Terreur politique et Terreur économique : "La rumeur de Tarbes"
p. 169-176
Texte intégral
1La rumeur1, "nouvelle de source incontrôlable qui se répand dans le public, propos colporté de bouche à oreille"2, est particulièrement révélatrice des craintes collectives latentes, de l’état endémique d’inquiétude d’une population menacée, d’une manière ou d’une autre, dans son existence collective. "D’autant plus extravagante que les informations objectives et officielles sur la situation sont plus réduites"3, elle se développe selon l’une ou l’autre de trois directions principales : joie-espérance parfois, panique-anxiété plus souvent, colère-agressivité surtout4.
2Typique est, de ce point de vue, la Grande Peur, ce mouvement de panique qui s’étend à la quasi-totalité des régions françaises au cours des premières semaines de la Révolution, et qui dure du 20 juillet au 6 août 1789. Mouvement paysan spontané, né des difficultés économiques et de la crainte de voir les aristocrates lancer leurs forces à l’assaut des campagnes pour se venger de la victoire populaire dans la capitale ? Action concertée des "patriotes" cherchant à se rallier la paysannerie, en la compromettant par des actes hostiles aux privilégiés ? Les analyses divergent. Quoiqu’il en soit, le bruit se répandant dans les campagnes que des bandes de brigands à la solde des aristocrates vont dévaster les récoites, les paysans s’arment, pillent et brûlent les châteaux du voisinage et leurs archives, tuent parfois, le mouvement s’apaisant à l’annonce de l’abolition des droits féodaux dans la nuit du 4 août.
3Par son ampleur et ses conséquences, la rumeur qui se propage dans la ville de Tarbes durant la Terreur ne peut être comparée au phénomène de la Grande Peur, pas plus qu’aux autres paniques collectives ultérieures, d’ailleurs parfois suscitées et entretenues par le pouvoir révolutionnaire : reprise de la peur des brigands et des étrangers en 1790 et 1791, massacres de septembre en 1792, peur des "suspects" et "complot des prisons" en 1794 et 1795. Dans un climat politique et économique propice, les mêmes ingrédients sont cependant réunis, la peur engendrant la peur5, diffusant et accroissant l’anxiété du petit peuple.
4Mise à l’ordre du jour le 5 septembre 1793, institutionnalisée le 176, la Terreur politique est aggravée par la Terreur économique. Le 4 mai, la Convention décrète le maximum décroissant du prix des grains évalué dans chaque département sur les prix des six derniers mois, organise la répression à l’encontre des contrevenants7. Le 26 juillet, l’accaparement est décrété crime capital8. En août, une série de textes réglemente la production et la circulation, accroît l’arsenal répressif9 ; dans chaque district est créé un "grenier d’abondance" destiné au stockage des grains réquisitionnés10. Le 11 septembre, les députés décrètent le maximum national des prix des grains, farines et fourrages, fixent des conditions d’achat très précises : les non-récoltants ne peuvent acheter que dans leur commune, les régions déficitaires ne peuvent être ravitaillées que sur réquisition des districts ; le commerce du grain devient monopole administratif, les paysans récalcitrants entrent dans la vaste catégorie des suspects11. Le 29 septembre, le maximum des denrées de première nécessité est fixé au prix de 1790 augmenté d’un tiers, le maximum des salaires, qui l’accompagne, au taux de 1790 accru de 50 %12. L’ensemble de ces mesures provoque aussitôt un effet contraire à celui que recherchent les conventionnels : la rétention des marchandises, le stockage illicite, le marché noir, la disette13.
