Alexandrine des Echerolles, témoin de la Terreur à Lyon
p. 141-153
Texte intégral
1Née en 1779, au château dont elle porte le nom, dans l’actuelle commune de La Ferté-Hauterive (Allier), Alexandrine des Echerolles, orpheline de mère, vit avec son père et sa tante paternelle au moment où survient cette Révolution "dont les progrès rapides" – écrira-t-elle – "forcèrent tous les Français à ne s’occuper que d’elle"1.
2Témoin et victime de la guerre civile elle nous a laissé un récit vivant et détaillé des "tristes événements"2 de son enfance et de son adolescence. Ces souvenirs sont publiés à Moulins, en 1843, par l’éditeur Martial Place, sous le titre : "Quelques années de ma vie" ; dès 1845, paraît une deuxième édition, "revue et augmentée de notes importantes", pour laquelle Place a obtenu le concours d’un libraire parisien et de deux libraires de Stuttgart, l’auteur étant alors dame d’honneur de la duchesse de Wurtemberg. À partir de 1879, la maison Plon assure la diffusion de l’ouvrage sous un titre nouveau : "Une famille noble sous la Terreur"3.
3A. des Echerolles est à Lyon en 1793 et 1794 ; elle assiste au siège puis à l’occupation de la ville par l’armée révolutionnaire ; sa tante est arrêtée, emprisonnée, condamnée à mort et exécutée ; elle nous donne une définition précise de la Terreur : "On n’a jamais plus vécu à la minute qu’alors. On n’avait qu’un instant à soi : compter sur le second était folie"4. Son livre, dira Lamartine, elle l’a écrit "avec le sang de sa famille et avec ses propres larmes"5 ; il a eu, notamment sous la IIIe République, de nombreux lecteurs, mais il est aujourd’hui, et depuis longtemps, fâcheusement oublié, voire même banni de l’histoire : selon certains auteurs, en effet, toutes les femmes à la fin du XVIIIe siècle étaient révolutionnaires6.
4Avant de présenter ce témoignage, il nous a paru indispensable de donner une vue d’ensemble de la Terreur lyonnaise, à partir de l’ouvrage, resté classique, d’Édouard Herriot : "Lyon n’est plus"7. Nous évoquerons donc tour à tour la vengeance de la Convention nationale (I) et, comme l’on aime à dire aujourd’hui, le "vécu" de cette répression dans les souvenirs d’une de celles qui en furent les victimes (II).
I – La vengeance de la convention....
5"La Terreur est vraiment ici à l’ordre du jour". Cette phrase est la conclusion d’une lettre adressée à la Convention par les quatre "Représentants en mission" à Lyon, le 22 frimaire an II (11 décembre 1793) et lue à la tribune de l’assemblée quatre jours plus tard8. Co-auteurs de cette lettre, Fouché, Collot d’Herbois, Albitte et Delaporte disent vrai : tombée exactement deux mois plus tôt entre les mains des forces révolutionnaires Lyon subit une répression terrible, "vengeance", selon le mot d’Herriot, de la Convention montagnarde, victorieuse d’une grande ville qui lui a résisté, par les armes, plus de quatre mois9. Dans un rapport à la Convention, Barère de Vieuzac déclarait que Lyon serait "ensevelie sous ses ruines et dénommée ville affranchie" ; dans cet esprit, un décret du 18 vendémiaire an II (9 octobre 1793) dispose : "Lyon fit la guerre à la Liberté ; Lyon n’est plus".
6Des instructions sont données par Robespierre sur la conduite à tenir à l’égard de la ville et de ses habitants10. Dès le 11 octobre sont formées deux juridictions d’exception, jugeant "révolutionnairement" c’est-à-dire sans jurys et à l’issue d’une procédure simplifiée à l’extrême, bien avant la promulgation de la célèbre "loi de prairial" (avril 1794) : il n’y a ni instruction, ni intervention d’un de ces "défenseurs officieux" qui remplacent les avocats ; si l’accusé est déclaré coupable, une peine unique : la mort, par fusillade ou guillotine. "Une Commission militaire" est compétente pour statuer sur le cas des hommes capturés les armes à la main. Une "Commission de Justice populaire" est chargée de tous ceux qui ont soutenu l’insurrection de quelque autre manière11. De toute évidence, la Justice n’a rien à voir avec ces créations institutionnelles. À Paris, comme à Lyon les dirigeants du mouvement révolutionnaire estiment qu’il s’agit non pas de juger mais d’éliminer le plus grand nombre possible d’adversaires politiques et, en même temps, de terroriser tous ceux qui pourraient être tentés de résister. Dès juin 1793, Collot d’Herbois12 déclarait à la Convention qu’il présidait : "Les droits de l’homme sont faits, non pour les contre-révolutionnaires, mais seulement pour les sans-culottes" et le 18 septembre suivant, s’opposant à la déportation en Guyane des propagateurs de fausses nouvelles, il s’écriait : "Il ne faut rien déporter ; il faut détruire tous les conspirateurs et les ensevelir dans la terre de la liberté"13. C’est ce personnage qui est nommé représentant en mission à Lyon, le 9 brumaire an II (30 octobre 1793)14, en même temps que son collègue Fouché qui sévissait dans la Nièvre15. Les deux hommes sont les maîtres de la répression ; ils désignent le 20 brumaire an II (10 novembre 1793) les vingt membres d’une "Commission temporaire" ou de "surveillance républicaine", divisée en deux sections, l’une, sédentaire, chargée de la ville et l’autre, itinérante, du reste du département ; cette "Commission" précise, le 26 brumaire : "tout est permis pour ceux qui agissent dans le sens de la Révolution"16.
