1 Ces noms du cerf sont eux-mêmes synonymes d’autres appellations, comme cerf à sa seconde, troisième, quatrième… tête+, royal dix-cors+, grand vieux cerf+, etc.
2 Le Lar. XX et le Gr. Lar. (s.v. cerf), entre autres, définissent chacun des noms du cerf par un nombre d’années : daguet, ‘cerf de deux ans seconde tête, ‘cerf de trois ans troisième tête, ‘cerf de quatre ans etc. Ces définitions ne reflètent pas toujours l’usage.
3 Le sens primitif de faon, ’petit d’un animal’ (feon, depuis le XIIe s. ; FEW, III, 486b), s’est restreint au sens actuel, ’petit des bêtes fauves’, donné par tous les dict. modernes, depuis 1549, chez ESTIENNE (FEW, III, 487a). De même faonner, ’mettre bas’, ne se dit plus, de nos jours, qu’en parlant de la biche, de la daine, de la chevrette (Journ., 20 mars 29, 292a), etc.
4 Enregistré en français depuis 1872 (FEW, XI, 490a), dans les Additions et corrections à la fin du 4e volume de LITTRÉ, suitée, adj.f., se dit d’une jument suivie de son poulain. Ce mot doit avoir été emprunté aux dialectes, peut-être au normand. L’exemple cite par LITTRÉ dans le Suppl. concerne la Normandie et des poulinières. De plus, la diffusion du terme dans les dialectes touche aussi cette région et est antérieure à 1872, d’après la date d’édition des dict. dialectaux qui le retiennent (voir FEW, l.c.).
5 Suitée peut se dire également de la femelle d’un chien de chasse accompagnée de ses chiots : « les lices suitées » (Journ., 5 nov. 26, 326c).
6 « La mise à mort d’une laie suitée n’est pas un titre de gloire pour son auteur, tout au plus peut-on lui accorder un brevet de « mauvais boucher ». » (CHAIGNEAU, Habit., 16).
7 « car en le faisant on tue presque sûrement trois bêtes à la fois : la biche, le faon qu’elle porte en elle, et — à retardement — le faon qui la suit ». En effet, celui-ci, privé du lait de sa mère, et devant vivre en orphelin, parce qu’il ne sera pas adopté par une autre biche, suitée ou non, risque de ne pas survivre longtemps, surtout à l’entrée de l’hiver (VERLINDEN, Cerf, 155-156).
8 En tant qu’adj. fém. seulement, l’emploi cynégétique de bréhaigne est donné par le DG, l’ACAD. et ROBERT. Dans les ouvrages spécialisés (PARENT ; Ch. mod., Voc. ; BELLIER ; Dict. Lar. ; Gr. Livre ; etc.), bréhaigne est aussi attesté comme nom.
9 D’autres parlent de biche âgée, de biche suitée, etc. (cfr meneuse de harde +).
10 Hère, du néerlandais hert, ’cerf’ (FEW, XVI, 207b) apparaît après 1750, chez BUFFON (Nouv. DAUZAT), sous cette graphie. Le mot s’est écrit haire (LE VERR. et Encycl. Méthodique, d’après FEW, l.c.), que citent encore ROLLAND (Faune pop., I, 93), le Lar. XX, et des techniciens (Ch. mod., Voc. ; CHAIGNEAU, Guide, 63, et Habit., 23 ; Guide Marabout, 104 ; CASTAING, Bois, 80 ; etc.), mais qui n’est pas employé par nos auteurs.
11 Dans le Nouv. DAUZAT, la première attestation de daguet est reportée de 1655 (FEW, III, 1b) à la fin du XVIe s. (L’Estoile).
12 En allemand, das Schtnaltier désigne la biche de un à deux ans (MARION, 19).
13 D’après PRÉMOREL (l.c.), cité en tête de cet article, petit cerf ne comprend pas dix-cors jeunement ; par contre, un garde-chasse à Ciney (Journ., janv. 11, 147a), cité ci-dessus pour jeune cerf, laisse entendre le contraire. Les autres emplois relevés ne nous permettent pas d’établir nettement l’étendue du sens de ces dénominations.