5C’est donc dans des circonstances économiques difficiles qu’arrive à Tarbes, en juin 1793, après la "crise fédéraliste", le représentant en mission à l’armée des Pyrénées occidentales, Jean-Baptiste Monestier14. Dans ce chef-lieu des Hautes-Pyrénées, gros bourg de 6000 âmes15, la pénurie est aggravée par les réquisitions de froment, seigle et haricots effectuées au profit de l’armée opposée aux Espagnols, par l’accroissement de la population dû au passage des troupes, à la présence de nombreux soldats, blessés ou malades, évacués des hôpitaux du département voisin des Basses-Pyrénées, débordés. Jusqu’à la soudure de 1794, la situation menace d’être d’autant plus difficile que la récolte de 1793 a été mauvaise dans tout le département. En janvier 1794, l’administration tarbaise espère dix mille quintaux de grains du Gers ; mais, déclarent les autorités auscitaines, les réquisitions ont déjà épuisé leurs possibilités16. En mars, le commissaire principal de l’armée s’oppose à la livraison de quinze mille quintaux de grains qui devaient être pris de nouveau dans le Gers. Le 15 avril finalement, il faut se résoudre à ouvrir les "greniers d’abondance" ; encore, le stock de maïs a-t-il été amputé au profit de Bergerac, menacé par la famine, promesse étant faite aux Tarbais de les ravitailler en riz saisi sur les navires anglais. Mais, le 17 avril, le marché reste désespérément vide : "Au préjudice des réquisitions à elles faites par l’administration du district, les communes d’Ibos, Bordères, Oursbelille, Gayan, Tarasteix, Oroix, Séron, Gardères qui auraient dû porter 55 sacs de milloc, n’avaient pas daigné, par un accord condamnable, envoyer une seule mesure de grain"17. À compter de la fin mai, Monestier instaure le "Carême civique" ; pendant "six décades à dater du 1er prairial (20 mai 1794)", la consommation de viande de boeuf, de mouton et de chèvre est prohibée, "les militaires et les ouvriers des arsenaux, les malades, les nourrices, les enfants et les vieillards" échappant seuls à cette interdiction18.
6Instrument de la Terreur économique, Monestier l’est également de la Terreur politique. Proche de Georges Couthon, son compatriote membre du Comité de salut public19, le représentant en mission est précédé d’une réputation inquiétante que ses premières mesures ne démentent pas. Décidé à ne pas "laisser un instant échapper de (ses) mains montagnardes la massue révolutionnaire", il entreprend une vigoureuse épuration destinée à purger les administrations siégeant à Tarbes de leurs éléments soupçonnés d’être favorables aux Girondins. Les arrestations de suspects -187 recensés, dont 116 artisans et plus de 30 prêtres- se multiplient. On emprisonne dans tous les bâtiments disponibles : les laïcs sont incarcérés dans le ci-devant couvent des Carmes et dans le collège de la ville, parfois à leur domicile, les prêtres dans la maison d’un chanoine, les femmes dans le séminaire20 ; 12 prêtres sont déportés. En janvier 1794, la politique de déchristianisation bat son plein : enterrement de la religion catholique avec organisation d’un cortège burlesque, pillage des édifices du culte (29-30 mars), ordre donné par Monestier au maire de Tarbes d’aller, en écharpe, faire ouvrir toutes les boutiques le jour de Pâques (6 avril), "de dissiper tous les groupes de fainéants, de riches, de fanatiques, de citoyens mâles ou femelles, hébétés d’anciennes habitudes..."21. Enfin, la guillotine, la "Sainte guillotine" comme, avec d’autres, se plaît à la nommer Monestier, est dressée sur la place de la Révolution, ci-devant Marcadieu désormais vide d’étals. En janvier 1794, un premier condamné, l’abbé d’Agos, prêtre insermenté du diocèse de Comminges, est exécuté. Lui succèdent, au mois de mai, trois paysans d’Azereix qui ont manifesté leur hostilité aux mesures de la Convention ; un second prêtre, basque ; un noble, Augustin de Lassalle-Harader, officier de marine, évadé et repris, dont le corps tronqué est abandonné sur l’échafaud après le supplice, pour marquer les esprits.
7La disette, la longue attente aux portes des boulangeries dès les premières heures du jour dans l’espoir d’y trouver sa part de "pain noir de l’égalité", le spectacle de la sinistre "machine à tuer", érigée en place publique ; les éléments sont réunis pour que la rumeur, révélatrice de l’état émotionnel de la population tarbaise, se développe.
