1 Cf. P. RICOEUR, Nous sommes responsables du périssable, in L’actualité religieuse dans le Monde, 91 (1991), p. 41 à 45, p. 44 : « Lorsque je dis : la personne n’est pas une chose ; ou encore : on est responsable de ce qui est fragile et périssable : c’est une conviction que je peux partager avec tous. Mais si je vais plus loin, si je dis : la personne n’est pas une chose parce qu’elle est à l’image de Dieu, j’entre dans le discours chrétien ; un discours que je ne peux prétendre faire accepter aux non-croyants. Le chrétien apporte cette assertion dans la discussion, non comme un argument, mais comme une motivation plus profonde de sa conviction ».
2 B. SEVE, Peut-on reconnaître aux convictions une place légitime dans l’argumentation rationnelle ?, in Comprendre et interpréter, Série Philosophie, no 15, Paris, Beauchesne. 1993, p. 381 à 402, p. 384. Les convictions « ne sont que l’expression d’une préférence subjective (subjective ne voulant pas dire inviduelle), et par conséquent ne valent que comme des arguments sans privilège, des arguments parmi d’autres ; chacune de ces convictions peut être considérée comme respectable (sous conditions et sous bénéfice d’inventaire), mais elle ne peut à elle seule trancher un débat, et encore moins se donnner comme ayant le pas sur d’autres types de considérations (...) » (ibid., p. 383).
3 Cf. C. CASTORIADIS, Le monde morcelé, Les carrefours du labyrinthe III, Paris, Seuil, 1990, p. 64 et 65.
4 Ibid.
5 Cf. ibid., p. 66 et 67.
6 Ibid., p. 65.
7 Ibid., p. 64.
8 Cf. J.-M. FERRY, Les puissances de l’expérience, 2 tomes, Paris, Cerf, 1991, t. 2, p. 213.
9 Ibid., p. 211 et 212.
10 P. RICOEUR, Soi-même comme un autre, Paris, Seuil, 1991.
11 Ibid., p. 279.
12 Ibid.
13 Cf. A. DONAGAN, The Theory of Morality, Chicago, University of Chicago Press, 1977.
14 P. RICOEUR, op. cit., p. 341.
15 E KANT, Critique de la raison pure, trad. par A. Trémesaygues et B. Pacaud, Paris, P.U.F., 1944, p. 551.
16 Op. cit., p. 335.
17 Cf. J.G. FICHTE, Le système de l’éthique selon les principes de la doctrine de la science, trad. par P. Naulin, Paris, P.U.F., 1986.
18 J.G. FICHTE, Gesamtausga.be der Bayerischen Akademie der Wissenschaften, hrsg. von R. Lauth u. a., Reihe 1 : Werke, Stuttgart/Bad Cannstatt, Frommann, 1962 (Bd. I, édition en cours), Bd. V, p. 152 ; trad. citée, p. 157.
19 Ibid., p. 146 ; trad. citée, p. 150.
20 Ibid., p. 153 ; trad. citée, p. 157 et 158.
21 Ibid., p. 146 ; trad. citée, p. 150.
22 Hegel disait bien avant Habermas que la conviction est sans contenu déterminé par rapport à l’action concrète et qu’elle est donc seulement la forme de la bonne conscience. Cf. G.W.F. HEGEL, Phänomenologie des Geistes, Hamburg, Meiner, 1952, p. 458 et 459.
23 P. RICOEUR, op. cit., p. 374.
24 F.W.J. SCHELLING, Sämtliche Werke, Augsburg/Stuttgart, Cotta, 1856-1861, Bd. V, p. 298 (trad. par J.-F. Courtine et J. Rivelaygue, in Philosophies de l’Université, Paris, Payot, 1979, p. 41 à 164, p. 99).
25 Ibid., p. 299 ; trad. citée, p. 100.
26 Ibid.
27 Cf. S.W. VII 386 : « Que Judas dût trahir le Christ, voilà ce que ni lui-même ni aucune créature n’aurait pu changer, et cependant il a trahi le Christ, non point contraint, mais de plein gré (willig) et en toute liberté. Il en va exactement de même de l’homme bon : ce n’est point par hasard ou arbitrairement qu’il est bon, et cependant il y est si peu contraint qu’aucune contrainte, pas même les portes de l’Enfer, ne seraient en mesure d’abattre sa résolution (Gesinnung) » (trad. par J.-F. Courtine et E. Martineau, in Œuvres métaphysiques (1805-1821), Paris, Gallimard, 1980, p. 169 et 170).
28 Cf. S.W. XIV 39 et 87.
29 Cf. S. W. XIV 190.
30 Cf. M. WEBER, Zwischenbetrachtung, in Gesammelte Aufsätze zur Religionssoziologie, Tübingen, J.C.B. Mohr (Paul Siebeck), 1920, t. 1, p. 536 à 573 ; trad. par Ph. Fritsch, sous le titre Parenthèse théorique, in Archives de Science sociale des Religions, 61 (1986), no 1, p. 7 à 34, p. 11 et 12.
31 Cf. M. WEBER, op. cit., p. 15.
32 Ibid., p. 19.
33 Cf. J.G. FICHTE, op. cit., p. 162 ; trad. citée, p. 168.
34 Ibid.
35 Dans les catégories de Bergson, le « virtuose religieux » de Weber coïnciderait plutôt avec la morale contemplative du philosophe païen qu’avec la mystique de Facteur chrétien. Cf. H. BERGSON, Les deux sources de la morale et de la religion, Paris, Alcan, 1932, p. 63, ainsi que 249 ss.
36 Comme dans l’éthique organique que décrit Weber (op. cit., p. 18 et 19). On pourrait également relire de cette manière le rapport entre imaginaire social-historique et logique « ensembliste-identitaire » (ensidique) chez Castoriadis.
37 Cf. J. HABERMAS, Le discours philosophique de la modernité, Douze conférences, trad. par Chr. Bouchindhomme et R. Rochlitz, Paris, Gallimard, 1988, p. 371.
38 Ibid., p. 370.
39 Cf. E. KANT, Critique de la raison pure, op. cit., p. 555.
40 On pourrait lire à la lumière de ces considérations inspirées directement des positions de K.O. Apel ces quelques lignes de Bergson : « Non pas, certes, qu’une idée pure soit sans influence sur notre volonté. Mais cette influence ne s’exercerait avec efficacité que si elle pouvait être seule. Elle résiste difficilement à des influences antagonistes, ou, si elle en triomphe, c’est que reparaissent dans leur individualité et leur indépendance, déployant alors l’intégralité de leur force, la pression et l’aspiration qui avaient renoncé chacune à leur action propre en se faisant représenter ensemble par une idée » (op. cit., p. 64).