7Une véritable "doctrine terroriste" est formulée et appliquée à Lyon comme l’a montré Herriot, citant un article du "Journal Républicain des deux départements de Rhône et Loire"17 du 14 pluviôse an II (2 février 1794) et dont l’auteur, Duviquet18, n’est autre que le directeur de cette feuille jacobine ; ce dernier, avocat à Orléans en 1789, et donc juriste, parle du "droit légitime de vengeance qu’une nation doit exercer contre les rebelles... sanction du pacte social... Tous ceux qui violent le contrat, en quelque nombre qu’ils puissent être, depuis la simple unité jusqu’à la moitié moins un sont tués non seulement par le droit de la nature, qui veut que tout corps organisé sacrifie tout pour sa sûreté et pour sa défense, mais encore par le droit positif de l’institution sociale qui considère comme ennemis de guerre et comme membres gangrenés tous les individus qui tirent de leur agrégation au corps des moyens de dissolution contre lui"19.
8Nous sommes ici en présence d’une conception toute démocratique de la terreur : la majorité dispose d’un droit de vie et de mort, le Jus vitae necisque des Romains, sur la minorité.
9Les jacobins qui, cependant, à Lyon comme ailleurs, ne sont que très minoritaires, cherchent ainsi à "légitimer" leurs actes, conformément aux vues du pouvoir central et Herriot cite encore Duviquet qui, secrétaire de la "Commission de surveillance", connaît par le menu l’organisation hiérarchisée de la Terreur : "Toute l’énergie du gouvernement descend du Comité de Salut Public aux Représentants, de ceux-ci à la Commission temporaire et de la Commission, à toutes les autorités révolutionnaires"20.
10"Énergie". Le mot est à souligner. Il fait penser à l’analyse de Taine opposant la faiblesse de tous les gouvernements antérieurs à juin 1793 à l’"énergie" dont font preuve les Montagnards, devenus les maîtres de la France après l’élimination brutale de la "Gironde"21. Plusieurs centaines de condamnations à mort sont prononcées et exécutées dans les semaines suivant immédiatement la prise de Lyon. Le 10 frimaire an II (30 novembre 1793) les "Représentants" reçoivent une pétition de citoyennes de "ville affranchie", suivie de plus de dix mille signatures ; toutes ces femmes demandent l’arrêt de ces tueries : "Quoi ! Les tribunaux militaires et populaires ont fait tomber sous le poids de la vengeance nationale plus de 300 têtes dans un mois et vous dites qu’elle n’est pas satisfaite !..."22. Cet appel à la clémence de mères, d’épouses, de filles ou de soeurs n’aura aucun effet. Au contraire ! Aux mises à mort individuelles vont succéder peu après des exécutions de masse, "de toute évidence" écrit Herriot, "longuement préméditées" : "Un grand acte de justice nationale se prépare... de nature à épouvanter dans les siècles les plus reculés", écrit Parein23 président de la Commission militaire à Collot d’Herbois, le 13 frimaire an II (3 décembre 1793)24 ; le même ajoute, peu après : "Il importe essentiellement d’imprimer la terreur sur le front des rebelles si nous ne voulons pas courir les risques d’être assassinés"25. Tuer pour ne pas être tué ! Descncôté, Dorfeuille26, président du "Tribunal révolutionnaire", au sein duquel fonctionnent les deux "Commissions", écrit au président de la Convention : "Quatre ou cinq cents contre-révolutionnaires dont les prisons sont remplies vont expier l’un de ces jours-ci tous leur crimes. Le feu et la foudre en purgera la terre d’un seul coup... Puisse cette fête imprimer à jamais la terreur dans l’âme des scélérats et la confiance dans le coeur des républicains"27. Des condamnés vont être massacrés par centaines, au canon, dans la plaine des Brotteaux et achevés au sabre de cavalerie.
