 ; CC 1690, Consistoire et trésorerie 1551-1552, fol. 358- 359 et CC 1914, Recettes et dépenses 1551-1552, fol. 57 v.
112 Après la troisième requête de Durand Ydriard, le trésorier fut mandé de communiquer les payes aux fins que remboursement de la somme restante soit accordé au suppliant. La quatrième supplique, visée le 8 juin par les capitouls, permit au bourgeois d’obtenir satisfaction ; il reçut les 45 livres tournois le 10 juin. AMT, CC 2430, Pièces 1552-1553, n° 129 (vue le 8 juin 1553), 131 (12 avril), 133 (29 mars) 135 (12 décembre 1552).
113 Voir certains points de la procédure effectués par les solliciteurs Dominique « Vivent » et Antoine La Fage. AMT, CC 2426, n° 230 et s. ; CC 2428, n° 213 et s. ; aussi ADHG, BB 46, du 19 septembre 1553, fol. 783.
114 L. J. LEKAI, « La question du college de Boulbonne à Toulouse », Cîteaux, XXII (1971), p. 312-318 ; aussi, « Le collège Saint-Bernard de Toulouse (1533- 1791) », A. Midi, 91/144 (1979), p. 384.
115 Les capitouls délibérèrent d’en demander réparation à la Cour. AMT, BB 94, Consistoire 1551-1552, p. 152.
116 AMT, BB 10, du lundi 1er février 1552, fol. 203, 205.
117 Jussions copiées en AMT, AA 20, p. 167-168. « La court, attendu le bon vouloir et mandement du roy, a ordonné et ordonne que lesdites lettres seront leues, publiees et regestrees et sur le reply d’icelles mys leues, publiees et regestrees. Faicte le 13ème de juillet ». ADHG, B 45, fol. 498.
118 Ainsi que celles sur les subsides à lever pour la construction du pont de la Garonne. AMT, BB 10, fol. 253 V.-254 ; M.-N. Baudouin-Matuszek, qui a recensé les actes d’Henri II, relève leur enregistrement au Parlement de Toulouse le 13 juillet 1552, ADHG, B 1904, fol. 141 v- 142 v. ; arrêt d’enregistrement B 45, fol. 498. HENRI II, Catalogue des actes, V, 1998, n° 9081.
119 Compte du solliciteur Dominique « Vivent », AMT, CC 2426, n° 230, fol. l v.
120 Le 27 juillet 1552, Léonard de Ulmo, notaire rue de la Porterie basse, retint acte de l’arrentement passé entre Guillaume de La Perrière, Bernard Vigoros et Jehanne Falgane, mariés, pour un an commençant à la Saint-Barthélemy et pour le prix de 12 livres tournois. ADHG, Arch. Not. Ulmo, 3 E 7489, fol. 260.
121 G. CAZALS, Guillaume de La Perrière, à paraître.
122 AMT, AA 20, p. 168-171 ; BB 98, p. 673-681.
123 Copie du testament de Jean de Balaguier, du 24 février 1429. AMT, GG 894 ; ADHG, BB46, fol. 783.
124 G. CAZALS, Guillaume de La Perrière, à paraître.
125 AMT, BB 95, Consistoire 1552-1553, du 9 novembre 1553, fol. 770.
126 ADHG, Arch. Not. Ulmo, 3 E 7491, fol. 477, en présence du prêtre Pierre Tournier et de sire Arnaud Daroles, marchand de Samatan.
127 AMT, AA 20, fol. 174-175.
128 AMT, BB 96, Consistoire 1553-1554, du 22 janvier 1554, fol. 103.
129 AA 20, p. 176.
130 La « capse de saint Hypollite » et autres reliques autrefois possédées par le collège de Verdalle furent revendiquées par le vicaire de Saint-Pierre de Cuisines. En attendant que l’affaire soit tranchée, les capitouls souhaitèrent les faire venir à la maison commune avec celles possédées par le collège des Pauvrets, mais elles avaient mystérieusement disparu du coffre du collège dans lequel elles étaient censées être conservées. AMT, BB 96, des 19 mars et 25 mai 1554, fol. 217 et 337.
