La presse de la Terreur en Midi toulousain
p. 93-105
Texte intégral
1Dans la région toulousaine1 comme dans le reste du royaume, l’instauration de la liberté de la presse en 1789 provoqua une floraison de journaux. Les villes qui sous l’Ancien Régime n’avaient connu qu’une modeste et anodine feuille d’Affiches (Toulouse et Montauban), et plusieurs autres où aucun périodique n’avait jamais été publié (Auch, Carcassonne, Castres et Tarbes) virent naître ou se développer une presse certes fragile et souvent éphémère, mais foisonnante, variée et idéologiquement pluraliste2. La liberté quasi illimitée proclamée par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et garantie par la constitution de 1791 eut pourtant bien du mal à s’enraciner concrètement sur le terrain. Face à des journalistes qui se considéraient volontiers comme les "sentinelles du peuple"3, et s’arrogeaient le droit et le devoir de "censurer" les autorités, ces dernières cédaient fréquemment à la tentation de les réduire au silence par divers moyens de pression ou d’intimidation ; plus rarement, elles tentèrent de susciter la création de journaux qui leur soient favorables. Perçue soit comme un dangereux contre-pouvoir, soit comme un utile instrument de pouvoir, la presse périodique s’affirma donc, pendant les premières années de la Révolution, comme un des principaux acteurs, mais aussi comme un des principaux enjeux, de la vie politique locale4.
2Lorsque débuta la Terreur, les journaux d’inspiration contre-révolutionnaire, tels que Les Quatre Évangélistes à Toulouse ou le Journal national à Montauban, avaient depuis longtemps cessé de paraître. La victoire des Montagnards à l’issue de le crise fédéraliste fut fatale aux feuilles modérées, comme le Journal et Affiches du département de Haute-Garonne. Ne subsistent donc plus, à l’automne 1793, que des journaux montagnards. Mais si l’on conçoit sans peine que la fonction de contre-pouvoir jusque-là revendiquée et dans une large mesure exercée par la presse ait été supprimée par les nouveaux maîtres du jeu politique, on s’étonnera peut-être qu’ils ne l’aient pas davantage utilisée comme instrument de pouvoir, et ne lui aient pas réservé une plus grande place dans l’arsenal de leur propagande. Se méfiaient-ils, au fond d’eux-mêmes, d’un mode d’expression identifié depuis 1789 à la liberté de critique et d’opinion ? Craignaient-ils, en multipliant les feuilles locales, d’encourager de possibles résurgences "fédéralistes", ce qui les conduisit à privilégier la diffusion des organes parisiens ? Ou bien doutaient-ils de l’efficacité d’un moyen de communication peu apte, en dépit de la pratique largement répandue de la lecture publique et collective, à atteindre les masses populaires ? Toujours est-il qu’en Midi toulousain la période de la Terreur fut, de toutes les phases de la Révolution, la plus pauvre en journaux5. Dans les sept départements considérés, nous n’en avons recensé que quatre, publiés dans trois villes seulement : à Auch, le Journal du département du Gers6 et Les Documens de la Raison7 ; à Tarbes8, le Journal des Hautes-Pyrénées9 ; et à Toulouse, le Journal révolutionnaire de Toulouse, ou le Surveillant du Midi10. Ces quelques feuilles méritent pourtant de retenir l’attention du chercheur, car elles témoignent d’un moment très particulier de l’histoire de la presse française, dont l’approche par les spécialistes fait actuellement l’objet d’un large renouvellement11. Nous examinerons d’abord leurs relations avec les détenteurs du pouvoir et le rôle que ceux-ci leur assignaient dans leur action politique, avant d’analyser brièvement leur attitude face aux aspects répressifs de la Terreur.
3En dépit de leur petit nombre, elles présentent une certaine variété. Sur le plan matériel d’abord : si le Journal révolutionnaire de Toulouse et le Journal du département du Gers offrent pratiquement la même apparence (numéros de quatre pages de format in-quarto, texte imprimé sur deux colonnes), le Journal des Hautes-Pyrénées et Les Documens de la Raison ont choisi un format plus réduit (in-octavo), une pagination plus abondante (seize pages) et l’impression sur une seule colonne ; les quatre périodiques se ressemblent cependant par l’austérité de la mise en page et l’absence de décor. Sur le plan du contenu, les trois "journaux", dont le titre indique qu’ils s’adressaient au public d’une grande ville (Toulouse) ou d’un département (le Gers, les Hautes-Pyrénées), et qui suivaient un rythme de parution soutenu (bihebdomadaire pour le Journal révolutionnaire de Toulouse et le Journal des Hautes-Pyrénées, tri-hebdomadaire puis tridécadaire pour le Journal du département du Gers), peuvent être définis comme des organes d’information générale, dans la mesure où les nouvelles locales, nationales et internationales y occupent la plus grande place ; mais ce sont aussi des organes d’opinion, dont les rédacteurs prennent ouvertement parti dans des rubriques spécifiques intitulées "Observations" ou "Réflexions", conformément à la conception du "travail du journaliste patriote" exposée dans le premier numéro du Journal révolutionnaire de Toulouse : "Les faits qu’il publie doivent être assaisonnés de réflexions piquantes et judicieuses propres à fortifier l’esprit public, à alimenter le patriotisme et à soutenir la liberté contre les attaques de l’aristocratie et du modérantisme"12. Ne paraissant qu’une fois par décade, Les Documens de la Raison ne donnent pas de nouvelles, mais exposent de façon très polémique un système de pensée – le rationalisme des Lumières, dans son acception la plus anticléricale et la plus antireligieuse – : ils appartiennent plutôt à la catégorie des pamphlets périodiques, ou des revues doctrinales. À sa modeste échelle, l’exemple de la région toulousaine confirme donc que "la typologie de la presse en l’an II reste riche de diversité"13.