14 Locution déjà attestée dans Modus (REMIG., 176), jeune cerf se trouve dans certains dict. (BESCH. ; Lar. XIX ; Lar. ill. ; Lar. XX) et chez des spécialistes (Ch. mod., Voc. ; BELL., 22 ; TIL., N. ess., 7 ; etc.). Les autres dict. et ouvrages consultés ignorent petit et jeune cerf. Remarquons que le Lar. ill., le Lar. XX et VIA. (Meute, Gloss., 297) limitent l’acception de jeune cerf au cerf âgé de quatre à cinq ans.
15 Grand cerf, ’cerf qui a huit ans’ (LITTRÉ ; Lar. ill. ; Lar. XX ; VIA., Meute, Gloss., 297) ; ’cerf dans sa huitième année’ (BESCH. ; GUÉRIN ; Lar. XIX, qui ajoute « contesté »). ROBERT cite seulement grand cerf. Le Gr. Lar. donne gros cerf (’qui a huit ans’).
16 Vieux cerf, comme grand cerf et comme gros cerf, est défini par son âge :’cerf dans sa huitième année’ (BELL., 21), ’cerf qui a plus de sept ans’ (Lar. XIX, qui ajoute le syn. gros cerf), ’cerf à sa cinquième ou à sa sixième tête’ (Lar. Ch., Voc., s.v. vieux)… Or, chez du FOUILLOUX, comme chez les auteurs anciens, vieux cerf s’oppose à jeune cerf, « sans plus de précision » (REMIG., 54).
17 D’après les dict., quel est l’âge du grand vieux cerf ? Pour le Lar. XIX, cette locution « contestée » (cfr note pour grand cerf) signifie : ’qui a plus de huit ans’. ’Cerf dans sa neuvième année’, notent BESCH., GUÉRIN, et BELL. (21), qui précise ’dans sa neuvième année et plus’. ’Cerf de neuf ans’, d’après LITTRÉ, le Lar. ill., le Lar. XX, le Gr. Lar., VIA. (Meute, Gloss., 297), et CHAIGNEAU (Guide, 63). L’expression manque dans l’ACAD., le DG et les ROBERT.
18 La Ch. mod. (Voc.) cite seulement gros vieux cerf, que nous n’avons pas relevé chez nos auteurs.
19 Mis à part l’ACAD. et le Pet. ROB., qui ignorent ce sens d’écuyer, les dict., y compris le FEW (XI, 348a), ne précisent pas ’jeune cerf qui suit un vieux’. D’après quelques auteurs anciens, il semble que ce soit « toujours » (cfr TIL., N. mél., 318-319) ; les spécialistes modernes disent « quelquefois » (Ch. mod., Voc.), « d’habitude » (BELL.), « parfois » (VILLENAVE ; VERLINDEN, Cerf, 67) et « très fréquemment » (Lar. Ch., Voc. et p. 398), « souvent » (CHAIGNEAU, Habit., 23), etc.
20 Ils sont cités dans la note qui précède.
21 Écuyer a pour synonyme page, s.m., que le FEW (VII, 474b) enregistre en 1874 (Lar.) et en 1885 (PAIRAULT), alors qu’il apparaît en 1763, chez LE VERR. (TIL., N. mél., 319-320). Page, qui peut se dire en parlant du jeune cerf (Ch. mod., Voc. ; BELL., s.v. écuyer ; Lar. XX), mais aussi du jeune sanglier, qui accompagne parfois un mâle plus âgé (1890, d’après le FEW, l.c., et TIL., l.c. ; VILLENAVE ; Lar. Ch., Voc. ; Gr. Lar., s.v. écuyer et page ; CHAIGNEAU, Habit., 18 ; Dict. Lar.), semble ne plus appartenir au langage cynégétique actuel.
22 En 1900, dans la Ch. mod., pèlerin, ’animal qui change souvent d’endroit’ (Voc.), s’applique uniquement au chevreuil (p. 405). BELL. et CHAIGNEAU (Habit., 41) parlent aussi du chevreuil, pour lequel nous n’avons relevé aucune attestation de pèlerin.