131 Le 27 avril 1554, les collèges furent mis en vente. Personne n’ayant dit ni surdit, les assesseurs Tournier et Amado, ainsi que le syndic Gaillard devaient refaire les criées dans trois jours, afficher des placards par la ville, faire mettre les clefs des collèges entre les mains d’Aiguesplas, ainsi que « constituer prisonniers les colegiatz desdits collieges pour deulx scavoir d’ou sont devenuz les livres terriers et d’iceulx entendre les apartenances desdicts colieges et en tirer monitoire général ». AMT, BB 96, p. 284-285.
132 En septembre puis octobre, D’Aiguesplas et Gestes réclamaient « l’estat des collieges » que le syndic tardait à remettre. AMT, BB 96, 4 septembre et 8 octobre 1554, p. 655-656 et 744. Ils n’étaient pas satisfaits en mars 1555. BB 97, Consistoire 1554-1555, fol. 348. Procès fut introduit au Parlement entre le syndic et le procureur général du roi, demandeurs en exécution d’arrêt, et les syndics de l’Université de Toulouse, de Saint-Girons, les collégiés des collège de Saint-Girons, de Verdalle, Montlezun, le principal du collège de l’Esquille (Jean Firmin ou Fermin), l’archevêque de Toulouse, les abbés de Boulonne, Grand-Selve et le commandeur de Garridech.
133 AMT, BB 96, du 25 juin 1554, p. 418.
134 Le 21 décembre 1554, deux anciens écoliers de Saint-Girons, demeurés six ans au collège mais ayant été sommés de le quitter au 1er mars 1553, réclamèrent satisfaction de la compensation accordée par la Cour. Celle-ci équivalait à 30 livres annuelles par homme pour le temps restant à demeurer au collège. Amilhac y résidant depuis le 8 juin 1550, Langlade depuis le 7 juillet 1550, Gestes et Daiguesplas les gratifièrent respectivement de 30 livres pour 1553-1554. AMT, BB 97, Consistoire 1554-15555, fol. 50-52.
135 Antoine La Fage fut chargé de mettre des placards à la porte de la maison commune. AMT, BB 98, fol. 683-692.
136 Les murailles furent érigées par les maçons Guillaume Caseneuve et Michel Boyer. AMT, BB 97, 22 février, fol. 270-271. La maison du collège de Saint-Girons fut vendue en janvier à Claude Terlon, docteur ès droits, avocat au Parlement de Toulouse, moyennant la somme de 2200 livres tournois. BB 10, fol. 337 v. ; GG 894 ; BB 97, p. 946-948.
137 L’argent devait permettre l’acquisition d’une maison située derrière le couvent des Cordeliers. Le 12 mars 1555, Guichard Del Pech, tuteur des héritiers de Pierre de Saint-Etienne, reçut en leurs noms 500 livres délivrées par Jean Gaillard en présence de Jean Blanchi, licencié et syndic de la ville. Il se dépouilla de la maison par la tradition de l’instrument notarié entre les mains de Gaillard. Le syndic assura qu’il ferait autoriser la vente par le Conseil général et promit à l’acquéreur une jouissance et un usage paisible, puis le garantit d’éviction envers et contre tous. AMT, BB 20, fol. 179-180. Début septembre, le Conseil autorisa la vente de la maison du Collège de Saint-Mathurin à Jean Gaillard pour 500 livres déjà payées. BB 10, fol. 355 V.-356 : « de tant quest pour le proffict d’icelle ville ledict contrat et vente est autorisé et esmologué de poinct en poinct sellon la forme et teneur ». En 1556. Jean Gailhard y fut cotisé au titre de la taille ordinaire à hauteur de 1 livre 10 sous. CC 871, Taille Saint-Sernin 1556-1557, fol. 16.
138 Peut-être même dès les mois de février-mars, puisqu’il n’a pas participé au recueil réuni par Bernard Du Poey de Luc pour saluer la naissance d’Henri de Bourbon, intitulé Poesie en diverses langues. Sur la naissance de Henry de Bourbon Prince tres heureus, né au chasteau de Pau au mois de decembre 1553, Toulouse, Jacques Colomiès, 1554.