4Les quatre journaux ont pourtant en commun un trait essentiel : ce sont tous des organes officieux, voire officiels, publiés sous les auspices des pouvoirs locaux, soumis à leur contrôle et bénéficiant de leur soutien financier. À l’exception du Journal des Hautes-Pyrénées, fondé le 25 février 1792, ils ont été créés sous la Convention montagnarde – le Journal du département du Gers le 18 juillet 1793, le Journal révolutionnaire de Toulouse le 26 septembre suivant, Les Documens de la Raison à la fin de janvier 1794 – par des militants jacobins, maîtres désormais des instances administratives et des sociétés populaires, mais souhaitant conforter leur action en lui procurant un relais auprès de l’opinion. À Toulouse, la Société populaire avait adopté dès le 21 juillet 1793 le projet "d’une feuille hebdomadaire qui sera rédigée par la Société"14, projet qui ne put être réalisé immédiatement mais se concrétisa le 26 septembre avec le lancement du Journal révolutionnaire de Toulouse. Celui-ci est bien, en effet, une émanation de la Société. Ses lecteurs furent informés le 21 novembre que "ce journal n’appartient pas à un citoyen isolé. Il est l’ouvrage de la Société populaire de Toulouse15. (...) On le publie par ordre des représentants du peuple et du Comité de surveillance, qui en prépare les matériaux" ; les personnes "qui auront des réclamations à faire, des lettres, des notes, des mémoires à publier" devaient donc les adresser, non à l’imprimeur ou au rédacteur, mais directement "au Comité de surveillance"16. Des avis insérés périodiquement invitaient "les sociétés populaires et tous les bons républicains à nous envoyer ce qu’ils auront d’intéressant, et qui pourra tourner à l’avantage de la Révolution, à l’adresse de la Société populaire des Jacobins de Toulouse", et précisaient "qu’on souscrit chez le citoyen Sens17 (...) ou au secrétariat de ladite Société populaire". Les registres de cette dernière confirment qu’elle exerçait un droit de regard sur le contenu du journal. Le 19 messidor an II par exemple, "il a été délibéré que le rédacteur (...) ne pourra rien insérer du procès-verbal (des séances de la Société) qu’avec l’approbation du Comité de surveillance, conformément à l’arrêté du représentant Paganel" ; le 5 thermidor, le représentant Dartigoeyte se plaignit en séance publique "de la manière infidèle dont le Journal révolutionnaire rend compte au public de différents procès-verbaux de la Société" et exigea la publication d’un rectificatif18. À Tarbes, les liens entre le Journal des Hautes-Pyrénées et la Société populaire sont moins nets, mais on sait que son éditeur, l’imprimeur-libraire Louis-Henry Delaroy, était un membre actif de la Société dont il présida le Comité de surveillance, ce qui confère à sa feuille un statut au moins officieux.
5À Auch, c’est l’administration du département, davantage que la Société populaire, qui se préoccupa de favoriser l’existence d’une presse locale montagnarde. Dans sa séance du 25 septembre 1793, le Conseil général, apparemment peu satisfait des informations données par le Journal du département du Gers que publiait depuis le 18 juillet l’imprimeur-libraire Joseph Lacaze, arrêta "qu’il sera fait un Journal du département du Gers rédigé par des commissaires nommés à cet effet par le Conseil" ; le lendemain, un administrateur fut effectivement désigné comme rédacteur de ce journal, qui devait paraître "une fois par semaine". Mais, le 10 octobre, le procureur général syndic Lantrac fit valoir "que des administrateurs ne doivent pas être les rédacteurs du Journal du département parce que chaque administrateur doit tout son temps à l’administration", et l’arrêté du 25 septembre fut annulé. Considérant que le journal "que fait le citoyen Lacaze, (...) qui paraît trois fois par semaine, remplit à peu près le même objet", le Conseil décida d’apporter son aide au Journal du département du Gers, qui prit dès lors un caractère officiel19. De même, Les Documens de la Raison, nés de l’initiative personnelle d’un homme de lettres parisien établi dans la région, Pierre-Nicolas Chantreau20, qui avait proposé au directoire du département de rédiger un journal "tout entier consacré à l’instruction du peuple", étaient publiés "aux frais de l’administration du département du Gers", comme l’indique leur sous-titre, et sous sa surveillance, les épreuves étant corrigées par le citoyen Cazaux, secrétaire général du département, qui recevait la correspondance destinée au journal21.