11Au total, selon Herriot, 1684 personnes ont été envoyées à la mort entre le 12 octobre 1793 et le 6 avril 1794 ; ce chiffre avait été grossi par certains auteurs28 ; notant que le nombre réel des victimes pourrait être plus important, l’auteur de "Lyon n’est plus" ajoute avec raison : "Il est impossible de se borner à une statistique... Quand on a suivi tant de procès-verbaux d’exécution on en demeure comme halluciné"29. Ces sentences de mort, ces "procès-verbaux", Herriot paraît les avoir tous lus ; il en cite, en tout cas, un bon nombre, nous apprenant que bien des condamnés ont été mis à mort, non pour leurs actes mais pour leurs opinions : par exemple, le 22 pluviôse an II (10 février 1794), Antoinette Vemey, revendeuse, pour avoir dit qu’elle se "foutait de la République"30 ouaxrre, Anne-Marie Fayolle, institutrice, condamnée le 16 germinal an II (5 avril 1794), près de six mois après la fin de l’insurrection, et guillotinée le lendemain, pour avoir déclaré qu’elle préférait la monarchie à la démocratie et refusé de porter la cocarde tricolore, définie par elle comme étant "la marque de la bête"31.
12Douze femmes sont condamnées le 22 pluviôse an II, dont trois soeurs, "coupables" d’avoir recueilli et caché un prêtre. Le jugement précise que "les femmes, par leur incivisme, ont le plus contribué aux progrès des mouvements contre-révolutionnaires... lors de la rébellion de l’infâme ville de Lyon" ; il ajoute que "l’intérêt général de la société commande impérieusement d’en soustraire les individus qui nuisent à son bonheur"32. Au premier rang de ces victimes figure Marie-Anne Giraud, âgée de 60 ans, rentière, née à Moulins, condamnée pour "fanatisme" : on avait trouvé sur elle un livre de prières, et pour avoir porté son frère à prendre les armes : elle est la soeur d’Étienne Giraud des Echerolles, l’un des chefs militaires de l’insurrection33. Alexandrine des Echerolles est auprès de sa tante lorsque cette dernière comparaît devant les "juges" révolutionnaires ; elle nous a laissé un récit détaillé de sa vie à Lyon au long de cet "atroce hiver de l’an II", selon l’expression d’Herriot qui cite à cinq reprises son témoignage, à propos du siège, mais n’en parle qu’une fois au sujet de la répression, ce dont on peut être surpris : les conclusions de l’historien sont en effet en complète harmonie avec les souvenirs de la jeune fille. Herriot écrit : "On voudrait échapper à la monotonie lugubre des exécutions, mais on n’y parviendrait qu’en trahissant la vérité. Ces coups sourds de la guillotine qu’entendent avec effroi les détenus entassés dans la grande salle de la Maison Commune, ils rythment la vie de la malheureuse cité pendant l’atroce hiver de l’an II"34. Ces lignes, Alexandrine aurait pu les écrire ; elles résument la partie la plus importante de ses souvenirs ; elles expriment parfaitement ce qu’elle a personnellement vécu.
II –... Vécue par une jeune fille
13Alexandrine des Echerolles est âgée de 10 ans en 1789. Elle vit à Moulins avec son père, ancien officier général de l’armée royale : il a quitté le service avec le grade de maréchal de camp, qui est l’équivalent de celui de général de brigade. Sa famille paternelle a été anoblie au XVIIIe siècle conformément à la volonté de Louis XV de conférer la noblesse aux officiers roturiers, nombreux dans l’infanterie. Elle a deux frères qui ont, l’un et l’autre, commencé, très jeunes, une carrière militaire, à l’exemple de leur père et de leur grand-père paternel ; ce dernier capitaine au régiment de Poitou, a obtenu, en 1762, l’érection en fief de sa terre des Echerolles, sise à quelques quatre lieues au sud de Moulins. Après la mort de sa mère, Alexandrine a quitté le château des Echerolles pour la capitale du Bourbonnais car sa tante, se chargeant de son éducation, n’aime pas la campagne35.
14En juillet 1789 se produit à Moulins ce qu’elle nomme "la fameuse journée des brigands", manifestation locale de la "Grande peur" : "mon âge" – écrira-t-elle – "ne me permettait pas d’en comprendre l’importance, mais seulement de jouir du bruit et du mouvement... Le désordre a une variété qui plaît à l’enfance"36. Au même moment, le père d’Alexandrine est nommé, par acclamations, colonel de la Garde nationale qui vient de se constituer, mais, moins de deux ans plus tard, la "grande faveur" dont il jouissait parmi ses concitoyens se change en une "haine implacable" : l’ancien maréchal de camp a fait usage de son autorité pour soustraire à la foule un marchand de blé, arrêté irrégulièrement comme "aristocrate et affameur du peuple"37 ; d’autre part, ses fils ont pris les chemins de l’émigration : "l’éloignement de mes frères fut connu ; on en fit un crime à mon père"38.