23 Chevrette, ’femelle du chevreuil’, attesté depuis 1611, chez COTGRAVE (FEW, II1, 296a), se trouve dans les dict. généraux et dans les ouvrages spécialisés (cfr MANHÈS, Chevreuil, 93-96, etc.). L’acception ’chevreau femelle’ (voir les termes propres au chamois) n’a pas été relevée dans nos sources.
24 Au sens propre, chèvre se dit, par opposition à bouc, en parlant de la femelle du chamois ou de l’isard (voir plus loin).
25 Jeune chevrette est enregistré seulement par BELLIER (26), pour désigner la chevrette de trois à cinq ans, et par CHAIGNEAU (Habit., 44), qui l’oppose à vieille chevrette, sans précision.
26 Chevrillard, ’faon de chevrette’, depuis l’ACAD. 1740 (FEW, II1, 304b), manque dans le Pet. ROB. et le Gr. Lar. l. fr., qui appellent ce jeune animal chevrotin, s.m. Ce terme n’apparaît pas chez nos auteurs.
27 Anciennement (Lar. XX), brocard désignait aussi le cerf (ou le daim) d’un an environ. LITTRÉ, le DG, l’ACAD., les ROBERT, et ROLLAND (Faune pop., I, 93) signalent encore cet emploi. Cité sans indication de date par le FEW (I, 547a), brocard, ’cerf ou chevreuil d’un an’, remonte au XVIe s., selon le DG et DAUZAT (1938) ; au XVe s., selon B.W. 5 ; à 1466, selon le Nouv. DAUZAT. QUEMADÀ (Matériaux…, 1re série, B, vol. 2) complète les données de B.W., celles du DG et de DAUZAT.
28 BESCH. écrit broquart ou brochard. Cette dernière forme se trouve chez FONTAINES-GUÉRIN (voir REMIG., 46).
29 LITTRÉ et le Gr. Lar. admettent aussi broquart. Le Lar. XX ajoute brocart. ROBERT et le Gr. Lar. l. fr. donnent les quatre graphies, dont le Pet. ROB. retient brocard et broquard.
30 LITTRÉ, le DG, qui cite BUFFON, ROBERT et VIA. (Meute, Gloss., 296) définissent vieux brocard par ’chevreuil qui a plus de deux ans’. CHAIGNEAU (Guide, 66 ; Habit., 41) cite seulement l’expression. Le Lar. Ch. (Voc., s.v. vieux) précise qu’elle désigne le ’brocard à sa quatrième ou à sa cinquième tête’.
31 Grand vieux brocard, cité par CHAIGNEAU (Habit., 41), n’est pas attesté chez nos écrivains ni chez les collaborateurs de revues cynégétiques.
32 « L’isard, ou chamois des Pyrénées, est plus petit, plus gracile, d’une teinte plus fauve en été et moins noire en hiver ; il est pourvu de deux cornes plus fines, moins hautes et plus serrées que celles du chamois des Alpes. Par ailleurs, leurs mœurs sont identiques et leur chasse similaire. » (Lar. Ch., 198.)
33 Selon CHAIGNEAU (Habit., 65 et 67), chevrette, s.f., s’applique au chevreau femelle, chamois ou isard. Dans nos dépouillements, qui n’attestent pas cet emploi de chevrette, le mot ne désigne que la femelle du chevreuil.
34 Le chamois, souvent un vieux bouc, jouant le rôle de sentinelle de la harde et appelé bête de garde, appartiendrait au domaine de la légende (voir bête de garde, rem.) Cependant, le Gr. Livre (II, 92a), ouvrage tout récent, en parle encore.
35 Comp. dans la langue populaire être boisé, ’être cocu’ (1888 et 1896 ; FEW, XV1, 204b), emploi figuré qui s’explique par le fait que bois, comme corne, peut symboliser l’infortune conjugale.
36 Sauf dans cerf à bois. Il arrive aussi que les bois soient qualifiés de nouveaux, courts, épanouis, magnifiques… et surtout de beaux.
37 « Une tête de cerf munie de cors est qualifiée en latin par ramosus, en it. et port. par ramoso, en fr. par rameux. » (TIL., N. ess., 15).