6Le soutien matériel fourni à ces divers périodiques par les autorités pouvait prendre deux formes : l’octroi de subventions directes, ou la souscription d’abonnements. La première formule fut utilisée à Toulouse en faveur du Journal révolutionnaire. Un arrêté du représentant Paganel, promulgué le 11 ventôse an II "sur l’invitation du Comité de surveillance de la Société populaire", stipulait "qu’il sera pris sur les fonds provenant de la recette déjà faite de la taxe révolutionnaire la somme de 4 000 livres par année pour être payée au rédacteur du Journal révolutionnaire, savoir 3 600 livres en appointements et 400 livres pour les frais de son bureau". Ce rédacteur, qui était alors un journaliste, peut-être venu de Paris, se cachant derrière le pseudonyme de "Camille" – et que nous ne sommes pas parvenus à identifier –, reçut effectivement du trésorier de la commune 333 livres 6 sols 8 deniers par mois jusqu’à sa révocation au lendemain du 9 thermidor, soit une somme totale de 2 500 livres22. La seconde formule, peut-être mieux adaptée à l’objectif de propagande poursuivi par les jacobins, fut privilégiée par les administrateurs du département du Gers, qui décidèrent le 10 octobre 1793 d’abonner pour un an les administrations de district, les municipalités et les sociétés populaires de leur ressort au Journal du département du Gers. Le 12 octobre, les directeurs du Bureau du bien public traitèrent avec l’imprimeur Lacaze, au prix de 6 240 livres, "pour 800 exemplaires que le département sera obligé de faire parvenir à leur destination". Quelques jours plus tard, les numéros des 10 et 12 octobre furent effectivement envoyés aux directoires des différents districts "en nombre égal à celui des municipalités" et des sociétés populaires, à charge pour eux de les leur faire parvenir "très exactement"23. Il semble qu’à partir de pluviôse an II les 900 exemplaires des Documens de la Raison furent également adressés gratuitement par le département aux municipalités et aux sociétés populaires.
7Selon Jean-Paul Bertaud, "le trait le plus remarquable de la presse jacobine réside dans l’effort fait en direction des campagnes"24. La politique d’abonnement des autorités locales menée systématiquement par l’administration du département du Gers, dont bénéficièrent aussi deux organes parisiens25, en offre un excellent exemple : sa "première sollicitude", proclame le sous-titre des Documens de la Raison, n’était-elle pas "l’instruction de ses frères des communes des campagnes" ? Pour atteindre les masses rurales, il était indispensable de passer par la médiation des cadres locaux du mouvement jacobin, membres des municipalités et des sociétés populaires, appelés à jouer un rôle essentiel dans ce dispositif de propagande. L’arrêté du 25 septembre prévoyant la création d’un "Journal du département" précisait que "les officiers municipaux le liront au peuple assemblé à l’issue des messes des paroisses ou dans tous les autres lieux de rassemblement, ainsi que les lois, arrêtés et adresses", L"’ Introduction" du premier numéro des Documens de la Raison rappelle que "les administrateurs du département du Gers, persuadés que le succès de la Révolution (...) est intimement lié au triomphe de la Raison, (...) se proposent, par cette feuille, d’attaquer vigoureusement les préjugés fanatiques qui s’opposent à ce que les Lumières ne se répandent dans les communes des campagnes aussi rapidement qu’elles se sont propagées dans les villes du département qui ont l’avantage d’avoir des sociétés populaires" ; ils invitaient donc "sérieusement les officiers municipaux à faire une lecture publique de la présente feuille tous les décadis. Dans les discours civiques qu’ils doivent prononcer ces jours-là, elle pourra leur servir de base et de matériaux, parce qu’elle comprendra des instructions propres à dégager le peuple des préjugés et de l’erreur accrédités par l’imposture des prêtres, (et) parce que quand il y aura quelque décret important, ils en trouveront le commentaire tout fait, ils n’auront qu’à lire"26. Plus crûment, Chantreau avait déclaré, dans une lettre accompagnant l’envoi du manuscrit de ce premier numéro, qu’il fallait l’adresser "aux chefs des municipalités (...) parce que ce sont les meneurs, que l’homme des champs n’est qu’une race moutonnière qui n’est bien ou mal conduite que par celui qui marche à la tête du troupeau"27 ; propos révélateurs du fossé culturel séparant cet "apôtre jacobin", intellectuel parisien égaré au fond de la Gascogne, des populations paysannes qu’il souhaitait sincèrement "éclairer des lumières dont elles ont tant besoin".