15En juin 1792, Étienne Giraud des Echerolles est arrêté ; il avait, l’année précédente, démissionné de ses fonctions à la tête de la Garde nationale ; victime de dénonciations diverses, il est détenu près de deux mois avant d’être acquitté par le tribunal de Moulin le 8 août39, mais l’autorité municipale lui ordonne de quitter la ville, dans les trois jours, la tranquillité publique pouvant être troublée par sa présence40. Le château des Echerolles, relativement proche de Moulins, paraissant peu sûr, la famille décide de se rendre à Lyon : "... des bruits sourds, des rumeurs lointaines nous parvenaient sans nous instruire. On sentait le danger partout..."41. C’est bien là une première Terreur, née de cette anarchie qui apparaît dans le royaume, ici et là, dès 1789. À Roanne, où les voyageurs font étape, ils entendent un discours d’un extrême violence du jacobin lyonnais Chalier42, pérorant de l’impériale de la diligence : revenant de Paris, "il appelait le peuple à la connaissance des bienfaits du 10 août", concluant par ce mot d’ordre : "Abattez des têtes et vous serez libres"43. C’est l’annonce des "massacres de septembre" qui, à Lyon, vont se présenter sous la forme de l’assassinat d’officiers du 5e régiment de cavalerie – ci-devant Royal-Pologne – et de trois prêtres, le 9 septembre 1792. Alexandrine nous parle de ces crimes44, de la vie de la grande ville, soumise au printemps suivant à la tyrannie de ce Chalier qu’elle avait eu l’occasion de voir et d’entendre45 ; elle nous parle aussi du soulèvement des Lyonnais contre cette dictature jacobine : à partir du 29 mai 1793, Lyon jouissait "d’une liberté inconnue du reste de la France"46. Cette situation dure un peu plus de quatre mois, mais, à partir du 9 août, des forces révolutionnaires, aux ordres de la Convention, commencent à faire le siège de la ville. Le père d’Alexandrine prend une part très active à la défense de Lyon ; sa fille nous donne de nombreux détails sur ces événements, par exemple sur les bombardements d’artillerie, provoquant incendies et destructions47.
16La résistance lyonnaise prend fin le 10 octobre et la répression que nous avons dite va s’abattre sur "Commune affranchie". "La ville étant prise, chaque individu se trouva seul, détaché de cette masse d’hommes qu’un même esprit animait encore peu de jours avant et dans laquelle, depuis quelques mois, on se sentait citoyen du même pays... où tous les intérêts étant confondus dans un seul intérêt, chacun sacrifiait sans hésiter sa vie et sa fortune, pour rendre à cette malheureuse patrie les plus précieux biens : la paix et une sage liberté"48. Le père d’Alexandrine et l’un de ses frères venu le rejoindre réussissent à s’enfuir, mais, "en peu de jours, les arrestations se multiplièrent rapidement ; à leur suite marchèrent les exécutions"49. Marie-Anne des Echerolles, trahie par la sottise d’un domestique, est arrêtée par un officier municipal accompagné d’un officier de gendarmerie et de plusieurs soldats : "puisque nous ne trouvons pas le frère, nous emmenons la soeur"50, et dans l’appartement où l’on a placé le citoyen Forêt51 chargé de garder les scellés et de surveiller la fille du maréchal de camp, Alexandrine se retrouve seule, à quatorze ans, avec deux domestiques ; commence, pour elle, "une carrière isolée et difficile"52 qui la conduira dans les prisons lyonnaises et au tribunal révolutionnaire dont elle tentera d’apitoyer les membres.
17Sa petite taille et sa maigreur attendrissent certains hommes de la Révolution53, facilitant parfois ses démarches : un guichetier de prison s’emploie à convaincre l’un de ses collègues de laisser passer "cette petite citoyenne" : "Regarde... vois comme elle est pâle, petite et maigre ; elle ne peut pas attendre... elle tomberait par terre"54. Elle parvient, sans trop de difficultés, à obtenir l’autorisation de voir sa tante à la prison des "Recluses" : "Comme tout faisait frémir dans cette prison !", où elle doit attendre devant une porte munie de trois verrous et de deux serrures neuves55. Prison surpeuplée : Marie-Anne des Echerolles et cinquante sept autres femmes partagent la même pièce56. La nourriture est réduite à un pain, distribué tous les deux jours57, "si mauvais qu’on ne pouvait le supporter"58 ; l’eau n’est donnée qu’à celles qui peuvent "en payer la peine"59. Alexandrine réussit à voir sa tante, assez longuement, à peu prés tous les jours, lui apportant des vivres. Certains guichetiers adoucissent le sort des captives, acceptant "très volontiers" des assignats, en échange desquels ils permettent aux familles de se soustraire aux "difficultés nouvelles qu’on élevait chaque jour"60. Auprès de sa tante elle rencontre des femmes de toutes conditions : "Des femmes nobles, des poissardes, des religieuses, des filles publiques, des femmes riches, de pauvres servantes, des paysannes et des marchandes d’herbes" et aussi de tous âges : jusqu’à une petite Anglaise de quatre ans, enfermée avec sa bonne, cette dernière ne sachant "pas un mot de français"61.
18Pendant cinq jours, Alexandrine délaisse la prison pour rejoindre son père, caché dans une maison à quelques kilomètres de la ville, en attendant de gagner la Suisse où il trouvera un asile plus sûr62. Peu après, sa tante est transférée dans une autre prison pour laquelle une nouvelle "permission" de visite doit être sollicitée63.