38 La curée, ou morceaux retirés du cerf, avec la « tête » et du pain trempé dans le sang de l’animal, représente le cerf. Quand les chiens déchirent et dévorent la curée, ils sont censés faire le massacre, c’est-à-dire le déchirement du cerf. La tête du cerf étant la partie de la curée la plus spectaculaire, massacre en est venu à désigner la tête du cerf (séparée du corps). (TIL., o.c., 78-79).
39 Les dict. du XIXe s. et du XXe s. continuent à donner à ce mot son acception première : ’tête du cerf…, séparée du corps et placée sur la peau de l’animal (et non « sur une nappe », comme l’écrivent l’ACAD., LITTRÉ et le FEW, VI, 516b), au moment de la curée’. Le FEW (l.c.) enregistre ce sens depuis 1580 seulement.
40 C’est dans le sens de ’crâne du cerf avec ses bois’ que massacre est entré dans la langue héraldique à partir de 1581 (FEW, VI, 516b).
41 Bien chevillé s’est rapporté « d’abord à une tête de cerf belle, bien formée et bien proportionnée » (TIL., N. ess., 219). Trévoux, le Compl. ACAD. 1845, LITTRE (4°) et GUÉRIN signalent seulement ce premier sens. L’ACAD. et les ROBERT ignorent l’adj. chevillé.
42 En termes d’héraldique, chevillé, ’garni d’andouillers’, est attesté par LITTRÉ (4°) et GUÉRIN. Le Lar. XX et le Gr. Lar. ne donnent que cet emploi.
43 Bizarde est un féminin attesté dans la langue populaire à Paris (FEW, I, 389a, note 1). Le Lar. XX le présente comme une « forme dialectale pour bizarre », le Gr. Lar. et BRISSAC (180), comme une « forme ancienne de bizarre ».
44 Parfois, seule la partie inférieure des bois est transformée en magma spongieux, duquel « se détachent des sortes de nattes, mi-peau, mi-os poreux, qui pendent tout autour de la tête du chevreuil, lui donnant l’air de porter perruque — d’où le nom — et allant jusqu’à lui couvrir les yeux. Bien entendu des cas de mélange des deux types peuvent exister » (MANHÈS, Chevreuil, 74).
45 Dans sa thèse sur Le vocabulaire de chasse allemand (54), MARION donne pour Perückenbock, ’brocard affligé d’un bois en perruque’, le correspondant français mitré, que nos auteurs n’emploient pas.
46 D’après VERLINDEN (Cerf, 57), la perruque est plus rare chez le cerf que chez le chevreuil, et de forme très différente. Mais nos auteurs ne parlent pas de cerf à perruque.
47 Dépouillés du velours, les bois ont une teinte blanchâtre, mais ils brunissent assez vite par la suite. Les anciens auteurs cynégétiques croyaient que cette coloration dépendait de la composition de la terre (places à charbon, argile) dans laquelle le cerf frottait sa tête. D’autres ont souvent affirmé qu’elle était due à la différente sève des arbres contre lesquels les bois sont frayés. G. de MAROLLES (Le bois du cerf, Paris, 1908, p. 23, 30-31) a montré, grâce à une analyse chimique des bois du cerf, que la coloration de ceux-ci « est causée par le pigment sanguin contenu dans les vaisseaux longitudinaux du bois » (TIL., Litt., 156-157). Toutefois, MANHÈS d’ANGENY croit toujours « à la seule action de la sève » (Chevreuil, 37).
48 Parmi nos attestations, deux seulement donnent dague au singulier (Journ., 25 avr. 32, 259a ; 25 avr. 33, 238c). Comme, dans les deux cas, il s’agit de présenter et de définir le mot, on ne peut considérer ces emplois comme usuels.
49 Dagues, s.f.pl., se dit quelquefois des défenses+ du vieux sanglier.
50 Les Larousse ne précisent pas « les cervidés ».
51 Broches, s.f.pl., désigne parfois les défenses+ du sanglier. Cet emploi correspond à celui signalé ci-dessus dans la note sur dagues.