8Aux organes de presse qu’ils contrôlaient, les détenteurs du pouvoir assignaient deux fonctions distinctes. La première était de porter plus efficacement à la connaissance des populations les décisions des autorités politiques et administratives : d’où la place considérable occupée par les décrets de la Convention, les actes des représentants en mission, les délibérations des départements, des districts et des municipalités, qui en font de véritable "journaux officiels" locaux. La seconde, plus fondamentale, était de concourir à la formation d’une opinion publique régénérée, purgée des préjugés politiques et religieux de l’Ancien Régime et tout entière acquise aux valeurs de la République montagnarde : y contribuaient le choix et la présentation des nouvelles locales, nationales et militaires (avec, dans notre région, une attention particulière portée aux opérations des armées des Pyrénées orientales et occidentales), les comptes rendus des séances de la Convention et des sociétés populaires, les discours prononcés par les représentants du peuple et les chefs du mouvement jacobin, les extraits de journaux parisiens (essentiellement Le Père Duchesne), les hymnes et couplets révolutionnaires, et bien entendu les "observations" personnelles des rédacteurs. "Uniquement consacré(s) aux progrès de la Révolution, au triomphe de la liberté et de l’égalité"28, les journaux développent, illustrent et défendent l’action du pouvoir en place et attaquent violemment ses adversaires, "aristocrates" nostalgiques de l’Ancien Régime, "fédéralistes" ou "faux patriotes" successivement démasqués au cours des luttes de factions ; le tout dans la plus parfaite orthodoxie idéologique : nous n’avons pas trouvé trace, en Midi toulousain, de ces nuances ou critiques voilées observées dans d’autres régions, qui permettent à Jean-Paul Bertaud de conclure à la "permanence d’une presse d’opposition"29.
9Faute de pouvoir analyser ici les prises de position de nos journaux dans les différents domaines qu’ils abordaient pour leurs lecteurs (dont certains, comme la politique économique et surtout la politique religieuse, étaient pourtant primordiaux), nous nous contenterons, pour terminer, d’évoquer leur attitude face aux aspects répressifs de la Terreur.
10Ce qui frappe d’emblée, c’est que la place accordée à ces aspects répressifs – privations de liberté ordonnées par les diverses autorités, condamnations prononcées par les tribunaux criminels, les tribunaux révolutionnaires ou les commissions militaires, exécutions publiques – est beaucoup plus réduite qu’on n’aurait pu s’y attendre. S’ils sont mentionnés dans l’unique numéro conservé du Journal des Hautes-Pyrénées, qui fait l’éloge et propose l’imitation de "l’activité vengeresse de la guillotine" à Marseille après la reprise de la ville par les troupes de la Convention30, ils sont pratiquement absents des Documens de la Raison – ce "moniteur officiel du culte de la Raison"31 étant exclusivement voué à la propagation du rationalisme voltairien et à la dénonciation du "fanatisme" religieux – et n’apparaissent qu’épisodiquement dans le Journal du département du Gers ; seul le Journal révolutionnaire de Toulouse leur consacre des développements plus substantiels, mais toujours minoritaires. Il est également frappant de constater que le mot même de "terreur", s’il n’est pas totalement ignoré des journalistes, vient très rarement sous leur plume : nous ne l’avons rencontré qu’une dizaine de fois tout au long des quelque 360 pages du Journal révolutionnaire de Toulouse.
11La Terreur est pourtant bien présente dans les colonnes des deux journaux. D’abord sous la forme d’informations concernant les manifestations les plus spectaculaires de la répression. La condamnation à mort et l’exécution à Paris de personnalités comme Marie-Antoinette, les députés girondins, Philippe-Égalité, Madame Roland, la comtesse Du Barry, les Hébertistes et les Dantonistes, le travail de la "sainte guillotine" dans les villes de province qui s’étaient soulevées contre la Convention comme Bordeaux, Marseille ou Toulon, donnent lieu à des nouvelles présentées de façon dramatique et parfois macabre, mais moins développées que celles qui se rapportent à la scène locale. Le Journal révolutionnaire de Toulouse prend acte de la multiplication des arrestations qui font désormais partie de la banalité quotidienne : "La municipalité poursuit le cours de ses arrestations. Chaque jour une douzaine de gens suspects vont grossir le nombre des détenus dans les maisons de réclusion" (10 octobre 1793) ; "Les arrestations suivent leur cours ordinaire. Quelques-uns des détenus recouvrent leur liberté, d’autres vont occuper leur place" (14 novembre). Il publie l’arrêté du Conseil général du département du 20 brumaire an II "portant règlement pour la police intérieure des maisons de réclusion" (14 novembre) et, à plusieurs reprises, de longues listes de détenus dans les prisons des Carmélites, de la Visitation et de Saint-Semin (13 octobre, 17 novembre). L’annonce, le 3 octobre, de l’exécution d’un "ex-moine, accusé et convaincu d’émigration" prélude à la publication à partir de ventôse an II d’autres listes, celles des jugements rendus par le tribunal révolutionnaire de Toulouse ; mais, à la différence des supplices parisiens, les exécutions capitales effectuées à Toulouse ne font l’objet d’aucune description, soit parce que les lecteurs avaient pu y assister directement, soit parce que le journaliste répugnait à évoquer trop concrètement le sang qui coulait en quelque sorte sous leurs yeux. La condamnation à mort par le tribunal révolutionnaire de Paris de plusieurs dizaines d’anciens magistrats du parlement de Toulouse est également rapportée sans commentaire (4 et 29 messidor an II), et il en va de même du compte rendu, par le Journal du département du Gers, des activités du tribunal criminel d’Auch et de la commission extraordinaire instituée en germinal à la suite d’un attentat contre le représentant Dartigoeyte.