19À l’occasion de ses très nombreux trajets en ville, la jeune fille assiste à la démolition de quelques unes des plus belles demeures lyonnaises : "Les belles façades de Bellecourt disparaissaient sous tant de mains actives" ; parfois elle est contrainte de porter des pierres, ou de lourds paniers de terre64. La vengeance de la Convention s’applique, en effet non seulement aux personnes mais aussi à toute une partie des immeubles de Lyon ; on a renoncé à l’idée d’une destruction totale ("Lyon n’est plus !") mais, déjà éprouvée par les combats du siège, la ville est littéralement dévastée et le restera jusqu’au Consulat, comme le prouve le rapport établi en 1801 par le préfet Veminac65.
20A son corps défendant, Alexandrine assiste également, mais une seule fois, à un autre spectacle, beaucoup plus sinistre.
21La guillotine est installée en permanence place Bellecourt et ensuite place des Terreaux. L’heure des exécutions est, en principe, midi. Alexandrine veille à ne jamais se trouver à ce moment de la journée en l’un ou l’autre de ces lieux de mort mais, un jour, l’horaire ayant été modifié, elle est présente sur l’une de ces places où, sept fois de suite, on pousse les cris de "Vive la République" : "sept têtes tombèrent aux acclamations de cette foule insensée qui, heureusement pour moi, était trop captivée par cette sanglante scène pour remarquer ma fuite et mon épouvante ; sans cela, j’aurais sans doute été ramenée auprès de l’échafaud et contrainte à en être témoin malgré moi"66.
22Cette "foule insensée" ! Alexandrine nous parle à plusieurs reprises de ceux qui, sans être instigateurs ni exécutants de la Terreur, s’en font passivement les complices : la citoyenne Forêt, épouse de son geôlier, vient chaque soir rejoindre son mari et raconte "les cruautés de la journée, les supplices, les exécutions... n’en laissant ignorer aucun détail" et mettant dans ses récits "une action, un empressement qui épanouissaient sa figure ; on y voyait tout l’attrait que cet affreux spectacle avait pour elle"67. Le citoyen Forêt n’a pas les mêmes sentiments – si l’on peut dire – que sa femme ; il avoue un jour ne pouvoir "s’accoutumer à cela" : se trouvant seul avec la jeune fille il lui dit : "il m’ont forcé à voir guillotiner ; j’en suis revenu avec la fièvre. Pendant 8 jours je n’ai pas dormi ; il ajoute que sa femme "avait toujours aimé les exécutions" : "lorsqu’on devait pendre quelqu’un, elle était des premières à courir. J’avais beau la renfermer à clef, elle trouvait toujours moyen de s’échapper et d’arriver à temps"68.
23Forêt a pour fils un fanatique, qui lui déclare un jour, aux oreilles d’Alexandrine : "Mon père, si tu n’étais pas un bon républicain, et si je te soupçonnais d’être un aristocrate, je te dénoncerais et te ferais guillotiner demain"69. On comprend qu’avec de tels hommes – qualifié de "municipal", Forêt le jeune exerce certaines fonctions au sein de la "Commission de surveillance" – la Terreur lyonnaise ait été particulièrement impitoyable.
24Ayant appris que sa tante avait été conduite en un troisième lieu de détention, à l’Hôtel de ville, où siègent les "juges" révolutionnaires, Alexandrine entreprend de supplier ces hommes d’épargner la vie de celle qui a été pour elle une seconde mère ; elle parvient à trois reprises, à rencontrer le président du tribunal, Parein : ".... cet homme que j’avais vu chez mon père, qui s’était assis à sa table... dont je me suis approchée sans effroi" ; les deux premières fois, elle obtient la même réponse, évasive : "je verrai" et la troisième, cette formule : "je prends part à ta peine comme particulier ; comme homme public, je n’y peux rien"70. Entre les deux premières entrevues et la troisième la décision de faire périr Marie-Anne des Echerolles a été prise, non pas prononcée : la procédure suivie est en effet fort singulière, telle en tout cas qu’elle est décrite par Alexandrine, présente à l’hôtel de ville lors de la comparution de sa tante, ainsi que des onze femmes et du prêtre, condamnés le même jour : "J’entendais appeler tour à tour les prisonniers, je les voyais sortir et revenir vite. Ils étaient prompts ces juges ! Chacun rentrait sans avoir compris son sort". Et pour cause. Après un interrogatoire sommaire – il n’y a ni témoin ni défenseur – la sentence – très certainement préparée à l’avance – n’est intelligible que pour les membres du tribunal et les auxiliaires chargés de l’exécution : lorsque le président porte la main au front, le condamné sera fusillé ; lorsque la guillotine devra être utilisée, le président touche la hache suspendue sur sa poitrine ; enfin, troisième et dernière hypothèse, le président étend la main sur le registre placé prés de lui, si l’accusé doit être remis en liberté71. Alexandrine est au milieu de cette foule anxieuse des accusés ayant ou non déjà vu leur "juges". Plusieurs "dames" – écrit-elle – "savaient qu’elles seraient délivrées" ; ce n’est pas le cas de sa tante, auprès de laquelle elle se trouve pour la dernière fois : "Je connais mon sort... Je mourrai"72. Le lendemain, apprenant que la soeur de son père a été conduite dans la "mauvaise cave", celle des condamnés73, elle réussit à voir l’un des membres du tribunal qui lui dit hypocritement : "Nous verrons", mais elle ne parvient à pénétrer chez les autres74. Une démarche de Forêt auprès de son fils est également vaine75. Le jour suivant, on remet à la jeune fille quelques objets ayant appartenu à sa tante ainsi qu’un "billet d’adieu", d’une admirable sérénité. "La main qui l’avait écrit était pour toujours sans mouvement"76.