8"Au commencement de germinal (fin mars 1794), quelques jours après que la guillotine eut été élevée sur la place de la Révolution"22, l’instituteur Cavaille trouve, un soir, sa vieille mère "un peu triste". Questionnée sur le motif de son abattement, celle-ci l’informe des propos tenus dans sa boutique, "où il vient journellement du monde"23, par "une femme de la campagne" dont elle ignore le nom " (qui) lui avoit rapporté que l’on devoit bientôt faire mourir tous les vieillards au dessus de soixante ans et tous les enfants au dessus de six"24. L’instituteur s’étant rendu à la ci-devant église Saint-Jean, siège de la société populaire, répète ces propos à Coriandre Bernard25, président de la société et membre du comité de surveillance de la commune26. Ce dernier, "pénétré (...) des maux qui pouvoint résulter d’un bruit aussi affreux", en informe les membres de la société populaire au cours de la séance qui se déroule le lendemain. Exprimant "toute l’horreur dont les bons citoyens devoint être pénétrés de pareils propos", Bernard tente d’apaiser les esprits en présentant à son auditoire "la guillotine comme un signe de Terreur pour les méchants, et un signe de consolation pour les bons citoyens", invite ces derniers, "au nom du salut de la patrie, de venir dénoncer au comité de surveillance tous les propos semblables" à ceux qu’il vient de rapporter27. Si une partie de l’auditoire accueille le discours par "un éclat de rire", les "murmures" inquiets ne font pas défaut28. Désormais, la rumeur, déjà sans doute colportée par les ménagères témoins de la conversation initiale, va pouvoir s’amplifier en se précisant et se déformant. Le président de la société populaire l’attestera formellement devant l’admitnistrarion du district, quelques jours plus tard : "Dans les propos que Cavaille me dit avoir affecté sa mère, il n’était nullement question de subsistance"29. Pourtant, sur proposition du citoyen Garrigues, la société populaire délibère "qu’on se retireroit vers le comité de surveillance de la commune pour lui dénoncer (...) que des malveillans répandoient dans les campagnes que les enfants et vieillards alloient être guillotinés pour prévenir la famine (...)". Et, dès le lendemain, l’administration du district, "frappée elle-même de ce bruit affreux qui avoit fait de la sensation (...), prit un arrêté qui contenoit des dispositions urgentes pour saisir les coupables"30. À Paris, le Comité de salut public, promptement informé, réagit le 13 floréal an II (2 mai 1794) : "Instruit que des méchans font courir le bruit dans les campagnes du district de Tarbes, qu’on va détruire les vieillards et les enfans pour prévenir la disette ; Considérant que ces propos ne sont répandus qu’à dessin d’ébranler le gouvernement républicain et de faire succomber la liberté ; Arrête que les administrateurs de ce district feront arrêter et traduire sous bonne garde, à la conciergerie à Paris, les auteurs de ces bruits contre-révolutionnaires. Ils rendront compte, sous dix jours, de l’exécution de cet arrêté"31. Imprimé en deux cents exemplaires, "envoyé à toutes les communes (des Hautes-Pyrénées), pour y être lu, publié et affiché, aux sociétés populaires et aux comités de surveillance"32, ce document ne peut, selon toute vraisemblance, que contribuer à alarmer les populations rurales alors même que "peut être 120 municipaux de campagne", consultés par l’agent national du district de Tarbes, "ont tous déclaré l’inexistence de ce bruit"33.
9 Faute de pouvoir mettre la main sur d’insaisissables propagandistes contre-révolutionnaires dont l’intervention, en l’espèce, ne sera jamais établie, les autorités du district, désireuses de satisfaire rapidement aux ordres du redoutable organe parisien, prennent, le 24 floréal an II (13 mai 1794), un arrêté extensif de l’arrêté du Comité de salut public. Sont déclarés complices des auteurs de la rumeur, et donc passibles de la même mesure, ceux "qui auroient annoncé que lesdits propos ont été propagés dans les campagnes" sans en faire, "sans délai, la déclaration" au district34. C’est viser directement les quatre seuls protagonistes identifiables de l’affaire : Cavaille mère et fils, les citoyens Bernard et Garrigues. Ceux-ci, loin d’être les auteurs de la rumeur, n’ont fait que répéter "une nouvelle (qu’ils) tenoint les uns des autres"35. Mais, ils n’en ont jamais référé au district. Convoqués par les administrateurs, leurs dépositions ayant été enregistrées par écrit36, ils "alloint être traduits à la conciergerie si le projet d’arrêté d’un membre eût été adopté"37. Le district décide finalement de demander au Comité de salut public de lui "prescrire (...) la conduite qu’il doit tenir pour l’exécution de son arrêté vis à vis les dits citoyens38". Le représentant Monestier, dont c’est l’intérêt, intervient également auprès du Comité pour réduire "à une juste proportion cette gasconnade dangereuse"39.