12Les journaux ne se contentent pas d’informer leurs lecteurs sur la mise en œuvre de la politique de Terreur ; ils les incitent à la soutenir activement et à y collaborer. Partageant l’obsession, commune à l’ensemble du mouvement jacobin, de la menace omniprésente que faisaient peser sur la Révolution les "complots" de ses adversaires déclarés ou masqués, ils multiplient les appels à la vigilance, à la surveillance et à la délation. Persuadé "qu’il existe dans cette commune un projet de contre-révolution" et que "les conspirateurs (y) sont en grand nombre" (25 frimaire), le Journal révolutionnaire de Toulouse – dont le sous-titre était significativement, rappelons-le, le Surveillant du Midi – écrivait par exemple, à propos des accapareurs : "Suivez donc avec activité leurs astucieuses démarches ; épiez toutes leurs actions, dénoncez sans ménagement tous les coupables, et provoquez contre eux la vengeance de la nation" (24 octobre 1793) ; ou encore : "Redoublez de vigilance pour découvrir les auteurs de cette trame criminelle. Lorsque vous serez parvenus à cette découverte, dénoncez-les sans ménagement à l’opinion publique. Appelez sur les têtes coupables toute la sévérité des lois". Quant au Journal du département du Gers, il s’adressait ainsi aux "aristocrates, girondins, fédéralistes, accapareurs, agioteurs, fanatiques, et vous tous, ennemis de la liberté et de l’égalité" : "L’œil des sociétés populaires et des comités de surveillance est partout ; il vous suit, vous n’éviterez pas vos destinées" (4 ventôse an II).
13Après avoir démasqué les adversaires de la Révolution, il fallait les mettre hors d’état de nuire, et nos journaux apportent un appui sans réserve aux mesures répressives qui leur étaient appliquées, privation de liberté ou privation de la vie. Dès son premier numéro, le Journal révolutionnaire de Toulouse se félicite de ce que "tous les gens suspects sont ou vont être enfermés dans des maisons de réclusion, pour y expier les maux dont ils n’ont cessé d’accabler la patrie" (26 septembre 1793) ; le 6 octobre, il souhaite "que la municipalité mette plus de vigueur et de célérité dans ses démarches, que les arrestations se fassent avec plus d’activité". Le 16 nivôse an II, il publie un "Antidote contre les ennemis de la République", suite de couplets composés par un commissaire des guerres de l’armée révolutionnaire de l’Ariège, dont le refrain était "À la guillotine, ô gué ! À la guillotine". Le 14 pluviôse, il reproduit un discours particulièrement violent du représentant Dartigoeyte à la Société populaire de Toulouse, qui l’avait écouté avec enthousiasme : "On m’accuse d’être incendiaire. On m’accuse d’être cruel et barbare. Eh bien ! Je déclare que je veux être terrible pour les méchants. Je déclare que j’abandonne tout sentiment d’humanité pour faire le bonheur du peuple. Je veux le sang des contre-révolutionnaires. Marchant sur les traces du martyr de la liberté, Marat, je veux la mort de tous les scélérats qui assassinent sourdement la liberté". Dans le même registre, le Journal du département du Gers se fait volontiers l’écho de proclamations vengeresses, comme celle de la Société populaire d’Auch demandant à la Convention l’exécution des députés girondins : "La dernière heure des traîtres girondins est sonnée depuis longtemps, et ils ne sont pas punis ! (...) Connaissez-vous comme nous, dans les départements, combien ils sont plus à craindre encore que les aristocrates ? (...) Frappez... Les meneurs doivent périr sous la guillotine, les moins coupables doivent être déportés" (7 pluviôse).