25Alexandrine des Echerolles quitte Lyon peu après ; elle sait qu’elle est à son tour menacée d’arrestation ; elle reviendra aux Echerolles où, grâce à un médecin de Moulins, elle sera assignée à résidence – ce qui lui épargne la prison – jusqu’au 9 thermidor77.
26Tel est, pour l’essentiel, ce témoignage, d’une très grande qualité de sincérité et de précision, sur la Terreur qui, à Lyon comme à Nantes, surgit et s’affirme APRÈS et non pas AVANT la victoire des armées révolutionnaires sur les "ennemis de l’intérieur", ce qui, comme l’écrivait Edgar Quinet en 1867 interdit de soutenir que ces méthodes étaient "nécessaires pour produire les victoires républicaines"78, thèse inlassablement reprise cependant par les thuriféraires de la Révolution, par exemple Jacques Godechot affirmant, à peu près un siècle plus tard : "La Terreur a été essentiellement politique et répressive" – on le savait depuis toujours – "Elle a été un instrument de défense nationale et révolutionnaire"79. "Défense nationale !!!" Au moment où la Terreur se déchaîne à Lyon, la victoire de Wattignies, "gagnée par Jourdan et Carnot, arrête l’invasion de la France"80.
27Le livre d’Alexandrine des Echerolles – dont une réédition serait très souhaitable – est de ceux qui nous permettent de découvrir ce qu’ont été, réellement, ces "temps de tourmentes où le vertige de la domination à tout prix... avait partagé la France en deux classes uniques : bourreaux et victimes"81.
Notes de bas de page
1 des Echerolles Alexandrine, Une famille noble sous la Terreur. Plon, 1879, p. 8.
2 des Echerolles, op. cit., p. XV .
3 C’est un exemplaire de cette réédition qui a été constamment utilisé.
4 des Echerolles, op. cit., p. 115.
5 Lamartine Alphonse de, Histoire des Girondins, Paris, Pagnerre, tome VIL 1848, p. 179. La première édition de l’ouvrage date de 1846.
6 Duhet Paule-Marie, Les femmes et la Révolution 1789-1794, Gallimard-Julliard (archives n° 41) 1977 et surtout le tome 4 de Histoire des femmes en Occident, Plon, 1991, chapitres 1 et 2.
7 Herriot Édouard, Lyon n ’est plus. Hachette, 4 volumes : I Jacobins et modérés, 1937 ; II Le siège, 1938 ; III La répression, 1939 ; IV La réaction, 1940.
8 Herriot, op. cit., tome III, pp. 206-207.
9 Herriot, op. cit., tome II, p. 512.
10 Herriot, op. cit., tome III, pp. 25 et s.
11 Herriot, op. cit., tome III, p. 31.
12 Collot d’Herbois (Jean-Marie Collot, dit) 1750-1796. Acteur et auteur dramatique. En 1792, membre de la commune de Paris, puis de la Convention et, l’annee suivante, du Comité de Salut public ; il sera L’un des artisans de la chute de Robespierre. Déporté l’année suivante en Guyane, il y mourra de maladie.
13 Herriot, op. cit., tome III, p. 66.
14 Herriot, op. cit., p. 69.
15 Fouché Joseph 1759-1820. Député à la Convention, il vote la mort du roi et, en 1793 représentant dans la Nièvre, il déploie une grande activité révolutionnaire.
16 Herriot, op. cit., tome III, p. 109.
17 Ce journal, rédigé par une "société de sans-culottes", n’a eu qu’une vie éphémère, du 22 nivôse au 22 prairial an II. (Histoire générale de la presse française. Des origines à 1814, PUF., 1969, p. 516).
18 Duviquet Pierre. 1765-1835. En 1791, membre du Directoire exécutif de la Nièvre. Favorable aux Girondins jusqu’à leur chute il se rallie aux Montagnards. À la fin de 1793, il est secrétaire de la Commission de surveillance à Lyon ; il dirige le Journal Républicain tout en collaborant au Journal de Ville affranchie, publié du 1er frimaire au 16 thermidor an II. (Histoire générale de la presse française. op. cit., p. 516).