52 « À côté de dague, on dit aussi broche pour indiquer le bois du cerf dans sa seconde année » (TIL., N. ess., 204). Le Compl. ACAD. 1843, BESCH., le Lar. XX (seule référence donnée par le FEW, I, 547a), LITTRÉ, le DG, ainsi que VILLENAVE et le Lar. Ch. (Voc.) signalent cet emploi.
53 Ce sont les dict. du XIXe s. cités dans la note précédente.
54 La « seconde tête peut être très variable selon les régions, la richesse de la nourriture et la santé de l’animal — qui dépend notamment de la rigueur de l’hiver précédent » (VERLINDEN, Cerf, 36).
55 Pour LITTRÉ et l’ACAD., peut-être influencés par l’étymon materia, merrain désigne ’la matière de la perche et du bois du cerf’.
56 Le FEW (l.c.) cite plus de dix variantes, dont six attestées après 1800 : merrein, merrain, mairin, merain, marain, mairain. La dernière est relevée « depuis Larousse 1907 » ; or elle est déjà dans le DG. Nous ne l’avons pourtant pas retrouvée dans nos dépouillements.
57 SALN., GOD. Compl. et le DG donnent le singulier au sens collectif, ’l’ensemble des chevilles’ (voir TIL., N. ess., 215).
58 « En aucun cas on ne peut dire un cors » [écrit avec s], remarque LITTRÉ, à l’article jeunement.
59 Cfr TIL., N. ess., Façon de compter les cors du cerf, 7.
60 De plus, dans BESCH. copiant l’ACAD., qui fut corrigée plus tard par LEGOARANT (voir LITTRÉ, 2°), il faut lire « cinq » au lieu de « dix » andouillers de chaque côté. « On voit par là que Littré ne copie pas à l’aveugle » (TIL, Litt., 63).
61 Voir la note précédente.
62 Le sens premier sera étudié ensuite. TIL. (N. ess., 209-212) explique, avec de nombreuses précisions et références, l’évolution sémantique d’andouiller.
63 « Nous lui accorderons donc moins de place qu’au cerf », écrit en 1968 Émile LEJEUNE (Le guide Marabout de la chasse, 81) qui, dans ses définitions succinctes de « quelques termes de la chasse à courre » (ibid., 101-106), rapporte les mots au cerf et au chevreuil, mais très rarement ou pas du tout (cfr massacre, écrit par erreur typographique massaire ; tête…) au daim.
64 Conformément à l’étymon * anteoculare (’qui pousse devant les yeux’) > antouiller > andouiller, « le mot ayant été mis en rapport avec andouille par une étymologie populaire » (TIL., N. ess., 209 ; REMIG., 21).
65 Selon B.W.5, « l’expr. analogue de l’allem. Augensprosse, propr. « rejeton des yeux » », confirme l’étymon * anteoculare.
66 M. BOUCKHUYT, Étude critique des proverbes de Littré (du mot richissime au mot xythisme), Mémoire de Licence inédit, Louvain, U. C. L., 1971, p. 106-109.
67 BAUDR., BESCH., LITTRÉ, le DG, l’ACAD., et le Guide Marabout (106) donnent le sens spécial, ’andouiller plus grand que les autres, qui se trouve à la tête de quelques cerfs’, acception qui n’apparaît pas chez nos auteurs, et qui semble correspondre de moins en moins à la réalité (cfr VERLINDEN, l.c.). TIL. (o.c., 213-214, 225 et 226) explique comment surandouiller a pris le sens d’’époi’, puis celui d’’époi qui excède les autres en longueur’.
68 À l’origine, chevillures, comme nom pluriel, avait un sens général, que nous avons examiné parmi les synonymes de chevilles et de cors.
69 Remarquons que l’auteur du Grand livre de la chasse, Arnaud de MONBRISON, connaît Carlos VERLINDEN ; il parle de « l’excellent ouvrage de M. C. Verlinders [sic], Le Cerf et sa Chasse » (Gr. Livre, II, 48a).