14Mobiliser la population en faveur du gouvernement révolutionnaire, c’était aussi tenter de désarmer les critiques et les résistances que ses pratiques terroristes rencontraient dans certains secteurs de l’opinion. Le discours des journaux sur la Terreur fait donc une large place à la justification de celle-ci, justification qui s’articule autour de trois arguments principaux.
15D’abord, classiquement, l’argument des circonstances : ce qui légitime la Terreur, c’est la situation d’une exceptionnelle gravité où se trouve la République, menacée à la fois par les ennemis extérieurs de la France et par les adversaires intérieurs de la Révolution. Dans un discours à la Société populaire de Toulouse, que cite le Journal révolutionnaire, le représentant Baudot défend ainsi "les mesures révolutionnaires que les circonstances actuelles nous commandent contre les ennemis de la chose publique" (10 octobre 1793) ; dans une adresse à ses concitoyens, le procureur général syndic Descombels demande "que la justice et la terreur soient continuellement à l’ordre du jour. (...) Tant que le sol de la République ne sera pas respecté par ses ennemis extérieurs, tant que notre liberté ne sera pas reconnue par eux, qu’ils tremblent vos ennemis intérieurs, et qu’ils expient, au moins par leur détention, les coupables desseins qu’ils ont entretenus contre vous" (11 frimaire an II). La thèse officielle est relayée par le rédacteur du journal, qui écrit par exemple : "Dans cette lutte continuelle du fanatisme et du fédéralisme contre la liberté, il ne fallait rien moins que des mesures vigoureuses et révolutionnaires" (3 odcbie 1793), ou encore : "Ö Marat, si nous avions écouté tes conseils, et si dès le premier instant nous avions élevé l’édifice de la République sur les corps sanglants des 60 000 scélérats dont la justice te demandait la mort, nous n’aurions pas aujourd’hui à gémir de ta perte, et de celle de 200 000 patriotes, tous victimes comme toi des plus infâmes trahisons !" (5 ventôse an II) ; ce que le militant jacobin Guillaume Benaben, qui tenait dans le Journal révolutionnaire de Toulouse une rubrique épisodique intitulée "Le Père Duchesne toulousain", résumait d’une formule péremptoire : "Écrasons, si nous ne voulons pas être écrasés" (27 octobre 1793).
16Deuxième argument, hérité de la philosophie pénale de l’Ancien Régime : seule la crainte inspirée par une répression exemplaire pouvait dissuader les adversaires de la Révolution, présentés comme inaccessibles à des sentiments plus élevés, de poursuivre leurs dangereuses entreprises. "La terreur du châtiment est le frein le plus puissant pour contenir la malveillance", écrit le Journal révolutionnaire de Toulouse (9 nivôse an II), qui revient fréquemment sur ce lieu commun – à propos de la première condamnation à mort prononcée à Toulouse : "Puisse cet exemple formidable mettre un frein à ces deux monstres, ennemis-nés de la liberté (le fanatisme et l’aristocratie)" (3 octobre 1793) ; à propos des accapareurs : "La crainte d’un juste châtiment peut seule les faire marcher dans le sentier que la loi leur a tracé" (24 octobre) ; à propos des "infâmes égoïstes" qui refusent de "sacrifier une légère portion de leur fortune à la Révolution" : "La raison ne peut rien sur leur esprit. Leur cœur est inaccessible aux impressions de la pitié. Tâchons de les effrayer par la terreur du châtiment et de l’exemple" (3 novembre) ; à propos de l’ancien général de la garde nationale du département Douziech, arrêté à Paris pour son rôle dans la crise fédéraliste et promis à la guillotine : "Il faut bien espérer qu’il sera un de ceux dont le châtiment exemplaire épouvantera les scélérats qui oseraient se flatter de renouveler dans Toulouse les scènes qui ont eu lieu dans le mois de juin dernier" (15 frimaire an II) ; ou encore, à propos des "conspirateurs" condamnés à mort par le tribunal révolutionnaire de Toulouse : "Ils ont été immolés, ces jours derniers, à la vengeance nationale. Ces exemples de justice font trembler les détenus, à qui la conscience reproche des crimes et des trahisons. Leur âme, qui s’est montrée inaccessible à des sentiments d’humanité et de civisme, s’ouvre aujourd’hui au sentiment de la terreur et de l’effroi" (4 pluviôse). La Terreur était donc l’ultima ratio du pouvoir révolutionnaire, face à des adversaires qui s’excluaient eux-mêmes – selon lui – du champ du patriotisme, de la raison et de la morale.