19 Herriot, op. cit., tome III, pp. 344-345. Deux mots soulignés in t.
20 Herriot, op. cit., tome III, p. 346.
21 Taine Hippolyte, Les origines de la France contemporaine. La Révolution, tome III : "Le gouvernement révolutionnaire". Hachette, 1885, p. 3.
22 Herriot, op. cit., tome III, pp. 161-163.
23 Parein Pierre Mathieu, 1755-1831. Ce "vainqueur de la Bastille" fait une rapide carrière dans le mouvement révolutionnaire ; il est nommé commissaire du Conseil exécutif le 29 août 1792, chargé de parcourir l’Oise, la Seine-Inférieure et la Somme (CARON Pierre, La première Terreur 1792 -I- "Les missions du Conseil exécutif provisoire et de la Commune de Paris", PUF, 1950, p. 17 et 39). Les représentants en mission à Lyon font de lui, le 9 frimaire an II, le président de la Commission révolutionnaire et son action sera, selon l’expression d’Herriot, celle d’un "spécialiste de la guillotine" (HERRIOT, op. cit., tome III, p. 146).
24 Herriot, op. cit., tome III, pp. 145-146.
25 Herriot, op. cit., tome III, p. 168.
26 Dorfeuille (Antoine Gobet dit) vers 1750-1795). Comédien et auteur dramatique raté. Fait carrière dans le mouvement révolutionnaire à Roanne puis à Lyon. Dirige, du 21 novembre 1793 au 22 mars 1794, "Le père Duchêne de Lyon", signant ses articles : Damame. Il transforme certaines exécutions en cérémonies expiatoires, ou fêtes de la Vertu, au cours desquelles des victimes sont sacrifiées dans un appareil théâtral. Relevé de ses fonctions judiciaires à cause de son excès d’indulgence (?), il est envoyé dans l’Ain au début de 1794. Arrêté comme terroriste après thermidor il sera assassiné dans sa prison, à Lyon, le 5 mai 1795.
27 Lettre du 14 frimaire an II (4 décembre 1793) citée par HERRIOT, op. cit., tome III, p. 175. Quatorze mots soulignés in t.
28 HERRIOT, op. cit., tome IV, pp. 21-22.
29 Herriot, op. cit., tome IV, p. 69.
30 Herriot, op. cit., tome IV, p. 18.
31 Herriot, op. cit., tome III, p. 370.
32 Le texte intégral de cette décision figure en annexe dans la deuxième édition de "Quelques années de ma vie" (Moulins, Place, 1845, tome I, pp. 320-323) ; il ne se retrouve pas dans la réédition donnée plus tard par Plon.
33 La Commission révolutionnaire ne retient dans son jugement qu’une sorte de culpabilité commune à tous les accusés, tous ennemis de la Révolution, mais Alexandrine, immédiatement après l’audience, a su, par sa tante, les deux griefs particuliers articulés contre cette dernière, (des ECHEROLLES, op. cit. p. 232)
34 Herriot, op. cit., tome III, p. 301.
35 des Echerolles, op. cit., pp. 4-8.
36 des Echerolles, op. cit., p. 9.
37 des Echerolles, op. cit., p. 11-12.
38 des Echerolles, op. cit., pp. 14.
39 des Echerolles, op. cit., pp. 16-33 et Dujthel Jean-Noël, L’affaire Giraud des Echerolles. Études Bourbonnaises, Moulins, 1992.
40 des Echerolles, op. cit., p. 35.
41 des Echerolles, op. cit., p. 36. Ces craintes n’étaient pas sans fondements : en juillet-août 1792 on note l’éclosion d’une "violence meurtrière, dans le Midi, qui gagne la France du Nord" et, au total, en province, on relève "38 affaires et 82 morts connus". (Bluche Frédéric, Septembre 1792. Logiques d’un massacre. Robert Laffont (Les Hommes et l’Histoire), 1986, p. 120.)
42 Chalier Joseph, 1747-1793. Commis-voyageur, puis associé d’un soyeux de Lyon. Révolutionnaire forcené, dès 1789. Il ne parvient pas à se faire élire à la Convention. Il sera arrêté, jugé, condamné et exécuté en juillet 1793 par les Lyonnais en révolte : "Il ne se trouva pas une nullité dans son procès, tous ses crimes furent prouvés ; les lois dictèrent son arrêt. Il refusa un défenseur, plaida lui-même sa cause et montra beaucoup de sang-froid." (des Echerolles, op. cit., p. 65).
43 des Echerolles, op. cit., p. 37.
44 Alexandrine croit que le maire de Lyon doit être tenu pour responsable de ces crimes ; elle a été, sur ce point, mal informée : c’est un nommé Saint-Charles (de son véritable nom Claude Denis Vautin) qui a dirigé l’émeute, parvenant à forcer l’une des portes de la forteresse où se trouvaient les officiers, que Vitet avait fait "de son mieux" pour sauver (herriot, op. cit., t.l, p. 56).