70 Ou andouiller de loup (VERLINDEN, Cerf, 33), que nous n’avons pas relevé dans nos dépouillements.
71 À l’origine, trochure, s.f., se rapporte à un nombre indéterminé d’épois au sommet de la tête du cerf (Modus, XIVe s.) ; puis, à trois ou quatre épois au sommet de la tête du cerf (PHÉBUS, XIVe s. ; voir TIL., Glan., 266 : troncheure). FURET, les compare à « un trochet de fleurs, ou de fruits ». TIL. explique (N. ess., 220-222, 224) les différents sens de trochure et corrige (Litt., 33) l’étymologie donnée par REMIG. (325).
72 Voir la note précédente (2e acception du mot).
73 Troché, ée, adj. ’Muni d’un nombre indéterminé d’épois’ (TWITI ; Modus). Ensuite, ’muni de trochure, c’est-à-dire de trois ou quatre épois’ (voir TIL., N. ess., 222-224 ; ID., Litt., 8, qui corrige REMIG., 324-325 ; GOD.).
74 Espoi,’broche, épieu’, a subi une évolution de sens : ’dague’ > ’cor’ > ’époi’(voir TIL., N.ess., 206-208, 225-226 ; REMIG., 115). L’évolution de sens « que suppose cette série de mots n’offre rien que de très naturel, vu l’instabilité de la nomenclature des cors du bois du cerf. » (TIL., o.c., 225).
75 BAUDR., LITTRÉ, BELLIER, l’ACAD., ROBERT, le Lar. XX et le Gr. Lar. appliquent aussi le mot au daim. Mais nous n’en avons pas relevé d’attestation.
76 « On appelle encore cette meule base ou cailloux » (BAUDR.) ; base, cailleux, « vieux » d’après le Lar. XX.
77 Pierreure, au sing., est chez J. du FOUILLOUX, en 1561 (FEW, VIII, 317a ; REMIG., 234).
78 D’après le Lar. XX, on dit aussi fraise. Pierrure, à son tour, peut être syn. de meule. Mais il s’agit chaque fois de synonymes impropres (voir meule, rem.).
79 Les meules sont mal pierrées « si leurs rugosités sont à peine sorties et en petit nombre » (BELLIER, s.v. meules). Nous n’avons pas relevé mal pierré fors de nos dépouillements.
80 Le FEW (XIV, 458b) n’atteste que velue, s.f., depuis 1655, chez SALNOVE. LITTRÉ, BELLIER, le Lar. XX, et encore le Dict. Lar. (s.v. velours), publié en 1970, donnent velue, qui n’est pas employé par nos auteurs.
81 Grain, s.m., collectif, remplace perlure chez VILLENAVE (s.v. trophée), chez MANHÈS (Chevreuil, 266), qui use aussi de perles + et de perlé+, et dans le Gr. Livre (I, 448 et 450). Grain ne se trouve pas chez nos auteurs.
82 Le FEW (VIII, 255a) enregistre perleure de 1578, seulement, à 1669, et perlure à partir de 1655.
83 « Les deux ex. (Perlé, Perlure) cités par GOD., d’après Et. Binet, remontent en réalité à Du FOUILLOUX, source de Binet. » (REMIG., 231.)
84 Lorsque la tête d’un cerf est peu garnie de perlures, elle est mal perlée (BELLIER, s.v. tête), expression non relevée au cours de nos dépouillements.
85 BAUDR., BESCH., LITTRÉ, BELLIER, le Lar. XX, les ROBERT et le Guide Marabout (105) définissent encore paumure. Le Compl. ACAD. 1845, l’ACAD. et le DG citent le mot et renvoient à empaumure. Le Gr. Lar. ne retient plus paumure.
86 Dans leur définition d’empaumure, FURET., BESCH., LITTRÉ, le DG, l’ACAD., le Lar. XX, les ROBERT, le Gr. Lar. l. fr„ et même BAUDR., VILLENAVE, le Lar. Ch. (132 ; Voc.), CHAIGNEAU (Guide, 10) et le Gr. Livre (Voc.) appellent andouillers les cors de la partie supérieure de la tête du cerf, auxquels est réservé le nom d’épois. Ceci tend à confirmer le manque de vitalité que connaît épois+ actuellement.