17Dernier argument enfin, celui de l’efficacité, ou la justification par les résultats. Un des leitmotiv du Journal révolutionnaire était que depuis l’échec du fédéralisme "Toulouse jouit de la plus grande tranquillité" ; or "nous devons cette tranquillité aux mesure vigoureuses que les comités de surveillance et de sûreté générale ne cessent d’effectuer, pour déjouer les manœuvres perfides des ennemis de la République" (29 septembre 1793). Les privations de liberté, en particulier, lui paraissaient douées d’une incontestable vertu curative et pédagogique : annonçant la libération de suspects détenus à la Visitation ou à Saint-Semin, il note "qu’une courte captivité a suffi probablement pour guérir ces malades infortunés de la lèpre aristocratique qui couvrait une partie de leur corps" (17 novembre 1793).
18Il est malheureusement impossible de déterminer l’impact que ce discours a pu avoir sur le public que les détenteurs du pouvoir cherchaient à atteindre par le truchement des journaux. S’il est certain que la diffusion de ces derniers dans la population, grâce aux moyens matériels mis à leur disposition, répondait aux vœux de leurs commanditaires32, rien ne permet de mesurer le degré d’adhésion de leurs lecteurs au message idéologique qu’ils véhiculaient. On peut penser que leur crédit eut à souffrir de la brutale palinodie à laquelle les contraignit le 9 thermidor : alors que depuis plusieurs mois ils vouaient à Robespierre un véritable culte, ils se mettent brusquement à s’acharner sur le "nouveau Cromwell" et ses partisans, responsables d’une politique terroriste désormais violemment condamnée comme barbare et inhumaine. Pourtant, des quatre titres publiés en Midi toulousain, un seul – Les Documens de la Raison – ne survécut pas à la fin de la Terreur ; le Journal du département du Gers parut jusqu’en mars 1795, le Journal des Hautes-Pyrénées jusqu’en avril 1798, et le Journal révolutionnaire de Toulouse jusqu’en août 1800 – longévité exceptionnelle pour l’époque, et d’autant plus remarquable qu’il demeura tout au long de ces années fidèle à son orientation politique originelle33. Dans notre région tout au moins, la presse de la Terreur n’apparaît donc pas comme un phénomène conjoncturel, mais plutôt comme un avatar, certes fortement marqué par les circonstances, de cette presse patriote, puis jacobine et républicaine, née avec la Révolution et qui ne disparut qu’avec elle.
Notes de bas de page
1 Le "Midi toulousain" envisagé dans cette étude comprend la Haute-Garonne et les départements limitrophes : Ariège, Aude, Gers, Lot, Hautes-Pyrénées, Tarn (rappelons que le département du Tarn-et-Garonne ne sera créé qu’en 1808).
2 On en trouvera un inventaire exhaustif dans La presse départementale en Révolution (1789-1799). Bibliographie historique et critique, ouvrage présenté par Pierre ALBERT et Gilles Feyel, La Garenne-Colombes, Éditions de l’Espace européen, 1992 : Midi toulousain, Michel taillefer, p. 275-344 ; Départements de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, Gérard BONET, p. 365-379.
3 Dès les premiers jours de la Révolution, Brissot avait mis en épigraphe à son Patriote français qu’"une gazette libre est une sentinelle qui veille sans cesse pour le peuple".
4 Michel Taillefer, "Un enjeu de la vie politique locale sous la Révolution : la liberté de la presse", dans La Révolution vécue par la province. Mentalités et expressions populaires en Occitanie. Actes du colloque de Puylaurens (15 et 16 avril 1989), Béziers, Centre international de Documentation occitane, 1990, p. 209-216.
5 Contrairement à ce que l’on a longtemps cru, cet effondrement de la presse locale sous la Terreur ne fut pas général ; à Rouen par exemple, elle connut, avec pas moins de six journaux quotidiens, une "évidente prospérité" (Éric wauters, Une presse de province pendant la Révolution française. Journaux et journalistes normands (1785-1800), Paris, Éditions du C.T.H.S., 1993, p. 156-161).
6 Collections aux Archives départementales du Gers, L 459 et Fonds Castarède, DC XLVIII, réunissant 74 des 98 numéros publiés entre sa fondation le 18 juillet 1793 et la fin de la Terreur. Outre La presse départementale en Révolution, op. cit., p. 324-325, voir Gilbert bregail, La presse périodique dans le Gers pendant la Révolution, Auch, Cocharaux, 1922, p. 22-30, et Dominique tillard, La presse périodique à Auch pendant la Révolution, mémoire de maîtrise, Université de Toulouse-Le Mirail, 1989, p. 61-64, 235-237.
7 Ce titre était suivi d’un long sous-titre : Feuille anti-fanatique, publiée par le citoyen Chantreau, aux frais de l’administration du département du Gers dont la première sollicitude est l’instruction de ses frères des communes des campagnes. Collections aux Archives départementales du Gers, L 459 et Fonds Castarède, DC XXXIII, 7, comportant la totalité des 19 livraisons parues entre la fin de janvier et la fin d’août 1794. La presse départementale en Révolution, op. cit., p. 317-319 ; Gilbert Bregail, La presse périodique dans le Gers, op. cit., p. 30-38 ; Dominique Tillard, La presse périodique à Auch, op. cit., p. 246-267.