45 Avec le soutien de la Convention et de ses envoyés, les Jacobins, conduits par Chalier, se sont emparés de l’hôtel de ville en mars 1793.
46 des Echerolles, op. cit., p. 64.
47 des Echerolles, op. cit., pp. 73-100.
48 des Echerolles, op. cit., p. 101.
49 des Echerolles, op. cit., p. 108. Des blessés, soignés à l’hôpital de la Charité, sont "arrachés de leur lits, déclarés rebelles et jugés comme tels" (des Echerolles, op. cit., p. 97).
50 des Echerolles, op. cit., p. 121.
51 "... un petit vieillard, portant perruque, vêtu d’un habit gris... se pavanait d’un air d’importance." (des Echerolles, op. cit., p. 120).
52 des Echerolles, op. cit., p. 124.
53 À l’occasion d’une perquisition nocturne deux officiers de l’armée révolutionnaire découvrent Alexandrine dans son lit ; ils s’exclament : "Quelle petite voix ! Quelle petite fille ! comme elle est maigre ! Quelle est chétive !" (des Echerolles, op. cit., p. 157.)
54 des Echerolles, op. cit., p. 199, v. également p. 102
55 des Echerolles, op. cit., p. 127.
56 des Echerolles, op. cit., p. 142 .
57 des Echerolles, op. cit., p. 147 et p. 151.
58 des Echerolles, op. cit., p. 151.
59 "Les riches en faisaient l’aumône aux pauvres : c’était bien le verre d’eau de l’Évangile." (des Echerolles, op. cit., p. 147.)
60 des Echerolles, op. cit., p. 139 et p. 141.
61 des Echerolles, op. cit., p. 142.
62 des Echerolles, op. cit., pp. 166-193.
63 des Echerolles, op. cit., p. 212.
64 des Echerolles, op. cit., p. 218.
65 Fuoc Renée, La réaction thermidorienne à Lyon 1795. Lyon I.A.C., 1957, p. 19-23
66 des Echerolles, op. cit., pp. 218-219.
67 des Echerolles, op. cit., p. 133, v. également p. 216 : à propos d’habitants de Moulins conduits à Lyon "pour y périr .
68 des Echerolles, op. cit., p. 132. Forêt renouvelle à plusieurs reprises cette confidence ; (des Echerolles, op. cit., p. 196).
69 des Echerolles, op. cit., p. 197.
70 des Echerolles, op. cit., pp. 237-239.
71 des Echerolles, op. cit., pp. 231-232.
72 des Echerolles, op. cit., pp. 233-234.
73 des Echerolles, op. cit., p. 236.
74 des Echerolles, op. cit., p. 238.
75 "Le vieux Forêt, ému par ma douleur, mit son costume de cérémonie et se rendit chez son fils le municipal, pour l’intéresser au sort de ma tante. C’était de sa part un grand acte de courage dont je fus profondément touchée. J’espérais peu de cette démarche, me rappelant les discours de cet homme de sang. Ses prières furent infructueuses. Il s’en revînt honteux de son fils, silencieux et attristé, car il était d’un naturel compatissant ; sa faiblesse seule l’empêchait d’être un honnête homme, (des Echerolles, Quelques années de ma vie, 2e éd., Moulins, Place, tome I, p. 320) Ces lignes n’ont pas été reproduites dans l’édition Plon de 1879.
76 des Echerolles, op. cit., pp. 241-243.
77 des Echerolles, op. cit., pp. 276-277.
78 "Non, ce n’est pas la nécessité des choses qui a fait le système de la Terreur... La grande Terreur s’est montrée presque partout après les victoires. Prétendrons-nous quelle les a produites ? Dirons-nous que dans nos systèmes l’effet précède la cause ? Il le faudrait si nous voulons continuer à soutenir que la Terreur était nécessaire pour produire les victoires républicaines qui ont précédé la Terreur. (Quinet Edgar, Oeuvres complètes. T. 13, La Révolution, précédé de la Critique de la Révolution. Neuvième éd. Paris, Germer-Baillère, s.d. (post 1881), pp. 42-43. La "Critique de la Révolution a paru pour la première fois, à Paris, en 1867 ; ce texte a été récemment réédité par François Furet et Marina Valensise in La gauche et la révolution au milieu du XIXe siècle. Edgar Quinet et la question du Jacobinisme 1865-1870. Hachette, 1986, pp. 258-280).
79 Godechot Jacques, Les Révolutions, PUF, 1963, p. 169. De même, Albert Soboul a présenté la Terreur comme l’une des "grandes mesures de défense nationale et révolutionnaire". (Soboul A. Histoire de la Révolution française. -II- "De la montagne à brumaire", N.R.F., "Idées”, 1962, pp. 24-25).
80 Herriot, op. cit., tome III, p. 35.
81 des Echerolles, op. cit., p. XIV (Préface de l’auteur).
Auteur
Maître de Conférences honoraire à l’Université de Clermont I
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