87 « Remigereau trahit comme souvent l’insuffisance de ses lectures en disant : « À partir de Salnove inclusivement, tous les auteurs cynégétiques donnent toujours empaumure » (p. 228). » (TIL., Litt., 82).
88 LITTRÉ, le DG et le Lar. XX définissent encore (tête) enfourchie. Or WARTBURG, qui a enregistré tête enfourchie à partir du XVIe s. (FEW, III, 891b), retarde cette première attestation et la reporte à 1690, chez FURET., mais il limite l’existence de la locution à l’ACAD. 1798 (FEW, XIII1, 274a).
89 Candélabre intervient dans la définition de chandelier donnée par le Dict. Lar. ; ’empaumure du cerf lorsqu’elle a la forme d’un candélabre ramassé, dont les pointes blanches seraient les chandelles’.
90 Enregistrée depuis 1680, chez RICHELET (FEW, II1, 181a), c’est l’expression appartenant à « l’argot de piqueux » (REMIG., 228, s.v. paumure, REM.), porter le chandelier (’en parlant d’un cerf, avoir l’empaumure large et creuse’), que définissent les Compl. ACAD. 1835 et 1843, BESCH., LITTRÉ, le Lar. XX et le Gr. Lar. Mais nos sources ne l’attestent pas. Le sens cynégétique de chandelier manque dans le DG, l’ACAD., les ROBERT et le Gr. Lar. l. fr.
91 Le FEW (II2, 1209a) ne retient que couronnement : XVe s., TIL. (Glan., 55) ; et couronnure : depuis 1561, et aussi chez RONSARD. BELLIER donne couronnure, ’empaumure’, dont nous n’avons pas d’attestation.
92 REMIG. (74) a tort de prétendre que couronné se dit seulement de la tête, jamais du cerf. TIL. (Litt., 38) relève cerf couronné chez « de bons auteurs », et même en suédois : kronhjort. Les dict. (Gr. Lar.·, ROBERT ; Gr. Lar. l. fr. ; etc.) également retiennent cerf couronné. Mais nos auteurs ne l’emploient pas. La définition, ’cerf dont les bois, sans perches ni meules, sont formés d’une simple empaumure naissant immédiatement des os frontaux’ (BESCH. ; DG, qui copie LITTRÉ ; Lar. XX), est critiquée par REMIG. (l.c.). Le Pet. ROB. omet tout emploi cynégétique de couronner.
93 Pour la tête du daim, palmé, adj., enregistré seulement en 1754 et de BESCH. 1845 au Lar. 1874 (FEW, VII, 512a), et palmature, s.f., qui correspond normalement à empaumure chez le cerf, subsistent encore, mais pas dans nos sources littéraires. Bois palmés est utilisé par VILLENAVE (s.v. daim) et dans le Gr. Livre (II, 71a et 74a). Palmature se trouve dans le Lar. Ch. (150), le Guide Marabout (81), chez CHAIGNEAU (Habit., 62), et dans les ROBERT (qui le donnent comme synonyme de paumure +).
94 Tous, sauf le Gr. Lar. et le Pet. ROB., admettent larmière(s), qui semble sorti de l’usage.
95 Seuls BESCH., le Lar. XX et le Gr. Lar. donnent larme de (ou du) cerf, au singulier.
96 Les dict. omettent l’application cynologique de mufle, ’extrémité du museau du chien’, fréquente chez VIALAR (Meute, 61, 172…) et chez PERGAUD (Goupil, 26, 72… ; Mirant, 18, 281…).
97 Mufle, ’extrémité du museau de certains mammifères (carnassiers, rongeurs, ruminants) caractérisée par l’absence de poil’ (ROBERT).
98 Corsage, s.m., a un sens plus général, inusité chez nos auteurs, ’forme du corps du cerf’ (REMIG., 70 ; BAUDR. ; BELL. ; VILLENAVE ; Lar. Ch., Voc. ; etc.) : depuis 1490, chez COMMYNES (FEW, II2, 1212b, note 4). GOD. applique aussi corsage au bœuf (depuis RONSARD ; FEW, l.c.) et BESCH., au cheval (depuis ACAD. 1740 ; FEW, l.c.). Le DG, l’ACAD. et le Pét. ROB. ignorent tout emploi cynégétique du terme.