8 Tarbes posséda en 1793 un autre journal soutenant la politique montagnarde, mais ce Moniteur du Midi, fondé le 3 mai 1793, semble avoir disparu en juillet de la même année.
9 Pour la période de la Terreur, un seul numéro conservé aux Archives départementales des Hautes-Pyrénées, L 648,8. La presse départementale en Révolution, op. cit., p. 336-338 ; Louis Ricaud, Les imprimeurs de Tarbes, 1705-1913, Tarbes, Imprimerie Saint-Joseph, 1913, p. 9-11.
10 Collections à la Bibliothèque municipale de Toulouse, B XVIII 130, et à la Bibliothèque nationale de France, 4° Le 11. 989 (78), rassemblant 88 des 90 numéros publiés entre sa création le 26 septembre 1793 et l’annonce de la chute de Robespierre. La presse départementale en Révolution, op. cit., p. 304-307 ; Diana ESCAMEZ, La presse périodique à Toulouse de 1789 à 1794, mémoire de maîtrise, Faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse, 1969, p. 15-16 ; Marie-José lescure, La presse périodique à Toulouse sous la Révolution (de 1794 à 1800), mémoire de maîtrise, Faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse, 1970, p. 21-23 ; Michel Taillefer, "Un journal jacobin face à la réaction thermidorienne : le Journal de Toulouse", Actes du 120e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Aix-en-Provence, 1995, à paraître.
11 Jean-Paul bertaud, "La presse en l’an II : aperçu des recherches en cours", Annales historiques de la Révolution française, n° 300, avril-juin 1995, p. 161-172.
12 Journal révolutionnaire de Toulouse, 26 septembre 1793, p. 1.
13 Jean-Paul bertaud, art. cit., p. 164.
14 Arch. dép. Haute-Garonne, L 4552.
15 Parmi ses premiers rédacteurs figurent notamment deux membres actifs de la Société, l’ancien instituteur Guillaume Benaben et l’ancien professeur de philosophie au Collège royal Antoine Libes.
16 Journal révolutionnaire de Toulouse, 21 novembre 1793, p. 65.
17 Noël-Etienne Sens, imprimeur-libraire de la rue Saint-Rome, qui imprimait le journal.
18 Arch. dép. Hante-Garonne L 4554 ; Journal révolutionnaire de Toulouse, 9 thermidor an II, p. 349-350.
19 Arch. dép. Gers, L 117 et L 457.
20 Né à Paris en 1741, ancien professeur à l’École royale militaire d’Avila (Espagne), Pierre-Nicolas Chantreau avait publié plusieurs ouvrages favorables à la Révolution avant de se fixer en 1793 à Castéra-Verduzan. Ardent patriote, il mit sa plume au service des jacobins locaux ; outre Les Documens de la Raison, deux autres journaux auscitains de la période révolutionnaire portent sa marque, le Courrier du département du Gers (1796) et L’Éveil des Républicains (1797). Il termina sa carrière comme professeur d’histoire à l’École centrale du Gers et à l’École spéciale militaire de Fontainebleau. Gilbert bregail, Un apôtre jacobin, Pierre-Nicolas Chantreau, professeur, journaliste, agent secret (1741-1808), Auch, Cocharaux, 1925, 183 p.
21 Arch. dép. Gers, L 457.
22 Arch. dép. Haute-Garonne, L Sup 45 ; Arch. mun. Toulouse, 2 I 30.
23 Arch. dép. Gers, L 117 et L 457.
24 Jean-Paul bertaud, art. cit., p. 167.
25 La Feuille villageoise en mars 1793 et le Journal du Peuple français en thermidor an IL
26 Les Documens de la Raison, n° 1, p. 3-8.
27 Arch. dép. Gers, L 457.
28 Journal révolutionnaire de Toulouse, 21 novembre 1793, p. 65.
29 Jean-Paul bertaud, art. cit., p. 164.
30 Journal des Hautes-Pyrénées, 1er octobre 1793, p. 610.
31 François-Alphonse Aulard, Le culte de la Raison et le culte de l’Être suprême (1793-1794), Paris, Alcan, 1892, p. 142.
32 On en a plusieurs indices concernant le Gers : dans le n° 5 des Documens de la Raison, Chantreau fait allusion à une séance d’une société populaire où "l’instruction commença (...) par mon numéro" ; le 16 germinal an II, le Journal du département du Gers rapporte que quelques jours auparavant, "au retour de leur tâche sur la grand route", les habitants de la petite commune de Laas, dans le canton de Miélan, s’étaient "délassés" par la lecture d’un de ses numéros.
33 Michel Maillefer, "Un journal jacobin face à la réaction thermidorienne", art. cit.
Auteur
Professeur à l’Université de Toulouse-Le Mirait
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