10L’affaire en resta là, semble-t-il40, du moins pour les quatre bavards qui échappèrent de peu à un sort que l’on imagine tragique. En revanche, les adversaires de Monestier virent là un belle occasion de s’en défaire. Accusé d’incurie, de tyrannie et de concussion, il fût finalement rappelé le 7 messidor (25 juin 1794)41.
11Il n’est peut-être pas impossible de voir, dans cette affaire, l’une des conséquence des luttes opposant les clans pour le contrôle du chef-lieu des Hautes-Pyrénées et peut-être même, au delà, l’écho des rivalités entre membres du Comité de salut public. Monestier, dont l’atout réside dans ses liens avec Couthon, gêne en effet considérablement la famille Barère. Celle-ci, solidement implantée à Tarbes, bénéficie d’un prestige particulier dans la petite ville depuis que l’un des siens, Bertrand, est entré, le 7 avril 1793, au Comité de salut public où il joue un rôle important, en dépit des nombreuses accusations de modérantisme portées contre lui par les Jacobins. Déjà, à la fin du mois de frimaire an II (décembre 1793), un bruit a couru : Monestier allait être rappelé ; en floréal (avril 1794), Bousigues, vice-président du district qui épousera une soeur de Bertrand Barère, l’accuse de vouloir réduire le département à la famine. En prairial (mai 1794), peu de temps avant son rappel effectif, Monestier n’hésite pas à faire arrêter Bousigues et Jacques Barère, cousin de Bertrand, épurant le district où les Barère sont fortement représentés42.
12Le clan Barère fut-il à l’origine de la rumeur attribuant au "féroce Monestier"43 le dessin d’éliminer les bouches inutiles ? Rien ne permet de dépasser le stade de la simple hypothèse, même si nous tenons là, fait rare en la matière, un plausible suspect. En tout cas, cet épisode nous paraît révélateur de la sorte de paranoïa dans laquelle vivent aussi bien les dirigeants politiques que les simples citoyens, à quelque semaines de la chute de la dictature robespierriste ; à la psychose des gouvernants parisiens et de leurs émules, toujours prêts à déceler le complot derrière les moindres faits, répond la psychose des Tarbais, manifestation du profond désarroi matériel et moral provoqué par la conjonction des effets de la Terreur économique et de la Terreur politique. Le thème récurrent du complot aristocratique destiné à perdre la Révolution engendre la rumeur, qui se développe d’autant plus aisément que les populations sont affamées et terrorisées. La Terreur doit donc demeurer à l’ordre du jour pour anéantir les ennemis de la liberté. La boucle est bouclée.
Notes de bas de page
1 Sur le rôle de la rumeur dans l’histoire, A. Sauvy, De la rumeur à l’histoire, Dunod, 1985.
2 Grand Larousse de la langue française, Paris, 1977, t. 6, p. 5296.
3 R. Mucchielli, Opinions et changements d’opinion, Librairies techniques, Entreprise moderne d’édition-Éditions E.S.F., 1972, pp. 49-50.
4 Ibid., p. 50.
5 Selon la formule de Georges Lefèbvre : "Foules révolutionnaires", Annales historique de la Révolution française, IX, 1934.
6 J.-B. Duvergier, Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements, avis du Conseil d’État, Paris, 1834, t. 6, pp. 172-173, "décret relatif aux gens suspects".