99 Ers, s.m.plur., ou erres, s.f.plur., ’les parties de devant, qui comprennent les pieds de devant et les épaules, de toute bête à quatre pieds, dont le cerf’, n’ont pas été relevés chez nos auteurs. TILANDER (Litt., 47-48), qui rectifie les affirmations de REMIG. (112), précise que erres, dans cet emploi, est « assez rare ». Cependant, plusieurs dict. (LITTRE ; DG ; Lar. XX) le retiennent toujours.
100 Hampe, terme de boucherie, désigne ’la partie supérieure et latérale du ventre du bœuf, du côté de la cuisse’ (Pet. ROB.).
101 Seule l’ACAD. ne donne que la définition du terme de boucherie : ’pièce de bœuf prise sur le quartier de derrière’.
102 TIL. (Litt., 36) regrette qu’on n’ait pas demandé « l’avis d’un expert avant de procéder à la publication de l’ouvrage posthume de Remigereau. » Il dénonce « son charabia étymologique et ses rêveries et idées bizarres et fantaisistes sur » plusieurs mots, dont cymier, foccilets +, hourvary, etc.
103 À la fin de la chasse à courre, pendant la curée, on distribue les parties du cerf, hampe+, épaules, folluilaisses+, cimier, etc. La répartition a varié selon les temps et les lieux (voir TIL., N. ess., 207-208). D’après BESCH., LITTRÉ, le DG, le Lar. XX et le Gr. Lar. l. fr., le cimier est offert au maître d’équipage.
104 On a interprété li de follilaisse comme l’ancien datif lui, avec omission du compl. d’objet direct le devant le compl. d’objet indirect li de la même personne : fol [le] lui laisse. Or ici, le datif li, ’lui’, ne peut se rapporter à rien (TIL., o.c., 7 et 11).
105 TIL. examine successivement les différentes formes du mot (N. mél., 5-12) et dénonce (Litt., 36 : voir cimier, note) foccilets chez REMIG. (137, s.v. fouis). Parmi les autres formes, plusieurs sont toujours présentes dans les dict. du XIXe s. Follilaisse, folilet et follet se trouvent encore dans le Lar. ill. En 1904, Ern. et L. BELLIER de VILLIERS semblent les derniers, et les seuls au XXe s., à retenir le terme (s.v. follets, follilets).
106 Le latin dignitatem a donné en anc. fr. une forme populaire deintié, ’ornement, morceau de choix de la table’, et spécialement dans les plus anciens ouvrages cynég. fr., deintiez, ’morceaux les plus délicats qu’on retire du cerf’. Après le, Moyen Âge, deintiez s’applique seulement à ceux des morceaux friands considérés comme les plus délicieux, c’est-à-dire aux testicules du cerf. (TIL., N. mél., 291-295, 298, 199 et 200 ; B.W.5.)
107 Le mot a été admis par l’ACAD. en 1762 et supprimé en 1798 (DG). Il se trouve cependant dans le Compl. ACAD. 1843 (voir la note qui suit).
108 Le Compl. ACAD. 1843 note encore que les daintiers sont appelés vulgairement » rognons.
109 Le FEW (X, 480b) relève le Wallon, roze, ’certaine partie du bœuf’. HAUST (Dict. liég., s.v. rose, sens no 3) retient aussi ce terme de boucherie, et renvoie à la fig. 120 (no 13). Celle-ci montre que la place de la rôse chez le bœuf ne correspond en rien à celle occupée par la roze chez le chevreuil.
110 « Le cerf et la biche ont, comme le chevreuil, une serviette postérieure de teinte claire ou miroir » (VERLINDEN, Cerf, 17). Contrairement au chevreuil qui a seulement un embryon caudal, ces animaux portent une queue, qui généralement cache le miroir (Gr. Livre, II, 36b). Pour le cerf ou pour la biche, niroze+, ni serviette, ni miroir+ n’apparaissent chez nos auteurs.
111 Le mot serviette revient plusieurs fois dans l’article, toujours avec le même sens.