La position hollandaise relative à l’intervention de l’État dans une économie en difficulté
p. 201-203
Texte intégral
1Depuis 1972, l’organisation NEHEM a éprouvé le désir de structurer davantage la communication entre les interventions de l’Etat et du secteur privé, non pour augmenter ces interventions, mais pour améliorer le dialogue. Notre but était de jouer le rôle d’interprète entre le jargon administratif et le jargon des entrepreneurs afin que ces deux éléments se comprennent mieux. Voilà une des raisons pour lesquelles on a créé NEHEM.
2Cette création se fit sur une base tripartite : le Travail, le Capital et le Gouvernement représentés dans un conseil de surveillance formé de 4 membres des syndicats hollandais, 4 membres des organismes représentatifs des employeurs, 2 membres des ministères néerlandais ainsi que deux membres du conseil socio-économique. Voilà donc le modèle tripartite qui servira comme base pour une restructuration des affaires industrielles et autres. Selon nos statuts : nous nous engagions à une contribution pour le renfort de la vie économique tant sur le plan purement économique que sur le plan social dans une approche davantage orientée vers la restructuration sectorielle que vers l’entreprise individuelle. Il y a également un autre aspect qui marque nos activités. On travaille à moyen terme et non pas dirigés vers des effets de court terme, ceci expressément pour écarter l’orientation qu’on trouve généralement en vogue dans cette période de basse conjoncture de diriger les efforts uniquement pour conserver l’emploi.
3Nous visons le renfort de la structure de l’économie néerlandaise principalement sur le plan économique et financier et cela comme meilleure garantie pour l’emploi à terme. Ceci n’est pas facile à faire accepter et cela nous rend parfois très impopulaires parce qu’on abandonne les succès à court terme (donner de l’argent à n’importe quelle entreprise qui est en difficulté) en faveur d’une aide structurelle visant l’ensemble d’une branche d’activité.
4L’aide financière sans l’amélioration de la structure industrielle ne résout rien et n’achète que du temps.
5Renforcer le secteur privé de l’industrie est un travail qui vise le moyen terme. D’après nous, il faut penser à une période de 5 à 8 ans. Malgré cela, il se produit le cas où nous conseillons de ne pas aider certains secteurs parce que nous trouvons qu’il n’a pas suffisamment de perspectives de croissance. Ce sont des conseils difficiles, parce qu’en général, la tendance consiste, d’abord et avant tout, à sauver les affaires en difficulté.
6La continuité économique ne peut être assurée que par des bénéfices, par un bon rendement. C’est surtout cela qui rend les secteurs et les entreprises susceptibles de résister à de basses conjonctures. Alors, « bénéfice, continuité, et position de l’entreprise dans la société » voilà le but de l’entreprise moderne.
7Comment atteindre ce but ?
8Il a été dit que dans une économie comme la nôtre (Europe occidentale) il n’est pas concevable qu’on impose certaines interventions. Au contraire, il faut arriver, dans une économie concertée, à un consensus entre les partenaires. Dès lors tous nos efforts sont basés sur une participation volontaire des acheteurs intéressés. D’un autre côté, nous visons alors une bonne rentabilité du secteur, pour que l’entreprise puisse résister à des contre-temps. N’oublions pas que les moyens financiers ne représentent qu’un seul élément permettant d’assurer la rentabilité future des entreprises.
9Les autres éléments sont aussi importants, notamment
le management est d’une importance primordiale ;
l’outillage ou degré des connaissances techniques, la maîtrise des procédés, ou l’état des investissements ;
la position qu’on occupe sur son marché, tant sur le plan de la dimension que sur le plan de la rentabilité.
10Voilà quatre facteurs qui jouent un rôle important. Sans bon management, l’aide financière ne sera pas très effective et cela est vrai pour les autres éléments cités.
11Voilà donc les critères dont on se sert pour déterminer la position future d’un secteur et la position relative d’une entreprise par rapport à ce secteur.
12L’intervention dans le secteur privé est généralement faite par l’emploi des moyens financiers gouvernementaux, donc l’argent des contribuables, ce qui demande prudence et objectivité. L’amélioration d’un secteur doit contribuer à la croissance de l’économie nationale. La totalité doit en bénéficier et l’effet des interventions doit être de nature durable. Enfin NEHEM a pour but de donner un coup de main, non un support permanent. Une fois l’effort concentré et concerté, le secteur doit reprendre son élan.
13L’intervention de NEHEM est donc temporaire ; surmonter les problèmes dans un projet d’ensemble où l’intervention gouvernementale n’a qu’un caractère complémentaire.
14En conclusion, j’aimerais rappeler, d’une part, qu’une aide financière ne suffit pas, d’autre part, que le secteur privé doit conserver son indépendance et que le management est la clef de sa rentabilité.
Auteur
Senior Staff member, stichting herstruktureringsmaatschappij
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