7 Ibid., t. 5, pp. 267-268, "décret relatif aux subsistances".
8 Ibid., t. 6, pp. 58-59, "décret contre les accapareurs".
9 Ibid., t. 6, p. 98, "décret qui autorise les directoires de département à fixer le prix du bois de chauffage, charbon, tourbe et houille" (19 août) ; p. 103, "décret relatif au maximum du prix de l’avoine" (20 août) ; p. 107, "décret portant que le prix de l’avoine ne pourra excéder la moitié du prix du froment" (23 août).
10 Duvergier, op. cit., t. 6, p. 78 (décret du 9 août).
11 Ibid., t. 6, pp. 159-163.
12 Ibid., t. 6, p. 193-195.
13 Sur la législation économique de la Convention nationale, J. Godechot, Les institutions de la France sous la Révolution et l’Empire, Paris, P.U. F, 1951, 4ème éd. 1989, pp. 409-417 ; F. Aftalion, L’économie de la Révolution française, Paris, Hachette, 1987, pp. 165-225 ; F. Hincker, La Révolution française et l’économie. Décollage ou catastrophe ?, Paris, Nathan, 1989.
14 Jean-Baptiste Monestier (du Puy-de-Dôme), pour le distinguer de son collègue Pierre-Laurent Monestier (de la Lozère) qui lui succédera d’ailleurs dans les fonctions de représentant à Tarbes, naît à La Sauvetat, en Haute-Loire, le 31 octobre 1745. Fils de médecin, issu d’une famille de la bourgeoisie de Clermont-Ferrand, il devient curé de la paroisse Saint-Pierre à Clermont. Premier vicaire épiscopal de l’évêque constitutionnel de Clermont en 1791, il est élu, le 7 septembre 1792, député du Puy-de-Dôme à la Convention. Siégeant à la Montagne, président du club des Jacobins du 2 janvier au 2 février 1793, il se prononce, dans le procès de Louis XVI, contre l’appel au peuple et pour la mort sans sursis. Ayant abdiqué ses fonctions ecclésiastiques, une première fois à la tribune de la société populaire et, une seconde fois, au comité d’instruction publique, il est envoyé en mission dans le Puy-de-Dôme et la Creuse en mars 1793, pour surveiller l’application de la loi sur la levée des 300.000 hommes ; il y réprime vigoureusement les manifestations hostiles au recrutement. Rentré à Paris au milieu du mois de mai 1793, il se montre adversaire déclaré des Girondins, s’opposant après leur chute, à ce que la Convention prenne connaissance de la protestation de Vergniaud arrêté. Envoyé en mission à l’armée des Pyrénées occidentales le 20 juin 1793, il est rappelé le 25 juin 1794. Suspect à la nouvelle majorité, après thermidor, il est décrété d’arrestation, le 13 prairial an III (1er juin 1795), comme terroriste. Mais l’amnistie du 4 brumaire an IV (26 octobre 1795) le rend à la liberté. Nommé président du tribunal criminel du Puy-de-Dôme, il passe, en 1800, avec le meme titre au tribunal civil d’Issoire, puis exerce les fonctions de notaire jusqu’en 1814. Frappé de cécité, il ne semble pas avoir été inquiété lors de la promulgation de la loi du 1er janvier 1816 contre les régicides. Il meurt à La Saigne (Puy-de-Dôme), le 29 novembre 1820. Dictionnaire des Parlementaires français, 1789-1889, Bourloton éd., 1891, t. 4,p. 393 ; M. Beudet, Les conventionnels d’Auvergne, Mémoires de l’Académie de Clermont-Ferrand, 1872, pp. 204 et s. et 585 et s.
15 Sauf mention contraire, les indications relatives à Tarbes et au département des Hautes-Pyrénées sont extraites de M. Berthe et alii, Histoire de la ville de Tarbes, éd. Marrimpouey Jeune, Pau, 1975, pp. 193-203.
16 Par arrêté du 7 nivôse an II (27 décembre 1793), le Comité de salut public a fixé le territoire d’approvisionnement de l’armée des Pyrénées occidentales à la zone comprenant les Hautes et les Basses-Pyrénées, les Landes, le Gers, le Lot-et-Garonne, le Lot, la Dordogne, le Bec d’Ambez et la Corrèze.
17 L. Ricaud, Les représentants en mission dans les Hautes-Pyrénées, t. 1, Monestier (du Puy-de-Dôme), Paris, 1889, p. 84.