139 Gestes et d’Aiguesplas ne parvenaient pas à obtenir de Gaillard l’état des collèges. S’impatientant, ils enjoignirent le 14 mai à Gaillard de leur remettre, par tout le jour, le dénombrement des revenus des métairies des collèges. Pour avoir quelque argent, ils louèrent la maison du collège de Montlezun puis envisagèrent d’imposer 1 000 livres sur les Toulousains pour financer la construction. Mais ils jouaient de malchance. En juillet, les réparations furent arrêtées faute d’argent et, au mois d’août, les pluies quotidiennes menaçaient de gâter celles qui avaient été réalisées. D’Aiguesplas réclama aux capitouls 300 livres sur les deniers du quart de vin, mais n’en obtint que 100. AMT, BB 97, des 21 mars, 8 avril et 21 août 1555, p. 348, 416, 534, 859.
140 Ayant fait faire treize barriques coûtant chacune 6 sous, 6 pièces (soit 1 livre 16 sous 8 deniers) par un charpentier, D’Aiguesplas les fit porter à Raimond Broullera, arrentier des terres et vignes. Le 19 septembre, il envoya quelqu’un surveiller les grains. Guirauld Fongit vendangea et fit porter le vin le dernier jour de septembre, obtenant pour son labeur de 7 journées 5 sous par jour (soit 1 livre 15 sous). DD 289, 1554, Collège de l’Esquille, cahier 2, fol. LVII et v.
141 AMT, DD 289, « Recepte du reveneu que le colliegié Sainct Mathely a au Castelnau Destreites Fons par l’an 1555 », non folioté.
142 D’Aiguesplas apprit que le collège de Saint-Girons tenait, près d’Auzielle, une métairie tenue par Jacques Marque, fermier qui voulait la laisser, AMT, BB 97, du 8 avril 1555, p. 1151.
143 L’annonce fut lue et criée par les rues et carrefours de Toulouse les 25, 26 février puis 20 mars. Les encans furent faits les 23 et 30 octobre, 4 et 9 novembre, mais nul ne dit ni surdit. Le 9 mars, la maison fut attribuée à Jacques Crozet, licencié ès droits, syndic de la table du purgatoire de l’Eglise du Taur et avocat du sénéchal, pour 181 livres tournois. AMT, GG 894, acte 1. 156 livres 8 sous furent reçus par Daiguesplas le 9 mars 1556 ; 13 livres 2 et 6 sous le 27 septembre. DD 289, ibidem, « Recepte du reveneu... », non folioté.
144 Le 16 mars 1556, le conseil de ville arrêta que « les vignes et terres labouratisses scituées et assizes au lieu de Chasteau Neuf Destroictes Fons appartiennent a present au scindic de la ville que soulloient apartenir à feu Me Guillaume La Perriere en son vivant prieur du colliege de Saint Mathurin sont vendues a l’inquant et crye publicque precedente et ce a l’extainct de la chandelle et pource faire cryé en sera despechée pour apres l’argent provenant de la vente estre employé a l’ediffication dudit colliege et aultres affaires publicques ». AMT, BB 98, Consistoire 1555-1556, p. 93, 693. Le greffier Salamon reçut les offres le 27 mars. Les encans furent faits par les lieux et carrefours de Toulouse les 14, 20, 27 avril, enfin, le 2 mai ; à Castelnau d’Estrètefonds, les 14, 18 et 22 avril. Les propositions affluaient et, le 10 mai, les capitouls Baldare, Daiguesplas et Egon allèrent à Castelnau voir les terres. DD 289, cahier 2. Ils décidèrent de les mettre en vente « à l’extrainct de la chandelle ». Le 18 mai, après une lutte serrée, les terres furent allouées à Jean Bosquet, huissier au Parlement de Toulouse, moyennant 605 livres. Le syndic Dalichoux accusa immédiatement réception de la somme en 200 écus et monnaie puis procéda à la délivrance des biens. La tradition de l’instrument écrit fut faite entre les mains de Bosquet et le syndic promit de faire ratifier la vente par les capitouls. BB 98, p. 693-713 ; DD 289, ibidem, « Recepte du reveneu... », non folioté.
145 Leur salaire devait être de 60 ou 80 écus. AMT, BB 97, du lundi 14 janvier 1555, fol. 90-91.
146 AMT, BB 10, du 20 novembre 1556, fol. 423-423 v., 434.
Auteur
Maître de conférences à l’Université de Reims
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