18 Brochure du 22 floréal an II éditée en placard à Tarbes, le 27. A. Richard, Le gouvernement révolutionnaire dans les Basses-Pyrénées, 1924, rééd. 1984, Bayonne, Ed. Harriet, pp. 116-117.
19 Le frère de Monestier, maire de Clermont, est ami et frère dans la franc-maçonnerie de Couthon. Dictionnaire des Parlementaires, op. cit., p. 393.
20 Sur les reclus, L. Ricaud, Les reclus des Hautes-Pyrénées, Tarbes, 1912.
21 Dictionnaire des Parlementaires français, op. cit., p. 393.
22 Lettre adressée par les administrateurs du district de Tarbes au Comité de salut public, 29 floréal an II (18 mai 1794), arch. nat., F17 36858.
23 Procès-verbal de l’interrogatoire de la citoyenne Cavaillle, 27 floréal an II, arch. nat., F17 36358.
24 Procès-verbal de l’interrogatoire de l’instituteur Cavaille, s.d., arch. nat., F17 36858.
25 Il a remplacé ses deux prénoms chrétiens, Pierre-Michel, par celui de Coriandre qui sonne mieux aux oreilles patriotes.
26 Procès-verbal de l’interrogatoire de Coriande Bernard, 26 floréal an II (15 mai 1794), arch. nat., F17 36858.
27 Ibid.
28 Procès-verbal de l’interrogatoire du citoyen Garrigues, membre de la société populaire, 27 floréal an II (16 mai 1794), arch. nat., F17 36858.
29 Procès-verbal de l’interrogatoire de Coriandre Bernard, 26 floréal an II (15 mai 1794), arch. nat., F17 36858.
30 Lettre des administrateurs du district de Tarbes au Comité de Salut public, 29 floréal an II (18 mai 1794), arch. nat., F17 36858.
31 "Extrait des registres du Comité de Salut Public de la Convention nationale du 13 floréal, an 2e. de la république une et indivisible", arch. nat., F17 36858.
32 "Extrait du registre des délibérations du Conseil du District de Tarbes, séance publique et révolutionnaire du 24 floréal, deuxième année républicaine" (13 mai 1794), arch. nat., F17 36858.
33 Lettre de l’agent national du district de Tarbes, Candellé-Bayle, au Comité de salut public, 28 floréal an II (17 mai 1794), arch. nat., F17 36858.
34 "Extrait du registre des délibérations du Conseil du District de Tarbes...", séance du 24 floréal an 1113 mai 1794), arch. nat., F17 36858.
35 Lettre de l’agent national du district de Tarbes au Comité de salut public, 28 floréal an II (17 mai 1794), arch. nat., F17 36858.
36 Procès-verbal de l’interrogatoire de Coriandre Bénard, président de la société populaire, 26 floréal an II ; du citoyen Garrigues, membre de la société populaire, 27 floréal an II ; de la citoyenne veuve Cavaille, 27 floréal an II ; de son fils, l’instituteur Cavaille, s. d., arch. nat., F17 36858.
37 Lettre de l’agent national provisoire du district de Tarbes au Comité de salut public, 28 floréal an II (17 mai 1794), arch. nat., F17 36858.
38 "Extrait du registre des procès verbaux du District de Tarbes", arrêté du 29 floréal an II (19 mai 1794), arch. nat., F17 36858.
39 Lettre au Comité de salut public, 29 floréal an II (19 mai 1794), citée par A. Richard, op. cit., p. 111.
40 Aucun document ne fait état de la poursuite de la procédure.
41 A. Richard, op. cit., pp. 112 et 209-210 ; Dictionnaire des Parlementaires, op. cit., p. 393.
42 Sur la lutte entre Monestier et le clan Barère, A. Richard, op. cit., pp. 201-204, 208-210, 211-214 ; Histoire de Tarbes, op. cit., pp. 197-198.
43 C’est ainsi que le qualifie Bertrand Barère. Nouvelle Biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, Firmin Didot Frères, Paris, 1865, p. 966.
Auteur
Maître de Conférences à l’Université des Sciences Sociales de Toulouse
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